• © AFP (Suite à l'explosion de Challenger, les mesures se sécurité vont être réévaluées pour ne négliger aucun paramètre, y compris humain, dans la préparation des vols spatiaux.)

      En fait, le petit père Nico du peuple n'a pas véritablement explosé à Fukushima. Il n'a, une fois de plus, que menti sur sa visite à la centrale nucléaire japonaise.

      Le 6 avril, lors de sa grand-messe à Caen (oui, il est chanoine d'honneur de Latran, faut-il toujours vous le répéter), devant ses fidèles assemblés, le candidat à sa réélection avait brocardé François Hollande. Selon le locataire de l'Elysée, le candidat socialiste se serait perdu près de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, alors que lui, le sauveur de la France et bientôt de l'humanité en cas de réélection, il était allé au pied du désastre atomique nippon, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-ministre de son écologie à lui et porte-voix officielle de sa voix aussi à lui. Et toute la presse aux ordres de louer le Zorro au plus près d'un terrible danger pour l'étudier, quand son concurrent au trône dégustait presque une choucroute alsacienne.

     

      Or, par peur sans doute que son joli nez ne la disgracie en s'étirant trop, madame Kosciusko-Morizet a vendu la mèche aux questions de Rue89: "Non, personne n'est allé à Fukushima. Fukushima est une zone interdite..."

      Pire, admet-elle sur son blog: "Nicolas Sarkozy est resté à Tokio, à plus de 200 km de la zone de l'accident nucléaire." Oui, il avait oublié ses lunettes de soleil (ça c'est moi qui le dit). Quant à notre ancienne ministre de l'écologie de la concurrence libre et non faussée, elle s'en est approchée à une "quarantaine de kilomètres". Oui, mais il n'y avait pas Claude Guéant, chef de la police, pour comptabiliser toutefois le nombre exact de km.

     

      Bon, a plaidé ce vendredi, le président candidat (dont le pif s'allongeait). "Je ne suis pas ingénieur, je n’ai pas besoin d’aller mettre le nez dans la situation à Fukushima" (surtout avec un nez trop long pour se le faire ratatiner, non?)

      Et quoi il est allé faire alors au Japon? Que parler aux Français immigrés au pays du soleil levant? Pas pour leur mentir, j'espère, car c'est péché mortel pour un chanoine d'honneur de Lantran...

     

      En fait de mensonges, Benoit XVI va lui demander qu'il vienne se confesser à Rome. Oui, l'Église des papes doit se refaire une cerise et il n'est pas bon pour son image que ses clercs la ternissent toujours.

      En effet, par le passé, Nicola Sarkozy avait dit être allé voir tomber le mur de Berlin et la fin de l'histoire, le 9 novembre 1989. Ce qui était pure menterie. Et il avait menti également en affirmant avoir voté l’Acte unique européen voulu par François Mitterrand, en 1986, soit 2 ans avant qu'il ne devienne député. Bon, il avait dit aussi qu'il ne dénationaliserait pas EDF ou qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans, plus bien d'autres choses encore.

     

      La petite souris me dit qu'il ira se confesser à Rome, dès le 7 mai 2012. Sa Sainteté le pape prétend qu'il aura tout son temps alors pour ce faire. Ah, même si la voix de Dieu sur terre le dit...

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/


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  • Le 11 avril 2012, Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois mis en garde contre les conséquences d’une victoire de François Hollande à la présidentielle. “J’entends que chez certains on se sent inspiré par l’esprit de 1981. C’est leur droit. En 1981, il a fallu deux ans pour que tout s’arrête et tout se retourne. En 2012, il faudrait deux jours, c’est ça la vérité”. “Il y a un point qui nous rassemble, c’est que nous ne voulons pas d’une crise de confiance qui emporterait la France. Nous ne voulons pas d’une France à genoux, nous ne voulons pas d’une France qui perdrait la maîtrise de son destin, nous ne voulons pas que tous ceux qui ont amené la France où elle est aujourd’hui aient à ramasser la France dans une situation que connaissent aujourd’hui une partie de nos partenaires européens”, a lancé le président-candidat.

    La rédaction britannique du Financial Times écrit : L’économie française est tellement solide au regard du président qu’il a mis en garde les Français cette semaine contre un scénario ‘à la grecque’ si son rival socialiste était élu.”

    En fait, N. Sarkozy n’a fait que créer les conditions nécessaires à une prise de pouvoir par le tandem Hollande/Mélenchon. Il prétend être le meilleur candidat de la France, mais le haut niveau de F. Hollande dans les sondages traduit la politique de nuisance nationale de l’équipe Sarkozy. Cela dit, on se rend vite compte qu’ils ne sont que des candidats de l’establishment. L’un comme l’autre ne sont que les pantins d’un pouvoir qui se joue de sondages et d’événements divers pour imposer un scénario : la PERESROIKA DE L’OUEST, c’est-à-dire le collectivisme.

    N. Sarkozy se veut le candidat défenseur des intérêts de la France. N’est-ce pas le moment de rappeler ce que l’on a vite oublié du tandem Sarkozy/Lagarde ? Extrait d’un article publié il y a déjà quelques temps (21 décembre 2011) mais que l’on ne doit pas oublier.

    SCANDALE : la France gage l’or de la Banque de France !

    Comme jadis les pays dits « sous-développés », qui sont désormais « émergents » et nous rattrapent à toute vitesse, la zone euro se met sous tutelle du FMI (Le Figaro). Incapables de se diriger eux-mêmes, les européens – attention ce n’est pas une blague – versent de l’argent (150 milliards d’euros) au FMI pour qu’il le reprête à des pays européens en difficulté !

    Mais au fait, comment fonctionne cette tuyauterie ? Il s’agit de « prêts bilatéraux des pays au FMI » et, c’est magique, « de tels prêts n’impliquent aucun risque en capital pour leurs souscripteurs, car le FMI est, par construction, toujours remboursé sur ses propres crédits ». On aimerait bien savoir comment car le FMI ne peut pas faire tourner la planche à billets. S’il enregistre des pertes, il faut bien que quelqu’un paye. En outre ces prêts sont en réalité des « avances », elles ne figurent donc pas dans le budget des Etats concernés. C’est magique, on vous le dit, de l’argent circule et il n’est décaissé de nulle part, et toute perte est impossible.

    Ceci dit, comme le FMI et l’UE n’ont pas encore inventé la pierre philosophale, il y a quand même un « gage » dans cette affaire. Lisons l’article : « ces avances ne présentent aucun caractère budgétaire pour l’État prêteur: il s’agit en réalité d’accords de swap («échanges») à partir des réserves en devises et en or des banques centrales (telle la Banque de France) et le FMI. » Et voilà : l’or de la Banque de France (2435 tonnes) sert, au moins pour partie, de garantie à ce montage !

    L’or de la Banque de France, c’est le patrimoine national, comme la Joconde ou la Tour Eiffel. S’en servir de gage pour un tel montage financier est une HONTE et un SCANDALE. Cette opération a été réalisée en catimini, c’est pitoyable. L’or de la Banque de France doit servir de garantie ultime (c’est notre « arme nucléaire » monétaire), nous exigeons que ce gage soit annulé, et comptez sur ce blog pour suivre l’affaire. (Source : http://ladettedelafrance.blogspot.fr/2011/12/scandale-la-france-gage-lor-de-la.html)

    Qui a consenti à utiliser l’or de la France pour des intérêts si vils ?

     

    … Sachant que, de toutes les façons, la Grèce n’a aucune chance de s’en sortir. On comprend les révélations du Parisien signalant que le candidat Sarkozy a, en bon patriote, placé ses avoirs au moins dans une banque étrangère, mais ne possède officiellement RIEN en France… Que penser d’une telle attitude ? Souhaitons seulement que les banquiers chargés de gérer le patrimoine du président-candidat n’utiliseront pas une partie de la coquette somme pour spéculer contre la France. Bien sûr, ce ne sont que des inepties…

    http://liesidotorg.wordpress.com/


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  • Raymond Aubrac

     

    Canaille 250

     

    En 1944, pour suivre les directives du CNR, 10 grosses entreprises marseillaises dont les patrons ayant collaboré étaient soit en fuite, soit en prison, sont mises en auto gestion. C’est Raymond Aubrac, alors commissaire de la république, qui coordonne cette opération. Ainsi, avec 15 000 salariés, il s’agit de la plus impressionnante expérience sociale française depuis la deuxième guerre mondiale

     

    Un immense acteur de la république et de ses valeurs, un Résistant vient de disparaitre. Un de ces Communiste sans parti qui a fait plus pour l'idée que nombre de ceux qui s'abritaient derrière son ombre. Organisateur majeur de la Résistance intérieure, animateur au nom du gouvernement provisoire comme Commissaire de la République de l'autogestion ouvrière à Marseille, Raymond Aubrac vient de mourir.

     

    La canaille a eu la chance de le rencontrer de nombreuse fois. Le plaisir de l'attendre en bas de chez lui, son signe de loin de sa canne pour aller à ces rendez-vous de mémoire et d'histoire. Ces instants autour d'un café. Le plaisir de voir son regard s'enflammer quand dans une salle où des dizaines de jeunes de tout types de quartier l'accueillaient pour une discussion interminable à bâtons rompu toujours ponctuée d'une ou deux anecdotes inédites, et à chaque fois liées à une pudique et complice passion pour son épouse Lucie.

     

    Canaille 251

    Mais aussi dans la voiture ses coups de gueule contre les ingénieurs incapables de régler « la torture de ces ceintures de sécurité, prisons obligatoires acceptées » disait-il avec un clin d'œil ou le manque de place pour les jambes de ce monsieur qui flirtait avec le haut de la toise.

     

    On aura certainement l'occasion d'y revenir mais un homme qui avait dépassé l'indignation depuis des dizaines d'années et persistait dans son action pour la paix contre toutes les pratiques inhumaines à cultiver et conjuguer le verbe résister au présent.

     

    Débarqué de sa place de commissaire de la République par ceux-là même qui l'avaient nommé parce que dénoncé comme trop rouge par l'entourage de Deferre dès la Libération acquise, l'Ingénieur des Ponts et Chaussées (promotion 1937) Raymond Aubrac est nommé inspecteur général chargé du déminage. Nombreux sont ceux qui se sont interrogés si ce poste où l'espérance de vie en 1945 était plus courte encore que celle d'un tortionnaire de la milice n'était pas une façon élégante de s'en débarrasser, ou de politiquement devant les victimes prévues, le compromettre. Non seulement il s'acquittera de sa tâche mais de plus il fera tomber de façon vertigineuse la mortalité des démineurs et celle des populations polluées par les mines. Il restera à travailler avec Charles Tillon et François Billoux puis quittera la haute administration.

     

    Un homme dont les engagements internationalistes, de Gaza au delta du Mékong, ne faiblira jamais. Acteur majeur de la paix en Indochine, ami et compagnon Hô Chi Minh, jusqu'à sa disparition ses liens avec le Vietnam furent très forts. C'est lui que les USA démarchèrent pour contacter le gouvernement vietnamien pour engager à Paris les négociations qui acteront la défaite de l'impérialisme.

     

    L'indépendance du Vietnam conquise, il formera et reconvertira des centaines d'anciens maquisards à la science du déminage pour retirer les saloperies laissées par les armées coloniales ou d'invasion.

     

    Antifasciste, Républicain lui avec Lucie qui portera les valeurs de l'humanisme militant et combattif participera au combat pas achevé d'une futur république citoyenne qui porte les valeurs de la Résistance et du Conseil National de la Résistance.

     

    Parions que tout ce que le pays compte de négationnistes, réactionnaires et fielleux va sans attendre chercher à le salir. Il en avait l'habitude. Pour La Canaille il reste ce monsieur d'un abord aussi simple que sa vie fut grande.

     

    Lucie, enseignante avait des écoles et des collèges à son nom.

     

    Que Raymond Samuel-Aubrac, le préfet des ouvriers du port de Marseille, l'homme qui en accord constant avec la CGT et les PCF d'alors, malgré les entraves permanentes de la SFIO, a réussi à

     

    - rétablir le ravitaillement,

    - réaliser l'épuration et instaurer des forces de l'ordre avec des ancien FTP,

    - mener les réquisitions d'entreprises,

    - le relèvement des salaires

    - conduire les rapports avec les autorités alliées;

    - celui qui sera félicité par l'état-major de l'US army,

     

    Urgent et sans atermoiements que le compagnon de Jean Moulin, de ces Commissaires de la Républiques sortis des Maquis, torturés certains trahis et assassinés, évadés traqués et reconstructeurs avec la classe ouvrière de ce pays ait vite et durablement des signes fort qui portent sa mémoire de progressiste démocrate révolutionnaire sans l'afficher, un grand Républicain.


     URL article : http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-raymond-aubrac-103217552.html


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  • Les assistés de la France d’en haut sont-ils “intouchables” ?

    Les plus favorisés sont aussi assistés que les autres. La leçon d’assistanat donnée à la France d’en-bas est moralement inacceptable et politiquement risquée. Un point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, de l’Observatoire des inégalités.

    « Comment vous vivez l’idée d’être un assisté, ça vous gêne pas de vivre sur le dos des autres ? ». « Ca va merci. Et vous ? » Ce dialogue entre François Cluzet, riche handicapé assisté d’une kyrielle d’aides et Omar Sy, demandeur d’emploi, tiré du film Intouchables d’Olivier Nakache et Eric Toledano, en dit long sur la société française. La France est pour partie un pays « d’assistés ». Dans l’immense majorité des cas, il s’agit d’aider les plus démunis à ne pas verser dans la misère. Mais le soutien de la collectivité ne se résume pas aux plus pauvres, loin s’en faut. Le problème, c’est qu’en haut de la hiérarchie sociale, on se permet de faire la leçon à une France qui peine à boucler ses fins de mois.

    Comment évaluer le nombre d’”assistés” ? Si l’on adopte une vision restrictive, on peut y inclure les titulaires des prestations sociales, qu’elles soient universelles (comme les allocations familiales) ou ciblées sur les plus modestes (comme les allocations logement). En 2010, les minima sociaux font vivre 6,3 millions de personnes – soit 10 % de la population – d’après le ministère de la santé. De plus, huit millions de salariés à faibles revenus perçoivent la prime pour l’emploi ou le RSA activité [1] d’après les dernières données en 2011. Quelque 4,5 millions de foyers ont bénéficié des allocations familiales et 2,5 millions des allocations logement versés par les Caisses d’allocations familiales (CAF) en 2010 [2]. Il faut encore y ajouter les aides sociales aux démunis, que ce soit pour l’hébergement, la santé, la garde d’enfants, versées au cas par cas par les CAF, l’assurance maladie et les collectivités locales.

    Ces données n’ont rien d’original, et la critique de « l’Etat providence » – qui repose sur ce système développé de protection sociale – remonte à la seconde moitié du XIXe. Mais les pauvres sont loin d’être les seuls à bénéficier du système. Retraites, soins, allocations chômage ou allocations familiales : les catégories aisées bénéficient très largement de l’argent public. Parmi les trois millions de chômeurs et les 15 millions de retraités, on ne compte pas uniquement des catégories populaires.

    Certaines aides sont même ciblées sur les plus riches. C’est le cas par exemple des très nombreuses réductions d’impôt (aussi appelées « niches fiscales »). Elles vont coûter en 2012 la bagatelle de 66 milliards d’euros à la collectivité en pertes de recettes fiscales. Ainsi, les femmes de ménage et autres personnels à domicile – comme ceux qui entourent François Cluzet dans le film Intouchables – sont largement subventionnés. En 2008, cette niche fiscale a coûté 2,3 milliards d’euros de recettes à l’Etat. Des travaux à domicile en passant par les investissements dans les Dom-Tom ou l’immobilier locatif, ces niches vont pour l’essentiel aux plus aisés. Ainsi, les deux tiers des baisses d’impôt pour l’emploi de personnel à domicile sont allés aux 10 % des contribuables les plus favorisés selon un rapport officiel d’évaluation des niches fiscales paru en juin 2011 (consulter en ligne). Le mécanisme du quotient familial de l’impôt sur le revenu, même plafonné, procure un avantage qui augmente avec le niveau de vie et le nombre d’enfants : 10 milliards sont ainsi distribués [3]. L’avantage se monte à 2 300 euros annuels à partir de 5 000 euros de revenus mensuels, pour les familles avec deux enfants, à 4 600 euros au maximum à partir de 6 000 euros mensuels, pour les familles avec trois enfants et atteint 9 000 euros à partir de 7 500 euros mensuels.

    En plus des niches fiscales, une grande partie des services publics financés par la collectivité bénéficie davantage aux riches qu’aux pauvres. Il en est ainsi de l’école : compte tenu des inégalités sociales qui existent dans l’enseignement supérieur, l’Etat dépense bien davantage pour les enfants de cadres supérieurs que pour ceux d’ouvriers. Les premiers ont deux fois plus de chances de suivre des études supérieures révèle l’Insee (voir l’article), d’autant plus si elles sont longues et élitistes. Une scolarité jusqu’au master (bac+5) coûte presque deux fois plus chère aux finances publiques qu’un BEP-CAP selon le ministère de l’Éducation. En gros, la formation d’un élève jusqu’au BEP coûte 100 000 euros à la collectivité, un étudiant en licence 140 000 euros et un élève de grande école près de 200 000 euros… Au sommet, dans les écoles les plus prestigieuses du pays que sont l’Ena, l’Ecole normale supérieure et Polytechnique notamment, les élèves quasiment tous issus des familles les plus aisées du pays, sont… payés pour étudier. Sans compter que les enfants de familles aisées fréquentent plus volontiers les établissements bien dotés en enseignants expérimentés, et donc mieux payés que leurs jeunes collègues envoyés dans un établissement dit « d’éducation prioritaire ».

    On retrouve le même phénomène dans bien d’autres domaines de l’intervention publique, comme en matière de politique culturelle. Musées, théâtres, opéras ou conservatoires de musique : les loisirs des riches sont massivement subventionnés, alors qu’ils sont fréquentés pour une grande partie par une minorité très diplômée.

    Au-delà de la seule sphère publique, les plus aisés savent très bien comment profiter de soutiens très variés. Des voitures de fonction à usage personnel aux invitations (concerts, spectacles, représentations sportives, etc.) distribuées gracieusement en toute légalité par des entreprises ou des institutions publiques, en passant par des congés tous frais payés par un tiers… Le premier ministre François Fillon lui-même s’était fait payer une partie de ses congés de l’hiver 2010-2011 par les autorités égyptiennes… Dans l’univers de l’entreprise, une partie des plus favorisés arrivent à faire prendre en charge une partie de leurs dépenses privées, du téléphone à la voiture de fonction en passant par certains déplacements. Jean-Marie Messier, ancien PDG de Vivendi avait, par exemple, bénéficié d’un appartement de fonction dans le plus beau quartier de New-York aux frais de l’entreprise et continué à l’occuper un an après son limogeage en 2002.

    Tout en critiquant le niveau de protection sociale dont disposent les plus faibles, les hauts dirigeants négocient pour eux-mêmes des protections financées par l’entreprise, qui les mettent à l’abri pour plusieurs générations en cas de départ involontaire. Ainsi par exemple, Anne Lauvergeon, débarquée d’Areva (nucléaire) l’an dernier, recevra 1,5 million d’indemnités de départ, plus d’un siècle de Smic. Elle touchait déjà un revenu d’un million par an. Au-delà, les revenus qu’ils s’octroient suffisent à se protéger du besoin pour plusieurs générations. Ainsi, à 70 ans, Maurice Levy, président du directoire de l’agence de publicité Publicis va recevoir pas moins de 16 millions d’euros de rémunération différée (bonus) pour avoir « rempli ses objectifs »… L’équivalent de 1 300 ans de Smic.

    Lutter contre les profiteurs

    Ceux qui contestent le principe même d’allocations pour les plus démunis d’un côté ou la gratuité de l’enseignement de l’autre sont peu nombreux. Les fondements de la protection sociale sont très largement partagés dans notre pays. Les personnes montrées du doigt sont celles qui profitent indûment de ce système. Dans un système développé de protection sociale et de services publics, les abus existent inévitablement. De même que la criminalité existe dans tous les pays, tous les systèmes publics entraînent leur lot de « profiteurs ». Ainsi, selon la Cour des comptes, les fraudes aux prestations sociales coûteraient environ 1,5 milliard d’euros qui se décomposent en 0,8 milliard d’allocations chômageindument perçues en 2007 et 0,7 milliard de prestations des CAF en 2009. L’histoire montre pourtant que, comme Omar Sy et François Cluzet, ces profiteurs sont répartis dans tous les milieux de la société, riches ou pauvres. Pour un titulaire du RSA (ancien Rmiste) qui assure ses fins de mois « au noir », combien de familles ne déclarent pas leurs employés de maison pour ne pas payer de charges sociales ? Pour une femme seule qui ne signale pas immédiatement un nouveau compagnon pour continuer à toucher l’allocation parent isolé, combien de milliardaires se soustraient à l’impôt par des techniques d’évasion à la limite de la légalité ? Combien d’emplois de complaisance pour ne pas dire fictifs sont octroyés dans les entreprises, les cabinets ministériels ou les collectivités locales pour employer des amis ou de la famille ? Cas extrême, on se rappelle de la condamnation en 2008 de la fille du milliardaire François Pinault qui avait indument perçu un RMI pendant six ans tout en s’acquittant de l’impôt sur la fortune… A bien plus petite échelle, Delphine Batho, députée et porte-parole du parti socialiste occupe un appartement de la Régie immobilière de la ville de Paris de 108 m² pour 1 500 euros, soit 30 % de moins que le prix du marché.

    A l’opposé, on oublie très souvent qu’une partie des bénéficiaires potentiels ne demande rien et rase les murs pour ne pas être stigmatisée. Seulement 32 % des ménages pouvant bénéficier du RSA activité y ont recours et 65 % des potentiels rmistes (RSA de base), laissant ainsi près de 2 milliards d’euros inemployés au budget de l’Etat, d’après le rapport du comité d’évaluation du RSA. De même, 1,7 million de personnes ne recouraient pas à la CMU complémentaire à laquelle ils ont droit (voir notre article sur le non recours). La complexité des démarches et les discours culpabilisants sur les « assistés » y sont pour beaucoup.

    Tous assistés ?

    Alors, sommes-nous tous des assistés ? Oui. C’est une bonne chose. Pour partie, notre système social soutient davantage ceux qui en ont le plus besoin : c’est l’expression de la solidarité nationale, de la « fraternité » de notre devise nationale, valeur largement partagée. Pour partie, notre système offre des services publics de qualité à tous, par souci d’universalité : il protège ainsi des aléas de la vie. Si l’on veut maintenir un système où les plus aisés contribuent davantage que les autres, on ne peut restreindre les droits aux plus démunis : il n’aurait plus de légitimité aux yeux de l’ensemble des contributeurs. C’est pour cela, par exemple, que la plus grande partie des allocations familiales est du même montant pour toutes les familles. Leur rôle n’est pas de réduire les inégalités de revenus, mais de soutenir les familles dans leur ensemble. De façon bien plus large, la gratuité de l’école ou le financement des musées et des bibliothèques sont destinés à les rendre plus accessibles et favoriser leur démocratisation. Il faut la préserver.

    Tout est question de dosage. Trop de prestations sous conditions de ressources alimentent une critique du système par ceux qui se situent au-delà de ces conditions mais qui ne disposent pas des autres protections dont bénéficient les plus riches. C’est actuellement le cas, par exemple, auprès de catégories qui se situent juste au-dessus du plafond de revenu qui permet de toucher les allocations logement, juste au-dessus du Smic. Une partie de la classe politique pointe du doigt « l’assistanat » des plus démunis, pour tenter de séduire les couches moyennes qui se situent un cran au-dessus… tout en fermant les yeux sur l’ensemble des avantages dont bénéficient les couches aisées.

    La critique des différents avantages dont profitent les plus aisés est aujourd’hui de plus en plus fréquemment mise en avant, à droite comme à gauche… sans grand effet. Dans la sphère publique les niches fiscales, coûteuses et inefficaces, sont largement dénoncées mais à peine réduites. Les privilèges dont jouissent les enfants de diplômés à l’école sont connus, mais rien n’est proposé pour transformer réellement le système. Une bourgeoisie culturellement favorisée de droite et de gauche défend son « élitisme républicain » transformé en élitisme social. Au nom de la création, la politique culturelle française (des musées aux conservatoires en passant par l’opéra) se soucie peu de démocratiser le public (voir l’article d’Olivier Donnat « Démocratisation de la culture : fin… et suite ? »). Dans la sphère de l’entreprise aussi les protections et les niveaux de rémunérations démesurés sont aujourd’hui très largement discutés, parfois par les intéressés eux-mêmes… Ainsi, par exemple, Maurice Levy avait revendiqué en août 2011 une plus forte contribution des plus fortunés… Sans que les actionnaires n’interviennent pour remettre en cause les niveaux astronomiques distribués aux dirigeants.

    La leçon d’assistanat donné par des couches sociales qui profitent des largesses de l’Etat providence et de l’entreprise bien plus que les autres, qui sont tout autant présents parmi les fraudeurs, est à la fois moralement inacceptable et politiquement risquée. Tout en croyant rassurer la France populaire, celle qui se lève tôt, elle engendre un décalage dévastateur entre les discours et les actes, qui attise un populisme qui ne peut que profiter à l’extrême droite qui l’utilise au mieux.

    Noam Leandri, président de l’Observatoire des inégalités.

    Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Auteur de “Déchiffrer la société”, éd. La découverte, 2009.

    [1] RSA activité : prestation versée sous conditions aux salariés les moins rémunérés.

    [2] Au passage, de très nombreux étudiants de familles aisées perçoivent les allocations logement tout en continuant à figurer sur la déclaration d’impôts de leurs parents.

    [3] « Il faut supprimer le quotient familial », Louis Maurin, Observatoire des inégalités, janvier 2012



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  • Présidentielles, et si on se posait de bonnes questions? Mise en ligne ici les reflexions qu'avec mes camarades de RVIDF nous insistons pour mettre en débat parce que dans l'instant elles ne sont pas prises en compte par ceux qui se réclamment du changement.

     


    Les attentes populaires veulent s’exprimer !

    L’élection présidentielle ne peut y répondre,

    Elle n’est pas faite pour cela !

     

    Chaque fois que l’occasion se présente, les attentes populaires cherchent à s’exprimer. Pour une grande majorité de notre peuple, la campagne présidentielle est un moment possible. Les rassemblements de la Bastille et de Toulouse en sont l’illustration. Dépassant les prévisions les plus optimistes des organisateurs, ces manifestations ont un lien évident avec les formidables mobilisations de début 2009 et de l’automne 2010.

    Exigences sociales mais aussi recherche d’un autre système institutionnel qui rétablit la souveraineté du peuple dans les choix politiques, garantit leur mise en œuvre et permet un contrôle démocratique, telles sont les caractéristiques essentielles de ces attentes populaires. Les nombreux électeurs qui s’apprêtent à s’abstenir, convaincus que l’élection ne servira à rien, participent aussi à ce mouvement.

    A l’expérience, jamais une élection présidentielle n’a entrainé un changement durable de politique, surtout de l’ampleur souhaitée et souhaitable. Elle a précisément été mise en place pour empêcher cela. Pourtant, toutes les forces politiques institutionnelles qui affirment vouloir la rupture avec le système présentent un candidat et prétendent faire de cette élection une voie pour l’expression des attentes populaires.

    Quelque soit l’avis de chacun, ce qui importe, c’est de bien percevoir ce qui cherche à être entendu !

     

    Seul le travail est créateur de richesses

     

    Ces richesses produites par les seuls travailleurs sont pour une grande part confisquées pour spéculer. Depuis plus de vingt ans, la part du travail dans le PIB a baissé de 10% au profit du capital. Ainsi s’est développée une logique financière prédatrice qui a conduit au désastre et à une gigantesque dette privée.

    Reprenant dans ses comptes les produits « toxiques » (type subprimes), la BCE transfère à taux quasi nul des liquidités par milliards aux banques seules autorisées à prêter aux Etats. Ayant ainsi tout le pouvoir, celles-ci pratiquent des taux prohibitifs. La dette privée se transforme ainsi en dette publique ! Fondamentalement, c'est l'argent du travail qui sert ainsi à enrichir le parasitisme des banques. Le système financier de l'UE a été fondé pour fonctionner de cette façon. Il ne peut en aucun cas s'engager dans une autre direction… sauf à ne plus être ce pourquoi il est conçu. Le réformer est illusoire. La sortie de crise exige d'en finir avec ce système au service exclusif du capital.

     

    La voracité du Capital tue le Travail

     

    La recherche du profit maximum conduit le capital à tuer les emplois par milliers, à abandonner, à fermer, à casser des entreprises viables, par centaines. Souvent, ces entreprises sont à la pointe de la technologie au point que de nombreuses luttes sont menées pour trouver un repreneur. L’idée émerge d’expérimenter des coopératives de production tant la certitude de l'efficacité est légitimement ancrée dans les têtes des travailleurs concernés. Cette idée d’une possible organisation, sans actionnaires, est la hantise du capital par sa portée autogestionnaire et révolutionnaire.


    Si le Travail est seul créateur de richesses,

    Il doit être présent en tant que tel dans les institutions !

    Dans la campagne présidentielle grandit l'idée d'une refondation de nos institutions dans le creuset d'une République Sociale dont les principes ont été avancés, il y a bientôt dix ans, par des acteurs de la libération du Pays en 1944, entre autres. Rouges Vifs Île de France milite pour cette remise à plat de nos institutions, en proposant la suppression de l’élection du président de la république au suffrage universel, le scrutin proportionnel intégral à toutes les élections, le mandat impératif et révocable, la démocratie directe, le pouvoir aux salariés dans les conseils d’administration…

    Chacune de ces trois idées porte en germe des exigences de transformation de la société.

    Sans la prise en compte de ces éléments, aucune réelle alternative politique n’est possible. Remplacer l'équipe actuelle par une autre qui mènera une politique au sein des mêmes règles du jeu, dans le même cadre, ne peut conduire qu'à la déconvenue et à une revanche brutale des forces qu’on prétend éliminer.

    Ces trois éléments, porteurs d'autres choix durables organisant la rupture avec la situation actuelle, sont les seules voies possibles pour répondre économiquement, institutionnellement et socialement aux préoccupations populaires. Pour cela, notre peuple doit reconquérir sa souveraineté politique mais aussi monétaire pour avoir les moyens d’exercer cette souveraineté.

    Pour chasser la droite au pouvoir et éloigner l’hypothèse de l’extrême droite qui veut exploiter le désespoir et les désillusions, c’est le seul chemin possible à long terme.

    L'idée que nous avançons depuis des années de l'urgence d'une augmentation massive et générale des salaires, du contrôle par les travailleurs de sa part socialisée, de la lutte contre la mise en concurrence des travailleurs (au niveau national comme international) a progressé au point de devenir une exigence. Elle doit grandir encore jusqu’à devenir incontournable et servir de base à la transformation de la société.

    L’exaspération devant l’avalanche de mauvais coups qui s’est abattue sur le monde du travail peut conduire à un choix qui semble de moindre mal. Telle est la logique des mécanismes de l’élection présidentielle. Chacun sait au fond de lui que cela ne suffira pas et peut conduire à de graves désillusions si on en reste là.

    Dans la suite des formidables mouvements de 2009 et 2010, il nous faut dès maintenant recréer, dans les entreprises et les quartiers, un rapport de force et le coordonner. En cas de défaite de Sarkozy, il nous faudra trouver les moyens de contraindre les politiques mises en œuvre à prendre en compte immédiatement les exigences de changement.

    Alors que les plans d’une austérité toujours plus renforcée se succèdent partout dans l’UE, il ne fait aucun doute que notre pays est en sursis au moins jusqu’au 6 mai et ce quelque soit le vainqueur.

    Ces injonctions de l’UE n’ont aucune valeur légale et politique depuis le résultat du référendum de 2005. Alors que l’euro vit probablement ses derniers mois dans sa forme actuelle, nous sommes légitimes à reprendre la maitrise de notre destin et jeter les bases d’une véritable coopération avec tous les peuples d’Europe. Leur combat contre leurs propres gouvernements rejoint le notre et est porteur d’espoir.

    Plus que jamais, lucidité sur les enjeux, sur les moyens pour y répondre et détermination à les mettre en œuvre doivent être présents dans la réflexion de celles et ceux cherchent, de celles et ceux qui luttent pour une autre société.

    C’est pour aider à cela que ROUGES VIFS existe depuis 10 ans. Cela sera encore vrai dans les mois et années qui viennent.

    Le 5 avril 2012

    Contact : contact@rougesvifs.org. Tous nos textes depuis 1999 sont sur notre site : http://www.rougesvifs.org


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  • Quel bilan des interventions armées occidentales ?

    La question n’est jamais posée !

    Ces dix dernières années, les grandes puissances, Etats-Unis en tête, mais aussi la France sont intervenues militairement dans une série de pays : Afghanistan, Irak , Côte d’ivoire et plus récemment la Lybie. En est-il résulté plus de démocratie ? Plus de respect des droits de l’homme ? Une amélioration de la situation des populations concernées et des droits de la femme ? En est-il résulté plus de sécurité dans le monde pour les populations du Nord comme du Sud ?

    Les gouvernements et les médias qui ont poussé à ces interventions et qui les ont justifié pour les faire acquiescer par l’opinion se gardent bien d’en faire le bilan !

    Et pour cause : partout ce qu’on peut constater malgré l’omerta c’est que l’intervention étrangère a considérablement aggravé la situation :

      morts et blessés par centaines de milliers
      populations civiles soumises à des bombardements et l’utilisation d’armes interdites comme celles au phosphore blanc à Fallujah
      "bavures" et "dégâts colatéraux"
      Sociétés brisées et fractionnées sur la base de critères ethniques et religieux
      Charia proclamée comme en Lybie par le CNT soutenu par la France, la Grande-Bretagne …
      Pays livrés à l’arbitraire de bandes armées, des milices et de seigneurs de la guerre …

    Tandis que la situation de chaos actuel au Mali est la conséquence directe de l’intervention sarkosienne en Lybie qui a déstabilisé toute la sous-région, permis la dissémination des armes et renforcé considérablement les groupes intégristes !

    Mais comment s’en étonner ?

    C’est que contrairement aux médias-mensonges l’objectif de ces interventions n’est pas l’instauration de la démocratie mais le remodelage de régions entières pour le contrôle et le pillage des ressources (pétrole, gaz, eau, terres rares, coltran …) au profit des multinationales (Total, Bolloré …) en appuyant un clan, une partie de la population contre une autre.

    Et qu’à cette fin il faut déstabiliser les états et les gouvernements qui ne sont pas assez dociles ou conciliants ! Alliés de la veille comme Khadafi reçu il y a peu en grande pompe à l’Elysée ou Hafez el Assad au défilé du 14 juillet en 2008, ils sont subitement désignés comme des tyrans sanguinaires à écarter du pouvoir ou à éliminer physiquement !

    Et nous ?

    La propagande nous invite à soutenir ces interventions soi-disant humanitaires ! Est-ce à dire que condamner ces interventions faites en notre nom, et au nom des valeurs prétendues universelles c’est approuver les régimes en place ? En descendant par millions dans les capitales des pays européens en 2003 contre l’intervention de Georges Bush en Irak est-ce que nous avons soutenu Saddam Hussein ?

    A l’époque nous avons simplement dit avec force que cette intervention allait aggraver la situation et dans ce pays et dans la région et que les prétextes invoqués (armes de destruction massive) étaient mensongers et cachaient donc des objectifs inavouables.

    Et nous avions raison ! Aujourd’hui, il en est de même !

    Les intérêts communs des peuples du nord et du Sud

    Ce sont les mêmes forces politiques et économiques, les mêmes oligarchies qui poussent aux interventions militaires à l’extérieur et veulent nous imposer des plans d’austérité draconiens et veulent anéantir toutes nos conquêtes sociales.

    Comme dans les années 30, la crise profonde du système conduit l’étroite minorité ultra privilégiée à chercher une "solution" à leur crise :

      en détruisant les conquêtes sociales et démocratiques chèrement acquises dans nos pays
      en saccageant des pays et des régions entières en vue de reproduire une hégémonie économique mondiale menacée par l’émergence d’autres puissances et de s’assurer le contrôle des ressources stratégiques.

    Les ingérences guerrières c’est la continuation à l’étranger de la guerre sociale que les oligarchies et les capitalistes mènent contre nous !

    Et ce n’est pas un hasard si la souveraineté des peuples d’Europe est parallèlement mise en cause comme on a pu le constater avec la violation des referendums portant sur les traités comme en France, en Irlande et aux Pays Bas.

    Et comme on peut le constater en Grèce et en Italie avec des dirigeants directement issus de l’oligarchie financière imposés aux peuples sans la moindre consultation !

    Dans ce contexte, le rôle des organisations politiques progressistes et des organisations syndicales n’est donc pas d’emboîter le pas de leurs classes dirigeantes comme c’est malheureusement le cas jusqu’à présent ! Mais de dénoncer ces interventions et les mensonges qui les accompagnent et de travailler à la convergence des luttes des peuples au Nord comme au Sud.

    Contre leurs propres exploiteurs, pour la paix et la recherche de solutions politiques aux situations conflictuelles et contre la gabegie des milliards engagés dans les dépenses militaires et le commerce des armes au détriment des dépenses utiles pour les populations !

    Positions et initiatives internationales

    Le secrétaire général de la Fédération Syndicale Mondiale, Georges Mavrikos, en février 2012 au cours de la réunion de la direction de la FSM qui s’est tenue en Afrique du Sud a réaffirmé:la position de principe de l’organisation :

    " La position de la FSM est ferme. Les peuples sont les seuls responsables pour décider librement et démocratiquement de leur présent et de leur avenir. La FSM se dresse contre les plans impérialistes et contre les guerres impérialistes et elle organise une campagne de solidarité internationale avec les peuples qui souffrent des impérialistes."

    Par ailleurs,l’Appel d’Alger de décembre 2011 intitulé "Contre les guerres d’occupation, contre les ingérences étrangères, pour la défense de la souveraineté nationale et populaire" réaffirme également la nécessité du respect de la souveraineté des peuples"

    Cette assemblée qui a regroupé responsables politiques et syndicaux, des universitaires, intellectuels, des avocats, des militants des droits de l’homme… venus des pays du Maghreb, du Sahel et autres parties du continent africain, d’Europe, des Amériques et d’Asie…affirme l’urgence que les peuples se mobilisent à la fois pour les droits socioéconomiques et démocratiques et pour la défense et l’intégrité des nations menacées.

    Ce sont les grandes puissances, l’OTAN, l’existence de centaines de bases militaires dans le monde qui constituent une menace en aggravant l’insécurité et l’instabilité du monde ! Le texte de l’appel d’Alger déclare entre autre :

    "Nous refusons que soient anéanties les réalisations de la civilisation humaine, dont l’existence des nations, condition pour la démocratie. … Nous considérons qu’il est de la responsabilité du mouvement ouvrier syndical international, d’organiser l’action unie et solidaire, en défense des droits socioéconomiques des travailleurs, des droits des peuples et de l’intégrité et la souveraineté des nations, contre les plans et politiques meurtriers des institutions internationales, des gouvernements impérialistes et du G20.

    Nous qui, dans nos pays respectifs, militons pour le droit des peuples à vivre en paix et dans la dignité, du produit de leurs ressources nationales, à décider librement de leur présent et leur avenir par l’exercice des droits démocratiques, proclamons notre détermination à combattre les atteintes à la souveraineté des nations et des peuples, le pillage de leurs richesses naturelles.

    Nous qui condamnons fermement la répression à l’encontre des peuples et des militants qui luttent pour leurs droits politiques et socioéconomiques dans quelque pays que ce soit, déclarons notre rejet de toutes les guerres impérialistes d’occupation et de pillage porteuses de barbarie, de décomposition, de régression et de chaos…"

    Plus que jamais l’heure est venue de renouer avec les grandes traditions de lutte du peuple français et des organisations syndicales de classe. Hier, pour mener les guerres coloniales de prédation ils évoquaient la mission civilisatrice de l’Occident.

    Aujourd’hui ils travestissent leurs appétits et leurs intérêts sordides derrière le droit d’ingérence et la défense des populations civiles.

    Plus encore aujourd’hui qu’hier dans le crépuscule d’un système en déclin et en perdition la défense de nos intérêts passe par la lutte pour la paix, pour l’entente entre tous les peuples et la dénonciation de la volonté des classes dirigeantes de trouver une issue à leur crise dans la violence, dans la recherche de boucs émissaires et dans l’affrontement des civilisations !

    Le Front Syndical de Classe

    Avril 2012


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  • Fidel Castro


    Le monde merveilleux du capitalismeLa recherche de la vérité politique sera toujours une tâche ardue, même à notre époque où la science nous offre beaucoup de connaissances, dont l’une des plus importantes est de déchiffrer et d’étudier le pouvoir fabuleux de l’énergie contenue dans la matière.


    Le découvreur de cette énergie et de son utilisation éventuelle était quelqu’un de pacifique et de bonhomme qui, malgré son rejet de la violence et de la guerre, demanda pourtant aux scientifiques de son pays de la développer : Franklin Delano Roosevelt, connu pour ses positions antifascistes, présidait alors des États-Unis en pleine crise qu’il avait réussi à sauver du désastre par de dures mesures qui lui gagnèrent la haine de l’extrême droite de sa classe. Aujourd’hui les États-Unis imposent au monde la tyrannie la plus brutale et la plus dangereuse qu’ait connue notre fragile espèce.


     

    Les informations en provenance des États-Unis et de leurs alliés de l’OTAN, leurs complices, parlent de leurs méfaits. Les villes les plus importantes des États-Unis et d’Europe sont constamment le théâtre de véritables batailles de rue entre des manifestants et des policiers bien entraînés et bien nourris, équipés de véhicules blindés et de scaphandres, matraquant, attaquant à coups de pied et aux gaz des femmes et des hommes, tordant les mains et les cous de jeunes et de vieux, commettant à la face du monde de lâches actions contre les droits et la vie des citoyens de leurs pays.

     

    Jusqu’à quand une pareille barbarie durera-t-elle ?

    Pour ne pas m’étendre, étant donné que ces tragédies vont se présenter toujours plus à la télévision et dans les médias en général, et deviendront le pain quotidien, justement celui qu’on refuse aux plus démunis, je citerai la dépêche émise aujourd’hui par une importante agence de presse occidentale :

     

    « Une bonne partie des côtes japonaises du Pacifique pourrait se retrouver inondée par une vague gigantesque de plus de trente-quatre mètres de haut en cas d’un puissant séisme, selon les calculs révisés d’une équipe gouvernementale. « N’importe quel tsunami déclenché par un séisme de magnitude 9 dans la dépression de Nankai, qui va de la principale île japonaise de Honshu à l’île méridionale de Kyushu, pourrait atteindre trente-quatre mètres de haut, selon ce comité. « Des calculs antérieurs de 2003 avaient estimé la hauteur maximale de cette vague à moins de vingt mètres. « La centrale de Fukushima avait été conçue pour résister à un tsunami de six mètres, moins de la moitié de la hauteur de la vague qui l’a frappé le 11 mars 2011. »

     

    Mais á quoi bon s’inquiéter. Une autre dépêche émis il y a deux jours, le 30 mars, par un média généralement bien informé, peut nous rassurer. En voici un bref résumé :

     

    « Si vous étiez joueur de football, scheik arabe ou cadre d’une grande transnationale, quel type de technologie vous ferait rêver ? « Des boutiques de luxe bien connues de Londres ont inauguré récemment une section entière consacrée aux amateurs de technologies aux portefeuilles bien remplis. « Des téléviseurs à un million de dollar, des caméras vidéo Ferrari et des sous-marins individuels, voilà quelques-uns des gadgets conçus pour faire les délices du millionnaire. « Le téléviseur à un million de dollars est le joyau de la couronne. « Apple s’engage à livrer ses nouveaux produits le jour même de leur lancement sur le marché. « Supposons que vous soyez sortis de votre riche demeure et que vous soyez fatigués de vous balader dans votre yacht, votre limousine, votre hélicoptère ou votre jet, il vous restera toujours la possibilité de vous offrir un sous-marin monoplace ou biplace.

     

    Ce magasin vous offre aussi des téléphones mobiles en acier inoxydable, à micro-processeur de 1,2 GHz et 8 Go de mémoire et à technologie FNC, qui vous permettront de faire tous vos paiements.

     

    N’est-il pas vrai, chers compatriotes, que le capitalisme est une merveille ! Ne serions-nous pas coupables de ne pouvoir offrir à chaque citoyen un sous-marin particulier garé sur la plage ?

     

    C’est ce magasin, et pas moi, qui met dans le même sac cheiks arabes, cadres des grandes transnationales et footballeurs. Ces derniers, du moins, – faut-il que je le précise ? – distraient des millions de personnes et ne sont pas des ennemis de Cuba.

     

    Fidel Castro Ruz Le 1er avril 2012


    Source Cuba Debate Transmis par Linsay

    URL article : http://www.rougemidi.fr/spip.php?article6735


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  • L’auteur de l’article comme ceux qui soutiennent les petits patrons victimes d’un système invivable au sens propre comme au sens figuré, devraient leur conseiller la lecture du Talon de Fer de Jack London.

    Dès 1906 celui-ci écrivait déjà que les petits entrepreneurs n’avaient pas d’autre solution que de s’unir à la classe ouvrière pour combattre les groupes "monopoleurs" sinon ils seraient broyés eux aussi...


     Depuis le début de la crise, en 2008, au moins 50 artisans et patrons de PME se sont suicidés en Vénétie, le moteur du miracle économique des années 1990. Ceux qui n’ont pas su s’adapter à la nouvelle donne ont vu s’effondrer le modèle sur lequel s’était bâti une prospérité qu’ils croyaient inépuisable.

     

    Les yeux de Laura Tamiozzo sont rivés à l’écran d’un portable et sa voix, légère mais déterminée, résonne dans la salle paroissiale du centre San Sebastiano, à Vigonza, un village près de Padoue. Derrière elle campe une affiche du syndicat Filca-Cisl Veneto, qui a organisé la réunion publique.

     

    On y voit des tombes alignées et 25 noms d’entreprises implantées de longue date qui ont dû fermer leurs portes dans l’indifférence générale. « Chère Flavia, il ne m’a pas été facile d’écrire cette lettre, mais je tenais à te dire que le drame qui a frappé ta famille est aussi celui qui a frappé la mienne ».

     

    Laura Tiamozzo lit la lettre qu’elle a adressée le 22 janvier à Flavia Schiavon, 35 ans, qui est assise à côté d’elle. La Grande Crise a emporté leurs parents. Tous deux étaient des entrepreneurs du bâtiment et tous deux se sont suicidés.

     

    Giovanni Schiavon s’est tiré une balle dans la tête le 12 décembre dernier dans son bureau. L’affaire a fait du bruit parce que Schiavon était certes endetté, mais l’Etat lui devait 250 000 euros. Antonio Tamiozzo, quant à lui, s’est pendu dans la nuit du premier janvier dans un hangar de son entreprise, qui employait plus de trente personnes.

     

    Daniele Marini, directeur de la Fondation Nordest, explique que, s’il est « difficile d’établir un portrait type de ces chefs d’entreprise », on peut dégager cependant quelques caractéristiques communes.

     

    La première est la dimension modeste, sinon minime, de leurs entreprises, qui en majorité exercent leur activité dans des secteurs établis tels que la construction, le petit artisanat et autres.

     

    Ensuite le fait que, dans un système où une PME du Nord-Est fait appel en moyenne à 274 fournisseurs, lesquels réalisent généralement à 80% le produit fini, toutes les PME sont étroitement liées les unes aux autres.

     

    Se déclarer en faillite est considéré comme une honte

    D’après les chiffres du Cgia [1] de Mestre, depuis le début de la crise, au moins 50 petits entrepreneurs ou artisans de Venétie ont mis fin à leurs jours. « Le partage du travail devient le partage de la vie », explique l’écrivain et journaliste Ferdinando Camon. « Quand l’entreprise est en crise, son patron souffre affreusement de ne plus pouvoir payer ses employés et de les voir se serrer la ceinture.

     

    C’est la raison d’une bonne partie de ces suicides : devoir licencier ses collaborateurs, fermer et se déclarer en faillite est considéré dans la culture des laborieuses communautés du Nord-Est comme une honte, un manquement aux responsabilités sociales du chef d’entreprise ».

     

    Il n’est pas exclu, affirme Camon, que certains suicides « expriment la volonté plus ou moins consciente de désigner le débiteur, c’est-à-dire l’Etat, comme un assassin, comme le responsable de ces morts ».

     

    La colère monte, et les rapports avec le monde politique semblent s’être irrémédiablement dégradés. Après Tangentopoli [2], en effet, l’économie et la société de la Vénétie ont pensé qu’elles se développeraient bien mieux sans le frein des « institutions ».

     

    Une défiance envers l’Etat tout à fait réciproque : « le Nord-Est est une jungle mystérieuse. Rome ne voit pas jusque-là. Ou si elle voit, elle ne comprend pas ».

     

    Seuls, isolés, incompris

    Une des rares certitudes, c’est que ces entrepreneurs de Vénétie se sentent seuls, isolés, abandonnés, incompris. De la rencontre de Vigonza est née la proposition de créer une Association des familles des victimes de la crise. Quant aux diverses associations professionnelles, elles s’efforcent de parer au plus pressé. Fin février, la Confartigianato [3] d’Asolo et Montebelluna a inauguré Life Auxilium, un service d’aide psychologique aux chefs d’entreprise en difficulté doté d’un numéro vert (qui reçoit en moyenne un appel par jour) et d’un centre d’écoute.

     

    Ces suicides sont-ils donc la conséquence macabre de l’épuisement d’un « modèle » ? Pas nécessairement. En réalité, la « locomotive d’Italie » – une région pleine d’énergie, théâtre d’une explosion sauvage et spontanée d’entreprises de toutes sortes – avait commencé à ralentir au début des années 2000.

     

    C’est à ce moment que « le développement du Nord- Est, tel qu’on le connaît commençait à ‘finir’ car les facteurs à l’origine de cette formidable dynamique avaient atteint leur limite », peut-on lire dans Innovatori di confine. I percorsi del nuovo Nord Est [4] (éditions Marsilio, 2012), un ouvrage collectif dirigé par Daniele Marini.

     

    « La grande disponibilité de main d’œuvre a fait place à la stagnation démographique, à la carence de travailleurs locaux ; ces entreprises à la gestion longtemps familiale ont connu ensuite des difficultés de transmission aux nouvelles générations, et les campagnes de la région, en voie d’urbanisation mais qui offraient encore des espaces libres, sont peu à peu devenues saturées tant en termes de surface disponible que d’infrastructures. Tous ces facteurs favorables qui avaient propulsé l’économie du Nord Est vers la prospérité avaient atteint leurs limites ».

     

    Stefano Zanatta, présidente de Confartigianato Asolo-Montebelluna, est sur la même longueur d’ondes : « La crise a fait apparaître les faiblesses du système. Celui-ci est encore aujourd’hui très fragmenté, fait de petites et très petites entreprises. Cela a d’abord été un atout, tant que la machine tournait, la richesse et le plein emploi étaient assurés. Mais aujourd’hui, avec la crise qui dure depuis quatre ans, nous ne sommes plus en mesure de faire face à un système qui est plus fort que nous » .

     

    Contexte

     

    Vague de suicides parmi les artisans et les entrepreneurs

    La vague de suicides provoqués par la crise ne se limite pas au Nord-Est : ces derniers jours, deux entrepreneurs romains se sont ôtés la vie, et un artisan de Bologne s’est immolé par le feu. Dans toute l’Italie, entre 2008 et 2010, les suicides pour des raisons économiques ont augmenté de 24,6% (de 150 à 187), explique La Repubblica, qui cite des sources syndicales et qui dénonce un possible « effet d’imitation ». Après les derniers épisodes, les syndicats professionnels des entrepreneurs et des artisans ont demandé au gouvernement de créer un fonds d’urgence pour aider ceux qui ne peuvent faire face à leurs dettes.

     

    Le travail est tout

    Si on observe les chiffres de Movimpresa pour la période 2006-2010, on remarque que le solde entre les nouvelles inscriptions et les cessations d’activités dans le Nord- Est est négatif : 6 023 PME ont disparu. Pour Daniele Marini, une petite entreprise n’est pas nécessairement destinée à fermer ses portes ou à être marginalisée par le marché.

     

    Encore faut-il que celle-ci ait su faire un « saut évolutif » dans l’innovation technologique, dans l’organisation de la production et des services et qu’elle ait su instaurer des « relations de production et commerciales avec des entreprises plus grandes qui se sont internationalisées ».

     

    Malgré les grandes transformations de ces vingt dernières années, la société du Nord-Est continue à être fortement « travailliste », où tous – chefs d’entreprise et salariés –, quels que soient le milieu social, les générations ou les groupes d’appartenance, s’identifient au travail. Et le travail est aussi la préoccupation principale de la population – particulièrement en cette période.

     

    En 1996 le sociologue Ilvo Diamanti [5] lançait cet avertissement : « le travail est devenu la nouvelle religion. […] Je crains que nous allions au-devant de grands problèmes, et pas seulement économiques. Parce que si le travail est tout, si c’est le succès économique qui apporte la satisfaction, le jour où le développement ralentira, les répercussions ne seront pas seulement économiques, mais aussi psychologiques ».

     

    « La culture et le bonheur ne comptent pour rien. Les sous – les schei comme on dit ici – sont tout », explique Ferdinando Camon : « le petit entrepreneur endetté ne vit pas une crise économique : il vit une crise totale. Nerveuse, morale, mentale. C’est pour cela qu’il se suicide. Parce que les schei sont pour lui l’unique valeur et si sa vie est déficitaire de ce point de vue, il pense que ce n’est plus la peine de vivre. Les schei sont une valeur absolue ».

     

    Par Leonardo Bianchi source Linkiesta Milan le 05/04/2012 

    Traduction : Françoise Liffran

    Transmis par Linsay


    [1] le syndicat des PME et des artisans

    [2] la grande enquête anti-corruption qui balaya la classe politique dans les années 1990

    [3] l’association des artisans

    [4] “Innovateurs frontaliers. Les chemins du nouveau Nord-Est”

    [5] spécialiste du Nord-Est

    URL article : http://www.rougemidi.fr/spip.php?article6739


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  • Oui, des communistes, je te dis! Partout! Oui, en France! En 2012! Mais que fait la troupe?

    Mélenchon en troisième homme, un discours de gauche révolutionnaire, et voilà la bonne vieille peur du rouge et du partageux qui est de retour.

    Je ne sais pas quel sera le résultat final, mais avoir vu le vilain vent anticommuniste se lever de nouveau, ça vous à un côté vintage qui ne peut que me réjouir. 
    Surtout quand j'irai voter pour Mélenchon au second tour.
     

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  • Hier, l’Espagne a malheureusement confirmé ce que nous disons sur ce blog, complété par une majorité de commentaires très instructifs : nous entrons dans la phase II du scénario de crise de la zone euro et cela pourrait coïncider avec les prochaines élections françaises. Ce point sera particulièrement développé dans notre prochain numéro de LIESI.


    Liesi 23

    En quelques jours seulement, le paysage a vitement été bouleversé. Les quelques rares oiseaux venus critiquer le réalisme de notre rédaction sont partis sur d’autres sites spécialistes de la politique de l’autruche. Il est cependant vrai que l’intervention de l’agent Draghi a permis de retarder la prochaine attaque, celle qui prend forme maintenant. Nous pensions que les choses iraient plus vite. Pourquoi avoir fait tourner la planche à billets et injecter pour retarder cet épisode II, en cours de développement ? Il y a plusieurs réponses. Nous n’avons pas le temps de les développer. Mais nous privilégions celle qui met en rapport le trio Draghi/Goldman Sachs/Rockefeller.


    Depuis quelques heures, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour l’Espagne. «Après avoir annoncé que l’endettement du pays allait monter à 79,8 % du PIB (niveau jamais vu depuis au moins 30 ans), l’Espagne a raté ses émissions de dette mercredi 4 avril. Le Trésor n’a réussi à placer que 2,6 milliards d’euros de titres obligataires, alors qu’il visait un montant maximum de 3,5 milliards d’euros. En outre, le coût de financement sur les marchés est en hausse, signe que les effets bénéfiques du prêt gigantesque de la Banque centrale européenne (BCE) aux banques sont en train de s’estomper » (Les Echos). Entre-temps, Mario Draghi a extrêmement fragilisé la BCE… et donc sa crédibilité… et donc l’euro qui n’a pas l’air de faire bonne figure. L’injection de 1.000 milliards de liquidités pour 3 ans de la BCE commence à montrer ses limites. Ce point est intéressant…


    Liesi 24

    Les banques sont de nouveau dans la tourmente

    « Les tensions se sont aussi répercutées aux banques espagnoles, ainsi qu’autres pays périphériques de la zone euro. Les taux à 10 ans italiens augmentaient de 17 points à 5,3 %, ceux du Portugal de 18 points à 11,46 %, et ceux de la Grèce de 78 points à 20,9 % » (Les Echos).


    Les bancaires françaises piquent du nez avec des baisses très conséquentes : par exemple 20% pour le CREDIT AGRICOLE en quelques séances seulement. Voyons-y le signe du hasard…


    URL article : http://liesidotorg.wordpress.com/2012/04/05/zone-euro-episode-ii-en-formation/


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  • Création Monétaire

    Depuis, la creation de la City a Londres, avec ce syndicat de l'age mediaval, les grands seigneurs de la finance implantent leur tentacules partout dans le monde, pensez aux Rothchilds, aux Morgans aux seigneurs qui implantent des bombes de destruction financière massives....La Fed, Goldman Sachs, JP Morgan, Citibank, FMI, BCE , Wallstreet, la bourse des métaux de londres LME tout ce monde n'ont qu'un objectif, le pouvoir par l'apauvrissement et l'ignorance des masses.

     

    Les Médias de Masse



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    Attention ! Voici le retour de “Bolkestein”

    Deux directives dangereuses sur le droit de grève et la prestation de services

    Ce mercredi 21 mars, la Commission de Bruxelles a rendu publiques deux nouvelles propositions de directives. Les citoyens doivent en être avertis : elles représentent des régressions sociales et démocratiques.

    Le premier texte limite purement et simplement le droit de grève

    Balayant d’un revers de main les demandes des organisations syndicales et de la Confédération européenne des Syndicats (CES), la Commission a fait sienne une jurisprudence honteuse.

    Cette jurisprudence s’appuie sur deux décisions prises en 2007 par la Cour européenne de justice qui avait jugé illégales les grèves et actions des salariés et syndicats dans deux affaires (travailleurs estoniens dans les ferries Viking Line en Finlande et entreprise lettone sur les chantiers de construction Laval en Suède).

    Selon cette jurisprudence, les actions des salariés (grève, blocage de chantiers) – qui luttaient pour le respect des conditions de travail et des conventions collectives – remettent en question la libre concurrence et font « entrave à la libre prestation de service ».

    La directive présentée aujourd’hui reprend totalement à son compte cette vision ultralibérale du droit du travail.

    L’article 2 du texte proposé indique par exemple : « L’exercice de la liberté d’établissement et de la libre prestation des services énoncées par le traité respecte le droit fondamental de mener des actions collectives, y compris le droit ou la liberté de faire grève, et, inversement, l’exercice du droit fondamental de mener des actions collectives, y compris le droit ou la liberté de faire grève, respecte ces libertés économiques. »

    C’est donc une restriction du droit de grève.

    Le processus et d’autant plus choquant que la Commission cherche à imposer ce principe par un règlement du Conseil européen que seul les gouvernements européens peuvent amender et que le Parlement européen ne peut qu’accepter ou rejeter.

    Il va sans dire que comme les syndicats je m’opposerai frontalement à ce texte.

    Le second texte, sur le détachement des travailleurs dans le cadre d’une prestation de service dans un autre pays, vise à réviser la directive du 16 décembre 1996

    En imposant le principe du respect du droit du pays où le service est fourni, ce texte devait encadrer dans le droit du travail les débordements qu’aurait pu provoquer la directive services dite Bolkestein avec son principe du pays d’origine.

    Mais le maintien de la logique du seul respect des minima sociaux continuera de mettre en concurrence les salariés.

    Les conditions de travail et salariales resteront uniquement basées sur les minima légaux existants au lieu d’être basées sur les pratiques en vigueur.

    A travail égal, salaire et droits égaux. J’ai défendu ce principe fondamental de conditions de travail et de rémunération égales pour tous les travailleurs d’où qu’ils viennent lors du débat sur la directive permis unique qui visait à mettre en concurrence les travailleurs européens avec ceux venant des pays hors Union européenne. Je le défendrai avec autant de détermination pour tous les travailleurs européens.

    Nous vous donnerons plus d’information sur ces deux textes antisociaux et anti-démocratiques dans les semaines à venir.

    http://patricklehyaric.net

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    Les droits de l’homme selon le libéralisme

    Pour appeler l’OTAN à bombarder la Libye, il y avait 70 ONG. Pour appeler au secours des populations menacées par la famine au Tchad, elles ne sont que deux. Les premières sont occupées sur un autre chantier, en Syrie, où leur nombre a presque triplé. Elles sont 200 à faire la commande de bombardiers. Les droits de l’homme au Tchad n’intéressent, apparemment, pas. Tout autant qu’en Somalie.

     

    Pourtant les 70 associations, qui ont réussi le pari de faire de la Libye un champ de ruines et d’incertitudes, sont directement responsables de ce qui se passe. Les deux ONG qui ont lancé l’alerte, Action contre la Faim et Première urgence-aide médicale, annonce une grave crise alimentaire qui se prépare au Sahel, et qui touche déjà le Tchad.

     

    La responsabilité des » protecteurs de civils » réside dans les conséquences de la » révolution » atlantiste sur les travailleurs sub-sahariens, qui ont tous perdu leur emploi et les revenus qui vont avec. Quand ils n’ont pas perdu la vie sous les machettes des « révolutionnaires », ces civils que la résolution 1973 de l’ONU protégeait.

     

    « La région du Kanem, à l’ouest du Tchad, a basculé en phase d’urgence » nous dit Action contre la Faim. En février, on enregistre le triple d’enfants souffrant de malnutrition par rapport à l’année dernière à la même période. Dans le canton de Kado, la moitié des habitants n’a plus de stock de nourriture.

     

    Et ce nombre est en augmentation. Beaucoup d’enfants acheminés vers les centres de soins décèdent en chemin. Et les ONG engagées dans le « printemps » ne les voient pas. Elles qui pourraient, peut-être, obtenir des pétromonarques arabes d’allonger le budget d’armement des « résistants » syriens d’une rubrique consacrée à compenser l’annulation de l’importante source de vie que constituait la Libye, aujourd’hui « libérée ».

     

    D’un autre côté, ceux qui subventionnent les droits-de-l’hommistes pourraient, dans l’urgence, verser les sommes prévues aux populations en danger de mort, en les considérant en tant que victimes collatérales de l’opération « protecteur unifié ».

     

    Ce sera une façon de se donner une bonne image, de prouver leur bonne foi et de démontrer qu’ils sont, véritablement, des défenseurs de l’Humanité souffrante. Les familles témoignent ainsi : « Tous les quatre ou cinq mois, nos maris nous envoyaient l’équivalent de près de 400 euros. Maintenant nous ne disposons plus de ces sommes et il y a des personnes en plus à nourrir », depuis que le CNT et les bandes armées gouvernent la Libye. Plus haut dans la hiérarchie, Barak Obama et son égérie Hillary Clinton qui s’inquiètent gravement de la démocratie dans la région et des droits humains, auraient une occasion en or de se battre contre un ennemi, tout aussi, sinon plus, nocif que les « régimes autoritaires » et qui tue plus sûrement, la faim. Mais ils ne bougent pas. (Rappelons que les USA votent systématiquement contre les résolutions de l’ONU concernant le « droit à l’alimentation ». Les aliments et l’eau sont pour eux une arme de guerre. NDLR)

     

    La raison en est que la faim est une catégorie économique et, en tant que telle, la religion néolibérale la classe parmi les effets de l’incapacité de survivre aux lois du marché. Il serait donc malvenu de venir interférer dans un processus, au risque de perturber son cours, où les faibles sont plutôt coupables que victimes.

     

    Ahmed Halfaoui


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  •   Sciascia et les techniques de la manipulation.

    Un intellectuel décrypte la réalité italienne.

    Rosa LLORENS

      Au milieu de sa décadence morale et intellectuelle, l’Europe a encore (ou a eu récemment) de grands écrivains et intellectuels engagés, même s’ils sont peu présents dans les medias (quand ils ne subissent pas la censure, comme Peter Handke). Leonardo Sciascia est mort en 1989, mais son oeuvre est toujours très actuelle. Il a toujours mis en scène la société italienne, et plus précisément sicilienne ; mais l’Italie a souvent été un pays précurseur, dans le domaine politique et social : elle a vu (juste après la Pologne de Pilsudski) l’arrivée au pouvoir, en 1922, du fascisme, qui allait ensuite s’étendre sur toute l’Europe continentale. Les analyses de Sciascia sur l’Italie des années 1960-80 pourraient donc nous aider à déchiffrer d’autres contextes.

    Dans Le Contexte (1971), Sciascia raconte une affaire politico-criminelle qui serait aujourd’hui volontiers dénigrée comme relevant de l’obsession du complot et dont l’auteur serait traité de paranoïaque. Mais Sciascia est l’un des écrivains et intellectuels les plus respectés en Italie.

    L’inspecteur Rogas est chargé d’enquêter sur une série de meurtres de magistrats perpétrés en divers points d’un "pays imaginaire". Il découvre qu’il y a un lien entre eux : ces magistrats ont été mêlés au procès d’un pharmacien, Crès, condamné pour tentative d’empoisonnement sur sa femme et qui vient justement de sortir de prison ; or, Rogas se rend compte que Crès a été victime d’une machination montée par sa femme et que, condamné à tort, il a des raisons de vouloir se venger. Mais Rogas ne pourra pas l’interroger : pourtant placé sous surveillance, Crès s’enfuit, et il ne reste même pas de photos de lui. Et, au lieu de faciliter les recherches, les supérieurs de Rogas lui ordonnent de suivre une autre piste, celle des assassinats politiques, qui auraient été l’oeuvre d’un groupuscule anarchiste. Rogas obéit, mais se rend compte que la piste est farfelue, il continue donc, en parallèle et clandestinement, son enquête sur Crès, qui va le mener jusqu’aux plus hauts responsables de l’Etat (ministres, généraux) ; il comprend que Crès est protégé par la Police : elle lui assure l’impunité pour qu’il puisse commettre ses assassinats (pour le 5e et dernier, elle le manipule même), qui vont être utilisés dans le cadre d’une stratégie de déstabilisation de l’Etat, visant à mettre en place un pouvoir dictatorial.

    On reconnaît ici la "stratégie de la tension" qu’on attribue à l’organisation Gladio, créée par la CIA, après la guerre, pour empêcher, par tous les moyens, l’arrivée au pouvoir du Parti Communiste en Italie.

    Sciascia précise dans une note qu’il a commencé ce roman, début 1969, pour s’amuser, à partir d’un fait divers et d’un personnage de serial-killer, mais que, en le finissant, il n’avait plus du tout envie de rire. En effet, la réalité l’avait rattrapé : en décembre 1969, eut lieu l’attentat de Piazza Fontana, à Milan, qui fit 16 morts, et qui marque le début des "années de plomb". L’extrême-gauche et, en particulier, les anarchistes, furent aussitôt accusés (un jeune anarchiste trouva la mort dans un commissariat dans des circonstances louches : il se serait jeté par la fenêtre). En fait, tous les suspects qu’on put sérieusement mettre en cause appartenaient à l’extrême-droite - mais tous furent finalement relaxés en 2005 ! (voir les articles très circonstanciés de Wikipedia sur Gladio, Années de plomb, Piazza Fontana... ; on peut voir aussi le film que F. Rosi a tiré du roman, Cadavres exquis, avec Lino Ventura dans le rôle de Rogas).

    En 1974, Sciascia récidive avec Todo Modo : ce nouveau roman policier se déroule dans l’Ermitage Zafer, fondé par un prêtre, Don Gaetano, qui y réunit, pour des retraites religieuses, de hauts dirigeants politiques et économiques. Comme plus tard dans Le Nom de la rose, d’U. Eco, des assassinats vont se produire dans ce monastère-hôtel, sous les yeux du narrateur, un peintre, qui, tout en réfléchissant aux événements, poursuit des entretiens politico-philosophiques avec Don Gaetano ; celui-ci se révèle, dans un jeu de séduction intellectuelle avec le narrateur qui rappelle les relations de Raskolnikov avec le Commissaire dans Crime et Châtiment, un homme extrêmement intelligent et cultivé mais dépourvu de tout sens moral. Le narrateur découvre qu’il est au centre d’un complot d’Etat,organisé par un parti de la droite catholique (évidemment la DC, la Démocratie Chrétienne, au pouvoir depuis 1945), et visant, là aussi une déstabilisation politique, et il prendra ses responsabilités : Sciascia tire en quelque sorte les leçons de l’impunité des coupables d’attentats d’extrême-droite.

    Et, là aussi, la réalité imitera l’art : en 1978, éclate l’affaire Aldo Moro, dirigeant de la DC séquestré par les Brigades Rouges qui, au bout de deux mois de vaines tentatives pour négocier avec la DC, finiront par l’assassiner. Le corps (ce fut une tragédie nationale) fut découvert dans le coffre d’une voiture.

    Même si les Brigades Rouges sont les auteurs matériels du meurtre, les responsabilités morales sont à chercher plus haut : qui avait intérêt à la mort d’Aldo Moro ? Sciascia, là encore, s’est chargé de l’analyse du contexte, dans son livre L’Affaire Moro : celui-ci représentait l’aile gauche de la DC, favorable, face à la crise économique et politique, au "compromis historique", c’est-à-dire une alliance avec le PCI. Sa mort libérait la DC (et la CIA) de cette éventualité ; on comprend donc son refus de négocier avec les Brigades Rouges.

    Mais on peut continuer à lire l’histoire récente de l’Italie suivant ce schéma. En 1992, c’est l’affaire Mani pulite (mains propres) : un groupe de juges indépendants accuse les plus hauts dirigeants de corruption et complicité avec la Mafia, c’est le système des pots-de-vin, Tangentopoli. Mais à quoi aboutit cette vague de scandales ? à une déstabilisation de toute la classe politique : les 2 principaux partis (le PCI s’était fait hara-kiri en 1991), la DC et le PSI disparaissent et le pouvoir revient en 1994 à un homme d’affaires véreux, Berlusconi, qui inaugure un nouveau système politique, celui où les milieux d’affaires, au lieu de déléguer leurs pouvoirs à des hommes politiques, l’exercent directement, sous le nom de l’un d’entre eux, particulièrement photogénique ou convaincant.

    Todo Modo (par tous les moyens) est un slogan lié aux Jésuites (c’est une citation tirée d’une prière de leur fondateur, saint Ignace de Loyola). Mais c’est aussi bien la devise de la Raison d’Etat, des services secrets (comme la CIA) et de tout ambitieux. A ceux qui, face à toute tentative d’analyse, dégainent l’accusation de "théorie du complot", il faudrait rappeler les faits historiques (il y en a bien d’autres !) et les schémas que nous ont légués des intellectuels comme Sciascia pour mieux comprendre le monde où nous vivons.

    Rosa Llorens.

     

    URL de cet article 16155
    http://www.legrandsoir.info/sciascia-et-les-techniques-de-la-manipulation.html

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