• Le nouveau pôle low-cost de Renault au Maroc

    Le nouveau pôle low-cost de Renault au Maroc : "l'usine de tous les dangers" pour la CGT

    Le nouveau pôle low-cost de Renault au Maroc

    Renault est déjà implanté au Maroc avec la production de la Dacia Sandero à Casablanca.

    Plus vaste que le site Renault de Flins, le constructeur automobile français inaugure une usine géante implantée à Tanger où les coûts salariaux seront plus de quatre fois inférieurs au salaire minimum français. En plein débat sur l'avenir du "made in France", l'ouverture de ce nouveau pôle low cost ne manquera pas d'alimenter la polémique suscité par les "délocalisations".

    "On considère que c'est l'usine de tous les dangers", commente Fabien Gache, délégué syndical central CGT chez Renault. "Les deux véhicules, qui sont des Scenic et des Kangoo 'loganisés', vont venir télescoper les parts de marché de Renault en Europe en cas de réimportation massive." La CGT a raison de s'inquiéter. Depuis 2008, le nombre de salariés est passé de 6 000 à 2 000 à l'usine de Sandouville et de 5 800 à 3 000 à Douai. Si la marque au losange organise ces baisses d'effectifs, c'est pour localiser sa production [1] dans des pays à bas coûts, comme la Roumanie et maintenant le Maroc. Bien que Renault s’était engagée à maintenir l’emploi en France lorsqu’elle avait reçu trois milliards d’euros de prêts de l’État en 2009 pour amortir les effets de la crise.

    Le patron du groupe automobile français, qui inaugure ce jeudi à Tanger en présence du roi du Maroc, affirme que cette nouvelle usine sera sa deuxième tête de pont pour développer sa gamme de véhicules "low cost" aux portes de l'Europe.

    L'usine de Meloussa s'étend sur un terrain de 300 hectares, implantée à seulement 14 kilomètres des côtes européennes, produira entre 150.000 et 170.000 véhicules par an quand elle tournera à plein et emploiera 6.000 personnes. "Ce n'est pas quelque chose qui se fait au détriment de la France" mais "qui vient au contraire ajouter à la charge de travail en France (...) dans nos ingénieries, dans nos usines moteur, au niveau de nos fournisseurs" a affirmé le PDG de Renault, Carlos Ghosn, sur RTL. "Et en même temps, nous localisons en France des produits à plus haute valeur ajoutée comme les voitures électriques, les batteries", a-t-il poursuivi.

    Le délégué de la CGT, Fabien Gache, estime que "s’il ne faut pas tout rapatrier en France, il faut néanmoins trouver un équilibre des volumes de production entre les différents sites industriels en Europe".

    Le site marocain est conçu comme une extension de l'usine de Pitesti, en Roumanie, qui tourne désormais à pleine capacité. Plutôt que d'agrandir le site historique de Dacia, Renault a préféré construire de toutes pièces une nouvelle usine, aidé dans sa décision par des coûts salariaux inférieurs de près de moitié à ceux de la Roumanie (le salaire moyen est de 450 euro en Roumanie, 250 euros au Maroc) et par d'importants avantages fiscaux : exonération de charges pendant deux ans et d'impôt sur les sociétés pendant cinq ans.


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