• Le point de non-retour approche en Syrie

    Hocine Belalloufi

    Les événements se précipitent dans le dossier syrien. La crise interne et les manœuvres extérieures constituaient, à l’origine, deux phénomènes relativement autonomes. Mais ils convergent de plus en plus et pourraient fusionner pour déboucher sur une guerre civile doublée d’une intervention étrangère. On atteindrait alors, un point de non-retour, aux conséquences imprévisibles.

     

    Le point de non-retour approche en Syrie
      
     
    Cela fera bientôt une année que la révolte d’une partie de la population syrienne a débuté. On avance le chiffre de plus de 5 000 personnes tuées, de milliers de blessées et de milliers de réfugiées, de centaines de disparus et d’un nombre non précisé d’emprisonnés.

    Loin de se calmer, les choses ne font qu’empirer. Les combats opposant l’armée officielle aux rebelles de l’Armée syrienne libre (ALS) ont atteint les faubourgs de la capitale. Les insurgés ont finalement été contraints par l’armée de se retirer lundi des quelques quartiers qu’ils avaient réussi à occuper à l’Est de Damas.

    L'armée avait déjà lancé une attaque, il y a quelques jours, contre les bases de l’opposition à Hama et à Homs. Le but de ces trois offensives est de reconquérir le terrain perdu face à une ALS qui n’est pas une véritable armée, mais qui bénéficie de l’arrivée de militaires déserteurs, de la présence de civils en armes, de la récupération d’armes et de l’aide de forces extérieures.

    En dépit de la dureté des affrontements et de l’importance des moyens employés, du côté du pouvoir en particulier, aucun protagoniste n’a réussi jusqu’ici à l’emporter. L’opposition ne parvient pas à renverser le régime qui ne semble pas connaître, pour l’instant, de défections politiques importantes. Ce dernier, de son côté, n’arrive pas à écraser le soulèvement pacifique et armé d’une partie de la population et de l’opposition. Nous nous trouvons dans une situation d’équilibre des forces

    Cet équilibre ressemble fort à une impasse. Jusqu’ici, les deux protagonistes ne voulaient pas réellement négocier. Mais le régime est confronté à une rébellion armée qui prend de l’ampleur et qui est soutenue politiquement et militairement par tout ce que le régime baasiste compte d’ennemis et d’adversaires : Etats-Unis, France, Angleterre, Allemagne, Qatar, Arabie saoudite, Turquie, Kurdes d’Irak, opposants irakiens sunnites, opposition libanaise… Seul Israël semble dans une position de réserve, mais jusqu’à quand ? Le régime se trouve également soumis à des pressions politiques, économiques et financières exercées par Washington, Paris, Londres, Berlin, les régimes arabes et la Ligue du même nom… Il a donc lâché du lest en acceptant la présence d’observateurs envoyés par la Ligue arabe et l’ouverture de discussions informelles avec l’opposition suggérée par Moscou.

    L’équilibre des forces mène à l’impasse

    En face, l’opposition est divisée. Le Conseil national syrien (CNS) refuse obstinément, depuis plusieurs mois, de négocier quoi que ce soit avec le régime dont il demande invariablement le départ. Il vient d’opposer une fin de non-recevoir à la proposition russe de discussions informelles avec le régime. Le CNS considère que le départ de Bachar El Assad et de son régime constitue une revendication « scellée et non négociable ». Seulement voilà, en politique il ne suffit pas de vouloir, encore faut-il pouvoir. N’étant pas en mesure de renverser le régime, le Conseil national syrien, dirigé par Burhan Ghalioun, est amené à s’inscrire dans une logique de demande d’intervention étrangère. Celle des armées arabes d’abord. Mais celles-ci risquant d’essuyer un échec militaire face à une armée syrienne beaucoup plus puissante que ne l’était l’armée libyenne, le CNS lance en réalité un appel aux grandes puissances du Conseil de sécurité de l’ONU – à l’OTAN plus précisément – afin qu’elles interviennent militairement. Le CNS a par ailleurs refusé de ratifier un projet d’accord avec l’autre composante de l’opposition, le Comité pour le changement démocratique (CNCD). Il entend être l’unique représentant de l’opposition.

    Le CNCD, pour ce qui le concerne, se déclare opposé à la militarisation de la révolte populaire laquelle ne peut que provoquer la mort de nombreuses personnes, en particulier civiles, sans que la chute du régime ne soit garantie. Il rejette également toute intervention étrangère, en particulier occidentale. Il compte apparemment sur la durée de la pression exercée par la population sur le régime pour amener ce dernier ou une partie de ce dernier à négocier. Mais le CNCD semble moins influent en Syrie et n’a visiblement pas réussi à mobiliser le monde du travail qui, par une grève générale, serait en mesure de forcer le régime à faire des concessions substantielles.

    La tentation libyenne

    Le point de non-retour approche en Syrie
    Les manœuvres de déstabilisation à l’encontre de la Syrie se sont multipliées ces derniers mois, sous couvert de soutien à la partie de la population réprimée par le régime baasiste. La Ligue arabe, sous hégémonie qatarie et saoudienne, c’est-à-dire américaine, tente de rééditer le scénario libyen pour pousser à une intervention armée de l’OTAN. Elle a retiré ses observateurs de Syrie et refusé qu’ils poursuivent leur mission. Puis, par l’intermédiaire du Maroc, membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la Ligue arabe présente un projet de résolution demandant l’arrêt des violations des droits de l’Homme et l’ouverture d’une transition politique prévoyant le départ et le remplacement du président Bachar El Assad. Ni la Ligue, ni les grandes puissances, n’ont jamais demandé à l’opposition (CNS et ALS) de faire preuve de retenue et de négocier. La perspective de mesures de rétorsion est brandie uniquement contre le régime de Damas s’il ne répond pas positivement à la demande du Conseil. Les Etats-Unis et l’UE (essentiellement la France, l’Angleterre et l’Allemagne), la Turquie, le Qatar et l’Arabie saoudite soutiennent la Ligue dans son entreprise.

    Cette sainte-alliance n’a jamais demandé au Conseil de sécurité de protéger les populations du Bahreïn, du Sultanat d’Oman, du Yémen et d’Arabie saoudite, confrontées à la répression de leurs régimes respectifs ou à celle d’armées et de polices étrangères (cas du Bahreïn où l’Arabie saoudite a déployé des militaires pour contrer la contestation populaire).

    Il est clair que l’unique motivation des grandes puissances occidentales et de leurs relais dans la région, est de briser la chaîne Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth, en son maillon le plus faible, la Syrie. Le coup serait triple en cas de réussite. Le Hezbollah et la résistance nationale libanaise se trouveraient coupés de leurs arrières stratégiques alors que l’Iran se retrouverait plus que jamais acculé dans le Golfe persique, ses capacités d’intervention au Proche-Orient s’amenuisant considérablement. Les pourparlers entre les Etats-Unis et les Talibans qui s’amorcent sous les auspices du Qatar, et ceux que l’Arabie saoudite s’apprête à lancer entre ces mêmes Talibans et le gouvernement de Hamid Karzaï, confirment la stratégie d’encerclement, de l’Iran chiite, par les sunnites. La Russie, enfin, perdrait son dernier allié stratégique dans le monde arabe.

    Confronté à une offensive sans précédent, Damas bénéficie du soutien de la Russie et de la Chine. Moscou et Pékin se prononcent contre toute intervention étrangère, contre des sanctions et contre un changement de régime. Les Russes continuent de fournir des armes à la Syrie. Le parapluie russe tend à devenir vital pour la survie du régime de Bachar El Assad. Que Moscou retire son appui, et les grandes puissances se jetteront, sur la Syrie, comme une meute de chiens de chasse sur leur proie. L’avenir du régime baasiste se joue donc en grande partie à Moscou et à Pékin.

    Mais le lancement d’une offensive militaire en Syrie, sans l’aval de la Russie constituerait un pari osé et risqué car susceptible de provoquer une réaction de Moscou (rappelons-nous le précédent géorgien) et le chaos dans toute la région. Aucun pays ne sortirait indemne d’une déstabilisation de la Syrie.
     

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  • Rejeter le nouveau traité européen

    Par Patrick Le Hyaric (9 février 2012)

    Patrick-le-Hyaric.jpgUn groupe de chercheurs rassemblé dans une fondation -l’European Council on Foreign Relations-, basée à Londres, alerte sur les «décrochages européens». «Les nuages noirs s’accumulent sur l’Europe», écrivent-ils. Ils prédisent même que la crise «risque de faire sentir ses effets en 2012 et les années suivantes». De fait, dans plusieurs capitales à travers le monde on s’alarme sur les conséquences du dogme de l’austérité appliqué à l’Union européenne. Celui-là même que les dirigeants de l’Union européenne sous la dictée de Mme Merkel et M. Sarkozy tentent de «constitutionnaliser». La Grèce qu’ils mettent de fait sous tutelle est leur terrain d’expérimentation. La confédération européenne des syndicats refuse ces projets. Elle refuse aussi le nouveau traité européen. Voilà un bon point d’appui pour les peuples européens.


    Ce nouveau traité européen, adopté le lundi 31 janvier par le Conseil européen est d’une extrême gravité. Il doit être ratifié définitivement par ce même Conseil dans quelques semaines, au premier jour de mars. Sans tenir compte de l’opinion des citoyens européens, Merkel et Sarkozy veulent l’imposer au nom d’une prétendue «parole de l’Etat». Destiné à être intégré au traité de Lisbonne pour aggraver encore ses orientations négatives, il ne fait pourtant l’objet d’aucun décryptage, d’aucune information précise, d’aucun débat dans les grands médias, dont la spécialisation semble être devenue la chasse à la petite phrase, à la valorisation-banalisation de l’extrême -droite, à la dérision abêtissante, à la bipolarisation politicienne, à l’acharnement à déguiser en populiste tout responsable politique de gauche qui ne rentrerait pas dans le cadre de la pensée unique ultralibérale.

    Ces mêmes observateurs, partie intégrante du petit microcosme politico-médiatico-sondagier font croire qu’ils attendent avec impatience des programmes présidentiels qu’ils passent à leur scanner programmé avec des idées… de droite. Ainsi, dimanche dernier, lors d’une émission de radio, chaque proposition de Jean-Luc Mélenchon se voyait rétorquer de cette phrase : «… L’Allemagne ne voudra pas». Qui est l’Allemagne ? Mme Merkel qui vient faire la campagne de son petit télégraphiste Sarkozy en France pour y imposer les mêmes recettes qui font tant de mal à sa population ? Ou n’est-ce-pas le peuple allemand qui souffre des choix ultralibéraux de Mme Merkel ? Tout ce petit monde de “spécialistes” se dit européen et à ce titre a mené campagne pour tous les traités. Mais quelle est donc cette nouvelle conception de la construction européenne qui voudrait que les dirigeants d’un seul pays imposent leurs vues à tous les autres ! A la sainte alliance du Merkozysme, nous opposons l’unité dans l’action des travailleurs allemands et français avec tous ceux de l’Europe. Le programme de M. Sarkozy consiste à terminer le travail qu’il mène depuis cinq ans au service des puissances d’argent. C’est tout le sens de l’exposé de sa dernière émission de télévision. C’est tout le sens du nouveau projet de traité européen. Le fil rouge qui les relie est le texte du Pacte Euro plus, qui est le programme commun de l’ultra droite allemande et française. En réalité, il s’agit du ralliement, de la capitulation sans condition de M. Sarkozy devant les choix antisociaux de Mme Merkel qui font que l’Allemagne détient le record de la précarité et un niveau de pauvreté supérieur à beaucoup d’autres sur notre continent.

    Le nouveau traité européen est un mécanisme autoritaire à tendance dictatoriale, bafouant les souverainetés populaires. A la différence de la négociation des précédents accords ou traités européens, où les constitutions nationales étaient modifiées a posteriori pour se mettre en conformité avec eux, cette fois, c’est un texte européen qui s’impose a priori aux constitutions nationales avec l’obligation qui est faite aux Etats, sans vote de leurs parlements nationaux, d’y inclure le principe autoritaire de la « règle d’or ». Ce carcan contraignant oblige les Etats à l’équilibre budgétaire, mais aussi les caisses de protection sociale et les budgets des collectivités locales. Et il ne s’agit pas de n’importe quelle règle ! Le traité de Maastricht et de Lisbonne avait retenu le principe de non dépassement des déficits à 3% des richesses produites dans le pays. Objectif déjà difficile à atteindre. Mais, cette fois, la norme est abaissée à 0,5% de déficit structurel. Ainsi, aucune dépense de long terme ne pourrait être engagée, comme par exemple les plans pluriannuels d’embauche de salariés dans les secteurs publics, de la santé, de la recherche ou de l’enseignement.

    Le projet de traité vise à constitutionnaliser la réduction des dépenses publiques et sociales, avec cette norme de 0,5% de déficit à ne pas dépasser, comparée à la valeur des richesses produites, en obligeant les Etats à « l’introduction de dispositions nationales contraignantes, de nature constitutionnelles ou équivalentes ». Mais encore plus fort ! Pour être vraiment sûr que cet oukase budgétaire sera vraiment appliqué, la cour de justice européenne tranchera et sanctionnera tout Etat ne respectant pas la règle, en le condamnant à une amende allant jusqu’à 0,1% de son produit intérieur brut. Il y a d’ailleurs ici une bizarrerie juridique. En effet, ce traité se fait en dehors des structures communautaires puisque deux pays ne l’ont pas signé. La Commission ne peut donc pas le signer non plus. Pour poursuivre un Etat, la Commission demandera donc à un autre Etat de déposer plainte pour elle auprès de la cour de justice.

    Puis, un Etat qui sera sous le coup «d’une procédure de déficit excessif» sera placé «sous tutelle» dans le cadre d’un «programme de partenariat économique et budgétaire» obligatoire. Ce programme est exactement celui appliqué à la Grèce, sous le contrôle du Conseil et de la Commission européenne. L’article 11 de ce traité oblige chaque Etat à soumettre «toutes les grandes réformes de politique économique qu’il envisage» à l’approbation des autres Etats. Cette «coordination doit impliquer les institutions de l’Union européenne tel que requis par la loi de l’Union européenne». Ainsi, pour relancer son économie, développer son tissu industriel et agricole, lancer un programme de grands travaux répondant aux besoins de la métamorphose écologique, un gouvernement devrait obtenir l’accord des institutions européennes. Si ce n’est pas la tutelle renforcée par des organismes supranationaux, qu’est-ce ?

    Pour s’imposer, ce traité ne devra pas obligatoirement recevoir l’accord de tous les pays. Dès lors que «…douze pays l’auront adopté, il sera réputé adopté pour tous». Quel mépris de la démocratie et de la souveraineté des Etats ! Pour être certains que la tutelle de la finance s’exercera d’une main de fer, tout Etat en difficulté sera placé sous l’égide du mécanisme européen de stabilité, (le M.E.S), sorte de « Fonds monétaire international européen » chargé d’appliquer un plan d’ajustement structurel dans chaque pays. Ce M.E.S a été décidé dans le cadre du Pacte Euro plus. Celui-ci devient une référence à part entière du nouveau traité. C’est d’ailleurs en vertu de ce Pacte Euro plus (Le Pacte des rapaces) que M. Sarkozy a décidé d’imposer l’augmentation de la TVA de 1,6 point et de lancer le « pacte compétitivité emploi ». La nouvelle taxe Sarkozy ajoute un cadeau supplémentaire de 13 milliards d’euros aux grandes entreprises et commence à changer le mode de financement de la protection sociale en portant un coup de canif au financement solidaire à partir d’une répartition des fruits du travail. Voilà que cette part serait abaissée et que la porte serait ouverte pour la fiscalisation du financement de la protection sociale, avec l’impôt le plus injuste, l’impôt indirect : la TVA. C’est en vérité une baisse des salaires qui est envisagée, doublée d’une augmentation des prix à la consommation.

    Le second axe sarkozyen est dans le droit fil du premier. Le «contrat compétitivité emploi»  est une torpille contre le code du travail. Il s’agit selon la lettre du Premier ministre de permettre aux entreprises de disposer d’une «capacité d’adaptation face aux chocs conjoncturels d’activité». A partir de là, des accords d’entreprises doivent être trouvés pour abaisser les salaires, faire varier le temps de travail. Bref, il n’y a plus d’obligation à respecter le code du travail et les conventions collectives. Tout ceci se fait au nom du sacro-saint principe de la « COM-PE-TI-TI-VI-TE » : mettre les salariés et les retraités en compétition, en concurrence entre eux, sur toute la planète pour les aligner sans cesse, marche d’escalier après marche d’escalier descendant sur ceux qui sont le moins payés. Le projet de traité européen, le Pacte Euro plus et le programme Sarkozy ne sont qu’un même projet. Il constitue une machine de guerre contre les peuples au seul service du monde de la finance. Ne laissons pas faire ! Il n’y a pas de demi-mesure possible. Il y a besoin que se lève un grand mouvement contre ces projets. Battre Sarkozy, Bayrou ou Le Pen à l’élection présidentielle en serait la première étape. Utiliser cette élection présidentielle pour réclamer une consultation populaire sur le nouveau traité, tout en travaillant à une unité des forces progressistes et des peuples européens pour une autre Europe, en constituerait une autre. Le vote Front de Gauche, le vote Jean-Luc Mélenchon est un moyen efficace de peser dans ce sens. Disposer d’une nouvelle majorité de gauche bien ancrée à gauche grâce à de nombreux parlementaires du Front de Gauche, donnera au mouvement populaire les points d’appui nécessaires pour défaire ces néfastes projets qui enfonceraient encore plus l’Union européenne dans d’inextricables difficultés comme le prédisent désormais nombre d’analyses.

    Sortir de l’austérité, refuser ce traité permettra enfin de s’attaquer à la crise.

     Le Front de gauche, les communistes s'opposent au nouveau traité européen

    Le Front de gauche, les communistes s'opposent au nouveau traité européen Après le rejet du Traité Constitutionnel Européen par le peuple français en 2005, les partisans de l'intégration européenne ont réussi à imposer ce traité par un vote des députés et sénateurs sous le nom de Traité de Lisbonne.

    Avec Maastricht en 1992, ces traités enferment chaque fois un peu plus notre pays dans une prison économique au service des marchés financiers et de la mondialisation capitaliste. L'Euro, la discipline budgétaire, les privatisations se services publics, l'ouverture des frontières à la concurrence, la mise à mal de la politique Agricole Commune,... tout est lié à ces accords.

    Aujourd'hui, personne ne peut nier le bilan désastreux de cette intégration européenne à marche forcée que nous ont imposé les grands groupes industriels par le biais des partis de la droite et de la social-démocratie. Alors que "l'idéal européen" faisait rêver les jeunes il y a seulement dix ans, l'Europe est désormais perçue comme une menace et sa monnaie, l'Euro, comme un élément de la perte de pouvoir d'achat que subissent les peuples européens. Cela, ils le savant !

    Pour faire avancer un peu plus leur projet d'intégration européenne, les partis europhiles doivent rusés.

    C'est comme cela qu'ils tentent désormais de nous imposer un nouveau traité européen, un traité d'austérité permanente dans le prolongement du projet de Sarkozy et Merkel de "règle d'or" financière. Ce traité s'intitule le traité intergouvernemental « sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans l’union économique et monétaire » (« TSCG »). Qui en parle dans les médias ?

    Un traité européen d'austérité permanente

    Qu’y retrouve-t-on dans ce traité ? Avant tout, l’inscription de la règle d’or dans les Constitutions nationales. La très libérale Cour de justice européenne est chargée de contrôler que cette règle de plomb est retranscrite comme il se doit dans le droit national.

    À cela viennent s’ajouter d’autres restrictions qui soustraient les budgets au contrôle des peuples. La pire d’entre elles est la limitation du déficit structurel à 0,5 %, le texte allant bien plus loin que le pacte de stabilité. Il constituera un argument de poids pour la Commission pour imposer privatisations et licenciements de fonctionnaires.

    Ce projet de traité est une sorte de couronnement de toutes les mesures d’austérité prises depuis le début de la crise. Il entend les graver dans le marbre pour les mettre hors de portée de la souveraineté populaire.

    Le Front de Gauche et le PCF dans la continuité du NON au TCE de 2005

    Dans les médias et dans la classe politique, c'est silence radio !

    Pourtant, ce texte a été voté au Parlement européen le 27 janvier dernier.

    Les députés européens du groupe de la Gauche Unitaire Européenne, où siègent les députés communistes, se sont opposés à ce texte.

    Par contre, la droite, les libéraux, les sociaux-démocrates et les verts ont présenté une résolution commune en faveur du texte. L’Europe du "OUI" à son programme commun : l’austérité. Ils y ont réitéré leur accord avec le fond du traité et ont à nouveau appelé à son inscription dans le Traité de Lisbonne.

    Cela explique t-il qu'aucun candidat à l'élection présidentielle ne souhaite aborder ce traité devant les citoyens hormi Jean-Luc Mélenchon ?

    Pierre Laurent, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), a lancé les hostilités lors du meeting de Villeurbanne (mardi 7 février), dénonçant devant 10 000 participants "le coup de force" de M. Sarkozy et de Mme Merkel qui "foulent aux pieds la dignité de leurs pays".

    Il est encore possible de s'opposer à ce texte car d'autres rendez-vous sont prévus, notamment des signatures au niveau européen et, forcément, à l'échelon national.

    Comme de bien entendu, pas de référendum de programmé ! Et personne pour s'en étonner, de la part des européïstes béat et des médias, rine d'étonnant quand on se souvient de la campagne de 2005. Notez que le FN n'en parle pas non plus !

    Le Front de gauche – PCF, Parti de gauche (PG) et Gauche unitaire – compte sur deux dates pour mobiliser. Le 21 février, l’Assemblée nationale doit débattre d’un autre traité qui créé, dès juillet 2012, le Mécanisme européen de stabilité (MES), appelé à remplacer l’actuel Fonds européen de stabilité financière (FESF) et destiné à venir en aide aux pays européens en difficulté.

    Autre rendez-vous, le 29 février. Ce jour-là, la Confédération des syndicats européens, qui, chose rare, s’est prononcée contre le traité sur la discipline budgétaire, a appelé à manifester contre l’austérité partout en Europe.

    Pour le Front de gauche, une seule issue : le référendum. Une solution que François Hollande a rejetée. S’il est élu, ce dernier a fait savoir qu’il renégocierait le traité avant de le soumettre au Parlement. "On ne va pas faire un référendum pour un traité qui ne marque pas une vraie rupture, comme pouvait l’être le traité de Maastricht", a-t-il expliqué mercredi.

    Comme en 2005, c'est de la gauche raidicale, des communistes et du Front de Gauche que doit émerger l'exigence de démocratie sur cette question cruciale.

    Encore une fois, les communistes seront dans le camps du peuple contre cette élite financière qui se sert de l'Europe pour piller les ressources de notre continent.

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  • Dans un livre choc, cinq spécialistes français décryptent et dénoncent les agissements de la haute finance, et son implication dans les crises actuelles.

    Au programme: fraudes, escroqueries, liens avec le crime organisé. En toute impunité!

    On connaissait les incorruptibles. Voici, de l'autre côté du miroir, les intouchables. Des criminels en col blanc, des bandits de la haute finance qui, grâce au lobbying et à une ingénierie financière de haute volée, ont appris à détourner des pans entiers de l'économie. La crise des subprimes aux États-Unis en 2008? C'est eux. Les dettes plongeantes et les cures d'austérité qui secouent la planète, et l'Europe en particulier? Indirectement, encore eux.

    Cinq limiers français

    «La haute finance, au travers de quelques banques d'investissement, a emprunté les pires méthodes du banditisme classique», accuse un universitaire français, Xavier Raufer. Selon ce criminologue, enseignant-chercheur à Paris II, la sphère financière serait ainsi devenue une vaste «scène de crime», avec des «zones de non droit» et des «prédateurs». Pour la passer au crible, Xavier Raufer a réuni une équipe de fins limiers: un policier, un universitaire, un magistrat et un ancien inspecteur des impôts, tous spécialistes en criminalité financière et en géopolitique. Les résultats de leurs investigations sont réunis dans un livre coup-de-poing : «La Finance pousse au crime» (Éditions Choiseul, 17EUR). Cette stupéfiante enquête les a menés au coeur du système: Wall Street.

    Comme un match sans arbitre

    «Wall Street ne consacre plus à son activité normale de la finance - créer du capital pour des entreprises et accompagner leur naissance et leur croissance - que 1% de son temps», assène Xavier Raufer. Le reste est consacré à spéculer: les banques jouent et parient pour leur propre compte. Parfois contre les intérêts de leurs propres clients! La faute à la déréglementation, accuse «La Finance pousse au crime». La haute finance serait parvenue à imposer ses choix (en sélectionnant, via les financements de campagne, les candidats des partis qui lui sont favorables): moins il y a de règles, mieux c'est. Un: les marchés sont plus fluides. Deux: l'absence de règles ne constituerait pas un problème, puisque les marchés s'autoréguleraient. Il y aurait une sorte «d'équilibre naturel». «Imaginez un match de foot où on enlèverait les arbitres sous prétexte qu'ils ralentissent le jeu, pointe un sénateur américain dans le documentaire "Goldman Sachs, les nouveaux maîtres du Monde" (réalisation de Jean-Luc Léon). Je ne voudrais pas rester cinq minutes au milieu de ce match-là.»

    Trous noirs et argent du crime

    Ces espaces sans règles, ces «trous noirs de la finance» existent déjà. «44% des transactions financières sont invisibles car elles sont opérées sur des plates-formes non réglementées, affirme le livre. On ne sait plus qui achète quoi, ni à quel prix.» Cette invisibilité est encore renforcée par des formules algorithmiques qui permettent désormais d'exécuter des transactions à très grande vitesse (un millième de seconde). Impossible de surveiller pareils flots d'informations! Trop rapide, trop volumineux, trop complexe. Ce formidable outil à frauder n'a d'ailleurs pas échappé à la grande criminalité. Les cartels de la drogue et des trafics en tous genres y ont aussi recours. La crise? Pas pour le crime organisé! Qui dispose de liquidités abondantes et ne demande qu'à investir dans l'économie légale quand les banques prêtent moins et que les PME crient à l'aide ? «Les grandes organisations criminelles dont les divers trafics rapportent, chaque année, des centaines de milliards de dollars», répondent les auteurs de «La Finance pousse au crime». Selon eux, des banques ont même été «sauvées par l'afflux d'argent noir», entre2007 et2009. L'argent du crime représentait, en 2009, «15% du produit brut mondial, soit l'équivalent du PNB de l'Australie». Autre exemple de liens avec le crime organisé: l'affaire Madoff. Ce président fondateur d'une des principales sociétés d'investissement de Wall Street est à l'origine d'une escroquerie de 65milliards de dollars! Qui était son bras droit, rappelle «La Finance pousse au crime»? Un financier lié à la mafia. En saura-t-on plus? En plaidant coupable, BernardMadoff n'a pas eu besoin de fournir d'explications. Pas de procès, pas de remous.

    À qui le tour?

    Et puis, il est facile de braquer le projecteur au mauvais endroit. Prenons la fraude aux prestations sociales, dont on nous rabâche qu'elle coûte cher à l'État. C'est vrai. Mais celles qui coûtent le plus cher à l'État ne sont pas là. Les trois quarts de la fraude aux finances publiques (près de 40milliards d'euros par an) proviennent de la fraude à la TVA et du travail illégal! À côté de cela, combien de «bulles», de marchés artificiellement créés (Internet, immobilier, photovoltaïque, Dom Tom...), à coups d'incitations fiscales, ont déjà éclaté ou sont en passe d'exploser? La prochaine? «La bulle football», prédisent les auteurs de «La Finance pousse au crime». Une autre? «Le Brésil va s'effondrer», pronostique Xavier Raufer, pointant «l'absurdité» du concept de «Bric» (NDLR, acronyme désignant les grandes puissances émergentes: Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). Un concept tout droit sorti... des coffres d'une des grandes banques d'investissement américaines (Goldman Sachs).


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  • Et si le chômage de masse, qui frôle les 10 % de la population active, pouvait être combattu par une mise au pas de ces chômeurs passifs qui attendent leurs allocations et ne se bougent pas pour retrouver un emploi ? Il fallait y penser. Nicolas Sarkozy l'a fait en présentant cette idée choc de futur candidat quasiment déclaré dans une interview au Figaro Magazine.

    En 2007, le candidat à la présidentielle avait pris un engagement audacieux lors de l'émission "A vous de juger" sur France 2 : "Je veux m'engager sur le plein emploi : 5 % de chômeurs à la fin de mon quinquennat. (...) On nous demande une obligation de résultats. La démocratie, il faut qu'elle vive. Si on s'engage sur 5 % de chômeurs et qu'à l'arrivée il y en a 10 % c'est qu'il y a un problème".  Que ferez-vous si vous n'arrivez pas à ce chiffre ? le relance la journaliste Arlette Chabot. "Je dis aux Français, c'est un échec et j'ai échoué et c'est aux Français d'en tirer les conséquences".

    Cinq ans plus tard, Nicolas Sarkozy a échoué et la comparaison avec l'Allemagne, où le chômage tourne autour de 6 %, montre que la crise n'est pas la seule explication. Mais le président, à défaut de reconnaître son échec, a trouvé sa parade, sa botte de Nevers : un référendum sur ce système d'indemnisation du chômage fondé sur les devoirs et obligations des chômeurs et "sur la façon dont on doit considérer le travail et l'assistanat". Et déjà la Droite sociale de Laurent Wauquiez applaudit.

    Une grande réforme de la formation professionnelle

    Concrètement, M. Sarkozy propose de "créer un nouveau système dans lequel l'indemnisation ne sera pas une allocation que l'on touche passivement, mais la rémunération que le service public de l'emploi versera à chaque demandeur d'emploi en contrepartie de la formation qu'il devra suivre". "Passé un délai de quelques mois, précise M. Sarkozy, toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante". Celle-ci, qui sera obligatoire, sera définie par un mystérieux "comité national" (?) qui, "avec des chefs d'entreprise et des syndicalistes", identifiera "les secteurs d'avenir créateurs d'emplois".

    A l'issue de cette formation, prévient le président, "le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé". Interrogé sur les moyens insuffisants du système de formation actuel, M. Sarkozy rappelle qu'il a confié une mission à Gérard Larcher, ancien ministre du travail, afin d'engager "une grande réforme de la formation professionnelle". Le chef de l'Etat vient déjà de livrer à l'ancien président du Sénat une de ses conclusions... Et "si les intérêts particuliers, les obstacles catégoriels s'avéraient trop puissants, souligne M. Sarkozy comme s'il s'avérait déjà convaincu qu'il n'y aurait pas de consensus entre les partenaires sociaux – ce qui est en effet plus que probable –, il faudrait sans doute réfléchir à l'opportunité de s'adresser directement aux Français". Vive le référendum ! 

    Culpabilisation des chômeurs

    Cette idée choc soulève de multiples questions. Le système d'indemnisation du chômage relève de l'Unedic, créée en 1958 à une époque où il n'y avait quasiment pas de chômeurs. Il est basé sur l'assurance – les salariés cotisent et touchent en retour des allocations quand ils sont sans emploi –, et de l'Etat qui assure (modestement) le relais au nom de la solidarité nationale, un concept qui n'apparaît pas dans le raisonnement de M. Sarkozy.

    L'Unedic est, comme les retraites complémentaires, un vrai régime paritaire qui est géré par les syndicats et par le patronat, l'Etat ayant seulement pour rôle d'agréer les conventions d'assurance chômage. En 2000, Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT, qui présidait l'Unedic, avait introduit dans la convention, au grand dam de Lionel Jospin, le "Pare", un "plan d'aide au retour à l'emploi" qui, disait-elle, obéit à "une logique d'insertion et d'intégration" et non "de contrainte et de culpabilisation".

    Il y a une grosse faille dans le projet de M. Sarkozy – qui veut visiblement court-circuiter les corps intermédiaires en songeant à un référendum – c'est qu'il parle des chômeurs de manière indifférenciée, qu'il s'agisse de salariés parfaitement formés mais licenciés de leur entreprise dans le cadre d'un plan social, de seniors congédiés avant de pouvoir faire valoir leurs droits à la retraite, de précaires allant de contrat à durée déterminée à contrat à durée déterminée etc. Il reconnait implicitement l'échec de la formation professionnelle mais impose une formation obligatoire à tout chômeur qui sera ensuite "tenu d'accepter la première offre d'emploi". C'est un discours de culpabilisation des chômeurs qui va flatter la frange la plus à droite de son électorat, celle qui pense que derrière beaucoup de chômeurs se cachent des fraudeurs, des profiteurs du systéme.

    La meilleure réponse au projet de M. Sarkozy, qui ne manquera pas de soulever un tollé dans les organisations syndicales, se trouve dans le petit livre de Gaby Bonnand, ancien dirigeant de la CFDT, qui a été jusqu'en 2011 président de l'Unedic : "Pôle emploi, ''de quoi j'me mêle ?" (Editions de l'Atelier). "Un chômeur, écrit-il, n'est ni une touche de piano, ni un chiffre, ni une donnée, ni un flux, ni un stock". Son propos se veut "à cent lieux de cette rhétorique qui oppose les salariés aux demandeurs d'emploi alors que le système même de l'indemnisation les solidarise". Pour M. Bonnand, "l'absence de formation durant la vie professionnelle, le manque de qualifications ou des qualifications obsolètes à la sortie du systéme scolaire, le sous-emploi...  sont autant d'obstacles qui interrogent les pratiques des entreprises et les politiques publiques". Les chômeurs ont des devoirs, et même des obligations et la plupart y souscrivent, mais faut-il rappeler qu'ils ont aussi des droits?

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  • Le nouveau pôle low-cost de Renault au Maroc : "l'usine de tous les dangers" pour la CGT

    Le nouveau pôle low-cost de Renault au Maroc

    Renault est déjà implanté au Maroc avec la production de la Dacia Sandero à Casablanca.

    Plus vaste que le site Renault de Flins, le constructeur automobile français inaugure une usine géante implantée à Tanger où les coûts salariaux seront plus de quatre fois inférieurs au salaire minimum français. En plein débat sur l'avenir du "made in France", l'ouverture de ce nouveau pôle low cost ne manquera pas d'alimenter la polémique suscité par les "délocalisations".

    "On considère que c'est l'usine de tous les dangers", commente Fabien Gache, délégué syndical central CGT chez Renault. "Les deux véhicules, qui sont des Scenic et des Kangoo 'loganisés', vont venir télescoper les parts de marché de Renault en Europe en cas de réimportation massive." La CGT a raison de s'inquiéter. Depuis 2008, le nombre de salariés est passé de 6 000 à 2 000 à l'usine de Sandouville et de 5 800 à 3 000 à Douai. Si la marque au losange organise ces baisses d'effectifs, c'est pour localiser sa production [1] dans des pays à bas coûts, comme la Roumanie et maintenant le Maroc. Bien que Renault s’était engagée à maintenir l’emploi en France lorsqu’elle avait reçu trois milliards d’euros de prêts de l’État en 2009 pour amortir les effets de la crise.

    Le patron du groupe automobile français, qui inaugure ce jeudi à Tanger en présence du roi du Maroc, affirme que cette nouvelle usine sera sa deuxième tête de pont pour développer sa gamme de véhicules "low cost" aux portes de l'Europe.

    L'usine de Meloussa s'étend sur un terrain de 300 hectares, implantée à seulement 14 kilomètres des côtes européennes, produira entre 150.000 et 170.000 véhicules par an quand elle tournera à plein et emploiera 6.000 personnes. "Ce n'est pas quelque chose qui se fait au détriment de la France" mais "qui vient au contraire ajouter à la charge de travail en France (...) dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs" a affirmé le PDG de Renault, Carlos Ghosn, sur RTL. "Et en même temps, nous localisons en France des produits à plus haute valeur ajoutée comme les voitures électriques, les batteries", a-t-il poursuivi.

    Le délégué de la CGT, Fabien Gache, estime que "s’il ne faut pas tout rapatrier en France, il faut néanmoins trouver un équilibre des volumes de production entre les différents sites industriels en Europe".

    Le site marocain est conçu comme une extension de l'usine de Pitesti, en Roumanie, qui tourne désormais à pleine capacité. Plutôt que d'agrandir le site historique de Dacia, Renault a préféré construire de toutes pièces une nouvelle usine, aidé dans sa décision par des coûts salariaux inférieurs de près de moitié à ceux de la Roumanie (le salaire moyen est de 450 euro en Roumanie, 250 euros au Maroc) et par d'importants avantages fiscaux : exonération de charges pendant deux ans et d'impôt sur les sociétés pendant cinq ans.


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  • Cynisme ! Des fonds spéculatifs menacent Athènes de porter plainte pour violation des droits de l’homme

     

    SOS-Crise 35

     

    Pauvres droits de l’homme!

     

    Négociations avec la Grèce au sujet de la restructuration de sa dette


     

    Des fonds spéculatifs vont menacer la Grèce de porter plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme si elle les contraint à restructurer sa dette. C’est ce que relate le « New York Times » en se référant à des entretiens qui se déroulent entre investisseurs financiers et avocats. Il se pourrait que ceux-ci invoquent une éventuelle violation du droit à la propriété. Les investisseurs essaieraient ainsi de contrecarrer la menace du gouvernement d’exercer une contrainte légale sur les créanciers privés.


    En effet, la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) protège, certes avec de nombreuses restrictions, la propriété à l’article premier de son premier Protocole additionnel. Comme les pays membres disposent d’une grande liberté d’appréciation, les juges strasbourgeois ne reconnaissent que rarement la violation. La protection de la propriété que garantit la CEDH ne va pas aussi loin que la Loi fondamentale allemande. Et l’on peut se demander si de simples créances entre entreprises en relèvent, en tout cas quand le débiteur deviendrait insolvable. De plus, on ne peut faire appel à la CEDH que lorsque les voies judiciaires nationales sont épuisées.


    SOS-Crise 36Maintenant des premiers résultats semblent se dessiner dans les négociations entre les détenteurs privés d’emprunts d’Etat, représentés par l’Institute of International Finance (IIF), et le gouvernement grec. Au moment de boucler cette édition, les créanciers privés et le gouvernement n’étaient pourtant pas encore parvenus à un compromis. Les entretiens ont été menés d’arrache-pied à l’échelon le plus élevé. Selon les informations fournies par Bruce Richards, président du fonds spéculatif américain Marathon Asset Management, le compromis pourrait consister à offrir aux créanciers, en échange de leurs anciens emprunts d’Etat grecs et de la renonciation au remboursement de leurs créances, de nouvelles obligations à échéance de 20 à 30 ans, l’intérêt annuel étant de 4 à 5%. Cette transaction représenterait pour les créanciers une perte de 68% des anciens emprunts, ce qui correspondrait à une valeur actuelle de 32 centimes par euro investi dans le passé.


    Reste à savoir combien de créanciers participeront à cet échange de dettes «volontaire». Nombreux sont ceux créanciers qui ne s’estiment pas représentés par l’IIF. Certains des fonds spéculatifs qui tenteront de recourir à la voie judiciaire pour contraindre la Grèce à rembourser complètement ses dettes, ce que le gouvernement grec pourrait éviter en recourant à une modification des conditions d’emprunts à effet rétroactif (collective action clause). En outre, on ne sait pas comment éviter l’échéance des contrats d’assurance contre les faillites, ce que souhaitent les politiques.

     

    Source: Frankfurter Allgemeine Zeitung du 20/1/12


    (Traduction Horizons et débats) http://www.horizons-et-debats.ch:80/index.php?id=3122

     

    URL article : http://sos-crise.over-blog.com/article-cynisme-des-fonds-speculatifs-menacent-athenes-de-porter-plainte-pour-violation-des-droits-de-l-ho-98895146.html


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  • coq gaulois-

         Oui, c'est le sort des passagers du train privé Paris-Venise. Ils voyageront en bus jusqu'à Milan!
         Pas une seule info dans les médias français, alors que les journalistes de la concurrence libre et non faussée avaient loué l'ouverture du rail, entre la gare de Lyon à Paris jusqu'à Venise, à une société ferroviaire privée. Bon, c'etait là des clients du train privé THELLO et non des usagers pris en otages par les cheminots de la SNCF.
         Pour autant, on ne peut pas dire que ce fut un évènement exceptionnel, puisque THELLO annonçait pour les départs des 5 et 6 février au départ de la gare de Lyon, à Paris: 
        "En raison des conditions climatiques actuelles, la circulation des trains est perturbée.


         Les trains THELLO 220 et 221 :
         Les départs des 5 et 6 février sont assurés par bus entre Milan et Paris.

         Le parcours entre Milan et Venise est assuré sur le réseau Trenitalia.

         Toute réservation pour ces départs peut être annulée et remboursée intégralement sous réserve d'une demande d'annulation effectuée avant le départ.
         Merci de prendre contact sur le site thello.com (rubrique contact > Contact en ligne) ou par téléphone + 33 1 83 82 00 00 pour le report de votre voyage.

         Nous nous excusons pour la gêne occasionnée."

     

         Pour la petite histoire, les trains publics de la SNCF ont circulé normalement, malgré les conditions climatiques, au départ de Paris et jusqu'à la frontière Italienne. Idem pour la société ferroviaire publique de l'autre côté des Alpes.

         Le samedi 4 février 2012, Thello était déjà tombé en rade à Dijon. Et devinez qui a pris en charge ses usagers, non, pardon, ses clients? Un TGV de la Société Nationale des Chemins de fer Français.

     

         Alors, comme ça, les médias ne vous ont rien relaté? Un oubli sans doute. Ils ont eu tant à faire à diffuser les multiples cérémonies de voeux de Nicolas Sarkozy, comme quoi tout va bien, à la France entière et aussi aux voyageurs embarqués à bord de Thello.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Un film de Gilles Perret

    production La vaka
    et la cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain

    Ce film commence par une histoire locale et finit par raconter la grande histoire sociale française !


    De la naissance de l'électrométallurgie, en passant par les grands travaux des Alpes et la mutation de l'industrie, jusqu'au déploiement de l'industrie touristique, c'est l'histoire ouvrière en général que racontent les hommes rencontrés par Gilles Perret.


    Dignes et lucides, ils se souviennent de ce qu'ils furent et témoignent de ce qu'ils sont devenus dans la mondialisation.

    De mémoires d’ouvriers

    Sortie nationale le 29 février 2012

    De mémoires d'ouvriers - Synopsis

    De l'évocation de la fusillade de Cluses (1904) où les patrons tirèrent sur les ouvriers grévistes au témoignage d'un ouvrier d'aujourd'hui à l'usine de La Bâthie, le film de Gilles Perret, utilisant les images d'archives de la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain, construit la mémoire des ouvriers des montagnes de Savoie.


    Il fait vivre ses interlocuteurs d'aujourd'hui (ouvriers de la métallurgie, ouvriers-paysans en retraite, prêtre-ouvrier, ouvriers du bâtiment, syndicalistes, cadres d'entreprise, historiens) par la saveur, l'émotion, le naturel de leur parole qu'il intègre à l'espace et aux gestes de leur vie.


    Il confronte avec sympathie leurs souvenirs avec des images d'archives qui restituent la vie ordinaire des ouvriers d'autrefois, à l'usine, au chantier, à la campagne, une vie qui n'est pas dite par des mots.


    En passant de l'activité industrielle suivie par les grands travaux des Alpes, puis par la construction des stations de ski qui voit l'économie de service supplanter l'économie de production, c'est aussi l'histoire économique du dernier siècle qui est racontée. Sur fond de rapports sociaux plus ou moins favorables à la classe ouvrière, ce sont des hommes droits et lucides qui expriment leurs souvenirs.


    Au-delà du seul territoire savoyard, le film atteste sans nostalgie de la mutation d'un monde ouvrier qu'on ne voit plus, menacé de disparition par la logique économique de la mondialisation. Il interroge une histoire en train de se faire, celle des oubliés de l'histoire, rendant dignité à des visages anonymes, à des gestes perdus, à des convictions incarnées. C'est si vrai, la puissance d'illusion du cinéma est si forte que l'émotion est au cœur du film.

    « Le problème est posé : qu’est-ce qu’on a fait de notre industrie ? J’ai l’habitude de dire que si il y a eu des décisions politiques qui ont laissé partir les usines, on peut bien avoir des décisions politiques qui fassent l’inverse. » Henri Morandini / ouvrier, protagoniste du film.

    « C’est un film moderne qui raconte ce qui a disparu et que nous devons absolument revitaliser. Nous en avons les capacités, les compétences et les énergies » Mino Faita / ouvrier devenu professeur d’histoire, protagoniste du film.

    « J’ai honte d’avoir travaillé pour ce monde (le tourisme de luxe en Savoie), car je suis presque complice de recel. C’est de l’argent volé (…) Ils viennent faire les beaux, ici, avec des tapis rouges… Et nous, on les accueille, parce qu’ils nous donnent du travail. » Bernard Anxionnaz / prêtre ouvrier, protagoniste du film.

    Avant-première "politique" de "De mémoires d'ouvriers"

    Débat à l'issue de l'avant-première du film "De mémoires d'ouvriers" de Gilles Perret à Paris en présence des responsables politiques de gauche. Animé par Edwy Plenel et Patrick Apel-Muller et en présence de Martine Billard PG, Pierre Laurent PC, Pascal Durand EELV, Alain Krivine NPA et David Assouline PS ainsi que les ouvriers du film.

    http://www.dememoiresdouvriers.com/accueil.html



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  • Après avoir semé la terreur en Algérie l’OAS, organisation criminelle d’extrême droite, va étendre l’insécurité sur le territoire métropolitain. Les attentats se développent et prennent de l’ampleur en novembre, décembre 1961, en janvier 1962.

    Le 7 février 1962, dix attentats au plastic sont commis par l’OAS suscitant une profonde réprobation dans l’opinion publique.

    Le 8 février 1962, à l’appel des UD CGT Seine et Seine et Oise, de l’Union Régionale CFTC, de l’UNEF, du SGEN, de la FEN de Seine et Oise, une manifestation est organisée avec le soutien du PCF, du PSU, des Jeunesses Communistes, des Jeunesses Socialistes Unifiées de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne et du Mouvement de la Paix.

    Cette manifestation pacifique contre les attentats de l’OAS, la complicité du gouvernement et la poursuite de la guerre en Algérie est réprimée avec une violence terrible et meurtrière.

    Neuf syndicalistes tombent sous les coups des forces de police placées sous l’autorité de Papon, Préfet de police et Frey, Ministre de l’intérieur ; des centaines d’autres sont gravement blessés.

    Ainsi, Anne-Claude Godeau, Fanny Dewerpe, Suzanne Martorell, Daniel Fery, Jean-Pierre Bernard, Edouard Lemarchand, Hyppolite Pina, Maurice Pochard et Raymond Wintgens sont lâchement assassinés.

    Le 13 février, un million de Parisiens leur rendant hommage au cours d’obsèques grandioses, de la République au Père Lachaise, élevait une protestation solennelle : paix en Algérie, droit du peuple algérien à son indépendance.

    Le massacre de Charonne s’inscrit dans une période plus large de brutalités policières et de luttes contre la colonisation. La plus sauvage des répressions est marquée par des dates :

    Le 14 juillet 1953, sept manifestants dont 6 algériens sont tués par la police.

    Le 17 octobre 1961, des milliers de manifestants algériens défi lent pacifiquement à Paris, plusieurs centaines seront assassinés par la police de Papon.
    Derrière les auteurs, n’y a-t-il pas des responsables à ce moment là aux plus hauts niveaux de l’Etat ?

    Charonne va constituer un tournant, un basculement de l’opinion publique française qui va aboutir le 19 mars 1962 à la fin de la guerre et au 1er juillet 1962 à la proclamation de l’indépendance de l’Algérie.

    En donnant leurs vies pour la justice, la liberté et la paix ces militants ont oeuvré pour que vivent toutes les valeurs du progrès social d’antiracisme, de solidarité.

    Celles-ci sont pleinement d’actualité au moment où tant de peuples se révoltent et cherchent des voies nouvelles pour la démocratie et la coopération internationale, au moment où l’extrême droite en France et en Europe relève la tête de façon inquiétante.

    En une période où le besoin d’histoire est si prégnant dans la société française, où est revendiquée une exigence de vérité, il n’est pas inutile de se souvenir, de s’indigner et d’agir.

    Se souvenir pour honorer la mémoire de ses hommes et femmes, faisant le choix de surmonter leur peur pour refuser le colonialisme et proclamer leur attachement à la démocratie.

    Agir pour exiger justice et vérité, reconnaissance par les plus hautes autorités de la France de ces crimes commis par l’Etat que furent le 17 octobre 1961 et Charonne le 8 février 1962.

     

    Organisations signataires

    Comité Vérité et Justice pour Charonne - Union Régionale CGT Île-de-France - Fédération Syndicale Unitaire - Parti Communiste Français - ACCA (Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui) ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants) - FNACA Paris (Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie - Paris) - UJRE (Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide) - AACCE ( Association des Amis de la Commission Centrale de l’Enfance) - ANPROMEVO (Association Nationale pour la Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS) - Institut d’Histoire Sociale CGT Île-de-France - Mouvement Jeunes Communistes de France - CGT RATP - UNEF (Union Nationale des Étudiants de France) - Les amis de Max Marchand, Mouloud Feraoun et leurs compagnons ....


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  • http://www.lanouvellerepublique.fr/var/nrv2/storage/images/contenus/articles/2012/02/02/sncf-tres-fortes-perturbations-dans-la-region-centre/15607829-2-fre-FR/SNCF-Tres-fortes-perturbations-dans-la-region-Centre_reference.jpg

    Exemple des conséquence des accès de tiers au réseau avec des formations aux rabais pour cause de rentabilité des compagnies privées. 

     

    Prennez le temps de lire en détail et vous comprendrez les raisons de cette colère qui monte et qui va certainement s'exprimer sans tarder :

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