• Qu’a voté votre député ?

    Fakir a récapitulé ce qu’ont fait vos élus de l’Assemblée au cours du quinquennat Sarkozy.

    On a d’abord répertorié sept lois (dont deux refusées) et donné la position majoritaire de chaque groupe parlementaire (avec entre parenthèse le nombre de vote exact) sur une de ces sept lois.

    Loi / GroupeUMP
    + divers droite
    S.R.C
    + divers
    gauche
    GDR
    communistes
    et apparentés
    Nouveau
    Centre
    Non inscrits
    Loi TEPA - Bouclier fiscal Pour (156) Contre (54) Contre (16) Pour (10) Pour (1)
    Traité de Lisbonne Pour (206) Abst. (121) Contre (18) Pour (6) Contre (4)
    Réforme des Retraites Pour (304) Contre (203) Contre (26) Pour (25) Contre (4) Abst. (4)
    Prolongement mandat militaire pour l’Afghanistan Pour (308)
    Abst. (3)
    Contre (183) Contre (24) Pour (23) Pour (4) Contre (1)
    Mécanisme européen de stabilité Pour (250) Abst. (130)
    Contre (20)
    Contre (18) Pour (11) Contre (6) Abst. (1)
    Interdiction gaz de schiste (refusée) Contre (248) Pour (165) Pour (25) Contre (17) Abst. (4)
    Renforcement transparence financière (refusée) Contre (284) Pour (168) Pour (26) Contre (20) Pour (4)

    Mais ça ne suffit pas à nôtre goût. Alors, on a aussi récapitulé, député par député, département par département, ce qu’a voté l’élu de votre coin. Et on a constitué un joli tableau avec toutes ces infos.

    Nous avons choisie quatre lois clés, il nous semble, de la précédente mandature :

    – la réforme des retraites : contre laquelle ont défilé, à une dizaine de reprises, des millions de salariés, sans obtenir la moindre concession ;

    – le traité de Lisbonne : le 29 mai 2005, le peuple français s’était prononcé, par référendum, à 55 %, contre le Traité Constitutionnel européen. En entérinant le traité de Lisbonne, les parlementaires, députés et sénateurs réunis, se sont assis sur ce vote populaire, le 7 février 2008.

    – l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan, décidée à l’automne 2008, en bon serviteur de la stratégie américaine - alors que, aujourd’hui, c’est à qui sortira le plus vite de ce bourbier.

    – le traité Merkel-Sarkozy, sur le Mécanisme Européen de Stabilité, qui grave l’austérité dans le marbre européen, depuis le 21 février dernier.

    Voilà des éléments qui peuvent vous aider, ainsi que vos voisins, copains, cousins, à faire votre choix aux législatives des 10 et 17 juin prochains.

    Petit manuel d’utilisation du tableau excel en pièce jointe

    Cliquez sur la petite flèche en bas à droite de la première case puis cliquer sur votre département (classement par numéro). Vos députés seront classés par ordre alphabétique. Si vous voulez plus d’informations, passez simplement la souris sur les titres de la première ligne (département, groupe, lois). Des indications complémentaires sont précisées. Lorsqu’il y a deux noms, le deuxième est celui du suppléant ou du remplaçant. (ministre-député, décès, élection invalidée, ...)

    FAKIR : http://www.fakirpresse.info/Qu-a-vote-votre-depute.html

    On a d’abord répertorié sept lois (dont deux refusées) et donné la position majoritaire de chaque groupe parlementaire (avec entre parenthèse le nombre de vote exact) sur une de ces sept lois.Fakir a récapitulé ce qu’ont fait vos élus de l’Assemblée au cours du quinquennat Sarkozy.
     
     
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    Qu’a voté votre député ?
     
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  • L’EDITO DE POLITIS

    Dépêchons-nous de rêver !

    par Denis Sieffert

    mardi 15 mai 2012

    Comme beaucoup de nos concitoyens, nous éprouvons au lendemain de cette présidentielle un vif soulagement. Le verdict des urnes nous épargne un second quinquennat qui aurait été une calamité et une menace immédiate pour la paix civile. À force de violence verbale, Nicolas Sarkozy avait fini par porter à incandescence les conflits qui sommeillent dans toute société en crise. Même son discours de dimanche soir, à la Mutualité, auquel beaucoup de commentateurs ont trouvé des vertus républicaines, n’a pas dissipé ce sentiment de malaise. Tout au contraire. Le candidat vaincu n’a parlé que de lui-même, de son itinéraire et de ses états d’âme. Espérons au moins que cet aventurier de la politique tiendra son ultime promesse et saura s’effacer sans retour.

    Avant même toute considération politique, l’apparition, avec François Hollande, d’une personnalité qui dégage plutôt de l’empathie que de l’hostilité est déjà d’un grand réconfort. Le 6 mai, tout aurait pu être pire. Et cela valait bien une fête à la Bastille, et un moment d’ivresse collective. Il n’est jamais interdit de rêver. Mais, dimanche, personne n’était dupe. Certes, la victoire de François Hollande est sans appel. Il a d’ailleurs réalisé, à la décimale près, le même score que François Mitterrand en 1981. Mais Sarkozy n’est pas Giscard. Et on peut nourrir quelques inquiétudes devant ces 48 % en faveur d’un candidat qui a défendu les thèses xénophobes du Front national dans un crescendo pathétique.

    D’autant plus que, loin de réduire le parti d’extrême droite, il l’a légitimé et renforcé. Si bien que pour dessiner un tableau fidèle de notre pays, il faut peut-être ajouter au score du président sortant une bonne part des deux millions de votes blancs ou nuls inspirés par Marine Le Pen. L’addition n’est pas électorale, mais elle est psychologique et culturelle. C’est donc peu dire que le paysage n’est pas réjouissant. Sans compter que la remontée du tandem Sarkozy-Buisson en fin de campagne peut encourager une partie de la droite à continuer de s’enfoncer dans les mêmes eaux fangeuses. Les Copé et autres Longuet sont prêts pour le bain de boue. On a donc le sentiment que le vote Hollande – auquel nous avons consenti sans hésitation – est comme un fusil à un coup. Que le nouveau président socialiste en vienne à manquer sa cible, et la suite serait dramatique.

    Le Front national est tapi dans l’ombre. Ou, si ce n’est lui, c’est une droite recomposée qui ne vaudra pas mieux. La cible, on la connaît : c’est le chômage, la précarité et la misère. François Hollande peut-il l’atteindre ? En a-t-il la volonté ? Peut-il seulement convaincre certains de ses alter ego européens de mener ce combat avec lui ? Précipités dans une crise dont le pire est à venir, les peuples hésitent entre plusieurs chemins. Les législatives grecques, qui avaient lieu ce même 6 mai, traduisent plus dramatiquement encore que chez nous cette hésitation.

    Côté lumière, il y a le score de Syriza, le « Front de gauche » grec, avec son jeune leader, Alexis Tsipras. Il a recueilli dimanche 16,7 % des voix. C’est Mélenchon qui passe devant Hollande… Mais, côté ombre, il y a les 7 % du parti néonazi, au nom faussement poétique qui glace les os : « Aube dorée ». Une situation qui s’apparente à celle de la France, mais avec plus d’acuité. Les peuples, pris à la gorge par le système, menacés dans leur existence même, humiliés par des élites économiques et financières, peuvent s’engager dans la révolte. Mais, excités par des démagogues sans scrupules, ils peuvent tout autant perdre la raison.

    Certes, en France, la situation n’est pas aussi désespérée. Notre système social résiste encore, malgré les coups de boutoir subis au cours des dernières années. Et si nos socialistes ont beaucoup désespéré Billancourt par une idéologie européenne vide de tout contenu social, ils n’ont jamais mordu le trait en formant, comme en Grèce et comme en Allemagne, des gouvernements de coalition avec la droite. Ces coalitions de l’austérité et de l’injustice. Beaucoup dépendra donc des options que choisira la gauche. On pourrait remâcher un pronostic définitif et prédire qu’elle nous décevra, comme d’habitude !

    Mais l’histoire bégaie moins que ne le suggérait Paul Valéry. La politique est la résultante de facteurs multiples et pas seulement de la volonté d’un homme ou d’un parti. Un mouvement social fort pourrait avoir une influence décisive. Par exemple, pour remettre à plat la construction européenne. Une course de vitesse s’est engagée. Et ce n’est pas un vain mot : pour remporter dans un mois des législatives qui s’annoncent déjà compliquées, François Hollande va devoir immédiatement créer une dynamique positive. En cas de défaite, l’ombre de la droite musclée resurgirait plus vite que prévu. On ne dira plus, comme jadis, que l’alternative est « socialisme ou barbarie ». Le socialisme, on ne sait plus très bien ce que c’est, mais la barbarie, on l’imagine parfaitement. Une chose est sûre, au moins : il vaut mieux affronter cette alternative avec François Hollande à l’Élysée qu’avec son prédécesseur


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  • Laurence Parisot a déclaré aujourd'hui que le Medef était "impatient" de travailler avec le nouveau gouvernement et de définir l'agenda social des "semaines à venir" avec les organisations syndicales.

    "Nous sommes, nous-mêmes Medef, impatients de commencer à travailler avec le nouveau gouvernement et impatients aussi de définir avec les organisations syndicales l'agenda social des semaines à venir", a souligné la patronne du Medef sur BFM TV.
    Laurence Parisot figure parmi les invités de la cérémonie de passation de pouvoir à l'Elysée.

    "Je n'ai pas appelé à voter ni pour un candidat ni pour un autre", a souligné d'autre part Laurence Parisot en assurant que le "Medef est une organisation non partisane. Les entreprises ne sont ni de droite ni de gauche". Quant à la prise de position publique pendant la campagne électorale de Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, en faveur de François Hollande, "cela ne nous empêchera nous-mêmes de travailler avec la CGT", a-t-elle poursuivi.
     

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  • Le suivi de milliers de chômeurs est confié à des sous-traitants qui se battent pour proposer le prix le plus bas. Qualité garantie...

    Faute de pouvoir venir en aide à tous les chômeurs, toujours plus nombreux, Pôle Emploi fait le bonheur et la fortune de quelques entreprises privées sous-traitantes. Depuis 2009, plusieurs grosses boîtes et, surtout, une myriade de PME exploitent le filon des missions d'insertion et gonflent plus vite que la grenouille de la fable. Quitte à exploser en vol, en laissant des chômeurs en rade...

    Tout le monde vient à la gamelle : en 2010, le total des prestations confiées par Pôle Emploi à des opérateurs privés a atteint le fabuleux montant de 440 millions d'euros ! Les sous-traitants assurent le suivi «simple», qui consiste à recevoir les chômeurs à la place de Pôle Emploi (tous les mois ou tous les quinze jours) pour les aider à trouver un stage ou un boulot. Ils se voient aussi confier des missions ponctuelles : ateliers de CV et de techniques d'entretien, bilans de compétence, «évaluations préalables à la création d'entreprise», etc. Entre 2009 et 2011, quelque 320.000 chômeurs ont ainsi été «accompagnés».

    Ascension foudroyante

    Claf, une PME toulousaine, est l'un des plus beaux exemples des ébouriffants succès de cette filière. Par la grâce des marchés publics, cette société «de formation et d'accompagnement» a grandi à la vitesse d'une courbe du chômage : 30 salariés en 2009, et 640 aujourd'hui ! Au passage, son fondateur, un certain Arnaud Bertrand, a fait coter sa merveille en Bourse. En un an, le cours de l'action Claf a été multiplié par 10… avant de s'écrabouiller. Car la belle histoire tourne au vinaigre : la boîte est en cessation de paiements depuis le 5 avril. Simple «crise de croissance», explique le pédégé, «tout va rentrer dans l'ordre».

    Sauf que la boîte a perdu des marchés : en Charente-Maritime, la direction régionale de Pôle Emploi a mis fin à un contrat de 900.000 euros en février 2011. Claf y dispensait des formations dans des conditions optimales : en guise de local, un magasin de meubles sans chauffage pendant deux mois... Pas rancunier, Pôle Emploi a finalement rempilé avec cet efficace opérateur.

    L'exécution de ces mirobolants marchés est censée être contrôlée. Pôle Emploi passe ainsi au crible les CV de tous les conseillers d'insertion employés par les sous-traitants. Rassurant. Ou presque : «Dans mon agence, nous ne sommes que deux sur huit à avoir été "habilités", raconte une salariée de Claf. Du coup, mes collègues utilisent ma signature sur les documents de suivi envoyés à Pôle Emploi.» Qui n'y voit que du feu ? Interrogé par Le Canard, le pédégé, Arnaud Bertrand, hausse à peine un sourcil : «Vous me l'apprenez, je vais vérifier.»

    Au passage, il pourra aussi vérifier cette autre calomnie : «On nous demande de mettre les chômeurs en "abandon" dès que Pôle Emploi a payé la moitié de la prestation», explique Marina. Cette salariée s'occupe du dispositif "Trajectoire vers l'emploi", qui consiste à accompagner un chômeur pendant six mois : «C'est payé 1.600 euros. La moitié dès qu'on renvoie les documents administratifs. Le reste, c'est 25% si la personne trouve un boulot, et 25% si elle travaille toujours six mois plus tard. Mais cette deuxième partie n'est pas rentable.» Mieux vaut laisser tomber le solde… et le chômeur.

    Caroline, elle, a roulé sa bosse chez cinq de ces sous-traitants (Ingeus, USG Restart, Assofac, Claf et ID Formation), presque toujours payée au lance-pierre : «1.200 euros net, 20% de moins que la convention collective.»

    Fuite à l'anglaise

    Tous ces pros rivalisent d'imagination pour tondre Pôle Emploi. «Chez l'un, on m'a demandé de faire signer les chômeurs pour des entretiens de suivi qui n'avaient jamais eu lieu.» Caroline a refusé la magouille. Virée. Chez un autre, elle a eu la bonne surprise de voir débouler un contrôleur de Pôle Emploi : «II avait annoncé sa visite. Du coup, le patron a amené tout ce qu'il fallait : les fiches métiers qu'on doit mettre à la disposition des chômeurs, des brochures, une bouilloire, un micro-ondes. Et hop ! le soir, il a tout remballé : le même kit servait pour toutes ses agences !»

    En mars, des centaines de chômeurs parisiens sont restés plusieurs semaines le bec dans l’eau. Le sous-traitant, Esccom, une boîte débarquée de Nice, s'est carapaté. Pôle Emploi lui avait attribué huit marchés d'un coup : au cours des trois prochaines années, 17.000 chômeurs à accompagner ! La boîte a eu les yeux plus gros que le ventre. Elle avait deux mois pour trouver des locaux, recruter des dizaines de salariés, tisser un réseau auprès des employeurs du coin.

    Il lui manquait peut-être une formation ? Vite, un appel d'offres...

    Isabelle Barré - Le Canard Enchaîné du 9/05/2012 http://www.actuchomage.org/


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  • Par François Mairey-Rouveloup

    Valmy 93Envoyée le 7 mai 2012 au forum du quotidien régional L’Echo, édité à LIMOGES, dont la diffusion s’étend sur la Région Limousin plus une partie du sud Berry et du Périgord (non parue à la date du 12 mai).


     

    Remarques sur la campagne du front de gauche


     

    L’adage électoral bien connu, « au premier tour on choisit, au second on élimine », interdisait entre les deux tours tout commentaire susceptible de nuire à l’élimination de Sarkozy ; celle-ci aujourd’hui acquise, il est nécessaire de revenir sur les résultats du premier tour, ne serait-ce que pour préparer de la meilleure façon possible le troisième tour, le 10 juin prochain.

     

    A l’issue du 1er tour, la candidate du Front National a recueilli 17,9 % et celui du Front de Gauche 11,1 %. C’est loin des illusions nourries à la veille des élections par les supporters du Front de Gauche qui, au vu de certains sondages (bidons ?), avaient imaginé la troisième place pour leur favori, voire pourquoi pas la seconde ( !?).

     

    On a entendu des hurlements contre la vague « nauséabonde» du Front national. Il n’y a pas eu de vague FN : les 17,9 % de 2012 sont inférieurs aux 19,2 % obtenus par Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret en 2002.

     

    Les erreurs de la campagne du Front de Gauche et, en particulier, de Jean-Luc Mélenchon ont été de mal axer leur campagne contre le FN. D’abord, première erreur, il n’y avait pas lieu de qualifier Marine Le Pen de « démente » ; d’abord elle n’est pas folle la guêpe. En l’injuriant stupidement, on injuriait aussi ses électeurs et électrices. Au demeurant si l’on voulait s’engager sur la piste glissante de la démence des candidats, un nom s’imposait à tous. Evoquer la folie pour désigner ses adversaires politiques est une faute politique : Hitler n’était pas fou.

     

    L’erreur majeure du Front de Gauche a été, au lieu de pilonner sur la dénonciation archaïque du péché originel du fascisme du Front National, de laisser à celui-ci, le champ libre sur la dénonciation de l’Union Européenne, de l’euro et de la perméabilité des frontières, qu’il s’agisse des hommes, des marchandises ou de la spéculation financière.

     

    De fait la gauche du NON au référendum de mai 2005 n’a pas osé faire clairement de l’élection présidentielle un référendum pour la sortie de l’Union Européenne. La gauche, quelle qu’elle soit, a déserté ce terrain.

     

    Il est clair qu’avoir renoncé à ce devoir a permis au Front National d’être la seule voix audible pour dénoncer les méfaits de l’Europe, puisque le seul autre opposant, Nicolas Dupont-Aignan, moins vindicatif et peu médiatisé, a cependant recueilli à 10% près autant de voix que Marie-Georges Buffet en 2007.

     

    Il est tout à fait clair que si le Front de Gauche avait eu le courage (et le sens politique) de dénoncer l’Europe, Jean-Luc Mélenchon aurait fait nettement plus de 11 % et Marine Le Pen nettement moins de 18 % et pourrait peser davantage sur le PS, dont une des premières déclarations du Président élu a été une ode à l’Europe.

     

    Après les législatives, le 18 juin (drôle d’anniversaire !), la récréation électorale sera sifflée : on s’apercevra alors qu’au lieu d’avoir élu un Président de la République, on aura élu un simple gouverneur de la province France dépendant d’une Union Européenne dirigée dans le seul intérêt du remboursement de la dette aux banquiers sous la houlette de la BCE (Banque Centrale Européenne) à Francfort.


     « canempechepasnicolas » fait sienne

    L’analyse de notre ami François MAIREY-ROUVELOUP.

     

    Le « coup » de Jean-Luc MELENCHON à Hénin-Beaumont, son « duel » super-médiatisé avec Marine Le Pen permet au leader du Front de gauche d'évacuer la question essentielle pour notre peuple, celle de son enfermement au sein de la « forteresse Europe », comme on disait du temps de l'Occupation.

     

    En « ignorant » ce problème majeur, qui conditionne le présent et le futur des Français, le Front de Gauche joue un jeu dangereux, préjudiciable au nécessaire développement des luttes politiques et sociales pour la libération nationale, inséparable de la libération sociale.

     

    URL article : http://canempechepasnicolas.over-blog.com/article-un-bilan-critique-de-la-campagne-presidentielle-menee-par-jean-luc-melenchon-par-fran-ois-mairey-r-105079069.html


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  • Trouvé cela dans le Monde.fr, illustration comprise. La Canaille vous le laisse sans commentaire :

     

    http://s2.lemde.fr/image/2011/09/08/540x270/1569318_3_4c89_haro-sur-le-pecule-les-mesures-fiscales_0148a6dba98c376da7ea9c196c45cbe6.jpg

    L'or des riens

    Comme dans le film d'Audiard, c'est l'alarme chez les propriétaires d'un bas de laine. Si l'on en croit les professionnels de la gestion de biens, grandes et petites fortunes sont à égalité dans la déveine. Certains riches sont tellement terrifiés qu'ils en sont devenus des caricatures, comme la Madame ISF d'Arte Radio, célèbre sur la toile. Haro sur le pécule, le tableau s'impose : le nouveau président élu serait rouge, les marchés rarement dans le vert et l'humeur du contribuable, noire.

    "Depuis ces quatre ou cinq derniers mois, notamment, nous recevons beaucoup de demandes de renseignements sur les conditions d'installation dans notre pays. (...) Ces personnes nous disent qu'elles veulent s'organiser pour quitter la Francecar, quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, elles sont convaincues que la pression fiscale va considérablement augmenter. Si c'est la gauche, il leur restera à peine 25 %"confiait le 3 mai dernier l'avocat fiscaliste belge Didier Grégoire au journal Le Parisien.

    "Ce sont, pour la grande majorité d'entre eux, des dirigeants d'entreprise qui veulent céder leur société, ou bien la transmettre à un horizon de quatre ou cinq ans. Je ne vous donnerai pas de nom, mais nous avons également parmi nos clients des personnes du monde du spectacle et de la finance", ajoutait-il mystérieusement.

    Dans l'Hexagone, nombreux sont les spécialistes de la fiscalité à abonder dans le sens de leur confrère. Force est de constater : le contribuable français est inquiet."On anticipe beaucoup de dossiers de donation, avant l'été, quand la loi de finance rectificative devrait passer, ce qui mettra fin à un régime jusque là relativement avantageux", avance Me Muriel Carpon, notaire spécialisée en gestion de patrimoine à Paris.

     ANTICIPATION AVANT LA PRÉSIDENTIELLE

    Et de préciser : le contribuable inquiet venait déjà "consulter" avant la présidentielle, pour anticiper"En octobre-novembre, quand j'ai appelé les recettes des impôts des arrondissements du 7e, du 8e et du 17e, ils étaient encore àenregistrer les actes de juin... alors que d'habitude, ça leur prend un mois au maximum !"

    "On a vu beaucoup, beaucoup de monde et il faut essayer de les rassurer", confirme sa consœur Me Nathalie Couzigou-Suhas. "La principale question,estime la spécialiste du droit de la famille, reste celle de l'abattement sur la donation, dont on ne connaît pas le sort." En effet, il existe, depuis la loi Tepa de 2007, une exonération d'impôt sur un certain montant et sur une certaine durée.

    La crainte à ce sujet concerne une baisse du montant exonéré et une hausse de la durée pendant laquelle cette exonération ne peut être renouvelée."Concrètement, on parle d'un plafond à 100 000 au lieu de 159 000 euros et d'une durée de quinze ans, plutôt que dix."

    "C'est d'autant plus déprimant, pour certains, qu'il y a déjà eu un premier coup de rabot, totalement inattendu l'été dernier, qui a été asséné par un gouvernement de droite, gouvernement qui a par ailleurs instauré la fameuse exit tax, censée pallierl'exonération belge des plus-values et limiter l'évasion fiscale", ajoute Me Carpon."Ces huit derniers mois, on a eu beaucoup de questions sur les modalités et les avantages éventuels d'un départ..."

    DES CHEFS D'ENTREPRISE INQUIETS

    Mais qui sont réellement les exilés ? Des footballeurs et une poignée de cadres et de traders, ou un public plus large ? "Ce sont des gens qui commencent à seposer la question de savoir combien coûtera la transmission par rapport à ce qu'ils ont à transmettre", répond Me Carpon. Donc pas forcément des rock stars ou des millionnaires désireux de se faire la malle avec progéniture et petites coupures, mais à entendre la notaire des chefs d'entreprise, inquiets de l'instabilité des lois et de la fiscalité, plus que d'une mesure ou d'un paquet de mesures en particulier.

    "La loi change tous les mois, quand ce n'est pas toutes les semaines : on peut lescomprendre !" C'est grave, juge la notaire, "car ils ne délocalisent plus seulement leur fortune, mais aussi leur activité. On était habitués à avoir les clients habituels qui râlent sur l'ISF, or finalement ceux-là sont plutôt devenus fatalistes : le montant change, la stratégie reste. Là, les chefs d'entreprise qui partent, ce sont quand même des emplois qui disparaissent."

    "Certes, ce n'est pas si simple de partir, il y a les enfants, l'épouse, les amis... Mais certains le font et l'ont fait", assure Me Carpon. Les banques privées de Luxembourg et de Monaco seraient débordées de demandes. Et l'incitation àpasser la frontière devient de plus en plus forte : le cabinet d'avocats CMS Bureau Francis Lefebvre a calculé que pour un dirigeant de PME qui vend son entreprise au moment de son départ en retraite, l'Etat récupère 45 %, voire 75 % du fruit d'une vie de travail (lien abonnés)... de quoi conforter les candidats au départ dans leur choix.

    ISF ALOURDI, L'ÉPOUVANTAIL DES 75 %

    En outre, M. Hollande veut rétablir les anciens taux de l'ISF (de 0,5 % à 1,8 %). Et comme si ce n'était pas assez, les 75 % (d'imposition d'un revenu à partir d'un million d'euros de revenu annuel par foyer) sont un épouvantail de plus, "mais là, typiquement, on ne peut pas leur dire grand chose : les niches sont rapidement plafonnées", détaille Me Carpon. Les notaires, eux, ne peuvent pas beaucoup agirlégalement, mais certains petits malins ont trouvé des solutions.

    Tous les moyens sont bons et nombreux sont ceux à vouloir profiter de cet afflux de capitaux que les trop riches ne savent décidément où placer : ainsi, BNP Paribas, qui propose un fonds Luxumbrella échappant à l'impôt luxembourgeois sur l'épargne, ou encore certains comptoirs d'or de Bruxelles ou d'Anvers qui voient arriver des Français désireux de vendre les lingots et les napoléons qu'ils ont cachés dans le coffre de la voiture. Sauf que si vous vendez de l'or enBelgique, vous devez normalement payer la taxe française à votre retour...

    Autre moyen en vogue pour alléger la douloureuse, des sites Internet grouillant de conseils en tous genres fourmillent désormais sur le Web. Mais, là encore, méfiance, avertissent les notaires : on y trouve des aberrations que ne commettrait pas un étudiant en licence de droit et, surtout, les sites manquent cruellement d'actualisation.

    Mathilde Damgé

    Confidence fiscale pour confidence fiscale, La canaille voudrait bien payé 10 000€ d'impôts par an, et il est certain que la majorité des cheminots plus largement des salariés partage cette envie.

    Au fait toujours pas de nouvelle de l'augmentation du Smic des pensions et des minima sociaux.

    Il a plus rapidement trouvé le chemin de Berlin que celui d'Aulnay, Montataite ou Florange pourtant c'est sur le chemin ou presque. 

    Tagada se confirme : rouge à l'extérieur, rosâtre à l'intérieur et des extrait chimique pour donner un ersatz de goût. 

    Par canaille le rouge


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  • 14 avril 2012

    La tonalité de la campagne électorale, la convergence des sondages confirment de plus en plus, même si rien n’est jamais joué jusqu’à la fermeture des bureaux de vote, dans une élection présidentielle, le rejet massif de Nicolas Sarkozy et de sa politique d’agression sociale généralisée et la possible victoire de François Hollande.

    Si Nicolas Sarkozy est battu le 6 mai, restera à élire en juin une majorité de gauche à l’Assemblée et dans celle-ci, un nombre important de députés communistes, du Front de Gauche porteurs d’exigences fortes de changement. Une nouvelle majorité avec un nouveau Président de la République est possible. Comment la faire réussir et permettre qu’en 2017, les citoyens/citoyennes l’ayant soutenue se sentent confortés dans leurs choix de 2012 et désireux de continuer à améliorer la vie ? Comment empêcher toute déception, amertume comme cela a été trop souvent le cas dans les années 1980 après avoir eu un gouvernement de gauche ?

    Bizarrement, cette semaine, une discussion de café avec quelques amis a soulevé entre nous des questions qui,  j’en suis sûr, commencent à venir dans l’esprit des militants, alors qu’ils sont fortement engagés dans la campagne électorale.

    Mes interlocuteurs font partie de ceux qui ont critiqué, parfois avec raison, certaines hésitations ou positionnements timorés de François Hollande face à la crise financière, au poids des puissances économiques et boursières. Plusieurs pensent qu’il cédera inévitablement à celles-ci dans un éventuel mandat présidentiel et finira par appliquer une politique d’austérité comme l’ont fait les gouvernements sociaux-démocrates en Grèce et Espagne ou ont aidé à le faire en Allemagne.

    De ce fait, l’un d’entre eux estime que l’échec politique d’un futur gouvernement de gauche en France étant prévisible, les communistes et le Front de gauche ne doivent pas risquer d’être accusés de soutien à l’austérité, doivent préserver leur « pureté » révolutionnaire, s’appuyer sur le mouvement social revendicatif et ne pas participer à un gouvernement à majorité socialiste. Ce camarade espère qu’ainsi dans cinq ans, les communistes et le Front de Gauche seront plus forts pour progresser de nouveau et constituer un pôle de rassemblement radical et transformateur décisif. Cette espérance illusoire s’appuie parfois chez lui sur un ressentiment fort envers le parti socialiste et son action dans le passé : ressentiment souvent justifié mais parfois théorisé jusqu’au sectarisme anti-socialiste que certains éléments des discours de campagne du candidat du Front de Gauche ont quelquefois nourris.

    Cette stratégie de l’échec est illusoire : peut-on penser que le peuple qui supporte durement la politique de Sarkozy et du grand patronat ne condamnera pas tous les attentistes, tous ceux qui n’auront pas fait le maximum, pris tous les risques y compris en mettant les « mains dans le cambouis » pour faire réussir le changement ? Peuvent-ils attendre encore cinq ans de plus dans l’espoir ténu que les forces de transformation sociale grossissent et l’emportent ?

    En tout cas, un autre interlocuteur était très clair, si les communistes et le Front de Gauche jouaient l’échec, tout le petit capital de sympathie ou de bienveillance qui a semblé se reconstituer en partie dans la dernière période envers les communistes serait réduit à néant et il retournerait « planter ses choux » alors qu’aujourd’hui, il a retrouvé un certain bonheur à militer !

    Une « stratégie de l’échec » utilitariste et électoraliste n’apporterait de l’eau au moulin qu’à ceux qui, dans cette même visée électoraliste à court terme, seraient prêts à faire d’une structure d’alliance frontiste, le Front de gauche, un nouveau parti absorbant le parti communiste. La direction du PCF aura une lourde responsabilité dans les semaines à venir pour éclaircir les enjeux et permettre un large débat puisque, je le suppose, sa décision n’est pas encore prise, même si certaines déclarations sur le sujet – comme celles d’Olivier Dartigolles – m’ont un peu préoccupé dernièrement.

    La priorité politique des animateurs du Front de Gauche et du PCF ne peut être que le souci de l’amélioration du sort de notre peuple, et non la préoccupation égoïste du développement de nos structures partisanes. Pour cela, il faudra prendre des risques politiques pour être utiles au changement, l’aider, si possible, parfois l’impulser et cela « par le haut et par le bas », par la participation positive au pouvoir et aux décisions politiques et législatives, et, en même temps, dans la participation et l’aide aux luttes sociales face aux puissances économiques et financières.

    La discussion avec mes amis me fait penser qu’un « soutien mitigé sans participation » serait aussi préjudiciable qu’ »une participation molle » sans dynamique sociale. N’est-ce pas dans une telle attitude participative et combative, positive et contestatrice visant à ne pas faire perdre de vue « le chemin » que la participation communiste pourrait montrer son originalité et son utilité au sein d’un front qui, dans une situation aussi contradictoire, devra forcément chercher des équilibres et des compromis qui pourraient être paralysants ?

    Cela ne donne-t-il pas plus de responsabilité encore aux communistes pour être, demain, plus que jamais attentifs à tout ce qui évolue de manière novatrice dans la société, dans les multiples pratiques collaboratives, coopératives, autogestionnaires qui se développent, pour aider à des prises de conscience globale sur la transformation sociale, pour contribuer à rassembler encore plus largement ?  L’idée communiste, l’ambition de « faire commune » a encore de l’avenir si elle est capable de se nourrir de nouvelles aspirations et de nouvelles pratiques qui, le plus souvent aujourd’hui, ne se reconnaissent pas encore en elle. Cette renaissance/renforcement de l’idée communiste ne se trouvera-t-elle pas alors à l’étroit dans l’actuelle formation communiste ? Seul le débat mené en lien avec l’action de terrain et le rassemblement toujours en construction pourra le dire.

    Daniel Durand

    14 avril 2012

    http://www.communisme21.org/



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  • La banque américaine, qui se voulait exemplaire en matière de gestion des risques, vient d'annoncer une perte de plus de 2 milliards de dollars liée à ses activités de trading. De quoi relancer la polémique sur l'importance d'une meilleure régulation financière

    Le siège londonien de JP Morgan.
    Le siège londonien de JP Morgan.
    REUTERS/Dylan Martinez

    Les banques n'ont-elles donc rien appris de la crise de 2008, de l'affaire Kerviel, et plus récemment encore de l'affaire UBS? Ce vendredi, c'est JPMorgan qui se retrouve sous le feu des projecteurs, après avoir révélé lors d'une conférence de presse surprise, une perte gigantesque liée à ses activités de trading. Selon les estimations de la banque américaine, cette perte exceptionnelle pourrait dépasser les 2 milliards de dollars.

    Pas sûr que les aveux de faiblesse du grand patron de JPMorgan - "Nous avons été stupides" a déclaré Jamie Dimon à cette occasion- change quoi que ce soit au sentiment que les banques restent des casinos géants, jouant sans scrupule avec les deniers des épargnants. A Wall Street, l'action JP Morgan, a immédiatement décroché de près de 6% en cotations post-séance, entraînant l'ensemble du secteur bancaire dans son sillage.

    Pari sur les CDS

    Globalement, cette perte découle d'un pari risqué lié à des produits financiers de couverture. Pour faire simple, la banque a vendu massivement des CDS (les credit default swap), ces fameux produits dérivés destinés à se protéger contre un évènement de crédit, sur un indice de 125 sociétés. Au final, cela revenait donc à parier sur l'amélioration du crédit de ces entreprises. Mais avec la dégradation de l'activité économique, la qualité des crédits ne s'est pas améliorée comme prévue, et la banque a été prise à revers par les marchés. "La stratégie était mauvaise, complexe, mal supervisée, mal exécutée et mal gérée", a résumé Jamie Dimon, selon qui les pertes pourraient in fine atteindre jusqu'à 3 milliards de dollars en fonction de la façon dont les positions prises seront dénouées dans les mois à venir.

    La "baleine de Londres"

    Elément intéressant, la division responsable de la perte, le CIO ("Chief Investment Office"), qui s'occupe de gérer les risques de toute la banque à Londres, n'est autre que celle qui abrite le trader Français Bruno Michel Iksil. Ce dernier avait fait parler de lui début avril dernier quand le Wall Street Journal avait fait le portrait de ce jeune Français surnommé par ses collègues la "baleine de Londres", tellement la taille de ses trades sur les CDS était énorme. "Ses positions seraient si importantes qu'il pourrait à lui seul faire bouger le marché des CDS dans un sens ou un autre", écrivait alors Les Echos. Soit autour de 100 milliards de dollars, selon le quotidien américain. Ce jeudi, le patron de JPMorgan, qui parlait de "tempête dans un verre d'eau" au moment de la parution de l'article du Wall Street Journal début avril, a admis que le problème avait été découvert à la suite de ces révélations. Les pertes annoncées aujourd'hui sont "quelque peu" reliées aux enquêtes de la presse, a indiqué Jamie Dimon, sous-entendant que Bruno Michel Iksil n'était pas forcément le seul coupable et que la pratique avait pu être généralisée au sein de la division de gestion des risques.

    La banque décrédibilisée pour longtemps

    L'annonce fait d'autant plus désordre que JP Morgan était considérée comme l'un des établissements américains les plus solides, et que son patron était l'un des banquiers les plus en vue, grâce à une "maitrise des risques" irréprochable. Consacré ces deux dernières années comme meilleur PDG américain par la revue Institutionnal Investor, il était même devenu le porte-parole officieux de toute la profession pour lutter contre les nouvelles règlementations bancaires.

    Début avril, il dénonçait par exemple dans sa lettre annuelle aux actionnaires, le principe de la Volcker Rule, qui prévoit de limiter les investissements dans les dérivés des banques, en interdisant à tout établissement de spéculer pour son compte propre. Interrogé sur le risque que cette gigantesque perte affecte sa crédibilité, M. Dimon s'est contenté de répondre : "C'est malheureux, il va y avoir beaucoup de commentateurs" qui vont critiquer JPMorgan à ce sujet, "mais nous allons devoir vivre avec".

    Avantage à la Volcker Rule

    Si cette perte ne devrait pas mettre en danger la banque - qui prévoit d'engranger 4 milliards de bénéfices après impôts au deuxième trimestre- elle va en effet apporter de l'eau au moulin de tous les défenseurs de la régulation. La preuve avec le sénateur américain Carl Levin, co-auteur de la règle de Volcker, qui a aussitôt condamné "les pertes énormes de JPMorgan". Selon lui, elles seraient l'illustration de ce que les banques appellent des activités de couverture (censée limiter la prise de risque) ne sont en réalité que "des paris risqués que les banques d'ampleur systémiques n'ont pas à prendre". Autrement dit, des activités extrêmement spéculatives...

    Cette affaire pourrait également avoir quelques répercussions en Europe, puisque le Vieux Continent réfléchit actuellement à adopter sa propre règle Volcker. Quant à François Hollande, il a inscrit à son programme une loi de séparation des activités bancaires, sans toutefois préciser s'il souhaitait une règle à l'américaine, ou une filialisation à la britannique...

    http://lexpansion.lexpress.fr/

    Nicolas Doze: les banques préparent le nouvel infarctus du système financier….

    “(….George Ugeux l’ancien patron du NYSE disait que les banques préparent, déjà le nouvel infarctus du système financier. Les gestionnaires de la finance organisent avec un cynisme incroyable le prochain festin. Henri Ford dès les années 20 disait ”il est une chance que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et monétaire parce que si tel était le cas, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin”….nous n’avons plus les moyens de nous payer un Lehman….c’est intolérable cette histoire de J.P Morgan….)”

     http://realinfos.wordpress.com/


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  •  

    Lettre ouverte à François Hollande : ne lâche rien !
    Monsieur le Président-élu de la République,

    Vous devez votre victoire électorale, en partie à la mobilisation de vos militants, en partie au rejet de Nicolas Sarkozy et de sa politique éprouvé par nombre de nos concitoyens et en partie, surtout, à la mobilisation du Front de Gauche dont les électeurs se sont très largement reportés sur votre candidature au second tour de l'élection présidentielle.

    Je suppose que vous et vos lieutenants avez bien remarqué qu'à la Bastille, où le peuple de gauche a fêté votre victoire, la quantité de drapeaux rouge et vert du Front de Gauche, agités par la foule, flottaient au vent pour vous dire : « NE LÂCHE RIEN ! » D'ailleurs, je mettais en garde dans ces colonnes, La gauche n'a pas encore gagné.

    Les commentateurs politiques, surtout à l'étranger, s'en donnent à cour joie depuis lundi pour nous expliquer que votre équipe s'apprête à plier devant Angela Merkel et son diktat d'austérité à tous les étages de l'Europe. À titre personnel, je préfère ne pas accorder trop de crédit à ces rumeurs ou divagations, car je suis comme Saint-Thomas et je ne crois que ce que je vois. J'attends donc de vous voir à l'oeuvre.

    Reprenons.

    Dans l'Asia Times Online de lundi, l'excellent Pepe Escobar est dubitatif : Peut-on croire au changement de l'Europe ?

    Pour commencer, il voudrait "couper la tête au Roi Sarko". Doit-on rétablir la guillotine pour les élus de la République qui ont mal défendu leurs concitoyens - ou qui ont fait encore pire ? Je vous accorde qu'une seule guillotine n'y suffirait pas...

    Pepe Escobar a envie d'y croire. Doux rêveur, va ! Il salut toutefois au passage que votre discours, puis votre élection, ont fait revenir le mot croissance dans la bouche de plusieurs dirigeants européens - et non des moindres ! Toujours ça de gagné. Il évoque votre orientation vers les pays du BRIC pour un partenariat stratégique plus étendu. Il affirme même que vous seriez favorable à l'abandon du dollar comme devise de réserve mondiale et que celui-ci devrait être remplacé par un panier de devises. Info ou Intox ?

    Dans le Guardian d'hier, Ian Traynor nous expliquait Pourquoi les Allemands peuvent dormir tranquilles.

    Extrait :
    « Sur les eurobonds, Sapin était manifestement sceptique », déclarait un mémo envoyé à Berlin par l'ambassade d'Allemagne à Paris, que The Guardian se serait procuré. Sapin a également écarté les programmes de dépense importante ; pour tenter de réformer l'économie française, Hollande opterait pour des mesures favorisant l'offre, du type de celles que Berlin prône quotidiennement. »

    Tous les lecteurs n'auront peut-être pas relevé le passage essentiel, car technique, mais il ne s'agit rien d'autre que de l'orientation de votre politique économique à venir : une politique économique de l'offre (supply-side economics) qui constitue le pivot des politiques économiques néolibérales. J'exhorte vos collaborateurs à bien réécouter les discours de Jean-Luc Mélenchon en matière d'économie : il faut rompre avec l'économie de l'offre, qui cherche à vendre tout et n'importe quoi par la création de besoins imaginaires.

    Certes, me direz-vous, doit-on retourner à une économie strictement basée sur la consommation (demand-side economics) ? C'est un peu ce que souhaitait faire le FG en augmentant drastiquement le SMIC. Et c'est ce que fit en son temps le gouvernement de Pierre Mauroy, qui permit aux Allemands, bien mieux équipés que la France en capacité de production, de se refaire une santé à bon compte et qui plongea la France dans le marasme économique que l'on a connu alors, lequel marasme fut suivi par le tournant de la rigueur que prit Jacques Delors en 1983.

    Il n'est pas étonnant qu'avec l'orthodoxie économique dont le PS semble incapable de se défaire - parce qu'il n'existe d'autre alternative ? - le risque est grand de parvenir rapidement à un compromis avec tous les libéraux européens. Ce qu'il manque au PS, à mon avis, est la capacité de penser l'économie autrement. Mais pour ce faire, faudrait-il encore s'ouvrir à des pensées audacieuses et innovantes, bref, oser penser autrement et hors des sentiers battus. Penser l'alternate-side economics...

    Dans The Independent, John Lichfield, le correspondant de ce quotidien à Paris, rappelait que, selon Merkel, L'accord sur la zone euro n'est pas négociable.

    Pour John Lichfield, votre approche économique pour sortir de la crise est essentiellement keynésienne, c'est-à-dire, qu'elle privilégie une politique de grands travaux à l'échelle de l'Europe. C'est peut-être un peu réducteur...

    Là, un rapide décryptage de cet article nous indique que votre pensée ne se limiterait pas à la France et à ses problèmes, mais engloberait l'Europe tout entière. Toutefois, en filigrane, on comprend bien qu'étant donné l'impossibilité de la France à se financer toute seule, il vous faudra bien aller chercher des fonds européens, et donc proposer à nos partenaires de participer eux aussi à une telle politique de type keynésien. Mais comme Angela Merkel et Wolfgand Schaüble ne veulent pas en entendre parler, les Allemands vous accorderont au mieux quelques miettes financières pour financer de « petits » projets. Au final, ils pourront dire que cela n'était pas une bonne idée (vu qu'ils l'auront dépouillée de toute ambition dès le début).

    Mais tout l'intérêt de l'article de John Lichfield est de résumer les diverses pensées économiques en donnant la parole à quatre personnalités d'outre-Manche (méfiez-vous toutefois de la perfide Albion). Le lib-dem dissident vous soutient à fond pour mettre la croissance au premier plan en Europe et en Grande-Bretagne. Le président de Goldman Sachs Asset Management livre une pensée en demi-teinte : mais pour lui la poursuite d'une trop grande rigidité de la rigueur budgétaire n'est pas raisonnable et il faut réformer suffisamment la politique de l'offre pour créer de la croissance à long-terme (comprendre : la supply-side economics ne répond pas à tout et une dose de « Hollande » pourrait être la bienvenue). Le directeur du NIESR, qui n'a visiblement pas trouvé dans son think tank la solution à la quadrature du cercle, pense qu'il faut ralentir le rythme de la consolidation dans certains pays européens et que votre programme reflète une meilleure appréhension des réalités auxquelles la zone euro est confrontée. Enfin, un ancien membre de la commission monétaire de la Banque d'Angleterre laisse entendre que l'entêtement de Merkel sur son programme d'austérité est une idiotie.

    Dans CounterPunch, Diana Johnstone, une ancienne analyste de la CIA et militante infatigable contre l'hégémonie nord-américaine, pose une bonne question : Les Eurocrates de Bruxelles vous laisseront-ils les mains libres ?

    Son analyse est sans appel : les décisions importantes sont prises à Bruxelles et vous aurez toujours beau vous démener comme un diable, vous subirez toujours leurs diktats. Exit donc une réforme économique en profondeur en l'état, puisque nous avons abandonné notre souveraineté à des technocrates non-élus, et, selon elle, votre domaine d'intervention se limitera à quelques changements sociétaux mineurs en France et, peut-être, à une légère amélioration du pacte euro-atlantique. À part sauver la face, grâce à quelques concessions mineures de la part des Allemands, vous n'y pourrez pas grand chose.

    Ceci nous conduit à l'avertissement lancé dans le Guardian par Seumas Milne, Si la gauche ne prend pas la tête de la révolte en Europe, d'autres le feront.


    Ecoutez bien le passage dans le discours qu'a proncé aujourd'hui la Reine d'Angleterre sur la facilitation des licenciements ! La perfide Albion est associée comme d'habitude à l'Allemagne réactionnaire pour le plus grand mal du reste de l'Europe (nous avons connu cela à deux reprises au cours du siècle passé, ce qui nous a directement conduit à deux guerres mondiales dont la première cible, pour des raisons impérialistes, était encore et toujours la France).

    Certes, ce n'est pas le Front de Gauche qui a remporté les élections en France (merci de me le rappeler, direz-vous), mais c'est bien Syriza qui les a remportées en Grèce. Et, contrairement à ce qu'en ont dit les commentateurs politiques et politisés des grands médias, ce n'est pas l'extrême-droite qui est ressortie vainqueur avec ses maigres 7% (même si c'est fort inquiétant), c'est Syriza, le parti frère du FG, qui a remporté 17% et peut avoir la main sur l'avenir de la Grèce.

    Bien entendu, en France, on ne peut pas dire la même chose, puisque le Front National a pesé pour 18%, score que l'extrême-droite française avait déjà réalisé en 2002 !

    Mais le risque est bien là. Soit la gauche « libérale » se tourne vers la gauche « radicale » pour proposer un véritable changement de société, et cela dans toute l'Europe, soit il sera impossible d'enrayer la montée des nationalismes et nous savons tous où cela nous mènera.

    Concluons.

    Le peuple français (en particulier celui de gauche) vous regarde - et au-delà, toute la gauche européenne - et espère. À titre personnel, je le répète : je ne veux pas trop écouter pour l'instant ceux qui prédisent un consensus avec les Allemands, dans lequel vous lâcheriez les quelques bonnes idées que vous avez développées ces derniers temps. Certes, l'orthodoxie de la pensée qui anime vos collaborateurs ne constitue pas un signe réellement encourageant. Mais, vous, Monsieur le Président-élu, qui avez su attendre votre heure pour accéder à la plus haute fonction de la République, qui avez su reconquérir pas à pas le pouvoir face aux forces réactionnaires (dans les régions, dans les départements, dans un grand nombre de municipalités...), saurez-vous conquérir le pouvoir au niveau européen contre les forces obscures autrement plus dures et plus puissantes de l'argent - du très grand capital ?

    Alors, Monsieur le Président-élu de la République Française, je vous exhorte à nouveau : NE LÂCHEZ RIEN !

    Ne lâchez rien sur les paradis fiscaux !

    Ne lâchez rien sur la taxe des transactions financières ! (A commencer par le FOREX qui devrait être lourdement taxé.)

    Ne lâchez rien sur la politique de GRANDS travaux que vous souhaitez pour l'ensemble de l'Europe !

    Ne lâchez rien sur le peu de souveraineté qu'il nous reste !

    Ne lâchez rien sur la « règle d'or » ! (En période de croissance, on rembourse ses dettes ; en période de récession, on s'endette pour relancer la croissance - base du keynésianisme.)

    Ne lâchez rien à Angela Merkel et Wolfgang Schaüble ! (Ils s'apprêtent à connaître les mêmes déboires que les autres en matière économique.)

    Ne lâchez rien aux Eurocrates !

    Ne lâchez rien aux marchés financiers ! (Entendre Goldman Sachs et JP Morgan.)

    Je vous prie de croire, Monsieur le Président-élu, dans les espoirs et les rêves que le peuple de gauche a placés en vous.

    http://questionscritiques.free.fr

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  •  

    La vidéo ci dessous est empruntée à Danielle Bleitrach qui nous posait la question le 6 mai vers 19h55 voyant que tous les média avaient convergé vers la Bastille "et la crise au fait ?"


    "Sur les routes bison futé annonce l’alerte rouge avec le chassé croisée des tanks de l’armée rouge avec Hollande à leur tête et des évadés fiscaux vers la suisse".


    Danielle a certainement les mêmes sources d'info que la canaille :  Alerte !! ils arrivent.


    Mais comme Merkel a appelé Hollande et qu'il courre la rencontrer c'est bien la preuve que la crise est finie.

     

    De Paris à Berlin en passant par le Bourget ou Roissy, on passe à côté d'Aulnay et on survole Arcelor. Avec un Hélico il est possible de prendre 1/2 heures pour écouter le point de vue des travailleurs. Mais avec le stress et la précipitation, aura-t-il le temps d'y penser ? Quelles dispositions pour s'en assurer ?

     

     La Canaille reprend ici les explications de Danielle*   "La crise est-elle finie ou alors tout commence comme dans ce film de Robert Siodmak, de 1934, un grand de l’expressionnisme allemand en exil qui développe la veine burlesque et fantastique…  Paris et la france innovent, l’argent pleut partout, les gangsters cambriolent les coffres mais pour y remettre le produit de leur larcin…

    Ou alors comme en 1934 tout commence…  mais profitons de ce moment de bonheur : on l’a dégagé tous ensemble maintenant il faut empêcher que certains disent “plutôt Hitler que le front populaire”

    La Crise est finie! – Danielle Darrieux & Albert Préjean – Scène finale – 1934

    www.youtube.com

    Scène finale du film de Robert Siodmak “La Crise est finie” de 1934, mettant en scène la jeune Danielle Darrieux et Albert Préjean."

     

    En espérant que Danielle pardonnera ce pillage mais vous pouvez la retrouver là : [link])

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com


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  • http://jeanzin.fr/public/images/2010/effondrement_capitalisme.gif

    Utopiste; DEBOUT !!!

     

    avec un bon rapport de


    force, l'utopie est à


    portée de mains

     

    Ne pas dire la satisfaction de voir les tronches qui oscillent entre déconfiture et haine du côté des battus de ce soir serait ici aussi incompréhensif que déconnecté de la réalité.

     

    A droite ça pilonne en interne  Dati soutien le "f-hainiste" Copé.  Des concepts voient le jour : "l'extrême centre".


    Dans le domaine du tacle à l'intérieur du camp du chassé, c'est un florilège. La course aux caméras et aux micros entre Copé et Fillon, la distanciation grandiloquante du second d'avec le message de celui qu'il a accompagné durant cinq ans ou les dents du premier qui rayaient le parquet de la mutualité (pauvre Mutu),  si elle ne révèle rien de neuf quant au fond montre la réalité de la droite.

     

    Combien la notoriété et le culte du chef, la course pour la prise des restes d'un appareil s'atomisant n'en rabattent en rien aux aboiements de la führerin de Montretout.

     

    Pour autant la droite, bras politique du Capital est toujours là et une gauche qui n'effraie pas ce même capital peut lui servir de roue de secour.


    Mais une fois cela constaté reste l'essentiel : après avoir voté contre ce qu'il était urgent de rejeter pourquoi et comment construire autre chose. C'est que nous sommes encore dans la nasse de l'élection présidentielle et il est possible de la faire voler en éclat. Cela dépend du mouvement populaire au premier rang duquel les salariés.


    Les déclarations des ministrables possibles, certains, potentiels ou garantis ne rassurent pas. On ne rassurera pas Aulnay en allant à Berlin. On n'enthousiasmera pas les queues de pôle emploi en rassurant "les marchés" et il faut savoir par des actes concrets qui on veut rassurer.

     

    Si baisser d'un tiers les indemnités du nouveau locataire de l'Elysée est un geste de morale politique, il ne répondra pas à l'urgence d'une augmentation du SMIC et des minimas sociaux.

     

    Augmenter la prime de rentrée scolaire est une bonne chose mais donner dès juin aux parents les moyens pour que les gosses partent en vacances est une urgence pour que la rentrée s'aborde pour eux dans de meilleures conditions.


    Donner la retraite à 60 ans tout de suite aux carrières longues comme annoncé est un pas vers plus de justice mais ne règle pas l'urgence de la question des chômeurs de moins de 60 ans qui sont en fin de droit et ne touche rien et sont en survie.


    Donc et à partir de cet aspect parcellaire des choses il y a urgence pour le peuple non pas à demander mais de faire que le nouveau gouvernement s'il veut ne pas être éphémère donne de suite des signes forts et palpables.

     

    Comme les déclarations de ce soir ne semblent pas indiquer que la nouvelle équipe, plus occupée à rassurer Washington sur la présence dans l'Otan que répondre à ces exigences sociales, il va falloir les prendre par la main et fermement les amener à signer les décrets qui y répondent. Sinon la déconvenue est au bout des feux d'artifice.


    Le discours de Tulle ce soir annonce la remise en place des services publics sur tout le territoire. Un arrêt immédiat des restructurations est une urgence qui doit pour se réaliser partir d'un rapport de forces dans les dits services, par les usagers faisant converger leurs exigences avec leurs salariés et s'imposer comme impératif au nouveau pouvoir.


    Si La Canaille ne demande pas la nationalisation de Total le 7 mai à 6h45, pas question d'attendre la rentrée de septembre pour que salaires pensions voient leur niveau prendre une substantielle hauteur. Cette mesure et les précédentes (nationalisation de l'industrie énergétique comprise) étant la garantie d'une vrai politique de changement qui interdise le retour des battus du suffrage universel.


    Sont-ce les choix du PS et de ses alliés ?  La canaille n'en est pas convaincu loin s'en faut et cele se saurait. Par contre reste ancrée la certitude que la maxime de la page de garde de son c@rnet est toujours vraie : "avec un bon rapport de forces l'utopie est portée de mains". Et conviction que les conditions du rapport de forces peuvent bouger si ceux qui sont la force s'en persuadent.

    le 7 mai 2012 à 0h30 ajusté 9h00

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-apres-avoir-pris-la-main-la-garder-104713725.html


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  • Sarko 9

    On l'attendait un peu, mais cela fait du bien...


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  •  

    Alors que les plans d’austérité se succèdent et se ressemblent, un constat s’impose : leurs concepteurs semblent avoir éludé la question de la répartition des richesses, et donc de l’effort anticrise. Derrière cette omission de façade se cache pourtant un projet politique d’une implacable cohérence.

    Analyste aguerri ou simple observateur, quiconque désire se pencher sur le contenu des plans d’austérité recommandés par la « troïka [1] » aux Etats considérés comme financièrement trop peu rigoureux sera confronté au même constat : l’injonction de réduire la dette publique s’accompagne de recommandations très précises quant aux moyens d’y parvenir. Partout, ces recommandations se concentrent principalement sur une réduction des dépenses publiques, tout en évitant méthodiquement de mettre significativement les hauts revenus et les détenteurs de capitaux à contribution lorsqu’il s’agit d’augmenter les recettes. Or, si la volonté de réduire le déficit peut générer un certain consensus entre droite et gauche, [2] la façon d’atteindre cet objectif ne relève en aucun cas d’une forme de bon sens, mais de partis pris tributaires de choix politiques.

    La remarquable constance avec laquelle les recommandations des institutions financières internationales et de la Commission européenne sont mises en œuvre laisse en effet peu de doutes quant à savoir qui devra se serrer la ceinture. Ainsi, le salaire minimum – quand il existe – est revu à la baisse dans l’essentiel des pays européens ; idem pour les allocations de chômage, dont les conditions d’accès sont durcies, et pour les pensions, ces dernières voyant généralement augmenter le nombre d’années de cotisations nécessaires pour y prétendre. Les plus bas revenus sont par ailleurs les premières victimes des coupes claires dans le budget des services publiques, la possibilité de s’en passer augmentant au fur et à mesure que l’on s’écarte de la précarité. [3]

    Les réformes fiscales envisagées ou mises en œuvre pour augmenter les recettes sont du même acabit. La hausse de la TVA s’avère plus difficile à supporter pour les plus faibles revenus, moins armés pour faire face à l’augmentation du coût de la vie qui en découle. Certes, les entreprises et les hauts revenus sont mis à contribution, mais à un niveau limité : les exonérations d’impôts et autres cadeaux fiscaux ne sont que très rarement remis en cause (tout au plus, leur montant est-il revu à la baisse) [4], malgré leur rôle évident dans la crise de la dette. [5] La lutte contre la fraude et l’évasion fiscale affiche quant à elle des résultats décevants, alors même qu’un récent rapport du groupe Socialistes & Démocrates au Parlement européen estime ces dernières responsables d’un manque à gagner d’un trillion d’euros (!) par an au sein de l’UE. [6]

    Ces mesures s’imbriquent donc dans un projet cohérent qui revient à faire porter l’essentiel de l’effort anticrise sur les couches de la population les moins nanties. Les concepteurs de ces plans répondront que seul cet équilibre permettra de combler les déficits publics sans grever la compétitivité, seule composante capable de ramener la croissance. Argument rejeté par de nombreux économistes, qui s’interrogent sur la possibilité d’une relance lorsque l’ensemble du continent est soumis à la même cure d’austérité qui entraîne une baisse du pouvoir d’achat et déprime la demande globale. [7] Les résultats de la Grèce, « laboratoire de l’Europe » [8] où les mesures d’austérité ont contribué à un cercle vicieux de récession et de chômage, alors que les recommandations de la « troïka » ont pourtant été suivies à la lettre, achèvent de les discréditer.

    En réalité, le paradoxe qu’il y a à voir une stratégie économiquement contre-productive et socialement destructrice érigée en modèle ne peut être compris que dans une perspective plus large : celle de l’offensive menée depuis trente ans pour démanteler l’Etat social en vue d’assurer une allocation des ressources la plus haute possible en faveur du profit. Et du rôle des crises pour y parvenir.

    D’un projet égalitaire…

    Depuis son émergence au XIXe siècle jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, le capitalisme prospéra essentiellement selon une stricte logique de captation maximale de la richesse produite en faveur du profit (le capital). Elle impliquait d’en verser la plus petite part possible aux salaires (le salaire de subsistance), tandis que la ponction via l’impôt restait fort modeste, l’Etat se cantonnant alors à ses fonctions régaliennes. [9] Progressivement, le contexte interne et externe bouleversa les rapports de force entre employeurs et salariés en faveur de ces derniers. Une citoyenneté sociale, reconnaissant les travailleurs comme co-créateurs de la richesse nationale, allait émerger et contribuer à attribuer une plus large part de la richesse nationale à des secteurs déconnectés de l’économie marchande. Ce fut la naissance de l’Etat social, qui permit le développement du service public, de la protection sociale, l’institutionnalisation de la négociation collective et le développement du droit social et du travail. [10] Dans la plupart des démocraties libérales, les gains de productivité seront partagés entre employés (via des augmentations salariales) et employeurs. Ainsi émergea le compromis fordiste, fondé sur la coopération entre employeurs et salariés justifiée par un partage des gains de productivité moins inégalitaire qu’auparavant. [11]

    La notion de conflit est ici centrale. C’est la reconnaissance de l’antagonisme entre les détenteurs de capitaux (favorables à la captation de la valeur ajoutée en faveur du profit), et les masses salariales (partisanes d’une déconnexion de certains domaines de la logique marchande) sur la question de la répartition des richesses qui a permis sa régulation. [12] Il est également important de comprendre que cette dynamique contrevenait à la logique propre au système capitaliste qui vise à assurer la rémunération la plus forte possible du capital investi [13].

    Pour l’immense majorité des salariés, cette nouvelle donne rendait envisageable la possibilité de jouir réellement des droits et libertés garantis par les constitutions démocratiques, qui restaient jusqu’alors essentiellement formels pour le plus grand nombre. La démocratie sociale devenait ainsi le pendant indispensable de la démocratie politique. [14] Pour les élites économiques, ce nouveau partage des gains de productivité consistait en un mal nécessaire pour préserver le système capitaliste. Ils n’allaient donc le tolérer que jusqu’à ce que le rapport de force évolue à nouveau en leur faveur.

    … Au « capitalisme du désastre »

    La crise des années 70 changera radicalement cet équilibre. La montée du chômage allait affaiblir le mouvement ouvrier et changer le rapport de force en faveur des détenteurs de capitaux. Les hausses de salaires, jusque là nécessaires pour stimuler la demande, devenaient quant à elles superflues pour ces derniers, dans le cadre d’une économie de plus en plus mondialisée et orientée vers les placements financiers. Il était par ailleurs exclu, pour les forces du capital, que ces dernières dussent absorber le coût du ralentissement de la croissance, et donc de la baisse relative des ressources. Les conditions étaient dès lors réunies pour un retour du capitalisme à ses fondamentaux.

    Flanquées d’une nouvelle idéologie – le néolibéralisme – qui réhabilite l’inégalité comme moteur de l’économie, les forces du capital vont, à travers un discours alarmiste sur la pénurie des ressources collectives, parvenir à enclencher une dynamique de longue haleine de réorientation radicale des richesses produites vers la rémunération du capital. [15] La journaliste Naomi Klein parle de « capitalisme du désastre » pour décrire cette attitude qui consiste à profiter des crises pour faire passer des réformes antisociales. « L’atmosphère de panique offre aux dirigeants politiques l’occasion de mener dans la hâte des changements radicaux qui, en d’autres circonstances, seraient trop impopulaires, tels que la privatisation de services essentiels, l’affaiblissement de la protection sociale des salariés, ou la signature d’accords de libre-échange. Lors d’une crise, on peut présenter débat public et procédures démocratiques comme un luxe qu’on ne peut s’offrir. » [16]

    Par une remarquable mainmise sur l’agenda politique qui élude la question de la répartition des richesses, les investisseurs et détenteurs de capitaux ne seront que très rarement inquiétés. Au contraire, ces derniers seront considérés comme le nouveau moteur de l’économie, et tout sera fait pour maximiser les possibilités de faire fructifier le capital : exonérations massives d’impôts, incitations à spéculer en bourse, possibilités d’investissements décuplées par l’ouverture des marchés,… Autant de mesures qui ont contribué à réorienter les richesses nationales vers le profit, tout en augmentant, du fait de la baisse des recettes fiscales, le poids de la dette publique. [17] « Les ultra-riches ont bénéficié d’une baisse de leurs impôts qui leur permet de prêter à l’État les ressources dont il s’est lui-même privé », analyse Emmanuel Todd. [18] In fine, le soin de combler cette pénurie de ressources aggravée par les baisses de rentrées fiscales sera donc laissé aux travailleurs. Directement, via des baisses de salaires ou indirectement à travers une réduction drastique des fonctions sociales de l’Etat. Ainsi, tout sera fait pour faire absorber au travail le coût de la crise. Au niveau européen, une architecture institutionnelle particulière (traité de Maastricht, 1992) consacre les salaires et les services publics précédemment déconnectés de la logique marchande comme variable d’ajustement. L’interdiction de la politique monétaire résultant de l’adoption de l’euro préserve quant à elle les détenteurs de capitaux d’un risque d’inflation qui baisserait la valeur de leurs avoirs.

    Les résultats seront à la hauteur des espérances. Trente ans après ce changement de paradigme, les effets conjugués des suppressions de postes, d’un partage inégal des gains de productivité, de la précarisation du statut salarial, ainsi que des exigences de plus en plus fortes de rentabilité pour les investisseurs ont conduit à une baisse continue de la part des salaires dans tous les pays occidentaux, au profit des bénéfices distribués aux actionnaires. [19] A titre d’exemple, la part des salaires dans le PIB passe de 74% en 1982 à 68% pour les 15 pays membre de l’UE en 2004 ; le phénomène de salarisation des profits, particulièrement prégnant dans le monde anglo-saxon, gonfle par ailleurs artificiellement cette proportion attribuée aux salaires, confirmant cette tendance à l’inégale répartition des richesses. [20]

    Nécessaire redéfinition des priorités

    Replacé dans ce contexte, l’argument de l’inéluctabilité des plans d’austérité qui frappe avant tout les secteurs jusqu’alors préservés d’une logique marchande (services publics, relation salariale,…) s’effondre. Ces plans ne sont, de ce point de vue, qu’une occasion de plus pour le capital de récupérer ce qu’il avait dû concéder à la société au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Dès lors, les fameux « sauveteurs » internationaux publics et privés semblent moins animés par le « courage » et la « responsabilité » tant ressassés, et davantage par un opportunisme visant à parachever les transferts de ressources en faveur d’une rétribution maximale du capital, en cours depuis 30 ans. Cette stratégie atteint un stade critique dans le cas de la Grèce, où le retour sauvage à une logique de maximisation du capital prend des proportions que certains ne craignent plus de qualifier de « sociocide ». [21]

    L’ancrage durable de la philosophie économique foncièrement inégalitaire dans laquelle s’insèrent ces plans de rigueur appelle cependant à un certain fatalisme. Comment l’offensive globale contre les conquêtes sociales et les salariés pourrait-elle faire place à une politique de désendettement économiquement plus efficace et éthiquement plus juste, alors que la question du partage de la richesse nationale est systématiquement écartée du débat public ? Toute stratégie alternative de désendettement devra donc impérativement déconstruire la philosophie néolibérale à bout de souffle sur laquelle s’appuient les plans d’austérité. Et remettre à l’ordre du jour la question volontairement éludée de la répartition des ressources, et donc de l’effort anticrise. Pour qu’enfin, selon les mots de Naomi Klein, « au capitalisme du désastre succède un progressisme du désastre ».

    Par Gregory Mauzé le 02/05/2012 Source : ACJJ.be

    Transmis par Linsay

     http://www.rougemidi.fr/

    [1] Fonds Monétaire International, Banque Centrale européenne et Commission européenne.

    [2] Les libéraux du fait qu’un trop grand poids de la dette dans l’économie décourage les investissements ; les tenants de la social-démocratie, en raison de l’effet redistributif inversé générateur d’inégalités qu’implique le remboursement de la dette, puisque les détenteurs de capitaux en sont les principaux bénéficiaires.

    [3] « Comparatif : les plans d’austérité en Europe », 2/10/2010, http://www.touteleurope.eu/fr/actio...

    [4] v. notamment le cas des intérêts notionnels en Belgique.

    [5] CADTM, « La dette, une manne pour les créanciers, un drame pour les peuples ! », 2 septembre2010, www.cadtm.org

    [6] S&D, memorandum “Closing the european tax gap / re-launching the economy and creating jobs. An analysis of the key findings”, 28 mars 2012

    [7] Collectif, « Manifeste des économistes atterrés », Les liens qui libèrent, Paris, 2010

    [8] Par analogie au Chili de Pinochet, qualifié de « laboratoire de l’Amérique Latine » et dont la population eut le triste privilège d’être soumise avant l’heure aux réformes libérales dictées par le FMI en vue de favoriser l’accumulation de capital.

    [9] Cusso, Roser,Dufresne, Anne, Gobin, Corinne, Matagne, Geoffroy et Siroux,Jean-Louis, « Le Conflit social éludé », p.26, Collection Science politique , Louvain-la-Neuve, Belgique, 2008

    [10] Ibid P 27

    [11] Sapir, Jacques, « Depuis 30 ans, les salaires baissent, sauf au sommet », 15 Décembre 2009 Mariane2.fr

    [12] Gobin, Corinne, « les faussaires de l’Europe sociale », Le Monde diplomatique, Octobre 2005

    [13] Gobin, Corinne, « Les politiques de réforme de la Sécurité sociale au sein de l’Union européenne : La sécurité collective démocratique en péril », L’Homme et la société, 2005/1 n° 155, p. 79-96.

    [14] Ibid

    [15] Ibid

    [16] Klein, Naomi, "Why the right loves a disaster", Los Angeles Times, 27 Janvier 2008

    [17] Dupret, Xavier, « la dette ou comment faire table rase des conquêtes sociales », p.11, ACJJ, 21/10/2011

    [18] Todd, Emmanuel, "Annulons la dette du Vieux Monde !", Le Point, 13/12/2011

    [19] Ruffin, François, « Partage des richesses, la question tabou », Le Monde diplomatique, Janvier 2008

    [20] Sapir, Jacques , loc.cit.

    [21] Cholet, Mona, « Aux sources morales de l’austérité », Le Monde diplomatique, mars 2012


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  • Un article d’Alexandre Artamonov
    « Les Armées secrètes de l’OTAN » de Daniele Ganser - Complots du renseignement militaire en Europe

    Le 7 avril 1994, peu avant 20 h, un gendarme du GIGN, le garde du corps de François de Grossouvre, surnommé par certains l’Homme de l’ombre, le retrouve mort, d’une balle dans la tête, dans son bureau du palais de l’Élysée, situé au premier étage de l’aile Ouest.
     

    Daniele Ganser (http://www.danieleganser.ch/)

    En ses vertes années ce personnage était très proche de l’Action française. Ayant fait carrière dans le milieu des barbouzes, il est nommé dès juin 1981 chargé de mission auprès du Président de la République, qui lui confie les problèmes de sécurité et les dossiers sensibles, notamment ceux liés au Liban, à la Syrie, à la Tunisie, au Maroc, au Gabon, aux pays du Golfe, au Pakistan et aux deux Corées. Il est également président du Comité des chasses présidentielles, fonction qu’il conservera jusqu’à son décès, et qu’il utilise pour des rencontres informelles avec des personnalités politiques nationales ou étrangères.

    En juillet 1985, il quitte ses fonctions de chargé de mission et devient conseiller international des avions Marcel Dassault (1985-86). Selon certaine sources cette personne machiavélique aurait été à la tête de l’armée secrète de l’OTAN, appelée Gladio, qui a été et reste peut être une grande force semant la terreur et manipulant les politiques en Europe.

    Daniele Ganser a sorti un livre sur ce phénomène très peu connu par les professionnels et nous avons décidé de contacter ce grand historien suisse dans le cadre de notre investigation. Voici ce qu’il nous a répondu.

    La Voix de la Russie  : Monsieur Ganser, vous êtes historien, spécialisé dans l’histoire contemporaine et les relations internationales depuis 1945. Vous enseignez à l’Université de Bâle et vous êtes auteur de nombreux travaux à retentissement à travers le monde. Pas seulement monde franco- ou germanophone mais de façon généralisée vous êtes connu un peu partout. Je voulais commencer par l’un de vos livres les plus connus, si je puis dire, « Les armées secrètes de l’OTAN » qui, selon Noam Chomsky, « est une étude méticuleuse, soignée et révèle à la fois l’ampleur, la noirceur et les implications menaçantes des armées secrètes créées par l’OTAN ». Si vous pouviez nous présenter votre livre, nous expliquer l’agencement, le mécanisme de votre pensée, quelles sont vos idées, vraiment on vous en saurait gré au nom de nos auditeurs français et russes. On vous écoute avec beaucoup d’attention, Monsieur Ganser !

    Daniele GANSER : Merci bien ! J’explique à propos des Armées secrètes en français. Les armées secrètes de l’OTAN est un phénomène qui n’est pas bien connu dans l’histoire. Même mes collègues m’ont dit souvent : « Mais l’OTAN, elle n’a jamais eu d’armées secrètes ! » Tout le monde croyait que cela n’existait pas. Et puis en 1990, en Italie le premier-ministre Giulio Andreotti a confirmé que dans tous les pays de l’Europe, de l’OTAN il existait des armées secrètes et qu’en Italie l’armée secrète s’appelait Gladio. C’était une émotion forte, on était surpris et puis ces armées secrètes avaient la fonction d’attendre l’invasion soviétique. Donc cette invasion soviétique de la guerre froide n’est jamais venue. Donc on pensait que ces armées secrètes ne faisaient rien du tout pendant la Guerre Froide mais ça ce n’était pas le cas. On a fait des recherches et puis on a trouvé que ces armées secrètes ont été utilisées pendant la Guerre Froide pour manipuler le climat politique dans plusieurs pays. Pas dans tous les pays de l’Europe mais en plusieurs pays : en Italie, en France, en Turquie… On cherche encore en Belgique… C’est un peu délicat mais on sait aujourd’hui que les armées secrètes ont existé en Italie, qu’elles ont existé en Grèce. Même dans les pays neutres comme la Suisse, en Suède, en Finlande aussi, en Autriche et puis en Espagne, au Portugal. Donc, c’est un phénomène assez grand.

    La Voix de la Russie  : Merci, Monsieur Ganser, je pourrais ajouter que « Les Armées secrètes de l’OTAN » comme livre a inspiré le réalisateur Emanuel Amara qui en a fait un excellent documentaire de 52 minutes. Ce film a été diffusé en Belgique sur la première chaîne de télévision nationale, en Suisse sur la TSR, la première chaîne de télé en langue française et en France sur France5 en prime time. Je voulais également vous demander si vous avez enquêté sur toute la période couvrant l’existence de Gladio à partir des années 50 jusqu’aux années 90, c’est bien cela, Monsieur Ganser ?

    Daniele GANSER : C’est ça !

    La Voix de la Russie  : Je voulais juste vous demander : on avait appris via internet que François de Grossouvre était l’un des soi disant – il n’y a pas de confirmation officielle – chefs de Gladio et qu’il se serait suicidé au début des années 90. Vous n’avez pas enquête à propos de ce personnage ?

    Daniele GANSER. Non pas trop ! Le nom, il est un peu partout. Mais je n’ai pas de détails sur ce qu’il a fait exactement.

    La Voix de la Russie  : C’était juste pour savoir. Les armées secrètes de l’OTAN nous est très intéressant comme ouvrage. La période soviétique est un héritage qui est très dur à porter pour la Russie. Et votre livre concerne aussi bien l’Europe Occidentale que la Russie actuelle qui est héritière de l’URSS et c’est pour cela, je crois, que ce livre est d’un très grand intérêt pour nous. D’après ce que j’ai compris le livre n’a pas été traduit en russe, pas encore ?

    Daniele GANSER. Non, pas encore ! Mais dans deux semaines je vais voyager à Moscou et là on va avoir la présentation du livre en russe.

    La Voix de la Russie  : Mais cela colle à merveille avec notre interview ! C’est un grand plaisir.

    Comme nous voyons, les Armées secrètes ont bel et bien existé jusqu’au début des années 90 et en principe, il n’y a pas de raison pour affirmer qu’elles n’existent plus.

    J’ajouterai plusieurs détails qui me semblent être extrêmement importants. Tout d’abord selon les historiens ces armées auraient monté des actes terroristes susceptibles d’éloigner par leur effet les politiciens européens des forces est-européennes. Ainsi le 2 août 1980 une bombe explose dans une salle d’attente de la gare de Bologne. Le bilan est lourd, 85 morts et plus de 200 blessés. La police italienne soupçonne les Brigades rouges mais finalement c’est les armées secrètes de l’OTAN qui en sont, à ce qu’il paraît, coupables. Un mois et demi plus tard pendant la Fête de la bière à Munich une bombe a explosé ce qui a profondément choqué l’opinion publique allemande. Le colonel Klaus Fichner, ancien-membre du service contre-espionnage de la Stasi explique : « Il s’agissait de créer des tensions politiques à l’intérieur des pays de l’OTAN et d’étouffer par tous les moyens les mouvements de gauche ». C’était bien là les agissements de ces armées secrètes qui ont trouvé leur célébrité à travers l’épopée de Jason Bourne bien connue à travers le monde. On y parle d’un organisme portant le nom de Dread Stone. En fait, il s’agirait des Stay behind ou Gladio c’est-à-dire Armées secrètes de l’OTAN. Un autre historien allemand Erich Smidt-Eenboom, raconte : « En Allemagne, une partie considérable des membres de l’armée secrète, environ 25 p.c., était constituée des hommes de l’ancien service de renseignement de la SS ».

    En revenant à la personne de François de Grossouvre, très proche de François Mitterrand et éventuel chef de Gladio français, on pourrait dire que son suicide aurait eu des racines autrement plus profondes. Ainsi selon certaines sources mises à notre disposition, François de Grossouvre avec la bénédiction de son chef immédiat, aurait concocté un complot militaire visant à créer les forces européennes sans participation américaine. Après la création de ces forces l’OTAN aurait dû être obligée de partir de l’Europe. Qui plus est, comme les militaires français ont fait l’inspection des capacités combattives de la république, ils auraient voulu proposer d’armer ces forces avec du matériel russe c’est-à-dire armes tactiques et armes lourdes plus munitions. En fait en cas d’un conflit sérieux la France ne disposerait que d’une réserve de munitions pour deux semaines de combat. Ces négociations avec les Russes auraient été amorcées et les soi-disant armées secrètes devaient servir de noyau dur pour retourner la situation. Il y aurait eu des négociations en stade avancé avec les Russes mais le complot fut éventé, tous les responsables limogés et l’agent de renseignement russe a disparu dans la foulée. Qui était-il ? On ne le saura probablement jamais. Mais un tel scénario aurait changé la donne européenne en faisant éclore une force sans OTAN comme le voulait De Gaulle et en union stratégique avec la Russie.

    À vous de juger ce qui a causé la mort de François de Grossouvre. Mais grâce à M.Ganser l’existence de ces troupes secrètes a été officiellement confirmée.

    Alexandre Artamonov
    Voix de la Russie, 4 mai 2012.

    Source :
    http://french.ruvr.ru/2012_05_04/73808768/

    http://www.silviacattori.net/article3181.html


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  • LE PRIX NOBEL DE LA PAIX

    C’est à peine  si je parlerai du peuple cubain qui a liquidé un jour la domination des États-Unis de sa patrie, quand le système impérialiste était au faîte de sa puissance.

    Des hommes et des femmes de tous âges ont défilé le 1er Mai sur les places les plus symboliques de toutes les provinces du pays.

    Notre Révolution s’est instaurée là où l’Empire l’attendait le moins, sur un continent où il régnait en maître absolu.

    Cuba a été le dernier pays à briser le joug colonial espagnol et le premier à se débarrasser de l’odieuse tutelle impérialiste.

    Mais je pense surtout aujourd’hui à notre sœur, la République bolivarienne du Venezuela, et à sa lutte tenace contre le pillage impitoyable des ressources dont la Nature a doté son peuple noble et entreprenant dont les soldats avancèrent jadis vers les recoins les plus reculés du sous-continent pour faire plier le genou au pouvoir militaire espagnol.

    Cuba n’a pas besoin d’expliquer pourquoi elle a été solidaire non seulement des pays de ce sous-continent mais aussi de beaucoup d’autres d’Afrique et d’autres régions du monde.

    La Révolution bolivarienne a aussi été solidaire avec notre patrie, au point que son appui a eu une grande importance durant les années de la Période spéciale. Cette coopération, Cuba ne l’a pourtant pas réclamée, de même que nous n’imposons aucune condition aux peuples qui ont besoin de nos services éducationnels ou médicaux. Nous aurions offert notre aide maximale au Venezuela en toutes circonstances.

    Coopérer avec d’autres peuples exploités et pauvres a toujours constitué pour les révolutionnaires cubains un principe politique et un devoir envers l’humanité.

    Je me réjouis énormément de constater, comme j’ai pu le faire hier grâce à Venezolana de Televisión et à TeleSur, l’impact profond que la Loi organique du travail promulguée par le leader bolivarien et président de la République, Hugo Chávez Frías, a eu sur le peuple vénézuélien frère. Je n’avais jamais rien vu de pareil dans l’arène politique de notre continent.

     J’ai prêté attention à la foule énorme qui s’est réunie sur les places et avenues de Caracas, en particulier aux déclarations spontanées de citoyens interviewés qui transmettaient une émotion et un espoir que j’ai rarement vus, voire jamais. On pouvait constater que l’immense majorité de la population est constituée de modestes travailleurs. Une vraie bataille d’idées est en train de se dérouler là fortement.

    Rafael Correa, le président équatorien, a déclaré intelligemment que, plutôt qu’une époque de changement, nous vivions un changement d’époque. Hugo Chávez et lui sont chrétiens. Obama, en revanche, qu’est-ce qu’il est ? En quoi croit-il ?

    Un an, jour pour jour, après l’assassinat de Ben Laden, Obama rivalise avec son adversaire Mitt Romney pour justifier ce méfait commis dans une installation proche de l’École militaire du Pakistan, un pays musulman allié des États-Unis.

    Marx et Engels n’ont jamais prôné l’assassinat des bourgeois. Dans le vieux concept bourgeois, les juges jugeaient ; les bourreaux exécutaient.

    Il n’y a pas de doute qu’Obama a été chrétien ; c’est sous l’une des facettes de cette religion qu’il apprit l’art de transmettre ses idées, ce qui a beaucoup joué dans son ascension météorique au sein de son parti.

    La déclaration de principes promulguée à Philadelphie en juillet 1776 affirmait que tous les hommes naissaient libres et égaux et que leur Créateur leur concédait à tous des droits déterminés. Or, que l’on sache, trois quarts de siècle après l’indépendance, les esclaves noirs, avec femmes et enfants, continuaient d’être vendus à l’encan sur les places publiques, et presque deux siècles après, Martin Luther King eut un rêve, mais fut assassiné. Il était, et bien gagné, Prix Nobel de la Paix.

    Obama, le sien, le jury d’Oslo lui en a fait cadeau, au point d’en faire une légende. Or, le Prix Nobel Barack Obama s’est précipité en Afghanistan comme si le monde ne savait rien des tueries massives commises dans ce pays, des autodafés de livres qui sont sacrés aux yeux des musulmans et des outrages infligés aux cadavres de personnes assassinées.

    Aucune personne décente ne sera jamais d’accord avec le terrorisme, mais le président des États-Unis a-t-il par hasard le droit de juger et le droit de tuer ; de s’ériger à la fois en tribunal et en bourreau ; de commettre de tels crimes dans un pays et contre un peuple situés aux antipodes des siens ?

    Des millions de personnes doivent avoir vu le président des États-Unis monter au trot les marches d’un escalier raide, en manches de chemise, avancer au pas de charge le long d’un couloir suspendu et pérorer ensuite devant un parterre de militaires qui applaudissaient sans trop d’enthousiasme le discours de leur illustre président. Ces hommes n’étaient pas tous nés citoyens étasuniens. Moi, pour ma part, je pensais aux dépenses colossales qu’impliquent ces équipées et dont le monde fait les frais. Qui paie en effet ces sommes faramineuses qui dépassent déjà quinze billions de dollars ? Voilà ce que l’illustre Prix Nobel de la Paix offre à l’humanité.

     

    Fidel Castro Ruz

    Le 3 mai 2012 19 h 50


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