• Quasi tous les hommes politiques, quasi tous les médias, déforment tout, annoncent de faux montants, ne précisent rien, mettent dans la tête des gens, trop souvent, des clichés.

    Clichés qui vont également être bien repris, par ceux qui cherchent à stigmatiser les personnes concernées par cette allocation.

    Le plus simple pour faire tomber les clichés, c'est de partir sur des exemples simples et concrets.

    Déjà première chose à savoir, l'écrasante majorité des bénéficiaires du RSA socle (donc sans aucun emploi) , sont des personnes qui vivent seules, ou seules avec enfant(s) au foyer.

    Foyers bénéficiaires (hors dom-tom) :

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Nous allons prendre un cas très fréquent, une femme seule, divorcée, avec par exemple un adolescent de 15 ans, qui vit dans un logement T3 (2 chambres) par exemple à Nantes 44000.

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    Montant annoncé dans les médias, ou même sur les sites gouvernementaux, sans + d'explications, (ou alors il faut vraiment chercher dans les petites lignes) : 712,40€ de RSA.

    Déjà, ce montant, est trompeur, car il ne concerne quasi personne, il concernerait cette maman, si cette dernière était SDF avec son enfant.

    Comme cette maman à un logement fixe, ou si cette maman était seulement hébergée même à tître gratuit, la CAF otera donc de ce montant 113,98€ de forfait logement, donc déjà le vrai chiffre de base, que personne n'utilise jamais est : 712,40 - 113,98 = 598,42€

    Le papa, verse une pension alimentaire de 100€ par mois, le RSA sera donc diminué d'autant.

    598,42 - 100 = RSA versé réellement 498,42€

    Avec un seul enfant cette maman n'a pas droit aux allocations familiales, mais de toutes façons, il faut savoir que le montant des allocations familiales, prestations familiales ferait également diminuer d'autant le RSA affiché dans les tableaux, et repris par les médias et les hommes politiques. Si le papa ne payait pas de pension, donc même l'allocation de soutien familial (ASF) serait déduite du RSA.

    Cette maman, avec son fils de 15 ans, paye 550€ de loyer pour son T3, elle à droit à 369,16€ d'Aide Personnalisé au Logement ( APL ).

    Reste à payer location : 550 - 369,16 = 180,84€

    Reste à vivre une fois le loyer payé : 598,42 - 180,84 = 417,58€

    EDF GDF, chauffage, eau, assurance habitation : 100€ ( le tarif social énergie, ATTENTION à la propagande, c'est une réduction sur seulement 100 kWh par mois de consommation, et sur l'abonnement, et non pas sur le montant des factures réelles, ça représente environs 7€ de réduction par mois )

    Téléphonie Internet : 55€

    Frais bancaires, carte bleue : 5€

    Nourriture, boissons, cantine : 250€

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    Reste à vivre : 7,58€ par mois pour 2

    Pour :

    - vêtements, sous-vêtements, chaussures.

    - parapharmacie, pharmacie non prise en compte par la CMU compléméntaire.

    - déplacements, ou entretien eventuel moyen de locomotion.

    - frais scolaires eventuels, activités, argent de poche pour le fiston.

    - vie sociale, tabac, abonnements, sorties, cadeaux, vacances.

    - renouvellement électroménagers, multimédias.

    - linge de maison, hygiène corporel et domestique.


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    Décès de Claude Vinci : réaction de Pierre Laurent

    C'est avec beaucoup d'émotion que j'ai appris le décès de Claude Vinci. Sa voix va nous manquer. Claude était pour nous un camarade aimé et admiré pour son œuvre, respecté pour ses engagements et ses convictions.

    Claude Vinci, ingénieur diplômé de l'école des Arts et métiers, footballeur tenté un temps par la carrière professionnelle, s'est engagé en chanson comme il s'engageait en toute chose : en conscience, avec cœur, avec générosité, avec talent et avec humilité. Il fut et restera l'un des plus grands talents de la chanson française, une voix, des textes et des musiques qui continueront de nous faire frissonner et de nous réchauffer en les écoutant.

    Adolescent, en pleine Occupation, Claude vit son père enterrer le poème "Liberté" de Paul Eluard comme on sème une graine pleine d'espérance. De fait, Claude aura été de tous les combats de son temps pour la justice et l'émancipation du genre humain : résistant dès l'âge de 16 ans, déserteur de l'armée française en Algérie et "moudjahidine d’honneur" pour son combat aux côtés du FLN, syndicaliste conquérant des artistes, soutien indéfectible de la cause palestinienne. Assurément, Claude, notre ami, notre camarade, « par le pouvoir d'un mot » naquit et vit « pour la nommer. Liberté ».

    A son épouse, Anne, à ses enfants et à petits-enfants, j'adresse, en mon nom et au nom du Parti communiste français, mes très sincères condoléances.

     

    Claude Vinci

    Né en 1932 dans village du nord de l'Indre. Son père était maître d'école de la classe unique. Sa biographie indique que "Il a traîné très tôt ses fesses au fond de la classe, à tel point que ses parents, aux alentours de ses trois ans, ont découvert qu'il savait lire, écrire et compter sans qu'il eut vraiment appris".

    Études secondaires au Lycée Giraudoux de Châteauroux et football à la Berrichonne (gardien de but).

    Claude aura été de tous les combats du 20ème siècle jusqu'à cette entrée dans le 21ème. Communiste, syndicaliste : Il a connu la guerre de 39-45 où il fait la connaissance de la poésie clandestine de Paul Éluard (notamment Liberté), mais surtout le maquis.  Il "commence" comme Résistant dès l'âge de 16 ans, Pacifiste et internationaliste : jusqu'à la fin de ses jours il sera un soutien indéfectible de la cause palestinienne,


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    Et puis aussi pour le plaisir ou la découverte :

     

     Claude Vinci

     

    Né en 1932 dans village du nord de l'Indre. Son père était maître d'école de la classe unique. Sa biographie indique que "Il a traîné très tôt ses fesses au fond de la classe, à tel point que ses parents, aux alentours de ses trois ans, ont découvert qu'il savait lire, écrire et compter sans qu'il eut vraiment appris".

    Études secondaires au Lycée Giraudoux de Châteauroux et football à la Berrichonne (gardien de but).

    Claude aura été de tous les combats du 20ème siècle jusqu'à cette entrée dans le 21ème. Communiste, syndicaliste : Il a connu la guerre de 39-45 où il fait la connaissance de la poésie clandestine de Paul Éluard (notamment Liberté), mais surtout le maquis.  Il "commence" comme Résistant dès l'âge de 16 ans, Pacifiste et internationaliste : jusqu'à la fin de ses jours il sera un soutien indéfectible de la cause palestinienne,

    Les "idoles" de ses passions sont alors Yves Montand pour la chanson, cinéma, théâtre et poésie et René Vignal pour le football.


    En 1951, il "monte à Paris" pour faire ses études.

     

    Claude Vinci, ingénieur diplômé de l'école des Arts et métiers, footballeur tenté un temps par la carrière professionnelle.

     

    Il choisit la chanson plutôt que le football et fait ses games dans tous les cabarets Rive Gauche de l'époque : L'Écluse, L'échelle de Jacob, La Colombe, Le Cheval d'or, Le Port du Salut...

     

    C'est en 1956, que rappelé en Algérie, il déserte l'armée française en Algérie, combat au côté du FLN.  Il sera en Algérie "moudjahidine d’honneur".

     

    En 1963, il enregistre son premier album chez Philips "Claude Vinci chante Paul Éluard", préfacé par Montand et orchestré par François Rauber. En 1964 et 1965 c'est la sortie de deux nouveaux albums chez Philips "Vingt ans déjà" qui se vend à plus de 80.000 exemplaires. En 1966, il passe du Cabaret au récital.

     

    De 1967 à 1972, il enregistre 4 albums : Chanson pour vivre, Chanson de la Grande Patience, Je revendique et Faire le point.

     

    Ses biographe poursuivent "En 1984, il décide de souffler et d'abandonner momentanément la chanson. Il travaille sur un film en Italie dont il écrit le scénario et les dialogues avec et pour Monica Vitti La chanson d'Orlanda et de Orlando Furioso. Il écrit également l'adaptation littéraire pas publiée.

     

    Il retourne à la chanson avec un album en 1993 "Racines".

     

    Il a écrit le récit de sa vie dans plusieurs titres :   La trop courte vie d'Adrien en 1995, Les portes de Fer en 2003 aux éditions Le temps des cerises.

     

    Pour cadrer l'homme, un texte : Claude Vinci, pour le Bureau National du Syndicat Français des Artistes Interprètes CGT , paru en 1976 dans Le Peuple, (toujours organe officiel de la CGT). Cet article revient sur le problème posé par la gratuité des prestations des chanteurs “militants” lors des galas de solidarité organisés par des organisations syndicales. Ce texte fit alors débat mais c'est justement son but et dans nos luttes du moment ne garde-t-il pas une importance certaine ?

    Par canaille le rouge

     

    « Chanson, Chanson militante, Militantisme »2.

    Quand on voit un chanteur en scène, même pour un tour de chant long, de deux heures par exemple, sa prestation semble très souvent facile et on peut avoir l’impression que quiconque en ferait autant. Elle est normale cette apparence de facilité, et elle doit être la marque de ce qu’on appelle « le talent ».

    Mais-a-t-on pensé à ce qu’est « le talent » ? Serait-ce un don acquis à la naissance, par hérédité ? Aurions-nous, en naissant, un gène spécifique qui fasse de nous un artiste, un chanteur ? Certainement pas. C’est tout un contexte familial, social, d’éducation qui fait qu’à un moment donné nous accrochions pour les arts, pour un art, que « nous sentions la vocation ». Et c’est ce qui explique que, parmi les artistes, il n’y en ait certainement pas plus de 2% d’origine ouvrière et petite paysanne, tous les autres étant, à très grande majorité, d’origine petite bourgeoise.

    Si avoir « la vocation », « le talent », c’est nécessaire, c’est loin d’être suffisant. Il faut surtout le travail. Des heures et des heures, des semaines, des mois, des années de travail sur toute une carrière, passés en cours de chant, de musique, d’art dramatique, de danse, de mîme, d’expression corporelle qui coûtent fort cher. C’est être à peu près au courant de tout ce qui se fait, se recherche dans les domaines de la poésie, de la littérature, de la musique, du cinéma, de la télé, de la peinture, etc… C’est être dans la vie et non pas dans une tour d’ivoire sclérosante, pour accumuler un matériau solide qui sera transformé en chansons. Ce sont des heures, des semaines, des mois parfois pour mettre au point l’écriture de ces chansons, trouver la forme la plus apte, le vers le mieux tourné, le mot le plus précis, la musique, note par note quelquefois, la mieux mariée au texte. C’est, pour celui qui n’est qu’interprète, la recherche de ses chansons, de nouveaux auteurs, le choix, le travail souvent avec une équipe d’auteurs et de compositeurs.

    Et une fois ces chansons écrites ou choisies, combien d’heures de mise au point, de répétitions qui ne fourniront d’ailleurs que l’ossature de l’interprétation qui va s’améliorer, s’enrichir au contact du public.

    Encore faut-il pouvoir le contacter, ce public ! Et combien d’heures sont encore passées là en démarches, en prospection pour avoir des engagements, pour pouvoir enfin exercer ce métier, son métier.

    Aussi, un tour de chant qui semble facile – et c’est heureux – représente en définitive une somme incalculable d’investissements intellectuels non rémunérés, qui coûtent même, sans parler des investissements matériels nécessaires : une voiture et pas n’importe laquelle quand un chanteur fait entre 50 et 100 000 kilomètres par an avec souvent des étapes de 8 à 900 kilomètres, une sonorisation pour fournir le meilleur travail possible, des instruments de musique, etc…

    Tout cela, ajouté à la totale insécurité d’emploi, explique que le cachet d’un chanteur, même débutant, puisse paraître élevé, voire exorbitant, comparativement au salaire quotidien moyen d’autres travailleurs. Et pourtant, il est loin de correspondre, dans de très nombreux cas, à ce qu’il faut pour vivre à peu près décemment, à la disponibilité à son métier 24 heures sur 24, le professionnalisme donc, étant indispensable, ce qui n’a rien de discriminatoire pour les amateurs puisque dans notre pays où rien n’est organisé pour notre formation, tout professionnel vient des rangs amateurs.

    Il est donc anormal de demander à un chanteur de chanter gratuitement, même pour un gala de solidarité à une grande cause avec laquelle ce chanteur est en plein accord.

    Bien sûr, certains chanteurs véhiculent l’idéologie progressiste et se mettent ainsi directement aux côtés de la classe ouvrière, s’intègrent même à la lutte contre l’exploitation capitaliste, au niveau idéologique. On peut alors considérer que leur tour de chant est un acte militant. Cela est certainement vrai, mais dans un sens seulement, car si cela était pleinement vrai, ce serait admettre que la révolution peut se faire par la culture artistique. On sait bien que cela est en grande partie faux et que la chanson, comme tout art, n’est qu’une aide (elle n’est pas que cela) à une prise de conscience de la nécessité d’autre chose, une aide importante oui, mais une aide seulement.

    Et pourquoi un tour de chant serait-il plus militant dans un gala de solidarité où tous les spectateurs sont militants eux aussi et donc convaincus, que dans une représentation « normale » devant le tout-public dont une grande partie n’est pas forcément acquise aux idées exprimées ? Ne serait-ce pas plutôt dans ce second cas que le tour de chant est le plus militant ?

    Alors, chacun de nos tours de chant pourrait être considéré effectivement comme un acte militant, ne se faisant pas payer puisque militant ; mais quand et comment allons-nous gagner notre vie, quand et comment allons-nous amortir les investissements intellectuels et matériels que nous sommes obligés de faire constamment et sans lesquels il ne peut pas y avoir de tour de chant ? Nous préférons dire et nous sommes convaincus d’avoir raison parce que nous l’avons beaucoup vécu et y avons beaucoup réfléchi : « notre militantisme, le vrai, le fondamental, est ailleurs et quand nous montons sur une scène pour chanter, c’est avant tout notre métier que nous exerçons et c’est un travail pour lequel nous avons investi et cela nécessite un salaire ».

    Le problème se présenterait de manière totalement différente si nous étions des salariés « normaux », avec un salaire régulier et garanti. Mais tel n’est pas le cas ; nous ne sommes que des salariés intermittents à employeurs multiples.

    Aussi, nous pensons qu’il est tout à fait justifié que toute prestation artistique de notre part, tout tour de chant, tout travail donc, fasse l’objet d’un salaire. Celui-ci peut subir des variations selon les cas, être même reversé intégralement à l’organisateur, ça n’est plus alors qu’un problème d’appréciation personnelle mais il y a le principe reconnu de salaire.

    C’est qu’au salaire et au salaire seul, se greffe tous les droits sociaux qui dans nos professions, comme dans les autres, ne sont que des acquis des luttes syndicales.

    Cela veut dire que, quand nous faisons un gala gratuit, il ne peut pas y avoir de cotisations, donc pas de couverture en ce qui concerne la Sécurité sociale, les allocations familiales et les accidents du travail (et cela peut être grave, dramatique et c’est déjà arrivé, en cas d’accident sur le chemin ou la scène du gala), pas de cotisations à notre Caisse Congés Spectacles, nos congés payés, pas de cotisations ASSEDIC (et il y a plus de 80% de chômage dans nos professions), pas de cotisations retraite Sécurité sociale et retraite complémentaire. Pourquoi n’aurions nous pas droit, nous aussi, à bénéficier complètement de ces conquêtes syndicales à l’obtention desquelles notre propre syndicat, par son affiliation à la CGT et par ses luttes spécifiques, a participé ?

    La solution ? Il n’est pas question pour nous de nous opposer à ces galas de solidarité, de soutien, à ces galas « militants » qui risquent même d’augmenter avec les luttes sociales et politiques. Nous sommes partie prenante. Nous voulons nous y intégrer et en chantant aussi puisque cela peut aider les luttes, nos luttes communes.

    Mais cela ne peut se faire au détriment de notre métier ; cela ne peut aller à l’encontre des acquis des luttes communes et spécifiques ; sinon il faudrait bientôt penser à organiser aussi de nombreux galas de soutien aux chanteurs participant gratuitement à des galas de soutien. Il faut qu’un organisme possesseur d’une licence légale d’entrepreneur de spectacles, assurant ainsi toutes les cotisations sociales, puisse prendre en charge le financement de ces galas « militants ».

    Claude Vinci, pour le Bureau National du Syndicat Français des Artistes Interprètes CGT, 1976.


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  • Durcissement du RSA à partir du 1er avril

    Le décret n°2012-294 du 1er mars 2012 renforce les procédures d'orientation, de suspension et de radiation applicables aux allocataires. Jusqu'au bout, l'UMP se sera acharnée sur les plus fragiles.

    VOIR CE DÉCRET SUR LÉGIFRANCE

    Le texte s'inscrit, pour partie, dans le prolongement du rapport Daubresse de juillet 2010. Celui-ci demandait en effet que soient précisées les modalités de suspension de l'allocation. Par ailleurs, ce décret intervient alors que la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares) des ministères sociaux publie les résultats d'une étude intitulée “La situation des bénéficiaires du RSA sur le marché du travail fin 2010” montrant - entre autres - que 8% des bénéficiaires du RSA déclarent avoir déjà refusé une offre d'emploi.

    La principale novation introduite par ce décret est de clarifier la procédure d'orientation des bénéficiaires et de renforcer l'obligation de recherche d'emploi. Pour cela, il prévoit notamment que la caisse d'allocations familiales (CAF) ou celle de la Mutualité sociale agricole (MSA) est tenue d'informer l'allocataire des obligations prévues par l'article L.262-28 du Code de l'action sociale et des familles (CASF), et notamment de celles "de rechercher un emploi, d'entreprendre les démarches nécessaires à la création de sa propre activité ou d'entreprendre les actions nécessaires à une meilleure insertion sociale ou professionnelle". La CAF ou la MSA notifie également cette information au président du Conseil général. Le décret prévoit qu'à réception de cette notification, le président du conseil général dispose d'un délai de deux mois pour décider de l'orientation du bénéficiaire. Si cette dernière ne peut intervenir dans le délai prévu "du fait du bénéficiaire et sans motif légitime de sa part", celui-ci fait l'objet d'une orientation "vers les autorités ou organismes compétents en matière d'insertion sociale". Le bénéficiaire concerné relève alors du régime prévu par l'article L.262-36 du CASF, autrement dit, du contrat d'insertion. Cette décision lui est notifiée par le président du conseil général.

    Un durcissement des modalités de suspension

    Le décret durcit les modalités de suspension du RSA : à la réduction de l'allocation pouvant aller jusqu'à 100 euros pour une durée maximale d'un mois, il substitue une réduction "qui ne peut dépasser 80% du montant dû au bénéficiaire au titre du dernier mois du trimestre de référence pour une durée qui peut aller de 1 à 3 mois".

    Le décret modifie également, en cas de "récidive" de la suspension, le mécanisme d'écrêtement de la réduction de l'allocation. Lorsque le foyer est composé de plus d'une personne, cette réduction était jusqu'à présent plafonnée à 50% du montant forfaitaire du RSA (montant maximal de l'allocation en fonction de la composition du foyer et du nombre d'enfants à charge). Dorénavant, et toujours dès lors que le foyer est composé de plus d'une personne, la réduction sera plafonnée à 50% du montant dû au bénéficiaire au titre du dernier mois du trimestre de référence.

    Enfin, le décret clarifie les conditions dans lesquelles peut être prononcée la radiation de la liste des bénéficiaires du RSA. Il précise pour cela que la décision de radiation ne peut intervenir qu'au terme de la procédure graduée de suspension. La rédaction précédente du CASF mêlait maladroitement, dans la même phrase, la suspension préalable et la cessation des conditions d'ouverture du droit.

    Le décret du 1er mars 2012 fait l'objet d'une double date d'entrée en vigueur. Les dispositions relatives aux procédures d'orientation s'appliqueront à celles engagées sur la base des constats, faits par les organismes gestionnaires à compter du 1er avril 2012, que les bénéficiaires remplissent les conditions légales pour faire l'objet de cette procédure. Pour ce qui concerne les suspensions, le décret s'appliquera aux procédures engagées à compter du 1er avril 2012.

    (Source : Localtis)


    NDLR : Outre les scandaleuses conséquences financières de ces nouvelles dispositions sur les allocataires sanctionnés (par exemple, une femme avec enfant qui aura refusé un boulot de merde parce qu'elle n'a pas de place en crèche verra ses ressources limitées à 350 € pour 2 personnes, 175 € par tête de pipe dont un enfant…), on ne sait pas ce que deviendront les personnes radiées qui se retrouveraient donc sans droits et sans ressources. Ainsi, la zone de non-droit administrative et l'esclavagisme sont institutionalisés !

    http://www.actuchomage.org


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  • * chanson d'Alain Le Prest interprètée par Francesca Solleville

     

    7 mars, 11h00 cimetière du Père Lachaise (connaissez vous ? [♫ ♫]* )

    La fédération des cheminots commémore l'assassinat de P Sémard.

    Une grand partie de la direction de la fédération CGT était au Père Lachaise, les autres était présents à Bragny lieu de la naissance de P Semard et d'autres à Evreux lieu de son exécution. A travers tout le pays par dizaines voire plus des cérémonies ont été organisées. Pas des commémorations tournées vers le passé mais une prise d'appuie sur l'histoire pour dire qu'il faut aujourd'hui poursuivre le combat.

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    Un peu plus d'une centaine de personnes représentant les cheminots actifs et reraités d'Ile de France, des syndicalistes CGT d'autres professions, une délégation du PCF,  (Pierre Semard en fut le premier ouvrier secrétaire général), la Ville de Paris (Pierre Semard était conseiller de la Seine) .

     

     

     

     

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    Des drapeaux rouges, tricolores, des fleurs. La Marseillaise et

     

    une grande et belle internationale qui ont toute deux attirés les visiteurs d'un des importants monuments culturels de Paris.

    Un discours de Gilbert Garrel que La Canaille mettra en ligne dès qu'il sera disponible 

     

     

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    Notons l'absence remarquée de la direction de la SNCF. Dommage. Entendre la partie de l'allocution du secrétaire général de la fédération CGT des cheminots sur la façon dont l'entreprise nie la place des cheminots dans le combat contre les nazis, la collaboration et sa direction de la SNCF d'alors aurait fait le plus grand bien à ceux qui tirent les rennes de l'entreprise dans ce sens là.

     

     

    12-03-08-PS-PL-GG.jpg

    Pour sa part, La Canaille regrettera aussi que si les cheminots ont su porter ce jour la mémoire du combat antifasciste, d'autres professions à partir de leur propre histoire n'aient pu faire de même ce jour là.

    Ces militants qui aujourd'hui ne sont pas moins engagé dans le combat contre les idées de la droite et l'extrême droite n'ont pas saisi l'occasion pour marquer le jour qui est aussi celui de l'exécution de leur premier dirigeant fédéral.

    C'est par exemple le cas de Corentin Cariou de l'énergie ou de Réné Le Gall de la construction fusillés le pemier à Compiègne, le second à Clairvaux ce 7 mars 42.

    Tout comme à Châteaubriant en octobre, la présence hier au Père Lachaise du secrétaire général de la CGT aurait permi de donner un plus grand relief à ces cérémonies qui dans ce moment de remise en cause massif et profond des acquis de la Libération et la revanche du capital sur les nationalisations voulues par le programme du CNR auraient trouvé là moyen à être stigmatisé fort opportunément.

    Par canaille le rouge


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  • http://www.pcfreims.org/IMG/arton1762.jpg

     

    Le capital a-t-il fait son choix ?


    Ce ne serait pas la première fois devant l'impasse où conduit l'impopularité de ses condotières qu'il miserait sur la carte social-démocrate pour disposer d'un amortisseur à sa politique tout en ayant la garantie de la poursuite de l'orientation.


    Un peu comme l'église et la banque jouent Louis Phillipe contre Charles X, les Jules contre Thiers.


    Une piste ce jour, la déclaration de Juppé parlant de l'UMP dont le président de la République est aussi le président:

    "J'ai fondé, avec d'autres, ce mouvement et je ferai tout ce qui est en mon pouvoirpour éviter que cet acquis soit remis en question. Il y aura un congrès à l'automne et les choix se feront dans le cadre d'une procédure démocratique"a-t-il déclaré au Figaro.

    Les statuts de l'UMP indique que tant que "le président en exercice de l'UMP est président de la République la direction de l'UMP est assurée par un secrétariat général composé d'un secrétaire général et de deux secrétaires généraux adjoints, élus par le Bureau politique [instance dirigeante du parti] sur un même bulletin de vote et révocables par celui-ci" et par "un Bureau du Conseil National, composé d'un premier vice-président et de deux vice présidents".


    Derrière cette langue de bois qui fait ressembler les statut du PCUS révisés 1957 à la page de garde de la Semaine de Suzette, si le Troll est réélu, pas de possibilité de congrés.

     

     

    Juppé, la voix plus raisonnée de cette bande du capital engagée dans la croisière qui s'est bien amusée durant cinq ans sifflerait-il la fin de la récréation ?

     

    http://www.leplacide.com/document/09-11-05-sarkozy-fillon-gouvernement.jpg

    Par canaille le rouge


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  • akropoli-11febr12Le KKE répond à Pierre Laurent, président du PGE et secrétaire-général du PCF:

    « Les larmes de crocodile sur la Grèce, cela suffit ! »

    Lettre de la section des Relations internationales du KKE publiée dans le Morning Star, quotidien du PC Britannique

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Chers camarades,

    il est vrai que le déroulement de la crise capitaliste en Grèce qui s'est accompagné d'une offensive sans précédent contre les droits de la classe ouvrière et des couches populaires, ainsi que d'une intensification en conséquence de la lutte de classe, a retenu l'attention des travailleurs d'autres pays. Dans ce contexte, même des forces politiques bourgeoises, qui portent une énorme responsabilité dans cette offensive anti-populaire, affirment qu'ils « sympathisent » avec la cause du peuple Grec tout en prenant bien soin de dissimuler les véritables causes des problèmes que connaît le peuple grec : la crise capitaliste, le piège qui se renferme sur notre pays, celui des unions impérialistes telles que l'OTAN et l'UE, enfin l'exploitation capitaliste.

     

    Les représentants de la « Nouvelle gauche » font des déclarations qui s'inscrivent dans ce contexte, comme la lettre du président du Parti de la gauche européenne (PGE) et secrétaire-général du PCF, Pierre Laurent, au sujet de la Grèce, que vous avez publié dans votre section courrier (Ici l'original en français).

     

    En réalité, le problème que rencontrent la classe ouvrière et les couches populaires en Grèce n'est pas un problème de « démocratie », de l'imposition de mesures de l'extérieur, par « les dirigeants européens et le FMI », comme l'écrit Pierre Laurent. La coalition gouvernementale du parti social-démocrate PASOK et du parti libéral Nouvelle démocratie (ND) ne sont pas non plus des « victimes » de ces « leaders européens et du FMI », telle que la situation est présentée à travers les verres déformants du président du PGE.

     

    La vérité, c'est que ces mesures, qui sont prises sous prétexte de l'ampleur de la dette publique, ont comme but de renforcer la profitabilité du capital en Grèce, au moyen d'une réduction drastique du prix de la force de travail. Nous ne devons pas oublier qu'en ce moment même 600 milliards d'euros (près du double de la dette publique grecque) appartenant aux capitalistes Grecs se trouvent dans les caisses des seules banques Suisses !

     

    Il s'agit ainsi de mesures qui correspondent pleinement aux intérêts des capitalistes en vue de faire payer la crise au peuple, afin que la Grèce puisse connaître une reprise capitaliste et que le capital accumulé dans la période précédente puisse trouver un débouché rentable. Il s'agit de mesures qui ont été décidées d'un commun accord, dans le cadre de l'UE, par le gouvernement Grec et la classe bourgeoise dont les intérêts sont défendus par les deux partis au pouvoir et qui n'ont pas été imposées par les « dirigeants européens et le FMI ». Toutes ces mesures se trouvaient plus ou moins dans les programmes du PASOK et de la Nouvelle démocratie, et avaient par ailleurs été prévues par les traités européens, en commençant par le traité de Maastricht. C'est la raison pour laquelle les classes ouvrières Grecques et Britanniques – et bien sûr toutes les autres – ont une si mauvaise opinion de l'UE et de son rôle anti-populaire. Dans le même temps, les représentants du PGE en Grèce, Synapsismos, après avoir voté le Traité de Maastricht, ont nourri et continue systématiquement de nourrir des illusions sur l'UE, en présentant la participation de la Grèce à l'UE comme la seule voie possible et imaginable, s'opposant en cela au KKE qui lutte pour le retrait du pays de l'UE avec pouvoir populaire.

     

    Le président du PGE parle d'une « mise sous tutelle » de la Grèce par la Troïka. Est-il au courant que la classe bourgeoise grecque accepte consciemment depuis des décennies de participer aux unions impérialistes de l'OTAN et de l'UE, et que sa participation dans le cadre de relations inter-dépendantes, prévoyait la concession de droits souverains à l'UE et à l'OTAN ? Sait-il que, par exemple, la Politique agricole commune (PAC) ne laisse aucune place à un développement dans le secteur de l'économie agricole qui aille dans les intérêts du peuple ? Il faudrait lui rappeler que la Grèce avait, avant de rejoindre la CEE-UE, un excédent commercial agricole, alors qu'aujourd'hui, à cause de la PAC, elle importe même certains produits agricoles qui sont cultivés en Grèce, tandis que des centaines de milliers de petits et moyens agriculteurs ont rejoint l' « armée » des chômeurs.

     

    L'entrée de la Grèce dans l'UE, que le président du PGE évite de mentionner – il préfère plutôt dénoncer les « dirigeants européens » de façon abstraite – tout comme les dépenses militaires exorbitantes de l'OTAN, la politique d'exonérations fiscales pour le capital au nom de la « compétitivité » de l'économie, qui a été suivie dans le passé par les gouvernements du PASOK et de la ND, constituent l'origine de l'inflation de la dette publique et des déficits pour lesquels le peuple Grec ne porte aucune responsabilité.

     

    Bien sûr, ces « omissions » réalisées par le président du PGE ne nous inquiètent pas, car nous savons très bien que le PGE a prêté un serment d’allégeance à l'UE, et est généreusement financé en tant que « parti européen », c'est-à-dire en tant que parti qui accepte les « principes » de l'exploitation capitaliste qui caractérisent l'UE – cette alliance prédatrice des monopoles. Le PGE a même pris des engagements en ce sens dans ses statuts et ses documents fondateurs !

     

    Les propositions du PGE sur le « développement », un soi-disant « fonds de développement social », ne remettent pas du tout en cause le pouvoir du capital. Au contraire, le PGE et les forces opportunistes à l'échelle internationale jouent un rôle fondamental en semant des illusions, ce qui passe l'enjolivement des organisations impérialistes telles que l'UE et la BCE, c'est-à-dire en disant qu'elles peuvent être transformées dans les intérêts du peuple, au moment même où de plus en plus de travailleurs, et pas seulement en Grèce, comprennent que le capitalisme ne peut pas résoudre les problèmes fondamentaux de la population.

     

    Le PGE, en soutenant l'UE et son système d'exploitation, a choisi son camp. Pour cette raison, il constitue un instrument dans la mutation des Partis communistes et dans la liquidation de leurs caractéristiques communistes. Il ne pose aucun problème aux adversaires de la classe ouvrière et des couches populaires en Grèce, peu importe le nombre d'appels qu'il puisse publier.

     

    Néanmoins, l'expérience accumulée et le déroulement des luttes de la classe ouvrière en Grèce, avec en première ligne les communistes et le mouvement syndical de classe, le PAME, montrent bien que de plus en plus de travailleurs ont tendance à se radicaliser lorsqu'ils n'écoutent pas les « sermons » des opportunistes et des bourgeois pour la « collaboration de classe » et la « cohésion sociale », lorsqu'ils ignorent leurs « larmes de crocodile » sur les fardeaux qu'aurait à porter le peuple grec.

     

    C'est en suivant cette voie que la classe ouvrière peut atteindre le but ultime de sa lutte, l'abolition du pouvoir capitaliste et la construction du socialisme.


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  • Moi, raciste !?L’administration de la commission européenne a eu une idée sacrément bonne : « promouvoir l’élargissement de l’union européenne (UE) auprès des jeunes ». Elle se rend bien compte, que là, il y a du boulot !  Alors, quoi de mieux qu’une vidéo, brève mais puissante ?

     

    Pas de chance, la vidéo, conçue, réalisée, et payée par Bruxelles a dû être retirée quelques heures après sa mise en ligne. La raison : incitation à la haine raciale !

     

    Mais cette vidéo n’a pas échappé à la vigilance du journal suisse « 24 heures », remarquée alors par le site de l’UPR.

     

    On y voit une jeune femme en combinaison jaune (mais pourquoi jaune ? Patience !) errant dans un hangar industriel vide. Elle est alors menacée par un guerrier chinois, champion de kung-fu, puis par un méchant Indien maniant un sabre rituel, et enfin par un diable brésilien pratiquant la capoeira. L’image est claire, le hangar est vide parce que ces cochons d’émergents nous ont piqué nos emplois !

     

    Remarquons qu’il n’y a ni Arabes, ni Africains. Pour l’UE, ces peuples sont tenus encore en sujétion : pour que ça dure, c’est pour ça qu’elle fait la guerre, la sotte !

     

    Mais revenons à notre femme en jaune : elle va se faire tailler en pièces ? Eh bien non, car un miracle se produit : elle se multiplie par douze, forme un cercle parfait autour des méchants, s’assoit en tailleur, calme et sereine, et (j’avais bien dit que c’était un miracle !) les méchants se calment ! La scène, vue du dessus, se transforme : la femme devient étoile (jaune, j’ai compris !), le fond devient bleu, c’est l’Europe qui triomphe par son drapeau, le drapeau miraculeux de Marie (voir l’article « Ça alors ! », recto du numéro 12 de Résistance) !

    DR


    Un clip de l'Union européenne retiré pour offense raciste


     http://www.resistance-politique.fr/


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  •  Propos d’Alain Bocquet, député communiste du Nord, le 6 mars à l’Assemblée Nationale :

    « C’est la dernière séance des questions au gouvernement. Je m’adresse donc à tous les ministres. Vous allez bientôt préparer vos cartons d’archives. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) L’heure du bilan a sonné. Cinq ans après votre arrivée au gouvernement, on compte un million de chômeurs en plus. Vrai ou faux ? L’industrie a encore perdu 350 000 emplois. Vrai ou faux ? La pauvreté touche 9 millions de nos concitoyens, et vous avez offert 75 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches. Vrai ou faux ? (…)

     

    Quand vous aurez  rempli et ficelé vos cartons, n’oubliez pas de les déposer dans la grande salle des archives de l’Etat, sur les étagères réservées aux fossoyeurs de la France ! »

     Désastre industrie

    Argent public bilan


     

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  • Canaille Le Rouge reprend ici la première partie d'un article paru dans le Monde daté du 7 mars dont vous trouverez le lien ici : [lien]


    Cette première partie montre les objectifs liberticide de la droite et le peu de cas que l'opposition à fait de ce débat et comment encore une fois le sénat a été à la hauteur des espoir qu'ont placé en, lui ...ceux qui savaient que les projets réactionnaires ne risquaient rien ou pas grand-chose.

     

    Est-ce à dire qu'il n'y a rien à faire ?

    Non mais les choses à faire ne sont pas dans le champs des débats proposé : la proportionnelle intégrale et le mandat irrévocable et impératif pour l'élu(e) pour qu'il (elle) fasse ce pourquoi il (elle) a été élu(e). Tant que cette question ne sera pas réglée nous serons à la merci des contorsionnistes politiques qui ne viennent nous revoir que pour renouvellement de leur autorisation de ne pas nous écouter

     

    Canaille 202

     

    L’Assemblée nationale a voté le fichage intégral de la population française


     Canaille 203

    Photo : Josef Zisyadis


     

    Pendant que les petites phrases, les annonces budgétaires et autres opérations de communication à courte vue occupent intégralement une campagne électorale qui n'intéresse guère les Français, des choses fondamentales sont discutées au Parlement mais passent presque inaperçues.


     

    L’Assemblée nationale a ainsi définitivement adopté, mardi 6 mars, après-midi la proposition de loi sur la « protection de l’identité ». Après de vifs débats ayant opposé députés et sénateurs depuis plusieurs mois, ce texte vise à instituer un dispositif inédit d’encartement de la totalité des citoyens français. Le dispositif prévoit en effet la mise en place d’une nouvelle carte nationale d’identité biométrique comportant une puce électronique dite « régalienne » dans laquelle seront insérées des données personnelles relatives à son détenteur : nom, prénoms, sexe, dates et lieu de naissance, domicile, taille, couleurs de ses yeux, deux empreintes digitales et photographie. Une autre puce, facultative, est aussi envisagée pour autoriser une identification du porteur de la carte dans le cadre des démarches administratives en ligne et du commerce électronique. Mais ce n’est pas tout.

     

    Le dispositif prévoit aussi la constitution d’une base centralisée (le fichier TES - Titres Électroniques Sécurisés - également alimenté grâce à la procédure de délivrance du passeport biométrique) dans laquelle seront notamment conservées les données biométriques de chaque titulaire de la nouvelle carte. Enfin, la proposition de loi prévoit l’exploitation des données dactyloscopiques contenues dans cette base centralisée à des fins de police judiciaire, dans des limites fixées par le législateur : notamment sur réquisition judiciaire dans le cadre de recherches relatives à la fraude identitaire.

     

    Un débat sur les libertés publiques insuffisant, des avis contraires écartés

    Ce fichage biométrique généralisé de la population française soulève d’importants problèmes dont certains font clairement polémique et dont on s’étonne qu’ils n’aient pas davantage attiré l’attention dans le débat public tant les enjeux en termes de libertés publiques sont importants.

     

    Tout d’abord, imposer un tel dispositif de mise en carte de l’ensemble des Français en recourant à une proposition de loi, et non à un projet de loi, a permis délibérément au Ministère de l’Intérieur de se soustraire à tout étude d’impact et aux avis de la CNIL et du Conseil d’État. Ainsi, si on peut se réjouir que pour la toute première fois en France l’encartement des nationaux donne lieu à des débats parlementaires, force est de constater que l’ensemble des risques susceptibles d’être engendrés par la mise en œuvre de ce nouveau dispositif biométrique de mise en carte institué n’ont pas été sérieusement évalués et n’ont pas toujours fait l’objet de discussions collectives approfondies. Rappelons qu’initialement le texte de cette proposition de loi n’a été adopté à l’Assemblée nationale qu’en présence de 7 députés de la majorité et de 4 députés de l’opposition !.../....

     

    L'auteur, Pierre Piazza, est Maître de Conférences en Science politique à l'Université de Cergy-Pontoise

     

    URL article : http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-totalitarisme-et-quadrillage-100924874.html


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