• Parti Communiste Français

    Accusés par l'UMP de profiter du système, des bénéficaires du revenu de solidarité active (RSA) s'expriment sur l'Humanite.fr, pour témoigner d'un quotidien qui ne relève en rien de l'assistanat.

    Rendre le travail d'intérêt général obligatoire pour certains bénéficiaire du RSA? C'est dernière la proposition de Jean-François Copé. Le secrétaire général de l'UMP a bien tenté d'adoucir les déclarations du ministre des Affaires européennes Laurent Wauquiez, pour qui "l'assistanat" constitue le "cancer de la société". Mais le ton est donné. Montrés du doigt, certains bénéficiaires du RSA ont toutefois décidé de se rebeller.  

    Sylvie, 43 ans, au chômage depuis 4 ans : "Je me bats pour avancer"

    Nous imposer du travail obligatoire, c’est vraiment n’importe quoi ! Je cours toute la journée pour essayer de trouver un emploi, quand est-ce je trouverais le temps de faire des travaux d’intérêt général ? De toute façon, les politiques décident de notre sort dans leurs beaux bureaux, pendant que nous, on trime pour trouver du travail.

    Bien sûr que certains profitent du système, mais je ne pense pas que ce soit la majorité. Moi, pour ma dignité, ça ne m’intéresse pas d’être dans l’assistanat. Je me bats pour avancer! Je suis esthéticienne, et je me suis sans emploi depuis quatre ans. C’est très difficile de retrouver un poste : dans ce milieu, on préfère les petites jeunes. J’ai tout essayé. J’ai fait un stage pour obtenir un certificat de conseillère en image. J’ai même tenté d’ouvrir mon propre institut. Mais, à la dernière minute, mon garant s’est désisté.

    Aujourd’hui, je touche le RSA, 410 euros par mois, plus 300 euros d’APL. Tout l’argent que je touche passe dans mon loyer. Et puis, je viens de recevoir un avis d’expulsion : mon propriétaire veut récupérer l’appartement que j’occupe pour pouvoir le vendre. Comment trouver un logement quand on n’a pas de fiche de paie?

    Le RSA, pour moi, c'est vital. Sans ça, je serais à la rue depuis longtemps. J’ai quatre crédits, et je suis déjà à découvert de 200 euros ce mois-ci. Les sorties, c’est exclu. Je marche, je lis et je fais mes recherches d’emploi et de logement. Parfois, j’invite une amie à manger quelque chose de bon marché, une omelette par exemple. En retour, elle m’invite, ça me fait un bon repas et un peu de vie sociale. Heureusement, je suis très optimiste. J’ai enfin une piste d’emploi, auprès d’une personne qui va ouvrir son institut. Mais le contrat n’est pas signé, j'espère que ça va vraiment se faire... 

    Amine, 35 ans, en formation professionnelle depuis 3 mois : "Je fais déjà du bénévolat"

    Le travail d'intérêt général, pourquoi pas, pour ceux qui ont besoin de remettre le pied à l’étrier. Mais, personnellement, je n’aurais pas le temps : je fais déjà du bénévolat en plus de ma formation rémunérée, le week-end.

    Je  me forme au métier de réceptionniste hôtelier, 35 heures par semaines.  Ça me permet de gagner 800 euros par mois. En plus, je touche 60 euros  de RSA. Je n’ai pas de logement. Avec ma femme et mes deux enfants, nous  vivons dans un centre d’accueil.

    J’ai longtemps vécu au chômage.  D’après ma propre expérience, si on ne travaille plus depuis trop  longtemps, on se replie sur soi-même. Le travail d’intérêt général  pourrait être une bonne chose pour ceux qui sont dans cette situation.  Mais pourquoi le rendre obligatoire? Moi, j’ai déjà choisi l’association  à laquelle je voulais offrir du temps. Enfin, avec de la chance, je ne  serai pas concerné par cette mesure. D’ici là, espérons que j’aurai  trouvé du travail. 

    Amadou, 48 ans, au chômage depuis 3 ans : "Vivre avec le RSA, c'est gratter sur tout"

    Je trouve les propositions de l’UMP scandaleuses. J’ai toujours cotisé, je travaille depuis l’âge de 16 ans, je trouve ça logique qu’il y ait une redistribution! C’est abusif de vouloir nous imposer un travail obligatoire. Dans ce cas, il faudrait que je demande à nos aînés de me rembourser ce que j’ai cotisé pour eux. Si on me propose un travail, bien sûr que je l’accepte. Mais qu’il y ait au moins une pérennité, pour pouvoir refaire surface.

    Et puis, où vont-ils trouver ces heures de travail ? S’il y avait des débouchées dans les mairies par exemple, ce serait bien que les chômeurs y accèdent, plutôt que d’en faire du travail d’intérêt général. Moi, quand je postule dans les administrations, je ne trouve que des remplacements par ci par là, rien de plus.

    Je m'investis, pourtant, même si ça fait trois ans que je suis sans emploi. J'ai un bac + 7 en gestion et j’ai fait plein de stages d’aide à la recherche d’emploi, des formations qualifiantes, mais ça ne mène à rien. Il n’y a pas de véritable accompagnement au Pôle Emploi. Ils sont surchargés de travail : une conseillère à bout de nerfs a même explosé en larmes devant moi la dernière fois.

    Je touche 410 euros de RSA, plus 340 euros d’APL. Une fois le loyer et les factures payées, il me reste 150 euros pour manger et m’habiller. Ça n’est pas grand-chose. Vous êtes obligé de "gratter" sur tout. Les cigarettes? C’est du luxe. Les sorties, vous ne pouvez pas vous le permettre. Qu’on ne me dise pas que je suis un profiteur

    A lire aussi : Points de vue sur la fronde anti-RSA

                        Les pauvres dans le collimateur de l'UMP

                        "La droite dresse une France contre une autre"

    propos recueillis par Laura Thouny


    votre commentaire
  • publié par roland (webmaster) Aujourd'hui    17H00

    Paris, 15 juin 2011 -    PC INpact vient de révéler l'existence d'un projet de décret qui donnerait au gouvernement un pouvoir de censure arbitraire de tous les contenus et services d'Internet. Le gouvernement poursuit sa politique de contrôle du Net, au mépris des droits et libertés des citoyens.

    En application de l'article 18 de la loi    pour l'Économie Numérique du 21 juin 20041, le gouvernement propose de donner à plusieurs ministères le pouvoir d'ordonner la censure de contenus « lorsqu'il est porté atteinte ou qu'il existe un risque sérieux et grave d'atteinte au maintien de l'ordre et de la sécurité publics, à la protection des mineurs, à la protection de la santé publique, à la préservation des intérêts de la défense nationale ou à la protection des personnes physiques », définition aux contours extrêmement flous et particulièrement vaste. Les mesures de censure des contenus, qu'il s'agisse de retrait ou de filtrage, seraient directement prises par le gouvernement, sans décision de l'autorité judiciaire et s'appliqueraient en pratique à toute forme de sites ou services d'information en ligne2.

    Quelques mois après la mise en place de    l'ARJEL3 et le vote de la LOPPSI, cette mesure serait en totale contradiction avec les conclusions du rapporteur    spécial de l'ONU4 ou du rapport des députées de La Raudière (UMP) et Erhel (SRC) sur la neutralité du Net5, qui condamnent les mesures de filtrage, tout particulièrement lorsqu'elles sont le fait de l'autorité    administrative.

    « Le projet de décret vise à donner au gouvernement un pouvoir de censure sur tous les sites et contenus du Net qui serait totalement disproportionné. Il s'agit là d'une violation flagrante du principe de séparation des pouvoirs, portant gravement atteinte à la liberté de communication en ligne6. C'est une dérive extrêmement inquiétante, dans la droite ligne des politiques sécuritaires du gouvernement en matière d'Internet, Ce projet de décret doit à tout prix être rejeté. » conclut Jérémie Zimmermann, porte-parole de l'organisation citoyenne La Quadrature du Net.

    • 1. L'article 18 dispose que « Dans les conditions prévues par décret en Conseil d'État, des mesures restreignant, au cas par cas, le libre exercice de leur activité par les personnes mentionnées aux articles 14 et 16 peuvent être prises par l'autorité administrative lorsqu'il est porté atteinte ou qu'il existe un risque sérieux et grave d'atteinte au maintien de l'ordre et de la sécurité publics, à la protection des mineurs, à la protection de la santé publique, à la préservation des intérêts de la défense nationale ou à la protection des personnes physiques qui sont des consommateurs ou des investisseurs autres que les investisseurs appartenant à un cercle restreint définis à l'article L. 411-2 du code monétaire et financier ».
    • 2. L'article 14 de la LCEN précise qu' « entrent également dans le champ du commerce électronique les services tels que ceux consistant à fournir des informations en ligne, des communications commerciales et des outils de recherche, d'accès et de récupération de données, d'accès à un réseau de communication ou d'hébergement d'informations, y compris lorsqu'ils ne sont pas rémunérés par ceux qui les reçoivent ».
    • 3. Autorité de régulation des jeux en ligne
    • 4. Voir le paragraphe 31 du rapport: « States’ use of blocking or filtering technologies is frequently in violation of their obligation to guarantee the right to freedom of expression, as the criteria mentioned under chapter III are not met. Firstly, the specific conditions that justify blocking are not established in law, or are provided by law but in an overly broad and vague manner, which risks content being blocked arbitrarily and excessively. Secondly, blocking is not justified to pursue aims which are listed under article 19, paragraph 3, of the International Covenant on Civil and Political Rights, and blocking lists are generally kept secret, which makes it difficult to assess whether access to content is being restricted for a legitimate purpose.

      Thirdly, even where justification is provided, blocking measures constitute an unnecessary or disproportionate means to achieve the purported aim, as they are often not sufficiently targeted and render a wide range of content inaccessible beyond that which has been deemed illegal. Lastly, content is frequently blocked without the intervention of or possibility for review by a judicial or independent body.

      »     

      Voir: http://www.laquadrature.net/fr/un-rapport-de-lonu-tacle-le-g8-lacta-hadopi-loppsi

    • 5. En avril 2011, une mission parlementaire avait opportunément remis en cause le bien fondé des mesures de filtrage « en dépit de leur légitimité apparente, du fait de leur inefficacité et des effets pervers qu’elles sont susceptibles d’engendrer ».
    • 6. http://www.laquadrature.net/fr/le-filtrage-dinternet-viole-letat-de-droit

        Source : La Quadrature du Net

          

    http://www.dazibaoueb.fr/


    votre commentaire
  • Misayre ! Misayre !

     
    Certains les ont qualifié-e-s d’atypiques en regardant leurs curriculums vitae, ils ont reçu cela comme une injure. Ils voulaient dire : inclassable, ingérable. Ces gens là n’avaient pas le profil, comme ils disaient. Ces gens là préfèrent avoir un visage.
    Difficile de ne pas éprouver plus que de l'indignation, une certaine honte, lorsqu'un philosophe éminent, ancien ministre de surcroît, trouve le moyen d'ajouter une couche de boue supplémentaire à la dégradation de la vie publique en France. Que d'épreuves, de ce côté là dans la France d'aujourd'hui, que d'occasions de se voiler la face ! Un ancien président du FMI, chouchou des sondages, à qui tout paraissait sourire, pris dans les filets de la justice américaine, sans que l'on puisse croire encore réels les crimes dont il serait coupable. Un secrétaire d'Etat en exercice, accusé de s'être laissé aller plus loin et plus haut que son fétichisme pour les pieds pouvait le laisser croire. Et enfin, comme si cela ne chargeait pas assez la barque, la petite phrase de Luc Ferry inutilement malfaisante, inspirée par on ne sait quelle volonté de figurer dans ce débat de caniveau.  
    On retiendra donc de ce premier semestre 2011 cette impression, presque insupportable, que c'est au moment où la France et l'Europe ont à relever d'innombrables défis, que les Français ont eu leur compte d'images choc, dont l'extrême droite seule peut se réjouir. Alors certains se mettent à rêver qu’avec Le Front de gauche on doit entrer rapidement en démocratie…
    Il y aurait une consultation des adhérents du PCF, les 16, 17 et 18 juin, qui seraient appelés à se prononcer sur la candidature du Front de gauche à l’élection présidentielle. Mais voilà, comme le dit Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, il faut « Mélenchon comme candidat au présidentielles », « Si Jean-Luc Mélenchon n'est pas désigné, il n'y aura plus de Front de gauche. Le scénario construit depuis des mois sera complètement remis en question. » Lundi matin sur RFI, Pierre Laurent a convenu que la désignation d'André Chassaigne « ferait entrer le Front de gauche dans une période d'instabilité et de non-décision ». Ce n'est « pas un choix entre plusieurs personnalités », a-t-il expliqué, mais « entre plusieurs options ». Deux, en fait : pour ou contre le Front de gauche.
    Alors Pierre Laurent appelle les communistes à venir voter en grand nombre dans les sièges des sections... Sauf que si nous en croyons les dires de nombreux communistes, certains auront du mal à trouver leur bureau de vote, la liste d’émargement avec les noms des adhérents à jour de leur cotisation, … Ils ont été prévenus que les votes étaient déjà fait ! Certes, il y aura des résultats dignes de la « Françafrique » dans certains départements coutumiers de certaines pratiques peu démocratiques…
    Mais où est donc cette démocratie tant attendue à gauche ? Indigné-e vous avez dit ? Oui, il faut se révolter !
    Chacun sait que deux conceptions du Front de Gauche s’affrontent dans le débat entre les communistes avant qu'elles et ils choisissent leur candidat à l'élection présidentielle. Sans vouloir caricaturer les choses -d'autant que rien n'est jamais ni tout noir ni tout blanc- on peut les brosser à grands traits :
    L'une, vise à ce que la gauche - toute la gauche - se donne les moyens de réussir durablement en devenant une force transformatrice de la société, conjuguant réformes et ruptures, résistances au capitalisme et avancées émancipatrices aux plans démocratique, citoyen, social, économique. Elle appelle les forces populaires à investir tous les terrains pour construire un tel projet. L'autre, penche vers la nécessité de faire pression sur les dirigeants du P.S. pour les conduire à des choix renouant avec un changement concret.
    On le voit aisément, André Chassaigne illustre bien davantage la première. Jean-Luc Mélanchon se rapproche beaucoup plus de la seconde (en faisant ici abstraction de ce qui parfois peut laisser penser qu'il envisagerait de transformer le Front de Gauche en un seul parti). Dans la dernière période, ce débat de fond -qui appelle des réponses constructives, de haut niveau- a été trop souvent pollué. Des arguments inconvenants au Parti communiste ont été développés.
    Ainsi, les communistes auraient le choix entre le cœur- Chassaigne, et la raison -Mélanchon ! Cette comparaison est stupide et donc traduit un manque de respect à l'égard des communistes qui ont pris l'habitude de débattre intelligemment entre elles et eux depuis longtemps. Elle tend à les pousser sur une seule voie : celle de ceux qui « sauraient » tout en prétendant les comprendre avec condescendance. Au fond, on leur dit en substance: « dépassez ce beau réflexe, choisissez la réflexion ! ». Mais, en guise de celle-ci, on leur offre un paquet ficelé.
    Ne pas choisir Mélenchon, nous explique-t-on aussi la mine grave, conduirait à rompre l'accord passé au sein du Front de Gauche qui assurerait 80% des candidatures législatives au Parti communiste ! Le marchandage règne ?
    Mais il a toujours heurté les communistes dont la raison d'être de leur parti est de servir les intérêts populaires. Il est un légitime motif d'écœurement autour de nous, et donne une image de la politique contraire à celle que nous voulons donner. Une candidature ne peut être ni le prix d'un ralliement ni l'objet d'une compensation! On doit démocratiquement choisir la meilleure ou le meilleur en fonction de ses choix politiques, de son sens de l'humain, de sa connaissance des gens et du terrain, de sa capacité à écouter, travailler collectivement et donc rassembler dans le vote et l'action.
    Le Front de Gauche n'est ni la Place du Mercatito, ni la boutique des combinaisons obscures, ni la piste boueuse de la lutte des places.
    Enfin, il paraît que nos partenaires n'accepteraient jamais une autre candidature que celle de Jean-Luc Mélanchon. Quand l'ont-ils dit ? Sachons éviter ce genre d'affirmation qui peut être reçu comme un manque de respect à leur égard. Les communistes ont les moyens de réfléchir, elles et ils le font, là encore écartons tout ce qui pourrait les pousser vers un seul choix.
     

    votre commentaire
  •  
    Eclipsés par le concombre soja tueur et la real-enquête du Sofitel, nos moralistes de droite contre-attaquent sur tous les fronts, malgré leurs casseroles[1] et leur totale absence de crédibilité.
     
    Le nouveau (euh...) stratagème de reconquête électorale de nos tatchéristes bleus maquillés en "justiciers sociaux" (en mode Charles Bronson vs. la racaille) est donc de matraquer les pauvres au gourdin moral ou sécuritaire tout en confortant les rentes pépères, épaisses ou indécentes, des plus hauts revenus (dont on ne précisera jamais assez que la plupart n'ont qu'une idée très vague de ce qu'est le travail).
    On ne prend même plus de gants : Allègement de l'impôt sur la fortune et promesses d'en finir avec l'indolence fantasmée des allocataires RSA s'opèrent de concert. Sidérante opération étouffée par la juteuse traînée médiatique de l'affaire DSK. Comme on dit dans la droite publicitaire depuis 4 ans : "plus c'est gros, plus ça passe" auquel on ajoute "ceux qui ne votent pas pour nous sont à piétiner, ceux qui ne votent pas du tout nous rendent plus fort". Ici, comme en 2007, est visé à 350%, l'électorat des  possédants âgés parfois décontenancés par les frasques monarchiques. Il faut les rassurer sur la continuation de leurs beaux jours de domination idéologique avec, en filigrane, la perspective que l'odieux assistanat des jeunes pauvres réponde, pour un tarif compétitif, à la noble dépendance des vieux riches.
    Simultanément, l'armée de l'ombre réoccupe l'espace médiatique préparant les esprits à la vague d'ultradroite qui nous attend après 2012. La semaine dernière, une  discrète  éditorialiste du Figaro magazine (bible dominicale des adeptes du bouclier fiscal contrôlé par une équipe de croulants à l'endurance bionique) tapait à cerveau raccourci sur la génération "canapé" comprendre les "profiteurs" du RSA (deux jours avant la convention UMP sur le sujet). L'article est tellement caricatural, truffé d'erreurs et d'approximations, que nous avons d'abord cru à un canular (l'équipe de Brave Patrie, dépassée par la réalité, se sabordant dans un acte ultime : écrire directement pour les lecteurs de Dassault) avant de nous rabattre sur la seule explication possible : Sophie Roquelle s'adresse aux vieux à fortes liquidités financière et intellectuelle.
    Quelques jours après, nous apprenons que Monsieur Sophie n'est autre que JF.Cirelli, vice-président de GDF-Suez, côté au CAC 40. On avait dit "pas les conjoints". Mais bon, Libération nous informe que Monsieur touche plus d'un an de RSA par jour et nous ne pouvons nous empêcher de croire que cela soit sans incidence sur le vomi à gros grumeaux de Madame. Nous n'en serions pas arrivés aux mêmes conclusions si, par exemple, la justicière de droite s'était insurgée avec la même hargne contre le nouveau refus, la même semaine, par Frédéric Lefebvre (autre célèbre super héros social), d'autoriser les class-actions en France. L'autorisation d'une telle procédure collective aurait permis aux légions des abusés et surfacturés par la compagnie de son mari (dont le médiateur de l’énergie rapporte qu'ils sont de plus en plus nombreux) d'attaquer en justice (efficacement et à moindres frais) la compagnie en question s'avérant un peu lâche sur la facturation des clients (ex-entreprise publique privatisée au nom d'une concurrence supposée faire baisser des tarifs ayant, O surprise, augmenté de 60% depuis).
    Ayant vécu en Angleterre, cet autre pays du néolibéralisme émancipateur carburant à l'exploitation de pauvres culpabilisés que l'on vise sans relâche à rendre serviles ou honteux et dont notre belle contrée se rapproche à vitesse grand V, j'ai vu (et vécu) les mêmes pratiques il y a quelques années (cf Perverse Road). Des surfacturations aléatoires ciblant bizarrement les pauvres, sans moyens de se payer un avocat, abandonnés à des call-centers kafkaïens et surtaxés où ils se heurtent à d'autres travailleurs pauvres payés au rendement avant, un matin, de se retrouver avec l'huissier à la porte pour régler sous peine de saisie 500 pounds de facture de gaz... alors qu'ils ne sont parfois même pas raccordés !
    Mais non, Sophie n'écrira pas sur ça. En néolibéralie, les pauvres (comprendre ceux qui refusent de devenir des auto-entrepreneurs ou complices) sont là pour turbiner gratuitement (enfin presque), s'endetter, régler les surfacturations des compagnies protégées par le pouvoir, engraisser les classes supérieures et mourir avant la retraite d'un rhume qu'un "justicier social" de droite aura déclaré au nom de l'équité trop coûteux à soigner pour la collectivité (comprendre : "un manque à gagner pour le marché des assurances et des mutuelles santés privées des potes").
    Pour canaliser la croissante rancœur du peuple (parce que quand même, malgré des heures de télé pour oublier, ça commence à faire un peu mal au fondement) tout en chouchoutant les riches, les "justiciers sociaux" UMP lui sélectionnent de bons boucs-émissaires (menaçant de prendre la place du galérien qui "fait tout bien ce que la droite m'a dit de faire" dans la course aux jours meilleurs qui n'arrivent jamais) : les immigrés ou les encore plus galériens. Ainsi le système à casser du "pauvre con" s'auto entretient jusque la banqueroute suivante qui viendra gonfler de quelques millions supplémentaires les contingents de précaires. L'autre pan, essentiel, de la paix civile étant bien sûr de corrompre dès le plus jeune âge la classe moyenne aux valeurs de l'aristocratie bourgeoise avec force marketing, via l'endettement, même et surtout, déraisonnable.
     
    Tout cela pour vous écrire combien il est crucial (même si je ne me fais aucune illusion sur l’après tant les mécanismes sont forts, la cupidité prégnante et les réflexes conditionnés) de se débarrasser dès le premier tour de la présidentielle 2012 d'une gouvernance antipeuple. Il s'agit ici si peu d'économie (l'incompétence de nos pantins dans le domaine n'est plus à démontrer, ils servent en toute simplicité un communisme des riches décomplexé) mais bien de femmes, d'hommes, d'enfants broyés. Nous entrons dans une nouvelle phase de destruction morale, idéologique voire physique des individus les plus faibles de la société, le "cancer" comme l'on ne se cache plus à droite pour les stigmatiser.
    Ne jamais oublier que la "justice sociale" de l'UMP est définie selon les intérêts exclusifs d'une poignée de dominants, fidèlement suivie jusqu'au bout de l'immonde par les strates les plus aisées de la société, du gros rentier au petit actionnaire apeuré.
    Les quatre dernières années ne furent qu'un apéro gustatif. Avec un deuxième quinquennat sans réélection visée derrière, le Monarque aura les coudées franches pour y aller plus à fond dans la guerre des classes, sans aucune frilosité, sans aucune pitié, sans humanité, avec tout l’arsenal législatif, idéologique et répressif à sa disposition.
    Quand on a encore un peu de confort, on a vite tendance à se tromper d'ennemi, à oublier que toute guerre fait des morts.
     

    votre commentaire
  • Parti Communiste Français


    votre commentaire
  • Le fondateur du Revenu de solidarité active contre-attaque sur le volet financement, quand Copé cherche à clore la polémique.

    Martin Hirsch  (AFP)
    Martin Hirsch  (AFP)
     

    Martin Hirsch s'est inquiété mercredi 8 juin de l'utilisation des fonds collectés pour le Revenu de solidarité active (RSA). Quelques heures avant d'aller défendre le RSA devant l'UMP, qui cherche à remettre en cause ce dispositif favorisant le retour à l'emploi, il a mis en garde le gouvernement contre toute "entourloupe".

    L'ancien Haut commissaire aux solidarités actives, père du dispositif, a déclaré sur France Info que le Fonds national de solidarité active (FNSA), qui finance le RSA, a connu un excédent de 1 milliard d'euros en 2010. Martin Hirsch (qui tient son blog sur le site du Nouvel Observateur) a laissé entendre que cette somme pourrait avoir été utilisée à d'autres fins. "Ça me ferait mal au cœur qu'on utilise l'argent des travailleurs modestes pour alléger l'impôt de solidarité sur la fortune", a-t-il lancé, soupçonnant une manœuvre "machiavélique". Le FNSA est alimenté pour partie par une contribution de 1,1% prélevée sur les revenus du patrimoine.

    Baroin répond

    Le porte-parole du gouvernement, François Baroin (UMP), lui a répondu à la sortie du Conseil des ministres, rapporte Lemonde.fr. Le ministre a dénoncé des "sottises" et "une contre-vérité qui n'est pas acceptable."

    "Si M. Hirsch a une histoire personnelle et a été un acteur majeur de la mise en œuvre de ce RSA, il n'en est pas propriétaire. Cela ne l'autorise pas à dire n'importe quoi, n'importe comment, dans n'importe quelle circonstance", a-t-il insisté.

    Selon le ministre du budget, la taxe va rapporter "1,17 milliard d'euros en 2011, 1,2 milliard en 2012", tandis que les dépenses du FNSA sont "évaluées à 1,8 milliard (d'euros) en 2011 et 1,9 milliard en 2012". François Baroin n'a cependant rien dit concernant l'année 2010. De plus, sa comparaison oublie de prendre en compte l'intégralité des recettes : le FNSA étant également alimenté par une dotation budgétaire de l'Etat, comme le montre le volet "Solidarité, insertion et égalité des chances" du projet de loi de finances.

    "On a vu que certains procès d'intention faisaient pschitt", a quant à lui déclaré Jean-François Copé, à l'issue de la réunion, reprenant la célèbre formule de son ancien mentor Jacques Chirac. "Nous sommes les promoteurs du RSA, c'était un engagement du président de la République que nous, députés, nous avons porté comme une innovation sociale majeure", lui a ajouté Jean-François Copé.

    "Simplement on a considéré qu'il y avait des choses à améliorer en disant qu'il est normal que ceux qui sont au RSA et qui peuvent le faire puissent avoir une activité de 5 heures par semaine" rémunérées, en contrepartie du bénéfice de cette prestation, a-t-il dit en rappelant une des propositions-phares de la convention UMP.

     

    Le Nouvel Observateur


    votre commentaire
  • Sortir de cette "monarblique princidentielle":

     

    http://www.auburtin.fr/genealogie/menus/cahiers_fichiers/image002.jpg

          

    Sans reprendre tous ses envois qui parfois sont trop conséquents pour faire page sur le c@rnet, je crois,    tant la symbiose est forte entre ses propos et l'avis de La Canaille, que je vais finir par inaugurer une rubrique "le feuilleton des idées du Père Michel". Je vous met en lien un texte de    Michel, que je trouve important et que je comptais mettre en ligne, publié par l'ami Jean sur "canempechepasnicolas" :[=>link]

    Sa livraison du jour fait partie de ces petits moments de cristal pur en politique :

     

    Michel Peyret

    10 juin 2011 

          

    IL FAUT « TUER » LA CONSTITUTION ! 

    Des communistes candidats à un pouvoir monarchique, je trouve cela quelque peu « cocasse »    aujourd'hui !

    Pour ma part, je me réclame du communisme, et donc du pouvoir démocratique de la majorité du peuple contre celui    d'une minorité d'exploiteurs et de profiteurs du système dont l'actualité met tous les jours en évidence les turpitudes honteuses, alors que l'exploitation et la misère    s'accroissent !

    Avec Marx, je me prononce pour un projet de société conforme à mes convictions reposant sur quelques principes    essentiels :

    • Abolition du salariat,

    • Appropriation sociale des grands moyens de production, d'échange, établissements financiers, assurances...,

    • dépérissement de l'Etat.

    • Développement des gratuités....

    Bien évidemment, la mise en oeuvre de ces principes est un processus scandé par les décisions du peuple souverain    selon les nécessités qu'il ressent.

    Je réaffirme donc le principe du peuple souverain !

    Ce n'est pas avec la Constitution actuelle que l'on peut avancer dans cette mise en oeuvre : elle a été décidée    pour briser le principe du peuple souverain !

    Je rappelle à nouveau que, avec le PCF de l'époque, en 1958-59 et en 1962, j'ai voté contre les principes essentiels    de la constitution actuelle.

    Précisément parce que elle instituait un pouvoir personnel d'essence monarchique !

    Ces dernières années, le peuple français a fait savoir fortement à plusieurs reprises, dans ses luttes et en    boycottant les élections, son rejet des institutions actuelles, sinon un rejet de tout le système capitaliste.

    Je rappelle que 72% des salariés considèrent ce système capitaliste comme négatif !

    Avec la majorité du peuple, dans la situation actuelle, je suis opposé à toute utilisation du système    dit « représentatif » : l'expérience montre avec force qu'il ne permet pas de parvenir aux changements souhaités.

    Ce système n'a plus rien de démocratique. Il a été mis en place pour violer les décisions du peuple, comme, par    exemple, a été violé le résultat du référendum de 2005 sur l'Europe ! Comme sont violées tous les jours les principales aspirations du peuple français ! Faut-il rappeler les luttes de    l'automne dernier relatives aux retraites !

    Il faut au contraire aujourd'hui « achever » ce système institutionnel déjà bien    malade !

    Et il convient, comme à une autre grande époque de notre histoire, de décider la convocation d' Etats-Généraux,    d'élaborer dès la base de la société, lieux de travail, quartiers et villages, des Cahiers de doléances et de désigner directement des représentants pour les porter et faire    valoir !

    Le peuple français n'a pas d'autorisation à demander à personne pour ce faire !      

          

    http://www.histoire-genealogie.com/local/cache-vignettes/L452xH261/signatures-2-a950a.jpg

    cahier de doléance de 1789: conquête et    construction de la citoyenneté par le peuple dans les villes et villages qui conduiront dans le processus de la Révolution à la création des Communes et établiront la    République  

          

    Le point de vue de Michel porte un de ces points de vue communiste qui renvoi à l'appel pour une 6ème    République à éllaborer par une constituante ancrée dans les débats populaires.

    D'un point de vue communiste et au vu de l'état des institutions , cela me parait bien plus fort et combien    plus légitime que de débattre de la propriété d'un bidon de diluant appelé FG et de savoir qui doit en être le dépositaire, voire le Suisse porte clé de l'appenti à stockage.

    http://revolution.1789.free.fr/image/les_etats_generaux.GIF

    Arrivés à ce niveau les représentants du    peuple disposent d'un mandat impératif qui les enracinent dans la vie réelle. Ils ne sont plus "hors sol" et leur révocabilité les maintien au contact de leur mandant.


    votre commentaire
  • On pouvait penser raisonnablement que de la police passant par la justice, que le mur du çon ayant été pulvérisé avec la condamnation d’un jeunes    Rennais, terrossiss auditif de son état. Le bon sens reprendrait le dessus. Que nenni !    Le ridicule ne se donne ni frontières ni limites.

    On apprend aujourd’hui que pas moins de trente personnes ont été interpellées à Toulouse    mercredi soir. Pire, et vous avez défense de rire, il s’agiraient naturellement de « militants de l’ultra-gauche » nous fait on savoir haut et fort du coté du    commissariat.

    Une trentaine de personnes qui décident d’apporter par l’humour leur soutien au dangereux chanteur amateur de Brassens interpellés devant un commico    de Toulouse, ils ont même craint un moment une mise en garde à vue…

    « Hier soir, vous vous êtes présentée devant le commissariat, vous avez chanté des chansons qui constituent un outrage à la    police » s’est entendue dire ce matin, l’une des 29 personnes à être convoquées suite à cet hommage rendu au grand Brassens.

    Les chansons de Brassens comme outil terroriste, il fallait y penser. La maréchaussée à qui on ne la fait pas à bien compris le danger que constitue    cette mystérieuse cellule invisible des admirateurs de Brassens.

    A ce jour pourtant, aucun admirateur de Sardou n’a encore été arrêté pour acte de stupidité publique et atteinte à l’intelligence. Ce qui laisse a    penser une certaine sélectivité dans ce qui relève de l’outrage.

    Qu’on se le dise : les chansons de Brassens font partie de notre patrimoine culturel, mais on ne peut les chanter !!!

    Dire que Brassens avec une totale inconscience chantait ses œuvres à la télé. Probablement aidé en cela par les grands parents utra gauchistes de    nos amis Toulousains.

    Il serait bon pour la salubrité publique que soit arrêté ce chanteur qui malgré le temps reste un éternel fouteur de merde. C’est une question    prioritaire de salubrité publique.

    Enfin à défaut de savoir chanter, je vais me réécouter un clip de Brassens. Ce sera la première fois qu’en écoutant une chanson, j’aurais la    sensation de braver la loi…

    En Bref : Au dernières nouvelles le conseil municipal de Brives la Gaillarde aurait décider de rebaptiser sa ville. Le nom nom de "Gare au Gorille"    , un moment évoqué, a été abandonné pour d'obscures raisons...

    Carland

     

          


    votre commentaire
  • L’appât du fromage, la vertu pour les autres jeudi 9 juin 2011
     

    Vous souvenez sans doute de cette groupie de fa# qui déclarait :« Il n’est pas normal que l’on ne rassure pas les Français sur toutes les populations qui viennent de la Méditerranée. Après tout, remettons-les dans les bateaux ! »

    précisant :« Le temps n’est plus à la parole mais aux actes et aux décisions. On doit assurer la sécurité en France et rassurer les Français » .Tellement outrancier que même le "fn" l’a déclaré provocatrice

    Parti Communiste Français

    Cette dame Brunel parangon de pureté, malgré tout ses efforts pour se faire remarquer dans la course à qui fera pire que le "fn" n’a pas eu le temps d’arriver à un poste de ministre que déjà :

    "La députée (UMP) de Seine-et-Marne Chantal Brunel est mise en cause dans une affaire de fausse facturation susceptible d’avoir dissimulé une opération de financement politique occulte. Instruite au tribunal de Paris par le juge Jean-Marie d’Huy, la procédure connaît une brutale accélération.

    Comme l’a indiqué mercredi 8 juin le site Internet du Parisien, d’Huy a mis en examen, le 4 mai, Denys Brunel, ancien directeur général de Monoprix – et époux de la députée.

    Brunel, qui proteste de son innocence, est poursuivi pour "abus de biens sociaux, faux et usage, blanchiment de fonds provenant d’abus de biens sociaux et corruption". On lui reproche environ 98 000 euros de fausses facturations".(soit 17 ans et demi de RSA).

    La dame dispose d’un blog ou tout plein de question sont en débat dont celle ci qu’elle ya a inscrite (06 juin 2011) :

    "Pour ou contre la prise en compte de la vie privée dans l’évaluation de nos hommes politiques?"

    La question est posée. Mais pas de réponse de la dame. Peut-être qu’à l’UMP on a pu penser que les femmes politiques n’étaient pas concernées?

    Mais peut-être est-il utile de raffaichir les idées :souvenrez-vous, la réouverture des bordel c’est qui ? C’est dame ...gagné :

    "Nommée il y a quelques jours rapporteur général de l’Observatoire de la parité entre les hommes et les femmes, la députée Chantal Brunel vient de publier « Pour en finir avec la violence faite aux femmes »*.

    Pourquoi proposez-vous le retour des maisons closes ? CHANTAL BRUNEL. Je préfère parler de maisons ouvertes.

    L’idée n’est pas de revenir à la situation d’avant 1946. Je propose que soit mise à l’étude la création d’endroits où l’achat de services sexuels soit possible dans des conditions de protection médicale, judiciaire, financière et juridique.

    Mais si on le fait, il faut condamner la prostitution à l’extérieur de ces lieux".

     

    La vertu est une denrée bien fragile et sujette à de terribles viscissitudes.

    Pas à dire, cette Seine et Marne ne mérite pas cela, cette partie de la brie et ses célèbres Fromages qui outre eurodysney dispose avec le Copéland d’un second parc d’attraction où la singularité est de savoir s’occuper du fromage.

    Parti Communiste Français

    Le RSA de Wauquiez, la Seine et Marne de Copé et le Fromage de Brunel.

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-l-appat-du-fromage-la-vertu-pour-les-autres-76168552.html

    ---------- Bellaciao http://bellaciao.org/fr/spip.php?article117921

    votre commentaire
  • jeudi 9 juin 2011, par  Alain Garrigou

    Parti Communiste FrançaisComment font les politologues et journalistes sondomaniaques partisans du président sortant face aux mauvais sondages pour leur candidat ? Les chiffres sont même catastrophiques. Vont-ils se laisser aller à la dépression ? Une ligne stratégique a été énoncée par Nicolas Sarkozy lui-même : « Les valeurs des Français ont évolué vers la droite : pas assez d’autorité, pas assez de sécurité, pas assez de fermeté [1]. » Ellle a été aborée dans le think tank de l’UMP, Fondapol, et son directeur général en répète le refrain dans les médias, qui ne lui mesurent pas leur hospitalité. C’est entendu, dit Dominique Reynié, le président est très impopulaire. On ne mesure pas (façon de parler) à quel degré l’aveu doit en coûter à quelqu’un qui se sert si massivement des sondages les plus contestables. Il lui est seulement très difficile de dire le contraire et même de relativiser s’il veut  être un minimum pris au sérieux. Tant qu’il n’y a pas une légère embellie dans les cotes de popularité, de confiance ou les intentions de vote à constater. Forcément, cela aura lieu à un moment ou à un autre : 1 % ou 2 % de plus à monter en épingle comme une prophétie autoréalisatrice [2]. En attendant, il faut donc faire le dos rond. Sur ce point. Car à quoi servirait un politologue s’il ne faisait que commenter la réalité ? Il faut donc trouver un signe d’espoir : la droitisation.

    La société française serait en train de se droitiser, c’est-à-dire d’adhérer de plus en plus aux thèses et valeurs de droite — sur la sécurité, l’immigration, le rôle de l’Etat, la dette, le marché etc. — et de soutenir les forces d’extrême droite, c’est-à-dire le Front national (FN). C’est d’abord une information de sondage, avec la mise en scène, par les soins du sondeur en ligne Harris Interactive, des niveaux d’intention de vote et le bruit médiatique autour du FN. Combien de magazines, de journaux, de radios et de télévisions se sont-ils rués avec gourmandise sur l’effet Marine Le Pen ? Les idéologues de droite retrouvent donc leurs repères.

    La thèse de la droitisation est plus sérieuse quand elle se fonde sur des observations sociales telles que le vieillissement démographique de la société française. On sait que Nicolas Sarkozy doit largement aux électeurs du troisième âge d’avoir été élu en 2007. Et selon l’exacte corrélation entre le vote Sarkozy et le vieillissement, les sexagénaires ayant moins voté pour lui que les septuagénaires et ceux-ci moins que les octogénaires, ne semble pas démentie. Le constat procède moins des sondages sur les intentions de vote, forcément fictifs à un an de l’échéance, que d’observations sociologiques élémentaires. Par contre, le vieillissement a aussi des limites, avec un extrême de l’allongement de l’espérance de vie qui range la droitisation au rang des évolutions passées et non en cours.

    De même, la droitisation d’une partie des classes moyennes qui les avait amenées à prêter l’oreille aux sirènes du libéralisme, de l’entreprise et de la mondialisation en 2007 est-elle toujours à l’œuvre après la crise financière de 2008 et ses développements en cours ? On peut en douter, simplement parce qu’il y a des limites. Il y a des raisons de penser que les espoirs déçus du « travailler plus », du dynamisme entrepreneurial, de l’augmentation du pouvoir d’achat ont mis un terme à cette séduction des valeurs et des partis de droite.

    Il serait au moins prudent de ne pas transformer l’hypothèse de la droitisation en thèse. En l’état actuel des choses, il est même probable que, comme l’oiseau de Minerve se lève au crépuscule, la conscience est en retard, que cela ait été vrai mais que cela ne le soit plus. Certes, on peut prendre avec précaution un sondage qui affirme que 57 % des sondés souhaitent une victoire présidentielle de la gauche (Ifop-Paris-Match, 24 mai 2011). Mais lorsqu’on se signale plutôt par l’addiction aux sondages, il est pour le moins étonnant de l’ignorer. Les sondés seraient explicitement favorables à la gauche mais pencheraient vers la droite... Voilà pourtant ce que soutient le directeur de Fondapol à longueur de plateaux et de colonnes, dans « C dans l’air » (4 mai 2011), où il a son couvert et où il distingue le président de sa politique — « il n’est pas certain que dans l’opinion, il y ait une volonté majoritaire de changer ce que représente la politique menée aujourd’hui par Nicolas Sarkozy et son gouvernement » — ou dans Le Monde, qui nourrit ses analyse politiques auprès de l’annexe académique de Fondapol, le Cevipof : « Sarkozy est impopulaire mais la France est à droite » (Le Monde, 21 mai).

    Un tel déni mériterait de figurer dans un bêtisier s’il ne s’agissait de tout autre chose. Précisément, d’imposer une vision fausse pour transformer le réel. Cet énoncé performatif a vocation à ne pas désespérer l’UMP, comme Billancourt en un autre temps — comment partir à la bataille en étant persuadé de l’avoir déjà perdue ? — et à insuffler de l’énergie ; car si une bataille n’est jamais gagnée ou perdue d’avance, il faut donner des raisons plus optimistes de se battre. Dans ce cas, il faut tordre le réel puisque c’est nécessaire. Quitte à s’éloigner des principes démocratiques en menaçant, comme le directeur de Fondapol : « On prend le risque d’avoir une élection ratée, avec une forte abstention, avec des résultats électoraux qui, comme en 2002, sont très surprenants et ensuite problématiques » (« C dans l’air », 4 mais 2011). Si les Français votent à gauche alors qu’ils sont à droite, on peut craindre le pire.

    Le travail des sondeurs est ici moins descriptif que performatif. Si droitisation il y a, c’est bien celle des sondages, qui travaillent à déplacer le centre de gravité du débat politique vers la droite par la répétition de push polls (ces sondages, souvent truqués, conçus pour favoriser une cause) sur l’immigration ou la sécurité avec leurs questions truquées et leurs commentaires biaisés. L’opinion, cela se fabrique aussi. Remarque de fiction, il serait difficile de trouver des signes de gauchisation alors que les questions sur la protection sociale ou l’éducation ne sont pas posées, ou encore que des questions sont posées selon des termes qui impliquent les réponses, comme sur la fiscalité.

    En revanche, les exemples de stratégies de droitisation abondent. Un récent « ballon d’essai » de Laurent Wauquiez en a été la parfaite illustration. Le ministre des affaires européennes lançait l’idée d’imposer aux bénéficiaires du Revenu de solidarité active — RSA, une désignation significative du soin à le différencier d’une mesure d’assistance qu’on abhorre à droite — un travail d’utilité publique en stimulant le ressentiment à l’égard d’un parasitisme des assistés. Préjugé bien ancré à droite et largement instrumentalisé dans plusieurs pays [3]. Une ficelle de spin doctor bien dans la manière du conseiller d’extrême droite Patrick Buisson. Or, le RSA étant une création de la majorité, l’idée ne pouvait faire l’unanimité dans ses rangs. Le premier ministre dit son hostilité. Quant au président, il dit son désaccord, tout en manifestant sa compréhension. On n’en parla plus avant une prochaine fois. La stratégie du pompier pyromane est cependant censée laisser des traces dans l’opinion des petites gens visées, qui travaillent dur, ou l’ont fait, ont une petite retraite et ne bénéficient pas de prestations sociales ou qui l’oublient volontiers.

    Entre-temps, un sondage en ligne effectué par OpinionWay, le sondeur favori de l’Elysée, pour Le Figaro, a révélé que des sondés étaient favorables à la mesure faussement proposée par Laurent Wauquiez qui n’en évoquait ni le coût ni la plausibilité et qu’il savait destinée à n’être qu’un leurre (Le Figaro, 12 mai 2011). A partir des résultats d’un tel sondage, on peut certainement parler de droitisation. Encore faudrait-il croire à ce qu’il dit. Trois questions d’un sondage en ligne, biaisées par l’effet d’acquiescement [4]. La tentative d’intoxication est sans doute grossière. Est-elle inefficace ?

    Il reste encore à convaincre les leaders d’opinion de la réalité de la droitisation. Car en l’occurrence, « dire, c’est faire », selon la célèbre formule d’Austin. On ne reprochera pas à un think tank de se livrer à ce travail de persuasion des journalistes en leur livrant des arguments partisans. On ne reprochera pas non plus aux commentateurs d’écouter ce qui leur fait plaisir, c’est-à-dire un parti pris politique. Or les journalistes et les médias favorables au président actuel abondent. Il faut aussi, pour emporter la conviction tant cela aide, que ces journalistes comprennent. Or, ils partagent avec les politologues et sondeurs une approche étroitement objectiviste des données statistiques. Pour les idéologues de droite, la « droitisation » est moins un constat qu’une opération de promotion, une croyance qu’il faut imposer. On peut déjà évaluer une certaine efficacité sur les passeurs à la lecture d’articles de presse. Ainsi peut-on  souvent prendre la presse en flagrante situation de se faire le relais des positions du think tank de l’UMP. Si on l’en croit par exemple Gérard Courtois dans Le Monde, rien ne serait joué pour 2012. Générale, la proposition mérite seulement d’être rangée dans la catégorie des lapalissades. Elle vise donc plutôt à détromper les certitudes des uns et des autres, à partir d’une position neutre ou en surplomb qu’il est toujours loisible d’adopter à son profit. Encore ne suffit-il pas de revendiquer mais faut-il le faire à partir d’une source d’autorité objective. Certes, les inévitables sondages sont trop éloignés de l’échéance, commence notre commentateur, mais on ne peut « pourtant »... s’en passer, selon l’inévitable rhétorique de l’addiction inconsciente (Le Monde, 7 juin 2011).

    Dans le registre faussement neutre du « ni - ni », il ressort que si rien n’est joué, l’incertitude est quand même favorable à ceux dont la position est la plus défavorable. Et l’inventaire des points favorables va même prendre au sérieux les effets déjà supposés positifs de la mise en scène de soi du président, qui n’utilise pas sa proche paternité dans sa communication (sic), qui a changé etc. : autant d’arguments qui sortent directement de la cellule de communication de l’Elysée, et qui sont très méprisants pour les citoyens. (Le mépris est d’ailleurs un présupposé nécessaire à la profession de communicant.) Et vient la droitisation, dont on apprend qu’elle sera au centre de la campagne. Il faut ne pas être trop sensible à l’incohérence pour soutenir que l’avenir est incertain mais que « cette question de la droitisation de la société française est posée et sera déterminante ».

    La droitisation a bien la réalité d’une stratégie électorale. L’association de l’impopularité de Nicolas Sarkozy et de la droitisation supposée de la société française constitue déjà un argument pour voter Nicolas Sarkozy en 2012 : si le candidat est impopulaire mais inévitable (pour des raisons sur lesquelles ses partisans ne s’étendent pas), il faut néanmoins voter pour lui puisque c’est voter pour ses propres idées. Il n’y a qu’un problème : on n’a aucune preuve de la droitisation de la société française. Il existe des indices contradictoires sans doute, mais la rigueur scientifique voudrait qu’en l’occurrence, la posture adoptée soit celle du doute méthodique et de la réflexivité. Si on ne sait pas, pourquoi assure-t-on si péremptoirement ? Sans doute est-ce ce que les adeptes de la droitisation appellent immodestement « la guerre des idées ». La science n’y trouve jamais son compte.

    Notes

    [1] Rémi Lefebvre, « L’histoire vire-t-elle à droite ? », Le Monde diplomatique, avril 2011.

    [2] « L’Ascension de Nicolas Sarkozy », Observatoire des sondages, 4 juin 2011.

    [3] Thomas Franck, Pourquoi les pauvres votent à droite, Marseille, Agone, 2008.

    [4Cf. « OpinionWay ouvre la chasse aux pauvres », Observatoire des sondages, 13 mai.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique