• Lors du traité de Maastricht en 1992, la France sous la présidence de François Mitterrant, avalisait la création d'une monnaie européenne commune. Cela mettait en cause l'indépendance monétaire de notre pays et ouvrait la porte à la concurrence effrénée des marchés. Lorsqu'en 1957, la Chambre des députés et le président du conseil socialiste de l'époque (notre premier ministre aujourd'huii), votaient pour l'installation du Marché commun en Europe (l'ancêtre de l'UE), la CGT refusait cette création.

      Son bureau confédéral déclarait que cela entraînerait "la libre circulation des marchandises, donc le déchaînement de la concurrence fondée sur l'infériorité des salaires et de la législation sociale, l'harmonisation par le bas des conditions sociales dans les différents pays, l'opposition renforcée à toutes les revendications des travailleurs...; la libre circulation des capitaux... et même le remplacement de la monnaie nationale par une monnaie européenne; la désindustrialisation portant sur des industries ou des régions entières...; la subordination de l'économie nationale à des cartels internationaux, eux-même dominés par les Konzerns allemands..." A chacun d'apprécier, les propos de la CGT tenus à cette époque.

       Mais l'histoire est bien là. Depuis le traité de Rome en 1957, avec l'organisation de la prééminence de la concurrence libre et non faussée, le libre-échange dès l'Acte unique européen en 1986, puis l'abandon de la souveraineté monétaire au profit de la Bce, tous les traités impriment l'austérité aux peuples pour défendre la valeur de l'euro. Rappel: cette monnaie commune, pas pour la Grande-Bretagne (plus grande place financière internationale et fer de lance des intérêts du dollar en Europe), l'euro donc a été réalisé volontairement entre des économies divergentes et inégalitaires, sans la moindre compensation dans l'économie des pays concernés.

     

      Où en est le débat aujourd'hui, en Europe et en France? L'irlande, puis la Grèce, pourtant des plus fragilisées par la crise, ont voté la continuation du système économique actuel et sans remettre en cause l'euro. Ils sont confortés en cela par leurs partis politiques droitiers et socialistes, sur la même longueur d'onde depuis 1957.

      A la gauche des sociaux-démocrates, il y a de profondes divergences entre les tenants de la monnaie unique et ceux désirant revenir à leur devise originelle, tout en créant une Europe de justice et de progrès social. En France, mais aussi dans d'autres états, l'extrême-droite, profitant de la crise et de la division des forces de progrès, entraîne des couches populaires dans son marigot.

     

      Fin juin 2012, le sommet européen sur la crise n'apportera aucune solution. Et que feront le mouvement syndical et les organisations de lutte contre le système capitaliste? IEn France, il semble que l'on attende tout de la majorité présidentielle du président Hollande, comme si les députés roses et leurs alliés verts allaient déroger un tant soit peu aux décisions convenues à l'Elysée, elles conformes aux propositions très étriquées du père François, candidat  à la présidentielle.

      Pourtant, la douche froide vient à peine de commencer. Les plans de licenciements et les mauvais coups (gelés pour faire réélire Sarkozy et ses députés) réapparaissent: Air France par exemple ou l'Hôpital de Mantes-la-Jolie (voir l'article sur mon blog à ce sujet). Ou sur l'augmentation du Smic et des salaires...

     

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  • Séduire les intellectuels pour éduquer le peuple

    Federico ROBERTI
     
    L’ambassadrice étasunienne Clare Boothe Luce en Italie (1953-1956)

    Avec la fin de la Seconde guerre mondiale, le réseau des services d’information étasunien développé par l’Office of War Information (OWI) et par le Psychological Warfare Branch (PWB) va désormais s’intituler United States Information Service (USIS), en Italie comme dans le reste du monde.

    A l’USIS et à son émetteur radiophonique La Voce dell’America [1], active en Italie dès la fin de février 1942, sera confiée la tâche d’agir « dans le domaine de l’éducation et de la formation mentale des Italiens, pour les orienter vers une vision démocratique de la vie », selon les termes de l’amiral Ellery Stone, chef de la Commission alliée de contrôle en Italie.

    A l’origine, les sièges de l’USIS sont au nombre de cinq, à l’ambassade et aux consulats étasuniens à Rome, Milan, Florence, Naples et Palerme, tandis que des salles de lecture sont progressivement équipées aussi à Gênes, Turin, Bari et Bologne, comme premier pas pour la constitution de l’USIS dans les consulats de ces villes. Lire la suite

     

    Apostille de COMAGUER (Comité comprendre et agir contre la guerre, Marseille) pour la version française du texte de F. Roberti :

    Au vu de ce texte très documenté le lecteur français pourrait céder à la tentation de se dire que le contrôle de la France par l’impérialisme étasunien n’a jamais été aussi puissant que celui exercé sur l’Italie, lequel demeure exceptionnellement visible : présence militaire massive avec ou sans truchement de l’OTAN, imbrication transatlantique du grand capital dont l’alliance FIAT-CHRYSLER est le symbole, liens mafieux, anglicisation de la langue quotidienne, jusqu’à un premier ministre issu directement de la banque US sans passer par les urnes, sans oublier évidemment les réseaux stay-behind bien décrits par Daniele Ganser.

    Il y a effectivement une différence de degré.

    Au sortir de la seconde guerre mondiale la France se retrouve dans le camp des vainqueurs. Elle doit cette position avantageuse :

    • à l’alliance des gaullistes et des communistes qui reproduit au niveau national l’alliance mondiale antinazie,
    • au maintien d’un empire colonial qui lui a fourni les bases arrière et les troupes de la reconquête du territoire national,
    • Rien de tel en Italie : elle s’est libérée elle-même du fascisme dans un mouvement où n’a pas existé comme en France une fraction bourgeoise organisée ayant participé à la résistance et ce sont les alliés, les Etats-Unis au premier chef, qui ont imposé aux communistes italiens dominants, avec l’appui de la mafia importée des Etats-Unis une direction bourgeoise entièrement à leur service. Elle a perdu son petit empire colonial sans espoir de reconquête : la loi des vainqueurs. Lire la suite

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  • France/ Qatar : le changement ce n’est pas maintenant


    Cri Peuple 67

    Le Qatar reste un partenaire incontournable de la France au Moyen-Orient, même si ses dirigeants n'auront sans doute pas le même degré d'intimité avec le président socialiste François Hollande qu'avec son prédécesseur de droite, Nicolas Sarkozy.

     

    Le Premier ministre du Qatar l'a confirmé à sa manière jeudi, à l'issue d'un entretien de plus d'une heure avec le nouveau chef de l'Etat français, quelques heures avant de voir son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.

     

    « Les relations entre les deux pays sont des relations institutionnelles, pas personnelles (...) C'est une relation étroite », a dit Cheikh Hamad bin Jassim Al Thani, alias « HBJ ».

     

    Des diplomates proches de la gauche plaident certes pour un rééquilibrage des rapports avec ce micro-état immensément riche du Golfe Arabo-persique, dont Nicolas Sarkozy, fort de relations personnelles avec l'émir et le Premier ministre qataris, avait fait une sorte de joker diplomatique.

    Ils s'appuient sur la nécessité, à leurs yeux, de donner des gages à des acteurs arabes majeurs comme l'Arabie saoudite et l'Algérie, agacés par l'activisme omnidirectionnel de l'émirat.

     

    Mais l'ancien ambassadeur Denis Bauchard, spécialiste du Moyen-Orient et auteur d'un livre sur « Le nouveau monde arabe », parie pour sa part sur une continuité de la coopération déjà très ancienne entre la France et le Qatar.

     

    « Ça se fera plus discrètement et de manière moins ostensible mais ça va continuer », a-t-il déclaré à Reuters.

     

    Ce que paraît confirmer un conseiller diplomatique de François Hollande : « Il n'y a pas de raison de remettre en cause une relation bilatérale, dès lors qu'elle est fondée sur des principes sains et des objectifs partagés. »

     

    STRATÉGIE D'INFLUENCE ET DE SURVIE

    Le Qatar, moins de 12.000 km2 et deux millions d'habitants dont un dixième de nationaux, possède les troisièmes réserves de gaz naturel du monde, dont il est le premier exportateur. Il produit aussi environ 1,2 million de barils de pétrole par jour.

     

    Depuis quelques années, il manifeste une forte volonté de jouer un rôle politique régional en s'appuyant sur sa puissance financière, notamment par le biais de son fonds souverain, le Qatar Investment authority (QIA).

     

    « Le Qatar utilise (...) le QIA, doté de 70 milliards de dollars 'seulement' mais en très forte croissance, non seulement à des fins financières mais également comme outil d'influence », écrit Denis Bauchard, pour qui c'est une stratégie de survie.

     

    Il s'agit pour cet émirat coincé entre l'Arabie saoudite et l'Iran « d'avoir une visibilité forte, de nouer des amitiés tous azimuts, de prendre des participations dans des sociétés étrangères stratégiques, bref, de se rendre indispensable ».

     

    Nicolas Sarkozy en a joué dès le début de son quinquennat dans des dossiers délicats comme celui des infirmières bulgares détenues en Libye, la crise libanaise ou le conflit du Darfour, ou pour faire passer des messages à l'Iran, à la Syrie et à leurs protégés islamistes palestiniens.

     

    Le Qatar a également servi en 2011, avec les Emirats arabes unis, de caution arabe dans le soutien militaire occidental aux insurgés libyens, dans lequel la France a été en première ligne. C'est notamment par l'intermédiaire de cet émirat que Paris a livré des armes aux forces anti-Kadhafi.

     

    UN ALLIÉ PARFOIS ENCOMBRANT

    Au fil des ans, cet état boulimique d'investissements, du football aux industries de pointe en passant par l'immobilier de prestige et les chaînes de télévision payantes, est aussi devenu un partenaire un peu envahissant, voire encombrant.

     

    Le Qatar est le refuge et le porte-voix, par le canal de sa chaîne Al Djazira, de prédicateurs extrémistes comme Youssouf Al Qaradaoui, dirigeant spirituel des Frères musulmans dans le monde, connu pour de violents propos antisémites, que Nicolas Sarkozy a interdit de venir en France en mars.

     

    L'émirat est aussi soupçonné de financer des groupes salafistes, djihadistes ou liés aux Frères musulmans de la Syrie au Mali en passant par la Libye et le Maghreb.

     

    Il a dû geler en pleine campagne présidentielle française la création d'un fonds de 50 millions d'euros destiné à financer des projets associatifs dans les banlieues de France.

     

    Cette initiative a suscité les soupçons d'associations et d'une partie de l'administration. Mais elle a aussi fourni des munitions à la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui a dénoncé une tentative « d'atteindre la jeunesse des banlieues ».

     

    La dirigeante d'extrême droite a aussi accusé Nicolas Sarkozy d'avoir favorisé le développement du fondamentalisme islamique en France "par l'intermédiaire des investissements ininterrompus" du Qatar dans ses entreprises stratégiques.

     

    François Hollande s'était pour sa part inquiété de l'avenir de la chaîne cryptée Canal+ face aux ambitions dévorantes du Qatar sur le créneau des retransmissions sportives.

     

    ACCORD DE DÉFENSE

    Pour autant, la nouvelle équipe au pouvoir ne semble rien avoir à redire aux investissements massifs de l'émirat, à un moment où la France, soucieuse de relance économique et d'emplois, ne peut guère se permettre de faire la fine bouche.

     

    « Ce sont des investissements privés. L'Etat n'a pas à examiner les opportunités d'investissement", explique un conseiller de François Hollande. "Il n'y a pas de raison d'être négatif ou d'avoir des craintes par rapport à ça dès lors que ça se fait dans le cadre de la loi française, avec des objectifs sportifs, économiques ou sociaux. »

     

    Le Qatar, qui a enfourché pratiquement dès le début le cheval de bataille des « printemps arabes », a une « position-clé » et un « rôle moteur » à jouer dans la recherche d'une issue à la crise syrienne, ajoute-t-on de même source.

     

    Ce qui n'empêche pas des diplomates de soupçonner l'émirat de jeter de l'huile sur le feu en faisant parvenir des armes aux Syriens soulevés contre le régime de Bachar al Assad.

     

    Le Qatar et la France sont liés depuis longtemps par des intérêts communs dans le domaine énergétique. Les armées qataries sont équipées à 80% de matériel français et pourraient être un client pour l'avion de combat Rafale.

     

    Les deux pays sont liés depuis 1994 par un accord de défense et Nicolas Sarkozy a inauguré en 2008 à Doha un lycée franco-qatari où est éduquée une partie des futures élites régionales.

     

    Les dirigeants du Qatar, comme ceux des EAU, paraissent en outre bien moins entravés par des préoccupations dynastiques que leurs voisins saoudiens dans leurs capacités d'initiative.

     

    Autant de raisons pour François Hollande et son gouvernement de maintenir des relations étroites avec les dirigeants qataris. Même si elles seront certainement moins exclusives, selon une source diplomatique française.

     

    Nouvel observateur


    Cri du Peuple : http://www.mleray.info/article-france-qatar-le-changement-ce-est-pas-maintenant-106842980.html


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  • Déjà, on parle de rigueur rose 
    Déjà les fédéralistes s’avancent 
    Déjà on discute de nouveaux abandons de souveraineté nationale


    Michel Stanislas Naudy

    Valmy 133

    Serait-on parvenu à la fin d’une époque ? Tout le montre. L’écrasante victoire des socialistes en est le signe le plus manifeste. Désormais, qu’on se le dise, l’exception française risque d’être rangée au magasin des accessoires : le bipartisme est en route et la pluralité politique en déroute. La normalisation est là et avec elle le culte de l’infime, la spectacularisation du politique et la mise au rencard des réprouvés du système.

     

    Les législatives ? Vous avez-vu des élections législatives vous ? Un débat national portant sur des programmes, un affrontement d’idées, des lignes claires de partage ?


    Que nenni. Par la grâce des socialistes et de la modification du calendrier électoral, la désignation de ce qu’on appelait naguère la représentation nationale est devenue une sorte de troisième tour de l’élection présidentielle, un simple scrutin de confirmation qui transforme le pouvoir législatif en pur appendice de l’exécutif. La constitution de la Vème République est allée au bout de sa logique : un homme seul tient désormais en main les reines d’une nation convoquée tous les cinq ans pour choisir un maître dont on changera au gré des circonstances et des apparences dans un cadre politique que l’on veut inamovible.

     

    Bien sûr le peuple renâcle comme il peut mais le seul moyen qui lui est désormais offert est de s’abstraire du jeu. Jamais depuis 1958 le taux d’abstention n’avait atteint pareils sommets : près de 43% au premier tour, plus de 44% au second. Une condamnation silencieuse, un désaveu muet qui s’accroit régulièrement depuis 1988 et dont personne ne semble vraiment se préoccuper tant ces catégories sont jugées hors-système : 53% des employés, 49% des ouvriers et pas moins de 66% des jeunes de 18 à 24 ans détournent les yeux quand moins l’on a de revenu et plus on reste chez soi. Entre les deux tours des législatives, Mme Duflot parlait, elle, de la dépénalisation du cannabis tandis que la compagne du président faisait irruption dans l’arène politique pour une querelle de préséance dans le cœur présidentiel... Les ragots familiers des principautés d’opérette ne sont plus très loin quand Le Monde ne consacra pas moins de trois pages et d’un éditorial à la mauvaise humeur de la nouvelle dame et à la rage contenue de l’ancienne. On avait connu plus d’élévation au journal de référence. La chronique politique va-t-elle devenir désormais le monopole des échotiers de la Cour ?

     

    Il y aurait pourtant beaucoup à réfléchir sur d’autres phénomènes. Un des succès majeurs de Mme Le Pen par exemple qui fut moins de faire entrer deux ou trois des siens à l’Assemblée que de commencer à s’implanter durablement dans le paysage au gré même de ses évolutions sociologiques. On observe, en effet, que non seulement elle a peu perdu de suffrages entre les deux élections mais qu’elle réalise ses meilleurs résultats dans les grandes zones péri-urbaines là où résident de plus en plus les sacrifiés du système, là où les services publics disparaissent où les liens se distendent, où l’autre fait peur. Là où on souffre, précisément. Et le pillage de son fonds de commerce par Sarkozy et les siens n’y a rien changé. Au contraire, peut-être. On aurait tort de se satisfaire du renvoi à leurs chères études des plus droitiers des sarkozystes tant l’imprégnation idéologique de la droite par son extrême progresse chaque fois. La mise sur le même pied du Front National et du Front de gauche par M. Copé n’a pas d’autre sens et son « ni, ni » n’est qu’une forme transitoire d’acclimatation des idées les plus extrêmes de la droite.

     

    Quant au Front de Gauche, l’illusion n’aura duré que le temps d’un premier tour des présidentielles d’ailleurs fort décevant pour ses partisans. Un accord de pure tactique entre le PCF et le PG (tu me donnes tes militants, je te donne ton candidat) n’a pas résisté bien longtemps faute d’avoir mis en chantier les formes nouvelles de la réappropriation de la politique par les couches populaires quand trois fois plus d’ouvriers ont préféré Mme Le Pen à M. Mélenchon.

     

    On voit ici les limites des prestations explosives devant les caméras, des coups de gueule et des coups de menton. Le théâtre n’est pas le terrain, les spectateurs ne sont pas des propagandistes et la recherche effrénée de la notoriété dans le Pas-de-Calais ne fut rien d’autre qu’un « coup » destiné à se perpétuer sur les antennes sinon dans les urnes. A l’arrivée les communistes perdent près de la moitié de leur groupe parlementaire et devront chercher quelques arrangements pour tenter d’en former un. Gennevilliers, Saint-Denis, Ivry : trois bastions, trois échecs. Les dernières places fortes s’écroulent, les socialistes débarquent.

     

    Et le « succès » tant évoqué tient en une simple addition : 7,70% des suffrages pour l’extrême-gauche et le PCF aux législatives de 2007, 7,92% cette année. 0,2 %...La modestie serait la bienvenue.

     

    C’est que désormais le Parti Socialiste décide tout. Combien de Verts, de radicaux de gauche, de chevènementistes siégeraient-ils au Palais Bourbon sans eux et les accords d’arrière-boutique ? Les « alliés » sont placés sous tente à oxygène et ne respirent qu’autant qu’ils peuvent être utiles.

     

    Mais désormais finies les amusettes. Tous les pouvoirs en main, les dominants du jour n’auront plus la moindre excuse. Les marchés financiers sont là qui les attendent et avec eux on ne plaisante pas. Déjà, on parle de rigueur rose, déjà les fédéralistes s’avancent, déjà on discute de nouveaux abandons de souveraineté nationale. Déjà.

     

    Michel Stanislas Naudy

    Le Kanal N° 29 Juin 2012

    URL article : http://www.comite-valmy.org/spip.php?article2593


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  •   Madame Nicole Bricq, du parti socialiste, avait été nommé ministre de l'écologie dans le premier gouvernement du père François. Elle s'était retroussée les manches et s'attaquait à la somme des dossiers laissés en plan par Nathalie Kosciusko-Morizet, elle sous Sarko en charge de l'écologie en faveur des riches et du patronat.

      Sans doute mue par ce beau courage, le jeudi 14 juin, elle faisait retarder l'exploration pétrolière effectuée par Shelle à 150 km au large de la Guyane, ce département qui est à la Gaule. De fait et surtout, Nicole Brick espérait refondre le code minier français qui lâche la bride aux appétits du secteur marchand sans tenir compte de l'impact sur dame nature. Au moment où se tenait le sommet de la terre et du développement durable à Rio (au Brésil voisin de notre Guyanne à nous) sa décision avait du panache.


      Mais c'était sans compter sur Shell (oui celui qu'on aime) et du randam développé par Total (pétrolier bien de chez nous) et de l'Union française des industries pétrolières (toujours la main sur le coeur pour défendre l'intérêt public et la nature). Ce vif opprobre était relayé par monsieur Victorin Lurel, ministre gaulois des outre-mers.

      Ni une ni deux Nicole Brick est débarqué de son ministère que récolte Delphine Batho, laquelle en avait plein ses chaussettes d'être sous la coupe de Christine Taubira, garde des Sceaux. Nicole Brick se retrouve donc au commerce extérieur, sous la tutelle du ministre des finances Moscovici, ex-vice-président d'un lobby patronal qui conseillait le Medef. C'est dire la force du lobby pétrolier auprès du gouvernement rose et vert. Et que va faire madame Batho?

     

      Bon, l'exploitation du bassin pétrolier guyanais par Shell rapporterait à ce groupe privé anglo-hollandais 5 et 10 milliards de dollars. Pas en euro, ils ne sont pas cons les capitalistes membres de l'UE.

      Canaille le Rouge, toujours pince sans rire, parle de "Titanic environnemental et un Batho de sauvetage". L'article sur son blog (beaucoup plus fouillé que le mien) est à lire ici:link

      Mais après tout, peut-être que le parti à la rose français veut-il changer de logo. Si c'était le cas, il pourrait prendre celui de Shell, peint en rose bien sûr. Une coquille St Jacques, c'est déjà un peu nature, non?

      C'est aussi bientôt le Conseil fédéral de EELV. Attendons leur communiqué sur cette affaire et sur le code minier qu'il faut à une France de progès social et écologique.

     
    Plaque ronde Shell

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/


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  • http://1.bp.blogspot.com/-uGx0OngBCkQ/T8Nzfo5_qjI/AAAAAAAAEiY/45-4wT7x6Io/s400/FMI+christine-lagarde.jpg

    C'est le sangler rouge, J Tourtaux qui a mis ligne cette info link.


    De quoi retirer les illusions aux plus sincères, dénoncer les hypocrites et aider à y voir clair ceux qui veulent construire un réel changement qui ne se fonde pas dans les épiphénomènes électoraux auxquels nous assistons ici depuis deux mois ...et plus.

    Par canaille le rouge


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  • En regardant les résultats des élections législatives ce 18 juin, on peut imaginer que les dirigeants du PCF ont ressenti les mêmes émotions que celles qui ont dominé l'empereur Napoléon cent quatre-vingt-dix-sept ans plus tôt, le 18 juin 1815, en contemplant le champ de bataille de Waterloo. Bien entendu, en matière d'empereurs, la direction du PCF fait penser bien plus aux personnages du film de Luc Jacquet qu'a celui d'Abel Gance, mais l'émotion a dû être la même: silence, mort et désolation.


    Cette défaite mettait fin à l'espoir des « 100 jours » pendant lesquels l'empereur avait cru pouvoir renverser le cours de l'Histoire... un peu comme les dirigeants du PCF ont cru qu'avec le Front de Gauche ils arriveraient à mettre fin aux déconfitures en série de leur empire. La défaite du 18 juin a ramené les uns et les autres à la réalité. La différence étant que Napoléon a mis seulement trois jours à tirer les conclusions de sa défaite et à abdiquer avec dignité. Quelque chose me dit que les dirigeants du PCF n'auront pas la même élégance.


    Le Front de Gauche aura donc dix députés. La FASE en aura deux: Jacqueline Fraysse et François Asensi, tous deux élus en 2007 sous l'étiquette PCF et qui ont depuis préféré rendre leur carte tout en conservant leur mandat (1). Le Parti de Gauche conserve un élu: Marc Dolez. Le PCF quant à lui fait le plus mauvais résultat de son histoire. Il n'a plus que 7 députés: Marie-George Buffet, Patrice Carvalho, Alain Bocquet, André Chassagne, Jean-Jacques Candelier, Gaby Charroux, Nicolas Sansu. Il perd plus de la moitié de ses élus depuis l'élection de 2008 (ils étaient 15 dans la précédente législature).


    Croyez-vous que cela provoque place du Colonel Fabien quelque autocritique, quelque retour sur soi, sur la stratégie poursuivie, sur les choix politiques faits ces derniers mois ou ces dernières années ? Ce serait mal les connaître.


    Avec les désastres qui se sont succédé depuis vingt ans, la direction du PCF - et ses militants - sont totalement mithridatisés.


    Le désastre est devenu une habitude au PCF, et les directions sont passées maîtresses dans l'art de trouver du bon dans le mauvais, et de claironner après chaque catastrophe qu'on est « sur la bonne voie » malgré l'évidence contraire (2).


    Voyez plutôt: depuis que le Front de Gauche existe, le PCF a perdu le tiers de ses conseillers régionaux, le tiers de ses députés européens, le quart de ses conseillers généraux... et maintenant la moitié de ses députés. Et voici le communiqué publié sous la signature de Pierre Laurent sur le site du PCF pour commenter ce résultat :


    « Les premières estimations, ce soir, confirment le basculement de l'Assemblée nationale à gauche. La page du pouvoir Sarkozyste en France est définitivement tournée mais le parti de l'ancien président sauve un nombre substantiel de sièges. Il ne fait aucun doute que la droite saura s'en servir pour multiplier les obstacles au changement dans notre pays. L'entrée du FN dans l'hémicycle qui reste heureusement circonscrite est un signal d'alarme supplémentaire.


    A gauche, le Parti socialiste parvient à son objectif et dispose à lui tout seul d'une majorité absolue. Le Front de gauche aura moins de députés malgré un gain en nombre de voix et en pourcentage mais les conditions semblent ce soir réunies pour la constitution d'un groupe à l'Assemblée. Si cela se confirme, c'est une bonne nouvelle pour la démocratie.


    Force est de constater, cependant, que le mode de scrutin et l'inversion du calendrier électoral dénaturent la portée des élections législatives et déforment le paysage de l'Assemblée nationale au profit du bipartisme. A gauche, la majorité législative est ainsi distordue par rapport à la réalité de la majorité politique de gauche dans le pays. Le PS totalise 65% des voix de la gauche à l'élection présidentielle, près de 70% avec ses alliés aux législatives et obtient  plus de 90% des députés de gauche. Le Front de gauche totalise 25% des voix de gauche à la présidentielle, 15% aux législatives et compte moins de 5% des députés de gauche. C'est une anomalie provoquée par une logique institutionnelle implacable qui, de scrutins en scrutin, a permis aux deux plus grosses formations de monopoliser aujourd'hui 90% des sièges à l'Assemblée nationale.


    En dépit de cette injustice, le Front de gauche avec l'influence qui est la sienne dans le pays, avec ses deux groupes au Parlement, ses élus sur le territoire et au Parlement européen, entend être une force d'initiatives et de propositions active et positive pour la réussite du changement dans notre pays. »


    Que de bonnes nouvelles, donc. « La page du sarkozysme est tournée », « l'entrée du FN à l'hémicycle est heureusement circonscrite ». Bon, d'accord, le Front de Gauche « aura moins de députés », mais ce n'est pas grave puisque d'une part on a « gagne en nombre de voix et en pourcentage » et d'autre part « les conditions semblent ce soir réunies pour la constitution d'un groupe ». Et puis, le Front de Gauche « avec l'influence qui est la sienne dans le pays - tu parles! - entend être une force d'initiatives et de propositions active et positive pour la réussite du changement dans notre pays ». Tout va bien, bonnes gens, vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. Et si certaines choses vont mal, ce n'est sûrement pas de notre faute, mais celle d'un « mode de scrutin injuste » et de « l'inversion du calendrier électoral ».


    Chez le Parti de Gauche, c'est exactement la même chose. Voici in extenso le communiqué publié sur son site :


    « Le Parti de Gauche se félicite de la défaite de la droite. Un mois après le résultat des présidentielles, le Sarkozysme est battu une seconde fois à plate couture. L’axe Sarkozy-Merkel est affaibli : la possibilité de rompre avec le traité qu’ils ont élaboré est plus que jamais possible. Le Président de la République dispose d’une majorité s’il veut proposer une autre voie à l’’Union européenne alors qu’à l’inverse Mme Merkel est affaiblie. Il a donc une lourde responsabilité.


    L’assemblée élue ce soir ne représente cependant qu’une réalité déformée du pays. Les conséquences de la présidentialisation du régime font qu’à peine plus d’un français sur deux a voté. Le Front de Gauche, 4 millions de voix à la présidentielle, dispose de moins d’élus que dans l’assemblée sortante ! C’est un problème pour la démocratie mais aussi pour la gauche toute entière mal représentée dans sa diversité. Aussi, nous espérons à minima que les conditions seront créées pour que le Front de Gauche dispose d’un groupe à l’assemblée.


    Seul majoritaire à l’assemblée, le PS a donc toutes les responsabilités sur ses épaules. Dans les semaines à venir, le Front de Gauche appuiera à l’assemblée et dans les mobilisations toutes les mesures qui iront dans le bon sens, refusera toutes mesures d’austérité et sera plus que jamais une force de propositions alternatives. Le bon résultat de Syzira ce soir, qui est en Grèce plus que jamais la première force de gauche, indique le cap à suivre pour le Front de Gauche.


    L’élection de deux députés du FN, mauvaise nouvelle pour la République, ne doit pas nous faire perdre de vue l’essentiel. Leur élection n’a été rendue possible qu’à cause de la porosité idéologique entre l’UMP et le FN. Une course de vitesse est désormais engagée. Les idées racistes d’extrême droite ne reculeront que grâce à une bataille idéologique sans concession menée de pair avec une politique sociale en faveur des catégories populaires. Le Parti de Gauche y sera en première ligne. »


    Là encore, on se félicite de la victoire, de la défaite du « sarkozysme ». On dénonce encore et toujours le FN. Mais les résultats du Front de Gauche ? Ah oui... « Il disposera de moins d'élus que dans l'assemblée sortante ». La faute, bien entendu « à la présidentialisation ».


    Au lieu de passer leur temps à traiter Marine Le Pen de sémi-démente, les dirigeants du Front de Gauche feraient bien de suivre attentivement sa stratégie. Le FN a adopté, avec une remarquable continuité, une stratégie d'influence sur le débat public. Il a fait en sorte d'attirer le débat public sur son terrain, en faisant un véritable travail en profondeur. Au bout de vingt ans, il a réussi à ce que l'ensemble de la classe politique débatte, commente, admette ou diabolise ses propositions (4). Malgré tous les « cordons sanitaires », les « fronts républicains » et le système électoral « injuste » qui a rendu l'élection de ses candidats quasi-impossible, le Front National a réussi à s'implanter dans l'électorat populaire et à exercer une véritable influence politique. Cette stratégie contient des leçons importantes que le Front de Gauche ferait bien d'apprendre.


    C'est toujours tentant de rejeter la faute des défaites sportives sur l'arbitre, et celle des défaites électorales sur le système électoral.


    Dans les deux cas, cela évite de regarder ce qui va mal chez soi en rejetant la faute sur un tiers extérieur.


    Mais ces théories doivent être rejetées, et cela pour trois raisons. La première, c'est qu'en politique il est absurde de tenir pour responsable de ses échecs des paramètres indépendants de notre volonté, particulièrement lorsqu'ils sont prévisibles. Un mode de scrutin n'est pas une catastrophe naturelle: c'est une règle du jeu connue à l'avance. Se poser comme objectif de « conquérir et reconquérir de nombreuses circonscriptions » alors que le mode de scrutin - connu à l'avance, j'insiste - rend cette (re)conquête impossible, pour ensuite expliquer la non-atteinte de ses objectifs par la faute d'un « mode de scrutin injuste », c'est un comportement infantile. Une stratégie politique digne de ce nom doit tenir compte des contraintes, et son échec ne peut pas être justifié par celles-ci. C'est un peu comme un général qui engagerait la bataille en Janvier et expliquerait ensuite sa défaite par l'arrivée de l'hiver...


    La seconde raison est une question de cohérence. On ne peut pas décemment dénoncer « l'injustice » du système électoral à grands coups de calculs, et ensuite se réjouir que « l'entrée du FN dans l'hémicycle soit heureusement circonscrite » par cette même injustice. Peut-on raisonnablement se réjouir d'une « injustice », même lorsqu'elle touche les gens qu'on n'aime pas ?


    Mais la troisième raison pour rejeter cet argument est plus profonde: l'objectif d'un mode de scrutin n'est pas la « justice », mais la gouvernabilité. Le but d'un système électoral n'est pas d'assurer que chacun a le nombre de sièges qui lui correspond en fonction d'une règle « juste » (« juste » selon quels critères, d'ailleurs ?) pas plus qu'il n'a pour fonction d'assurer que l'Assemblée Nationale est une image sociologique ou ethnique (tant de femmes, tant de noirs, tant d'ingénieurs, tant de sourds-muets) de la société. Le système électoral a pour objectif de constituer une Assemblée Nationale qui permette de gouverner le pays, c'est à dire, de produire des lois qui 1) reflètent au mieux la volonté du peuple et 2) qui soient acceptées par ce peuple comme légitimes. Un système électoral qui, au nom d'une répartition « juste » rendrait le pays ingouvernable - comme c'est le cas dans beaucoup de systèmes de proportionnelle intégrale, voir par exemple le cas israélien - ne remplirait pas son rôle. En d'autres termes, tout système électoral rationnel repose sur l'idée « qu'il vaut mieux une injustice qu'un désordre ». C'est pourquoi la « justice » n'est pas un critère pertinent lorsqu'on examine un tel système. Et que faire des calculs dans tous les sens pour démontrer que, décidément, le monde est trop injuste, est un exercice parfaitement inutile (3).


    Certains me diront que perdre quelques élus, ce n'est pas grave, que le but d'un parti politique est d'influencer le réel, et que la question des postes et des sièges est secondaire. Ce n'est pas tout à fait faux.


    Après tout, le Front National exerce un influence considérable sur le débat public avec un nombre d'élus très réduit. Seulement, et c'est là à mon avis un point fondamental dans la réflexion sur l'avenir du PCF en particulier et du Front de Gauche en général, la constatation la plus amère après ce cycle électoral est que le Front de Gauche n'a, en pratique, aucune influence sur le débat public, et encore moins sur les évènements.

     

    Les prises de position du Front de Gauche, disons le franchement, tout le monde - en dehors des quelques dizaines de milliers de militants - s'en fout. Il n'y a qu'à voir la résonance quasi-nulle du débat interne du PCF pour ou contre la participation gouvernementale. Tout le monde sait pertinemment que cela ne changera pas grande chose pour personne, sauf pour l'heureux élu qui héritera peut-être d'un strapontin ministériel.


    Le moment est donc venu de laisser de côté les explications auto-justificatrices et regarder froidement le bilan du Front de Gauche. Certains - particulièrement parmi les « orthodoxes » du PCF - tireront de ces résultats une mise en cause de la stratégie de Front de Gauche. Ce serait aller un peu vite en besogne: il ne faut pas confondre la stratégie de Front de Gauche - c'est à dire la question de savoir si le PCF doit rester dans un splendide isolément ou au contraire constituer une structure permanente de coopération avec d'autres organisations - de la stratégie du Front de Gauche - c'est à dire, des choix politiques, stratégiques et tactiques effectués collectivement et mises en œuvre depuis que le Front de Gauche existe. Bien entendu, ces deux questions ne sont pas totalement indépendantes, puisque le choix de la stratégie de Front de Gauche a pour prix l'acceptation par le PCF d'un certain nombre d'exigences de ses partenaires. Mais il reste qu'il ne faut pas confondre les deux questions. On peut parfaitement infléchir la stratégie du Front tout en restant dans une stratégie de Front.


    La question prioritaire pour le Front de Gauche aujourd'hui est d'arriver à formuler un véritable projet. Qui ne peut se réduire à une liste de courses genre « L'humain d'abord ». Un tel projet suppose de se poser en termes réalistes la question des couches sociales qu'il prétend représenter. Après cette expérience, il est clair que l'espace pour un n-ième parti gauchiste des classes moyennes est limité. L'autre solution est de chercher à reconquérir l'électorat populaire aujourd'hui séduit par Marine Le Pen. Mais ce choix implique une véritable réflexion sur les peurs, les envies, les difficultés, les tabous et - last but not least - les intérêts de cet électorat. Quelques soit le positionnement choisi, l'élaboration d'un projet qui soit en même temps crédible et entendable par l'électorat cible nécessite du travail. Beaucoup de travail. Pour faire ce travail, le Front de Gauche a besoin de constituer un véritable pôle d'expertise, ce pôle qui lui a cruellement manqué pendant la campagne présidentielle.


    La deuxième priorité, qui rejoint la première, est le besoin d'institutionnalisation. La stratégie du Front de gauche doit pouvoir être débattue et décidée d'une manière transparente et prévisible. Elle ne peut pas dépendre des lubies de ses dirigeants - ou pire encore, de leur entourage - qui se permettent de balancer leurs convictions personnelles comme s'il s'agissait de la ligne officielle de l'organisation. Une telle institutionnalisation du Front implique comme condition nécessaire une institutionnalisation de ses membres.


    Aussi longtemps que le PG fonctionnera comme une secte, il y a peu de chances que les processus de décision du Front soient transparents.


    Institutionnaliser veut aussi dire mettre en place une véritable politique de cadres. Le système darwinien qui préside à la sélection des cadres - autant au PCF qu'au PG - ne produit que des apparatchiks aux capacités de survie et d'adaptation incontestables, à l'échine souple et aux dents longues, mais aux qualités intellectuelles et morales contestables.


    Une organisation a besoin de cadres formés, qui travaillent pour faire avancer ses buts et non exclusivement pour leur carrière. Institutionnaliser, cela veut aussi dire se placer dans un cadre où la politique est une affaire non pas de « coups » mais de long terme. Où l'on ne court pas derrière la dernière nouveauté, mais où l'on maintient une continuité dans l'action.


    Le PCF va devoir abandonner l'illusion que la magie du Front de Gauche allait être suffisante pour inverser son processus de déclin. Le PG va devoir abandonner ses projets d'OPA sur la « gauche radicale » et sur le PCF. Maintenant que les élections sont passées, et que les prochaines échéances sont loin, c'est le moment idéal pour lancer une véritable réflexion sur ces questions. Et les militants du Front de Gauche devraient exiger qu'elle soit lancée le plus vite possible.


    Descartes


    (1) Il fut un temps, avant que la « mutation » donne le pouvoir aux « notables », ou les élus communistes qui quittaient le Parti avaient l'élégance de démissionner des mandats auxquels ils avaient été élus sous l'étiquette communiste. Depuis que les élus sont devenus des « notables » propriétaires de leurs sièges à titre personnel, cette coutume décidément trop désuète a été abandonnée...


    (2) Tout ça n'est guère nouveau. Et les militants y sont tellement habitués qu'ils n'ont même plus la force de se révolter. Après la catastrophe de 2002 (Robert Hue, 3,5%) et 2007 (Marie-George Buffet, 1,9%) les militants avaient demandé des têtes. Depuis que le Front de Gauche existe, le PCF a perdu une bonne partie de ses élus aux européennes et aux régionales, mais les voix discordantes ont été réduites au silence avec l'argument massue: grâce au Front de Gauche, on allait voir ce qu'on allait voir aux législatives - auxquelles on sacrifiait sciemment la candidature communiste à la présidentielle. Maintenant, on a vu.


    (3) Il faut d'ailleurs examiner les faits: imaginons qu'un système « juste », la proportionnelle intégrale, ait été en vigueur en France. Qu'est-ce que cela aurait donné en 2012 ? Si l'on construit une Assemblée Nationale à partir des résultats de l'élection présidentielle de mai en appliquant la proportionnelle sans seuil, on aboutit à une Assemblée ou la gauche et les écologistes détiennent 44 % des sièges, la droite républicaine 29%, le centre 9% et l'extrême droite 18%. En d'autres termes, ni la droite ni la gauche seraient majoritaires... comment gouverner dans ces conditions ? Avec seuil, ce serait encore pire: si l'on fixe le seuil à 3%, la gauche perd l'appoint des écologistes et de l'extrême gauche...


    (4) Mélenchon est d'ailleurs celui qui est le plus tombé dans le panneau: dans chacun de ses discours, dans chacune de ses interventions, il passe un certain temps à commenter - négativement - les propositions du FN sans se rendre compte que ce commentaire, même négatif, contribue à installer le discours du FN dans le paysage, selon le vieux principe bien connu des publicitaires: « il vaut mieux qu'on parle de vous en mal que qu'on ne parle pas de vous du tout ». Et je ne parle même pas de l'épisode Hénin-Beaumont: Mélenchon n'a pas compris que, vu du côté de l'électorat du FN, être diabolisé par Jean-Luc Mélenchon est aussi valorisant que peut l'être pour un électeur mélenchoniste le fait d'être diabolisé par Marine Le Pen...


    URL article : http://descartes.over-blog.fr/article-waterloo-morne-plaine-107127158.html


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  • http://jssnews.com/wp-content/uploads/2010/01/frontiere-egypte-israel.jpg

    Trouvé dans la presse, hier. Cela ne semble pas indigner au-delà de la journaliste qui marque ses distances. Que dire de la presse israelienne qui traite du sujet un peu comme le ski hors piste : des pratiques extrêmes résevées à des gens motivés.

    Pour rendre public cela, La Canaille, comme cela lui est arrivé il y a peu à propos des pratique d'Israel contre Gaza va-t-il se faire traité de complice des antisémites?

    Les touristes pour qui les lieux saints d'Israël ne procurent pas assez de sensations peuvent apprendre à devenir des militaires israéliens pendant leurs vacances. Caliber 3, un camp de tir à Gush Etzion, au sud de Jérusalem, en Cisjordanie, dispense depuis 2007 des cours d'antiterrorisme.

    Ces formations de deux heures sont assurées par d'anciens membres des unités d'élite de l'armée israélienne. Leur mission : apprendre aux touristes à tirer avec une arme, à construire un plan de défense contre l'ennemi ou à gérer une attaque terroriste et une prise d'otages.

    "Nous combinons ainsi les valeurs du sionisme avec l'excitation et la jouissance du tir, qui rend l'activité plus significative", est-il expliqué sur le site Internet du camp d'entraînement. "Du fait de notre connaissance de ce programme de tir, les participants vivent un apprentissage différent et très original qui ne peut être expérimenté nulle part ailleurs, sauf sur le champ de bataille", ajoute-t-il.

    DU "TOURISME SIONISTE EXTRÊME"

    Ce que le Times d'Israël qualifie de "tourisme sioniste extrême" est, selon ce site,"la tendance du tourisme israélien la plus chaude de l'été""Le fait que l'attraction touristique soit située au-delà de la Ligne verte [qui sépare Israël et la Cisjordanie] ne fait qu'intensifier le plaisir pour les visiteurs, qui sont souvent déçus lorsqu'ils sont informés par leurs guides qu'ils ne sont pas en danger"explique le YNet News. 

    Les touristes pratiquent le tir sur des cibles en carton appelées "terroristes", selon le même site israélien. "Shay, le guide du camp, fait la démonstration de la meilleure façon d'attraper un assaillant et présente une grande variété de fusils et de ceintures d'explosifs", ajoute-t-il. Ce guide aurait fait partie du commando qui a mené l'opération d'Entebbe, lors de la prise d'otages d'un vol Air France en 1976."Effet garanti sur l'auditoire", conclut YNet news. 

    Les plus jeunes touristes sont également invités à s'essayer à la guerre. Michel Braun, 40 ans, est venu de Miami avec ses enfants : "Cela fait partie de leur éducation, (...) afin qu'ils sachent d'où ils viennent, et bien sûr avoir un peu d'action." Brian, un adolescent de 14 ans, un faux pistolet à la main, s'entend direpar le guide : "Ta maman ne sera pas là pour te protéger, donc conduis-toi comme un homme. Es-tu prêt à attraper un terroriste ?" "Oui, je suis prêt", rétorque Brian. A la fin de leur journée, chacun obtient un diplôme indiquant qu'ils ont "complété un cours de tir dans une base en Israël". 

    BALADES AUTOUR DES INSTALLATIONS DE SÉCURITÉ DU PAYS

    "Des touristes en provenance du monde entier viennent ici pour rencontrer des anciens membres des unités d'élite et écouter leurs histoires, dit le directeur du Caliber 3, Sharon GatIl s'agit d'un programme spécial créé en raison d'une demande."

    Mais le tourisme lié à la terreur n'aurait rien de nouveau en Israël. L'agence de tourisme IU30 offre, elle aussi, des leçons de tir aux touristes. La "Mission Ultime de lutte contre le terrorisme en Israël", créée en 2007, propose, elle, des balades touristiques autour des installations de sécurité interdites au public et la possibilité de rencontrer des instructeurs militaires. De vrais "bijoux touristiques" pour David Pearl, directeur du Conseil régional de Gush Etzion.

    Anna Benjamin

     Ces "lanistes"* dont certaines agences de tourisme se font les "procurateurs"** n'ont plus de toge ni de glaive mais un treillis et un Uzi ou un fusil pour snipper.

    Quand le recrutement des gladiateurs pour en faire des supplétifs devient une pratique banalisée on quitte la Rome d'il y a 2000 ans pour l'Europe d'il y a moins d'un siècle, on mesure le degré de recul de civilisation que le fanatisme religieux et son frère siamois impérialisme encadrent, cela quelqu'en soit la représentation symbolique. L'étoile n'a rien à envier à la croix ou au croissant.

    Nous sommes en juin. Ces milliers de jeunes gars qui portent ces signes gravé dans la pierre tombale des blancs alignements de Normandie sous lesquels ils reposent  pouvait-ils penser combien ceux qui prendraient dans la duurée les commandes seraient capables de revirement pour en arriver là? 

    *parfois propriétaires mais surtout entraineurs des troupes de gladiateurs,

    ** les procurateurs équestres étaient chargés d'enrôler et d'entraîner les futurs gladiateurs pour 60 000 sesterces par an.

    Par canaille le rouge


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  • David Cameron a adressé un signe un peu trop “vif” aux contribuables français .  Photo AFP

    David Cameron a adressé un signe un peu trop “vif” aux contribuables français . Photo AFP

    Le Premier ministre britannique a maladroitement critiqué le projet du Président français de relever l’imposition des contribuables les plus riches. Le retour de bâton est sévère.

     

    Shocking ! La gauche française n’a guère apprécié que le Premier ministre britannique David Cameron propose de « dérouler le tapis rouge » aux entrepreneurs hexagonaux qui souhaiteraient fuir une hausse des impôts en s’installant outre-Manche.

    Candidat au « perchoir », le député socialiste Claude Bartolone a avancé ce mardi que David Cameron n’avait « plus toute sa conscience » lorsqu’il a tenu ces « propos d’après-dîner ».

    Après les déclarations du Premier ministre britannique se disant prêt à « dérouler le tapis rouge » à ceux qui fuiraient l'impôt en France, Pierre Laurent (PCF) a jugé mardi « triste de voir la Grande-Bretagne avoir comme ambition d'être le paradis fiscal de l'Europe ».

    Interrogé sur i-Télé sur les propos de David Cameron, le secrétaire national du PCF a déclaré : « C'est triste de voir la Grande-Bretagne avoir comme ambition d'être la paradis fiscal de l'Europe ». Cameron « devrait avoir pour son pays une autre ambition que ça et en Europe l'avenir c'est la solidarité, pas la guerre de tous contre tous et le règne des égoïsmes », a ajouté le responsable du Front de gauche.6954607406_0fc1992164.jpg

    En marge du sommet du G20 à Los Cabos (Mexique), devant une assemblée de chefs d'entreprises, le Premier ministre britannique avait visé le projet du président français François Hollande d'instaurer un taux d'imposition de 75% sur les revenus annuels dépassant un million d'euros.

    Alors que le sommet de Rio (20 ans après le premier 1992) s'apprête à n'aboutir sur rien de concret, le G 20 se complet aussi dans le libéralisme économique : ça démarre mal pour le changement !

    Il nous faudra des peuples et des forces politiques déterminées pour contrer un capitalisme toujours aussi morbide et suicidaire même s'il se repeint parfois de couleurs vertes pour donner une illusion de prise en compte des problèmes environnementaux.

    La cause de leur émoi : une déclaration de David Cameron en marge du G-20 à Los Cabos, au Mexique. Lors d’une conférence de presse dans le cadre du B-20 (Business 20), le locataire de Downing Street a critiqué le projet du président François Hollande d’imposer à 75 % les revenus perçus au-delà d’un million d’euros. « Si les Français persistent et instaurent un taux marginal de 75 %, nous déroulerons le tapis rouge pour accueillir les entreprises françaises en Grande-Bretagne », a déclaré le Premier ministre conservateur. « Elles pourront payer leurs impôts en Grande-Bretagne, ce qui financera nos services de santé, nos écoles et tout le reste ».

    « Je ne sais pas comment vous faites pour dérouler un tapis rouge au travers du Channel. Il risque de prendre l’eau », a rétorqué du tac au tac le ministre français du Travail Michel Sapin. « Je pense que c’est un propos qui lui a échappé ».

    « Humour british »

    « J’espère que c’était un propos d’après-dîner et qu’il n’avait plus toute sa conscience lorsqu’il a exprimé ce genre de propos parce que ça ne se fait pas », a considéré Claude Bartolone, réélu député de Seine-Saint-Denis dimanche et candidat à la présidence de l’Assemblée nationale. « Il ne devait pas avoir toute sa conscience parce que sinon, il aurait été beaucoup plus attentif à tous ces Européens qui vont travailler en Angleterre pour bénéficier des réductions d’impôts, mais qui reviennent se faire soigner en France et qui mettent leurs enfants dans leurs écoles françaises parce que les services publics en Angleterre n’existent plus », a contre-attaqué le prétendant au perchoir.

    Le sénateur-maire de Dijon François Rebsamen a quant à lui décerné un « carton rouge » au « perfide » David Cameron. « On recherche d’urgence la finesse de l’humour british », a-t-il décoché sur Twitter.

    De son côté, le ministre français des Affaires européennes Bernard Cazeneuve a estimé « qu’il y a des patrons français qui sont des patriotes, il y a dans l’arsenal des mesures que nous allons prendre en faveur des entreprises, des mesures qui favoriseront l’investissement et qui inciteront les entreprises à rester en France ».


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  • Pourquoi ils perdent le nord

     

    Pourquoi La Canaille vous propose cet article du Monde ?

    Regardez comment cela part bien et à quel moment cela dérape.

    Il ne s'agit surtout pas d'excuser ou d'expliquer ce que dit ce gars mais un fois la lecture passée de se poser quelques questions dont celle du terreau fertile au Fhaine.

    Voici le lien pour l'article sur le site du Monde. 

     http://dunkerque.blog.lemonde.fr/2012/06/18/raffinerie-des-flandres-on-navait-rien-vu-venir/

    On se retrouve plus bas, après lecture.

    18 juin 2012

    Raffinerie des Flandres : « on n’avait rien vu venir »

    Lorsqu'il intègre le groupe Total comme pompier à la Raffinerie des Flandres de Dunkerque en 1996, Bruno, 46 ans, est convaincu d'entrer dans "une boîte en or". Une boîte dont on se dit : "on est là jusqu'à la retraite". En 2010, il découvre en même temps que ses 300 collègues que la raffinerie ne redémarrerait pas après le "grand arrêt" de maintenance prévu de longue date. "On n'avait rien vu venir, le groupe faisait des bénéfices, on était la dernière raffinerie construite, on tournait même l'hiver..."

     

    Membre de la CGT, comme son père avant lui, comme ses deux frères aujourd'hui, Bruno s'implique dans la grève. Fortement médiatisé suite à l'arrêt des autres raffineries en France, le conflit va durer plusieurs mois et connaître plusieurs faits d'arme (la prise du bureau du directeur, les deux montées à Paris au siège du groupe), ses solidarités et ses galères. "Je ne voudrais plus le revivre. Moralement, c'était dur", concède Bruno deux ans plus tard.

    Avant d'entrer chez Total, en 1996, il avait déjà connu "trois licenciements". L'armée d'abord, qu'il avait quitté à 24 ans au grade de caporal, sans perspective de monter davantage en grade. Les deux sociétés chez qui il avait successivement travaillé comme monteur-échafaudeur et monteur-tuyauteur avaient été contraintes à des licenciements. Alors lorsque la direction de Total propose une reconversion aux salariés qui le souhaitent, Bruno, lui, se bat "pour rester. Il était hors de question de partir. Mon but : avoir une retraite..."

    Sur le site dunkerquois, rebaptisé Établissement des Flandres, il a la possibilité de travailler comme pompier et au dépôt, une double affectation qui correspond à son parcours professionnel dans l'entreprise. Aujourd'hui, explique-t-il, il y a "150 bonhommes" de moins qui travaillent au sein de ce qui est devenu un centre de stockage et de formation. "Personne ne s'est retrouvé sur le carreau, admet Bruno. Eux [les patrons], ils ont des sous, ils seraient hors la loi de licencier avec les milliards de bénéfice."

    Cet épisode, dont il garde une certaine "rancœur", n'a fait qu'accroître sa vigilance. "Ils nous ont roulé une fois mais pas deux. Un truc comme ça, tu l'oublies pas."

     

    Il y a quelques semaines, au premier tour de l'élection présidentielle, Bruno a voté Marine Le Pen au premier tour, comme 3243 autres électeurs de la commune, plaçant la candidate frontiste à 30,51 % des voix dans la commune. "Déçu" que la candidate frontiste n'accède pas au deuxième tour, il a voté blanc le 6 mai. Aux législatives, il se disait prêt il y a quelques semaines à "sans doute voter la même chose parce qu'un coup c'est la droite, un coup c'est la gauche, et rien ne se passe... "

    "J'en ai marre des promesses, explique-t-il. Marre que l'on taxe toujours l'ouvrier qui bosse. Marre qu'on nous prenne pour des vaches à lait." Ce qui a motivé son vote, c'est notamment "l'arrêt de l'immigration""C'est pas du racisme, c'est de la logique", dit-il. Autre point qui lui tient à cœur : "la délocalisation des sociétés""Ça, ça me bouffe. Il faudrait renationaliser les entreprises. En priorité les grosses, comme Total."Il précise : "C'est pas communiste, c'est la sauvegarde de notre savoir-faire".

    Le vote Mélenchon, il l'écarte d'un revers de main. "Il ne m'attirait pas, ça ne m'intéressait pas..." En 2007, il avait voté Sarkozy au deuxième tour. "Son programme était bon, il m'a déçu sur tout, juge-t-il aujourd'hui. Il n'a rien fait contre les délocalisations. Et notre conflit, il s'en foutait."

    Dimanche 17 juin, dans la 13e circonscription du Nord, Philippe Eymery, le candidat Front national, a recueilli 15 730 voix (35,27%) face au candidat MRC Christian Hutin, réélu avec 28 874 voix (64,73%).

     

    Pour info carte de visite de la 13ème circ. du nord a 90529 inscrit, 44604 exprimes pour 47203 votants.

    Composée des cantons de Coudekerque-Branche, Dunkerque-Ouest et Grande-Synthe.

    Dunkerque et son port (géré par la CCI)

    Usinor, Total, centrale EDF

    La carte de visite industrielle et des services égrène plans de casse, plans "sociaux", restructurations, PSE. Mais aussi des luttes magnifiques des combats contre les trahisons politique au premier rang desquelles celles du PS et la désertion au premier rang de la quelle celle du à l'insitutionalisation des pratoiques du PCF.

    Ancienne circonscription de Delebarre

    Député Hutin, MRC

    Évoqué comme siégeant au groupe communiste, il confirme qu'il siègera au groupe socialiste1. En 2008, il est réélu maire de Saint-Pol-sur-Mer dès le premier tour, sa liste n'ayant aucune concurrence.

    Les trombinoscopes précisent :

    De 1995 à décembre 2010: Maire RPR puis MRC de Saint-Pol-sur-Mer, Nord,

    1990 -1995  : Membre RPR du Conseil municipal de Dunkerque.

     

    Maintenant la question : comment des travailleurs dont l'argumentation est de classe, la pratique revendicative elle aussi de classe, dans la mouvance des porteur de choix révolutionnaires en arrivent à d'abord se fourvoyer puis pour certains à se conforter dans les impasses mortifères du vote fasciste ?

    Que leur a-t-il manqué pour construire une autre issue à leur colère ?

    La casse industrielle qui s'installe dans un pôle économique majeur se structure et se déploie au moment la force politique qui devrait fédérer les énergies protestataires entre en crise.

    Un déterminisme sociologique, une instrumentalisation du bloc social perçu que globalisé au travers de ses mutations technologique fait croire au PCF qu'il n'a qu'a rattraper un retard sur l'histoire alors qu'il n'est pas en retard mais qu'il se trompe à partir d'une double erreur théorique :

    La première qui perdure : analyser l'histoire et le mouvement en se considérant extérieur au mouvement coupe l'analyste de ses racines et l'exclue du champ des possibles concrets. Chaque moment politique ne se réfléchit pas en termes d'écart à la logique ou au besoin repéré par ceux qui savent sauf à tomber dans un déterminisme historique dont Marx s'est justement gaussé en le présentant comme une des facettes de la pensée réactionnaire. Cela disqualifie celui qui se positionne ainsi et lui supprime toute pertinence dans le débat d'autant plus qu'il clame vouloir raccrocher son wagon au train du réel lequel a continué de rouler durant ses états d'âmes immobilisants.

    Quand on se trompe on n'est pas extérieur au mouvement de la société on participe avec le poids de ses erreurs à déplacer le centre de gravité de la société vers d'autres issues. Qualifier ces (ses) erreurs de retard éloigne encore plus du lieu de l'affrontement tant cela accrédite l'idée de pertes de contacts avec ce réel.

    La seconde est cette autre erreur "chromosomiquement établi", erreur magistrale qui détermine la conscience de classe comme étant une acquisition définitive d'un corps social assurant des réserves d'activités …singulièrement électorales pour qui ne voit plus le politique que par ce prisme. Elle globalise l'unité sociale qui, fait de rapport de forces au sein de l'affrontement de classe et cette distance de l'individu via le groupe, voit l'amoindrissement du groupe sans porter le regard sur les conditions individuels du réel lequel pourtant construit les repère qui mutualisés font l'appartenance de classe, individu qui sont taraudé par la pression idéologique de ceux qui ont compris l'enjeu d'empêcher toute volonté individuelle à construire le rapport de classe. C'est sur cet écueil que butte le débat sur le caractère de lasse de masse et l'engagement individuel qui pose problème à la syndicalisation, écueil que l'exemple de l'article a su dépasser mais qui butte ensuite sur la question de l'alternative à l'existant.

    C'est en cela que le constat de l'absence de force politique capable de penser la transformation sociale révolutionnaire ne supprime pas devant la crise le besoin d'une transformation sociale. Tant que ce besoin de la transformation n'est pas dominant au sein de ceux qui n'ont d'issue que par celle-ci, l'organisation et filtre du réformisme fournisse la solution. Dès lors que la crise submerge au point que les constructions politiques classiques ne sont pas capables d'offrir d'outil crédible, la recherche d'outil de la transformation sociale alors que l'issue révolutionnaire n'est plus visible ni même débattue, produit le terreau sur lequel s'implante le Fhaine.

    La CGT dans l'espace social et les règles qui sont les siens agit pour combattre ces idées. Un travail patient qui demande persévérance et conviction.

    Il peine à avancer pour une raison simple ; tout ce que la réflexion sur la place du salarié (chômeur et retraité compris dans l'appellation générique) produit de provocation à la recherche d'issue est stérilisé par l'absence d'un moment des forces progressiste apportant contribution à ce mouvement.

    Ce débat est en plus obéré par l'histoire même du syndicalisme dans ce pays qui a délégué historiquement depuis la création de la SFIO le poids du changement de société de plus exclusivement aux forces politiques au point de ne plus porter sa propre réflexion dans les contenus transformateurs.

    Par canaille le rouge


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  • La lettre à Hollande appelant à un référendum sur le Pacte budgétaire a été mise en ligne sur les sites d’Attac et de Copernic. Médiapart a publié un article, et elle paraîtra peut-être demain dans l’Humanité.

     

    Elle est ouverte à signature : il faut la signer et la faire circuler au maximum ! Voici le lien :

     http://www.france.attac.org/lettre-ouverte-francois-hollande-pour-un-referendum-sur-le-pacte-budgetaire

     

    Vous pouvez aussi utiliser le chapeau ci-dessous.

     

     

    Non au Pacte budgétaire, pas d'Europe sans citoyens !

    La crise européenne est arrivée à un point crucial. Aveugles volontaires, nos dirigeants s’obstinent dans des politiques brutales d’austérité alors que la crise provient des dérives de la finance et de l'absence d'une véritable solidarité européenne.

     

    Le "Pacte budgétaire" a été élaboré par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy pour corseter définitivement les politiques économiques, et imposer l'austérité au mépris du débat démocratique et contre les aspirations des peuples.

    François Hollande se prépare à le faire ratifier par le Parlement nouvellement élu s’il parvient à faire adopter tout ou partie du "Pacte pour la croissance" qu’il propose aux autres dirigeants européens. Mais seul un débat démocratique avec une large participation populaire peut légitimement trancher sur des enjeux aussi essentiels.

    A l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic, des responsables associatifs, syndicaux et politiques et des chercheurs lancent une lettre ouverte à François Hollande : "Non au Pacte budgétaire, pas d’Europe sans citoyens !", demandant l’organisation d’un débat tranché par un référendum.

    Cette lettre est ouverte aux signatures de tous à la page suivante:

    http://www.france.attac.org/lettre-ouverte-francois-hollande-pour-un-referendum-sur-le-pacte-budgetaire

     


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  • Par Agnès Maillard le vendredi 4 mai 2012

    Le capitalisme prospère sur le mythe de la classe moyenne : faire croire à un prolo qu’en bossant toute sa vie pour acquérir son clapier, il a les mêmes intérêts de classe qu’un rentier.

    EjectIl ne m'a fallu que quelques rayons de soleil pour repartir à la rencontre du monde qui marche, qui croit et qui espère. Des bouts de route et des embrassades, de longues discussions sur l'état du monde, l'œil rivé sur le paysage de Gascogne en trichromie printanière : le vert quasi irlandais des collines qui ondulent jusqu'à la barrière bleu pâle des Pyrénées qui ourle un ciel de nuages noirs et ventrus. Il y avait foule pour le premier mai finalement. Toujours les mêmes, plus quelques autres, encore portés par l'élan d'une campagne électorale qui s'est effondrée au soir du premier tour, rattrapé par la lourdeur d'une époque, et qui les laissent un peu orphelins, un peu sans souffle et sans avenir. Et puis, à chaque fois, un discours différent, des envies différentes, des arguments différents, mais tous concentrés sur un seul but : me convaincre de voter Hollande parce que l'idée de voir Sarkozy cinq ans de plus leur est intolérable.

    Le pire, dans tout ça, c'est que je ne suis même pas sûre qu'ils y croient plus que moi. Nous sommes au bord de la falaise, scrutant l'abîme insondable qui s'ouvre presque sous nos talons, le dos au mur qui se rapproche et ils veulent bien faire :

    • Prends ce bout de papier à cigarette pour te faire un parachute
    • Non, mais, sérieusement, tu vois bien, ça ne va pas le faire, ce n'est juste pas possible ! Le problème n'est pas dans le fait d'avoir un parachute, il n'est même pas dans le fait qu'il soit visiblement sous-dimensionné, le problème, c'est le gouffre et ceux qui nous poussent dedans.
    • Oui, mais prends quand même, c'est toujours mieux que rien.


    Sauf que là, franchement, même avec un grand effort de concentration, je n'ai pas assez la foi pour croire que cela va changer quoi que ce soit.

    Le moins pire. Même pas. Le saut de la foi. Qui va faire « plaf » en arrivant en bas. Avec le petit bruit mouillé de la pastèque bien mûre qui explose au sol.
    Ce n'est plus un vote, c'est un référendum. Pour ou contre Sarkozy.
    Voilà à quoi s'est réduite la démocratie. Voilà ce à quoi j'ai le devoir de participer : pour ta purge libérale, pour ta politique de récession, tu préfères que le véto soit sympa ou pas trop ?
    Comme d'habitude depuis l'enterrement de la volonté des peuples de 2005, la question ne porte plus jamais sur nos choix de société, mais uniquement sur les modalités d'application du programme unique de restriction massive d'accès aux ressources. Chacun étant, bien sûr, persuadé qu'il arrivera à prendre bien moins cher que son voisin.

    La seule chose notable, par rapport aux autres fois, c'est l'unanimité de la résignation : tout le monde m'a l'air bien convaincu que nous n'avons plus aucune manière d'échapper au grand rouleau compresseur, on accepte donc d'en être réduit à choisir l'intensité et la brutalité avec lesquelles on va nous faire mal. Tout en espérant qu'en choisissant bien, le coup tombera plus souvent sur le dos du voisin. Plus personne n'espère que ça change. Plus personne ne veut vraiment que ça change. Juste ne pas avoir trop mal. Juste un petit serrage de ceinture en attendant que ça passe.
    Sauf ceux qui n'ont plus rien à perdre, mais ceux-là, pour l'instant, sont encore bien minoritaires, bien inaudibles, bien invisibles, bien méprisés par tous les autres, tant des années de stigmatisation des perdants du capitalisme ont bien porté leurs fruits pourris.

    Quand j'y pense : que les plus riches aient réussi à désigner les plus pauvres à la vindicte populaire en les présentant comme des privilégiés, des profiteurs, des parasites ! Que les rentiers aient pu régurgiter sans cesse leur amour immodéré pour la valeur travail, la grande valeur travail, à laquelle ils prennent bien soin de ne jamais toucher. Que l'on ait pu nous vendre le mythe de la France des proprios, un peu comme celui de la France des entrepreneurs : tous rentiers, tous patrons, tous autoexploités, tous soumis à la loi de la banque, de la dette et du moins-disant !

    Et ensuite, ils font mine de ne pas comprendre le vote FN ! Un demi-siècle qu'on marchandise tous les aspects de la vie humaine ! Un demi-siècle que l'on clôture, que l'on possède, que l'on délimite par les barrières de l'argent. Un demi-siècle, c'est ce qu'il leur a fallu pour que nous trouvions tous totalement normal et indépassable l'idée que tout, absolument tout se vend et s'achète. Y compris et surtout nos besoins primaires. Il n'y a plus de biens communs, plus de bois où glaner de quoi se chauffer, plus de sources où s'abreuver, plus de recoins où chier en paix. Tout appartient à quelqu'un. Ils ont même commencé à prendre des options sur des astéroïdes ! Comment justifier un droit de propriété sur un bout d'astéroïde ? Comment justifier l'idée que l'eau, la ressource la plus vitale, ne soit plus qu'une denrée, c'est-à-dire que son accès dépend uniquement de notre accès à l'argent ? À qui appartient l'eau ? Y a-t-il eu une OPA sur les nuages ?
    Il faut de l'argent pour tout. L'argent est devenu le fluide du corps social : ne pas en avoir, c'est mourir. Et ils n'ont eu de cesse de raréfier l'argent. En créant des barrages, des retenues, des points d'accumulation en aval desquels il devient de plus en plus dur de survivre. Et cela devrait s'amplifier. Parce qu'ils vont fermer encore plus les robinets. Ils appellent ça la nécessaire rigueur et ils sont tous d'accord pour nous l'infliger. Des milliards d'euros en plus vont être retirés de la circulation : gel des dépenses, coupes dans tous les dispositifs de redistribution, restrictions salariales au menu, déconstruction du Droit du travail pour un rapport de forces encore plus déséquilibré.

    Le corps social se meurt de n'être plus correctement irrigué. Il est perclus des anévrismes des plus riches et ils parlent d'une nouvelle saignée. Et ils nous demandent de choisir l'outil qu'ils vont nous plonger dans l'artère! Nous n'avons jamais été collectivement plus riches qu'en ce moment et jamais plus convaincus que plus rien n'est possible : ni une bonne santé, ni une bonne éducation, ni une bonne retraite, ni rien de ce qui fait une bonne vie !
    Nous n'avons jamais été aussi riches et jamais nos imaginaires sociaux et politiques n'ont été aussi pauvres, aussi réduits, aussi mesquins, aussi médiocres.

    Tout ceci n'est qu'un vaste mensonge, une sale mise en scène, la pire des revanches de classe depuis le 19e siècle.
    Il est l'heure de se réveiller.
    Il est temps de se remettre à exiger.

    http://blog.monolecte.fr/


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  • Sans plus de divinité inscrite à l'horizon depuis que Jean-Luc Mélenchon s'est échoué en terre socialiste face à l'égérie de la haine, le Front de Gauche cherche après quelques députés ultra marins pour atteindre et dépasser la barre des 15 pour former un groupe parlementaire. 
    Le ridicule ne tuant plus, nous échappons au risque d'en perdre.
    Le miracle a produit son effet et il a fallu attendre ce soir l'intervention de Pierre Laurent sur un plateau télé pour sceller le sort du parti communiste. Plus besoin de congrès, le parti communiste n'existe plus. Le Front de gauche a gagné ses lettres de noblesse dans la grande aventure de ces législatives avec les résultats qu'on connaît.
    Ce dernier, encore théoriquement premier dirigeant d'une formation politique inscrite dans l'histoire de notre pays a osé taire son nom dans un babillage piteux, insultant les militants d'aujourd'hui comme la mémoire de ceux d'hier.
    Un peu plus tôt dans la soirée, André Chassaigne avait donné l'impression d'avoir compris que la stratégie du Front de Gauche s'était fait mettre au tapis d'un coup de gauche molle... Il était même obligé d'admettre qu'il devenait difficile de poser la question de la participation gouvernementale... de qui, des communistes il n'en parle pas non plus, du front de gauche peut-être. Et cette question avait été tranchée par la négative par Mélenchon depuis belle lurette. 
    J'attends avec une certaine impatience le texte qui va sortir du débat de notre direction nationale demain matin et qui devra être soumis au vote des adhérents demain soir.
    Je n'exclus pas l'hypothèse d'une nième dénégation, la dernière, conduisant à creuser encore la fosse commune de nos espérances scellant la pierre tombale de notre idéal.


    Si du communisme des communistes veulent encore porter l'idéal et faire vivre les idées il va falloir passer l'été en SDF et se reconstruire un logis, les liquidateurs gardant les clés pour se garder le temps de jouer l'héritage au casino des idées toutes faites.


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  • Un des très rares articles de l'huma à lire avec plaisir. C'est à mourir de rire. Les CRS espagnols ont peur de recevoir une raclée des mineurs grévistes des Asturies


    Monde - le 14 Juin 2012

    Cactus C'est un monde

    Pitié pour les CRS espagnols

     

    Un des très rares articles de l'huma à lire avec plaisir.

    Quelques jours avant la grève générale du 18 juin décidée par les mineurs asturiens et après plusieurs semaines de conflits avec ces travailleurs menacés de liquidation par le gouvernement de Mariano Rajoy, le chef des unités de police spécialisées dans la lutte contre les « désordres publics » (les CRS espagnols) vient de déposer une plainte devant le tribunal d’Oviedo dénonçant les « violences » des manifestants. Prié de commenter cette action judiciaire, il a déclaré à la presse locale : « Avez-vous vu les biceps de la plupart des mineurs. D’une simple gifle, ils arrachent les casques de nos hommes. »


    Les CRS espagnols regrettent les interventions contre les étudiants et les Indignés. « Eux, on leur file un coup et le sang coule de leur nez délicat », soupire un CRS, concluant : « J’ai été chargé l’autre jour par un gars d’une mine de Mieres et j’ai cru prendre dans la gueule un camion avec sa remorque. Ils ne sont pas seulement forts physiquement, ils ont surtout la rage : on les voit déraciner des arbres et nous les balancer dessus. J’ai même vu un de mes collègues déshabillé en quelques secondes et recevoir des baffes à estourbir un taureau. »


    Une audience a été demandée au ministre espagnol de l’Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, celui avec qui Manuel Valls vient de « trouver une bonne entente de coopération ». Ce Diaz en question, homme de la droite musclée, en connaît un rayon en matière de répression, puisque plusieurs de ses proches, du temps de la dictature franquiste, ont mis les mains dans le cambouis ou plutôt dans le sang pour tenter de mater les opposants au régime et les mineurs lors de la célèbre grève dans les Asturies en 1962 et 1963. L’Espagne tétanisée vivait à ce moment-là le premier mouvement populaire qui allait déclencher l’élargissement de la lutte contre Franco. Les Diaz de l’époque ne pouvaient pas savoir que quelques dizaines d’années plus tard, leur rejeton aurait à gérer les états d’âme des policiers effrayés par les biceps des mineurs…


    José Fort

    http://www.humanite.fr/monde/pitie-pour-les-crs-espagnols-498666


    URL article : http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-un-des-tres-rares-articles-de-l-huma-a-lire-avec-plaisir-c-est-a-mourir-de-rire-les-crs-espagnols-107064840.html


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  • 12-06-18-vague-rose.JPG

    Et maintenant, une fois passée l'écume de la déferlante rose, reste les gens sur la grève, trempés, avec parfois la gueule bois qui vont tenter de retrouver leurs repères.


    Notons que les élections, c'est comme pour les vacances, un français sur deux ne se retrouve pas sur la plage même si c'est tout le pays qui refuse de se retrouver sur le sable.


    La nouveauté de cette marée c'est la recomposition du biotope et l'arrivée à la côte de signe évident de pollution structurelle des mers. Les traces brunes mazoutent la démocratie. Nettoyons le mazout, énergiquement, mais cherchons surtout de quel réservoir il s'est échappé. Si la marine a provisoirement sombré ce sont les côtes méditerranéennes qui sont le plus touchées.

     

    12-06-18-la-pelle-rose-copie-1.JPG

    Droite : les gamelles se rammassent à la pelle mais la Canaille lui n'a pas oublié


    Obsolescence de la flotte, querelles d'armateurs, près de Ré, la Royal nous la fait Mers-el-Kebir. On ne pleurera pas.


    Quand à la charrette des déboulonnés le mot n'aurait pas été déjà utilisé pour la flotte, on pourrait dire "Quinte flushe Royal" :


    Guéant le crotale chassé du bois de Boulogne et du pont de Sèvre, Alliot-Marie ses frasques accrochées à ses basques, Morano l'aigrie de Toul, Maryse Joissains-Masini à Aix, Hervé Novelli l'"ex" nazillon de Touraine, Manuel Aeschlimann le truand de Clichy. On ne cachera la jubilation à voir leur déconfiture tordre de haine leur visage.


    Mais l'essentiel n'est pas là.


    Le plus important de ce scrutin est ici : Au bout d'une histoire commencée glorieusement, sauf coup de pouce de ceux qui ont réussi leur opération de fusion absorbation, le PCF disparait de l'hémicycle et les députés qui ont été élus siègeront sous une appellation autre que celle de leur identité politique initiale.

     

    D'une certaine façon le mot communisme va ainsi se trouver détartré et permettre de poser son avenir sans que la propriété abusive du titre fasse obstacle. Soyons clair le PCF était devenu aussi communiste en 1997 que le PS est resté socialiste après le vote de l'union sacrée.


    Cette disparition coïncide avec un moment historique où tout exige de construire des solutions anticapitalistes fortes, du besoin d'une organisation communiste. C'est pour avoir refusé de s'y engager que le maintenant ex-PCF (puisqu'il n'est plus lisible seulement que dans le marc du FdG) en est arrivé là.


    Dans une tribune de l'Humanité publié le jour de l'élection JF Marx dit en substance :

     

    Réduire la crise à une dimension purement financière en prétendant « dompter » les marchés financiers, n'est-ce pas persévérer dans cette erreur faisant d'un capitalisme raisonnable un objectif à portée d'une « bataille intellectuelle »?

     

    Il faudra bien revenir aux fondamentaux qui font du capitalisme, quelle que soit sa forme, un redoutable prédateur qui consomme ses proies avec trop souvent leur consentement.

     

    Renverser le courant suppose que soit inversé le rapport de forces: ceux qui, avec la théorie d'un capitalisme à visage humain que colporte le Collectif Roosevelt, croient à une humanité meilleure grâce à la régulation comme horizon, nous préparent un avenir de désillusions.

     

    Il rappelle opportunément ce que dit ici La Canaille depuis qu'il noircit ses p@ges : le capital, ce n'est pas de l'argent mais, comme l'a démontré Marx, pas J-François mais Karl, il est d'abord un rapport social, un rapport social d'exploitation.


    Reste cette masse de gens qui ont fait confiance et qui se trouve dépité. La pire des solutions serait de dire "face aux faillis nous voici". Ce serait repartir avec le même handicap de départ : se mettre en représentation et non construire avec ceux qui sont déjà dans la salle.


    Le capital est là toujours plus féroce avec les forces politiques dont il s'est doté, droite classique et extrême qu'il va remodeler pour garder le système en tentant patiemment de reconquérir la maitrise totale des institutions. Il a le temps pour lui puisque les majoritaires de ce matin ne sont pas décidés à lui faire des misères.


    Le PS qui une fois pour toute a décidé de s'accommoder du système au point que nombre de ses ministres et députés siègent dans les conseils d'administration des entités spoliatrices des peuples, est toujours là, même plus roue de secour mais roue motrice d'un 4X4 dont l'Elysée est le recherché levier de commande. 


    Le FdG qui ne garde du PCF que la pratique électoraliste ne cherche d'issue que dans la volonté d'avoir regard sur les clés du coffre mais refuse de débrancher ce qui les abondent.


    Dans l'outillage indispensable pour équiper la paroi à gravir pour réaliser la transformation politique, les trois phrases de JFM ne doivent ne pas être laissées dans la vallée. De même que partir avec ceux qui par choix se sont mis en situation de manquer d'oxygène doit les tenir à distance tant il est sûr qu'avec eux la cordée est condamnée à dévisser.


    Pour renverser le capitalisme, il nous faut à la foi un outil qui le combatte fermement pour totalement le subvertir au point de remodeler un paysage économique et social définit non pas par ceux qui "dirigeraient" l'outil mais celui qui s'en sert : le peuple souverain. Besoin aussi des moyens pour neutraliser ceux qui sont en permanence décidés à s'en accommoder. C'est en cela que la démocratie est le moyen de cette subversion et que le combat doit s'engager pour la faire avancer de partout dans les entreprises et lieux d'activités et de travail,  les quartiers,  les institutions.


    Et la canaille pour cela n'en démordra pas ce n'est pas d'un comité central autoproclamé et de son bureau politique qui pense pour les autres qu'il faut construire. Mais rassembler et faire débattre proposer engager des rapports de forces pour à tout niveau imposer d'autre choix.


    Dans le moment, ce dont le pays à besoin, c'est de rassembler tous les défricheurs pour installer un camp de base capable d'accueillir ceux qui veulent s'engager dans l'ascension et de proposer de prévoir le stockage de l'outillage politique pour s'engager dans la pente, d'aider chaque nouvel arrivant à trouver sa place pour y contribuer.


    Bref construire une démarche autogestionnaire, subversive, qui attaque le capital dans tous les espaces de sa domination, fasse craquer ses dogmes, parte à la conquête des richesses qu'il confisqiue pour socialement les répartir, impose des droits dont nombres restent à inventer à mesure des avancées.


    Bref, si on lève a tête du guidon pour embrasser l'horizon, ce scrutin peut libérer l'espace pour que naisse un projet communiste.

    Par canaille le rouge


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