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    Investig'Action - La vérité sur la Syrie : des hommes fous en costume gris

    Chers camarades des partis communistes et ouvriers du monde entier,

    Des événements terribles continuent de se dérouler en Syrie depuis près de deux mois, à partir de l'émergence d'un mouvement de protestation soulevant de légitimes revendications locales et générales parmi la population du gouvernorat de Daraa. Ce mouvement a fait la lumière sur la présence de problèmes majeurs dans la vie politique Syrienne : le maintien de l'état d'urgence, l'absence de lois régissant l'activité politique, et ainsi de suite. En outre, il a attiré l'attention sur la colère populaire à propos de la dégradation des conditions ainsi que du niveau de vie des Syriens à la suite du virage de la Syrie vers une économie de marché – la diminution des aides d'Etat pour les pauvres, l'érosion des subventions pour les produits de première nécessité et la production agricole, et l'ouverture au libre-échange qui ne s'est pas accompagnée d'une modernisation de l'industrie Syrienne – qui a abouti à une hausse du taux de chômage, en particulier chez les jeunes. Cela a également mené à l'adoption de trois décrets : la fin de l'état d'urgence, la dissolution de la Haute cour de sûreté de l’État, et la légalisation des manifestations pacifiques. Des commissions spéciales ont également été mises sur pied et chargées de rédiger des lois entre autres sur les élections, les partis, les médias. D'autres lois traitant des questions économiques et sociales sont également en cours d'élaboration.

    Néanmoins, les manifestations se sont répandues à d'autres villes, en raison de la réaction sécuritaire disproportionnée des autorités dans leur façon de traiter les manifestants dans les rues, ce qui a causé un certain nombre de victimes. A peine ce mouvement avait-il vu le jour qu'une formidable campagne médiatique de masse avait été lancée par plusieurs chaînes satellite Arabes et étrangères, profitant des dernières technologies. Cette campagne a eu recours à la falsification, à l'exagération et à l'incitation. A noter dans cette campagne, l'intérêt Américain, prétendant faussement avoir de la sympathie pour les citoyens Syriens, comme si nous étions supposés oublier la mort, la destruction, et les conflits ethniques et communautaires provoqués par les administrations américaines successives dans diverses régions du monde, en particulier en Irak.

    La Syrie a joué un rôle clé en déjouant les plans des États-Unis au Proche-orient visant à redessiner la région dans les intérêts des peuples Arabes, à porter un coup à la résistance Palestinienne, et à servir l'expansionnisme d’Israël, violant le droit du peuple Palestinien au retour, son droit à l'auto-détermination, son droit à un État palestinien ayant Jérusalem-Est comme capitale, et le droit de la Syrie à récupérer les territoires Syriens occupés. Voilà pourquoi notre parti soutient la fermeté de la Syrie contre de tels projets, et voilà pourquoi la position nationale de la Syrie a bénéficié du soutien des peuples Arabes, du mouvement communiste international et des mouvements de libération nationale dans le monde.

    Comme nous le savons tous, la politique nationale de la Syrie a été plus forte que les intrigues étrangères, aussi imposantes puissent-elles être. Mais nous avons toujours mis en garde contre le fait qu'un complot pouvait naître de l'intérieur, et nous avons insisté sur le fait que la politique étrangère de résistance de la Syrie devait s'accompagner de sa contre-partie sur le plan de sa politique intérieure, et que le négliger serait ouvrir la voie aux grandes puissances résolues à la domination du monde qui manipuleraient la situation intérieure du pays en s'y immisçant, tentant de faire dérailler le cours des événements afin qu'ils servent leurs intérêts.

    Notre parti a dit publiquement, depuis le tout début, que les manifestations ont été initialement lancées par les masses dont les orientations politiques s'inscrivent en opposition avec le colonialisme et toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires Syriennes. Le peuple a le droit de protester contre les injustices commises par les responsables administratifs et les forces de sécurités locales dans les gouvernorats, et contre les injustices subies par de vastes couches de la société Syrienne. Notre parti a demandé entre autres à ce que la violence cesse, que les revendications légitimes des masses soient entendues, que l'on traite sans violence les manifestations pacifiques. Dans le même temps, nous avons mis en garde contre les tentatives d'exploitation des manifestations populaires, d'exacerbation des tensions communautaires et de destruction de l'unité nationale du peuple Syrien avec comme objectif de répandre le chaos, par des conspirateurs financés et incités par des forces étrangères opposées à la politique nationale de la Syrie. Ainsi, à plusieurs reprises, nous avons exhorté le gouvernement à promulguer des lois de réforme et à les mettre en œuvre aussi vite que possible. Nous avons indiqué clairement que de telles mesures nécessitent la restauration du calme et d'une vie normale dans les villes Syriennes, ce qui en échange exige la fin de la spirale de la violence, des arrestations et des représailles, de la part de toutes les parties.

    Mais le cours des événements a changé récemment. Des bandes armées visant les forces de l'armée et de la police, mettant à sac les propriétés privées et publiques, ont fait jour, faisant de nombreuses victimes, à la fois parmi les civils et les membres des forces de sécurité. Plusieurs villes du pays sont désormais paralysées. L'attitude agressive de ces bandes armées a éclipsé le mouvement de protestation pacifique. Les médias Syriens ont diffusé des vidéos montrant des groupes fondamentalistes terroristes qui admettaient avoir reçu de l'argent et des armes de la part de l'étranger pour lancer des attaques contre le personnel de sécurité ainsi que leurs familles.

    Le Parti communiste syrien a publié une déclaration – qui a remporté une large adhésion parmi les forces nationales – exigeant la tenue d'une conférence nationale réunissant tous les partis politiques, y compris l'opposition nationale à l'intérieur du territoire Syrien, des représentants des syndicats et des associations professionnelles, des leaders intellectuels, culturels, économiques et religieux, pour le dialogue et la réconciliation. La mission de la conférence nationale est de parvenir à un consensus sur un programme nationale pour mettre le pays sur la voie d'une réforme d'ensemble politique, économique et sociale qui contribuerait à créer une nouvelle Syrie démocratique, un État de droit qui garantisse les libertés publiques pour tous les citoyens et toutes les composantes de la société civile telles que les partis politiques, les syndicats et les associations civils, un État qui reconnaisse le pluralisme politique et les libertés de réunion et d'expression, un État où la vie publique serait libre de toute censure, un État qui permette aux citoyens d'exprimer leurs besoins et leurs aspirations politiques, économiques et sociales dans un cadre communément admis d'une compétition pacifique, un État dans les institutions duquel tous les citoyens participent au progrès de la Syrie, un État qui promeuve la dignité de son peuple, réalisant un développement social et économique harmonieux, défendant les intérêts de toutes les couches sociales, mettant les pauvres avant les riches, renforçant la fermeté de notre pays face aux projets de capitulation, et renforçant la lutte pour libérer le Golan.

    Notre parti a dit que les Syriens étaient conscients des insuffisances de notre situation interne. Ils peuvent également faire la distinction entre ceux qui demandent des réformes politiques et le développement économique et social afin de renforcer le front intérieur et ceux qui tentent de tirer profit de la situation pour attiser des conflits qui ne servent que les ennemis de la Syrie.

    Il est devenu assez clair que les interventions impérialistes dans les affaires internes de la Syrie sous le prétexte de la « démocratie », menées par les gouvernements Français et Américains, en chœur avec les gouvernements Britanniques et Allemands, se trouvent derrière la campagne médiatique de masse contre la Syrie, la campagne employant un certain nombre de dissidents Syriens en exil qui se sont associés au projet Américano-Israélien dans la région.

    Notre peuple prend les menaces pesant sur notre pays très au sérieux et se rassemble pour y faire face. Les intrigues étrangères ne réussiront pas à changer la politique nationale de notre pays : l'opposition de la Syrie au projet Américano-Israélien ; la lutte de la Syrie pour libérer le Golan ; le soutien de la Syrie à la lutte du peuple Palestinien pour libérer leur terre, pour créer un Etat palestinien ayant Jérusalem-Est comme capital, ainsi que les luttes pour libérer l'Irak de l'occupation Américaine et le Sud-Liban de l'occupation Israélienne.

    Nous apprécions beaucoup les positions fermes et positives de la Russie ainsi que de la Chine exposant les dangers pesant sur la Syrie et apportant un soutien total à la Syrie dans cette crise.

    Désormais, notre pays travaille avec d'autres partis Syriens, avec les forces d'opposition nationales, et divers courants de la société civile afin de mettre en place notre proposition d'une conférence pour le dialogue national.

    Avec nos meilleurs vœux fraternels,

    Hunein Nemer, Premier secrétaire du Parti communiste syrien

    Traduit par AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/.

    Source : http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-le-parti-communiste-syrien-soutient-les-revendications-legitimes-du-peuple-syrien-pour-une-democrati-76911721.html


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  •      A propos des parrainages qui manqueraient à la fille de Jean-Marie Le Pen pour être candidate, le candidat du Modem a dit à la télé: "Que les dirigeants des grands partis démocratiques en discutent afin d'assurer le pluralisme".

         Voilà donc François Bayrou caressant dans le poil les électeurs frontistes et considérant que les idées des Le Pen et consorts appartiennent au débat démocratique.

         Pour ma part, au contraire de M. Bayrou, je n'ai aucun dessein politique et ma mémoire ne flanche pas.

         Pour aller vite, durant l'occupation nazie de la France, les adeptes de la Révolution nationale de Pétain traitèrent ma mère et ses soeurs de sales petites espagnoles. Durant la Guerre d'Algérie, l'OAS a montré toute sa haine et aussi sa lâcheté. En mai 1968, l'extrême-droite, recrutée par le Service d'action civique, a tiré sur des pétanqueurs pacifistes avec lesquels, moi simple lycéen, je jouais, en fait des cheminots grévistes devant la gare de Port-la-Nouvelle, dans l'Aude, qu'ils occupaient. Et toujours pour faire court, en mai 1995, Brahim Bourham, jeune marocain en situation régulière, jeté et noyé dans la Seine par des nervis du Fn, éclaire sur le racisme qui dégueule de ce parti.

         Alors non, M.Bayrou, avec ce genre de personnages, je ne donne pas.

     

         Et puis tiens, puisque François Bayrou parle de pluralisme, il était partisan du OUI, lors du référendum de 2005 sur l'Europe. 55% des citoyens français l'ont, eux, désapprouvé. Or par une combine politique, l'on s'est assis sur la souveraineté du peuple. Et là, pour le coup, le président du Modem ne s'est pas étendu sur les ondes ou à la télé pour défendre le pluralisme des idées démocratiques. Est-ce que je me trompe?

     

    fn001

         Bon, on peut sans doute objecter que ce dessin de Charb ne fait pas trop avancer le débat contre le Fn. Pour autant, un petit plaisir de temps en temps, ça ne peut pas faire de mal. Non?

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • « Pas de solution à la crise dans les intérêts du peuple au sein du système capitaliste ! »

    programme matinal de la chaîne de télévision ANT1.

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    Que propose le KKE ? C’est un parti qui ne cherche pas à conquérir le pouvoir bourgeois. Il ne dit pas « Votez pour nous, nous formerons un gouvernement et cela va changer ». Que proposez-vous afin de nous sortir de l’impasse ?


    Aleka Papariga : Quand nous disons aux gens que le système capitaliste – et nous disons cela au sujet du système capitaliste Européen qui est en fin de cycle – ne peut objectivement aujourd’hui apporter de solutions, il a donné tout ce qu’il avait à donner, ce qui signifie qu’ils ne faut pas attendre du KKE qu’il participe au système politique bourgeois, dans un gouvernement de gestion du système qui n’a plus rien à offrir.


    Donc, vous parlez de renverser le système.
    Aleka Papariga : Bien entendu.


    Cela ne vous intéresse pas de participer à une coalition gouvernementale ?


    Aleka Papariga : La question n’est pas de savoir si cela nous intéresse. Les conséquences en seraient désastreuses pour notre peuple. Et nous serions nous-mêmes confrontés à une grosse contradiction qui est d’une part que nous lancerions des mots d’ordre qui vont dans les intérêts du peuple et invoquerions nos 90 ans d’histoire et d’autre part nous nous assiérions pour négocier la suppression des primes de Pâques et de Noël. La question n’est pas ce que nous voulons.


    Si les gens votaient pour vous et vous permettaient de réaliser un gros score, je fais une hypothèse, que leur diriez-vous : « Je ne vais pas gouverner, car je vous ferais du mal, puisque je ne peux pas gouverner dans le cadre du système capitaliste » ?


    Aleka Papariga : Le peuple Grec, lorsqu’il donnera une telle majorité au KKE, sera prêt à se jeter dans la bataille. Nous expliquons notre ligne politique dans son intégralité. Nous ne sortons pas dans la rue pour dire qu’un gouvernement peut imposer deux ou trois bonnes solutions. C’est le genre de mensonges que sortent les autres partis. Et, selon moi, nous devons dire soit que les politiciens et les cadres sont incompétents, chose que je ne crois pas, soit qu’ils mentent consciemment.
    Si nous pouvions nous prémunir des conséquences de la crise et résoudre les problèmes que connaît le peuple, en participant à un gouvernement, nous y participerions. Nous avons de l’audace et nous prenons des risques. Mais c’est impossible. Que ces partis qui parlent de gouvernements progressistes de gauche ou de centre-gauche, ou de centre-droit nous expliquent qu’ils vont former un gouvernement. Le jour suivant, ils auront à faire face à plus de mémorandums, de prêts, à la Fédération hellénique des entreprises, aux fédérations patronales. Vous savez ce qui se passe actuellement ? Même lorsque dans un secteur ou une usine, la lutte permet de faire pression sur le patron et le contraint à un petit recul, la fédération patronale lui saute dessus et lui dit surtout de ne pas reculer car cela créerait une brèche dans d’autres entreprises. Ainsi, le travailleur n’a pas seulement à affronter son propre patron, mais aussi les propriétaires de capital et des moyens de production dans son ensemble.


    Élections : si nous jetons un œil aux sondages, nous n’aurons pas de gouvernement sans coalition. Quelle place jouerez-vous dans ce processus ? Est-ce que le KKE va encore une fois clamer haut et fort qu’il est le seul à représenter la gauche ?


    Aleka Papariga : Nous le disons pas de la manière dont vous le dites. Nous cherchons à exprimer objectivement, par nos positions, les intérêts de la classe ouvrière et d’une grande partie des travailleurs indépendants et d’une grande partie des paysans, mais pas tous les indépendants ni tous les paysans. Nous identifions des forces sociales. Nous nous adressons au travailleur, tant à ceux qui votent Nouvelle démocratie que ceux qui votent PASOK. Nous ne voyons que des forces sociales, car, quand vous parlez en termes de gauche, de droite, de centre, aujourd’hui vous ne dites rien.
    Les gens n’ont rien à perdre ; au contraire, ils ont quelque chose à gagner si un gouvernement faible sort des élections. Plus fort sera le gouvernement, plus dur et résolu il sera contre le peuple.
    Soyons réalistes sur les prochaines élections. Il est possible que le peuple en sorte grandi et puisse être en mesure de faire obstacle au travail du prochain gouvernement. Le peuple ne doit pas avoir peur. Si il n’est pas possible de former un gouvernement avec un seul parti, ils s’entendront entre eux. Ils s’y préparent déjà. N’écoutez pas M.Samaras, n’écoutez pas ce que M.Papandreou ou le prochain leader du PASOK disent. Certains sont déjà prêts à y apporter leur contribution. Nous espérons qu’un moment viendra où la formation d’un gouvernement sera impossible et le peuple interviendra. Ce qui est compte, c’est que nous n’ayons pas un gouvernement fort. Nous ne pouvons pas avoir de gouvernement dans les intérêts du peuple.


    C’est assez habile, d’un point de vue politique. Vous dites qu’il ne peut y avoir de gouvernement progressiste, excluant la possibilité d’un gouvernement non seulement avec votre parti mais aussi avec M.Tsipras (SYRIZA) et M.Kouvelis (Gauche démocratique).


    Aleka Papariga : Nous l’affirmons clairement. On ne fait pas simplement allusion.


    Donc vous l’affirmez clairement.


    Aleka Papariga : Il ne peut y avoir de gouvernement progressiste qui puisse coexister avec les monopoles, non seulement dans l’économie mais partout, qui entamerait des négociations au sein de l’UE – car c’est ce qu’ils disent : qu’ils vont mener les négociations dans un esprit combatif, mais cela ne peut se produire. Ces deux choses sont incompatibles. Mais nous pouvons avoir un mouvement fort, le lendemain des élections.


    Les gens nourrissent des attentes envers vous. Ils disent que le KKE pourrait se trouver devant une situation historique qu’il n’a peut-être jamais connu depuis la fin de la dictature, pouvant faire sentir sa présence sur la base des voix qu’il pourrait gagner et ils veulent connaître les propositions du KKE pour une sortie de crise. C’est ce qu’attendent des gens qui n’ont pas de lien idéologique avec le KKE.


    Aleka Papariga : Nous avons une proposition de sortie de crise. Je ne vais pas juste vous dire que nous l’avons distribué sous forme de tracts. Nous organisons des rassemblements, des réunions dans toute la Grèce. Nous ne pourrions en réalité vous la présenter en une minute. Si il s’agit de dire qu’il peut y avoir une sortie de crise alors que tout restera à l’identique et qu’un gouvernement qui sortira des élections changera tout par des lois votés au parlement, et bien cela est impossible. Autrement dit, il ne peut y avoir d’issue dans les intérêts du peuple dans le cadre du système actuel.


    Vous parlez de renverser le système.


    Aleka Papariga : Oui, mais cela ne se fera pas en un soir ni en une seule offensive. Nous disons la chose suivante : dans chaque bataille, le peuple doit concrétiser des avancées par des victoires, même partielles, conquises dans la lutte. Nous ne pouvons pas exclure la possibilité d’une rupture radicale dans les années à venir. Les gens décideront d’eux-mêmes et dans le même temps ils doivent y être prêts et exercer une pression décisive, en empêchant le pire et en remportant des acquis. Nous ne pouvons pas fixer de date pour la transformation du système politique, nous ne pouvons pas fixer un délai d’une, deux ou trois années car cela dépend de la majorité du peuple, cela n’est pas du ressort du seul KKE. Si le peuple n’en prend pas la décision, il n’y aura pas de changement.


     Source : site du PC Grec (KKE) en français


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  • Le juge administratif pour faire dégager les étrangers ?

    Sarko qui est bien fâché avec la magistrature judiciaire va-t-il faire de même avec la magistrature administrative ? La manière dont il a présenté hier son projet de référendum sur les étrangers est impayable : il faut confier le contentieux aux juges administratifs pour plus d’efficacité. « Il serait proposé de confier tout contentieux à la justice administrative pour faciliter les expulsions », explique Le Point.  Sous entendu, avec le juge judiciaire, il y a trop d’embrouilles, alors que le juge administrif est plus compréhensif.

    D’abord, il faut une petite mise au point. Nos compatriotes sont-ils tous bien au courant que nous avons deux types de tribunaux : les juridictions judiciaires et administratives. De nombreux pays pratiquent, de manière plus ou moins tranchée, ce partage, avec l’idée qu’il existe un corps de tribunaux pour les affaires de l’Etat et des collectivités publiques.

    Pour comprendre il faut remonter dans l’histoire

    Dans les derniers temps de l’Ancien Régime, la monarchie avait tenté de s’allier les forces émergentes de la bourgeoisie d’affaires en combattant les volontés de l’aristocratie féodale, dépassée sur le plan économique, et qui usait des droits locaux pour conserver son pouvoir. L’un des lieux où s’est cristallisée cette opposition était les tribunaux de l’Ancien Régime, appelés les parlements, et qui étaient composés de membres de cette aristocratie terrienne.

    Dans les derniers temps de l’Ancien Régime, les parlements n’ont eu de cesse de limiter le jeu des ordonnances royales, alors que celles-ci tentaient de libérer le commerce et d’extraire la vie des affaires des contingences locales. Le juge s’opposait à la loi, en la vidant de son sens, et le régime s'était cassé les dents sur les juges, avec l'échec de la réforme des parlements, par Maupéou.

    Les révolutionnaires de 1789, largement issus de cette bourgeoisie entreprenante, ont pris pour disposition d’interdire aux juges de s’occuper des affaires de l’Etat. Ainsi, fut votée la décisive loi des 16 et 24 août 1790. Cette loi, qui est restée, fonde le partage entre les tribunaux judicaires et les tribunaux administratifs.

    Dans un premier temps, qui a duré de très nombreuses décennies, les juges n’avaient compétence que pour les litiges entre particuliers. Lorsque survenait un différend avec une administration, la seule possibilité était le recours hiérarchique devant le ministre.

    Celui-ci se faisait assister d’un conseil, pris au sein du Conseil d’Etat. Progressivement, le ministre a pris l’habitude de valider les avis du Conseil d’Etat,  et la loi du 24 mai 1872 a fait du Conseil d’Etat le juge de droit commun du contentieux administratif, imposée comme une véritable juridiction indépendante. Les juridictions administratives ont progressivement pallié l’interdiction faite au juge judiciaire de s’occuper des affaires publiques. Les tribunaux administratifs existent depuis 1953 et les cours administratives d’appel depuis 1985, l’ensemble formant désormais un tout cohérent.

    Deux ordres de juridictions

    Ainsi, coexistent deux ordres de juridictions complémentaires, chacun ayant son domaine de compétence. Pour les affaires de droit privé, c’est-à-dire opposant des personnes physiques, ou les personnes morales de droit privé, telles que les associations, les syndicats ou les sociétés, la compétence revient aux juridictions judiciaires : tribunal de grande instance, cour d’appel et Cour de cassation. Lorsqu’est en cause l’Etat, une administration publique ou une collectivité locale, la compétence revient aux juridictions administratives : tribunal administratif, cour administrative d’appel et Conseil d’Etat.

    Pour le contentieux du droit des étrangers

    Pour les reconduites à la frontière ou les expulsions d’étrangers, on retrouve ce partage de compétence.

    La plus simple : la mesure opposée à l’étranger est prise par un arrêté préfectoral, et le contentieux est traité par le tribunal administratif, avec une procédure aménagée qui se tient dans des délais court.

    Mais vient l’autre aspect : la situation de l’étranger, arrêté par la police, et que la préfecture veut garder sous sa main le temps que le tribunal administratif se prononce. C’est la question du placement en centre de rétention, ou de l’assignation à résidence, des mesures d’atteinte aux libertés individuelles, et qui relèvent de la compétence du juge judiciaire, selon les termes de l’article 66 de la Constitution : « Nul ne peut être arbitrairement détenu. L'autorité judiciaire, gardienne de la liberté individuelle, assure le respect de ce principe dans les conditions prévues par la loi. »

    Aussi, le contentieux combine ces deux problématiques : l’arrêté préfectoral est–il valable ? faut il laisser en centre de rétention l’étranger le temps de l’examen de son recours ? Deux problèmes très distincts et deux juges qui se prononcent. Le système est parfaitement rodé, et il n’est pas vraiment un frein à l’action du gouvernement si on en juge par les chiffres toujours à hausse de procédures d’expulsion, qui a lancé une véritable chasse aux étrangers.

    Tiens au passage, une question aux socialistes : abandonnerez-vous les objectifs chiffrés, que vous aviez tant critiqués ? Allo ? On fait une commission pour en parler ?

    Unifier le contentieux… ou stigmatiser les étrangers ?

    Alors, unifier le contentieux ? Pourquoi pas. On vient de le faire pour les patients psy… avec un transfert de tout le contentieux au juge judiciaire.

    Mais présenter cette mesure comme une réforme majeure n’a pas de sens, si ce n’est pour faire comprendre qu’il y a vraiment trop d’étrangers, et qu’il faut qu’ils dégagent.

    Et puis c’est carrément injurieux pour les juridictions administratives qui sont présentées par Sarko comme moins regardantes sur la question des libertés, dès lorsqu’il présente son projet comme une manière de « faciliter les expulsions ». Sarko devrait se faire briefer sur la juridiction administrative, qui avait définitivement gagné ses lettres de nobles en s’opposant aux projets les plus dangereux du général de brigade à titre temporaire de Gaulle, et dont la qualité de juge indépendant et impartial n'est remise en cause par personne.

    En fait, chacun a compris que cette histoire de référendum, c’est juste un nouveau chiffon rouge pour exciter la xénophobie. Toujours la civilisation…  

    Un campagne sous le signe du recyclage des déchets de la penseée? Non, merci. Il nous manque un printemps des poètes. Ce sont les meilleurs pour comprendre le monde.

    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/


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  • Pierre-LAURENT.jpgLa France va voter dans deux mois. Nicolas Sarkozy, qui se sait en danger, veut mettre le pays devant le fait accompli de sa politique. L’accélération et l’agressivité de son entrée en campagne sont des aveux de faiblesse. Nous ne  le laisserons pas mener impunément un double coup de force. Primo, il veut faire adopter à marche forcée une série de lois antisociales, avec le vote, dès demain, mardi, de la TVA antisociale, suivi des accords de compétitivité qui démolissent le Code du travail. Secundo, il entend, en duo avec Angela Merkel, hâter l’adoption au Parlement, à partir du 21 février, des nouveaux mécanismes européens d’austérité, puis, début mars, d’un nouveau traité européen qui prévoit des sanctions automatiques et la mise sous tutelle des États qui ne se plieraient pas aux nouvelles règles. La Grèce nous montre où cela mène.

    Les élections présidentielle et législatives doivent mettre en échec ces projets, c’est-à-dire non seulement dégager Nicolas Sarkozy et les siens, mais rendre irréversible l’engagement de leur remise en cause par la nouvelle majorité. Le Front de gauche entame la riposte et le rassemblement dès aujourd’hui. C’est le sens de notre appel à se rassembler avec nos parlementaires devant l’Assemblée nationale, demain soir, à 18 h 30.


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  • Mikis Theodorakis : « Je veux les regarder dans les yeux avant qu’ils votent » « Je veux les regarder droit dans les yeux, avant qu’ils votent pour les mesures d’austérité » a déclaré le célèbre compositeur Mikis Theodorakisaux aux journalistes avant d’entrer dans le parlement grec.  »Ils se préparent à voter pour la mort de la Grèce » a-t-il souligné.  Mikis Theodorakis, 85 ans, et Manolis Glezos, 89 ans, avait appelé les gens à manifester devant le Parlement ce dimanche.

    Les deux hommes se rendirent ensemble à joindre à la manifestation, quand ils ont été victimes du gaz lacrymogène tiré par la police. Les masques chirurgicaux qu’ils portaient ne les ont pas empêché de se sentir mal à l’aise. Ils ont tous deux été traités au cabinet médical du Parlement. Comme anciens députés, Theodorakis et Glezos assisteront au vote des sièges réservés pour le public.

    « Nous envoyons un message d’optimisme. Nous nous sommes battus et cette fois nous allons gagner  », a déclaré Theodorakis, qui avait combattu pendant la guerre civile et la dictature militaire et qui a été condamné plusieurs fois à exil.

    source : keeptalkinggreece.


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  • Athènes, envoyé spécial. Malgré les défections d'une quarantaine de députés des partis de la coalition gouvernementale, le nouveau plan d'austérité imposé à la Grèce par l'Union européenne et le Fonds monétaire international a été adopté par le parlement. Dans la rue, les manifestations sévèrement réprimées ont fait au moins 50 blessés à Athènes et de nombreux immeubles en feu. Deux figures historiques de la Grèce contemporaine, Manolis Glezos et Mikis Theodorakis, présents dans la manifestation, ont reçu de fortes doses de gaz lacrymogène. Retour sur cette journée cruciale avec le récit de notre envoyé spécial, Fabien Perrier.

    Grèce: malgré la résistance de la rue, Athènes adopte l’austérité

    Athènes, dimanche soir

    Les scènes qui se déroulent actuellement à Athènes sont d’une violence inouïe, indécente dans un pays membre de l’Union Européenne, censée respecter des valeurs aussi fondamentales que les droits de l’Homme ou la démocratie. Alors que les milliers de manifestants se rassemblaient tranquillement sur la place Syntagma, à l’appel des deux confédérations syndicales GSEE (privé) et Adedy (public) et de la gauche (Syriza, Andarsia…) ou sur la place Omonia à l’appel du KKE, la police a littéralement gazé la place, puis les rues alentours. Le prétexte invoqué pour justifier ces actes: des groupes de contestataires ont fait pression sur un cordon des forces antiémeutes devant l'esplanade du soldat inconnu, en contrebas du parlement, selon les images en direct du site internet Zougla.

    Au sein de la Vouli, les députés débattaient d'un plan d’austérité, dont l’application est une condition sine qua non afin que les gouvernements de l’Union Européenne accordent un nouveau prêt à la Grèce. Ce plan comporte pourtant le même type de mesures que celles appliquées depuis mai 2010, lors du vote du 1er mémorandum contre un premier prêt de 110 milliards d’euros. Depuis, la Grèce s’enfonce dans la récession, le chômage et la misère. Le nombre de chômeurs a ainsi franchi la barre des 1 million dans un pays qui compte 12 millions d’habitants! Dans ce contexte, le ras-le-bol grimpe dans la population. Son expression alterne cependant entre un sentiment d’impuissance, correspondant à un reflux des protestations, et une volonté d’agir, voire d’en découdre, correspondant à un renouveau des mouvements sociaux.

    Tout a été fait pour vider la place de la Constitution

    Depuis lundi 6 février, les Grecs auront ainsi vécu 3 grèves générales, dont une de 48 heures, trois journées d’action consécutives, avec, à la clé, un dimanche au cours duquel l’encerclement du Parlement était prévu. Il n’aura pu avoir lieu tant tout a été mis en œuvre pour vider la place de la Constitution du moindre manifestant : gaz lacrymogènes, et autre produits chimiques, bombes assourdissantes, escadrons de police à moto… 

    A 22 heures, 5 heures après le début de la manifestation, la population restait cependant massée dans les artères avoisinantes. La télévision grecque, publique comme privée, passait sous silence cette persistance de la contestation. En revanche, elle ne cessait de retransmettre les débats dans la Vouli, où les deux principaux groupes, Pasok (socialistes) et Nouvelle Démocratie (droite) tenaient le discours de la dramatisation: le nouveau plan ou la faim.

    Des barricades dans les rues

    La faim, de toute façon, est elle aussi contenue dans le plan: baisse de 22% du salaire minimum, coupe dans les retraites, licenciements facilités… Tous les ingrédients de la paupérisation que connait actuellement le pays sont renforcés. Mais la population ne souhaite pas accepter cette dose supplémentaire d’austérité. Ainsi, à 22h.15, elle commençait à établir des barricades dans les rues adjacentes à la place Syntagma. La sécurité civile évacuait des blessés. Des bâtiments étaient en feu. Malgré tout, une importante quantité d’irrésistibles continuait à rester dans les rues, bravant les forces de l’ordre, défiant un pouvoir qui refuse de les entendre.


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  • Photo Eric Bouthray

    Photo Eric Bouthray

     

    Les parents d’élèves du regroupement pédagogique intercommunal (RPI) Monthelon La Grande-Verrière continuent à se mobiliser. Après la manifestation qui a rassemblé, samedi, 150 personnes dans les rues du bourg de Montelon, une poignée de parents hostiles à la fermeture d’une classe d’élémentaire s’est rassemblée devant l’inspection de l’Education nationale à Autun.

    Ils ont barré l’entrée principale du bâtiment avec des chaises, des banderoles et des pancartes. « Nous venons rendre la trentaine de chaises dont l’école n’aura plus besoin à la rentrée 2012/2013 si une classe ferme », ont expliqué les parents qui entendent mener d’autres actions symboliques d’ici le prochain conseil départemental de l’Education nationale prévu lundi 20 février.


    L’inspectrice de l’Education nationale, Sara Tessier, que les manifestants espéraient rencontrer ce lundi matin, a semble-t-il choisi une entrée secondaire pour rejoindre son bureau.

    http://www.lejsl.com


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  •  3029La plus grande manifestation de ces trente dernières années au Portugal : 300 000 manifestants à l'appel de la CGTP à Lisbonne contre les nouvelles mesures d'austérité

     


    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

        300 000 manifestants sont descendus dans les rues de Lisbonne ce samedi 11 février, à l'appel de la seule CGTP, pour dire Non à une nouvelle déclaration de guerre contre les travailleurs portugais.

        La manifestation, partie de la Place des Restaurateurs vers le Terreiro do Paço, une des plus grandes places d'Europe, est selon le secrétaire de la CGTP, « la plus grande manifestation de ces trois dernières décennies ».

        En ligne de mire des manifestants, les mesures dites d'austérité proposées par le nouveau gouvernement de droite, avec l'accord du PS qui a mis en œuvre les quatre plans d'austérité précédents, et imposées par la « troïka » BCE/Union européenne/FMI.

        Le nouveau gouvernement a déjà fait passé fin 2011 une nouvelle hausse de la TVA, la suppression des treizième et quatorzième mois pour les fonctionnaires, la concession de parts de l’État dans diverses entreprises publiques (électricité, caisse des dépôts) ou encore de nouvelles exonérations de cotisations patronales.
       
        En ce début d'année 2012, il avait fait de l'augmentation du temps de travail d'une demi-heure par jour (soit trois heures par semaine) sa mesure phare. Confronté à une résistance de plus en plus forte dans les entreprises, matérialisée par la grève massivement suivie du 24 novembre, le patronat a reculé sur cette mesure pour mieux avancer sur son agenda de casse sociale.

    Objectif de la CGTP : retrait de l'accord inique signé entre le patronat et l'UGT dans le cadre du « dialogue social »

        Si le mot d'ordre général de la manifestation porté par la CGTP était « Non à l'exploitation, aux inégalités et à la paupérisation », le premier syndicat portugais avait fixé un objectif plus concret : obtenir le retrait de l'accord-projet de loi signé en janvier 2012 entre le patronat et le deuxième syndicat portugais d'obédience social-démocrate, l'UGT.

        Accord qui feint un recul patronal sur la hausse du temps du travail pour avancer sur la dérégulation des licenciements, devenus plus faciles et moins onéreux pour le patron, la flexibilisation des horaires de travail avec l'instauration de la « banque d'heures », la baisse des salaires réels avec la minoration du paiement des heures supplémentaires ou encore la remise en cause du principe de la négociation collective.

        Le nouveau secrétaire-général de la CGTP, Arménio Carlos, a appelé à la lutte pour le retrait du projet de loi : « Cet accord récent de concertation sociale est une des plus grandes arnaques du siècle ! Mais cet accord n'a pas force de loi, il nous faut donc le combattre de toutes nos forces pour obtenir son retrait ».

        Le mot d'ordre « A luta continua ! » scandé par les manifestants a trouvé un écho dans la conclusion du discours du dirigeant syndical portugais pour qui la perspective est celle de « la mobilisation générale, pour informer les travailleurs, agir et lutter sur tous les lieux de travail contre ces mesures de recul social et civilisationnel ».

    La CGTP et les communistes en première ligne de la lutte contre « le pacte d'agression »

        La nouvelle trahison de l'UGT, syndicat de tradition socialiste qui avait fait passer les plans d'austérité du gouvernement Socrates, n'est pas une surprise mais reste éclairante sur les divergences entre un syndicat réformiste qui privilégie le « dialogue social » et un syndicat de classe comme la CGTP, qui construit la lutte pour mettre en échec les plans d'austérité successifs.



     cartaz12congresso.jpg   Le XIIème Congrès de la CGTP, qui s'est tenu les 27 et 28 janvier dernier a réaffirmé la ligne de lutte que se donne le syndicat pour les semaines à venir :

    1) Le choix de la lutte pour mettre en échec les nouvelles mesures d'austérité négociées entre patronat,


    2) Unité d'action à la base plutôt qu'accords de sommet ;


    3) Alternative politique pour un « Portugal développé et souverain – un travail avec des droits » insistant entre autres sur la rupture avec la politique de l'UE et sur des nationalisations démocratiques ;

        Dans le respect de l'indépendance du premier syndicat portugais, la Conférence a également marqué un nouveau rapprochement entre la CGTP, et son parti historique de référence, le PCP, avec l'élection à la tête de la centrale syndicale d'un dirigeant du Parti communiste, Arménio Carlos, membre du Comité Central du PCP.

        La CGTP a déjà annoncé qu'elle continuerait à construire la mobilisation, avec la poursuite des actions locales coordonnées nationalement dans le cadre de la campagne des « Semaines de lutte », avec la journée européenne du 29 février comme étape d'une mobilisation plus large, construite entreprise par entreprise mais avec une perspective de lutte nationale.

        Selon le secrétaire-général du Parti communiste portugais, Jeronimo de Sousa, la seule voie est aujourd'hui celle de « la lutte de masses : lutte contre l'exploitation, lutte contre ce pacte d'agression, une lutte chargée d'espoir ».


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  • akropoli-11febr12.jpgLe PC Grec (KKE) déploie une nouvelle banderole sur l'Acropole : « A la bas la dictature de l'Union européenne des monopoles ! »

     



    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     




    Le KKE a déployé deux banderoles géantes au sommet du rocher de l'Acropole ce samedi matin, second jour de la grève générale de 48 heures. Des centaines de militants du KKE, brandissant des drapeaux rouges et scandant des mots d'ordres contre les mesures du gouvernement, de l'UE et de la ploutocratie, ont lancé un appel à la vigilance et à un soulèvement populaire général.

    Le KKE, par cette action symbolique, lance un appel à la classe ouvrière, aux couches populaires et à la jeunesse afin qu'ils participent cette lutte décisive sous le mot d'ordre général : « A bas la dictature de l'Union européenne des monopoles ! » avec comme revendications : « Démission du gouvernement, retrait de l'UE, annulation unilatérale de la dette et pouvoir populaire ».

     

     La Grèce chancelle sous les coups de boutoir des mesures d'austérité imposées par les représentants des créanciers. Il faut dire que les dernières «conditionnalités», pour reprendre l'indigeste jargon du FMI, ne sont pas piquées des vers : procéder à 325 millions d'euros d'économies budgétaires supplémentaires, réduction de 22% du salaire minimum dans le cadre d'une déréglementation générale du marché du travail, suppression dans l'année de 15.000 emplois publics et coupes sur certaines pensions de retraite.

    Ces ukases de l'UE et du FMI doivent être gravées dans le marbre : l'approbation du gouvernement ne suffit pas aux yeux des créanciers, ces mesures doivent être votées par le Parlement et être matérialisées par des garanties écrites sur l'application du plan de rigueur et paraphées par l'ensemble de la coalition politique au pouvoir. Athènes, le couteau sur la gorge, est traité comme un débiteur indélicat. Sa soumission complète conditionne la mise en place d'une facilité de 130 milliards d'euros par l'UE et le FMI pour éviter un défaut de paiement incontrôlé en mars, lorsque la Grèce devra rembourser une échéance de 14,5 milliards d'euros. Ces exigences des bailleurs de fonds viennent s'ajouter à un terrible dispositif de rigueur mis en place depuis plusieurs mois et qui ramène le niveau de couverture sociale à un minimum incompressible.

    Ces mesures d'austérité, approuvées par un exécutif en état de sidération, six ministres ayant démissionné, doivent être entérinées aujourd'hui, probablement assez tard dans la soirée, par le Parlement. Seul le parti d'extrême droite Laos a rejeté le programme de rigueur : ses ministres ont démissionné en bloc et ses représentants à l'Assemblée ont refusé de l'approuver. Les autres partis sont divisés. Deux ministres socialistes ont également démissionné et il n'est pas assuré que la représentation nationale admette les conditions des créanciers.

    Depuis vendredi dernier, les manifestations se succèdent, le paroxysme de la protestation sociale est attendu pour ce dimanche. Les Grecs sont assommés par la dégradation vertigineuse des conditions sociales. Ainsi, faute de moyens, beaucoup d'hôpitaux ne fonctionnent pratiquement plus, le chômage atteint des proportions alarmantes et les signes de très grande précarité se multiplient. De très nombreux Grecs ne survivent que grâce à la charité et les associations d'aide sociale sont débordées par l'affluence croissante de citoyens qui ne parviennent plus à se nourrir.

    La régression sociale imposée au peuple grec est sans précédent pour un pays européen. Les conditionnalités de cette intensité n'ont été appliquées qu'aux pays du sud de la planète. L'histoire a montré qu'en dépit de leur extraordinaire brutalité, ces programmes de stabilisation n'ont qu'une faible efficacité économique : l'Argentine en est l'illustration la plus éloquente.

    Mais ce qui est en jeu en Grèce, outre le fait de servir de laboratoire aux experts ultralibéraux pour mesurer le degré de résistance des sociétés européennes aux programmes d'austérité renforcée, est le sort de la monnaie unique européenne. Une sortie chaotique de la Grèce pourrait bien, par effet de contagion, mettre à mal la zone euro dans son ensemble. Ce danger est loin d'être théorique. D'autres pays sont très vulnérables : le Portugal, par exemple, qui emprunte au taux sidérant de 20% à 10 ans ! Ils pourraient précipiter la fin de l'euro dans sa configuration actuelle et accélérer la spirale récessive qui menace l'UE.

    Athènes, qui est le berceau culturel de l'Europe, en sera-t-il le tombeau économique ? Nous n'en sommes pas encore là, mais la crise grecque montre la nature extrêmement violente d'une organisation politico-économique qui a su sauver les banques de la faillite mais qui ne sait visiblement pas protéger les peuples de la misère.

    K. Selim, 12 février 2012. Le Quotidien d’Oran


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