• Le Pacte de croissance : La poudre aux yeux de Hollande, Di Rupo et cie

    « Merkel a son Pacte fiscal, Hollande a désormais son Pacte de croissance », relatent les médias à propos de l’actuel sommet européen, où les dirigeants annoncent 120 milliards d’investissements. En réalité, les populations sont trompées. Rien ne sera injecté dans l’économie des pays en crise.

    Hugo Franssen

     

    La désinvolture avec laquelle l’Europe a sorti ce chiffre de 130 milliards de son chapeau laisse pantois. En effet, cette somme représente exactement 1 % du PIB européen. Voilà qui présente très bien. François Hollande peut ainsi montrer son Pacte de croissance comme un nécessaire réajustement du Pacte fiscal et de la politique d’économies. Selon le Pacte de croissance, les États promettent d’investir dans des « secteurs d’avenir » et faciliter l’accès aux crédits pour les entrepreneurs. Ce qui est en fait une coquille vide, ce pacte ne contenant rien de neuf. Il permet juste à Hollande de sauver la face puisque, lors de sa campagne électorale, il avait promis d’exiger des impulsions fortes dans la conjoncture.

    Daniel Gros, expert au Centre d’études européennes, explique qu’il s’agit de pur « façadisme », et que « les politiciens veulent juste montrer qu’ils prennent au sérieux la volonté de l’électeur » (Der Spiegel, 27 juin), puisque l’effet sur la conjoncture serait en fait nul. Examinons ce Pacte de croissance de plus près.

    Les trois pseudo-piliers du Pacte de croissance

    1. Les fonds structurels européens. Dans le cadre d’un financement sur sept ans d’une aide régionale, 55 milliards d’euros étaient déjà planifiés. Il reste encore un montant résiduel qui est désormais « reprogrammé » pour des mesures traitant la question du problème du chômage des jeunes. Mais aucun argent neuf ne va au fonds structurel.

    2. La Banque européenne d’investissement (BEI). Le capital de la BEI sera augmenté de 10 milliards, selon la proposition de Merkel. Durant les 4 années à venir, la BEI pourra ainsi offrir chaque année 15 milliards de crédits, soit donc en tout 60 milliards. Il s’agit ici de collaboration entre le public et le privé, dont on espère de ce dernier une multiplication des investissements. Ce qui est plus que douteux : pourquoi des investisseurs privés prendraient-ils en effet des risques dans des pays en crise, sachant que, en cas de faillite, la BEI a priorité dans le remboursement des dettes ? La BEI est d’ailleurs elle-même plus que sceptique sur le montant dont elle peut disposer pour des projets « sûrs ».

    3. Les « projectbonds ». Les investisseurs privés investissant de l’argent dans des projets d’infrastructure peuvent à cet effet bénéficier des garanties de l’UE jusqu’à 1 milliard d’euros. Jusqu’à 18 milliards d’euros seraient au total mobilisés pour ces investissements. De facto, l’Union européenne (UE) a (jusqu’à présent) seulement libéré 230 millions pour rendre de tels projets attractifs, dans l’espoir de pouvoir obtenir 4,6 milliards d’investisseurs du privé. Or, cet argent figure déjà dans l’actuel budget de l’UE. Il ne s’agit donc pas de nouveaux montants libérés.

    Conclusion : ce ne sont en fait pas 230 milliards qui seront libérés, mais seulement 10 milliards, c’est-à-dire 0,1 % de l’économie européenne. Soit moins que rien…

    Le désastreux repli de Hollande

    Dans son document Pacte de croissance préparatoire au sommet, Hollande a déjà préparé sa marche arrière. Dans ce document de 11 pages, il écrit entre autres qu’il ne voit son cheval de bataille des euro-obligations pouvoir être mis en œuvre que dans une perspective de 10 ans. Plus tôt, impossible, selon lui. Il n’est aussi absolument plus question de son mantra de « renégociation » du Pacte fiscal (Handelsblatt, 20 juin).

    L’inflexible Merkel a scellé le tout dans une déclaration péremptoire et sans appel : « Moi vivante, pas d’euro-obligations. » Elle a déclaré qu’il ne pourra absolument pas être question de responsabilité commune pour les dettes (via ces euro-obligations, par exemple) (Der Spiegel, 27 juin). On est curieux de voir si Van Rompuy, Barroso, Juncker et Draghi – qui, dans leur texte préparatoire (le « masterplan ») envisagent les euro-obligations – pourront même encore juste sauver ce terme.

    http://www.ptb.be


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  • Agenda, calendrier et été Orangina

    Le problème, pour les hommes importants, c'est de savoir comment organiser son temps, comment planifier ses activités.


    Les humanoïdes s'humanisant ont appris à mesurer le temps.


    Avant, maintenant, après. Où maintenant a toujours été décisif, avant rassurait et après interpellait.


    Avec le temps (comme le disait Ferré) ils ont appris à le mesurer, à se projeter dans l'avenir pour donner des rendez-vous parfois important et même inventé des outils pour le mesurer.


    C'est ainsi qu'en mesurant l'avenir ils ont inventé la promesse ou la consolation.


    C'est le patron qui dit "je t'augmenterai à la St Glinglin" et le syndicaliste prêtre ouvrier qui connait son bréviaire qui met la boite en grève le 30 octobre pour que le 1er novembre le patron tienne parole. 


    C'est le coiffeur du demain on rase gratis qui deviendra pour des années la devise du Figaro le quel va structurer le parti des promesses non tenues et des résignations vite gagnées par d'autres forces.


    C'est aussi le chef, désigné, élu, coopté, qui dit "on pensait faire mais on peut pas". Le premier qui en a usé ne savait pas qu'il inventait un concept politique majeur : la social-démocratie.


    Pourquoi ce long préambule ?


    Pour une raison toute bête : il semble que ce gouvernement et son rose cornac ait un problème : Si ils ont un calendrier à promesses, il n'ont pas de poche pour amener l'agenda de leur réalisation.


    Encore que ils ont bien un agenda mais il sert à faire autre chose que tenir le calendrier des promesses :


    A la page du 28 juin par exemple "augmentation des minima sociaux " cela aurait pu tenir dans la case du jour. Manque de pot il y avait déjà "je mets à la tête de la Caisse des Dépôt un ancien ministre du Troll qui parce que c'est un ancien copain d'école le vaut bien".

     

    C'est comme le jour du coup de pouce au smic. Il y avait la nomination de De Robien au BIT. Pas assez de place sur l'agenda pour loger plus de 2%.  

     

    Et d'ici la mi-juillet, pas possible de tout faire tenir d'autant que je pars à Bruxelles et qu'Hermann m'attend avec Angéla pour voir comment on se dépêtre de ces fichus engagements de campagne.


    Comme le dit un bon camarade de La canaille : "Le temps passe. Le café aussi. Pourtant, personne n'a trouvé de marc de seconde au fond des pendules."


    Oui, mais on y retrouve que la poussière des promesses non tenues. Leur fermentation dégage des miasmes toxiques pour la démocratie.


    Parmi les outils à mesurer le temps, en politique le plus efficace est certainement le sablier : le temps s'écoule et, bien calibré, il permet aux promesses de se perdre dans le sable des agendas perdu ou des calendriers perturbés.


    Le seul truc pour s'en sortir c'est d'attraper le sablier d'y donner des allures de cocotier : secouer, secouer, secouer encore pour perturber le bon ordonnancement. Un peu à la façon des métallos de PSA ou d'Arcelor, un peu comme veulent y aller les cheminots du Landy. Si ceux qui scrutent l'horizon sablier en main du haut du dit cocotier atterrissent brutalement au pied de l'arbre cela leur fera du bien.


    La Canaille propose un été Orangina, et pas que pour passer le temps.

    Agenda, calendrier et été Orangina

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com

     


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  • Bon, c'est la rigueur actée par l'Elysée et ne vous en étonnez pas trop. Mais plus qu'un long article pour vous la détailler, quelques dessins piochés ici ou là. Pour vous faire sourire, mais surtout pour que l'on agisse tous ensemblepour la contrer.

    La rigueur de gauche, maintenant inévitable en France

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     Fev2012


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  • http://www.politis.fr/local/cache-vignettes/L283xH299/affiche-anti-communisme-1be4e.jpg

    quand le pouvoir reste dans le sillon.

     

    Cette p@ge est certainement une de celles qui aura posé le plus d'hésitation à La Canaille avant de la mettre telle que construite ainsi en ligne.


    C'est que la question n'est pas facile. Le raccourci est toujours simplificateur, mais le refus de voir le réel est tout autant coupable.


    Or, les faits sont têtus. Ils convergent portent des choix. Ces choix construisent un politique.


    Cette politique est-elle conforme aux attentes de ceux qui ont porté ceux qui la conduisent aux affaires ?


    C'est en se posant ces questions, à partir de ses propres repères, ses colères et indignation que La Canaille a choisi de dire les choses ainsi. 

     

    Si le ministre en cause se trouve vexé, qu'il s'exprime. Ces p@ges lui seront ouvertes. En attendant seuls les textes, déclarations, signatures et annonces publiques permettent de juger, et pour l'instant, ce n'est pas brillant.

     

    Maintenant, à vous de juger :


    Jean Ortiz vient de pointer dans l'Huma et un de ces dérapages dont la droite avait fait son quotidien mais qui ne semble pas avoir obtenu de corrrectif avec l'arrivée du nouveau ministre de l'Education Nationale. 

     

    Pour les hispanisants, le sujet du bac 2012: 

     

    12-06-28-bac-cuba.JPG


    Le texte de J Ortiz :

     

    Le sujet d’espagnol langue vivante 1, pour les candidats au baccalauréat des sections S et ES 2012, relève de la basse propagande et non de la pensée critique, du questionnement et de l’analyse ouverte, nécessaire...

    Les impétrants doivent étudier un torchon tellement anti-cubain qu’il en est ridicule pour qui connaît l’île, mais qui bourrera le crâne de ceux qui doivent prétendument y « réfléchir ».

    Peut-on réfléchir sur un tract du Front national?

    Les réalités cubaines sont si complexes, si évolutives, qu’elles peuvent et doivent se prêter à approches plurielles, à confrontations fondées, contextualisés…

    Bienvenus le doute, la critique, la démarche rigoureuse, sourcée, bienvenue l’approche scientifique, en empathie ou hostile...

    Mais pas le torchon.

    Les candidats auraient pu réfléchir sur des auteurs cubains critiques ou « révolutionnaires » talentueux, dont il restera la qualité de l’écriture et souvent du questionnement: Reynaldo Arenas, par exemple, violent, mais grand écrivain, pamphlétaire, sans parler du foisonnement passé et actuel de romanciers et poètes cubains de qualité.

    Les maîtres : Alejo Carpentier, Nicolas Guillen, Cabrera Infante, Lezama Lima... et les générations d’aujourd’hui: Miguel Barnet, Leonardo Padura, qui mériterait d’être nobélisé un jour, Anton Arrufat, Nancy Morejon, Abilio Estévez, Ena Lucia Portela, Reinaldo Montero, Julio Travieso, Alexis Diaz Pimienta...

    Aucun n’avait ou n’a le doigt sur la couture du pantalon.

    Mais aller chercher un médiocre auteur espagnol, en visite touristique dans l’enfer dictatorial cubain, où le Muchacho de Camagüey (titre du texte), crèverait de faim et terminerait en prison, cela relève de la crapulerie intellectuelle, de la guerre idéologique, du cliché politicien usé, de la pensée unique.

    Cuba n’est ni le paradis socialiste, ni le goulag tropical. Mais son peuple, sa révolution, ses acquis, ses erreurs, ses manques, et son histoire de luttes pour l’indépendance, la dignité, la souveraineté, la justice sociale, méritent une vraie réflexion. Pas ce galimatias sassé et ressassé par la plupart des médias et, malheureusement, la plupart des intellectuels et enseignants français, aux ordres, parfois même sans s’en rendre compte.

    Ce n’est pas à Cuba mais en France qu’un peuple a rejeté par référendum un traité constitutionnel qu’on lui a finalement imposé.

    Ce n’est pas à Cuba que la liberté médiatique relève de marchands d’armes, de canons, d’avions de combat, de milliardaires du bâtiment et des travaux publics...

    C'est l'Espahne de l'auteur du torchon qui possède le seul parc thématique fasciste Diu monde, le Valle de los Caidos, où est enterré le dictateur franco (mausolée franquiste entretenus aux frais des contribuables)

    L’auteur ou les auteurs du choix de ce sujet poubelle devraient avoir le courage de nous expliquer ce qui a motivé un choix si caricatural, mensonger, dénigrant, si peu conforme à la réalité cubaine, si contraire à notre esprit de la Renaissance, des Lumières, des philosophes, de la Révolution française... de notre école laïque et républicaine.

    Oui au pluralisme, à l’approche critique, plurielle...

    NON à l’embrigadement, à la propagande libérale au sein du service public d’éducation nationale.

    Jean Ortiz

     

    C'est là que La canaille s'interroge : Faut-il en faire une pendule?

    Oui. Pour ce qui précède ; et pour ce qui suit: 


    Peut-être que cela explique les dérapages des sujets d'espagnol en langue vivante au Bac 2012 , dérapages qui a conduit la représentation diplomatique cubaine à un communiqué de protestation.


    Quand Vincent Peillon votait pour la criminalisation du communisme !

    images-copie-4.jpeg
    Quand Monsieur Peillon
    votait pour la
    criminalisation
    du communisme !

    Le 23 septembre 2008, le Parlement Européen a voté une résolution scandaleuse instaurant, le 23 aout, une journée de commémoration pour les victimes du communisme et du nazisme. Cet acte, reposant sur un odieux amalgame historique, assimile les héros avec les criminels, les libérateurs avec les occupants, les combattants communistes avec les Fascistes qui les fusillèrent.

    Qui oserait nier que les communistes furent, tout au long de leur histoire,les plus ardents combattants contre l’hitlérisme ? Qui oserait réfuter que des milliers d’entre eux furent massacrés pour avoir, en Allemagne comme en Espagne, en Italie comme en France, lutté contre le nazisme ? Qui oserait oublier que les peuples d’Union Soviétique payèrent de leur sang la libération de l’Europe ?


    Certains l’osent pourtant, tel Göran LINDBLAD, auteur du rapport remis au Conseil de l’Europe, celui là même qui, le 3 juin 2004 à Riga, avait honoré le mémorial aux SS lettons qui exterminèrent 90 000 juifs dans le sinistre camp de Salaspils !!!


    Mesdames et Messieurs les députés européens, Vincent Peillon et Catherine Trautmann (PS), Bruno Gollnisch et Carl Lang (FN), Jacques Toubon et Nicole Fontaine (UMP), Alain Lipietz et Daniel Cohn-Bendit (Verts), cela ne vous dérange guère d’approuver conjointement ce même texte qui salit la mémoire de ceux tombés pour vaincre le fascisme !!!

     

    http://1.bp.blogspot.com/_VsNSi_tHDW4/SwwiweFZ68I/AAAAAAAAFcg/qhjs-pLBFYA/s1600/2512b.jpg


    Aujourd’hui, à l’heure du 20e anniversaire de la chute du mur, les tenants du capitalisme en crise attisent l’anti-communisme dans tous les grands médias. Leur but n’est nullement de permettre une discussion sereine sur le bilan historique de la première expérience socialiste de l’histoire, née de la Révolution d’Octobre. Leur but est de criminaliser le communisme, son histoire, ses organisations, ses idéaux d’avenir, pour priver d’espoir et de perspectives politiques les travailleurs et la jeunesse en lutte contre un système capitaliste de plus en plus destructeur et inhumain.


    Il s’agit aussi partout de justifier la remise en cause des conquêtes sociales issues de la victoire sur le nazisme en 1945 et de « conjurer » la peur des capitalistes de l’époque, de voir triompher la politique mise en œuvre par Sarkozy en France qui détruit les acquis sociaux portés par le Conseil National de la Résistance en cassant la sécu, les retraites par répartition, les services publics, le secteur public industriel, le CNRS, les statuts et les conventions collectives.


    La criminalisation du communisme accompagne donc le recul de civilisation auquel nous sommes confrontés et vise à empêcher l’émergence des aspirations populaires et révolutionnaires. Elle prépare l’opinion à une répression accrue dans toute l’Union Européenne contre le mouvement ouvrier et démocratique. C’est pourquoi nous appelons la jeunesse lycéenne étudiante et travailleuse à s’opposer à la campagne de criminalisation du communisme et de la réhabilitation du fascisme !


    C’est pourquoi, ne pliant pas face à elle, dénonçant le capitalisme nous réaffirmons que le socialisme reste l’avenir de l’Humanité !

     

     

    http://www.histoire-image.org/photo/zoom/sum01_barriere_001f.jpg

     

    Alors, la colère de La Canaille ? Coup de canicule sur la callebasse ou vrai problème ?

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/


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  • Monsieur le président de la République,


    Lettre au président de la République : « Ne signez pas ! »Le sommet européen des 28 et 29 juin auquel vous vous apprêtez à participer est d'une extrême importance. L'Union européenne, toujours dans la tourmente, « doit être réorientée », comme vous l'avez souligné dans votre campagne électorale. L'élaboration de mesures nouvelles, rompant avec les logiques d'austérité qui s'avèrent chaque jour plus injustes et plus désastreuses, demeure un impératif pour sortir durablement de la crise.

    C'est aussi le premier sommet où vous engagerez la parole et la politique de la France. Il s'agit maintenant de traduire, dans les actes, le changement pour lequel les Français vous ont élu.

    À l'occasion de votre discours le 22 janvier au Bourget, vous avez pris l'engagement de « renégocier le traité européen, issu de l'accord du 9 décembre », c'est-à-dire le traité élaboré par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel. Cinq mois plus tard, le respect de cet engagement paraît plus nécessaire que jamais.

    Les Français ont décidé de tourner la page de la politique de Nicolas Sarkozy. Il serait donc incompréhensible que nos politiques budgétaires continuent à être dictées par ce traité, et pire, qu'elles soient soumises à un contrôle accru de Bruxelles au mépris de la démocratie parlementaire et de la souveraineté populaire.

    Nos concitoyens ont déjà été floués après leur « non » au TCE en 2005. Aujourd'hui, le maintien en l'état du Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) serait un nouveau déni de démocratie.

    Ensuite, et surtout, les développements de la crise au sein de l'UE montrent qu'aucun assainissement de la situation financière des États membres ne sera obtenu en s'entêtant dans la voie actuelle.

    Sans une politique de relance construite sur de nouveaux modèles de développement, sans dégager nos grands choix d'investissements de la dépendance et des injonctions de rentabilité des marchés financiers, la sortie de crise fuira comme la ligne d'horizon au fur et à mesure des prétendues avancées de la coordination économique européenne. Celles-ci, au contraire, tendent à transformer l'Europe en champ clos dominé par les grands groupes, comme l'ont souhaité dans une récente tribune les PDG de Telecom Italia, Axa et Siemens.

    Ce qui se profile à l'ouverture du sommet européen nous inquiète au plus haut point.

    Le pacte budgétaire, ou TSCG, sortirait intact du Sommet. Il serait le seul texte considéré comme contraignant, et donc, avec les Mécanismes européens de stabilité qui conditionnent l'octroi de fonds au respect des injonctions du traité budgétaire, le seul soumis à ratification des États.

    À la demande d'Angela Merkel, le « pacte de croissance » que vous avez souhaité lui adjoindre ne figurerait que dans un protocole annexé aux conclusions du Sommet. Il n'aurait aucune valeur de contrainte et sa portée réelle serait en tout point contredite par les mesures imposées par le Pacte budgétaire. Cela ne conduirait probablement qu'à un nouveau gâchis de fonds. Le carcan de l'austérité serait resserré, rien ne serait changé sur les points décisifs, ni la mutualisation de la dette, ni le rôle de la Banque centrale européenne (BCE). L'Union bancaire dont il est question ne changerait rien aux critères actuels du crédit. En France, l'investissement public de l'État, comme celui des collectivités locales, serait étouffé.

    Si tout cela se confirmait, vous devez la vérité aux Français. Rien ne vous oblige à entériner de telles conclusions.

    Je comprends parfaitement, monsieur le président, qu'un changement d'orientation des politiques européennes ne se décrète pas. Il se négocie. Et la chancelière Merkel résiste à cette réorientation, et marchande même, en contrepartie de la moindre concession, une part de domination plus grande encore. La France n'est pas obligée de céder.

    Nous ne sommes pas les seuls, au Parti communiste français, au Front de gauche, à nous inquiéter.

    Quatre dirigeants d'organisations de jeunes socialistes en Europe (de France, d'Autriche, d'Espagne et d'Allemagne) vous ont demandé solennellement, dans une tribune publiée il y a une semaine, de rejeter ce pacte budgétaire. Pour leur part, Bernadette Ségol et Ignacio Fernandez Toxo, deux principaux responsables de la Confédération européenne des syndicats (CES), ont à leur tour mis en garde sur « le contenu de la croissance et les moyens de la relancer », sur la dégradation des conditions sociales dans l'Union et sur la mise en péril du cadre démocratique européen, soulignant explicitement : « Nous ne croyons pas que les réformes structurelles du marché de l'emploi créent de l'emploi et encore moins de la croissance. »

    Je vous le demande par conséquent : ne signez pas les conclusions du sommet si elles devaient en rester là. Rendez publiques ces décisions et ouvrez le débat dans le pays et en Europe sur ses limites. Ne forcez pas le train de la ratification du Pacte budgétaire au Parlement français, comme a décidé de le faire Angela Merkel devant le Bundestag dès le 29 juin.

    Sinon, vous le savez, nous ne ratifierons pas ce texte. Nous appellerons tous les parlementaires de gauche à en faire de même. Nous inviterons les Français à manifester leur opposition à une ratification contraire à votre propre engagement de renégociation.

    Une autre voie est possible. Nous proposons que la France prenne l'initiative d'« Etats généraux de la refondation européenne » pour porter, notamment :

    la réorientation du statut et des missions de la BCE, pour moduler le refinancement des banques privées afin d'encourager les investissements qui programment plus d'emplois et de formation, et de pénaliser les crédits aux spéculateurs,
    la création d'une banque publique européenne axée sur le développement social, écologique et solidaire, financée par la création monétaire de la BCE, la taxe sur les transactions financières et une part du budget communautaire, et chargée de soutenir l'essor des services publics, d'investissements publics socialement efficaces et de projets industriels novateurs et créateurs d'emplois,
    la relance par l'élévation des standards sociaux et écologiques en Europe. »

    Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français,

    Paris, le 27 juin 2012.


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  • Bouclier fiscal : Depuis l'Héliport, pour aller à "Assemblée nationale" vous passez par Convention mais aussi Solférino, bon moyen d'en finir avec ce qui suit :

    http://www.tunisie-news.com/chroniques/images/france+qatar+sarkozy+hamad+ben+khalifa.jpg

     

    La Canaille n'est ni avocat ni fiscaliste et encore moins conseiller fiscal.


    Mais il est curieux.


    Derrière une politique de mécénat tout azimut plus qu'hyperactive (sportif, culturel, etc.) l' Emirat-Confetti mène une autre politique qui ressemble pour le moins à de la flibuste fiscale avec l'assentiment des autorités françaises.


    Bref détour pour rappeler le cadre pour ceux qui ne l'ont pas en tête :


    Au Qatar, la famille souveraine Al Thani (آل ثاني) continue à détenir seule le pouvoir suite à la déclaration d'indépendance du pays en 1971. L'émir, qui est le chef de l'État, gère le Qatar en s'appuyant sur sa famille. Preuve de sa grande sapience démocratique l'émir ne désigne qu'un quart du parlement, les trois autres quarts sont élus dans le cadre d'une constitution qui consacre l'émir comme gardien des coutumes locales enracinées dans l'héritage conservateur wahhabitedu Qatar. Bref il s'agit plus d'une très grande propriété féodale qu'un Etat dont l'émir détient pouvoir et propriété. L'émir, n'est soumis à aucun individu ou texte autre que sa lecture de la charia. Il n'y a pas de parti politique au Qatar.

     

    Venons en à notre propos :

     

    En fouillant sur le net, on tombe très rapidement sur ce petit bijou qui explique comment s'organise la vente à la découpe des bâtiments de prestige du pays au bénéfice d'une entité telle que décrite ci dessus , mais aussi comment plus généralement les diverses activités du dit émirat dispose d'un surprenant régime de faveur au pays du 04 août 1789. Un régime dont un ex président qui fut et semble redevenir avocat d'affaire à baliser les prébendes avec une touchante application.


    Voici le lien pour voir la convention fiscale actualisée en 2009 entre la France et le Qatar link

    http://www.toutsurlesimpots.com/convention-fiscale-france-qatar.html

    :http://www.toutsurlesimpots.com/documents/convention_fiscale_qatar_avenant.pdf 


    Même Monaco ne doit pas être aussi bien traité.

     

    On comprend à voir comment cela a été mitonné aux petits oignons pourquoi le précédent pouvoir n'a pas pu faire dans le social. 


    Est-ce parce que l'actuel est mobilisé pour détricoté cette convention qu'il n'a pas trop le temps lui aussi de faire dans le social ?


    Bon, voir Dassault et Mougeotte vendre le Figaro à la criée à l'aéroport de Doha ne va pas émouvoir dans les ZUP. Mais voir organiser l'évasion fiscale des profits réalisés en France grâce à cette convention, cela va peut-être mobiliser Bercy et ses satellites ?


    Questions subsidiaires :

    -Avec combien d'états et lesquels existent ce type de conventions ?


    -Quel manque à gagner pour les caisse de l'état  en raison du déséquilibre qu'elle induisent?

     

    -Doit-on considérer ces textes comme des incitations à investir ou comme des primes à la délocalisation des profits financiers réalisés sur des activités par définition non-délocalisables ?

     

    Tous les poncifs racistes sont à l'occasion ressortis par le F-Haine pour dénoncer ne "invasion tribale" alors qu'il apparaît finalement pour le capital il ne s'agit que d'organiser une évasion fiscale. (Rappelons les cris d'orfraies de la führerin à l'idée de voir augmenter les smic...mais le silence de son klan sur la simple idée d'une taxation des profits).


    Qui dans l'entourage de la canaille et donc éventuellement toi camarade lecteur pourra trouver la perle rare parlementaire ou autre qui fera exploser publiquement ce qui ressemble à un bouclier fiscal international ?

     

    Et comme chacun semble se servir , existe-t-il une convention de ce type entre Paris et le Finistère permettant à La Canaille de ne pas payer d'impôt sur le revenu de sa pension de retraite au percepteur de la rade de Brest s'il décidait d'y élire domicile ou est-ce réservé à des potentats féodaux et à la cohorte des actionnaires d'ici et d'ailleurs qui se meuvent dans leur ombre ? 

    Par canaille le rouge


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  • "Faisez pas quoique j'fais, mais faisez quoique j'dis" disait, avant de brutalement défuncter A Merkel

    http://www.zonacharrua.com/muj/i.ytimg.com/vi/Dlr90NLDp-0/hqdefault.jpg

    Requiem eternam

     

     Je ne sais si dans la langue de Goethe cela sera parfait mais ce serait, vite fait, la traduction de : 


    "Machen sie was ich sage, nicht macht was ich mache" (voir titre)


    C'est qu'elle était coquine la petite Angela. Comme le premier tricheur au bac, elle avait ses combines.

     

    Mais là, elle a été prises la main dans le coffre.


    Et c'est une presse qui par habitude commence par dire qu'elle a raison avant d'y regarder qui le dit.


    "Die Welt", pardon," le Monde"  nous apprend, De profundis, même si cela ne fait pas la une, que dame Merkel aurait défuncté soudainement:


     "Tant que je vivrai, il n'y aura pas de mutualisation des dettes en Europe a déclaré Angéla Merkel, mardi 26 juin devant des députés libéraux. La chancelière allemande était très énervée, dit-on, par les propositions du président du Conseil européen, Herman von Rompuy, bien trop favorables, selon elle, à une telle mutualisation.


    Pourtant, discrètement, Mme Merkel vient d'accepter d'introduire en Allemagne ce que l'on pourrait appeler des "deutsche-bonds", des obligations émises par les Länder (Etats-régions) qui bénéficieront de l'appui du gouvernement fédéral afin depayer des taux moins élevés. Un feu vert d'autant plus étonnant que, fédéralisme oblige, Berlin n'a aucun droit de regard sur les dépenses des Länder.

    Mais la chancelière a besoin des voix de l'opposition pour que le pacte budgétaire mais aussi le Mécanisme européen de stabilité (MES) soient adoptés avec deux tiers des voix lors du vote fixé au vendredi 29 juin, dans les toutes dernières heures de la session parlementaire. Or le Bundesrat, où siègent les représentants des Etats-régions, est dominé par l'opposition. De nombreux élus voyaient d'un mauvais œil le pacte budgétaire qui introduit un mécanisme de frein à la dette dès 2013, alors que le mécanisme allemand adopté en 2009 accorde dix ans aux Etats-régions pour remettre de l'ordre dans leurs finances.

    Dimanche, lors d'une négociation d'environ trois heures avec Angela Merkel, les représentants des Etats-régions ont fait monter les enchères. Ils ont obtenu des coups de pouce sur des sujets qui n'ont pas grand-chose à voir avec le pacte budgétaire, comme une aide accrue de l'Etat aux crèches ou pour l'insertion professionnelle des handicapés. Ils ont également obtenu que, jusqu'en 2019, si jamais le déficit de l'Allemagne est supérieur à ce que prévoit le pacte budgétaire, l'Etat fédéral paiera l'amende à Bruxelles même si ce sont les Länder qui sont à l'origine de ce déficit.

    Par ailleurs, les Etats-régions vont pouvoir émettre des emprunts conjointement avec l'Etat fédéral. Les modalités exactes de ces emprunts sont encore floues, ce qui permet au gouvernement de nier toute comparaison avec les euro-bonds. Mais l'objectif est bien que les Länder, qui paient actuellement des taux d'intérêts plus élevés que l'Etat fédéral, bénéficient demain de taux plus bas.


    MAJORITÉ DES DEUX TIERS

    Si Angela Merkel a dû se résoudre à une telle concession, c'est que la transposition dans la loi allemande du MES et du pacte budgétaire est loin d'être une formalité, malgré l'accord intervenu avec l'opposition le 21 juin. Depuis cette date, la majorité des deux tiers dont elle avait besoin pour faire adopter le pacte budgétaire semblait acquise.

    Pourtant, les choses ne sont pas si simples. La Cour constitutionnelle de Karlsruhe a déjà anticipé qu'elle recevrait une plainte déposée par le parti de la gauche radicale, Die Linke, qu'elle compte examiner en urgence. Elle a donc obtenu du président de la République qu'il ne signe pas le texte avant qu'elle rende son avis courant juillet.

    A cause de l'Allemagne, le MES ne rentrera pas en vigueur comme prévu le 1erjuillet. Mais, surtout, les experts n'excluent plus un avis pour le moins réservé de la Cour. Pour minimiser le danger, Angela Merkel a décidé qu'une majorité des deux tiers des voix serait nécessaire non seulement pour approuver le pacte budgétaire mais aussi le MES, bien qu'en principe ces dispositions ne s'appliquent que lorsque l'on modifie la Constitution, ce qui n'est pas le cas. D'où les concessions à l'opposition.

    Alors qu'une partie de la majorité s'oppose au mécanisme de stabilité, des députés de l'opposition, notamment chez les Verts, continuent de critiquer le pacte budgétaire et refusent de faire connaître leur vote à l'avance. 

    Frédéric Lemaître (Berlin, correspondant)"

     

    "Tant que je vivrai". La Canaille en conclus que comme la dame n'a certainement qu'une parole, même non médiatisée, elle a du passer ad patrès pour ne pas voir les conséquences de son grand écart économico diplomatique.

    Par canaille le rouge


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    Les preuves de l’instrumentalisation par l’Occident du terrorisme islamique à des fins géopolitiques, notamment dans les conflits libyen et syrien, s’amoncellent, et pourtant l’opinion publique occidentale continue à soutenir l’idée que nos dirigeants défendent la démocratie contre la tyrannie dans ces régions du monde. L’Occident peut ainsi s’allier ouvertement avec l’Arabie Saoudite et le Qatar, principaux pourvoyeurs de fonds aux mouvements terroristes islamistes dans le monde, leur fournir des armes, un appui logistique, des images satellites, des informations stratégiques et un soutien diplomatique sans faille, les opinions publiques refusent de voir la réalité en face et préfèrent penser que ces actions sont motivées par les valeurs démocratiques qui fondent nos sociétés.

    Pour ces opinions publiques, mettre en avant le jeu pervers des Occidentaux en Orient ce n’est pas dire la vérité, c’est soutenir Assad ou Kadhafi et faire le jeu des dictatures. Ce n’est pas expliquer le monde tel qu’il fonctionne devant nos yeux avec ses complexités et ses manipulations, ses enjeux géopolitiques et les calculs cyniques de ses principaux acteurs, c’est prendre parti contre des mouvements démocratiques.

    Quand les démocraties occidentales soutiennent et répandent la guerre et la terreur, comme en Libye ou en Syrie, avec les pires alliés que l’on puisse imaginer pour aller planter le drapeau de la démocratie en terres étrangères, ne faut-il pas être du côté de la paix et lutter contre les dérives de la démocratie occidentale au nom même des valeurs qu’elle est sensée représenter ? La paix n’est-elle pas un bien commun tout aussi important que cet autre bien commun qu’est la démocratie ? Quand la démocratie n’est qu’un prétexte pour des appétits prédateurs sans limite (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie), appétits qui se traduisent par des massacres de masse de populations civiles innocentes, quand la démocratie sert d’appât pour attraper un peuple à la gorge et le jeter dans un cycle de violences dont ne sortiront que la misère, le chaos et l’asservissement généralisés, ne faut-il pas prendre la défense de la paix contre la démocratie, quoiqu’il en coûte pour sa propre réputation  ?

    Car il ne s’agit évidemment pas de défendre des dictateurs (comme d’habiles rhéteurs aiment à le répéter), nos dirigeants le font très bien à notre place, aussi longtemps d’ailleurs que ces dictateurs financent leurs actions ou hochent de la tête au pillage des ressources naturelles de leur pays. Il s’agit de répondre au bourgeois cultivé  (celui qui lit Le Monde, le Guardian ou le New York Times et croit y trouver une description de la réalité) vivant dans les beaux quartiers de Paris, de Londres ou de New York, qui ne comprend pas que l’on puisse s’horrifier des stratégies employées pour faire tomber un dictateur. Il n’a jamais eu à se battre pour la démocratie, il l’a reçue en héritage et on l’a gavé depuis sa plus jeune enfance avec des valeurs démocratiques qui sont pour lui plus une jouissance qu’un devoir ou une obligation. Pour se sentir un citoyen méritant il n’a qu’à se soumettre avec nonchalance à la société de consommation et du spectacle et à aller voter de temps à autre pour le bonimenteur le plus présentable. Il n’y a pas de mal à cela ; c’est ainsi que vont les choses en démocratie et nous ne revendiquons pas d’autre régime politique pour gouverner le troupeau de consommateurs que nous sommes.

    Ce que nous souhaitons simplement souligner, c’est que les rentiers de la démocratie (dont nous faisons partie) n’ont aucun mérite particulier dans l’essor ni dans l’existence de la démocratie occidentale et de ses valeurs. Alors, quand sans aucune nuance, tel ou tel d’entre eux approuve des guerres qui apportent la ruine, la terreur et le chaos dans des pays non démocratiques, on a envie de lui dire, “va là-bas, va t’engager aux côtés des rebelles salafistes et va admirer les massacres, les haines ethno-religieuses s’élever sur le cadavre de la laïcité, va contempler les enfants se faire trancher la tête et dis-moi s’il faut nécessairement en passer par là pour mériter la démocratie” ? Car, apparemment, pour ces rentiers, pour ces enfants gâtés de la démocratie, il s’agit juste de la mériter, pas de l’avoir, ni d’en profiter.

    Si seulement cette démocratie était la promesse du sang versé et des souffrances endurée, on pourrait, en effet, comprendre l’envie du bourgeois cultivé de clouer le bec aux diseurs de mauvaise fortune et autres trouble-fête ou rabat-joie qui prennent la démocratie trop au sérieux pour jouer avec elle. Mais elle n’est, comme on l’a dit, que le prétexte d’un jeu géopolitique où l’Occident s’est allié avec des islamistes radicaux financés par l’Arabie Saoudite et le Qatar pour détruire des États-nations laïques sur des bases ethno-religieuses afin, notamment, de contrer l’influence chinoise et russe et de s’assurer l’accès à un certain nombre de ressources naturelles. On ne bâtit pas la démocratie sur le sectarisme religieux, sur le démembrement des États-nations, en envahissant un pays, en ruinant son infrastructure, en y apportant le libéralisme le plus pur (comme en Irak et en Libye), en donnant le pouvoir aux légions wahhabites qui défendent un islam intolérant et moyenâgeux. C’est mensonger et criminel de le prétendre ou de feindre de l’ignorer. À la place de la démocratie nous avons installé des fosses communes dans lesquelles nous avons jeté pêle-mêle des civils innocents et le cadavre de la paix.

    Créer des guerres civiles dans des pays en paix : voila en un mot la responsabilité morale du bourgeois cultivé, rentier de la démocratie qui, dans le confort de ses certitudes sans conséquences pour lui, soutient l’impérialisme humanitaire de nos grands commis. Il y a beaucoup d ’irresponsabilité et de morgue dans cette attitude qui consiste à soutenir la terreur wahhabite au nom des valeurs des Lumières et à faire de la démocratie occidentale un instrument de jouissance pour soi et de malheur pour les autres.

    Comment expliquer l’aveuglement volontaire des bourgeois cultivés qui forment la masse inerte de nos opinions publiques, celle dont l’élite se joue pour fabriquer le consentement général ?

    Peut-être que l’explication se trouve dans ce que nous appelons “l’ambiguïté démocratique” ou le “paradoxe démocratique” : la démocratie est à la fois le meilleur régime et celui qui permet le mieux de faire la guerre au nom de la paix, de tuer au nom des droits de l’homme, de persécuter au nom de la liberté individuelle, de conquérir des pays au nom des peuples à disposer d’eux-mêmes. Il semble qu’il y ait un caractère orwellien inhérent à la démocratie, en raison de l’image de vertu qui lui colle à la peau et qui permet, sans forcer les gens, de leur faire accepter l’inacceptable. La domination d’une élite y est discrète, invisible, sans violence excessive. On peut limiter la répression à quelques individus, torturer essentiellement ceux qui n’ont pas la qualité de citoyens (10 000 Musulmans étrangers torturés pour un Bradley Manning). L’élite démocratique ne dépend pas d’un tyran identifiable dont il suffirait de couper la tête pour remettre en cause l’ordre établi. En démocratie, la domination d’une minorité semble être le résultat d’un consentement général que l’on appelle souveraineté du peuple. L’oligarchie parvient à vendre à l’opinion publique son credo libéral, la financiarisation de son économie qui tue ses emplois, des guerres d’agression qui ne profitent qu’à une minorité, des explications du monde qui ne résistent pas à l’examen critique (11-Septembre, guerre contre le terrorisme), etc. La démocratie semble ainsi être, entre les mains de nos élites, l’instrument le plus efficace qui leur permet de se maintenir au pouvoir et d’accomplir des politiques contraires à l’intérêt général au nom même de cet intérêt général. Comme nous l’exposons dans La Démocratie ambiguë [i]: le sentiment commun est que la démocratie est infaillible, que les dirigeants ne nous trompent pas, que les médias ne nous manipulent pas. Nous évacuons toute pensée contraire comme ‘théorie du complot’, absurde paranoïa d’illuminés du Web. Le simple questionnement de la version officielle est synonyme de folie.

    Il est quasiment impossible de démontrer aux citoyens d’un régime démocratique que leur pays peut, dans telle ou telle situation, incarner le mal. Les citoyens vivant en démocratie ne parviennent pas à être soupçonneux de leurs dirigeants ; ils sont de candides consommateurs qui ne peuvent pas admettre que la démocratie puissent faire le mal, car, si elle le faisait, ils ne vivraient plus dans cette démocratie immaculée qu’on leur vend, ils devraient, par conséquent, douter de la nature du régime dans lequel ils vivent, et cela, ils en sont  psychologiquement et moralement incapables. À force de leur répéter qu’ils vivent en démocratie on leur a ôté l’appareil critique qui leur permettrait de voir les limites de cette affirmation.

    L’esprit critique semble impuissant à renverser cette image trop flatteuse que nous avons de nos propres démocraties. Il faut avoir un esprit dissident, et pas seulement critique, pour ne pas se satisfaire de l’apparence démocratique et pour exiger que la chose corresponde au mot.

    Ainsi, pour revenir sur le cas syrien, il est difficile pour la Russie ou la Chine de soutenir Bachar el-Assad car on assimile leur soutien à celui d’un régime dictatorial qui commet des crimes contre l’humanité. En revanche, et c’est là que le paradoxe apparaît, il semble naturel et moral pour les États-Unis et leurs alliés occidentaux de soutenir les légions wahhabites (qui commettent également des crimes contre l’humanité[ii]), car étant des démocraties, les États-Unis et leurs alliés ne pourraient pas vouloir le mal. Qu’importe que l’Occident utilise la guerre comme moyen de domination (en Afrique et au Moyen-orient par exemple) et que la Russie et la Chine aient principalement recours au développement économique, la morale semble toujours du côté de la ‘démocratie’.

    Souligner la complexité d ’une situation et expliquer l’instrumentalisation de l’idéal démocratique par les élites occidentales, plutôt que de proposer une vision monolithique d ’un conflit, c ’est faire honneur aux valeurs démocratiques de discussions et de libre réflexion. Que ceux qui se posent des questions se fassent insulter et traiter d’auxiliaires des dictateurs par les bourgeois cultivés est certainement triste, mais ne doit pas les décourager de continuer à faire des efforts de compréhension et d’explication et à défendre la paix contre les fausses promesses des apprentis sorciers de la démocratie qui promeuvent, sur le mode orwellien, la paix éternelle par des guerres perpétuelles et les vertus démocratiques par des crimes de masse.

     

    Guillaume de Rouville – Juin 2012

    lidiotduvillage.org

     

    [i] La Démocratie ambiguë, Guillaume de Rouville, Éditions Cheap, juin 2012.

    [ii] Et sans doute de manière plus systématique.


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    Hausse du SMIC : «Substantielle!»

    Dans sa stupéfiante audace à n’accorder que 0,6% au SMIC, le pouvoir socialiste a réussi le tour de force de se faire prendre de gauche… par la droite! Ex-ministre de Nicolas Sarkozy et ex-futur Premier ministre de ce dernier – donc bien à droite – Jean-Louis Borloo a donné dans le commentaire d’évidence : «un coup de pouce au SMIC n’est pas une catastrophe nationale pour la compétitivité, mais lorsqu’il est faible, il apparaît comme un marché de dupes pour les salariés». Difficile d’être plus réaliste.


     

    Est-ce pour tenter de parer aux critiques de toutes provenances que Michel Sapin a mobilisé un adjectif auquel même le roi de menteurs n’aurait pas eu l’idée de recourir? Selon le ministre du Travail, les 0,6% d’augmentation sont une mesure «substantielle». En vérité, Michel Sapin verse dans une posture défensive substantiellement ridicule… Etait-il obligé d’en faire autant et aussi mal, lui qui, par ailleurs, sait parfois se montrer sympathique? Côté MEDEF, on s’est aussi payé un bon mot. Pour son porte-parole, les 0,6% sont une décision «raisonnable». C’est dire, au travers de cette narquoiserie patronale, combien la valorisation du SMIC est loin d’être «substantielle»! Les félicitations du MEDEF en disent long sur ce «premier faux pas» selon l’expression du secrétaire national de FO.

     

    
L’Elysée et Matignon auraient voulu marquer d’entrée de jeu le sens que vont revêtir leurs politiques concrètes, qu’ils ne s’y seraient pas pris autrement. En fait, ces 0,6% ne sont qu’un avertissement avant la suite de la longue histoire de l’austérité.

     

    Christian AUDOUIN
    Editorial de L’ECHO
    Mercredi 27 Juin 2012


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  • Augmentation du SMIC de 2%

    Hollande n'aura pas mal au pouce

    Hollande n'aura pas mal au pouce : 2% d'augmentation du SMIC au 1er juillet c'est un tout petit coup de petit poucet que Ayraud et Hollande ont décidé en définitive. C'est une erreur depuis 10 ans le gel ou la baisse des salaires ont conduit avec la crise à une augmentation du chômage confirmée ce mois-ci. Il faut une plus forte augmentation du SMIC et des salaires pour une véritable politique de croissance qui réoriente l'argent vers le travail et les salaires et non comme le proposent l'Europe ou l'Espagne vers les banques. Quelques euros pour les salariés et des milliards pour les banques à la veille du sommet européen : c'est un coup de pouce faiblard et maladroit peu apprécié du monde du travail. Il faudra plus d'énergie et de fermeté pour refuser le pacte budgétaire européen de Sarkozy-Merkel.

    Pierre Lacaze
    Secrétaire départemental du PCF


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  • Lettre ouverte aux organisateurs des jeux Olympiques de Londres

    Par Hélène Luc, présidente de l’Association d’Amitié Franco-Vietnamienne.

    Mesdames, Messieurs,

    C’est avec une grande perplexité que nous avons appris que Dow Chemical fait partie des sponsors des jeux Olympiques d’été et des Paralympiques 2012 et que, de ce fait, le stade olympique sera flanqué de gigantesques panneaux publicitaires de cette entreprise.

    Dow Chemical n’est pas n’importe quelle firme  : Dow Chemical a apporté mort, dévastations et d’indicibles souffrances à des millions d’êtres humains, un comportement en profonde contradiction avec l’idée olympique.

    Dow Chemical est l’un des fabricants du produit défoliant agent orange  : 80 millions de litres ont été épandus par l’armée des États-Unis de 1961 à 1971 sur le sud du Vietnam, au Laos et au Cambodge. Cette quantité énorme contenait 400 kg de dioxine. Les études du groupe de chercheurs dirigé par le professeur Jeanne M. Stellman de la Columbia University apportent la preuve que 4,8 millions de personnes ont été contaminées par cette substance hautement toxique. Des centaines de milliers en sont mortes.

    Pour 3 millions de personnes, ce contact a eu des effets graves, comme des maladies cancéreuses et des malformations à la naissance. Ces dernières persistent jusqu’à ce jour (troisième génération de victimes contaminées). Les atteintes causées à l’environnement sont gigantesques.

    Dow Chemical était également le producteur du Napalm. Les tapis de feu déployés par les bombes incendiaires ont produit mort, dévastations et d’horribles brûlures au Vietnam, au Laos, au Cambodge, ainsi que dans les autres pays ayant souffert de la guerre. Nombreux sont ceux parmi nous qui se souviennent toujours avec horreur de ces images.

    Enfin, la société Union Carbide, responsable de la catastrophe monstre de 1984 
à Bhopal, en Inde, a été rachetée par Dow 
Chemical et fait partie depuis 2001 de ce groupe industriel.

    Dow Chemical persiste dans son refus de prendre ses responsabilités  : ni les victimes des guerres ni les victimes de la catastrophe chimique n’ont été indemnisées. Rien n’a été entrepris pour décontaminer leur terre.

    Des millions de personnes de par le monde sont indignées de l’absence totale de scrupules de Dow Chemical et des autres entreprises complices (par exemple Monsanto). Elles réclament enfin justice pour les victimes. C’est aussi ce qu’exigent les organisations signataires.

    En conséquence, nous attendons des porte-flambeaux de l’idéal olympique qu’ils manifestent aux victimes un minimum d’égards et leur témoignent respect et compassion. Nous vous invitons à vous joindre à ceux qui s’engagent en faveur des revendications justifiées des personnes contaminées. Il s’agit aussi de ne pas offrir une plate-forme publicitaire à Dow Chemical aussi longtemps que cette société se dérobe devant ses responsabilités envers les victimes.

    Hélène Luc

    Pour signer : anecr@elunet.org

    Les Jeux Olympiques et paralympiques de Londres sous le spectre de Bhopal, la vision du Napalm, et le fantôme de l’Agent Orange

    Doit-on laisser l’entreprise Dow Chemical sponsoriser les JO ?L’affaire couva durant l’année 2011. Les Jeux Olympiques et paralympiques (handisport) aspirent à l’épanouissement des corps et des esprits… Sponsor officiel majeur de l’idéal olympique : Dow Chemical, fabricant du Napalm*, de l’Agent Orange** (principal fournisseur des agents utilisés lors de la guerre chimique américaine au Viêt Nam), devenu juridiquement responsable de la catastrophe de Bhopal*** suite à l’acquisition d’Union Carbide.

    Les Jeux olympiques de Londres et la catastrophe de Bhopal font des étincelles, avec en fond l’histoire entre l’Inde et l’Empire britannique.

    Durant l’année 2011, les journaux anglais en parlèrent puis, plus largement, les médias anglophones. En France, la nouvelle était loin de faire la une. Cependant, elle restait accessible à quelques initiés, tels les visiteurs du site d’Amnesty International, par exemple. Contrairement au discours de la diplomatie – activité lige du commerce mondial – il semblerait même que notre Histoire ne soit en rien liée à celle du Viêt Nam, pas plus que la Guerre américaine qui s’en suivit aurait un quelconque rapport avec la perle de l’Empire colonial français d’alors… Londres est si loin de Paris.

    Les J O ont une telle importance pour l’image du pays organisateur et la finance internationale qui gravite autour qu’ils se sont dotés d’un pare-feu : le Comité d’éthique olympique. Mais heureusement qu’existent des associations et des guetteurs, des lanceurs d’alertes fouteurs de sable dans les rouages.

    Tout d’abord, l’Association des victimes de Bhopal, vent debout, demande au gouvernement indien et aux athlètes de leur pays de ne pas participer aux Jeux de Londres ayant pour sponsor officiel le géant de la chimie Dow Chemical (Dow). Avec l’achat d’Union Carbide, cette multinationale est devenue (malgré un premier règlement) juridiquement responsable de la mort de 35 000 des leurs, et de 100 mille contaminés développant des maladies atroces.

    Dans le même temps, le président de l’Association des victimes vietnamiennes de l’Agent Orange/Dioxine (VAVA) écrit une lettre à l’attention de son homologue du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques et paralympiques de Londres (The London Organizing Committee for the Olympic Games and parolympic games Ltd (LOCOG) ) pour lui rappeler qu’à l’heure actuelle le Viêt Nam compte 3 millions de victimes de l’Agent Orange dont Dow fut, avec Monsanto, le principal fabricant et fournisseur.

    Elle restera lettre morte.

    http://quandlematerialismesenmele.wordpress.com/tag/dow-chemical/


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  • SMIC Hollande au pied du mur de l'argent roi

    En finir avec le veau d'or.

     

    COUT DU TRAVAIL OU COUT DU CAPITAL ?

    Chacun sait que l’argument du coût du travail est le bréviaire de ceux qui s’enrichissent au dépens de ceux qui travaillent.

    Le travail n’est pas un coût alors que celui du capital est d’un coût devenu exorbitant au fur et à mesure que la baisse tendancielle du taux de profit oblige le capital à toujours plus se rémunérer en s’en prenant au prix de la force de travail : le salaire.

    Demain, Hollande et Ayrault vont avoir à arbitrer sur le SMIC et nous les sentons pris par la virulence de ceux qui hurlent contre l’augmentation du SMIC.

    Ils hésitent et on les sent prêts à céder devant les cris d’orfraie de Madame Parisot et des milliardaires qui l’entourent.

    « L’humanité », indique, ce matin, que cela pourrait n’être qu’une pichenette ;  moi-même, hier, j’exposais que cela risquait d’être qu’un chouya ; les mots ont parfois de leur importance et nous voyons bien que le gouvernement est au pied du mur : choisira-il la pichenette, le chouya, le coup de pouce ou bien le coup de rein cassant les baisses de salaires pour les salariés payés au SMIC depuis des années ?

    Hollande semble en arrêt devant le mur de l’argent alors que c’est ce mur là qu’il faut commencer à abattre si l’on veut que demain la croissance reparte d’un bon pied et que les français retrouvent un niveau de vie normal après des années de vaches maigres.

    La question qui est donc posée n’est pas le coût du travail mais bien le coût du capital.

    L’étreinte de ce coté là doit être non seulement desserrée mais celui qui tient à la gorge les salariés doit être mis hors d’état de nuire dès le début de ce quinquenat.

    Nous aurons donc cette semaine des premières indications sur la politique économique et sociale de Hollande avec le rendez-vous sur le Smic et la réunion des chefs d’Etats européens.

    Concernant cette réunion des chefs d’état Européens, la question qu’Hollande devrait poser c’est mettre en place une vraie politique d’austérité en direction des actionnaires, donc de réduire le coût du capital qui pèse sur la société humaine et qui rend les gens malheureux.

    La ruine économique actuelle  ce n’est pas le prix de la force de  travail mais bien la nuisance du capital et des coûts exorbitants de sa crise.

    Au moment où les Merkozy insistent pour que les dettes soient réduites par des plans draconiens d’austérité sur le social, il serait de bon ton que ce soit l’inverse qui se produit et que les chefs d’états européens s’attaquent à tout ce qui grèvent le développement humain et en particulier la rémunération du capital en dividendes, en stock-options, en taux d’intérêts excessifs pour les banquiers, en agios et frais financiers de toutes sortes, en TVA etc.

    Hollande, tu n’as pas été élu pour faire du Merkozy mais bien pour redonner du pouvoir d’achat aux travailleurs et aux retraités. Alors cette semaine choisis ton camp : augmente les salaires et les retraites et touche au grisbi du capital !

    Bernard LAMIRAND


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  • Par Jean-Paul Piérot

    Le piège peut paraître grossier, mais il faudra bien que le gouvernement apporte des réponses convaincantes, oppose des répliques sans appel pour le déjouer. L’organe militant de la droite et de la finance que ne cesse d’être le Figaro consacrait hier sa une à un «plan secret du gouvernement» de baisse des dépenses de l’État. Et le journal, qui déclare avoir pris connaissance d’une note de Matignon, d’afficher des pourcentages de réductions importantes, sur trois ans, des dépenses de fonctionnement, d’interventions et du nombre de fonctionnaires, en dehors de l’éducation, de la justice et de la police. Le message est clair : en affirmant que pour compenser les 65 000 postes dans les secteurs jugés prioritaires, le gouvernement ne remplacerait pas deux fonctionnaires sur trois ailleurs, la droite tente de légitimer les réductions d’effectifs décidées précédemment par Nicolas Sarkozy ce serait, dixit le Figaro, «le changement dans la continuité».

    Un début de réponse à ces «révélations» a été apporté sous forme de démenti par François Hollande qui les a jugées «invraisemblables». Mais à quelques semaines de la conférence sociale, le gouvernement devra faire toute la clarté sur ses véritables intentions et ne plus se contenter d’affirmer, comme l’a fait le ministre du Travail, Michel Sapin, qu’il n’y aura pas de diminution globale du nombre des fonctionnaires ni d’augmentation. L’angle d’attaque choisi par la droite participe des pressions visant en fait à amener le nouveau gouvernement à ne pas sortir du sillage imprimé par la politique antérieure de saignée dans les dépenses publiques et de politique fiscale favorisant le capital. Faisant assaut de démagogie, Valérie Pécresse, qui il y a quelques mois présidait encore comme ministre du Budget à toutes les coupes dans les dépenses sociales et les services publics, annonce « une politique d’une brutalité inouïe et un mois de juillet qui va être le mois de la facture pour les Français ».

    Mais ce qui fait sortir hors de ses gonds cette sarkozyenne impénitente, ce n’est pas la hausse du prix du gaz et de l’électricité acceptée par Nicolas Sarkozy et reportée par lui après les élections, qui va peser sur le budget des familles modestes, mais les 75 % de taux d’imposition sur les revenus annuels supérieurs à 1 million d’euros ! Accordons à Mme Pécresse la qualité d’être fidèle à sa caste. La veille, c’était Laurence Parisot qui tentait de nous arracher des larmes à propos du projet de taxe de 3 % sur les dividendes distribués aux actionnaires et sur la bien modeste augmentation annoncée du Smic. Et de s’alarmer de la perspective d’une loi contre les licenciements abusifs et contre les fermetures de sites industriels en cas de possibilité de reprise par une autre société. 

    Le gouvernement, qui est porté par une forte aspiration populaire au changement et observé aussi par le monde du travail qui a chassé Nicolas Sarkozy, aura-t-il la volonté de résister aux pressions conservatrices à l’échelle nationale et européenne ? Pour une large part la réponse est entre les mains du mouvement social, de la gauche qui fait front, qui ne cède pas aux sirènes du renoncement.


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  • Premières mesures : Emplois (Education Nationale) et SMIC

    Quelle position des communistes sur la « conférence sociale » de Juillet ?

     

    La Conférence Nationale de mercredi a au moins fait apparaître un point de convergence : la nécessité de débats approfondis entre communiste. Ce que l’urgence réelle d’une réponse sur la participation au gouvernement et la rédaction du bulletin ne permettaient pas, nombreuses furent les interventions à ce sujet.

     

    Comme toujours lier réflexions et actions. Pouvons-nous passer à côté de la « Conférence Sociale » de début Juillet.

     

    A défaut d’expression claire de la conférence nationale du PCF, l’état du débat et des engagements dans l’Hérault.


    -(moins) 137 postes de professeurs des écoles en Languedoc -Roussillon... 
    + 0,6% pour le SMIC. Premières mesures officialisées, la lutte contre l’austérité reste un axe essentiel pour les communistes :

     

    Revenant de la Conférence Nationale du PCF, je découvre, comme chacun d’entre nous les premières mesures du 2ème gouvernement Ayrault. (Au-delà des effets d’annonce de l’entre deux élections).

    1. -(moins) 137, c’est le nombre de professeurs des écoles en moins à la rentrée 2012 dans les écoles maternelles et primaires du Languedoc Roussillon.
    2. Avec Sarkozy cela aurait été – (moins) 172. au niveau national c’est – 4700 postes. 5.700 avec Sarkozy.

     

    + 0,6%, moins de 10 € par mois d’augmentation réelle du SMIC compte tenu de l’inflation de cette année, compte non tenu des blocages et non réévaluation des années précédentes. En tout cas c’est ce que les différentes chaînes de télé donnent ce midi.

     

    Reste bien sûr, à tous ceux qui en ont besoin, un espoir : que le ministère ait laissé filer, une prévision de hausse des plus minimes et que nous nous retrouvions demain à... +1 %, 2, 3% peut être !

     

    Il y a plus de quarante ans que je milite et j’ai toujours saisi la calculette pour découvrir au plus vite les conséquences des décisions annoncées. Les anciens me l’ont appris et la lutte m’a confirmé dans cette démarche. Je ne compte pas perdre cette habitude avec François et la vague rose, même si j’ai largement contribué à faire élire une députée PS !

     

    Le « Front de gauche » et la CGT demandent une réévaluation d’environ + 23% du SMIC (le Smic brut à 1500 € immédiatement) avec entraînement sur les bas salaires et l’ensemble des minimas sociaux. Une page entière de l’« Huma » de mardi, après « Economie et Politique » démontrait que c’est à la fois possible et nécessaire à la relance économique.

     

    Sans tomber dans l’anti-socialisme primaire, ni à fortiori dans un stupide pari sur l’échec du PS, cette damnée calculette est toujours là... d’autant que l’on nous annonce des augmentations conséquentes du gaz et de l’électricité. Et encore, je ne suis pas à plaindre, je peux payer mes factures pour l’instant. Qu’en penseront vite les « bénéficiaires » du RSA, les minimums vieillesse et autres joyeusetées de ce monde capitaliste mondialisé.

     

    Donc de retour de la Conférence Nationale de mercredi, j’avoue ma profonde inquiétude.

    Avec ma délégation, sur mandat unanime du conseil départemental, nous avons demandé par la voix du secrétaire fédéral, M. Passet l’adoption par la Conférence Nationale d’une motion permettant un engagement offensif de tous les communistes dans la bataille revendicative et politique qui entourera forcément la conférence sociale des 8 et 9 juillet 2012.

    Avec mes camarades de la CGT et je l’espère de la FSU (ma fédération) et de Sud au minimum, je ferai en syndicaliste ce qu’il est nécessaire.

    Mais c’est le fond politique qui me préoccupe car il est indispensable que tous les communistes soient aidés à intervenir politiquement à ce moment de l’histoire du pays. En mesurant bien le fond idéologique et politique de ce qu’est la vague rose et la nature de l’obstacle austéritaire français et européen.

    Mon secrétaire fédéral a estimé utile d’assortir cette demande d’une déclaration sur la nécessité d’abolir « le concept d’austérité » en Europe. La démarche est peut-être un peu avant-gardiste, elle a un mérite : placer le niveau d’exigence actuel au niveau où on a pensé pouvoir le mettre en début de campagne des présidentielles, la fin étant hélas d’un autre tonneau sous couvert d’anti FN.

    Malheureusement, si l’austérité capitaliste et social-démocrate ont été parfois marginalement évoquée dans un nombre certain d’interventions, avec une mention spéciale pour le Nord-Pas de Calais et et Toulouse...

     

    Rien de concret n’est sorti pour préparer, ensemble en tant que Parti communiste nationalement organisé cette échéance.

    Nous passons donc volontairement à côté d’un possible national. Pas énorme, j’en ai bien conscience... le 9 et 10 juillet beaucoup d’entre nous auront la tête ailleurs. Alors pas d’hésitation, je retarde un peu mon départ en congé, dont j’ai bien besoin après un an de campagne électorale d’abord pour Chassaigne, ensuite par force pour Mélenchon, puis comme candidat communiste dans le cadre du Front de gauche sur le mot d’ordre : emplois, salaires, contre l’austérité pour sortir de la crise, sortir de capitalisme

    .

    Pour agir avec ceux qui le souhaiterons dans la Fédé de l’Hérault.

     

    Nous allons tenir une conférence de presse ce lundi 29, puis nous diffuserons du matériel et cette question des salaires, de l’austérité, des profits sera dans le concret des luttes au cœur de la fête fédérale du 7 Juillet.

     

    Paul Barbazange, membre de l’exécutif départemental, élu au Conseil National, secrétaire de section Béziers.

    URL article : http://lepcf.fr/Premieres-mesures


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    Du temps de Sarkozy qui passait des vacances de luxe aux States (vous vous souvenez du canotage avec bourrelet effacé sur la photo ?) et interpelait familièrement Obama dans les rencontres (« Hé, Barack, hé Barack »), la France était couchée sous l’Oncle Sam.

    Heureusement, aujourd’hui, le premier personnage de l’Etat est de gauche (enfin, PS) et le second, le président du Sénat, est un ami de Cuba (il a épousé une Cubaine).

    Donc, ils vont réagir « à la De Gaulle » devant l’information suivante :

    Le 12 juin dernier, le Bureau de Contrôle des Actifs Etrangers du Département du Trésor des Etats-Unis (OFAC, pour son sigle en anglais) a annoncé qu’il avait infligé une amende de 619 millions de dollars à la banque hollandaise « ING Bank » pour avoir effectué, avec ses filiales dans plusieurs pays, dont la France, des transactions financières et commerciales avec des entités cubaines, transactions interdites par la loi US extraterritoriale relative au blocus contre Cuba.

    C’est la plus forte amende imposée par l’OFAC dans toute son histoire, pour des entorses au blocus que les USA maintiennent depuis un demi-siècle en dépit des votes répétés et quasi-unanimes des pays membres de l’ONU.

    Le directeur de l’OFAC, Adam Szubin, a dit que cette amende « devra servir d’avertissement clair à tous ceux qui essaieraient d’échapper aux sanctions des Etats-Unis. »

    Mais c’est sans compter sans Hollande : « Moi Président, la France sera souveraine, personne ne lui dictera sa loi et ne l’empêchera d’avoir des rapports commerciaux avec qui que ce soit ». Et toc !

    Vous pariez ?

    Théophraste R. (Gaulliste tardif à ses heures).


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