• Haltes aux charognards !

    Les états sont sous tutelle et si l’un d’eux commence à faire le zigotto, sa note est baissée ce qui implique une hausse des intérêts  et donc une cure d’austérité pour les citoyens qui n’ont rien demandé. Le peuple est donc soumis à une augmentation des cadences et à une baisse de son pouvoirs d’achat, uniquement pour enrichir une caste de parasites. Paradoxalement, un état dont la note est baissée est encore plus intéressant à pressurer puisque ses taux d’intérêts augmentent et qu’en cas de dépôt de bilan, il suffira aux financiers de se servir en privatisant tous les services encore publics. La dette est une monnaie comme une autre et s’achète comme une marchandise.
    Il est plus lucratif de prêter à la Grèce à un taux de 7% plutôt qu’à un autre état à 3% qui a gardé sa note selon le principe qu’un état n’est pas faillible. L’abolition de la moitié de la dette grecque fut un véritable cadeau empoisonné pour elle, ce qui lui permet de continuer à survivre à genoux car il est plus difficile d’exploiter un cadavre alors qu’un moribond a encore quelques ressources en matière de services publics à privatiser. La Grèce est à dépecer et les charognards ne vont pas se gêner.


    Il s’agit bien d’un monde de fou que celui que nous devons subir au quotidien, le monde du capitalisme livré à lui-même, l’argent qui n’a conscience que de lui-même. Les financiers gouvernent le monde et leur pouvoir est devenu considérable. Pour dégommer l’indécrottable « Bouga-Bounga », il a fallu sortir l’artillerie et sa démission a certainement été négociée, afin qu’il reste dans l’échiquier politique et ceci, dans le but de lui éviter la case « prison » ! Les dettes ont été titrisées et elles génèrent du profit. On achète le titre comme on achète un produit ordinaire. La misère de certains est une source d’enrichissement pour d’autres. La bourse n’est plus qu’une société de bookmakers où l’on va miser sur un canasson ou … sa mise à mort !

    Par Parti Communiste Français section Eu le Tréport

     

     


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  • Austérité : vous en prendrez bien pour dix ans ?

    "Le bout du tunnel" : Giscard d'Estaing nous l'annonçait avec la crise en 1974. On attend encore.

    C'est désormais Angela Merkel qui nous l'annonce... dans dix ans environ...

    Angela Merkel a vanté hier devant les députés du Bundestag à Berlin, les résultats du sommet européen de la semaine dernière. Selon elle, la zone euro « ne parle plus seulement d'une union budgétaire, mais a commencé à la mettre en place » et « les contours d'une véritable union politique commencent à se dessiner ».

    Tiens ! Une union budgétaire et une union politique ? Quand les français (et les allemands) ont-ils été consultés ?

    Quand un pays change son mode de fonctionnement politique et économique sans consultation de son peuple, peut-on encore parler de démocratie ? C'est vrai que pour nos "élites", les gens du peuple sont des cons. On l'a vu en 2005, lors de la campagne sur le Traité Constitutionnel Européen : les qualificatifs pleuvaient sur ceux qui envisageaint de voter "Non" de la part des partisans du "Oui" (UMP, NC, Verts, PS, Modem, médias,...). La fin de l'Europe devait arriver dès le lendemain du référendum. Avec le recul, on voit bien que ce qui va mener à la fin de l'Europe, c'est la politique des partisans du "Oui", depuis qu'ils ont imposé antidémocratiquement leur traité avec la ratification du traité de Lisbonne par le parlement en 2007. Merci Sarko !

    Et ce sont les mêmes qui veulent intégrer un peu plus notre pays dans ce machin libéral qu'est l'Europe ?

    Si, au moins, c'était pour notre bien ! Pour améliorer notre quotidien !

    Mais non ! Angela Merkel le dit dans son discours d'hier : sortir de la crise de la dette, qui a viré à la « crise de confiance » à l'égard de toute l'Europe, est « un processus qui ne durera pas des semaines, pas des mois mais des années » ! Le processus « sera accompagné de revers, mais, si nous ne nous laissons pas décourager [par ces revers] (...), alors l'Europe va non seulement surmonter la crise mais aussi en sortir plus forte », a-t-elle ajouté.

    En résumé : l'Europe s'est enfoncée dans une crise mais il va falloir continuer la politique actuelle et, après de longues souffrances et certainement quelques revers, tout va aller pour le mieux !

    C'est un discours pour gogos. Merkel en Allemagne et Sarkozy en France tentent de faire croire aux travailleurs que cette crise peut être surmontée uniquement si les travailleurs concèdent des souffrances supplémentaires. Mais, juré ! Demain, cela ira mieux. Un demain de dans dix ans. Ou plus...

    Evidemment, aucune reflexion n'est faite sur les causes de cette crise.

    Oublié le krach financier dû à une spéculation irrationnelle des banques et des spéculateurs ! Oubliés les traders ! Oubliée la "moralisation du capitalisme" qui était vitale en 2008 dans la bouche de Sarkozy ou d'Obama !...

    La peur d'une mobilisation sociale d'ampleur semble s'être éloignée aux yeux de nos dirigeants. Le monde capitaliste peut reprendre son jeu de Monopoly en jouant avec la vie des citoyens et en accumulant des fortunes sur le dos des travailleurs et des nations. Les gouvernements assurent le parfait fonctionnement du jeu et le contrôle des opinions publiques. A coup de matraques s'il le faut, comme en Grèce ou face aux Indignés de Wall-Street.

    Le bout du tunnel ? Nous n'y croyons pas ! Il n'ya pas de route à suivre, de tunnel à traverser.

    De la même façon, cette situation économique que nous connaissons n'est pas une fatalité.

    C'est bien le système économique capitaliste qui l'a provoqué et qui l'entretient de manière à enrichir les banques, qui prêtent aux Etats à des taux plus élevés, et aux actionnaires, qui profitent de la situation pour faire pression sur les coûts du travail, en licenciant, en pressurant les salaires, en délocalisant.

    Ni intégration économique et politique ! Ni austérité permanente ! Il est nécessaire de changer d'époque, de raisonner d'abord par l'Humain, en fonction des besoins de la majorité de la population, de ceux qui travaillent, et de l'environnement dans lequel nous vivons tous.

    Dans les usines, au bureau, dans nos villages et nos quartiers, disons le à ceux qui s'abandonnent à la fatalité : il y a autre chose à faire et le Front de gauche, avec le Parti communiste, s'y attèlent sur un plan politique.

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com


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  • Pas un jour sans une référence aux agences de notation, comme si elles avaient pris le contrôle du monde…

     

    Ces grandes donneuses de leçons ont fermé les yeux pendant des années en donnant le « AAA » aux hypothèques de subprimes américains. Elles continuent de bénéficier d’une auréole alors qu'elles ont entrainé le monde entier dans une escroquerie.

     

    Gouvernements, banques, organismes de crédit, agences de surveillance… se servent des classements des agences de notation. Pour faire quoi ? Ils les utilisent comme un moyen énorme de pression contre les peuples, ces peuples accusés de piller les réserves monétaires à grands coups de « dépenses inconsidérées ». Ces agences sont ainsi autorisées… de fabriquer (et de quelle façon) des accusations infâmes contre les peuples grec, Italien, Irlandais, Espagnol etc… Quant aux autres, les Français par exemple, ils n’ont qu’à bien se tenir, sinon… Le peuple américain lui-même est surveillé de près.

     

    A qui appartiennent-elles ? Toutes sans exception, sont contrôlées économiquement et politiquement par les grands groupes internationaux qui règnent sur la planète. Nous sommes donc à des années lumières de ce que l’on raconte sur elles et qui traîne partout : ces agences seraient totalement neutres, au service exclusif du développement économique et social. C’est tout le contraire : elles ne prennent aucune décision sans obtenir l’aval de leurs véritables dirigeants.

     

    Qui les utilisent ? Les Etats, les villes, les régions, les sociétés cotées, les fonds d'investissement, les emprunts… les paient grassement pour faire l’étude de leur situation et ainsi et ainsi obtenir une note…

     

    Les agences par cette note, informent donc les investisseurs du risque qu'ils courent s'ils prêtent à telle société ou à tel Etat.

     

    Et oui! La Grèce, l’Italie, l’Espagne, l’Irlande… ont payé les agences… pour se faire dégrader.

     

    Pour les Etats mais également les entreprises, une note dégradée se traduit par une hausse des taux d'intérêt, quand ils veulent emprunter. Conséquence la dette augmente encore plus.

     

    Le système capitaliste assure donc une très haute rentabilité aux multinationales financières et à ces agences qui encaissent au passage une commission opulente sur chaque transaction.

     

    Pour rappel, la France doit payer cette année 59 milliards d’intérêts pour la dette, soit l'équivalent de 20% du budget de l'état, En 30 ans la France aura versé 1400 milliards d’euros d’intérêts aux financiers.

     

    Les trois fameuses agences de notation Standard & Poor's, Moody's et Fitch font-elles vraiment trembler les États ? Non c’est de la mise en scène. Elles servent de prétexte pour masquer les responsables politiques pour préparer les plans de restructuration des entreprises et finalement, pour presser les peuples comme des citrons. Le point commun pour tous les pays c’est que partout la classe dominante accroit sa richesse, elle utilise la crise pour augmenter la précarité de la condition des salariés et des peuples, pour abaisser la valeur de la force de travail. Le remboursement de la dette publique est utilisé comme prétexte pour imposer une nouvelle vague d’austérité.

     

    La facture est présentée aux salariés, au peuple par le biais des impôts, des réductions de dépenses sociales et des licenciements... La crise du capitalisme, c’est ça.

     

    Les serviteurs du capital de gauche ou de droite récitent tous la même leçon. Ils nous expliquent « qu’il faut réguler ces agences, les encadrer » ou bien « les agences de notation financière deviennent des filiales du Fonds Monétaire International » ou encore « qu’elles soient d’ordre public »… Et pourquoi pas un label bio !

     

    Non il faut les balayer ces agences avec leur système, le capitalisme. Il n’y a qu’une voie pour cela : la lutte.

     

    Dans toute l’Europe c’est ce chemin qu’il faut prendre.

     

    Source : « site communistes »


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  •   Voilà, ils recommencent, les mêmes qui avaient hurlé haineusement contre le NON au référendum du 29 mai 2005. La pensée unique a de beaux jours en France avec le déchaînement médiatique des amis de l'Europe des marchés.

         C'est bien simple. Vous êtes favorable au diktat d'Angela Merkel sur notre continent, avec la complicité de Nicolas Sarkozy et l'Allemagne en chien de garde, vous devenez un gentil germanophile. Au contraire, vous critiquez l'Europe capitaliste de la BCE, de Bruxelles et de Berlin, vous êtes catalogué de dangereux germanophobe, voire de vil nationaliste prêt à sortir les baïonnettes pour défaire nos bons cousins de Germanie.

         C'est un peu court, messieurs les censeurs. Et vos injures grossières n'empêcheront pas les luttes pour une autre Europe, celle du progrès social et de l'amitié entre ses peuples.

     

         Oui, mais nous bassine-t-on encore, l'Allemagne, l'état le plus riche de l'Union européenne, ne serait-elle pas un modèle à copier? Et bien traversons le Rhin (pacifiquement) et voyons la réalité.

         6, 9% de chômeurs. Oui mais, 6, 5 millions de personnes subissent les MAXI-JOBS (400 euros par mois, sans assurance maladie ni droit à la retraite et au chômage) et les 1 EURO-JOBS (travaux d'intérêt public à moins de 15h par semaine). 6, 5 millions de personnes sortis des chiffres du chômage. Cette invention n'est pas le fait de l'arrivée au pouvoir d'Angela Merkel. Le chancelier Schröder et sa coalition gouvernementale socialo-écologiste l'ont instauré auparavant.

         Et comment dit-on travailler plus longtemps et gagner moins en allemand avec le recul de l'âge de la retraite à 67 ans? 666 000 retraités cumulent leurs pensions avec les Maxi-jobs et les 1 euro-jobs. Et par rapport au nombre de chômeurs, même le journal de droite DIE WELT s'est indigné qu'un chômeur de 58 ans sur 2  n'était pas répertorié. Confirmé par le Xavier Bertrand allemand: "début 2011, seulement 43% des séniors bénificiaires du chômage étaient enregistrés". Et dernièrement, le même ministre du travail d'avouer qu'avec le recul de l'âge de la retraite, le chômage des jeunes progresse.

         En Allemagne, pas de SMIC et 20% de la population active travaillent pour 5 euros de l'heure; certains cumulant 2 à 3 emplois de la sorte pour survivre. Les emplois à temps complets régressent de 2, 6% depuis 1999, les petits boulots et les emplois précaires, eux, ont progressé de 30, 6% (Chiffres de l'INSEE allemand). Saviez-vous aussi qu'un salarié en ex-RDA perçoit 17% de moins que son homologue de l'Ouest? Et que le minimum vital, dans l'économie la plus riche d'Europe, est fixé à 374 euros par le gouvernement?

         D'ailleurs, signe du désenchantement outre-Rhin, les étudiants battent le pavé et occupent leurs facs. 43, 5% des jeunes sont universitaires et, au rythme des réformes engagées, ils prévoient que leur pays ne sera plus un haut-lieu de recherche dans le monde.

     

         Alors, germanophile ou germanophobe? Ou bien un NON républicain des citoyens de France, franc et massif,  au diktat politico-économique de l'Allemagne d'Angela Merkel? Car l'OCDE le constatait en janvier 2010: "Au niveau international, l'Allemagne se distingue comme une société à deux vitesses en ce qui concerne le marché du travail. En Allemagne, encore plus que dans les autres pays membres, les travailleurs sans emploi fixe sont les principales victimes de la crise".

    allemagne

         "Les lois (les petits boulots cités plus haut) rendent pauvres et malades", dit la pancarte de ce manifestant.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/


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  • Le beau nom de démocratie est un « mot poubelle ». Il a autant de sens différents que ceux qui l’expriment. Etymologiquement, la démocratie est le « pouvoir du peuple », par opposition à « aristocratie », le « pouvoir d’un petit nombre », souvent héréditaire, ou par opposition à tout ce que l’on met devant le suffixe « cratie ». Il a des sens dérivés puisque l’on peut avoir, par exemple, des attitudes démocratiques ou antidémocratiques. On est toujours le démocrate de quelqu’un, ou l’antidémocrate… 

    Aussi, affirmer d’emblée que la démocratie est en danger signifie l’installation progressive d’un pouvoir oligarchique et plus ou moins occulte, au détriment du partage entre pouvoirs politiques et contre-pouvoirs. Cela signifie aussi la fin du débat au profit de « la pensée unique ». Autrement dit, on enferme la pensée politique dans le carcan d’un seul système qui ne souffre aucune critique. Cela signifie surtout l’absence des peuples ou plus exactement leur exclusion du débat et du processus de décision.

    Un nouvel absolutisme s’installe. Il a un nom : « gouvernance ». Isabelle Stengers définit ainsi la gouvernance : « … elle traduit bien la destruction de ce qui impliquerait une responsabilité collective quant à l’avenir, c’est-à-dire la politique. Avec la gouvernance, il ne s’agit plus de politique, mais de gestion et d’abord de gestion d’une population qui ne doit pas se mêler de ce qui la regarde. » Ajoutons que la « gouvernance » concernait initialement la direction des entreprises qui, par définition, n’est pas démocratique, mais dictée par les seuls intérêts de ses propriétaires. Si on reprend la définition de Stengers, le peuple est exclu de la gouvernance bien qu’il soit concerné au premier chef.

     

    Ce nouvel absolutisme est né d’un long processus de développement du capitalisme total décrit par deux auteurs, la première hostile, Naomi Klein, le second partisan, Jacques Attali.

     La démocratie en dangerLa démocratie en danger

       

    Naomi Klein et Jacques Attali : deux visions antagonistes du monde

     

     

     

     

     

    Naomi Klein, journaliste et militante canadienne, décrit dans un livre passionnant et très documenté, « La stratégie du choc » (Actes Sud, 2008) ce qu’elle appelle « la montée d’un capitalisme du désastre ». Il s’agit d’un livre de référence qui retrace sur la base de données historiques et de témoignages l’installation progressive du capitalisme absolu et mondial à la place de l’Etat-nation moderne et prétendument  démocratique.

    L’Etat, sous toutes ses formes, est l’ennemi à abattre. Il ne peut en aucun cas intervenir dans les activités des individus, de la naissance à la mort. On veut bien lui concéder un rôle protecteur, et encore. Naomi Klein cite Milton Friedman (1912 - 2006), le gourou de l’ultralibéralisme et père de la fameuse école de Chicago : « l’Etat a pour unique fonction de protéger nos libertés contre ses ennemis extérieurs et contre nos concitoyens eux-mêmes : il fait régner la loi et l’ordre, il fait respecter les contrats privés, il favorise la concurrence. »

     

    La démocratie en danger

    Milton Friedman est content de son disciple Georges W Bush

     

    Deux commentaires : premièrement, dans l’Etat de Friedman, le concitoyen peut être l’ennemi au même titre qu’un éventuel agresseur. Cela vise en plus des délinquants, les « concitoyens » qui auraient la mauvaise idée de remettre le système en cause. En second lieu, l’Etat « friedmanien » protège la concurrence. Autrement dit, il accepte l’interventionnisme étatique pour peu qu’il soit la police des grandes entreprises privées. Par contre, toute autre intervention étatique consisterait en une intolérable ingérence au sein des marchés.

    Si on lit le livre de Naomi Klein, l’Etat « friedmanien » s’est retrouvé dans les pires dictatures de l’après-guerre : dans le Chili de Pinochet et dans la Chine communiste dès la prise de pouvoir de Deng Xiao Ping. Les stades sanglants de Santiago de Chile en 1973 et la répression des chars chinois à la Place Tien an Men en 1989 sont deux faces de l’Etat « friedmanien ». Le capitalisme absolu ne peut se développer que dans un  pouvoir absolu.

     

    Jacques Attali décrit dans « Une brève histoire de l’avenir » (Fayard 2006) le processus qui mène au capitalisme absolu qu’il appelle de ses vœux. Il s’agit d’une utopie qu’il voit se réaliser progressivement. « Le marché sera devenu assez puissant et le coût de l’échange des données assez faible pour que les membres de la classe créative n’aient plus besoin de vivre au même endroit pour diriger le monde ; l’industrie nouvelle s’installera en mille sites à la fois ; la forme marchande fonctionnera sans « cœur ». »

    Donc, le marché absolu s’installera partout et il n’y aura plus de centre de décision. Tous les mécanismes de protection sociale seront éradiqués au profit du « coût assez faible » de l’échange des données. Ce n’est pas un rêve. Si on observe le monde, c’est une réalité qui s’installe. Les dirigeants réels « la classe créative » comme l’appelle Attali auront trouvé la forteresse la plus imprenable : elle se situe partout et nulle part.

    C’est en cela que les luttes classiques sont devenues inefficaces. Auparavant, l’ennemi de classe était bien identifié et se trouvait en un lieu bien connu. Aussi, était-il relativement aisé à combattre si le rapport de force était favorable. Aujourd’hui, non seulement, on ignore qui est l’ennemi de classe, mais on ne sait pas où il se trouve.

    Attali poursuit en reprenant l’idée de la fin de l’histoire de Fukuyama : « l’Histoire ne racontera plus que la généralisation du marché puis de la démocratie, à l’intérieur de chaque pays. » Remarquons la chronologie : le marché d’abord, la démocratie ensuite. Donc, le marché générera la démocratie.

    Mais quelle démocratie ? Attali prévoit sa disparition. Il pense que ce qu’il appelle la « neuvième forme du capitalisme », à savoir le capitalisme actuel de haute technologie, finira par s’effacer dans vingt ou trente ans pour « laisser la place à un monde sans maître coordonné par quelques puissances relatives. » L’auteur prévoit beaucoup, mais nul n’est assuré que cela se réalisera. Ainsi, il n’a pas prévu la crise bancaire suivie de celle de la dette. Or, beaucoup d’économistes avaient déjà tiré la sonnette d’alarme. Cependant, Attali publie les programmes élaborés par les think-tanks ultralibéraux dont il est un des principaux animateurs. C’est donc la construction d’un nouvel ordre, celui du capitalisme absolu, sur les ruines de l’ordre actuel en pleine déliquescence.

    Enfin, pour l’ancien conseiller « spécial » de François Mitterrand, cela va s’achever par ce qu’il appelle « l’hyper-empire ». Cela signifie que les forces du marché prennent la planète en main, la privatisation générale de tous les services publics et de l’Etat providence, l’Etat ne conservant que ses fonctions régaliennes : armée, justice, police. Et tout cela est transformé : les lois sont remplacées par des contrats, la justice par des arbitrages, l’armée et la police par des mercenaires. L’Etat est donc devenu une coquille vide et les forces du marché peuvent ainsi agir en toute liberté. L’individualisme remplace la solidarité. L’homme est aussi « marchandisé », soit comme acteur du marché – consommateur/producteur –, soit comme objet du marché. Les pauvres, par exemple, constituent un marché parmi d’autres. Les pouvoirs sont remplacés par des assurances et des organismes de contrôle développés à l’extrême. Enfin, une classe minoritaire et très riche règne sur une masse considérable précarisée.

     

    En résumé, c’est l’épouvante !

     

    Utopie ? Non. Les privatisations se généralisent et sont même rendues obligatoires par la Commission européenne. L’Etat providence est attaqué de front et s’effrite. Toutes les mesures d’austérité visent avant tout à étouffer la sécurité sociale et le droit du travail. L’armée, dans les nouveaux théâtres d’opération – le Moyen Orient pétrolier et gazier – est « aidée » par des compagnies de mercenaires comme la fameuse Blackwater. La police est de plus en plus remplacée par des compagnies de sécurité, véritables milices privées auxquelles on donne même des pouvoirs de police judiciaire. De nombreux juristes militent pour introduire une justice contractuelle. Les assurances prennent de plus en plus de place dans le budget des ménages. Les contrôles privés se répandent comme une traînée de poudre. La « vie privée » est devenue un concept creux.

    Si le risque d’un « hyper-empire » est réel, il ne s’établira sans doute pas de la manière prévue par Attali. Si on analyse le processus qui a mené à la crise de la dette souveraine, le cheminement n’est pas le même, mais il risque d’aboutir au résultat escompté.

    Après avoir créé un marché unique dérégulé, on a créé – et c’était logique – une monnaie unique aux caractéristiques particulières. Elle échappe à tout contrôle politique, car les Etats membres ne peuvent plus « battre » monnaie – c’était aussi logique – et ne peuvent plus fixer la politique monétaire Elle est la seule prérogative de la Banque centrale européenne qui est totalement indépendante. Cette même banque ne peut non plus émettre des obligations qui aideraient des Etats en difficulté : l’Euro est entièrement entre les mains des marchés.

     La démocratie en danger

     

     

     

    La Banque centrale européenne à Francfort : un redoutable instrument des marchés

     

    Qu’on ait unifié la monnaie dans le cadre européen, c’était indispensable, mais il est inacceptable que les politiques ne puissent plus fixer une politique monétaire. Elle est figée une fois pour toutes par le Traité.

    Se pose aussi la question de la souveraineté qui est le principal droit démocratique. Ce ne sont plus les gouvernements des Etats nations qui ont le contrôle, cela se passe à un niveau supranational mal défini. L’Etat nation est dépassé, l’Union européenne constituait une opportunité de le transcender en établissant une démocratie au-dessus des nations. C’est loin d’être le cas. C’est une technocratie au service des marchés qui disposent de pouvoirs très larges.

     

     

    « Monsieur le Président, je ne comprends pas pourquoi vous passez votre temps à vous ôter des pouvoirs ! ». Ainsi fut interpellé Philippe Busquin, alors président du Parti socialiste francophone belge (de 1992 à 1999), par un militant wallon. En effet, le futur commissaire européen évoquait les privatisations des entreprises publiques qui avaient été rendues possibles par une loi de 1991. Ce militant a mis le doigt sur l’essentiel : les hommes et les femmes politiques se sont dépouillés de leurs pouvoirs au profit des technocrates et des financiers. Les événements que nous vivons sont le signal de la fin du politique.

     La démocratie en dangerPhilippe Busquin, ancien président du PS : pourquoi s'être ôté des pouvoirs ?

     Le processus de décision est devenu l’enjeu entre deux secteurs forcément antagonistes : le politique en  déclin et la finance en crise.

     

    Patrick Viveret, philosophe français et ancien conseiller à la Cour des comptes française met en évidence les contradictions entre la logique financière et les valeurs démocratiques. (Mediapart, 14 novembre 2011)

    PLa démocratie en dangeratrick Viveret : un philosophe qui ne vit pas dans sa tour d'ivoire !

     

    Selon lui, l’Europe s’est bâtie initialement sur deux valeurs cardinales : la démocratie et la paix. Toutes deux sont menacées.

     La démocratie fonctionne, en premier lieu, selon un temps qui n’est pas assez rapide pour la finance qui, elle, marche à la seconde. En effet, ce sont des robots, à travers le trading algorithmique – ou programmé par ordinateur – qui déterminent les valeurs. Comme dit Viveret : rassurer les marchés reviendrait à rassurer les robots ! Or, coordonner le rythme démocratique et celui des finances est impossible. Aussi, forcément, l’un domine l’autre.

     

    C’est ce qu’il s’est passé en Belgique : la formation du gouvernement était bloquée par une profonde divergence de vue entre libéraux et socialistes. La spéculation se déclenche sur les taux d’intérêt belges et, comme par hasard, l’agence de notation Standard & Poors dégrade la cote de la Belgique. La nuit suivante, un accord est signé… après 521 jours de négociations. Il est clair qu’après le Grèce et l’Italie, la Belgique est aussi gouvernée par « les marchés ».

     

     

    Viveret met en évidence, en second lieu, la menace qui pèse sur l’autre pilier de la démocratie qui est la pluralité des opinions et des orientations. Les marchés ne peuvent supporter ce qui constitue une entrave à leur domination. Ils exigent partout des gouvernements d’union nationale – c’est le cas en Belgique, par une tripartite traditionnelle ([1]) – et que l’on « bloque » la décision politique par l’adoption de la fameuse « règle d’or » qui interdit constitutionnellement tout déficit budgétaire.

     

    Viveret ajoute : «  Si on laisse cette logique s’imposer, on en arrive donc à ce qu’a décrit le prix Nobel hétérodoxe Paul Krugman. Pour lui, nos programmes d’austérité sont l’équivalent des sacrifices humains chez les Mayas. Il faut analyser la crise actuelle à travers les catégories d’une crise de foi, donc d’une crise religieuse, pas seulement d’une crise de confiance. Nous sommes dominés par un socle de croyances et de crédulités conduisant à penser que, face à ces nouveaux dieux courroucés que sont les marchés financiers, nous n’avons d’autres choix que les rassurer avec des sacrifices ! Et des sacrifices humains. Chaque annonce d’un plan d’austérité implique plus de chômage, moins d’infirmières, moins d’éducation…

    C’est pourtant une destruction de richesse réelle et humaine aussi absurde que les sacrifices mayas, qui ne parvenaient pas à arrêter les éclipses de soleil et n’ont pas empêché la civilisation maya de s’effondrer. On voit bien que c’est inefficace, mais on nous explique que c’est lié au fait qu’on n’a pas été assez loin dans le sacrifice ! Or, cette logique sacrificielle, si on la laisse aller jusqu’au bout, met en cause non seulement la démocratie, mais, ensuite, la paix elle-même. »

    Nous passerons l’aspect guerre. Depuis la guerre du Golfe, nous nous trouvons dans des conflits interminables dans le Moyen Orient pétrolier et gazier qui sont elles aussi commandées par les marchés.

    Les menaces sur la démocratie sont aussi un danger mortel pour la civilisation. Les relations humaines qui ont été construites durant des siècles dans l’alliance de la solidarité et de la liberté risquent la destruction.

     

    Le monde que nous préparent les marchés sera un monde d’individus laissés à eux-mêmes où la loi du plus fort l’emportera. Jamais l’humanité n’aura connu pareille récession au profit éphémère de quelques-uns.

    Pierre Verhas


    [1] Le cas de la Belgique est particulier : tout d’abord, les trois familles politiques – socialistes, chrétiennes et libérales – sont constituées de six partis et il existe un puissant courant nationaliste en Flandre qui forme une opposition forte, à même de fragiliser ce gouvernement.


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  • Les libéraux, pour l’heure, réussissent un véritable tour de force. La crise ouverte en 2007 est clairement celle de leur modèle. Pendant des années, à défaut d’augmenter les salaires, les ménages ont été poussés à la dette. Cela a effectivement soutenu la croissance pendant un temps. Jusqu’à ce que cette dette privée explose. Depuis, la dette publique a pris le relais. Sans elle, les économies se seraient littéralement effondrées. Or les libéraux en prennent prétexte pour imposer un peu plus leur modèle. Les pays européens se sont ainsi lancés dans une véritable course à l’austérité. Pour séduire les marchés financiers, c’est à qui réduira le plus le nombre de fonctionnaires, les retraites, les salaires.

    En France, la dette publique est de l’ordre de 90 % du PIB. C’est évidemment beaucoup. Mais encore faut-il ne pas noircir le tableau. La mise en rapport d’un stock de dette avec un flux annuel de production n’a guère de sens. Pour un ménage, il est fréquent d’avoir une dette supérieure à son revenu annuel : cela n’est pas nécessairement un problème, peut permettre de se projeter dans l’avenir. La dette est d’autant moins un problème pour l’Etat qu’il n’est justement pas un ménage. Celui-ci est tenu de rembourser son stock de dettes, les banques n’accordent plus de crédit passé un certain âge. L’Etat, lui, n’est pas mortel. Il n’est en aucun cas tenu de réduire sa dette à zéro contrairement à ce que soutient la funeste règle d’or. Il a la possibilité de la reconduire. Et c’est ce qu’il fait traditionnellement : il emprunte pour payer le capital à rembourser. Les entreprises le font aussi souvent. Le crédit n’est pas un mal en soi. Dans nos économies monétaires, il occupe une place centrale, soutient la demande, laquelle détermine la production.

    Au nom de quoi le privé aurait-il le droit de s’endetter et pas le public ? La focalisation sur le trou du public et non sur celui du privé, autrement plus important, renvoie au discours libéral selon lequel le public est improductif et pèse sur le privé. Or l’Etat produit aussi de la richesse, les services publics augmentent le PIB. Les Etats-Unis avaient une dette publique de 120 % du PIB à l’issue de la seconde guerre mondiale. Cela n’a pas empêché la suite : avec la croissance, la taxation des hauts revenus et un peu d’inflation, la dette y a ensuite fondu comme neige au soleil (moins de 30 % au début des années 1970).

    L’important en matière de dette publique est ce que paie l’Etat chaque année au titre de la dette, à savoir les intérêts. Le véritable poids de la dette n’est pas ainsi de 90 %, mais de 2,5 % du PIB, soit les 48 milliards d’euros effectivement payés par la France (en 2010). Cela ne justifie aucunement les discours alarmistes en vogue. Durant les Trente Glorieuses, ce poids était de 1 % du PIB. Mais au milieu des années 1990, il était de plus de 3,5 % à cause des taux d’intérêt prohibitifs d’alors. Le poids réel de la dette dépend certes du stock de dette mais aussi des taux d’intérêt. Il y a un moyen simple pour baisser ceux-ci : il suffit que la Banque centrale garantisse la dette et s’engage à l’acheter si les taux excèdent un certain seuil. Seule la Banque centrale européenne s’y refuse. Elle n’intervient qu’à reculons et à dose homéopathique, d’où le déferlement de spéculation. Refusant de s’attaquer à la finance, la zone euro se place sous la coupe des marchés. Et les néolibéraux parviennent ainsi à leur fin : imposer des programmes d’austérité sans précédent.

    L’exemple grec le montre pourtant : l’austérité, en plongeant les pays dans la dépression, creuse finalement déficits et  dettes  publics, d’où  le  défaut  de  paiement et  l’acceptation
    délétère  qu’un  Etat  développé  puisse  faire  faillite  comme  n’importe  quel  ménage  ou entreprise.

    La dette publique française n’était que de 25 % du PIB en 1982. Comment expliquer son explosion ensuite (36 % en 1991, 58 % en 1996 et à présent 90 %) ? Les libéraux pointent l’excès des dépenses de l’Etat (qui concentre l’essentiel de la dette publique). Or celles-ci, austérité budgétaire oblige, se sont contractées : de 25 % du PIB au milieu des années 1990 à 22 % entre 2006 et 2008. Le solde budgétaire dépend en fait principalement des recettes. L’analyse keynésienne est  ici précieuse : en cas de stagnation ou de récession, on a du chômage, mais aussi une dégradation des comptes publics, à la fois parce que des dépenses augmentent (prestations chômage, etc.), mais surtout en raison de la chute des recettes fiscales qui dépendent directement de la croissance. Le déficit public est passé de 3,3 % en 2008 à 7,5 % du PIB en 2009. Cela ne s’explique pas par la relance de N. Sarkozy, particulièrement piteuse au regard de ce qui a été fait aux Etats-Unis ou en Chine, mais par la chute des rentrées fiscales. En clair, il existe deux types de déficits. Les déficits expansionnistes : les dépenses publiques soutiennent la  croissance, ce  qui  permet d’escompter un  surcroît de recettes et la réduction des déficits initiaux. Les déficits récessifs : les politiques d’austérité plombent l’activité, ce qui creuse les déficits par défaut de recettes. C’est exactement ce que subit la Grèce : malgré des coupes drastiques, son déficit en 2011 est le même qu’en 2010.

    La dette publique n’est pas la question principale. Sa forte croissance ces quatre dernières années est d’abord liée à la crise. Pour la réduire, il faudra sortir de celle-ci. Or les choix effectués nous conduisent tout droit à la dépression.

    Le  modèle  néolibéral  s’appuie  sur  quatre  grands  volets :  la  finance  libéralisée,  le  libre échange, l’austérité salariale et la contre-révolution fiscale (les baisses d’impôts pour les riches). Sortir de la crise, et ainsi réduire la dette publique, ne pourra se faire sans rompre avec chacun d’eux. Outre la domestication de la finance (la nécessaire recapitalisation des banques en offre l’opportunité) et une autre politique monétaire, cela passe par le retour à une fiscalité progressive (les  cadeaux aux  riches ayant aussi  creusé la  dette), une  relance budgétaire indispensable pour certains besoins (l’éducation, la santé, mais aussi l’écologie qui exige des investissements publics massifs) et par une relance salariale générale, plus soutenue dans les pays qui ont des excédents commerciaux exorbitants comme l’Allemagne. Car derrière la crise de la dette, il est une autre crise, celle de l’euro. Loin de conduire à la convergence, son introduction, en supprimant l’ajustement des parités monétaires, s’est traduite par un creusement des déséquilibres. L’Allemagne, par une austérité salariale redoublée, accumule des excédents (elle fait pire que la Chine en termes de part des exportations dans son PIB) au détriment de l’Europe du Sud (Grèce, Portugal, Espagne, mais aussi Italie et France). Or qui dit déficit, dit dette à souscrire pour les payer, de même que les excédents doivent être placés auprès des pays déficitaires. Face à cela, les solutions fédéralistes (eurobonds, transferts budgétaires, etc.) sont des impasses : loin de résorber les déséquilibres par le haut (la relance de la demande interne en Allemagne), elles les entretiennent. On ne peut pourtant concevoir comme horizon pour l’Europe, celle de travailleurs du Sud au chômage aidés par ceux du Nord  afin  de  consommer  des  marchandises que  ces  derniers  produiraient  toujours  plus durement (pour financer les transferts). L’Europe mérite mieux. A défaut de quoi c’est l’euro qui sera remis en cause.

    Christophe Ramaux (Maître de conférences en économie à l’Université Paris I et membre du collectif des Economistes atterrés)


    Une version courte de cet article est parue dans Le Monde.fr, 01/12/2012, sous le titre « Cessons de nous focaliser sur le déficit public »

    http://www.atterres.org/article/le-monde-d%C3%A9cembre-2011


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    Les pigeons ou les Français criminels et la 3ème guerre mondiale

    J’ai envie de partir d’un fait divers qui pourrait avoir les aspects loufoques d’un film du néo-réalisme italien de 1958: Le pigeon. Une bande de malfrats, des loosers préparent le casse d’une banque. ils sont visiblement inspirés par le film de Jules Dassin qui a fait à l’époque beaucoup d’entrées, du rififi chez les hommes. Oui mais voilà cette bande de nullards (Vittorio Gassman et  Marcello Mastroianni) se trompe dans ses plans et au lieu d’atterrir dans la salle des coffres de la banque se retrouvent dans une cuisine et pour tout butin ils dégustent un pigeon aux petits pois.

     

    Ce qui vient de se passer à Marseille où une bande de crétins part avec des armes de guerre pour piller un magasin de surgelés et emporter quelques produits de luxe, langoustes et foie gras pourrait faire songer au film néo-réaliste s’il n’y avait eu mort d’hommes, un policier et un malfrat descendu par erreur par un de ses complices. Et là nous ne sommes plus en 1958, les trente glorieuses, mais bien dans une situation de crise d’une grande violence et à l’horizon peut-être la troisième guerre mondiale…

     

    je suis de plus en plus effrayée par la situation en France, l’aveuglement de mes compatriotes,  la haine qui monte, la médiocrité des combats politiques alors.

     

    Aux yeux de la majorité de la planète, il y a en vous français imbéciles, politiciens vendus et irresponsables, une pulsion de mort vous êtes inertes et haineux à la recherche de plus faible que vous sur qui exercer votre lâcheté et vos peurs de l’autre.  vous jouez à vous faire peur avec Marine Le Pen elle n’a aucune chance d’être élue, vous le savez  comme vous savez que quel que soit celui ou celle qui sera élu, il ne représente aucune issue crédible, mais c’est comme le dimanche au loto ça  occupe. Parce que le vrai problème n’est pas Marine le Pen mais vous citoyens français et le danger que vous représentiez pour le monde et pour vous-mêmes. Vous ressemblez à la bande de nullards qui pour s’en remplir plein la panse est prête à attaquer le monde à coup d’armes nucléaires.

    Vous n’êtes même pas capables de raisonner comme cette affiche de mai 68: « retraites légères, chars lourds », trop compliqué ?

     

    Nos politiciens, tous nos politiciens jouent “Le pigeon”, alors que nous avançons vers une monstruosité dans laquelle il n’y aura ni vainqueur, ni vaincu. La première étape prétend simplement renouveler l’opération libyenne avec la Syrie en ligne de mire. Les Américains et les français en sont à menacer ouvertement d’utiliser les forces armées. Un porte avion américain se rapproche des côtes syriennes.

     

    La dangerosité de la situation est terrible parce qu’il ne s’agit pas seulement de la Syrie mais bien d’un effet domino qui devrait atteindre l’Iran. Ce qui se joue est clair, l’Amérique et l’Europe (avec comme leader irresponsable la France) veulent utiliser ce qui reste de leur force essentiellement militaire pour empêcher que leur crise économique leur fasse perdre la main mise que les puissances occidentales ont sur le monde.

     

    Les institutions internationales ont leur part de responsabilité pour avoir laissé faire l’opération libyenne mais nous peuple français, politiciens stupides ou vendus, portons notre part de responsabilité parce que jamais on ne vit pareille inertie.


     Aujourd’hui nous voici au pied du mur. Il est clair que la Chine et la Russie et bien d’autres peuples ne peuvent tolérer une escalade dont ces pays et d’autres seront le but ultime. L’OTAN est devenue une machine de mort à la recherche de pays à dévorer.

     

    Et vous Français imbéciles, vous ne voyez rien venir… Vous croyez qu’il s’agit du pigeon mais non vous êtes devant d’autres monstruosités que vous niez ou parodiez : Auschwitz et Hiroshima.

     

    Qu’est ce qui peut vous réveiller, nous sommes en guerre et nos malfrats imbéciles ne font que dire l’état dans lequel nous acceptons que le monde s’engouffre pour sauver ce putain de capitalisme…

     

    Ecoutez plutôt ces mots plein de bon sens du "Quotidien du peuple" qui vous dit à quel point nous français sommes en train de passer pour des fous criminels :


     « Alors, qu’est-ce qui s’est passé dans le monde ? Serait-il que les actions déréglées et détraquées commises par le leader libyen Kadhafi auraient suscité l’indignation générale et en seraient la cause ? Ou bien serait-ce la gravité de la situation économique qui fait que les gens n’ont plus de temps à songer à autre chose ? Ou bien serait-il plutôt les scènes sanglantes des guerres en Afghanistan et en Irak qui ont paralysé le sens de l’individu et qui le rend indifférent et insensible ?

     

    Ce ne serait peut-être que des années plus tard que l’on constatera plus clairement de ce qui se passe maintenant dans notre monde et surtout quelle est la raison pour laquelle le « coût » diminue pour celui qui déclenche la guerre.

     

    L’attitude grandiloquente des Américains et des Français qui interviennent dans la situation en Syrie est de toute évidence stimulé et excitée par le succès de la victoire gagnée en Libye. «Lorsqu’on tient un marteau dans la main, on voit le clou partout » et cette maxime populaire occidentale est la meilleure explication de l’attitude de certains qui pensent se lancer le plus tôt possible dans une guerre contre la Syrie.

     

    Cette dernière a toujours été considérée comme le « cœur qui bat » du monde arabe, car sa position géopolitique est effectivement très sensible : tout d’abord c’est parce que la Syrie est voisine d’Israël et qu’à cause des problèmes qui existent entre les deux pays, dont celui du Golan Heights, les deux Etats sont jusqu’à présent dans une situation d’hostilité, laquelle fait qu’une fois acculée dans l’impasse, il sera tout à fait possible que la Syrie se lancera à corps perdu dans une lutte sans merci contre son ennemi, ce qui perturbera à fond la situation au Moyen-Orient. Pour ce qui des dirigeants syriens, ils ont déclaré que dans le cas où l’Occident utilise la force armée pour intervenir dans les affaires intérieures de la Syrie, celle-ci lancera alors une attaque contre Israël, ce qui accentue la possibilité d’une guerre entre les Israéliens et les Arabes.


     D’autre part, la Syrie est pour l’Iran son plus important allié dans le monde arabe. Certains analystes américains pensent ouvertement que l’attaque lancée contre la Syrie vise en fait à faire disparaître à un et important obstacle à la guerre contre l’Iran. Par conséquent, il n’est pas exclu que ce dernier s’ingère dans la situation en utilisant un certain moyen pour atteindre son but, ce qui sera un défi lancé contre les Américains qui devraient alors lancé deux attaques à la fois l’une contre la Syrie et l’autre contre l’Iran, ce qui diviserait alors leur force.

     

    L’écologie politique est extrêmement complexe au Moyen-Orient, du fait qu’elle est constituée d’une zone marécageuse de grande envergure dont l’importance saute aux yeux, mais qui comporte en réalité toutes sortes d’abîmes et de dangers qui font que l’on peut s’y enfoncer et s’y enliser si l’on n’y prenne pas des précautions. Le passé a fourni beaucoup d’exemples quant à cela et les preuves démontrent que la région du Moyen-Orient constitue un piège dans lequel les puissances consommé te dépenser toute leur force sans pouvoir atteindre leur but. La région est également une zone qui pourrait facilement bouleverser la situation mondiale. La guerre ou bien la paix, l’une ou l’autre concerne étroitement le sort et l’avenir du mode d’existence du genre humain et il n’y a plus d’espace pour que les deux puissent s’adapter et se convenir. Il faut faire le choix entre les deux. Même en cas d’hostilités locales qui mènent à une guerre partielle, ce ne serait pas seulement le vaincu qui « paierait un prix fort », car le choc brusque et viole qu’elle apporterait à la structure mondiale ne pourrait être considérée à la légère et de façon négligente. »

    par Danielle Bleitrach


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    Le retour des collabos

    Descartes

    On dit souvent que la vérité sort de la bouche des imbéciles. Je n’ai pu que penser à cet adage en voyant la couverture de Libération aujourd’hui arborer le titre suivant : "Le sursaut ou le chaos : Réunis pour un ultime sommet de crise, les dirigeants européens n’ont d’autre choix qu’une avancée vers le fédéralisme". Laissons de côte l’ultra-optimisme de ce commentaire - car penser que ce sommet sera "l’ultime" sommet de crise, c’est pousser l’optimisme jusqu’à l’absurde - et concentrons nous sur le message principal : à croire Libération, les dirigeants européens n’auraient qu’un seul choix - étrange oxymoron - celui de l’avancée fédérale.

    Cela ne vous rappelle rien ? Si, réfléchissez bien : c’est exactement le principe TINA ("there is no alternative") cher à Margaret Thatcher et à l’ensemble des libéraux, qu’ils fussent sociaux-libéraux ou "libéraux-libertaires". Un principe brandi à chaque crise, accompagné souvent de menaces au cas où l’électeur ne voudrait pas comprendre que ses dirigeants "n’ont pas d’autre choix". Souvenez-vous comment on a essayé de nous faire le coup avec le Traité Constitutionnel Européen. On nous expliquait que s’il était rejeté, le ciel allait nous tomber sur la tête. Ségolène nous expliquait que le rejet du traité l’obligerait à fermer les cantines scolaires en Poitou-Charentes. Les français ont tout de même voté "non", le ciel est resté là où il était, et les cantines ont continué de servir des repas. Et cela devrait nous convaincre que Mongénéral avait raison lorsqu’il prétendait qu’en politique il y a toujours une alternative.

    Mais les délires défaitistes de Libération, associée aux discours tous azimuts sur le "modèle allemand" et sur la construction européenne sont les signes d’un retour à une pensée bien plus ancienne, celle des années 1930. Ce retour prend plusieurs formes. La première, est le retour en force de la haine de soi. Regardez tous nos commentateurs, nos doctes journalistes, nos distingués intellectuels. Tous nous répètent que nous sommes des bons à rien : jouisseurs, fainéants, inconséquents, chauvins, réacs, populistes. La crise, c’est la conséquence - on dirait même la punition divine - de nos fautes. De tous "ces mensonges qui nous ont fait tant de mal" : celles des politiciens qui nous ont persuadé qu’on pouvait vivre à crédit, qu’on pouvait éviter les réformes douloureuses...

    Tout ça n’est pas nouveau, et un regard critique sur le passé devrait nous pousser à nous méfier de ce discours, qui était en fait celui du Maréchal Pétain en 1940. Dans les années 1930 déjà, nos élites ne juraient que par l’Allemagne. Ah, tous ces jeunes fiers, sportifs, bien élevés ! Ah, toutes ces usines, ces trains, ces autouroutes ! Même les pires travers étaient justifiées. Hitler ? C’était notre faute à nous français, qui avions imposé le "diktat" de Versailles (1). Dans les années 1960, la fascination s’était transportée vers les Etats-Unis, et le Minc du temps, qui s’appelait Servan-Schreiber, nos expliquait qu’il fallait de toute urgence devenir comme les américains, vibrants, modernes et sans histoire. A la fin des années 1980, ce n’était plus les USA qui fascinaient nos dirigeants, mais le Japon. On a décrété que l’avenir était au Toyotisme et qu’il était urgent de faire chanter "merci patron" dans les usines parce que le XXIème siècle serait certainement japonais.

    Alain-Gérard Slama, dans un livre que j’ai recommandé plusieurs fois ici ("Le siècle de Monsieur Pétain") a décortiqué ce phénomène en montrant combien il était lié aux crises de notre "surmoi républicain". Je n’y reviens pas, si ce n’est pas pour dire que toutes ces tentatives de "convergence" ont au mieux abouti à rien, au pire à la Collaboration. Il est donc grand temps d’arrêter d’idéaliser les autres et de nous dévaluer nous mêmes. Il est aussi grand temps d’arrêter de chercher des exemples ailleurs pour avoir une réflexion qui nous soit propre tant sur nos problèmes que sur les solutions possibles.

    Il y a dans la germanophilie actuelle un autre élément déjà présent dans les années 1930 : c’est l’angélisme eurobéat. Comme du temps d’Aristide Briand, on trouve aujourd’hui des politiques pour nous vendre une vision de l’Europe dans laquelle les pays devenus des "amis" sacrifieraient leurs intérêts pour servir "l’intérêt européen" et ne se feraient plus la guerre. Cette vision est aujourd’hui, comme en 1930, une chimère. En fait, depuis 1945 la conflictualité a baissé sur l’ensemble de la planète. Les conflits entre Etats deviennent l’exception, sur les cinq continents. Rien à voir avec la construction européenne donc. S’il n’y a pas eu de guerre européenne depuis 1945, cela n’a rien à voir avec la construction européenne. Cela tient en fait à deux causes : la première, c’est évidement la peur commune du Grand Satan qu’était l’URSS. La seconde raison est bien plus subtile : les intérêts économiques qui poussaient les états européens à la guerre ont changé radicalement de forme. Pour le dire rapidement, l’extension territoriale a perdu tout intérêt économique. Pour les industriels de la première moitié du XXème siècle, la domination territoriale était la condition de l’accès aux matières premières et à une main d’oeuvre rare. En 2011, l’offre de main d’oeuvre dépasse d’assez loin la demande, et la mondialisation rend accessible au prix du marché aux matières premières produites à l’étranger. Pour le dire vite, la guerre a changé de forme : elle prend aujourd’hui la forme d’une guerre économique. Ainsi par exemple l’Allemagne a imposé sa monnaie (parce que l’Euro n’est en fait qu’un marc déguisé) et est en train d’imposer sa politique budgétaire au reste de l’Europe sans avoir besoin de tirer un coup de feu.

    Ce qui permet à l’Allemagne d’imposer sa politique aujourd’hui c’est la démission permanente de nos politiques depuis 30 ans, démission justifiée avec des argumentations qui rappellent furieusement celle des vichyssois et des collabos de 1940, et que j’ai rappelé plus haut. C’est aussi leur ingénuité. Comme Laval, qui était persuadé qu’en cédant à Hitler il arriverait à le convaincre de faire de la France un allié à égalité avec lui, Mitterrand à accepté que l’Europe de Maastricht soit une Europe à l’allemande, en imaginant que l’Allemagne utiliserait son poids pour défendre "l’intérêt européen". Or, l’Allemagne ne défend jamais que l’intérêt allemand. Et ce n’est pas moi qui irait la critiquer : elle a parfaitement raison. C’est pour cela que Mme Merkel aujourd’hui comme M. Kohl ou Schroeder hier ont été élus. Ce n’est pas la faute des allemands si nous français nous croyons vivre dans le monde des Bisonours, et si notre classe politique s’agite comme les cabris proverbiaux.

    Cette crise montre de manière éclatante ce que les souverainistes repètent depuis trente ans : l’Europe n’est pas une communauté politique. Il existe un "intérêt français", un "intérêt allemand", un "intérêt grec" simplement parce que français, allemands ou grecs se conçoivent comme une nation, et sont prêts à admettre un principe de solidarité inconditionnelle envers leurs concitoyens. On l’a vu lors de la réunification allemande : les allemands de l’ouest ont consenti sans rechigner "l’union de transferts et des dettes" avec l’Allemagne de l’est, et les transferts inconditionnels liés à cette union ont été infiniment plus importants que ceux requis aujourd’hui pour sauver la Grèce. Mais lorsqu’il s’agit de sauver les grecs, les allemands ne sont prêts à lâcher l’argent que contre des conditions draconniennes et au compte gouttes...

    Il est clair aujourd’hui que cette solidarité inconditionnelle, qui est à la base de la constitution d’une nation, est absente des rapports entre européens. C’est pourquoi le fait de donner plus de pouvoirs au parlement européen ou élire le président de la commission au suffrage universel ne changera rien, puisqu’il n’y a pas de communauté politique sous-jacente au nom de laquelle les pouvoirs pourraient être exercés. De Gaulle disait que dans mille ans il n’y aurait plus d’URSS, mais il y aura toujours une Russie. Les faits lui ont donné raison, montrant que les nations constituent une réalité bien plus permanente que les arrangements politiques. Dans cent ans, il n’y aura peut-être plus d’Union Européenne, mais il y aura toujours une France...

    Descartes

    (1) Un point de vue qui, ironiquement, revient ces jours-ci, il n’y avait qu’à regarder la série documentaire sur Hitler mardi soir sur France 2.

    Source :http://descartes.over-blog.fr/article-le-retour-des-collabos-87321559.html


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  •  SALAIRES OU DIVIDENDES ?

      Cet article se veut dans le droit fil des répliques à apporter face à l'offensive du capital visant à mettre partout en place l'austérité totale.

    Le capital (il faut dire son nom et en finir avec les expressions comme les marchés, les agences de notation qui ne sont que certains de ses outils) abaisse le prix de la force de travail afin de redonner de la vitalité à ses profits.

    Peu lui importe, si derrière lui, un champ de ruine sociale s'établit.

    C'est ce qui se passe en Grèce et maintenant dans la plupart des pays européens où le prix de la force de travail se réduit comme une peau de chagrin.

    Les constructions sociales de la libération sont démolies systématiquement pour faire place nette à la gabegie financière.

    Les politiques d'austérité qui se succèdent depuis les années 70, accélérées par les plans de rigueur, notamment en 1982 avec le parti socialiste et Mitterrand, puis toutes les crises financières jusqu'à cette crise systémique de 2009 , durable, qui montre l'inutilité criante du capitalisme comme solution sociétale contemporaine, on peut se rendre compte que le capital a considérablement touché au prix de la force de travail, au salaire direct comme au salaire socialisé pour accumuler toujours plus de capitaux et les plonger dans le trou noir de la spéculation et de la dévalorisation.

    Je ne balancerai pas de chiffres à ce sujet mais simplement de montrer cet abaissement du prix de la force de travail auquel le capital a procédé sans recueillir les ripostes de masses nécessaires à cause d'un monde syndical divisé et en partie à sa botte (voir alliance social libéral et syndicalisme de collaboration de classe).

    Il nous faudrait, en ce moment, une unité syndicale à la hauteur de la bataille à mener salaires contre dividendes.

    Un combat de classe, ne dissimulons pas cette nécessité incontournable.

    Les premières  grandes atteintes se sont déroulées lors de la mise en place de la précarité de l'emploi dans les entreprises et le temps de travail parcellisé du fait des nouveaux moyens mis à la disposition du capital, notamment l'utilisation négative de la révolution informationnelle pour organiser le travail à une autre échelle et économiser de la main-d'œuvre renvoyée dans l'armée de réserve qu'a si bien décrit Karl Marx.

    Dans le même temps disparaissait l'autorisation administrative de licenciement de l'inspection du travail et donc l'arrivée des licenciements boursiers.

    Nous avons assisté à une substitution d'emplois à contrat à durée indéterminée par la venue de salariés embauchés dans des contrats à durée déterminée.

    Une sorte d'armée de précaires que les patrons recrutent  selon leurs besoins, besoins qui fluctuent selon les accès de fièvre e de crise du capital ( voir les débauchages massifs de MO salarié précaire dans cette crise).

    Tous ces contrats incertains entrent en concurrence avec ceux des salariés conventionnés, avec grille de salaires, reconnaissance de la qualification, ancienneté manquante etc.

    Les salariés sont alors embauchés avec des rémunérations minimales et la durée de leur contrat fait en sorte qu'ils ne peuvent plus avoir un parcours salarial avec évolution au fur et à mesure de leur ancienneté et de leur expérience.

    Regardons autour de nous ces jeunes précaires, ils ont des salaires de misère.

    Ces contrats, naguère tenus par des salariés non qualifiés, le sont aujourd'hui en très grand nombre par des salariés intérimaires formés et non reconnus.

    Dans cet attirail, pour réduire le prix de la force de travail, d'autres outils sont développés comme par exemple les exonérations de cotisations sociales jusqu'à 1,6 smic et du même coup cette mesure devient une sorte d'aimant pour attirer dans le gouffre des bas salaires les catégories plus élevées que l'on embauchera au minimum pour être dans les clous du 1,6 SMIC.

    Le calcul du salaire ne se fait donc plus par rapport à la croissance, par rapport à des luttes revendicatives et il est mis en berne par rapport à des dividendes à relever prioritairement.

    C'est l'assemblée générale des actionnaires, les fonds communs de placements, la marge de profits à deux chiffres qui doit l'emporter, bref les revendications des financiers de Wall-Streets, de Goldman-Sachs etc.

    Le prix de la force de travail en souffre et passe après les extases et la jouissance du capital.

    Les retraites et pensions qui ne sont qu'un salaire socialisé (et non différé) -une partie du prix de la force de travail mis au pot commun et partagé et socialisé par les générations solidaires - subissent les mêmes contraintes de dévalorisation quand le calcul est fait sur les prix et non sur l'évolution des salaires et de la croissance.

    Les décisions prises en 1993 par Balladur concernant le calcul des retraites sur les 25 meilleures années au lieu de 10  réduit par exemple considérablement le niveau des retraites à servir, ces mesures ont rabaissé les retraites au fur et à mesure du passage de 10 à 25 ans d'années meilleures qui deviennent par la force des choses un méli-mélo d'années bonnes et d'autres mauvaises qui pèsent et pèseront encore davantage pour les générations à venir en retraite à cause d'années de plus en plus nombreuses en salaires précaires et aléatoires.

    De même l'opération sans cesse renouvelée par les caisses de retraites complémentaires, qui, par un savant subterfuge, font grimper le prix d'achat de point retraite pour en distribuer le moins  possible et ne revalorisent que peu le prix du point de la retraite servie.

    Je pourrai citer encore d'autres mesures qui ont touché les salaires et qui font que tout au long de ces années de crises, sans cesse le capital  a pris des mesures pour réduire le prix de la force de travail et il le réussit d'autant plus qu'il met aujourd'hui, encore plus qu'hier, les travailleurs en concurrence à partir de l'élévation du chômage et aussi de la délocalisation d'emplois avec des mutations dans des pays sans Smic, à bas salaires.

    Des entreprises exercent un chantage en mettant au choix des salariés l'emploi contre la baisse des salaires  et donc de faire converger les salaires pratiqués en France en les alignant sur des salaires pratiqués dans leurs entreprises  qu'ils ont délocalisées dans des endroits où ils ont la maitrise totale de la fixation des salaires.

    L'heure n'est-il pas aujourd'hui de lancer en grand la bataille des salaires et des retraites ?

    C'est une question et c'est aussi un avis.

    La bataille de salaires est la réponse de fond à l'austérité et les plans de rigueur, qui, se manifesteront de plus en plus dans notre pays si on ne passe pas à l'offensive.

    Dans la partie capitaliste la plus développée (Europe), les salariés ont vu s'effondrer leur niveau de vie, un niveau de vie qui s'était construit avec les conquêtes sociales de la libération, il est donc temps de réagir d'autant plus que toutes les mesures décidées par le duo Merkel-Sarkozy visent à détrousser encore plus les salariés et les retraités pour renflouer les banques, les spéculateurs, le capital.

    L'arrivée des banquiers et financiers au sein des gouvernements européens est un signe d'une nouvelle étape pour réduire encore plus la masse salariale.

    Il s'agit donc de rétablir les normes salariales vers le progrès social et bannir cette mise en concurrence des salariés du monde.

    Mais commençons d'abord chez nous.

    Le prix de la force de travail doit être au cœur du débat pour redonner de la croissance et de l'emploi.

    Il faut débattre dans tous les lieux de travail.

    De l'emploi vrai.

    De l'emploi qualifié et reconnu.

    De l'emploi bien payé et avec des contrats à durée indéterminée.

    D'un prix de la force de travail relançant croissance et développement humain.

    Il faut en finir avec ces contrats qui rendent les salariés contraints de vendre leur force de travail le plus bas possible pour décrocher un malheureux contrat à duré déterminée.

    On nous rabat les oreilles avec une dette à combler et la nécessité de remettre en cause des acquis sociaux mais le seul moyen de redresser l'économie c'est de passer à la croissance par les salaires et des retraites.

    On nous dit que c'est impossible, mais si c'est possible ! C'est possible parce qu'il y a de l'argent à satiété et il vaut mieux le prendre là où il est avant qu'il ne finisse dans les gabegies financières et  dans les dividendes attribués, les stocks options, les cadeaux fiscaux aux riches etc.

    Ce  gouvernement français ne trouve que comme solution unique de s'en prendre aux salaires, aux acquis sociaux et jamais à cette partie de la richesse créé qui va au capital.

    C'est bien une gouvernance pour les dividendes qui accable le monde du travail.

    Le débat est là:  revenir à nos fondamentaux: le prix de la force de travail doit être la principale préoccupation.

    C'est le salaire qui permettra l'emploi et les meilleures prestations sociales et non l'inverse par le vol de la richesse par les actionnaires.

    Une phrase de Marx disait: la division du travail est imposée à la classe ouvrière par la contrainte. N'ayant que sa force de travail à vendre, l'ouvrier ne peut que se soumettre aux rapports de production capitaliste ou se révolter.

    Alors, révoltons nous contre cette appropriation par les actionnaires: agissons et revendiquons des augmentations de salaires et de retraites immédiatement.

    C'est le meilleur moyen de court-circuiter toutes les déconstructions sociales actuelles.

    Remettons à l'ordre du jour dans les lieux de travail ces questions et n'hésitons pas à qualifier par leur vraie appellation ceux qui tirent les ficelles actuellement dans cette crise systèmique: les capitalistes.

    Le prix de la force de travail est au cœur de l'enjeu de classe actuellement.

     

    Bernard  Lamirand


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     Dans le cortège, des chariots emplis de nourriture pour dénoncer «la vie chère» et un quotidien difficile. PHOTO STÉPHANE MORTAGNE
    Dans le cortège, des chariots emplis de nourriture pour dénoncer «la vie chère» et un quotidien difficile. PHOTO 

     CORTÈGES

    « Ce n'est pas à nous de payer votre crise. » ...

    En réaction notamment au plan d'austérité de François Fillon, le PC et le Front de gauche avaient appelé à défiler hier à Lille et Lens. Un millier de manifestants (650 selon la police) a battu le pavé lillois, environ 300 le lensois.

    Trois mots d'ordre, détaille Fabien Roussel, secrétaire fédéral Nord du PCF. L'actualité sociale : « L'État doit s'engager pour Sevelnord et recapitaliser SeaFrance. » Au coeur du défilé, aussi, « la vie chère ».

    Le cortège a fait une halte devant le MEDEF avec des chariots remplis de nourriture. Symbolique. Pour dénoncer cette réalité décrite par Serge Havez, d'AC Contre le chômage : « Tous les jours, des gens viennent me voir pour avoir des bons de la Banque alimentaire car ils sont au-dessus des plafonds pour avoir accès aux Restos du coeur. » Pourquoi ? « Parce que la vie est chère, les gens n'arrivent plus à payer.

    Aujourd'hui, bon nombre de minimums vitaux se situent sous le seuil de pauvreté. Prenez l'allocation pour adultes handicapés. »

    « Destruction des acquis »

    En préretraite, Michel Corbehem raconte comme le quotidien lui est difficile : « En me séparant de mon épouse, j'ai perdu l'allocation logement. Résultat, j'ai 528 E de loyer, je touche 1028 E, je paie 90 E de mutuelle, 50 à 60 E d'électricité et j'ai 250 E de crédit à la consommation. Hier, je suis allé au supermarché avec deux bons alimentaires de 15 E.

    Quarante-deux ans de travail, mon père m'a mis au boulot à 14 ans. J'ai 59 ans et je vis comme un minable. » Autant de « sacrifices » injustement demandés au peuple, accuse le PCF. « Pas à nous de payer la dette », entend-on. D'autant qu'« elle a bon dos », tonne le sénateur Éric Bocquet. « C'est l'arme de destruction massive des acquis sociaux ! » Alors qu'il y aurait matière à faire autrement. Fabien Roussel énumère des propositions : taxation des « riches » et des revenus financiers, réforme profonde de l'Europe. Et pour convaincre, le PCF va organiser des débats citoyens. Le premier le 16 décembre, à Lille, avec Jacques Généreux, grand inspirateur du programme économique du Front de gauche. « D'autres solutions que l'austérité injuste et inefficace sont possibles ! » •

     

    Pohot STÉPHANE MORTAGNE

    LAURENT DECOTTE http://hervepolypcf62.over-blog.com


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  • Rouge Midi 08Samedi 26 novembre 2011


     

     

    Pour guérir l’Europe de sa dette, s’imposent à des postes clés des ex de Goldman Sachs, la banque US à l’origine de la ...crise.

     

     

     

    A trop jouer les marioles avec Berlusconi, l’Italie est tombée sous la coupe des Super Mario, et l’Europe avec.

    Les Super Mario ne sont pas des rigolos mais des plombiers chargés de serrer la vis.

    Mario Monti, 68 ans, nouveau président du Conseil italien, et Mario Draghi, 64 ans, nouveau patron de la BCE, sont du genre pincés.

    Les deux ont été formés par les jésuites.

     

    Le premier a poursuivi à l’université Bocconi de Milan, où il a franchi tous les échelons.

    Il est aussi passé par Yale, où il était assidu aux cours du Nobel Tobin, père d’une taxe fantôme.

    « Je ne suis malheureusement pas quelqu’un d’intéressant » a-t-il coutume de dire, en avouant ne pas « avoir le sens de la convivialité resplendissante ».

    Autant dire qu’il ne faut pas compter sur lui pour mettre de l’ambiance dans une soirée mousse à Ibizza.

     

    Le second, après une maîtrise à Rome, a étudié au Massachusetts Institute of Technology de Boston auprès de Modigliani.

    Pas Amadeo, le peintre, mais Franco, l’économiste, moins porté aux nus mais tout de même prix Nobel pour un théorème sur la finance d’entreprise.

    Draghi est si lisse que sa biographe n’a pas trouvé une anecdote à se mettre sous la dent.

    Un quidam lui aurait tout de même lâché un jour un « Va doucement, toi tu prends l’ascenseur, nous on doit monter à pied », ce qui serait une métaphore sur sa rapidité d’esprit et non sur son jeu de jambes de golfeur.

    Draghi aurait un côté Juppé, et Monti un côté Raymond Barre, c’est dire si on est loin des Marx Brothers.

    Les Mario’s brothers ne sont ni marxistes tendance Groucho, ni tendance Karlo, ni tendance Nintendo.

    Leur école économique est celle de l’orthodoxie.

    Draghi à la tête d’une BCE qui se croit l’héritière de la Bundesbank, la presse allemande ne voulait pas y croire.

    « Chez les Italiens, l’inflation est à la vie ce que la sauce tomate est aux pâtes », se gaussait le « Bild ».

    Erreur, car le Draghi, question rigueur, est quasi germanique, plus raide que le Berlusconi en plein bunga-bunga.

    Après le MIT, il a fait ses classes à la Banque mondiale puis à la direction du Trésor italien, où il a officié pendant dix ans.

     

    C’est là, qu’il a acquis sa réputation de Super Mario, pour avoir aidé à assainir les comptes du pays en privatisant 750 entreprises contre la modique somme de 10 milliards d’euros.

     

    « Vil affairiste »

    Le « professor » Monti, lui, a connu son premier quart d’heure de célébrité à la Commission européenne, où l’avait nommé en 1994 le cavalier Berlusconi.

     

    Le responsable de la concurrence à Bruxelles s’oppose à la fusion entre General Electric et Honeywell, et récolte le surnom de « Saddam Hussein du bizness ».

     

    Il inflige une amende de 497 millions d’euros à Microsoft, qui bafoue la sacro-sainte concurrence , le « Financial Times » le baptise le « tsar antitrust ».

     

    En 2004, alors que la France cherche à sauver Alstom en y injectant de l’argent public, il dénonce le ministre de l’Economie de l’époque, un certain Sarkozy.

    Le Français se plaint, dans la presse :

    « Il y a des gens à Bruxelles qui veulent la mort d’Alstom ».

    Monti réplique, dans « Le Figaro » :

    Sarkozy devrait « arrêter de donner l’impression que sans lui la Commission aurait dansé sur le cadavre d’Alstom ».

    Pas rancunier, Sarko devenu président l’invitera à figurer en 2007 dans le groupe d’experts sur la croissance française.

     

    La croissance ne s’en est jamais remise.

     

    Il n’y a rien de pire qu’un Italien qui se prend au sérieux, sinon deux Italiens qui se prennent au sérieux.

    Monti et Draghi ont désormais le destin de la vieille Europe entre leurs mains.

    Peut-on faire confiance aux deux plombiers transalpins pour résoudre la crise ?

     

    Les amateurs de complots en doutent, et les autres aussi, car nos deux professeurs de vertu économique ont en commun un gros point noir sur le CV : un passage par Goldman Sachs.

    La sulfureuse banque d’affaires américaine à l’origine de la crise des subprimes est aussi celle qui, dans les années 2000, a maquillé les comptes de la Grèce pour lui permettre de dissimuler sa dette et d’adhérer à la monnaie unique.

    Les incendiaires se retrouvent aujourd’hui pompiers, ce qui est un classique en pyromanie, mais moins en économie.

    Monti se défend en expliquant qu’il n’a collaboré avec la firme américaine qu’à partir de 2005 en tant que membre du conseil de recherche sur les politiques publiques.

    Draghi, lui, a été plus impliqué, avec le titre de vice-président pour l’Europe de la banque américaine entre 2002 et 2006.

    Deux mois après sa prise de fonctions, il accède au rang très prisé d’associé, synonyme de revenus hyper juteux.

    Il a juré en juin aux députés européens, qui ont eu la politesse de le croire, qu’il n’a rien eu à voir avec les combines sur la Grèce.

    Mais à peine arrivé à Londres, en 2002, Draghi signe un article avec un Nobel - on ne se refuse rien- pour justifier les pratiques de dissimulation de créances...

    Coïncidence, Goldman Sachs a aussi largement profité de son programme de privatisation dans les années 90.

    A la grande fureur de Francesco Cossiga, ancien président de la République italienne, qui, alors que le nom de Draghi circule en 2008 pour remplacer Berlusconi, tonne :

    « Impossible. C’est un vil affairiste qui vendra l’économie italienne à quelque connaissance de son ancienne banque d’affaires comme il l’avait déjà fait lorsqu’il était directeur du Trésor ».

    Et Luca di Montezemolo, le patron de Ferrari, de confier que Draghi passait régulièrement ses vacances dans le sud de l’Italie avec Robert Rubin, ancien vice-président de Goldman Sachs dans les années 90...

    Les dirigeants européens n’ont pas voulu s’abaisser à lui refuser la BCE au nom de ses relations à Wall Street.

    Pas plus qu’ils ne se sont étonnés de ce que Luca Papademos, le nouveau Premier ministre grec, ait été gouverneur de la banque centrale hellène de 1994 à 2002 et donc ait eu forcément partie liée avec la banque américaine pour dissimuler la dette qu’il prétend aujourd’hui rembourser...

    Il ne faut pas prêter aux anciens de la Sachs plus que leur passage chez Goldman leur a rapporté.

     

    Mais rien ne garantit que les deux Mario et consorts soient aujourd’hui pour l’Europe davantage un bon placement qu’un produit toxique....

     

    Par Jean-Michel Thénard dans Le Canard enchaîné du 23/11/2011

    Transmis par Linsay

    http://www.pcfbassin.fr/


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  • Petit joyau à écouter et pour texte un bijou à lire :

    La Canaille ne résiste pas au plaisir de ce petit morceau si bien ciselé trouvé sur un blog du Monde .fr 

    http://3.bp.blogspot.com/_x3zn89yB9kE/TOMFvMScIPI/AAAAAAAAAG4/fUSJRAmFrIo/s1600/molecula_adn.jpg

    L'ADN du sarkozysme

    "WAR ROOM", LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE VUE PAR  Christian Salmon

    "Elle avait eu son heure de gloire dans les années 1980. Mais qui s'en souvient ? La chômeuse de Chicago qui avait 80 noms d'emprunt, 30 adresses, 12 cartes de Sécurité sociale, un revenu de 150 000 dollars sans compter quatre assurances-vie pour des époux décédés qui n'avaient jamais existé. Elle non plus n'avait jamais existé mais Ronald Reagan racontait partout son histoire. La " reine-assistance qui roulait en Cadillac " acquit, à force de répétition, la puissance d'un mythe politique créé pour diaboliser les bénéficiaires de l'Etat-providence.

    Depuis les années 1980, la dénonciation de la fraude sociale est un des marqueurs du discours néoconservateur. En opposant ceux qui travaillent et ceux qui touchent des allocations, les néoconservateurs désignaient des boucs émissaires au sein même de la classe ouvrière : les chômeurs, les malades, les immigrés... Un nouveau compromis social était dès lors possible entre ceux qui sont intégrés et qui font vivre le système et ceux qui en bénéficient. Reagan était un virtuose du thème, un Miles Davis de la fraude sociale.

    Nicolas Sarkozy, lui, ne prétend pas à un tel talent ; c'est un Richard Clayderman de la fraude sociale, qui adapte pour le public français les grands classiques du répertoire néoconservateur. C'est ce qu'il a fait à Bordeaux le 15 novembre dernier. Au programme ce soir-là, un discours contre les fraudeurs " qui minent les fondements mêmes de (la)République sociale ". Il n'a pas cité la " Welfare Queen " de Reagan mais c'était tout comme : " Frauder, que dis-je, voler la Sécurité sociale, c'est trahir la confiance de tous les Français et c'est porter un coup terrible à la belle idée, nécessaire, de solidarité nationale. "

     
    Mais qui sont ces funestes fraudeurs ? Les fraudeurs du fisc, responsables d'une perte que le Syndicat national unifié des impôts estime à 40 milliards d'euros par an ? M. Sarkozy n'en a pas parlé. S'agit-il alors des patrons indélicats qui ne versent pas leurs cotisations et dont la fraude est évaluée à 20 milliards d'euros par le député UMP Dominique Tian, membre du collectif la Droite populaire, auteur d'un rapport sur le sujet ? M. Sarkozy ne les a même pas évoqués. La fraude qu'il a stigmatisée avec véhémence, celle qui porte sur les prestations, représente, selon le même rapport, à peine 1 % des dépenses du régime général. Qu'à cela ne tienne ! Aux yeux du président, ce 1 % porte atteinte au modèle social " conçu par la Résistance, né avec la Libération, et qui fait aujourd'hui partie de l'identité de la Nation ".

    Attaquer la fraude sociale au nom du Conseil national de la Résistance, il fallait oser ! Mais avec Henri Guaino tout est possible, même un Sarkozy gaullien, même un Sarkozy résistant. Ce modèle social pour lequel il n'avait pas de mots assez durs lors de la campagne de 2007, M. Sarkozy s'en veut désormais le protecteur. C'est son devoir de président, a-t-il assuré devant 3 000 militants UMP éberlués de -devoir applaudir ce qu'ils avaient l'habitude de conspuer. Mais les militants ne saisissent pas toujours les subtilités sarkoziennes. Tentons une explication.

    L'idéologie du sarkozysme, son ADN, est composée, comme tout ADN, d'un double brin, un brin de Guaino et un brin de Minc. Jusque-là, ils alternaient sur la scène médiatique et dans le bureau du président ; chacun s'estimant un brin de la plus haute importance, et considérant l'autre brin comme un pur adjuvant, une survivance ou un mal nécessaire. L'un rassurait les marchés, l'autre le bon peuple. Plus on faisait du Alain Minc (rigueur, réforme, récession...), plus on voyait Henri Guaino dans les médias. Pendant que Guaino déroulait sur grand écran son grand récit national (La France, de Gaulle, le Conseil national de la Résistance), Alain Minc, en médaillon, s'adressait en langage des signes aux " marchés " sourds-muets.

    La vraie, la seule fraude est dans ce double discours. La rhétorique souverainiste y côtoie l'orthodoxie néolibérale. La crise les a mis d'accord : ce sont les " marchés " désormais qui choisissent les " souverains "."


    Par canaille le rouge


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  • elie-dayan2.jpgEn dépit de la propagande sarkoziste, l'emploi et le pouvoir d'achat restent les préoccupations majeures des travailleurs; la publication par l'INSEE des « tableaux de l'économie française » montre combien elles sont justifiées : au 31 décembre 2009 :

     

    La valeur ajoutée par le travail (V.A.B.) a baissé de 29 milliards 1,66%. Mais essentiellement due à la perte de 270.000 emplois, plus de 1% du salariat; dont les cotisations sociales ont diminué d'autant.

     

    La masse salariale globale : 1014 milliards ou 58,9% de la richesse créée et 53,1% du produit intérieur brut (PIB) ne doit sa relative stabilité qu'en apparence, en raison de l'inflation monétaire – 1,8%.

     

    Quand le capital prend la clé des champs : dans la partie internationale du document de l'INSEE, une note discrète nous apprend que les « investisseurs français » ont investi 60 milliards dans les entreprises travaillant et appartenant à l'étranger, 60,5 milliards qui s'ajoutent aux investissements acquis depuis les années précédentes pour atteindre un fabuleux trésor : 694 milliards.

    François Fillon en appelle au « patriotisme économique » il ignore ou feint d'ignorer cette manie qu'ont les nantis de fuir à l'étranger avec leur magot : en 1789 c'était à Coblentz, en 36 c'était en Allemagne, en 68 tout comme aujourd'hui c'est une attitude politique, presque un principe chez eux. 694 milliards c'est plus de la moitié de la dette française, c'est plus que la totalité des budgets sociaux français.

     

    LES MISERABLES !

     

    On commence à connaître les ficelles de la propagande Sarkoziste : faire du tapage autour du petit scandale, gonfler le petit larcin pour masquer le gros; c'est le « président » en personne qui dénonce, tonne et menace, toujours face à la caméra, son discours de Bordeaux fût un modèle du genre : annoncé comme un coup porté contre l'abus des « arrêts maladie » qui coûtent cher à la Sécurité Sociale; mais pas un mot sur les 200 millions que la Sécurité Sociale réclame aux Laboratoires Servier qui avait fait classer « médicament remboursable à 65% » un faux médicament dont l'usage a tué des centaines de malades, en vingt ans. Il est vrai que Servier est un ami cher du Président.

     

    On a pu le voir en pleine bataille pour les retraites, face à un ouvrier quinquagénaire lui reprocher de ne pas vouloir travailler deux ans de plus, alors que nous avons la perspective de vivre dix ans de plus. Comme si lui, chef de l'état, ignorait que la catégorie des ouvriers, six millions de salariés, avait une espérance de vie inférieure de 7 ans à celle des cadres supérieurs et professions libérales, et que, un ouvrier sur cinq meurt avant 60 ans ! Sous la devise EGALITE, la France cache l'inégalité devant la mort, comme la poussière sous le tapis.

     

    Notons qu'avant Sarkozy, les présidents Chirac, comme Mitterrand eux aussi ont poussé la poussière sous le tapis, non pas par inhumanité, mais tout bêtement parce que la tradition veut que le pouvoir depuis deux siècles n'intervient pas dans les affaires internes des entreprises autrement dit, la loi patronale n'est pas celle de la République.

     

    En vrai roi de l'enfumage de l'opinion, il voudrait nous faire croire que c'est le cumul de tous ces problèmes, qui constitue la « dette ». Ses « communicants » lancent cette formule canaille « nous avons mangé le retraite de nos enfants et petits-enfants ». Nous, c'est-à-dire 25 millions de salariés mais pas les milliardaires Arnaud, Mulliez, Bettencourt et autres.

     

    Tout le confirme, le règlement de ces problèmes ne trouvera pas la solution en avril-mai 2012. Sous une enveloppe verbale à peine différente, les programmes de l’un et de l’autre contiennent la menace de plans de rigueur de plus en plus lourds.

    Elie DAYAN Novembre 2011

    http://eldiablo.over-blog.org


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  • http://r21.imgfast.net/users/2112/22/72/76/avatars/129-7.jpg

    Ils ont p'être pris un parkinsonien pour tenir la veille automatique ? Par contre qu'ils évitent les alzheimeriens pour les arrêts en gares ...sinon ils vont perdre des recettes. Aussi piteux que scandaleux y compris pour ceux qui acceptent ce travail. On avait les jaunes des luttes, on a les jaunes de la retraite. 

    Le 11 décembre, les premiers trains privés de passagers seront conduits par des retraités

    L’opérateur ferroviaire privé Thello innove dans tous les domaines. Les premiers trains privés Paris-Rome et Paris-Venise ont été confiés à des retraités.


    Le 11 décembre, date du big bang des horaires à la SNCF (voir notre dossier de cette semaine), sera aussi celle des nouveautés pour le transport privé de passagers. Thello a confié à des cheminots retraités les premiers trains privés transportant des passagers entre Paris et Rome, ainsi qu’entre Paris et Venise.

    La filiale de Veolia Transdev, première entreprise se lançant dans le transport de voyageurs en concurrence avec la SNCF, casse les prix pour ses premiers trains privés entre Paris et Rome et Paris et Venise. Et les salaires… Les nouveaux salariés de Thello sont en fait des retraités que Jehan (le prénom a été modifié), contrôleur à la SNCF, a rencontré à Vallorbe, en Suisse. Ce témoignage confirme ce que l’opérateur privé n’a pas voulu aborder dans les questions qui lui ont été posées sur l’embauche des cheminots.

    « Ces conducteurs aptes à tirer les trains ont été contactés parce que Veolia n’a pas réussi à débaucher des conducteurs à la SNCF ». Les raisons ? Veolia propose des rémunérations et des droits sociaux des cheminots revus à la baisse. Et économise sur la formation des conducteurs en recrutant des retraités dont les compétences ne sont pas mises en doute. « Les conducteurs retraités sont formés à la signalisation, très complexe, notamment en Suisse », explique le contrôleur.

    Quid des effets de la pénibilité sur les cheminots retraités ? Et sur la sécurité des trains ? On attend la réponse de Thello.

    Le pouvoir et les patrons harmonisent l'environement : des conducteurs rouillés sur de vieux trains roulant sur des rails usés. Z'ont prévu les déambulateurs pour aller à la couverture des obstacles ?

    Sans autre commentaire Par canaille le rouge


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