• Tobin or not tobin...

     
     

    Le Président candidat Nicolas Sarkozy a manifestement lu les programmes du Front de Gauche « L’Humain d’abord », du PCF, d'ATTAC. Car le voilà qui non seulement parle d’une taxe sur les revenus financiers mais dit ne pas vouloir attendre « que tous les autres soient d'accord pour la mettre en œuvre ». Et de compter sur « l'émergence d'une opinion publique mondiale qui se tournera vers tous les gouvernements du monde et qui leur dira: pourquoi vous ne faites pas ce que eux ont fait ? ». Nicolas Sarkozy nous on vous dit : chiche, c'est tout de suite sinon vous êtes un menteur !

    Le lecteur averti reconnaitra là notre concept de désobéissance européenne : « La France (…) a les capacités de transformer l’Union Européenne si elle conjugue action souveraine et bataille d’opinion européenne » écrivons-nous. Seulement, depuis 2007 nous connaissons bien le bonimenteur Nicolas Sarkozy, capable de citer Jaurès pour camoufler son programme libéral.
    Là l’heure est trop grave pour de tels subterfuges.
    On lui dit « chiche, c’est tout de suite, sinon t’es un menteur »…
    Mais on tirera aussi de ce nouvel épisode de campagne que sur bien des sujets, de l’indépendance de la BCE à la taxation des revenus financiers, que la France devra tôt ou tard passer par les solutions du PCF, du Front de gauche et d'ATTAC.


    Pour être plus sérieux, dès la loi de finances pour 2012, cette taxe pourrait-être appliquée au taux maximum de 0,1%, sur l’ensemble des transactions financières. Ce serait une avancée : contrairement à tous ce que peuvent dire ses opposants, la taxe Tobin est tout à fait faisable, y compris à une échelle nationale, sans provoquer de fuite massive des capitaux.
    Nous rappelons que seul un taux suffisamment élevé peut en effet dissuader la spéculation, premier objectif de la taxe Tobin : une taxe à 0,1% sur l’ensemble des transactions financières.
    Nous rappelons aussi que selon le rapport des sénateurs Christian Cambon et Jean-Claude Peyronnet, un taux de 0,05% permettrait de dégager plus de dix milliards d'euros. A l'époque Bercy avait fait pression pour que le produit de la taxe serve à réduire le déficit budgétaire de la France. Mais cet argent est aujourd'hui indispensable pour honorer les engagements français dans le cadre des « Objectifs du millénaire pour le développement » des Nations unies. Environ 400 milliards d'euros par an sont nécessaires pour combattre la pauvreté dans le monde, le réchauffement climatique et ses conséquences. C'est ce que permettrait de dégager une taxe sur les transactions financières de 0,1% au niveau mondial.

    La Commission européenne a proposé cet été un projet de directive pour une taxe sur les transactions financières. Mais le Royaume-Uni ou d'autres pays récalcitrants risquent de faire capoter ce projet qui doit être voté à l'unanimité. M. Schäuble, ministre allemand des finances, a quant à lui annoncé que, quelles que soient les décisions au niveau du G20 ou de l'Union européenne, l’Allemagne adopterait une taxe sur les transactions financières en 2012.

    Nicolas Sarkozy, avec son légendaire volontarisme affiché, vient de s'engager publiquement dans une telle démarche: il est temps qu'au-delà des discours, il passe à l'acte et ne joue pas du pipeau comme il le fait depuis plus de quatre ans.
    Longtemps considérée comme une idée utopique, infaisable voire dangereuse, la taxe sur les transactions financières pour réduire la spéculation et financer les biens publics mondiaux est à présent presque unanimement soutenue et c'est tant mieux. Mais des discours aux actes, il y a encore du chemin à parcourir. Les citoyen-ne-s français-e-s doivent maintenir donc la pression pour que cette idée se concrétise : il est temps de désarmer la finance et de la mettre à contribution.

    Publié par LE RACO MARSEILLE


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  • 5 janvier 2012

    Alors que de nombreux journaux français ont traité a minima les dernières déclarations de Nicolas Sarkozy, la presse internationale y accorde de l’importance. En présentant ses vœux aux armées, le président français a accusé le régime syrien de répression barbare, exigé que son homologue Bachar el-Assad quitte le pouvoir, et affirmé que la communauté internationale devait prendre ses responsabilités (c’est-à-dire intervenir militairement).


     

    Cependant la presse ne manifeste ni enthousiasme, ni réprobation, face à ces déclarations martiales.


    L’autre grand thème abordé ce jour est la réunion d’urgence que le Conseil des ministres de la Ligue arabe tiendra samedi pour statuer sur la poursuite ou l’arrêt de la mission de ses observateurs.


    • Peter Harling de l’International Crisis Group explique dans La Croix que la mission des observateurs étaient de contraindre le régime à la retenue, ce qui devait permettre à la contestation pacifique de s’exprimer et faciliter une transition en douceur.

     

    De ce point de vue, elle ne donne pas satisfaction. Pourtant ce serait une erreur de la retirer car la communauté internationale n’a guère d’autres moyens d’action, la guerre étant impossible à conduire sans enflammer la région.


    • L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas, Robert Ford, assure que le rationnement du fuel est une manœuvre du gouvernement et non pas une conséquence des sanctions économiques, rapporte le Washington Times.


    • Dans le sillage du ministre israélien de la Défense, Ehud Barack, un officier supérieur anonyme prédit dans le Jérusalem Post une possible victoire rapide de l’opposition syrienne. Mais ce soutien apparent à son ministre de tutelle est l’occasion d’exprimer ses inquiétudes sur le déploiement des jihadistes d’Al Qaida en Syrie, ce qui revient à prendre position contre le renversement de Bachar el-Assad.

    • L’Orient-Le Jour rapporte l’appel du vice-président de l’Internationale socialiste, le Libanais Walid Joumblatt, aux druzes syriens pour un changement radical de régime en Syrie. Le quotidien ne relève pas que, si M. Joumblatt a longtemps exercé une influence prépondérante sur les druzes libanais, il n’a jamais eu d’autorité sur les druzes syriens qui lui ont toujours préféré le leadership du prince Talal Arslan.

    • L’Orient-Le Jour confirme que le porte-avion russe Amiral Kouznetsov, armé de nombreux avions et hélicoptères de combat, devrait mouiller prochainement au large de Tartous. Il sera accompagné de quatre autres bâtiments. Il n’échappera pas aux spécialistes que ces navires ne sont pas uniquement destinés à l’escorte et sont susceptibles de livrer du matériel.


    • Enfin, Phil Sands se demande dans The National (EAU) pourquoi les Kurdes s’impliquent si peu dans les mouvements de protestation. Il avance comme principale explication la naturalisation de 300 000 Kurdes par l’administration el-Assad dès le début des événements. Curieusement, le journaliste n’évoque pas la préférence historique des Kurdes pour les nationalistes arabes par rapport aux islamistes, ni le projet Erdogan de création d’une vaste fédération turco-kurde après le dépeçage de l’Irak et de la Syrie.

    Source : http://www.voltairenet.org/Sarkozy-annonce-aux-armees


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  • Neuf minutes de plaidoyerJadis un président de la République avait lancé que « la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille ». Empêtré qu’il est dans la défense du Triple A de la France, Nicolas Sarkozy a martelé lors de ses vœux aux Français : « Ce ne sont ni les marchés ni les agences qui feront la politique de la France ». Mais dans le même temps il a plaidé son bilan et notamment « la réforme des retraites » et toutes les mesures « visant à diminuer nos dépenses publiques qui ont permis à la France de garder la confiance de ceux qui lui prêtent leur épargne pour financer son économie ». Si ce n’est pas donner des gages aux agences de notation... ça y ressemble non ?


    En feignant de prendre ses distances avec un système financier auquel il a sacrifié les intérêts des Français, le président ne nous a pas annoncé samedi soir par quels moyens, quelles décisions politiques fracassantes il allait tenir en respect les agences de notation. En revanche il a exhorté les Français à « être courageux », « être lucides ». Et il a clairement annoncé qu’il continuerait à agir en 2012 dans la tempête. Autrement dit, il va continuer à sévir et il nous annonce encore « du sang et des larmes ». Pas de nouveau plan de rigueur, jure Nicolas Sarkozy : « le problème n’est pas celui d’un nouveau train de réduction des dépenses pour l’année qui vient. Ce qui devait être fait a été fait par le gouvernement ». Le président veut s’attaquer à quelques gros chantiers comme celui de l’emploi lors du sommet qu’il convoque le 18 janvier, mais aussi au financement de la protection sociale. A quelques mois de la fin de son mandat, le voilà qui remet en selle une future TVA sociale dans le but d’alléger encore le coût du travail.


    Mais néanmoins, qui l’aurait cru ? Nicolas Sarkozy a tenu l’une de ses promesses. Il voulait être le « président du pouvoir d’achat » et cinq ans plus tard, il permet à chacun d’entre nous de pouvoir payer l’ISF à compter de ce 1er janvier. Avec l’impôt sur le Fanta, la taxe sur les sodas, ce gouvernement à bout de souffle touche vraiment le fond, racle les fonds de tiroirs pour faire en sorte que salariés et ménages paient l’essentiel de la réduction des déficits. On n’est pas encore revenus aux impôts sur les portes et fenêtres, mais ça commence à y ressembler. Dans les temps anciens le roi prélevait la gabelle sur le sel... Nicolas Sarkozy veut surtaxer les édulcorants. Et si en plus on nous explique que c’est faire œuvre de santé publique comme chaque fois qu’augmente le paquet de cigarettes, alors chapeau bas.

    http://www.ugict.cgt.fr/


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  • Hausse du , menace de , perte possible du triple A : aurait sans doute rêvé d’un contexte économique et social plus favorable au moment de prononcer ses derniers vœux du quinquennat, ce soir à 20 heures à la télévision, sans doute devant plus de 10 millions de Français. Peut-être les derniers tout court, d’ailleurs.

    Car à quatre mois de l’élection présidentielle, c’est son challengeur socialiste, François Hollande, qui fait toujours largement la course en tête dans les sondages.

    Voeux de N. Sarkozy aux Français pour l'année 2012 par elysee

    Un exercice d'équilibriste. Nicolas Sarkozy n'a pas pu nier la crise économique, lors de ses voeux extrêmement attendus, les derniers de son quinquennat. Loin des discours optimistes martelés il y a encore quelques mois, il a assuré que l'heure était grave.

     «L'histoire des décennies à venir s'écrit maintenant», a-t-il lancé solennellement. Mais si la «crise inouie» n'est pas terminée, à quelques mois de la présidentielle, le de la République se verrait bien endosser le costume du capitaine, seul capable de sortir le pays de cette tempête économique. «Un devoir auquel je ne me déroberai pas», nécessaire selon lui dans la plus grave que le monde ait traversée «depuis la deuxième guerre mondiale ».

    «Des décisions importantes, des enjeux cruciaux». Sur un ton grave, le Président de la République l'a assuré, les Français doivent s'attendre à vivre de nouveaux mois difficiles en 2012. Des «décisions importantes» seront prises dès le début de l'année. Des mesures indispensables devant «les circonstances exceptionnelles» des chiffres du chômage, mais aussi parce que «les Français souffrent». «Avec le Premier ministre, nous réunirons le 18 janvier prochain les représentants des forces économiques et sociales de notre pays. J'écouterai les propositions de chacun et, avant la fin du mois de janvier, nous prendrons et nous assumerons des décisions importantes, car les enjeux sont cruciaux», a-t-il déclaré. En évoquant du bout des lèvres seulement l'élection présidentielle à venir, le Président n'a livré aucun indice sur son éventuelle candidature. «Le moment venu, vous ferez votre choix. Mais je dois continuer à agir», a-t-il déclaré. Sa position reste la même et il veut reporter le plus tard possible le moment où il quittera le costume de chef d'Etat pour celui de candidat officiellement déclaré. 

    «Il y a des raisons d'espérer, la France a tenu, elle a résisté». Nicolas Sarkozy ne veut pas pour autant exclure tout espoir. «Il y a des raisons d'espérer, la France a tenu, elle a résisté», a assuré le chef de l'Etat. Pour sortir de la crise, il a notamment plaidé pour la formation des chômeurs, assurant qu'il voulait coûte que coûte préserver l'emploi en France. «Ceux qui ont perdu leur emploi doivent être l'objet de toute notre attention», a-t-il juré. Il a également explicité ses priorités : le financement de la protection sociale et les dérèglements de la finance. Il a par contre exclu, comme avant lui des membres du gouvernement, tout nouveau plan de rigueur. «L'année 2012 sera celle de tous les risques, mais aussi celle de toutes les possibilités».

    Des voeux particulièrement attendus. Ces voeux présidentiels étaient particulièrement attendus, en pleine campagne électorale, alors que Nicolas Sarkozy n'est toujours pas officiellement candidat à sa réélection. L'allocution, d'une durée de 10 minutes, a été enregistrée une petite demi-heure avant sa diffusion à 20 heures pile, sur les principales chaînes de télévision française. Quelques heures auparavant, son principal adversaire, le candidat socialiste François Hollande, s'est exprimé sur une vidéo postée sur son site, ainsi que par un message téléphonique.

    Benoit Hamon (PS) : «Jamais un président n'aura autant maltraité les Français». Le porte-parole du PS s'est montré, sans surprise très sévère envers Nicolas Sarkozy, estimant «que jamais un président de la République ne (les) aura autant maltraités pour protéger une minorité d'entre eux». Selon lui, depuis le début de son mandat, le Président de la République est responsable de la dégradation de la situation économique en France. «Depuis cinq ans que Nicolas Sarkozy nous adresse ses voeux comme président de la République, il y a un million de chômeurs de plus inscrits à Pôle emploi et 75 milliards d'euros de cadeaux fiscaux ont été distribués aux plus riches». «La crise financière est provoquée par des marchés irresponsables (...) Ces marchés ont toujours faim, et pour les rassasier, Nicolas Sarkozy leur a donné votre retraite», a-t-il lancé. Il leur a aussi «donné votre santé», «70 000 postes de professeurs»,«13 000 postes de gendarmes et de policiers», a encore dénoncé Benoit Hamon.

    Jean-Luc Mélenchon (FDG) : «Réciter des poncifs ne fait pas un message». Le candidat du Front de Gauche n'a pas mâché ses mots contre le Président de la République. «Pourquoi ne s'est-il pas contenté de nous dire adieu ?, s'interroge-t-il. Nos meilleurs voeux auraient été exaucés dès le premier jour de l'année. Mais il a bavardé et il nous a dit : à bientôt. Tout reste à faire donc. La réponse à ces voeux sera dans les urnes»

    Pierre Laurent (PCF): «Nicolas Sarkozy continue de masquer sa responsabilité». «Nicolas Sarkozy continue de masquer sa responsabilité dans la crise dont il reconnaît aujourd'hui qu'elle va se poursuivre, explique le secrétaire national du PCF. La vérité, c'est que le chef de l'Etat tente de mettre son échec sur le dos de la crise (...) A l'entendre, ce ne sont ni les agences ni les marchés qui dictent sa politique alors que l'année 2011 a été rythmée par les pressions de ces marchés auxquels Nicolas Sarkozy a cherché à répondre en permanence (...) 2012 doit être l'année ou tout doit être fait pour se débarrasser de Nicolas Sarkozy et de sa politique»

    http://www.leparisien.fr/


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  • La responsabilité des créditeurs

    L’état d’esprit d’après guerre, où tout était possible, cet élan primitif associé au parti communiste s’est complètement évaporé. Les financiers ont causé les guerres et préparent la suivante.La seconde guerre mondiale ne fut guère qu’une résultante économique, un produit financier, une conséquence d’un hyper capitalisme non régulé.

    La crise économique de 1929 fut la conséquence de la montée des populismes se nourrissant de la misère. Depuis la libération totale des échanges inaugurée par Margaret Thatcher et Georges Bush 1er, le système fonctionne sans régulation et provoque l’émergence d’une fracture très nette entre les hyper-riches et le reste du monde. Des oligarchies politico-financières se sont formées.

    Les véritables responsables de la dette sont ceux qui prêtent et non pas ceux qui empruntent. Le crédit, c’est l’achat d’un délai si bien que le temps est devenu aussi une marchandise. Il ne faut pas culpabiliser les emprunteurs, bien au contraire, on leur a toujours expliqué que l’endettement était chose normale du monde moderne. On leur a expliqué à coups de marteaux publicitaires, chacune de nos minutes télévisuelles étant polluées par de la réclame pour les crédits faciles dont on ne lit jamais intégralité des contrats.

    Le citoyen ordinaire finit alors par croire qu’il vit dans un monde magique où l’argent pousse sur les arbres. Le prêteur ne fait que placer son excédent de profit. Par rapport aux états, c’est une rente sécurisée et par rapport aux particuliers, c’est une tactique afin de rendre le travailleur complètement dépendant de son activité. Le crédit à rembourser, le recul de l’âge de la retraite et l’augmentation du nombre d’années de cotisation font du travailleur moderne, un nouvel esclave, qui ne porte plus ce nom mais qui devra pousser des wagonnets dans la mine jusqu’à que mort s’ensuive.

    Par Parti Communiste Français section Eu le Tréport

     

     


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    Rouge Midi 13

     


    Une autre façon d’écrire que le capitalisme international se développe en cassant les nations et tous les étages du pouvoir populaire.


     

    Mais au fond, dites-moi : cette mondialisation, vous ne lui trouvez pas un petit air de déjà vécu, dans l’Histoire de l’humanité ?

     

    Nous sommes maintenant au seuil d’un nouveau système féodal : à l’heure actuelle, les dirigeants des grandes entreprises sont tout aussi puissants que l’étaient les ducs et les marquis de naguère, qui n’avaient que faire des décisions du Roi, dont ils finissaient par oublier l’existence. La féodalité était un système fondé non sur la citoyenneté nationale, mais sur des loyautés et des relations entre individus ; le pouvoir n’y appartenait pas à l’Etat, mais à ceux qui possédaient des biens et des terres, et toute allégeance va toujours à celui qui détient le pouvoir.

     

    Les multinationales bâtissent des filiales en différents endroits de la planète ; ces filiales, ainsi que les entreprises qu’elles achètent, ou celles avec lesquelles elles fusionnent, ne sont inféodées ni à leurs pays, ni au pays où la multinationale a son siège, mais à la multinationale elle-même.

     

    Cette multinationale récompense la loyauté et punit la félonie. Quand il le faut, elle peut protéger ses vassaux les plus importants contre les lois de l’Etat, tout comme, dans le temps, les barons protégeaient leurs grands feudataires contre les commandements de l’Eglise catholique. Les travailleurs sont attachés à la multinationale par la participation aux bénéfices, son système de retraites, et la mutuelle et l’assurance-santé qu’elle leur offre ; l’exemple japonais montre bien que la loyauté des salariés va en priorité à leur employeur plutôt qu’à leur citoyenneté ou à leur syndicat.

     

    Les gouvernements nationaux ne disparaissent pas formellement, pas plus que les familles royales britannique, hollandaise ou suédoise n’ont disparu, mais ils deviennent des objets d’apparat de plus en plus insignifiants : on verra de plus en plus des acteurs jouer les rôles d’hommes politiques et de chefs d’Etat, alors que les vraies décisions seront prises ailleurs.

     

    Les multinationales sont dans la situation du pilleur de banques du temps du Far-West : il lui suffisait de galoper tout droit et très vite pour être tranquille, parce que le shérif et sa troupe ne pouvaient pas franchir les frontières de sa zone de juridiction ; elles font la guerre, elles prélèvent les impôts sous forme d’intérêts, elles protègent leurs travailleurs-citoyens à l’intérieur de leurs zones de propriété, et elles distribuent le pouvoir comme bon leur semble.

    Voici revenu le temps de la féodalité.

     

    Par Elie Arié blogueur associé de Marianne 2 le 26/12/ 2011

    Transmis par Linsay

    http://www.rougemidi.org


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  • Le monde politique est impuissant, otage de la dictature des marchés financiers.

    Vers la fin de la société ?


    Actua 123

    Yann FIEVET

    Nous acceptons difficilement de regarder la réalité en face. Nous préférons souvent nous persuader, sans en être totalement convaincus, que tout ce à quoi nous avons été attachés dans le passé est toujours présent et le sera encore demain. Ainsi, nous croyons que ce que nous nommons communément société existe encore.


    Bien sûr, nous entendons dire que nous sommes gouverné désormais par une oligarchie, que l’Etat partout se désengage de ses missions traditionnelles, que les citoyens ne sont pas consultés à propos des affaires sérieuses de la Cité. Mais, sous ces arguments pertinents nous espérons pouvoir encore distinguer une société attendant son heure pour redevenir pleinement elle-même. Affirmons-le enfin : cet espoir n’est plus de mise. La société est en voie de disparition. Le principal agent de cette disparition est l’abandon de l’intérêt général au profit de la satisfaction d’intérêts particuliers à la puissance chaque jour renforcé.


    Lutter contre la disparition de la société devrait être la seule préoccupation de la prochaine élection présidentielle.


    La société est un corps éminemment complexe se dotant, tout au long d’une histoire mouvementée, d’organes de gouvernement et de régulation normalement chargés de renforcer la cohésion sociale. L’idée de société s’oppose donc à celle de la simple addition d’individus occupés à la seule recherche de satisfaction de leur intérêt personnel ou de celui de leurs proches. Les sociétés dignes de cette définition – qu’il est erroné de croire trop ambitieuse – sont celles qui réussissent à développer le « vivre ensemble », ce concept si facilement méprisé par les chantres de l’autorégulation sociale. Pour satisfaire une telle exigence encore faut-il que la société soit capable de faire vivre un principe fondamental : l’intérêt général. C’est à l’Etat de le définir et de le faire accepter par le corps social dans son entier. Deux conditions au moins sont nécessaires à cela : que l’Etat dispose de toute sa légitimité auprès du corps social et que celui-ci ait gardé en lui la volonté de solidarité envers les plus démunis. Le moins que l’on puisse dire est que ces deux conditions ne sont plus remplies en France aujourd’hui.


    Ce que l’on pouvait nommer hier, avec une certaine fierté, « le modèle social français » est désormais attaqué de toutes parts. Construit pour l’essentiel au sortir de la Seconde Guerre mondiale, il reposait sur des politiques publiques se donnant les moyens de leur ambition. C’était avant l’avènement du néolibéralisme, avant que la plupart des hommes politiques ne décident que le Marché devait s’emparer progressivement de bon nombre des anciennes prérogatives de l’Etat, pour une meilleure efficacité économique et financière comme ils s’en disent convaincus. Au bout de trente années de ce glissement – longtemps sournois, maintenant débridé- le monde politique est devenu impuissant, otage qu’il est de la dictature des marchés financiers. Nous rendons-nous réellement compte de la folie qui tourmente notre société : les agences de notation nord-américaines évaluent désormais jusqu’aux performances financières de la Sécurité Sociale et de la plupart de ce qu’il nous reste de services publics ! Retirer à notre système de protection sociale son « triple A » relèverait de la triple C. Et triplera la misère !


    De « providentiel » l’Etat est devenu répressif et destructeur. On ne pousse pas dans l’insécurité sociale les moins armés pour affronter « la compétition de tous contre tous » sans faire naître des risques de délits intrinsèquement liés à cette insécurité, lien que l’on fait mine d’ignorer. On réprimera de plus en plus durement ces délits « socialement déclenchés » d’autant plus facilement que l’on en dissimule la cause et qu’il faut bien tenir en respect tous ceux que l’on suspecte de pouvoir passer à l’acte un jour prochain. L’Etat social fait place petit à petit à l’Etat pénal. Pour donner libre cours à sa nouvelle « vocation destructrice » l’Etat s’est doté d’une machine de guerre nommée RGPP. Cette Révision générale des politiques publiques est en réalité un rabougrissement généralisé des prérogatives publiques. La volonté affichée d’évaluer les politiques publiques pour les rendre plus efficaces est une mascarade, n’est qu’une opération de communication pour citoyens non avertis. L’impact social de ces politiques n’est plus mesuré depuis longtemps. Le bilan n’est pas fait des nombreuses réformes successives engagées dans les divers domaines d’intervention de l’Etat. Des cabinets d’audit privés évaluent financièrement – avec les critères que l’on imagine - chaque mission pour les décréter trop coûteuses le plus souvent. On confie ensuite ces missions à des agences de droit privée, telle l’Agence du médicament, chargées de « réguler » grâce à leurs experts inféodés aux firmes privés, le domaine qui leur a été concédé. Il existe aujourd’hui en France près de 650 agences de ce type. Le scandale du Médiator devrait pourtant inciter à une remise en cause de cette façon qu’a la puissance publique d’abdiquer de ses missions d’intérêt général.


    Partout on casse ce que la société avait patiemment bâti pour atténuer ou compenser les effets pervers du fonctionnement de l’économie. Une idéologie mortifère est à l’œuvre où les victimes de la sauvagerie du système économico-financier deviennent coupables. Coupables d’être trop coûteux pour la collectivité que l’on ne se donne plus la peine de définir autrement qu’en termes strictement budgétaires. Les pauvres et les chômeurs sont dénoncés comme les premiers responsables de leur pauvreté et de leur chômage. L’Etat et la société telle qu’elle devient n’aiment plus les fonctionnaires. Grâce à la loi « mobilité » on va enfin « dégraisser le mammouth » : le licenciement des fonctionnaires sans motif est désormais possible. Demain le fonctionnaire ne sera plus attaché à un corps et pourra être déplacé au gré de l’évolution capricieuse des besoins définis budgétairement. Ainsi, les enseignants ne resteront pas nécessairement enseignants. Bientôt ils ne seront plus évalués sur leurs qualités pédagogiques mais sur leur capacité à entrer dans un cadre de compétences définies en dehors de la nécessité absolue de dispenser dans les meilleures conditions possibles leurs connaissances acquises au cours d’un long parcours.

     

    N’est-il pas temps de sortir de cette spirale infernale par laquelle sont broyées des vies et des volontés. La Droite ne le fera évidemment pas. La Gauche « de gouvernement » ne semble pas s’apprêter à le faire. Sombre perspective !


    Yann Fiévet

    URL de cet article 15442 
    http://www.legrandsoir.info/vers-la-fin-de-la-societe.html


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  • L'euro au service exclusif du capital

    Même ses plus chauds partisans ne fêtent pas son dixième anniversaire. C'est dire combien ils ont peur qu'un simple feu de bengale, en l'honneur de la monnaie unique, risque d'embraser des brandons de colère.

         En effet, quel peuple européen saute de joie dans son pays asphyxié par la régression sociale, la dictature de l'austérité et la mal-vie quotidienne? Mercredi, la BCE a prêté 489 milliards d'euros à 1% d'intérêt à 523 sociétés bancaires européennes, sans que le moindre centime n'aille dans les investissements créateurs d'emplois. La crise ne touche pas le marché, mais renforce la spéculation et la consommation à crédits.

         Dès lors, dans ce désastre social et humain, les plus exposés brutalement souhaitent quitter la zone euro. 65% d'ouvriers et 52% d'employés, dit un dernier sondage. Mais, seulement 1/3 des Français sont favorables à cette idée, proclament les adeptes de l'euro, qu'ils soient pour un euro capitaliste ou du bord d'une monnaie unique sociale. Comme si, pour ces derniers, le fric, au lieu de la reconnaissance du travail, avait concouru, un jour, à l'émancipation du genre humain!

         Alors, les états-majors politiques, à des années-lumières de la souffrance des citoyens d'en bas, poursuivent leur train-train. "Nous avons raison, un point c'est tout", claironnent-ils. Ce qui désespèrent toujours plus les catégories socio-professionnelles les plus défavorisées dans notre vieille société malade. En conséquence, pourquoi une partie de ceux que l'on n'entend plus, ne se reporterait-elle pas vers la peste brune rajeunie en jupe et talons hauts?

         6 Français sur 10 s'intéressent à la politique, selon le sondage de décembre de La Croix effectué par OpinionWay. Mais pour autant, les sondés ne se déterminent pas pour une politique la plus à gauche qui soit: Sarkozy 20%, Le Pen 16%, Bayrou 15%, soit 51% en additionnant l'ensemble de la droite et de son extrême; Hollande 24%, Joly 7%, soit 31% pour les réformistes; Mélenchon 9%  et à sa gauche un total de 3%. Anne Maxel, sociologue et directrice de recherche au CNRS, enfonce le clou: elle explique que les jeunes ouvriers et les plus précaires, électeurs de Sarkozy en 2007, s'apprêtent à voter massivement pour la fille de son père.

     

         Pendant ce temps, on discourt comme faire de la BCE un instrument démocratique au coeur de l'Europe capitaliste. On s'attarde à échafauder une Europe fédérale quand les peuples souverains n'ont plus jamais la parole sous les diktats de Bruxelles, de Berlin et du FMI. Pendant ce temps, la bulle des scandales politico-financiers explose à la face des damnés de la terre et des forçats de la faim. Pendant ce temps, les couches populaires, notamment la classe ouvrière qui existe toujours, se désespèrent de tout.

         Alors vive un euro des marchés ou un euro populaire?

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • euro collapseLe Noël de l'Union européenne du Capital

     

    Article initial de Jorge Cadima, du département international du PC Portugais (PCP), pour Avante, organe du PCP

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    La Banque centrale européenne a offert un cadeau de Noël à ses collègues banquiers : l'offre illimitée de crédit aux banques pendant trois ans, avec des taux d'intérêt de 1%. La banque peut prêter cet argent – avec des taux d'intérêt bien plus élevés – aux gouvernements, se remplissant les poches aux dépens du contribuable. La reprise de ces transactions scandaleuses s'accompagne de nouveaux cadeaux : réduction des réserves obligatoires (que la banque doit conserver en sa possession) et assouplissement des garanties bancaires auprès de la BCE ; la banque peut se débarrasser auprès de la BCE de tous les « emprunts toxiques » sans aucune valeur. En un seul jour, plus de 500 banques ont amassé près de 500 milliards d'euros. Un économiste cité par le Telegraph déclare que le montant emprunté « est équivalent à près d'1,5 fois les titres de la dette que l'Espagne et l'Italie devront émettre en 2012 ». Pour les États, l'argent ne s'obtient qu'à des taux usuraires, au prix du sang, de la sueur et des larmes. Pour les banques, l'argent comme le champagne coule à flots. Comme il fallait s'y attendre, les bourses et les marchés « à risque » ont connu une journée d'« euphorie ».

     

    Si le Noël de l'UE pour les banquiers est un jackpot, pour les peuples, il a un goût bien plus amer. Les portugais le savent bien. Et la Commission européenne aussi : selon le Financial Times, « une nouvelle étude commanditée par la Commission européenne (…) affirme que les mesures d'austérité mises en œuvre au Portugal en 2010 ont été 'clairement régressives', de telle sorte que les familles les plus pauvres ont vu leurs revenus diminuer plus fortement, en proportion, que ceux des ménages les plus aisés ». Un graphique qui accompagne la nouvelle indique que dans les familles les plus pauvres avec des enfants, la perte a été de l'ordre de 9%. Mais ils en veulent encore plus. Des grecs martyrisés, ils exigent des dizaines de milliers de suppressions d'emploi dans le secteur public, de nouvelles baisses de salaires et des privatisations. En Irlande – où les salaires des fonctionnaires ont été diminués en moyenne de 14% – il y aura de nouvelles « coupes budgétaires de 3,8 milliards d'euros – de nouvelles restructurations dans le secteur public, des coupes dans les allocations familiales, des frais de scolarité bien plus élevés, et une augmentation de la TVA pour atteindre la barre des 23% ». La chancelière Merkel a salué l'Irlande comme un « magnifique exemple » à suivre pour sortir de la crise. Mais les chiffres les plus récentes indiquent une contraction de 1,9% du PIB au 3ème trimestre (12,5% depuis le début de la crise) et un chômage qui pointe à 14,3%.

     

    Ceux qui croient dans la propagande de l'UE n'arrivent pas à concevoir comment on peut s'entêter dans des politiques aussi désastreuses. C'est simple. Il y a des gens qui réalisent leurs profits sur le dos de la misère des peuples. La lutte des classes, loin d'être une chose du passé, n'a jamais été aussi intense sur le sol européendepuis l'époque du fascisme et du nazisme. Mais il y a autre chose : les classes dominantes se révèlent incapables de contrôler leur crise. Éclairant, le spectacle des attaques mutuelles entre anglais et français après l'échec du Sommet européen (vice-éditeur du Daily Telegraph, Jeremy Warner, a publié un postdont le titre était « le seul problème avec la France, c'est qu'elle est pleine de français »). Devant le désastre annoncé, tout le monde se défausse de ses responsabilités. Le « père de l'Europe » Jacques Delors dit désormais que « l'euro était condamné dès le début ». Même le chef d'Etat major des États-Unis, le général Dempsey, déclare que la « zone euro est en grand danger » et que les États-Unis sont « très préoccupés (…) de la possibilité d'émeutes dans les rues et de désintégration de l'Union ». Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé a tenté d'apaiser les relations franco-anglaises, en soulignant les convergences dans « le traitement de la crise en Libye, en Iran et en Syrie », en annonçant un sommet militaire bi-latéral, en rapelant les avancées dans la « création d'un drone commun »et d'un « programme commun de simulation d'armes nucléaires », domaine touchant au « cœur du cœur de la souveraineté nationale ». Cette même souveraineté nationale que le président de l'UE, Van Rompuy, déclare qu'il « faudra sacrifier pour retrouver une nouvelle zone euro crédible ». Vous y voyez une contradiction ? Pas le moins du monde. Ce qu'il faut, c'est avoir les bonnes lunettes pour voir la réalité de l'Union européenne du grand capital.


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  • afficheLa fin de l' « Europe sociale »

     

    Article de CMK pour Socialist voice, organe du PC Irlandais

    Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Cela fait des années que le bon sens, au sein du mouvement syndical Européen dominant et des partis sociaux-démocrates, est de dire que nous mettons le cap vers une « Europe sociale », une Europe qui donnera du travail à tout le monde et offrira la sécurité aux travailleurs, aux chômeurs et à tous ceux qui, pour une raison ou une autre, ne pourraient travailler, aux jeunes qui rentrent dans la vie active, aux mères qui ont peu d'expérience dans le monde du travail hors du foyer, et aux retraités.

     

    Tant que l'Europe de l'ouest capitaliste a dû rivaliser avec le modèle social et économique de l'Union soviétique et de ses alliés pour remporter l'adhésion des travailleurs, la droite ne trouvait rien à y redire.

     

    Fondée en 1973, la Confédération européenne des syndicats (CES) fut le produit d'une prise de conscience que le mouvement syndical devait coordonner ses forces pour jouer un rôle à l'échelon supra-national.

     

    La position politique de la CES apparaît crûment dans son slogan « Plus d'Europe, une Europe sociale ». Sa principale activité consiste à parlementer avec les institutions de l'UE et les associations patronales européennes, à la fois dans le Comité économique et social de l'UE et ailleurs.

     

    Il s'agit d'un modèle corporatiste, reposant sur l'idée d'intérêts communs entre travail et capital, au lieu d'une lutte entre classes – un modèle qui plonge ses racines dans les idéologies d'Etat conservatrice-Catholique et celle du fascisme Italien.

     

    Le mouvement syndical n'est pas le seul à s'accrocher à une conception erronée d'une Union européenne progressiste. Dans de nombreuses organisations est enracinée la conviction que livrer encore de nouvelles compétences nationales entre les mains de l'UE serait en soi synonyme de meilleure gestion. Tous ont foi dans les belles promesses du projet européen (CEE/UE), bien qu'elles n'aient eu aucune concrétisation.

     

    L'Union européenne pointe son nez partout, mais c'est loin d'être une garantie que les choses s'amélioreront. Pour ce qui est des politiques sociales, c'est doublement le cas.

     

    Dans le cadre des rapports de force actuels, il serait illusoire d'attendre de l'harmonisation des législations régissant les allocations sociales, les retraites, un salaire minimum, les horaires de travail ou la situation des personnes incapacitées, par la maladie ou l'invalidité de travail, un nivellement par le haut, un alignement sur les conditions du meilleur Etat-membre.

     

    En réalité, la tendance n'est pas à la réalisation d'une « Europe sociale » mais elle va tout à fait dans la direction opposée, ce qui est d'autant plus le cas aujourd'hui que le modèle économique et social de l'Union soviétique et de ses alliés n'est plus là pour opposer une alternative.

     

    L'UE est à l'origine de toute une série de documents réaffirmant des droits qui devraient aller de soi, c'est-à-dire :

     

    • égalité salariale entre hommes et femmes;

    • absence de discrimination raciale à l'emploi;

    • chacun devrait avoir une forme ou une autre de retraite ;

    • les syndicats doivent être légaux, et leur rôle en tant que partenaire dans les négociations doivent être respectés ;

     

    Ce genre de textes, toutefois, ne vont jamais bien plus loin que la limite du tolérable.

     

    La crise actuelle de l'euro a accéléré un mouvement flagrant d'abandon des prétentions à la construction d'une « Europe sociale ». Le priorités sociales de l'UE comprennent désormais la baisse du coût du travail, la diminution du nombre de personnes qui dont droit aux allocations-chômage, et une baisse du nombre de retraités.

     

    Les patrons ne veulent pas payer leur part de cotisations pour la Sécurité sociale, tout comme ils ne veulent pas que ces coûts soient pris en charge par l’État, car cela voudrait dire que les impôts ne pourraient être revus à la baisse. Par ailleurs, ils veulent voir un marché du travail plus flexible, où il serait plus facile de virer les gens et où les travailleurs auraient moins de droits alors que leurs emplois seraient précaires.

     

    Quelque soit le dénouement de la crise actuelle de la zone euro, l'UE est désormais bien engagée sur une voie néo-libérale. Cela signifie que la libre-concurrence règne, tandis que les législations nationales protégeant le travail et l'environnement peuvent être remises en cause par les directives européennes.

     

    Le rôle d'organisations comme « la Table ronde européenne des industriels » dans l'élaboration de la politique de l'UE n'a jamais été totalement révélé au grand jour. Cette organisation a mené campagne pour l'introduction de l'euro. L'Europe du capital existe depuis bien longtemps, mais il n'y a jamais eu d'Europe sociale.

     

    Et il se n'agit pas seulement d'un petit complot fomenté par des forces politiques de droite. Si on remonte en mars 2000, un sommet des chefs de gouvernement avait été réuni à Lisbonne pour discuter des mesures qui pourraient être adoptées pour répondre à la revendication des syndicats d'une « Europe sociale ».

     

    Cependant, les conclusions des premiers-ministres majoritairement sociaux-démocrates, pour dix d'entre eux, furent loin d'aller dans le sens de la semaine de 35 heures, de la réduction des inégalités de revenu, avec sécurité sociale, salaire minimum, développement des allocations sociales, création d'emplois dans les services publics ou rabaissement de l'âge de départ à la retraite. Au contraire, ils ont lancé un appel à des privatisations massives avec désengagement de l'Etat de ses fonctions sociales, ainsi qu'à la stimulation de la croissance économique par une baisse des impôts et une coupe dans les dépenses collectives.

     

    Cette lutte pour la « compétitivité » à laquelle ils ont alors adhéré devait être financée par des coupes dans les services publics et se poursuivre par le bradage de ce qui restait d'entreprises publiques.

     

    La privatisation généralisée fut mise à l'ordre du jour. Un objectif fondamental qui se trouvait derrière cette privatisation fut de casser la force des syndicats et de pousser vers le bas les salaires en transformant chaque emploi en emploi précaire.

     

    Si on les pousse un peu, les partisans de l' « Europe sociale » persisteraient à dire qu'elle ne peut advenir uniquement si on sauve l'euro. Et pour sauver l'euro, il faut baisser les salaires, les impôts, et remettre en cause les droits des travailleurs et de l'environnement. Ce type de croissance contribue moins à trouver une solution que ne le ferait une répartition plus égale des richesses que nous avons déjà.

     

    Devons-nous en être surpris ? Jetons un coup d'oeil à certains des leaders de cette nouvelle « Europe sociale ».

     

    Le nouveau président de la Banque centrale européenne (BCE) est Mario Draghi. Draghi a été vice-président et directeur général de Goldman Sachs International et membre du comité directeur de Goldman Sachs. Il a été également un directeur exécutif italien de la Banque mondiale, gouverneur de la Banque d'Italie membre du comité directeur de la BCE, membre du Conseil d'administration de la Banque des réglements internationaux, membre du Conseil d'administration de la Banque internationale pour la reconstruction et le développemen et de la Banque asiatique de développement, et président du Bureau de stabilité financière.

     

    Le nouveau premier ministre Italien, Mario Monti – qui a été nommé, et non élu – était un membre du Bureau des conseillers internationaux de Goldman Sachs. Il a été nommé à la Commission européenne, un des organes de gouvernement de l'UE. Monti est président européen de la Commission trilatérale, une organisation Américaine chargée de défendre l'hégémonie américaine dans le monde. Il est membre du groupe Bilderberg et membre fondateur du groupe Spinelli, une organisation créée en septembre 2010 pour faciliter l'intégration dans l'UE.

     

    Tout comme un banquier non-élu a été installé comme premier ministre en Italie, un banquier non-élu vient d'être installé comme premier ministre en Grèce. Le nouveau premier ministre nommé en Grèce, Loukas Papademos,était gouverneur de la Banque de Grèce. De 2002 à 2010, il a été vice-président de la BCE. Lui aussi est membre de la Commission trilatérale Américaine.

     

    Le mythe de l' « Europe sociale » a fourni un slogan utile aux Euro-fanatiques de toute l'Europe. Maintenant que l'UE apparaît pour ce qu'elle est, alors qu'elle impose une forme d'asservissement économique à de larges pans de la population, il a été démasqué comme le mensonge qu'il n'a jamais cessé d'être.


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  • Après le scandale du Médiator autour des laboratoires Servier, voici celui des implants mammaires défectueux et cancérigènes fabriqués par la société PIP. Mais "l'escroquerie est une démarche capitaliste", a assumé pleinement Me Yves Haddad, l'avocat de PIP, hier sur les antennes de France Info. Et l'avocat de plaider froidement: "Le problème est un problème de prix de revient et de coût, donc de bénéfice. (...) Le reste, c'est de la philosophie. Ce n'est pas bien (...) mais c'est comme ça". Effectivement, le silicone incriminé coûtait 10 fois moins cher, ce qui entraînait une économie de 1 million d'euros par an pour PIP. Business is business.

     

         Les implants mammaires existent depuis 50 ans. Aujourd'hui, entre 5 et 10 millions de femmes en sont porteuses dans le monde, dont environ un quart aux USA. Les prothèses en silicone sont privilégiées par les patientes en raison de leur ressemblance visuelle et sensorielle avec de vrais seins.

         Pour autant, les doutes à leur égard ne datent pas de l'affaire PIP. En 1992, l'Agence américaine du médicament (FDA) avait demandé le retrait des implants en silicone tant que leur non-dangerosité ne serait pas complètement prouvée. La Société britannique d'information sur les implants signalait que les prothèses ne dureraient pas toute une vie sans risque: "entre 10 et 15 ans pour celles implantées dans les années 1960 et 1970, 20 à 25 ans pour les autres". Cette année, la FDA a averti que la plupart des porteuses d'implants au silicone devaient se faire opérer dans les 10 ans après leur opération, suite à une fuite ou une rupture de la prothèse. En 2000, la même FDA avait adressé une mise en garde à la société française PIP sur la mauvaise qualité de ses implants fabriqués à l'aide de sérum physiologique. Ce que l'avocat de PIP a assumé en public, hier, sur France Info.

     

         L'agence française Afssaps vient de déclarer, ce mardi, n'avoir trouvé aucune trace d'un quelconque avertissement de la part de la FDA; elle rajoute, imperturbable, "qu'elle n'avait pas à être obligatoirement mise au courant pour des problèmes qui n'étaient pas de type sanitaire à cette époque". Comme si une opération chirurgicale et des prothèses employées au cours de celle-ci ne concernaient pas la santé publique! Silence et bouche cousue donc du côté de l'Afssaps. En effet, bien avant 2010 et le dépôt d'une plainte, dixit toujours l'avocat de PIP, la société monnaye le silence de "femmes mécontentes": 1 500 euros et une opération chirurgicale gratuite pour la pose d'une nouvelle prothèse.

         Et les chirurgiens dans ce triste marché? Et la société allemande Tüv qui a certifié la qualité des prothèses fabriquées par PIP?  La Cour d'appel d'Aix-en-Provence, en 2008, avait déjà ciblé la responsabilité d'un chirurgien à ce sujet. Mais silence et bouche cousue, toujours et encore.

         Aujourd'hui, la société PIP est accusée d'avoir commercialisé des implants défectueux (avec de forts soupçons de cancérogénicité) portées par des centaines de milliers de femmes dans le monde, dont 30 000 en France. La société PIP est mise en liquidation judiciaire en 2010. Jean-Claude Mas, son pdg, a été entendu plusieurs fois par la police. Son dernier interrogatoire date du 13 octobre 2011. Mais il a été libéré sans contrôle judiciaire et sans être mis en examen, alors que le parquet de Marseille avait ouvert une enquête préliminaire pour "tromperie sur les qualités substantielles du produit, publicité mensongère et mise en danger de la vie d'autrui". Depuis, à cette heure, il est introuvable. Surprenant, non?

         Non, l'escroquerie fait partie intégrante du capitalisme, a dit haut et clair son avocat, Me Yves Haddad. 

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Sur : Des pas perdus :

     

    L'invention de la dette

    Le conseil supérieur de l'internet civilisé ordonne au webmaster du blog de publier la tribune, ci-dessous, conformément aux dispositions du décret relatif à la liberté d'expression et d'information dans l'internet civilisé :

    dette.jpg

    « Chers amis oligarques,

    A l'heure où la République populaire de Chine domine le capitalisme international, de graves menaces internes pèsent sur nos profits.

    En effet, le peuple commence à évoquer le droit au travail, la sécurité sociale, le droit à la santé et à l'éducation, la retraite à 60 ans pour tous, la justice sociale...

    Fort heureusement, nos amis européens, dont l'expertise en capitalisme débridé est indépassable, ont inventé une arme de destruction massive des droits du peuple : la dette publique.

    La crise de la dette qui secoue la 2ème puissance économique européenne est un cas d'école : ses entreprises et ses travailleurs sont extrêmement performants, ses chercheurs régulièrement récompensés par le prix Nobel, ses citoyen-ne-s éduqué-e-s et les richesses produites n'ont jamais aussi importantes. Paradoxalement, plus la France s'endette, plus l'oligarchie indigène enrichit.

    Il convient donc d'étudier avec attention les mécanismes qui ont permis à la France de se doter de la dette !

    1 : INTERDIRE A LA BANQUE CENTRALE DE PRÊTER DES FONDS A L’ÉTAT :

    Jusqu'en 1973, l’État français emprunte directement à la banque centrale à titre gratuit, ce qui limite la création de monnaie, interdit toute intrusion privée dans les affaires publiques et surtout n'endette pas artificiellement l’État.

    Mais, depuis l'entrée en vigueur de la loi n° 73-7 du 3 janvier 1973, dont les dispositions sont inscrites dans le dernier traité de Lisbonne (article 123), l’État français doit emprunter auprès des institutions privées.

    Notez que lesdites institutions privées empruntent - auprès de la banque centrale à un taux de crédit préférentiel de 1% - avant de faire crédit à l'État à un taux nettement supérieur qui varie selon le bon plaisir des "marchés" !

    Et comme par hasard... depuis 1973, la dette de la France est emprisonnée dans une spirale exponentielle, l'État français s'endettant toujours plus pour rembourser des emprunts à des taux de crédit de plus en plus élevés. Grâce aux taux d'intérêt, les spéculateurs ont empoché de l’État l'équivalent du budget de l'éducation nationale en 2010 : sympa, non ?

    invention-dette.jpg

    Le schéma, ci-dessus, révèle que la dette de la France (courbe rouge) croit inexorablement quand bien même ses besoins sont quasiment stables depuis 1979 (courbe bleue). La partie jaune représente la dette illégitime, soit les bénéfices accumulés grâce aux taux de crédit qui varient selon la confiance des marchés et des agences de notation. Plus la confiance et la notation baissent, plus le taux du crédit s'élève et plus la dette augmente...

    Aujourd'hui, la France ne serait quasiment pas endettée si l'État avait continué à emprunter auprès de la banque centrale (son niveau d'endettement correspondrait à la courbe bleue).

    2 : DÉFISCALISER POUR TARIR LES RESSOURCES DE L'ÉTAT AU PROFIT DES PLUS RICHES :

    Depuis 20 ans, les différents gouvernements ont imposé des réformes diverses et variées au nom de la protection de l'emploi, de l'équité sociale et du mérite :

    • réduction de la part de la fiscalité directe (impôt sur le revenu) au profit de la fiscalité indirecte (taxes diverses sur la consommation);
    • limitation de la progressivité de l'impôt sur le revenu;
    • réduction de l’impôt sur les sociétés de 50 % à 33 %;
    • baisses massives et continues des cotisations sociales;
    • exonérations des plus-values de long terme réalisées sur la cession des diverses participations des entreprises (20 milliards d’euros);
    • création de diverses niches fiscales pour limiter au maximum la fiscalité des personnes les plus riches (cf. lecschéma ci-dessous avec le crédit d'impôts qui profite aux ménages aisés et qui représente un manque à gagner pour l’État);

    dette2.jpg

    • création d'un paquet fiscal pour empêcher que l’État n'impose plus de 50 % les revenus des plus riches;
    • privatisations des entreprises publiques à des prix d'amis;
    • désindexation du revenu minimum et de l'aide sociale sur l'inflation;

    Selon la Cour des comptes, les mesures de défiscalisations représentent 70 milliards d’euros de cadeaux fiscaux (« dépenses fiscales ») soit 3,6% du PIB. Elles sont en partie à l'origine des budgets annuels déficitaires :

    deficitbudgetaire.jpg

    L'accumulation de lois de finances déficitaires a doublement appauvri l'État français en l'obligeant à s'endetter et à réduire ses domaines d'intervention, notamment dans les domaines économique et bancaire.

    3 : IMPOSER UNE POLITIQUE ANTI-INFLATIONNISTE :

    L'objectif officiel poursuivi depuis 1983 est de limiter l'inflation à un taux maximal de 2 % en menant une politique monétariste.

    L’inflation est l'ennemie de l'oligarchie. Elle gêne les banques, les institutions financières et les spéculateurs parce qu’elle réduit la valeur des créances. Elle défavorise aussi la rente, les héritiers, les positions dominantes anciennes.

    A contrario, la stabilité des prix est une sécurité pour les créanciers, les rentiers et ceux qui placent de l'argent. A terme, la déflation qui en résulte est aussi une cause de l'endettement.

    Depuis plus de 20 ans, la politique monétariste de Trichet à la banque de France, puis à la BCE, a renforcé les positions privilégiées de l'oligarchie. Les rentiers et les hyper-riches sont réapparus dans le paysage...

    De plus, le monétarisme ralentit l'activité économique et crée du chômage. Ce dernier fragilise les salariés et les rend plus dociles, moins prompts à défendre leurs droits et à revendiquer des augmentations de salaires.

    Cette politique déflationniste accélère la précarité sociale et la stagnation salariale du plus grand nombre : résultat, moins d'entrées fiscales pour l'État...

    pib.jpg

    Autre effet du monétarisme : entre 1983 et 2006, la part des salaires dans le PIB a baissé de de 9,3 % grâce au lobbyisme sans relâche de nos amis français, ce qui représente annuellement entre 120 et 170 milliards d'euros pris par le Capital au Travail.

    4 : MANIPULER L'OPINION PUBLIQUE EN GROSSISSANT LE POIDS DE LA DETTE :

    Il est démontré que plus l'opinion publique est effrayée, plus le peuple subit avec docilité des réformes, censées réduire le train de vie de l'État et créer de l'emploi, qu'il n'accepterait pas dans un autre contexte.

    Par conséquent, les médias dominants et les élites dociles, acquis aux intérêts de l'oligarchie, ont créé artificiellement un climat de psychose grâce à la dette publique.

    Le tour de passe-passe revient à grossir démesurément la dette en affirmant qu'elle représente près de 85 % du PIB (annuel)...

    Or, en réalité, la dette ne représente que 12 % des ressources de l'État.

    En effet, médias dominants et élites manipulent l'opinion publique en rapportant la dette au PIB d'une seule année. Cette manipulation (85 % du PIB) n'a aucun sens puisque les emprunts qui constituent la dette sont remboursés en moyenne tous les 7 ans ! C'est sur cette base de 7 ans que le poids de la dette doit être calculé !

    Cette fabuleuse escroquerie intellectuelle légitime le discours dominant : "l'État dépense trop, nos enfants vont payer, il faut faire des sacrifices, soyons courageux..."

    Et toutes les politiques de rigueur et d'austérité sont ainsi validées !

    5 : PROTÉGER LA QUESTION BUDGÉTAIRE DE LA DÉMOCRATIE :

    Jusqu'à présent, les représentants du peuple votent le budget de la nation. La démocratie - idéale en théorie - est dangereuse, surtout en matière budgétaire !

    Imaginez qu'une majorité Front de gauche gouverne et s'affranchisse des règles néo-libérales qui ont conduit au déficit budgétaire de la France : la dette serait très rapidement effacée et les intérêts de l'oligarchie considérablement menacés.

    Aussi, le traité de Lisbonne a institué la fameuse règle d'or qui interdit à un État de présenter un budget déficitaire supérieur à 3 % du PIB.

    Aujourd'hui, les dirigeants UE et des États membres souhaitent franchir l'étape suivante afin de prémunir la question budgétaire contre les aléas la démocratie. Il s'agirait donc d'instituer un double verrou :

    • constitutionnaliser la règle d'or ;
    • remplacer en matière budgétaire les parlements nationaux par une commission européenne ad hoc.

    Circulez, y 'a rien à voir !

    CONCLUSION :

    Nos amis français ont réalisé un travail remarquable.

    A mesure que les points précités sont entrés en vigueur, la rigueur et l'austérité ont frappé de plus en plus durement le peuple pour le plus grand profit de l'oligarchie autochtone. J'aurais également pu évoquer la mansuétude de l’État français devant la fraude et l'évasion dans les paradis fiscaux...

    Un travail d'autant plus remarquable, que même des consciences de gauche, en particulier celles de la social-démocratie, se contentent naïvement de rejeter sur la droite la responsabilité et la paternité de la dette, en évoquant l'incompétence et la mauvaise gestion de la droite, sans remettre en question le principe même des politiques de rigueur et d'austérité.

    Chers amis oligarques, vous l'avez devinez, il conviendra de transposer les 4 premières mesures précitées. La 5ème est inutile puisque notre République populaire de Chine régule déjà la démocratie....» [1]

    Notes

    [1] on a lu : O. Bonnet,L'escroquerie de la dette publique signe la mort de la démocratie - et F. Lordon, La dette publique, ou la reconquista des possédants - Solidaires, Austérité, dette, ce n’est pas à nous de payer ! - Pensez Bibi, Va-t-on laisser faire Clearstream, Euroclear et Swift ?

    http://vahineblog.over-blog.com


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  • En juillet de cette année, la direction d’Air France avait utilisé la période des vacances estivales pour essayer d’imposer sans négociation aux salariés une détérioration des conditions de travail. Objectif : faire pression sur les salariés pour qu’ils n’entrent pas en grève au moment des départs en vacances. Réduits cependant à lancer un mouvement pour obtenir rien que le droit de discuter, les salariés déposent un préavis. La Droite Populaire, pas la voix de Daniel Lucas en particulier, déverse son flot d’injures populistes (voir l’article « « ANTISOCIAL TU PERDS TON SANG-FROID », MAIS PAS LA BOUSSOLE »). Derrière les injures, on devinait le projet : soutenir le patronat dans son chantage aux départs en vacances pour imposer leurs décisions sans concertation, c’est à dire quasiment interdire de facto le droit de grève.

    Ce projet extrêmement dangereux a porté ses fruits. Cela fait un mois que le personnel des compagnies privées chargées de la sécurité des aéroports alerte leur direction d’un conflit possible lié à des décisions prises sans concertation, et provoquant une augmentation des charges de travail et une détérioration du niveau de rémunération. On imagine que le patronat, encouragé par ce qui s’est passé cet été et sachant qu’il serait appuyé par la droite, n’a pas réfléchi beaucoup avant de décider de laisser pourrir. Résultat : un mouvement de grève, qui réunit 351 salariés sur 357 à Lyon (voir l’Humanité du 20 décembre 2011), qui s’étend partout tellement le mécontentement est important. Déjà du personnel d’entreprises concurrentes a été réquisitionné pour briser la grève. Illégal. Mais cette fois, le pouvoir monte d’un cran en menaçant les salariés en lutte d’envoyer les agents de la force publique pour le même objectif. Cette atteinte au droit des salariés est un pas de plus dans l’instauration d’un nouveau régime autoritaire dont nous décrivons les étapes sur ce blog depuis maintenant plusieurs mois. Jusqu’où iront-ils avant que nous ne les arrêtions ?

    Nicolas Sarkozy en personne, tout le gouvernement, et tous ceux qui de près ou de loin justifient même à demi-mot une restriction du droit des travailleurs à se défendre1 portent la responsabilité, à des degrés différents, d’une évolution dramatique de notre société. La stratégie de tension, de division de la population entre dans une nouvelle phase. La reprise en main de la population par les forces de Police (et pourquoi pas l’Armée?) soutenue par une campagne populiste de diffamation et de dénigrement est en route. Et pour qu’il soit bien clair que ceci est une stratégie concertée à plus haut niveau, rappelons que, pour la première fois de mémoire de prof, on a vu 6 policiers montant la garde devant la porte de l’Inspection Académique à Albi lors de la manifestation du 15 décembre dernier. Ce n’est sûrement pas un hasard.

    Plus que jamais, soyons vigilants et actifs. Travailleurs nés dans n’importe quel pays, salariés du public et du privé, nous devons tous nous montrer solidaires face au capital et à sa famille politique, pour défendre un projet de société démocratique, donc basé sur le partage d’objectifs communs de développement, de paix, et de culture.

    Sylvain JEAN, secrétaire de la section de Castres du PCF.

    1 On se demande à quoi pense Eva Joly quand elle dit vouloir instaurer « l’obligation de négocier avant d’utiliser l’arme constitutionnelle de la grève ». A qui s’adresse cette obligation ? Aux salariés des aéroports qui ont déposé leur préavis 5 jours à l’avance ?


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  •  Elles nous endettent et nous infectent [♫ ♫ de circonstance]

     Il y a moins d'une semaine La Canaille vous entretenait de "la dette" et affirmait contre toute idée reçue véhiculée par les médias officiels que les banques ne sont pas créancières mais débitrices devant les peuples.

     

    Cet article de Danielle Bleitrach, partant d'un autre versant de la même montagne de mensonges idéologique à dominer apporte des éléments pour étoffer nos argumentaires.

    Canaille le Rouge  le livre à votre réflexion:

     

    Le secteur bancaire européen de plus en plus vérolé et nous allons payer la note par Danielle Bleitrach

     

    19 déc

    Elles nous endettent et nous infectent

     

    "Vendredi 16 décembre, dans l’indifférence générale une information de la BCE est tombée : le montant des mauvaises créances détenues par les banques européennes a augmenté pour représenter plus d’un quart de leur capital.

     Ces données, arrêtées, fin juin -mais il y a toute chance pour que le pourcentage ne se soit pas amélioré depuis au contraire- concernent 4700 banques européennes. Dans l’ensemble, les mauvaises créances représentent 27 % du capital des banques.

     Si je dis qu’il y a peu de chance que cela se soit amélioré c’est qu’il faut considérer la courbe au-delà des données de juin : en 2010, c’était 25% du capital bancaire qui était vérolé, et en 2009 20%. Donc cela confirme ce que je ne cesse de vous répéter, les banques européennes ont de plus en plus de mal à emprunter sur le marché des capitaux et seuls les petits arrangements des sommets européens leur donnent de l’air leur permettant de continuer en toute impunité, vu que le sytème européen a fait des banques privées le goulet obligatoire du fonctionnement des Etats  et ce sans le moindre contrôle sur leurs pratiques financières qui restent d’abord spéculatives.

    Résultat les bénéfices des banques ne cessent d’augmenter durant la même période dans la zone euro mais d’une manière inégale ce qui démontre là encore que l’espace monétaire commun fonctionne comme une aggravation de la concurrence : Les bénéfices des banques ont globalement augmenté malgré la crise dans la zone euro. Le résultat net agrégé des banques allemandes s’est établi à 5,8 milliards d’euros, au lieu de 4,3 milliards auparavant. Le profit des banques françaises est passé de 14 à 14,5 milliards. Celui des établissements italiens est passé de 4,2 à 4,9 milliards. Les banques espagnoles en revanche ont vu leur profits tomber de 10,7 à 9,1 milliards. Celui des banques britanniques a baissé de 16,9 milliards, pour tomber à 8,4 milliards. A noter que la seule chose qui fait que l’économie britannique et la dette souveraine de ce pays conserve quelque crédit pour les agences de notation est que justement l’Angleterre n’appartient pas à la zone euro et qu’elle détient donc le volant de la monnaie perdu dans la zone euro au profit d’un secteur bancaire en pleine spéculation et concurrence. (souligné par moi C le R).

    Donc si l’on revient à l’annonce de la BCE quelle importance cela aurait-il que les banques augmentent dans un même mouvement la part de leur capital vérolé et leurs profits. Rien si ce n’est que notre emploi, notre pouvoir d’achat, nos protections sociales sont embarqués  dans le train fantôme de l’euro et de sa soumission à un secteur bancaire complètement vérolé.

     Il faut comprendre que Ces chiffres interviennent alors que certains craignent un tarissement des sources du crédit au niveau international. Les banques pourraient alors très fortement réduire leurs prêts aux entreprises et aux ménages de façon à rester en conformité avec les nouvelles règles en matière de ratios prudentiels qui entreront en vigueur l’an prochain. On établit une fois de plus des règles conformes à l’ultralibéralisme sans pour autant prétendre maîtriser le crédit et donc son incidence sur l’économie et la croissance. La spéculation va continuer mais le prêt aux ménages et aux entreprises se raréfier.

    Bref dans un tel contexte on voit mal comment la récession pourrait miraculeusement disparaître et l’économie de la zone euro, la France en particulier pourrait aller vers la croissance au printemps 2012.

    Qui dira qu’il faut maîtriser le train fantôme en nationalisant le secteur financier et pas seulement son endettement et que pour cela il faut sortir de l’euro en retrouvant la maîtrise de la Banque de france sur la monnaie abandonnée en 1973 et vendu comme modèle à l’Europe…

    Qui peut faire quoi avec quel résultat voilà la seule vraie question des élections à venir, tout le reste n’est qu’anecdote…

    Danielle Bleitrach"

     

    Publié par histoireetsociete le décembre 19, 2011 dans actualités, Economie, Europe

    Par canaille le rouge  


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  • Bernard CONTE
    Economiste politique

    dimanche 18 décembre 2011, par Comité Valmy

     

    Démasquons les Insiders !

    Depuis le début de la crise en 2008, le capitalisme financiarisé est en danger. Des critiques fusent, des mouvements se créent (les indignés), des populations contestent dans la rue, parfois violemment (en Grèce)… La convergence de ces démarches pourrait déboucher sur une « révolution » fatale aux financiers et à leurs serviteurs.

    Menacé, le système réagit. Tout d’abord, comme à l’habitude, les medias complices occultent toute critique ou remise en cause et en mettent en avant le discours d’ardents défenseurs (experts, politiciens…) du capitalisme financiarisé. Il ne se passe rien, il n’y a pas d’alternative ! Circulez, y a rien à voir !

    Mais, notamment, Internet, les réseaux sociaux,… diffusent l’information interdite et donnent la parole à la critique acerbe, ce qui rend caduque la stratégie « négationniste » et fragilise le système. Les medias « officiels » ne peuvent plus feindre d’ignorer.

    C’est alors que ledit système réagit en instrumentalisant et en médiatisant fortement une vague de critiques émanant de personnalités ayant été, à des degrés divers, impliquées dans la promotion, la défense ou la mise en œuvre de la mondialisation néolibérale (les insiders). Il s’agit de critiques « internes ».

    C’est ce qu’il s’est produit, après la crise asiatique de 1997-1998, lorsque des personnalités comme Joseph Stiglitz, George Soros, Paul Krugman, Jeffrey Sachs… ont vivement dénoncé le « fondamentalisme du marché ». Parmi ces critiques des insiders, c’est celle de Stiglitz qui a eu la plus grande portée médiatique. D’autant plus que cette critique est devenue une critique « externe » après sa démission de la Banque mondiale en novembre 1999. La caractéristique commune de ces critiques était un soutien à l’économie de marché (avec plus ou moins de réserves), la certitude que la mondialisation est souhaitable mais que sa mise en œuvre a été parfois problématique. En fait, derrière une rhétorique parfois virulente, se cachent quelques maigres propositions d’aménagement réel du système.

    La réaction à la crise actuelle semble suivre le même processus. Vont émerger ou sont déjà apparues des critiques émanant « d’experts » et du personnel politique instrumentalisés. À mesure que la crise s’accentuera, le discours sera de plus en plus radical, voire révolutionnaire… et largement médiatisé. Mais les propositions de réforme resteront limitées ou vite oubliées. Il s’agit, avant tout, en agitant les marionnettes des insiders, de séduire les populations pour sauver le capitalisme financiarisé.

    Alors, démasquons les insiders !

    Site : http://conte.u-bordeaux4.


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