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    Exotismes judiciaires

     

    Un suspect a été abattu à l'issue d'une fusillade où il a ouvert le feu sur les forces de l'ordre. Rappelons qu'au terme de la loi ce type, fut-il un salaud, tant que la justice n'en a pas décidé est suspect et non pas comme l'a dit le crotale des saussaies un présumé coupable (c'est d'ailleurs dans un autre domaine la ligne de défense d'un ancien ministre de ce mandat mis en examen « tant que je ne suis pas condamné je suis présumé innocent »).

     

    Il semblerait que les conditions de sa neutralisation posent question à l'intérieur de la police. C'est du moins ce que rapportent les « milieuzotiorizés ».

     

    Il va y avoir plein de débats techniques juridiques où la Canaille n'ayant pas compétence, il se gardera bien d'intervenir. Laissons faire les personnes compétentes et exigeons le droit à toute la vérité.

     

    Par contre, le cadavre n'était pas encore parti pour l'institut médico-légal du coin que Fa# depuis le château nous faisait une de ces déclarations solennelles dont il a le secret.

     

    Trois phrases ont retenu l'attention (la quatrième sur le prosélytisme en milieu carcéral demanderait tout un débat où la politique sécuritaire du pouvoir risque d'en sortir délabrée). Donc a dit l'oracle de Neuilly:

     

    « Toute personne qui consultera de manière habituelle des sites internet qui font l'apologie du terrorisme sera puni pénalement » ;

     

    « Toute personne se rendant à l'étranger pour y suivre des travaux d'endoctrinement sera puni pénalement » ;

     

    « La propagation et l'apologie d'idéologies extrémistes seront réprimées par un délit figurant dans le code pénal, avec les moyens qui sont déjà ceux de la lutte contre le terrorisme » ;

     

    Questions.

    Une fois encore il va falloir écrire des lois qui en l'instant n'existent pas. Il aurait dû dire pour être dans les clous de la constitution : « je vais demander au gouvernement de proposer des moyens législatif pour etc. » et non pas annoncer que comme Louis XIV annonçant la décapitation des clochers bretons qu'il en avait décidé ainsi.

     

    Deuxième question :

    La canaille a dans son environnement deux personnes. L'un vient du nord de la Mauritanie et a de la famille là-bas. L'autre va régulièrement passer ses vacances en Estonie où le grand-père de sa compagne est un de ces anciens combattants tels que l'UE les apprécie. Son uniforme était vert de gris et tout soupçon d'appartenance à la SS n'est pas écarté.

     

    Les deux correspondent avec leur famille par internet.

    Auquel des deux la DCRI va-t-elle s'attacher à surveiller ?

    Enfin, pour ne pas alourdir, la dernière pour l'instant :

     

    Parmi les amis de la Canaille nombre sont ceux qui ont pu aller et qui vont toujours à Cuba. Si on en croit les préconisations du commandement de l'OTAN que la France a rejoint depuis l'arrivée du Troll du CAC à rentes aux affaires, ce pays est classé comme potentiellement terroriste. La Canaille, sans risque de voir aggraver son cas déjà bien chargé, peut-il aller boire un Mojito chez l'un d'entre eux et si non, cela met la feuille de menthe à combien d'années de prison ?

     

    Tout cela pour dire qu'une fois encore, c'est une constante historique, à chaque coup contre la démocratie,  si on la laisse faire sans réagir la droite en profite sous couvert de la protection de la veuve et de l'orphelin pour instiller des mesures antidémocratiques dirigées pour partie contre les auteurs des actes initiaux alors que l'arsenal disponible permet d'y faire face mais surtout permettant principalement d'encadrer les libertés pour mieux les rétrécir.

     

    Pour preuve si besoin était qu'il s'agit de masquer des incohérences (restons en a incohérences pour le moment) cette curieuse déclaration du Crotale au Monde de ce soir : « A la suite de ses voyages, la DCRI l'a inscrit dans ses fichiers et l'a interrogé. Il avait même été convoqué en novembre 2011 par un service régional de renseignement intérieur, afin qu'il explique de façon plus précise ce qu'il était allé faire en Afghanistan et au Pakistan, a expliqué Claude Guéant, mercredi, sur TF1. Il avait alors expliqué, force photos à l'appui, qu'il avait fait un voyage touristique. »

     

    La Canaille est prêt à parier que si durant un de ses séjours dans le Finistère il s'approche de trop du portail de l'Ile longue avec son appareil photo, il aura beau expliquer au pandore de faction que c'est pour le concours du plus beau coucher de soleil dans « Chasseur d'Image », il aura du mal à convaincre. Raisonnablement le stage à l'aubette de la gendarmerie maritime puis dans un des services de la DCRI sera moins court que le temps nécessaire à la traversée à la voile du goulet de Brest.

     

    Façon délicate de dire qu'on a l'impression que de l'Elysée à la place Beauvau en passant par la rue de la convention on se moque du monde avec application.

     

    En conclusion je reprendrais l'heureuse initiative de l'ami Tourteau qui sur le même sujet a mis ceci en ligne :

     

    « Le premier devoir du législateur est de former et de conserver les mœurs publiques, source de toute liberté, source de tout bonheur social. Lorsque, pour courir à un but particulier, il s'écarte de ce but général et essentiel, il commet la plus grossière et la plus funeste des erreurs ; il faut donc que la loi présente toujours au peuple le modèle le plus pur de la justice et de la raison. »

     

    Maximilien Robespierre discours pour l’abolition de la peine de mort le 30 mai 1791 au sein de l’Assemblée constituante.

     

    URL article : http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-exotismes-judiciaires-102085571.html


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    Quelques rappels historiques à ceux qui piaffent d’impatience

     

    Quelques rappels historiques à ceux qui piaffent d’impatience à l’idée de reprendre la campagne…

     

    Je voudrais vous faire souvenir de ce qui s’est passé en 1995, pendant l’élection de jacques Chirac et Balladur que l’on donnait gagnant: ce fut une année terrible d’attentats terroristes attribués au GIA, aux « islamistes » algériens mais ce qui nous intéresse fut un évènement intervenu durant la campagne elle-même.  Sarkozy était directeur de campagne de Balladur et depuis nous avons découvert les questions de ce financement de cette campagne et en particulier leurs liens avec l’attentat qui a frappé des Français à Karachi…

    Je rappelle simplement ces faits pour mémoire à ceux qui les auraient oubliés.

     Donc durant la campagne où Balladur caracolait en tête nous avons eu cet événement:
    Quatre algériens membres du Groupe Islamique Armé (GIA) s’emparent ce 24 décembre 1994 de l’Airbus A-300 d’Air France, assurant la liaison Alger-Paris, sur l’aéroport Houari Boumediene d’Alger. Sur les 240 passagers, trois seront exécutés par le commando entre le 24 et le 25 décembre, pour faire pression lors des négociations avec les gouvernements algérien puis français. Le 26, l’avion décollera vers l’aéroport de Marseille-Marignane – pour ravitaillement en carburant – où la prise d’otage du vol Air France 8969 se solde par la mort des quatre terroristes lors de l’assaut du GIGN. L’objectif présumé de l’attentat était de faire exploser l’avion en vol au-dessus de Paris ou de le faire écraser sur Paris. La compagnie Air France suspend alors ses vols vers l’Algérie jusqu’à nouvel ordre.


    L’émotion fut considérable et Balladur usa et abusa de sa position officielle de premier ministre pour paraître l’homme capable de protéger la France. Respectez les deuils, les moments d’unité nationale, n’attaquez pas celui qui tient bien son rôle et quand le temps sera venu sachez poser les vraies questions, apporter des solutions à un peuple qui ne sait plus de quoi demain sera fait.

    Vous contribuerez ainsi à créer ce refus des divisions, cette unité nationale nécessaire mais sur d’autres bases que la polémique, les petites phrases. 

     En mai 1995, Balladur est écrasé par jacques Chirac qui a adopté une position sociale et refusé toutes les fractures. Nous allons d’ailleurs avoir  la même année un grand mouvement social. C’est d’autant plus étonnant que le monde entier subit la vague néo-libérale frappé d’inertie. Il y a eu la révolte du Chiapas et celle des ouvriers sud-coréens en 1994 mais ce sont les seuls alors que le monde subit une contre-révolution. A cette époque-là la France étonne le monde. 

     Ne prenez jamais le peuple français pour des imbéciles et gardez de Mitterrand une seule idée tactique: en politique il faut donner du temps au temps.


    C’est mon opinion mais si j’étais un expert ça se saurait…


    Danielle Bleitrach  

    J’allais oublier c’est l’époque de la mort de Louis Aragon à qui Mitterrand a eu la bassesse de refuser des funérailles nationales. Je ne le lui ai jamais pardonné. Et aujourd’hui j’ai vu qu’il y avait une exposition de ses dessins à Aix-en Provence, c’est à l’atelier Cézanne, y aller à pied est une véritable escalade aussi j’ai décidé que samedi je prendrai un sac à dos et un casse-croute pour aller passer la journée là-bas, je vous ferai un compte-rendu.

     

    URL article : http://histoireetsociete.wordpress.com/2012/03/22/quelques-rappels-historiques-a-ceux-qui-piaffent-dimpatience-a-lidee-de-reprendre-la-campagne/


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    Faut-il plaquer un silence institutionnel ou crier sa colère ?

    J Owens, JO de Berlin 1936. Devant la bête on peut toujours dire NON

     

    "Des politiciens minables font offre au capital de leur autorité, de leur capacité à diviser les travailleurs entre eux, et la parole de haine se libère" La Canaille tire cette belle phrase du cri de colère, de douleur et d'appel désespéré à un retour à la raison, à l'humanité que Danielle Bleitrach a mis en ligne à l'annonce des tueries de Haute Garonne..lien vers le texte de D Bleitrach

     

    Si l'âpreté de son texte pousse au débat, La Canaille en partage le fond,, le sens et l'exigence de faire tomber les masque de l'hypocrisie.

      Toute pratique est celle d'une théorie. La théorie qui tue des enfants pour ce que leur milieu de naissance est, qui tue des humains pour la couleur de leur peau ou la façon dont ils conçoivent ou pas l'éternité, parce qu'ils sont éliminable parce que sous hommes, on ne découvre pas.

     

    Daudet père et fils (oui, celui des "Lettre de mon moulin" qui berce nos lectures enfantines) puis toute la clique de ces grands intellectuel avec ou sans sabre qui ont fait allégeance à tous les racismes et fascismes, dont les écrits forment encore au 21ème siècle nos élites et glorifient l'histoire coloniale comme les marchands de canon forgent les armes qu'ils mettent à leur disposition, tous ces corps constitué en décomposition morale, comme vecteurs de cette théorie doivent rendre des comptes.

     

    Au nom de la compassion et du recueillement "on' nous appelle à l'union sacré autour des victimes. Trêve ! crient-ils. Dans notre histoire chaque trêve a servi à endormir le peuple ; aout 44 en témoigne.

     

    La meilleures façon d'honorer les victimes et de les défendre est-elle le replie dans les plis d'un drapeau outragé ou dans la reconquête des espaces qui ont été libérés à la bête ?

     

    Il fut une époque devant les carences de ses services surtout devant la récidive un ministre de l'intérieur aurait eu l'honneur de démissionner. Il préfère traquer le rouge en Corrèze ou dans les usines en grève que prémunir la haute Garonne du brun. Les victimes sont au passif de la mise en place de la DRCI.

     

    La police suit des pistes. C'est son travail qu'elle le fasse avec les moyens indispensables. 

     

    Quand l'incendie dévaste place aux pompiers mais nettoyons les terrains pour interdire la propagation.


    Propagation : les bras tendus et les chants nazis dans les stades.


    Propagation encore une école de gendarmerie transformée en centre de vente par correspondance d'effigies nazies.


    Propagation toujours une armée de métier qui idéologiquement est encadrée et formée dans le culte d'un passé bestial de colonialisme et dont le "chef en temps de guerre" par ailleurs président de la République en vante la dimension civilisatrice.


    Propagation les unités militaires de la république où tant que le scandale n'est pas public il est possible de poser devant les objectifs avec des drapeaux et gestes nazis.


    Propagation que la course entre les héritiers assumés via Brasillach ou Céline mais aussi la lie pétainiste qui hante sans frein ni retenue les mannes de l'académie française aux rigoles à purin de la presse et édition négationniste, sont invités dans les espaces de débat au nom de cette démocratie qu'ils rêvent d'assassiner.


    Propagation, oui, quand dans l'université française les tenants de cette idéologie arrivent par endroit à tenir le haut du pavé dans les amphithéâtres et que ceux qui veulent les en chasser sont matraqués par la police de ce pouvoir.


    Propagation encore quand des maisons des blocs identitaire au nom de la démocratie ont droit de fonctionner pour agresser la démocratie.


    Propagation oui, je continue quand dès l'école jusqu'à dans l'assiette de ce qui est souvent le seul repas équilibré des enfants de cette société malade du capitalisme on tri les communautés.

     

     Le type qui presse la détente doit être intercepté. Et capturé vivant (ce n'est pas inutile de l'exiger fermement) pour savoir comment par qui et éventuellement avec qui son bras a été armé.

     

    Nous savons déjà comment sa tête fonctionne et à quelle source elle s'est abreuvée.

      Sans que cela puisse de près ou de loin être utilisé à son service d'homme de droite, les propos de Bayrou sur la force des mots qui déclenchent des avalanches meurtrières sont dans le vrai. Il faut dégager le terrain rouvrir les chemins de la pensée que l'avalanche à submergée et faire que ceux qui sont à l'origine de son démarrage soit poursuivi.

     

    N'en déplaise à Juppé, à faire du hors piste politique sur les lignes de crêtes qui n'attendent que cela pour basculer et déferler, son camps qui tolère voir emploi les porteurs de l'idéologie nazie sans les isoler et les combattre, son camps porte, ministres et président en tête, une responsabilité incontournable devant ce qui vient de se produire.

     

    Les mots qui naissent dans les virages du PSG, grandissent dans les casernes ou les facs de droits et les grandes écoles du capital , s'épanouissent dans les meetings électoraux peuvent tuer par destination souvent, et maintenant tuent par application.

    Par canaille le rouge


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    Nation Bastille. Et après ? Concorde ou République ?

     

    Nation Bastille. Et après ? Concorde ou République ?

     

     

    S'il fallait s'en tenir qu'au nombre de manifestants et à la dynamique, l'initiative du FdG est un succès.


    Et à voir qui y étaient, la Canaille y voit beaucoup plus d'intérêt que le rassemblement du Bourget et bien sur celui de Villepinte ou les messes Ku Klux Klanesques du "fn". C'est clair.  


    Mais alors, pourquoi n'y étais-tu pas ? Vont me dire certains de ceux qui pour partager nombre des arguments déployés régulièrement sur ces p@ges n'en ont pas moins fait le déplacement.


    Pour les mêmes raisons avant qu'après : L'élection présidentielle est une mascarade et la légitimité de celui qui sortira vainqueur du second tour, s'il a obtenu l'élimination du titulaire actuel, ne reposera pas sur les propositions de l'aiguillon mais sur le pas de la paire de bœufs qui tirera l'attelage à son rythme et là où le vainqueur qui tient le joug veut l'emmener.

     

    Et comme ce chemin annoncé est planté de déconvenues annoncées…ce n'est pas là dans l'instant que se joue la transformation radicale de la société.


    Ensuite au-delà du lyrisme des propos qui cascadent dans les sonos place de la Bastille, après avoir lu et relu les contenus, désolés mais là encore la déception est inscrite si …


    Si quoi ? Si le mouvement populaire ne prend pas en charge les contenus transformateurs et imposent ainsi des choix qui ne sont bien évidement pas dans la plate forme du PS, pas dans le projet du FDG et n'existe plus dans celui du PCF.


    Or aujourd'hui, audelà des effets de meeting, l'appel n'est qu'à soutenir. Les forces appelantes ne se mettent pas à disposition mais sollicitent soutiens et moyens.


    Par contre cela ne doit pas conduire à mésestimer ce qui vient de se passer ce dimanche, bien au contraire. Si une authentique organisation révolutionnaire au service de cet espoir se structure si une force révolutionnaire tente de se reconstruire par une dynamique calée sur colère et espoir, il peut s'ouvrir la perspective d'une alternative. La marge est étroite mais ne pas la pointer serait injuste voir criminel.


    Acquis à mettre au crédit des organisateurs : la dynamique qui se cherche en progressant fait monter la rage des possédants, au rythe de ses peurs génétiquement assistées. Au débit ce décalage entre le niveau de attentes exprimées y compris ce dimanche après midi et le peu d'ambition des propositions qui pourtant ont permis l'expression des exigences qui vont bien au-delà de ce que les organisateurs ont mis en débats.


    Le point positif donc, cette dynamique qui peut dégager des pistes si elle se dépouille des oripeaux de l'Europe sociale, des pôles public opposés à la propriété collective publique, si l'appropriation des richesses fait litière de la taxation des profits et toutes solutions à l'eau tiède qui actuellement sont encore le cap avancé par le FDG.


    D'ailleurs pour qui a regardé les pancartes et écouté les slogans, ce décalage est patent.


    Il ne s'agit pas de surenchère mais bien du socle des ruptures indispensable pour sortir de l'ornière libérale qui trace le cap du capital.


    Si la dynamique de ce jour permet d'en sortir, si le mouvement populaire dépassant les programmes mettait cela en construction, quel basculement du paysage politique.


    Pour autant la stratégie des alliances et les désistements annoncés sans discussion sur les contenus qui pourtant semblent devenir un des points du débat (d'où l'appel de Tagada au vote utile) n'inclinent pas à avoir des espoirs de ce côté.


    Si la dynamique dont cette manifestation se veut les prémices arrivait à subvertir ce qui vient d'être dénoncé, La Canaille devant ce constat serait le premier à dire qu'il s'est trompé.

     

    Et ne cachons pas que se tromper dans ce cas serait une bonne nouvelle. 

    Par canaille le rouge


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    Février 1961 : Jacques Tourteaux débarque en Algérie

     

    C‘est en février 1961 que Jacques Tourtaux, comme des dizaines de milliers de jeunes Français avant lui, avec les mêmes réticences à participer à cette guerre « imbécile et sans issue », arrive en Algérie.

     

    Mais, entre lui et la majorité de ces bidasses mobilisés à qui pourtant il ressemble, une différence qui a son importance : il est communiste et il sait parfaitement pourquoi il refuse cette guerre et où sont la vérité et le droit. Non pas, comme le prétend la propagande officielle, du côté des gros colons exploiteurs, des gouvernants et de l’armée coloniale qui les servent et continuent de prétendre que l’ « Algérie c’est la France » mais du côté des Algériens qui luttent pour l’indépendance de leur pays et des Français qui les soutiennent.

    Pas un moment donc, Jacques Tourtaux ne cédera, malgré tous les tentatives de « bourrage de crâne », malgré les pressions et chantages de toutes sortes, malgré les mises à l’écart, les brimades ouvertes ou camouflées des gradés, souvent « anciens d’Indochine », avides de prendre leur revanche sur un adversaire – pour eux, le même qu’au Vietnam - qui les avait victorieusement affrontés «  là-bas ». Bien plus, dans ces dures conditions où il est noté comme une « forte tête » et en dépit du danger, il s’efforcera avec les pauvres moyens à sa disposition (parfois à l’aide de «  papillons » fabriqués artisanalement) de faire entendre la voix des partisans de la paix, de la liberté, de l’entente fraternelle avec le peuple algérien.

     

    Mais il y a aussi d’autres souffrances durement ressenties, celles particulièrement odieuses qu’impose la guerre coloniale aux hommes et aux femmes révoltées contre l’exploitation, l’injustice et le mépris dont Jacques Tourtaux est le témoin et qu’il ne pourra jamais oublier. Les ratissages sanglants de douars, les gourbis incendiés, les exécutions sommaires de combattants et de civils, les tortures et les viols. Tout cela est encore présent dans sa mémoire et toujours aussi durement ressenti. Il le dit avec force et émotion :

     

    « Depuis mon retour d’Algérie, j’ai toujours souffert, sans savoir que je souffrais de là-bas. Plus de 40 ans après, je me réveille régulièrement en sursaut. Difficile de remonter la pente : sautes d’humeur, phobies, rendent souvent la vie difficilement supportable à mon entourage ; Depuis de nombreuses années, mon sommeil est agité, troublé par des insomnies, cauchemars et anxiétés. Les troubles graves endurés encore aujourd’hui sont la conséquence directe des mauvais traitements subis et qui m’ont été infligés volontairement du fait de l’institution militaire lors de la guerre d’Algérie. Les vives et graves souffrances que j’ai subies à l’époque ont laissé des traces indélébiles et des blessures qui m’ont affecté toute ma vie et, encore aujourd’hui, je subis un très important sentiment de culpabilité du fait d’avoir vu des horreurs que je réprouvais…. ».

     

    Avec beaucoup de modestie, Jacques Tourtaux présente son livre comme un témoignage. Mais, c’est beaucoup plus que cela. Dans sa volontaire simplicité et sa totale vérité, c’est aussi un vibrant hommage à ces soldats anticolonialistes qui, après avoir milité clandestinement dans leur unité contre la guerre et pour faire prendre conscience à ceux qui les entouraient de son contenu pervers et criminel, n’ont pas hésité, le moment venu, à se dresser, souvent au péril de leur vie, pour barrer la route aux généraux factieux prêts à donner l’assaut à la République. Avec juste raison, il pose cette question que les dirigeants en place ont le plus souvent volontairement oubliée : Que serait-il advenu si, en avril 1961, le contingent mobilisé en Algérie, avait suivi les officiers félons et leurs chefs ?

     

    Une question qui mérite toujours réflexion, ne serait-ce que pour aider les générations d’aujourd’hui à tirer les leçons de l’histoire et à rester vigilantes car les forces mauvaises du passé n’ont pas renoncé. 

    Henri ALLEG. Préface au livre de Jacques Tourteaux : Souvenir d’un appelé anticolonialiste


    « Forte tête »

    Opposant à la guerre coloniale menée en Algérie, catalogué "forte tête", je suis envoyé en Afrique du Nord.  Je dénonce l'existence de sections disciplinaires et de bagnes militaires tels que Oued-Smar où les gus incarcérés étaient quotidiennement passés à tabac et subissaient des sévices graves, entraînant parfois l'hospitalisation.

     

    Ce livre témoignage rend hommage à la poignée de soldats anticolonialistes qui se sont battus clandestinement contre cette guerre, en vue d'aider à la prise de conscience des autres soldats moins politisés. 

    Que serait-il advenu si en avril 1961, les généraux félons n'avaient pas été mis en échec?

    Sincère et incontestable, ce livre "explosif" dérangera sans doute, plus de quarante ans après la fin de cette guerre "iimbécile et sans issue".

    Soldats anticolonialistes de la guerre d'Algérie, si vous vous reconnaissez dans ce modeste écrit, sortez de votre silence, de votre anonymat.

    Dénoncez les violences, les sévices, que vous avez subis, infligés par des gradés de l'armée française.

    Je m'insurge contre le refus des autorités civiles et militaires quant à la reconnaissance des traumatismes subis. Je villipende le vote scandaleux de la loi scélérate du 23/02/2005 qui réhabilite les assassins de l'OAS et encourage les nostalgiques des guerres coloniales.

    Jacques Tourtaux 

     

    Davantage d’informations sur le blog de Jacques Tourteaux



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    La dette de la France, un secret bancaire ?

     

    Qui détient la dette de la France ? Cette question, chaque contribuable français est en droit de se la poser. Ses impôts ne servent-ils pas à payer en partie les intérêts de la dette ? Or, si l’on dispose des quelques informations générales, savoir en détail qui détient les créances françaises et pour quel montant relève du secret extrêmement bien gardé. L’opacité est totale et couverte par la loi.

    Enquête.

    1 317 milliards d’euros. Tel est le montant, fin 2011, de la dette de l’État français. Qui sont ses créanciers ? La dette est-elle concentrée entre quelques richissimes mains ? Ou répartie entre une multitude de petits épargnants, du détenteur d’une assurance vie en Picardie au retraité du Minnesota qui vit des dividendes versés par son fonds de pension ? Les prêteurs sont-ils des spéculateurs, prêts à tout pour faire monter les taux d’intérêt, ou des investisseurs tranquilles ?

    « Le savoir permettrait de mesurer les conséquences potentielles d’un défaut de paiement, même partiel. Et de ne pas se retrouver dans une situation de spoliation de petits épargnants », explique Thomas Coutrot, économiste et coprésident d’Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne). Les banques européennes, et françaises, qui ont bénéficié avant Noël d’un beau cadeau de la Banque centrale européenne – un prêt à 1 % sur plus de 450 milliards d’euros – pour les inciter à acheter de la dette européenne, jouent-elles le jeu ? Pour tenter de répondre à toutes ces questions, il faut suivre le parcours d’un bon ou d’une obligation du Trésor.

    42,5 milliards d’euros d’intérêts versés à des inconnus ?

    Pour se financer, l’État émet des titres financiers que des investisseurs achètent. Plusieurs types de titres, avec chacun leur échéance et leur taux d’intérêt, sont régulièrement proposés à la vente [1]. C’est l’Agence France Trésor (AFT) qui gère leur mise aux enchères (adjudication). Vingt grandes banques agréées, les « spécialistes en valeur du Trésor » (« SVT », de BNP Paribas à Goldman Sachs, en passant par Natixis, la Deutsche Bank ou la Société générale), sont chargées de les écouler sur les marchés financiers. Elles savent donc à qui elles revendent éventuellement ces titres. Ensuite, obligations et bons du Trésor circulent sur les marchés, mais son détenteur final perçoit chaque année ses intérêts. Ceux-ci totalisaient 42,5 milliards d’euros – la charge de la dette – en 2010. En théorie, on devrait donc savoir à qui ils sont versés.

    Sur le site de l’AFT, le citoyen curieux apprend juste que 66 % des détenteurs de la dette sont des « non-résidents ». « En gros, un tiers de la dette est détenu par des investisseurs français, un tiers au sein de la zone euro, et un tiers à l’étranger, en dehors de la zone euro », précise Tân Le Quang, responsable de la communication au sein de l’agence. Problème : « Les non-résidents peuvent être de faux non-résidents, des Français détenteurs d’un portefeuille d’obligations via un paradis fiscal », objecte Michel Husson, de l’Institut de recherches économiques et sociales (Ires). « Un investisseur saoudien, qui détient de la dette française car il a investi dans un fonds d’investissement à Londres, est comptabilisé comme un investisseur britannique », complète Patrick Artus, économiste à la banque Natixis [2] « Les trois plus gros détenteurs de la dette française sont le Luxembourg, les îles Caïmans et le Royaume-Uni », lance-t-il. Les Îles Caïmans, un paradis fiscal des Caraïbes autant peuplé que Châteauroux (44 000 âmes), pourrait donc ainsi faire basculer le destin des Français ?

    La dette, un secret d’État ?

    Les enquêtes réalisées par l’Agence France Trésor auprès de ses vingt banques partenaires permettent d’en savoir un peu plus sur les gros acheteurs : principalement des banques centrales, des fonds souverains, des assureurs, des banques commerciales et des fonds de pension. Ce que confirme la base de données financières eMAXX, mise en place par Thomson et l’agence de presse Reuters, qui publient régulièrement la liste « des 50 plus gros détenteurs de dette souveraine française » (hors banques centrales). Nous y retrouvons des assureurs (Axa, Allianz…), des mutuelles (MMA, MAAF, Groupama…), des banques (BNP-Paribas, La Banque postale, ING…) et une multitude de fonds d’investissement, principalement européens. Nous n’en saurons pas davantage : « Ce sont les banques qui voient les flux, pas nous. Les investisseurs en dette souveraine n’ont pas l’obligation de dévoiler leur position », confie Tân Le Quang. Mais pourquoi est-il impossible de savoir qui détient quoi et combien ?

    C’est pourtant simple : cette absence de transparence est inscrite dans la loi. « Les textes actuellement en vigueur [3] n’autorisent les conservateurs d’instruments financiers (…) à communiquer aux émetteurs la liste de leurs détenteurs finaux qu’aux seuls émetteurs d’actions, de bons de souscription d’actions ou d’instruments de taux donnant immédiatement ou à terme accès au capital. Par conséquent, l’Agence France Trésor (AFT) ne peut pas identifier précisément les détenteurs [des obligations et bons du Trésor] », répond, en 2010, le ministère de l’Économie et des Finances à un sénateur trop curieux. Traduction : si les entreprises ont le droit de savoir qui sont leurs actionnaires, il est interdit à l’État français de connaître ses créanciers. La dette, un secret bancaire ?

    Opacité généralisée

    Face à cette opacité, « nous soupçonnons une extrême concentration, confie Thomas Coutrot. On pourrait très bien disposer d’informations statistiques sur la concentration des portefeuilles et la nature de ceux qui les détiennent ». Des chercheurs suisses ont récemment révélé que 147 multinationales, tout en se contrôlant elles-mêmes, possèdent 40 % de la valeur économique et financière des dizaines de milliers de multinationales du monde entier (lire notre article). Il serait étonnant qu’il n’en soit pas ainsi pour les dettes souveraines. Selon les données présentées par la Banque des règlements internationaux (BRI), un organisme géré par 58 banques centrales nationales, les banques étrangères possédaient en juin dernier 13 % de la dette de l’État français. Soit 176 milliards d’euros, dont plus des deux tiers sont entre les mains de banques britanniques, japonaises, allemandes, états-uniennes et suisses. Mais il ne s’agit que d’un euro sur dix empruntés.

    Il est pourtant tout à fait possible, en théorie, d’en savoir plus. C’est la société Euroclear France [4], un organisme boursier privé, qui est « le dépositaire central des titres français ». Elle sert d’intermédiaire entre la Banque de France et les détenteurs de titres du Trésor pour leur verser leurs intérêts ou leur pécule quand l’emprunt arrive à échéance. Un peu comme la chambre de compensation Clearstream sert, au Luxembourg, de « péage » entre les transactions financières. Euroclear France sait donc parfaitement qui détient combien à quel moment. Mais la loi l’autorise à ne pas rendre publiques ces données. Pourtant, ce sont bien les citoyens qui paient la charge de la dette.

    Ivan du Roy

    Photo : Dan Simpson

    Notes

    [1] Leur échéance de remboursement s’étale d’un à cinquante ans. Leur taux varie entre 1 % et 4 %. Plus l’échéance de remboursement est lointaine, plus le taux est élevé.

    [2] Le Monde du 23 juin 2011.

    [3] Notamment l’article L. 228-2 du code de commerce, décret d’application n° 2002-803 du 3 mai 2002 publié au Journal officiel du 5 mai 2002, et l’article L. 212-4 du code monétaire et financier relatif à la nominativité obligatoire

    [4] Ancienne Société interprofessionnelle pour la compensation des valeurs mobilières (Sicovam).


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    Ruses de classe

     

    CE MERCREDI 14 MARS 2012  A 18H30

     

    C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »  Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

    Ruses de classe

     

    En direct et en archives sur www.campuslille.com

     

    Au niveau international, ils sont capables, pour engraisser quelques banquiers, de mettre à genoux des peuples entiers. Par un tour de passe-passe audacieux, de renverser les responsabilités et, là où s’exerce la voracité du capital, ils nous font voir la gabegie de travailleurs trop dispendieux.

     

    Au niveau national, la même classe utilise d’autres ruses. Face aux exigences du profit, qu’on appelle ici-bas « le remboursement de la dette » et « la réduction des déficits », le petit personnel en campagne botte en touche, sur le terrain du fascisme ou dans l’illusion qu’on peut sauver les choux en ménageant les chèvres.

     

    Il n’y a pas de raison. La bourgeoisie est une classe cohérente. Et la ruse de classe, qui consiste à toujours entourlouper le travail pour faire gagner le capital, cette ruse, on la retrouve à la base, là où la lutte des classes se pratique sans chichis, à la déloyale bien sûr.

     

    Il se trouve qu’en face, dans la classe ouvrière, par expérience, on a parfois grand talent pour comprendre tout cela, et mieux, qu’on soit à même de jouer sur les terrains glissants où le patron, avec ses moyens, nous entraîne.

     

    C’est le cas dans certaines entreprises, comme TFE, à Chaulnes, où un syndicat CGT résolu et puissant, tient tête à ses tauliers. La tête tiens, c’est spontanément ce que veut couper la direction. Mais Mickaël Prince, le délégué, n’est pas tombé de la dernière pluie. Et il a un magnéto :

     

      http://www.fakirpresse.info/La-nouvelle-arme-anti-patrons-le.html

     

    Nous nous entretiendrons avec ce délégué syndical, en direct, preuve vivante que le syndicalisme est un sport de combat.

     

    Puis, pour prolonger cette discussion, nous accueillerons dans nos studios un militant de l’Union Locale CGT de Tourcoing. L’Union Locale, c’est un peu le petit commerce de proximité de la lutte des classes. Ils en voient de toutes les couleurs, apprennent toutes les ficelles, se confrontent au quotidien à la petite délinquance patronale, celle qui ne fait pas la une des journaux, mais qui empoisonnerait la vie des salariés s’ils se laissaient faire.

     

    Enfin, à partir de l’expérience de Philippe Oorlynck, chômeur en grève de la faim depuis une dizaine de jours, et qui pose ainsi les pieds dans le plat face à Pôle Emploi, nous évoquerons le quotidien des privés d’emploi : moins on leur propose de boulot, plus on les flique et les culpabilise. Philippe Oorlynck sera présent, accompagné d’un militant du Collectif de Chômeurs et Précaires de Lille. Avec un militant CGT Privés d’Emploi, nous aurons ce débat ancien : comment les chômeurs peuvent-ils et doivent-ils s’organiser ?

     

    C’est à partir de là, de ces combats quotidiens, que nous pourrons tous ensemble déjouer les ruses de classe, puis passer à l’offensive.

     

    Parce que franchement, là, c’est l’heure de l’mettre !



    "l'heure de l'mettre" radio campus lille 106,6 en direct sur www.campuslille.com

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  • Face à la couverture biaisée de ces guerres par les médias «officiels», le public occidental se reporte sur des sites d’information alternative.


    120667830

    Il est des termes que notre partie du monde réserve uniquement aux pays moins démocratiques, ou totalitaires. Comme «corruption». Ou «propagande». Chez nous, point de telles barbaries. La propagande, c’est dans le camp adverse. Vraiment? Depuis les années 2000, les Etats-Unis ont, en réalité, poussé l’art de la propagande plus loin que jamais dans l’histoire. La crédibilité des médias occidentaux de masse en est passablement affectée, car ils n’ont développé aucun esprit critique face à ce contrôle pernicieux. A l’heure actuelle, la presse occidentale s’épuise sur les «massacres de Bachar» en Syrie, condamnant les crimes contre l’humanité de ce nouveau «dictateur fou». Mais aucun journal n’enquête sur les ingérences occidentales en Syrie: se pourrait-il, comme le suggère la Russie et certains médias chinois, que l’opposition syrienne soit instrumentalisée par l’alliance occidentale? Qu’elle soit armée, financée, entraînée par les services de renseignement américains?  Dans quelle mesure l’opposition en Libye, elle aussi authentique au départ, n’a pas été infiltrée d’éléments pro-occidentaux? Dans quelle mesure la CIA fabrique-t-elle de toutes pièces, comme l’écrit le penseur américain Noam Chomsky, des oppositions dans les pays hostiles à ses intérêts? Fait inquiétant, il n’est plus possible de soulever ces questions évidentes sans être taxé de «complotiste», «idéologue», «propagandiste», ou «anti-américain». Or une partie du public européen (principalement jeune et de classes inférieures, mais aussi une certaine élite désabusée) est en rupture avec les médias resservant la ligne officielle des Etats. Se méfiant de la couverture systématiquement biaisée de ces guerres, ce public croissant se reporte massivement sur les sites d’information alternative qui triomphent sur la blogosphère.


    Tout comme le président Wilson avait fait appel en 1914 à un organe de propagande (les «Comités pour l’information du public») pour faire basculer une opinion américaine isolationniste vers l’interventionnisme, George W. Bush a créé en 2001 un «Ministère de l’influence stratégique» pour fabriquer un soutien international à l’invasion de l’Irak. C’est ainsi que le mensonge au sujet des armes de destruction massive devint vérité officielle. Des journaux parlaient de stocks d’armes chimiques qui n’existaient pas, comme s’il s’agissant du fait le plus certain. En 2005, l’administration Bush admit avoir entièrement fabriqué de faux reportages, qu’elle avait transmis à des télévisions afin qu’elles les diffusent comme étant de l’information indépendante et objective. Mais la guerre d’Irak avait eu lieu. Aujourd’hui, la petite fiole de poudre blanche agitée par Colin Powell devant le Conseil de sécurité en 2003 reste dans les mémoires. Dans un cas stupéfiant d’absence d’autocritique, un journaliste du Monde.fr a accusé le 24 février les lecteurs, qui postaient des commentaires au sujet de la Syrie, d’être complotistes, manipulés par la propagande syrienne, parce qu’ils n’adhéraient pas à la ligne éditoriale. «Les réactions à nos articles abondent notamment dans les théories du complot et accusations de manipulation», écrit-il, se plaignant d’un «flot de publications versant dans une lecture idéologique et propagandiste des faits». D’humilité, il n’en a aucune en s’irritant du «refus de l’information présentée dans les médias dits «dominants». A  l’introspection sur son métier, il préfère qualifier d’«impostures», de «profusion de contre-vérités» et de «rumeurs invérifiables» les réactions des internautes, qu’il hésite, mais se refuse bravement, à censurer «à tout va». Comment a-t-on pu en arriver là? Bien entendu, les internautes ont massivement réagi à son article. Je reprendrai ici une de ces réponses, mais vous invite à lire le tout*: «Encore un article sur les «complotistes», et toujours la même méthode: stigmatisation morale («vous n’avez pas honte!») et amalgames (mettre sur le même plan ceux qui s’interrogent, et ceux qui sont persuadés de détenir toute la vérité). Les journalistes feraient bien de prendre conscience d’un fait: en quelques années, ils ont perdu la confiance d’une partie de la jeunesse des banlieues ou des milieux populaires. Visiblement, cela ne les incite pas à renouveler leur méthode.» Le lecteur est le client de la presse. S’il devient plus intelligent qu’elle...

     

    Par Myret Zaki



    Source: www.bilan.ch/editoriaux/mz/la-propagande-occidentale-est-la-pire

    *http://rezonances.blog.lemonde.fr/2012/02/24/sur-la-syrie-la-propagande-a-longueur-de-commentaires/


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  • Un panel secret de grandes banques et de hedge funds se réunit sur la Grèce

    Les chacals entre eux…

    Face aux déboires de la Grèce, les spéculateurs s'organisent. Un panel secret, composé de représentants de 15 grandes banques, de hedge funds et d'autres sociétés d'investissement se réunit aujourd'hui pour décider de déclencher ou non les assurances contre un défaut du pays, affirme le Wall Street Journal.

    Cette réunion est organisée par l'institution supervisant le marché des Credit Default Swap (CDS), ces instruments financiers permettant de se couvrir contre la défaillance d'un Etat ou d'une entreprise. Les participants doivent définir si la nouvelle restructuration de la dette grecque équivaut à un défaut, ce qui entraînerait des paiements pour les détenteurs de CDS.

    Certains investisseurs se plaignent du manque de transparence de ce processus. Aucun intervenant extérieur n'est autorisé à participer à la réunion, et le panel n'aura pas à se justifier lorsqu'il rendra son verdict, attendu d'ici lundi.

    Il existe, en outre, un risque de conflit d'intérêt. Parmi les membres du comité secret, figurent des représentants de banques ayant acheté ou vendu des CDS, qui seront donc affectées par l'issue des discussions. Barclays, BNP Paribas et Deutsche Bank, par exemple, auraient à dédommager les investisseurs si la Grèce est considérée en défaut de paiement, explique le quotidien américain.

    Les montants en jeu ne sont pas mirobolants. Au total, les paiements entre les vendeurs et les acheteurs ne dépasseraient pas 3,2 milliards de dollars. Mais la décision pourrait se répercuter sur d'autres marchés obligataires européens, comme celui du Portugal, souligne le WSJ.

    http://www.capital.fr


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  • Le petit chaperon étant rouge, il doit se jeter sur les loups et les manger.

       http://us.123rf.com/400wm/400/400/kjpargeter/kjpargeter0902/kjpargeter090200054/4311292-panier-d-39-oeufs-d-39-or.jpg   

    La cueillette est bonne, en moins de 24h00, nous avons ramené ceci dans notre panier à fric:


    - Un succès. Pour sa seconde opération de soutien aux banques, la Banque centrale européenne (BCE) a prêté 529,5 milliards d'euros à 800 établissements bancaires – soit encore plus que lors de sa première opération de refinancement à long terme (LTRO) du 21 décembre, qui s'élevait à 489 milliards.

    -Ce montant, prêté au taux avantageux de 1 % et pour une durée de trois ans, est globalement en phase avec les estimations des observateurs, qui tablaient sur un montant de 400 à 500 milliards. L'objectif du dispositif – enrayer la paralysie du système bancaire et éviter tout credit crunch (pénurie de crédits) – semble donc atteint.

    -Dette grecque : réunion en coulisse d'un groupe de banquiers et d'investisseurs

     

    -Un groupe de représentants de 15 grandes banques, fonds d'investissements et fonds spéculatifs se réunit jeudi 1er mars pour décider si la restructuration de la dette de la Grèce doit déclencher des paiements pour les détenteurs de titres dérivés, écrit mercredi le Wall Street Journal. Ces paiements peuvent représenter plusieurs milliards de dollars, alors qu'Athènes est proche d'un défaut de paiement.

    -Si on en croit diverses sources de la presse éco voila qui sont nos joyeux phlilanthropes : Bank of America / Merrill Lynch, Barclays, BNP Paribas, Credit Suisse, Deutsche Bank, Goldman Sachs, JPMorgan Chase Bank, Morgan Stanley, Société générale et UBS) et des fonds (BlueMountain Capital, Citadel LLC, D.E. Shaw Group, Elliott Management Corporation, Pacific Investment Management Co., LLC).

     

    Maintenant trions et remettons tout cela en ordre :

    http://www.web-agri.fr/ulf/TNM_Biblio/fiche_57727/Fiches_1782009_34_644.jpg  

    La banque centrale européenne vient de donner-quand on prête à 1% et que l'inflation est à 2, on ne prête pas, on donne - 1018.5 milliards d'€uros aux banques pour sortir de la crise de la dette créée par ces même banques. Montant à comparer aux 550 milliards d'Euros du budget 2011 de la France, plus de quatre fois les recettes fiscales totales nettes du pays : la BCE en accord avec les pilotes politique de l'UE (France Allemagne et satellites) donne l'équivalent de deux ans de budget, huit ans de nos recettes fiscales  à des vampires pour qu'ils puissent spéculer) .


    Ces 1018.8 milliards vont faire défaut aux finances publiques des états qui abondent la BCE d'ou les cures d'austérité, les privatisations qui profitent directement auxbénéficiaires des 1018 milliards


    Les gouvernements de ces mêmes états, en fonction de leur capacité à plus ou moins serrer le pressoir à peuple demande ou impose des sacrifices pour payer des déficits dont il est ainsi prouvé qu'ils sont manifestement artificiels : le déficit annoncé pour la France en 2009 et de 96.7milliards d'€ mais en 2011-12 le gouvernement qui exige sacrifice pour "combler ces déficits" est d'accord pour donner ces 1018.5 milliards aux banques. 

    http://bercy.blog.lemonde.fr/files/2010/07/7d4f1340dd41ba2253bc43709796ed6d.1278604947.jpg

    Continuons l'inventaire de notre panier :

    Parmi ces banques, les 15 premières présentées comme fonds d'investissement et spéculatifs disposant pour spéculer et investir de l'argent issue du travail des peuples vont décider pour savoir s'ils se servent de cette mannes offertes sur un plateau d'argent pour répondre à ce pour quoi elle est destinée officiellement ou plus certainement pour aller le faire fructifier sous d'autres cieux.

     

    La Canaille a gardé le dessus du panier pour la fin :


    Si les sociétés qui participent au comité sont connues, comme Goldman SachsGroup, Deutsche Bank et Morgan Stanley, les noms de leurs représentants ne sont pas rendus publics, de même que l'exposition de chaque firme ou personne à la dette grecque. L'argent en jeu dans les CDS grecs n'est pas énorme, et il ne devrait pas y avoir plus de 3,2 milliards de dollars de paiements nets entre les acheteurs et vendeurs de protections contre le défaut ou la restructuration de dette.

     

    ATHENES, 1er mars (Reuters) - Le parlement grec a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi un projet de loi portant sur de nouvelles coupes dans le domaine de la santé réclamées par les créanciers internationaux en contrepartie d'un nouveau plan d'aide de 130 milliards d'euros. 

      

    Rédigé sous la pression de la troïka (Union européenne, Fonds monétaire international et Banque centrale européenne), le projet de loi a été approuvé par 213 députés contre 58. Dix-sept députés se sont abstenus.

      

    Le Parlement a adopté mardi soir un premier projet de loi portant sur de nouvelles coupes budgétaires dans les salaires et les retraites.

     

    Le texte impose une baisse de 22% du salaire minimum, fixé actuellement à 751 euros, et prévoit également un gel des salaires pour certaines catégories de salariés jusqu'à ce que le taux de chômage, qui atteint actuellement 21%, tombe en dessous des 10%. (Lefteris Papadimas, Marine Pennetier pour le service français)

     

    http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ-vR_d_yZKcCdsg1aLJNatXWnm48ESiRDHCDeIGgGvgYHFNd-2b961jxV7

    Voila vous avez en main de quoi expliquer comment ils passent le peuple grec au pressoir pour en extirper tous le jus qui sert à gâver les coffres de la finance.

     

    Les Irlandais ont raison de vouloir s'y opposer. Et nous ?


    Nous, nous n'avons pas besoin de revoter mais nous devons exiger de TOUTES les forces politiques le respect du scrutin de 29 mai 2005. La France a émis un NON souverain qui doit s'imposer à tout les forfaits qu'ils soient dans la majorité d'hier ou celle de demain, qu'ils restent dans l'opposition ou qu'ils y arrivent.


    Tous les avoirs des banques de dépôts et d'investissement doivent être nationalisé ET gerer autrement pour dans un premier temps faire revenir les fonds transfusés aux banques par la BCE. Il faut sortir de cette structure dont le rôle est de légaliser le rackett.

     

    Vous savez aussi pourquoi le désespoir va inévitablement conduire à des explosions de colère. Si personne ne sait ce qui peut en sortir une chose est sûr, il faut commencer dès maintenant à réfléchir à comment s'opposer à un accompagnement par la force physique du diktat de la finance sur les peuples. La Grèce étant la tête de liste. Poserici et maintenant la question de la rupture d'avec ce système. L'avenir du capitalisme, c'est la poubelle. Et donc, d'abord virer tous ceux qui sont assis sur le couvercle cramponnés ou pas aux poigneés des urnes.

    http://us.123rf.com/400wm/400/400/danomyte/danomyte1101/danomyte110100013/8671748-petit-chaperon-rouge-kicking-le-loup-bon-pour-se-d-fendre.jpg

    Par canaille le rouge


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    Point de vue nauséeux, image d'un monde pourri.

    Images d'un passé bien révolu

     

    Lisez bien ce qui suit et faites rebondir et circuler, passez le lien, copiez l'article montrez la beauté du capitalisme du 21ème siècle.

     

    Et surtout regardez bien où est posée la première pierre de cette "œuvre charitable".

     

    Vous ne rêvez pas et La Canaille vous met en lien tout l'article publié ce 24 février 2012 dans "24h en Suisse".

     

    Point de vue nauséeux, image d'un monde pourri.

    Oui, l'auvent en bois est bien révolu, maintenant il y a le chauffage ! 

     

     

    C'est à Davos, Suisse (CH sur les plaques des Rolls) aussi connu pour ses conserves de lingots et son marché de la rente et taux d'intérêt que pour ses chalets de cowboys du show biz, les pincefesses du club de Bilderberg.

     

    Voila comment Davos, le Neuilly des Alpes, le Cannes de l'hotellerie alpine, la City au bord des pistes innove.

     

    Voila comment la presse helvète nous s'emballe et nous emballe le bé...projet :

     

     

    "Cet été, une «fenêtre à bébé» sera installée à Davos. La Suisse alémanique en comptera alors deux, alors qu’aucun dispositif de ce genre n’est prévu en Suisse romande. Retour sur un concept controversé.


     

    Se rendre à l’hôpital, déposer anonymement son bébé dans la «fenêtre», le laisser sur le petit lit chauffant et repartir. En raison d’une détresse psychique ou de la pression de l’environnement familial ou culturel, des femmes en situation difficile choisissent d’abandonner leur enfant dans la «fenêtre à bébé».

     

    Oui, «la fenêtre», car pas question pour les instigateurs du projet de parler de boîte. «Ce mot vient de l'Allemagne où le dispositif a été lancé, mais nous voulons nous en distancer. C'est pourquoi nous préférons utiliser le terme de fenêtre», précise Dominik Müggler, président de l’Aide suisse pour la mère et l’enfant (ASME).

     

    Éviter les morts de bébés

     

    Lundi, un nouveau nourrisson, une petite fille, a été placé dans une telle installation créée en 2001 à l’Hôpital régional d’Einsiedeln (SZ).

     

    Pour juger sur pièce voici le lien qui conduit à l'article :link

     

    Pendant qu'au fumoir entre deux réunions officielles de ces messieurs qui se répartissent les richesses de la planète, leurs dames officielles ou celles qui le sont moins pourront faire un tour en calèche pour voir si ces tirelires sont garnies.

     

    Franco et ses adoptions forcées était un précurseur disparu trop tôt : avec cet outil d'hygiène sociale l'industrie du rapt par la misére pourra  repartir, les dames patronesse vont pouvoir faire tricoter dans les ouvroirs.

     

    Bon sang que la Canaille n'est pas nostalgique et qu'il a en son temps pesté sur ce qui à conduit à l'effondrement d'un modèle de socialisme qui conduisait à son échec.

     

    Mais au moins, les plus anciens souvenez vous et faites connaitre ce que peut être un projet Humain avant qu'il ne dérape. Ce sont des repères indispensables pour construire un projetd'émancipation.

     

    Souvenez vous de la place de l'enfant de la naissance à l'université, du droit des femmes poussés à un point tel que ceux et celles qui aujourd'hui veulent des crèches d'entreprise pour organiser l'exploitation du travail la nuit les dimanches et fêtes pour les femmes disaient pis que pendre de ces "outils à caporaliser les enfants". Pas pour idéaliser mais faire mesurer et pointer où se trouve toujours la ligne de front des premières victimes.

     

    Aujourd'hui c'est chasse à la contraception, répression de l'IVG, criminalisation, les enfants et leur mère refilés dès la naissance dans les mains du Vatican comme en Pologne ou en Hongrie, en France où les offensives obscurantistes qui ne sont pas circonscrites au "fn" ou à Boutin .

     

    Et toujours à la pointe du progrès, propre sur elle, cette partie gratinée de la Suisse des coffres à numéro, du secret bancaire qui invente la conditionnneuse à enfant. Vous noterez la reconversion de l'industrie du coffre fort. 

     

    Vive le capitalisme !!

     

    Il y a bien sur la version de Barbara ou celle de JJ Debout, mais écoutez celle-ci:


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  • l-echo Il est des journées qui valent un siècle, celles dont la densité et la portée des actes qu’elles inscrivent à leur cadran, façonnent d’un coup l’avenir.

     

    La séquence parlementaire de mardi classe le 21 février 2012 dans cette catégorie. Le traité instaurant un mécanisme européen de stabilité financière (MES), concocté par Merkel et Sarkozy, y a été adopté en soirée par les députés de droite avec abstention des élus socialistes dont François Hollande. Pour leur part, les parlementaires du Front de gauche et ceux d’Europe écologie ont voté contre.


    Ce dispositif créant un nouveau fond «d’aide» aux Etats membres de la zone euro, est le premier volet d’un «mécanisme», justement, dont le second volet est un pacte portant sur la gouvernance économique et monétaire. Ce dernier, qui sera ratifié début mars par les chefs d’Etat, stipule les conditions auxquelles seront soumis les Etats emprunteurs auprès du fond européen, mais aussi tous ceux dont les déficits seront jugés trop élevés, à savoir des programmes d’austérité – le médicament est déjà administré au peuple grec – une mise sous tutelle budgétaire par la Commission, la BCE et le FMI! Le premier volet et le second sont donc indissociables. Leurs textes l’indiquent clairement, contrairement à leur interprétation par François Hollande qui les juge «déconnectés» l’un de l’autre. «Je renégocierai le second si je suis élu» annonce-t-il pour justifier son abstention d’hier. Quelle négociation, dès lors qu’il a mis la main, le bras et la tête dans l’engrenage, comme lors de l’adoption du Traité de Lisbonne pour lequel il s’était déjà abstenu en ouvrant la voie à son adoption par la droite?

    Le «non» à cette camisole «austéritaire» est plus que jamais à brandir. Les sénateurs socialistes feront-ils preuve, dans quelques jours, de plus de lucidité et de combativité contre «le pouvoir de la finance»?

     

    Christian AUDOUIN

    Editorial de L'ECHO de la Haute-Vienne



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  • A la manière  LE-MONDE.FR avec  blog  du 03 fevrier qui présente les chose ainsi  : [link]

     version remastérisée :

    http://s2.lemde.fr/image/2012/02/06/416x0/1639526_3_9272_nicolas-sarkozy-et-angela-merkel-a-la-fin-de_1e33b4f89f6cac434f43ad7fe722b90e.jpg

    Fa# souhaite bonne chance à celle qui aura la lourde mission d'assurer la succession du PPE à la tête de la France

     

    Nicolas Sarkozy achève son mandat au côté de la candidate Angela Merkel


    Ce sera dans le salon Murat, à la suite du conseil des ministres franco-allemand, lundi 6 février qu' Angela Merkel accompagnée de Nicolas Sarkozy accordera un entretien d'un quart d'heure à France 2 et ZDF. L'interview sera conduite par les journalistes David Pujadas et Peter Frey et diffusé à 20 heures en France. Angela Merkel n'a jamais accordé d'entretien conjoint avec son fondé de pouvoir.


     Ainsi, la chancelière allemande se met clairement en campagne. Samedi 28 janvier, invité au conseil national de l'UMP, le secrétaire général de la CDU, le parti de la chancelière, Hermann Gröhe avait indiqué que Mme Merkel serait présente " lors de rendez-vous de campagne au printemps ».


    « Si Mme Merkel le veut c'est sa liberté », avait commenté François Hollande, le candidat socialiste qui n'a pas compris qui est  la réelle candidate.


    Ce dernier a fait savoir qu'il remettrait en cause, s'il était élu, le traités européens négocié à Bruxelles, le 31 janvier. « S'il est élu, il demandera la renégociation de ce traité pour le compléter et le rééquilibrer… pour sortir l'Europe de la spirale de l'austérité », a déclaré mardi le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, le lendemain du conseil européen.


    Angela Merkel a par avance opposé une fin de non recevoir à M. Hollande. « L'Europe ne pourrait pas fonctionner si tout ce qui a fait l'objet d'un accord était remis en question dès qu'un gouvernement change », a-t-elle dit lundi soir lors d'une conférence de presse après la réunion des Vingt-Sept.


    La droite rassemblée se réjouie d'avoir enfin une candidate déclarée pour se mettre enfin en campagne.


    La bourse de Francfort a salué la nouvelle par une montée de 0.8% de l'indice, le CAC40, pas en reste, a montré une progression qui n'avait pas été connue depuis les privatisations massives de la fin du siècle précédent. 

     

    C'est digne d'un éditorial d' E Amaury, patron du Parisien Libéré à la grande époque. Mais comme Le Monde dans son papier précise : 

    "Les dirigeants allemands soutiennent systématiquement les exécutifs sortants. En janvier 1995, Helmut Kohl avait pris parti pour le premier ministre Edouard Balladur en se rendant à Chamonix (Haute-Savoie) sur son lieu de villégiature. Le chancelier allemand, proche de François Mitterrand, n'était pas enthousiaste vis-à-vis de Jacques Chirac, qu'il avait connu lors de la cohabitation de 1986. En 2002, Jacques Chirac avait soutenu Gerhard Schröder, pourtant social-démocrate et donné battu par les sondages".

    La Canaille, finalement, fabule-t-il? Le chargé de com de l'Elysée, finalement, n'est pas que le VRP de la bourse de Frankfurt.

     

    http://storage.canalblog.com/61/58/212291/43712386.jpeg

     "L'information ne doit pas être exact elle doit être énorme" Disait E Amaury.

    A la reflexion, ce n'est pas si énorme que ça.

    Par canaille le rouge


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  • Remplacer la cotisation sociale par l'impôt ?
    La TVA sociale : une régression à combattre

    par Bertrand Bony 16 janvier 2012  

    Remplacer la cotisation sociale par l'impôt ?Ainsi voilà remise au goût du jour la proposition de TVA dite sociale, désormais promue au rang de taxe anti-délocalisations pour faire plus protecteur (car, savez-vous, le président de la république se doit de protéger les français) tout en essayant de ne pas faire protectionniste mais en le suggérant !

    Ainsi sont de nouveau mises en avant les vertus de ce quasi miracle qui permettrait de manière indolore et d'un seul mouvement, de baisser le coût du travail (ardente obligation si l'on veut des emplois, n'est-ce pas ?), de lutter contre ces étrangers qui détruisent notre modèle social en produisant à bas coûts, et simultanément, de renforcer notre compétitivité, c'est à dire de leur faire à eux ce qu'on leur reproche de nous faire à nous (juste revanche non ?).

    Passons sur le caractère électoraliste et opportuniste du projet visant à ratisser large, du côté de l'extrême droite grâce au côté revanchard et xénophobe de sa présentation, et du côté de la gauche de gouvernement en invoquant la sauvegarde de l'emploi .

    Mais là n'est pas l'essentiel. Ce projet s'inscrit dans celui plus large de la fiscalisation et de la privatisation de la protection sociale et est avant tout un projet idéologique qu'il faut combattre en tant que tel et sur ce terrain et non sur le terrain technique de la recherche d'une hypothétique martingale permettant de gagner sur tous les tableaux. Car il y aura bien des gagnants et des perdants.

    Rappelons cependant, mais sans nous y attarder trop, les mécanismes et les conséquences de la mise en place d'une telle TVA dite sociale. Les mécanismes prétendus s'apparentent à la fable suivante. Il s'agirait de remplacer une partie des cotisations sociales (au moins de celles dites patronales) par une hausse de TVA dont le taux serait ajusté de manière à rapporter la même somme pour garantir notre modèle social. La baisse de cotisations (présentées comme une taxe sur le travail qui pénalise nos entreprises) serait répercutée par les entreprises, car elles sont socialement responsables sous forme de baisse du prix hors-taxe de leurs produits, ce qui neutraliserait l'effet de la hausse du taux de la TVA pour les consommateurs. Par contre les produits importés deviendraient plus chers ce qui conduirait les consommateurs à se reporter sur les productions domestiques, favorisant ainsi l'économie française. Bref, que du bonheur !

    Ce bel édifice souffre malheureusement de quelques faiblesses !

    D'abord l'expression taxer les importations, plutôt que le travail entretient la confusion habituelle entre l'assiette et le financement. Même monsieur Alain Madelin rappelait récemment[1] l'adage qui veut que si on met un impôt sur les vaches, ce ne sont pas les vaches qui vont le payer ! Ce sont bien les consommateurs qui paieront l'impôt, et sur toutes les consommations et non sur les seuls produits importés, car il s'agit d'une TVA et non d'une (vraie) taxe sur les importations.

    Ensuite, que l'on nous permette d'avoir des doutes sur le fait que les entreprises joueraient le jeu en baissant leurs prix hors-taxe. Les expériences récentes (baisse de TVA sur la restauration, TVA sociale en Allemagne par exemple) ont déjà montré les limites de la responsabilité sociale des entreprises sommées par ailleurs d'envoyer des signaux positifs aux marchés.

    Enfin, on ne peut que rester dubitatif quant à l'effet dissuasif vis à vis des importations, d'une hausse de l'ordre de 2% face à des pays exportateurs aux salaires 10 à 20 fois plus faibles qu'ici et produisant des biens que de toutes façons nous ne fabriquons plus. Sans parler des mesures de rétorsion qui ne manqueront pas d'être prises par nos partenaires à l'exportation, particulièrement européens (la France n'est-elle d'ailleurs pas dans la rétorsion vis à vis de l'Allemagne qui a mis en place le TVA sociale en 2006 ?).

    Ces rappels étant faits, venons-en au cœur du problème.

    Tout prélèvement, quelle que soit son assiette (c'est à dire la base sur laquelle on en calcule le montant), et quelle que soit sa destination (salaire net, protection sociale, investissement, dividende) est un prélèvement sur la valeur ajoutée. La question n'est donc pas sur quoi prélève-t-on ?. Car celle-ci admet toujours la même réponse : sur la valeur ajoutée. La vraie question, celle que la précédente sert à masquer, est celle qui met au jour le conflit capital-travail : au nom de quoi prélève-t-on ?.

    Or le partage primaire de la valeur ajoutée se fait entre salaire et profit (ou excédent brut d'exploitation), entre ce qui est distribué au nom du travail (le salaire) et au nom de la propriété lucrative (le profit). Toute la question est donc : en quoi la mise en place de la TVA dite sociale (ou de la CSG, autre modalité envisagée pour substituer l'impôt au salaire dans le financement de la protection sociale) va-t-elle changer dans le rapport de forces entre capital et travail ?

    La cotisation sociale (qu'elle soit dite salariale ou patronale) est une partie du salaire et est payée par les employeurs à l'occasion des emplois. Elle vient en déduction de l'excédent brut d'exploitation (ou profit) de l'entreprise. Le financement de la protection sociale par la cotisation est, comme le salaire net, antagonique du profit.

    La création de la TVA sociale diminue les salaires (baisse des cotisations) et augmente donc les profits. Ce qui reste du salaire devra payer ladite TVA sur toute consommation. Dans l'immense majorité des cas[2], le salaire étant affecté essentiellement à la consommation et non à l'épargne, cette hausse de TVA va s'appliquer sur la quasi totalité du salaire.A contrario le gain obtenu par le profit ne subira la taxe que pour la part faible affectée à la (sur)consommation des ménages aisés (les quelques pour-cent (moins de 5%) qui détiennent à eux seuls plus de 30 % du patrimoine des ménages[3]).

    Conséquence, un déplacement des revenus primaires en faveur du profit de x% (par exemple 30 Mds€ sur un PIB de 2000 Mds€ soit 1.5 point de PIB), qui serait compensé vis à vis de la protection sociale par un prélèvement secondaire de x-ε d'impôt prélevé sur les salaires nets et de ε seulement sur les profits.

    Les gains de compétitivité (prix) escomptés grâce à la baisse du coût du travail n'auront lieu au mieux que par la baisse des prix à l'export (c'est à dire sur une fraction très minoritaire de la production[4]) et non sur le marché intérieur.

    Ainsi le gain n'est pas tant de nature concurrentielle, il est dans ce déplacement du rapport de force en faveur du droit de propriété lucrative et au détriment du droit de salaire, et ce gain politique et idéologique est considérable. Ce transfert de quelque 30 Mds€ (somme récemment évoquée depuis le début de l'année) vers les profits matérialise surtout une conquête idéologique : il faudrait faire financer la protection sociale par l'impôt et la solidarité nationale, en commençant par exemple par les allocations familiales qui nous dit-on n'ont rien à voir avec le travail.

    Or la monnaie à toujours à voir avec le travail, car toute valeur économique a pour origine un travail, que ce soit le salaire, la cotisation, ou le profit ! La cotisation, ponction directe sur la valeur ajoutée c'est à dire sur le produit du travail, au nom du salaire puisqu'elle est à la fois calculée et distribuée comme le salaire, s'affirme et doit s'affirmer comme concurrente au profit.

    S'opposer sur le terrain oû se situe l'enjeu ou perdre la partie ?

    Que nous propose la réforme ? Elle nous propose d'accepter de n'être que des consommateurs, c'est à dire des êtres de besoins devant se contenter d'avoir du pouvoir d'achat. D'accepter que le salaire ne soit que le prix de notre force de travail destiné à permettre de renouveler celle-ci en satisfaisant nos besoins. Force de travail que nous acceptons de nous condamner à vendre sur le marché du travail faisant de l'emploi l'institution de la tyrannie des employeurs (c'est à dire des actionnaires au nom du droit de propriété lucrative), seuls habilités à décider des fins et moyens du travail, nous ravalant au rang de mineurs sociaux totalement disqualifiés à décider de la valeur économique.

    Faute de dépasser cette représentation sans cesse ressassée par les réformateurs et à laquelle nous sommes si facilement enclins à croire, nous ne pouvons aller qu'à l'échec car nous ne nous placerions que dans une perspective de simple minimisation des dégâts face à une fatalité acceptée.

    Or nous pouvons sortir de ce schéma mortifère. Nous devons affirmer avec force que le salaire n'est ni le prix de ma force de travail, ni le prix de mon travail, ni la rémunération de ma productivité. Simple force de travail, c'est ce que nous sommes menacés de redevenir si nous laissons faire les réformateurs. Car la construction conflictuelle des institutions du salariat au cours du 20ème siècle n'a pas produit que des dispositifs permettant de limiter l'exploitation des producteurs. Elle a produit aussi, pour autant que nous sachions les voir et nous en servir comme telles, des institutions émancipatrices du capitalisme.

    Ainsi contre les représentations courantes ci-dessus, la cotisation sociale et la qualification nous offrent la possibilité de nous affranchir des employeurs et des propriétaires. La qualification d'abord, si nous reconnaissons que ce qui est payé par le salaire est la qualification, celle du grade, attribué à la personne dans le cas des fonctionnaires selon une grille nationale) ou celle du poste dans le cas de l'emploi privé, selon une grille sectorielle définie par convention collective. Le salaire est ainsi la rémunération d'une qualification attribuée par des institutions collectives ce qui l'éloigne de la référence au contenu individuel du travail. La cotisation sociale ensuite qui, part socialisée du salaire, permet de dissocier de l'emploi le droit aux prestations sociales et de financer des engagements massifs (plusieurs centaines de milliards d'euros par an) et de long terme (plusieurs dizaines d'années dans le cas des retraites) sans accumulation financière c'est à dire en se passant des investisseurs.

    Nous pouvons nous affirmer comme des majeurs sociaux, aptes, c'est à dire qualifiés, à décider de la valeur économique et des fins et moyens du travail car nous pouvons élargir les possibilités ouvertes par la qualification et la cotisation. En généralisant, sur le modèle du grade des fonctionnaires, l'attribution d'une qualification personnelle (irrévocable et ne pouvant que progresser) et d'un salaire à vie à toute personne dès sa majorité, nous pouvons nous passer du marché du travail. Sur le modèle de la cotisation sociale aujourd'hui seulement utilisée dans le cadre de la protection sociale, nous pouvons créer deux nouvelles cotisations : une cotisation salaire d'abord, versée par les entreprises en lieu et place des salaires nets à une caisse de salaire permettant de déconnecter le droit au salaire des salariés des aléas de fonctionnement de leur entreprise, une cotisation économique ensuite versée à une caisse d'investissement chargée de financer sans intérêts et sans remboursement les investissements selon des critère délibérés démocratiquement.

    C'est en nous plaçant au cœur de l'affrontement idéologique et en nous appuyant sur le déjà-là de la cotisation sociale et de la qualification que nous pourrons lutter contre la formidable régression promue par les réformateurs. Non il ne faut pas faire cotiser le capitalaugmenter le pouvoir d'achat, il faut socialiser 100% du PIB, en commençant par augmenter les cotisations patronales bloquées, voire réduites progressivement depuis 30 ans. Et nous pouvons le faire car nous socialisons déjà avec succès et depuis des décennies un tiers du PIB.

    Contre l'idéologie promue par les propriétaires selon laquelle seul le travaille valorisable économiquement est celui mené dans l'emploi, c'est à dire dans la soumission à la loi de la valeur-travail et la renonciation à toute prétention à décider de la valeur économique et de la fin et des moyens du travail, la cotisation sociale affirme au contraire que l'emploi n'est pas le seul lieu de création de valeur économique. Elle montre massivement et depuis des décennies que nous pouvons reconnaître comme créatrices de valeur économique des activités très éloignées de l'emploi et leur affecter à ce titre plus de trois cents milliards d'euros par an, de surcroît sans aucune accumulation financière, c'est à dire en se passant des investisseurs. Oui nous pouvons sortir du chantage à l'emploi et à la dette en instaurant un nouveau droit politique, le droit à la qualification personnelle et au salaire à vie et en décidant et finançant l'investissement par cotisation sans recours aux marchés.

    [1] Les échos 04/01/2012, mais là s'arrête notre accord avec lui puisque s'il est contre la TVA sociale, c'est parce qu'il la trouve bien trop timorée et préconise une baisse des prestations sociales et une fiscalisation beaucoup plus massive de ce qu'il en resterait !

    [2] Rappelons que 95% des salaires nets dans les entreprises privées et semi publiques en 2009 sont inférieurs à 4200 euros mensuels (Insee Première n°384, décembre 2011), soit 3.2 fois le SMIC

    [3] Pour la distribution des patrimoines voir Insee Première n°380, novembre 2011. Ajoutons que les profits non distribués qui restent dans les comptes des entreprises ne sont pas impactés, celles-ci récupérant la TVA sur leurs achats.

    [4] Les exportations 2010 sont évaluées à 388 Mds€ (Source : direction générale des Douanes et Droits indirects, publiées par l'Insee). Mais cette estimation est en prix de vente, si on estime la valeur ajoutée correspondante à 50% 50%, cela fait que les exportations ne représentent que de l'ordre de 10% du PIB.


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  • Salaire, oui! Emploi, non!

    Faut-il couper le cordon entre travail et protection sociale ? : cette question a deux objets distincts qui appellent chacun une réponse : le lien entre cotisations sociales et travail, le lien entre prestations sociales et travail. Mais il faut préalablement reformuler la question car, prise au mot, l’interrogation sur la rupture du lien entre protection sociale et travail n’a pas de sens. Aucune monnaie (non inflationniste) n’existe qui n’ait son fondement dans la valeur économique créée par le travail. Cotisations et prestations sociales ont leur origine dans le travail, tout comme le salaire direct du salarié, le bénéfice du travailleur indépendant et le profit de l’employeur ou de l’actionnaire ont leur origine dans le travail. Telle qu’elle est posée, la question amalgame travail, salaire et emploi. Pour être intelligible, elle doit être reformulée dans ces deux questions que nous examinerons successivement : faut-il lier cotisation sociale et salaire ? Faut-il lier prestations sociales et emploi ?

    Faut-il lier cotisation sociale et salaire ? Oui !

    La ponction sur le produit du travail qu’opère la cotisation a deux caractéristiques : elle se fait directement sur la valeur ajoutée (elle vient donc en concurrence avec le profit, le bénéfice et le salaire direct dans le partage de la valeur ajoutée) et elle se calcule exactement comme le salaire direct, 83% environ du salaire direct pour les emplois payés au-delà de 1,6 Smic. Chaque fois qu’un salaire direct prend 100 sur la valeur ajoutée, automatiquement, la cotisation en prend 83 pour financer le salaire socialisé. Au niveau macroéconomique, salaires directs et cotisations sociales ponctionnent 60% de la valeur ajoutée.

    Que signifie le strict lien, dans le mode de calcul de la ponction sur la valeur ajoutée, entre le salaire direct et la cotisation sociale ? Le salaire direct est ponctionné au nom de la qualification : celle du poste pour les salariés de statut privé, celle du grade pour les fonctionnaires. La qualification est l’attestation que tel poste ou tel grade va contribuer à tel niveau à la production de valeur économique, et qu’il vaut donc tel salaire direct (à ne pas confondre avec la certification : le diplôme ne génère en tant que tel aucun salaire, car il renvoie au travail concret producteur de valeur d’usage, et non pas au travail abstrait producteur de valeur économique). Certes, qualifier le poste comme le fait l’emploi privé est bien moins émancipateur que qualifier la personne comme le fait le grade dans la fonction publique, mais c’est lier le salaire, et donc le salarié, à la production de valeur économique. Ponctionner la cotisation comme l’élément socialisé du salaire, c’est la poser, elle aussi, comme expression de la contribution à la production de valeur économique : les soignants payés par la cotisation maladie contribuent à la production de valeur économique alors même qu’ils produisent du non marchand ; les chômeurs payés par la cotisation chômage contribuent à la production de valeur économique alors qu’ils n’ont pas d’emploi ; les retraités payés par les cotisations vieillesse contribuent à la production de valeur économique alors qu’ils produisent du non marchand et qu’ils n’ont pas d’emploi. Faire de la cotisation un doublon du salaire direct, c’est faire exister comme travail producteur de valeur économique des activités qui ne génèrent aucun profit parce qu’elles sont non marchandes et non subordonnées à un employeur et, par son intermédiaire, à des actionnaires. C’est prouver à grande échelle (un tiers du PIB aujourd’hui) que le travail tout entier pourrait sortir de l’emploi, c’est-à-dire du carcan de la production de valeur pour l’actionnaire. Les réformateurs veulent remplacer la cotisation sociale par une autre ponction sur le produit du travail, selon quatre grandes voies qui éliminent la protection sociale comme salaire socialisé, et donc la reconnaissance des personnes comme contribuant hors emploi à la création de valeur économique :

    • la CSG : la protection sociale n’est plus liée à la qualification mais au revenu : les personnes sont définies non plus par leur contribution à la valeur économique mais par leur niveau de revenu. La réduction des inégalités, la juste contributivité se substituent dans le débat public à la question de la maîtrise de la valeur économique.
    • la TVA : les personnes sont des consommateurs. On reconnaît là le rôle que concède le capitalisme aux personnes : des êtres de besoin ayant droit à du pouvoir d’achat.
    • la taxation du profit : la propriété lucrative (contre laquelle s’opère la ponction salariale sur la valeur ajoutée) est légitimée puisqu’elle sert à financer la protection sociale, tandis que la cotisation est, par fausse symétrie, suspectée d’être une taxe sur le salaire.
    • la capitalisation : même effet de légitimation de la propriété lucrative, alors que la cotisation fait la preuve, à grande échelle, qu’ont peut financer des engagements aussi massifs et de long terme que les pensions sans aucune accumulation financière, et donc qu’il serait possible, sur ce modèle réussi, de financer l’investissement sans aucune propriété lucrative, par une cotisation économique prélevée sur la valeur ajoutée à la place du profit.

    On le voit, ces quatre voies sont très régressives si on les compare à la cotisation comme salaire socialisé. Le salaire socialisé subvertit le capitalisme en son centre, la propriété lucrative et le déni que les personnes maîtrisent la valeur économique, maîtrise réservée exclusivement aux détenteurs de la propriété lucrative. La CSG, la TVA, la taxation du profit et la capitalisation confortent au contraire cette logique du capital.

    Faut-il lier prestations sociales et emploi ? Non !

    C’est le cœur de la sécurité sociale que de déconnecter droit aux prestations sociales et emploi. Heureusement que ce n’est pas mon employeur qui paie mes dépenses de santé ou ma pension, heureusement que mon droit à indemnisation du chômage ou à prestations familiales existe alors même que je n’ai aucun emploi. Les droits salariaux sont indépendants de la relation d’emploi, c’est là l’autre dimension émancipatrice de la sécurité sociale, l’affirmation du droit aux prestations contre le paternalisme d’entreprise, contre le chantage à l’emploi et la soumission à la culture d’entreprise, contre les aléas du marché du travail ou du chiffre d’affaires de l’entreprise. Et cela grâce à une mutualisation large du financement par salaire socialisé, et à des conditions de distribution des prestations qui les délient de l’emploi.

    Les réformateurs veulent reconnecter prestations sociales et emploi et donc réaffirmer que seul l’emploi, seule la production de valeur pour l’actionnaire, sont la matrice légitime des droits salariaux :

    • condition toujours plus drastique de contributivité en termes de durée d’emploi (avec son inévitable pendant dans le déplacement d’une partie de la protection sociale vers l’assistance) ;
    • affirmation de la mutualité d’entreprise contre l’assurance maladie, et d’une manière générale construction de deux piliers, l’un public financé par la CSG et l’autre professionnel financé par la cotisation, ce qui nous renvoie au passé du binôme Etat/entreprise que précisément la socialisation du salaire a dépassé, et fait dépendre de l’emploi les droits à prestations;
    • remplacement du droit au salaire par l’employabilité et la sécurisation des parcours professionnels : les chômeurs n’ont pas droit au salaire mais à l’emploi ;
    • affirmation de la responsabilité sociale de l’entreprise et préconisation du principe du pollueur-payeur à la place de la mutualisation du risque : ce principe est le verrou qui interdit aujourd’hui tout progrès dans la reconnaissance des maladies professionnelles et des accidents du travail, et il aura les mêmes effets catastrophiques s’il est étendu à la couverture maladie et au chômage. La sécurité sociale réduit au contraire la responsabilité sociale de l’entreprise en ne faisant pas dépendre les prestations de l’employeur et en unifiant à l’échelle nationale les taux de cotisation ;
    • promotion de la pension par comptes notionnels (ou par points) : alors que la pension comme salaire continué, qui pose que les retraités ont droit au salaire à vie, repose sur l’âge et le taux de remplacement, sa dérive en revenu différé repose sur la durée de la carrière dans l’emploi, la pension étant non plus la reconnaissance de la qualification actuelle du pensionné mais la contrepartie de ses emplois passés.

    Le lien des cotisations sociales au salaire direct et la déconnexion des prestations aux emplois sont les deux fondements anticapitalistes de la sécurité sociale que les réformateurs, dans leur effort pour maintenir en selle le capital, tentent de détruire en déliant cotisation et salaire et en conditionnant les prestations à l’emploi. Combattre la réforme suppose d’une part d’être au clair sur ces fondements anticapitalistes de la sécurité sociale, d’autre part de s’appuyer sur eux pour les pousser plus loin dans une démarche révolutionnaire : salaire à vie à la place du marché du travail (et donc pleine qualification à la place du plein emploi), cotisation économique à la place de la propriété lucrative (et donc suppression du crédit).

    par Bernard Friot   

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