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    L’enquête commandée à TNS-Sofres par l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) à l’occasion de sa conférence annuelle témoigne tout à la fois de la profondeur des inquiétudes des Français quant à leur avenir, mais aussi de leur colère et de leurs exigences de vrais changements. Par Max Staat

    Et si l’angoisse, la colère mais aussi les attentes des Français étaient plus importantes et plus profondes que ce que d’aucuns voudraient nous faire croire ? Au lendemain de la victoire de la gauche aux élections sénatoriales, la droite, pour se rassurer, a expliqué que cette défaite n’était, en quelque sorte, que le simple résultat mathématique de ses reculs successifs face à la gauche depuis une dizaine d’années aux élections locales. Un peu simpliste. Le malaise est plus profond. Parmi les élus locaux, qui constituaient l’essentiel des grands électeurs, le mécontentement vis-à-vis de la politique gouvernementale envers les collectivités territoriales a été un levier puissant pour sanctionner Nicolas Sarkozy. Mais ce vote traduisait aussi le mal-vivre de la population, ses craintes face à son avenir et aux possibilités, aujourd’hui fragilisées par le gouvernement, des collectivités locales d’y faire face.
    Ainsi, à l’occasion de la onzième conférence annuelle de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) qui s’est tenue hier sur le thème : «Urgence économique et sociale, oser de nouvelles réponses», ces élus, qui couvrent tout le spectre des forces politiques, ont commandité un sondage auprès de TNS-Sofres sur la vision des Français de cette problématique. Cette enquête est pleine d’enseignements. Ainsi, elle montre qu’en 2011, 75 % de Français ont l’impression que, depuis quelques années, les gens comme eux vivent moins bien qu’avant. Un chiffre qui n’a jamais été aussi élevé, en progression de 25 points depuis 1981, date où cette question a été posée pour la première fois. Ce sentiment est ressenti par 57 % des électeurs de l’UMP, 90 % de ceux du Front de gauche et 75 % de ceux du PS ou des écologistes. Il touche particulièrement les employés (87 %) et les ouvriers (82 %) et 81 % des jeunes de 25 à 35 ans. Cette perception se construit sur des préoccupations très concrètes. Ainsi, 66 % des personnes interrogées déclarent qu’il y a un risque de chômage pour eux-mêmes ou l’un des leurs. Un chiffre record, là aussi, depuis que la question est posée (1988). Cette crainte frappe 76 % des ouvriers et 70 % des cadres.

    51 % pour transformer la société. D’autres enquêtes, comme celle de l’institut LH2, montrent que les préoccupations sont tout aussi grandes sur le pouvoir d’achat pour 82 % des ménages, sur le logement (66 %), la santé (79 %), les retraites (72 %)… Les politiques du gouvernement ne sont pas jugées aptes à répondre à ces inquiétudes. Bien au contraire. Le renflouement des banques avec de l’argent public en 2008, la soumission aux diktats des marchés financiers, la remise en cause des services publics et de la protection sociale, les plans d’austérité qui visent à réduire toujours plus la dépense publique en exonérant, pour l’essentiel, les détenteurs de capitaux et les contribuables les plus riches alimentent les inquiétudes. D’autant que les prévisions du gouvernement pour 2012 montrent son échec en la matière. Par exemple, en matière de croissance, celui-ci prévoit 1,75 % au lieu des 2 % escomptés, avec ses conséquences négatives sur l’emploi.
    Inquiétude mais aussi mécontentement et exigences, comme en témoigne l’enquête de la Sofres pour l’AMGVF. Ainsi, pour 14 % des sondés (plus 4 points sur 2009), il faut «radicalement transformer la société», pour 37 % (plus 11), il faut «la réformer en profondeur» – soit une majorité de 51 % au total –, auxquels s’ajoutent 25 % (moins 7) pour «l’aménager sur quelques aspects mais sans toucher l’essentiel». L’enquête, qui met en avant des terrains sur lesquels il ne faudrait pas baisser les dépenses publiques, comme la santé (53 %) et l’éducation (48 %), interpelle les collectivités locales sur leur action à un moment où le pouvoir diminue leurs moyens financiers (voir ci-contre). Elle interpelle aussi les forces politiques de gauche à sept mois de la présidentielle, alors qu’une étude parue il y a quelques mois montrait que pour une majorité de Français (62 %) la gauche ne ferait pas mieux que la droite face à la crise. Un défi que les différentes formations de gauche, du PS au Front de gauche en passant par les écologistes, devront relever.

     

    Mobilisation  pour le PEAD. Alors que le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire devrait augmenter de 10 % à 15 % cette année, la possible disparition du programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) conduit les maires des grandes villes à exiger sa pérennité « alors que son montant ne représente qu’1 % de la PAC ». Les quatre organismes qui en bénéficient (Croix-Rouge, Fédération des banques alimentaires, Restos du cœur et Secours populaire) contribuent par leur implantation locale à en être les relais efficaces. 

    http://pcfbalaruc.over-blog.com/


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  • Fillon souhaite un départ à la retraite à 67 ans

    Le Premier ministre souhaite plus de « convergence » franco-allemande. D’un point de vue fiscal, on le savait, mais au niveau des retraites aussi. Et l’âge de départ à la retraite outre-Rhin passe à 67 ans en 2030…

    C’est un souhait exprimé. Non une promesse de réforme. En tout cas pour l’instant : "la récente réforme des retraites est un élément de la convergence sociale et le gouvernement n'envisage pas d'aller au-delà dans les prochains mois." On tente de rassurer rapidement, car ce jeudi à Matignon, François Fillon, évoquant la "convergence" fiscale entre les deux pays, s’est livrer à un plaidoyer pour un rapprochement des durées de travail et de l'âge de départ en retraite entre les deux pays. "Il faudra aller vers un temps de travail commun, il faudra aller vers un âge de retraite commun, il faudra aller vers une convergence progressive de l'organisation économique et sociale de nos deux pays" a-t-il déclaré.

    Un discours un peu hors contexte, lors de la remise du prix de l'audace créatrice à Matignon. L’argument invoqué est une fois encore : la compétitivité française.

    Fillon / retraite à 67 ans : « nouvel acte de soumission aux spéculateurs »

     

    Dernier acte en date de soumission de l'Exécutif au Médef et aux spéculateurs : reculer une nouvelle fois l'âge de la retraite.

    Pour faire passer la pilule indigeste à l'opinion publique, le Premier ministre prend prétexte de « l'alignement sur l'Allemagne ». Mais il omet sciemment de préciser que le départ à taux plein peut se faire au bout de 35 ans de l'autre coté du Rhin, contre 41 ans et demi désormais en France. Subtile différence...
    Le bras d'honneur du gouvernement aux salariés, à l'automne dernier lors du passage en force de la réforme des retraites n'a pas suffit. Monsieur Fillon cherche maintenant à imposer de fait la retraite à 67 ans en prétendant qu'elle est inévitable. Son projet d'alignement sur l'Allemagne entraînera une régression sociale et économique pour les deux pays.
    Cet enfermement dogmatique qui consiste à se coucher devant les seuls intérêt du capital mène notre pays droit dans le mur. Il y a urgence à changer de logique !
    Le financement de nos retraites peut être assuré dans l'immédiat en faisant cotiser les revenus financiers et spéculatifs au même niveau que les revenus du travail salariés. C'est par la reprise en main de l'économie par les citoyens et les salariés, pour qu'elle réponde aux besoins sociaux, au pouvoir d'achat, à la création d'emploi... que nous sortirons de la crise.
    L'humain d'abord, pas les marchés financiers !


    Parti Communiste Français


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  • France Info - 15:16

    Lancée dans les rangs de l’UMP, la balle a été reprise au bond par le gouvernement. Les bénéficiaires du RSA vont être mis au travail d’office. Sept heures par semaine. Une formule gagnant-gagnant, selon Roselyne Bachelot : les allocataires toucheront plus, les collectivités territoriales verseront moins.
    Dans un premier temps, la formule va être testée dans une quinzaine de départements.

    France Info - Parmi ces contrats de sept heures, des travaux de bricolage, d’aide à la personne ou de jardinage... © FOTOLIA/Frédéric Prochasson

    Parmi ces contrats de sept heures, des travaux de bricolage, d'aide à la personne ou de jardinage... © FOTOLIA/Frédéric Prochasson

    Selon les mots de Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités, ces contrats de sept heures hebdomadaires seront "proposés" aux personnes "qui rencontrent des difficultés spécifiques pour accéder à un emploi de droit commun". Auront-ils vraiment le choix ? "Ce n’est pas une contrepartie, ce n’est pas une obligation", affirme la ministre. Pourtant, s’ils refusent, ils risquent des sanctions à savoir la réduction voire la suppression de leur revenu de solidarité active.

    Tiré d’une expérience déjà éprouvée en Savoie où Roselyne Bachelot était en déplacement cet après-midi, le nouveau dispositif sera étendu "d’ici à quelques semaines". La ministre promet en effet de donner une enveloppe financière à une quinzaine de départements volontaires. Histoire de signer de premiers contrats avec les allocataires "avant la fin de l’année". Et d’en tirer un bilan un an plus tard.

      "C’est pas une contrepartie au RSA, c’est un plus" affirme la ministre Roselyne Bachelot  (0'51")
       

    Concrètement, ce que vont signer ces cobayes, ce sont des CUI, contrats uniques d’insertion, de six mois, renouvelables une fois, payés sur la base du SMIC, soit 214 euros par mois pour sept heures par semaine. Mais sachant que la reprise d’un travail fait mécaniquement baisser le RSA, ces personnes y gagneraient au final 130 euros par mois.
    Des petits boulots dits "d’utilité sociale", qui restent à définir. Marc-Philippe Daubresse à l’origine de ce dispositif a déjà parlé de contrats de jardinage, de bricolage, de maintenance ou de service à la personne...

    "Logique de sanctions et d’obligations"

    Le lancement de ce dispositif vient clore une polémique au long cours autour du RSA et de l’"assistanat" Au mois de mai, le ministre Laurent Wauquiez avait allumé la mèche en évoquant l’idée d’imposer de tels contrats, mais sans contrepartie ni salaire. Même dans les rangs de l’UMP, la suggestion avait fait tiquer.

    Pour les associations, ces contrats de sept heures sont donc un moindre mal, intéressant s’il s’agit de remettre le pied à l’étrier, même si la Fnars par exemple regrette que l’on soit "toujours dans une logique de sanctions et d’obligations".
    Aujourd’hui, deux millions de personnes reçoivent un RSA. Pour les trois-quarts, il s’agit d’un RSA socle. Pour les autres, le RSA vient en complément d’un petit salaire.

    Cécile Quéguiner, avec agences


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  • http://www.npa2009.org/sites/default/files/images/tapie-trois187.preview.jpg

    Ce n'est pas pour être rabat-joie, mais parfois il est bon de rappeler des chiffres, cela permet de comparer et de juger, de se faire une opinion, si besoin encore est, sur les choix opérés et surtout sur ceux qui les font.

    On nous serine à longueurs d'ondes et de pages de tout type que les sacrifices sont indispensables.

    Il n'est donc pas inutile de nous rappeler, que Christine Lagarde, mise en place au FMI pour saigner les peuples, risque (et la canaille l'espère) une paire de bracelet nickelés suivi d'une villégiature à Fleury Mérogis pour avoir par une procédure dont la légalalité est plus que contestée, fait cadeau de 400 millions d'€uros à Tapie le suicideur de Wonder, Manufrance, Look, Testud, La Vie Claire et quelques autres entreprise du pays.

    A mettre en perspective avec les projets des égoïstocrates du capital qui pilotent l'UE. Ils veulent araser les 480 millions d'€uro du programme d'aide alimentaire de l'UE à 120 millions. Cela concerne 13 millions de personnes.

    La diminution de 80% des fonds européens, la croix rouge estime que cela ferait 130 millions de repas en moins.

    Donc, et pour être sur de ne pas vous emmeler dans les "0",faites comme moi, faites vous aider par une ou un élève de CM1 :

    Si 480-120= 360 M€ autorisent 130 millions de repas,

    1 repas est financé par 130/360 = 0.36€

    Avec 400 millions d'€, on peut donc fournir 14.44 millions de repas pour l'aide alimentaire.

    Pour se faire une idée sur une autre base, c'est presque équivalent à un an de restauration scolaire d'une ville comme Paris (16 millions de repas) ou encore l'équivalent de deux journées de nourriture pour toute la population française.

    C'est le montant de la dot de Lagarde à Tapie pour remercier le financier véreux d'avoir soutenu Fa# et qu'il remarie son sénile parti radical valoisien avec le bousculé de l'Elysée. En gros l'équivalent de deux journée de nourriture pour toute la population française.

    Les chiffres sont toujours intéressant mais les mettre en contexte éclaire bigrement le réel.

    Par canaille le rouge


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  • Les pauvres mis au régime sec de Bruxelles

    Les pauvres mis au régime sec de Bruxelles .... jusqu'à Belfort

    Entre le sauvetage des banques et l'austérite aux peuples, la commission Européenne se positionne.
    Cette dernière a annoncé une coupe drastique  des allocations d'aide alimentaire destinées aux plus démunis.

    Fixé au alentour de 500 millions d'euros par an, le programme Européen d'aide aux plus démunis (PEAD) devrait
    être amputé de près de 400 millions pour tomber à 113 millions d'euros.
    Pour la France, l'aide devrait être divisée par sept, passant de 78 millions à 15,9 millions.

    Depuis 1987, le PEAD apporte une aide alimentaire à plus de 13 millions de personnes dans 19 des 27 Etats membres.
    Suite à cette décision, Deux millions d 'Européens pourraient en être privés.

    A l'origine, l'aide alimentaire aux plus démunis permettait aux agriculteurs d'écouler leurs surplus et surtout aux associations de 19 états Européens de bénéficier de stocks de produits frais.
    La  réforme de la PAC (Politique Agricole Commune) en 1990  a substitué ces aides en nature par des aides financières.
    Cette enveloppe de 500 millions, soit 1% du budget de la PAC, est aujourd'hui devenue indispensable pour de nombreuses associations d'aide aux plus démunis, elle représente 50% de leurs Ressources.

    L'Alemagne et la Suède,considérant que cette enveloppe était une aide purement sociale ayant perdu tout lien avec la PAC et enfreignant les principes de L'OMC, ont porté plainte devant la Cour Européenne de Justice, qui leur a donné raison en avril dernier.

    Les denrées du programme d'aide proviendront dorénavant des stocks publics d'e L'UE et non plus de fonds issus du budget de la PAC,
    avec en perspective de voir, les années où il n'y aura pas se stocks alimentaires  en surplus, le programme d'aide réduit à son strict minimum.

    Les associations n'ont pas tardé à réagir qualifiant cette coupe claire "d'intolérable"
    Les restos du Coeur, le Secours Populaire français et bien d'autres en appellent à la responsabilité du conseil Européen.

    Ces mesures auront bien entendu un impact important et surtout dramatique pour les populations précaires  de plus en plus nombreuses, sur notre propre Territoire....
    Il est du devoir de TOUS de s'insurger contre de telles mesures et d'interpeller Députés français et Députés Européens afin qu'ils interviennent devant cette injustice.


    Les Elus communistes de Belfort

                 
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  •  C'est la crise!

     

    C'est la crise!


        Cela, chaque jour au quotidien, vous vous en étiez aperçu, malgré les élucubrations dévidées par le gouvernement des riches à tout bout de champ.

         L'INSEE annonce 8,2 millions d'habitants survivant en France avec moins de 950 euros par mois, le seuil de pauvreté selon lui. 13,5% de la population est ainsi touchée dans l'un des pays les plus riches du monde. L'INSEE révèle aussi que la proportion des gens pauvres a augmenté et que leur pauvreté s'est considérablement accrue.

         C'est la crise aussi dans l'éducation nationale. Cela c'est l'OCDE qui l'affirme dans son rapport annuel. Depuis 1995, il y a moins d'investissements dans le primaire et le secondaire et les inégalités sociales s'aggravent pour obtenir un diplôme. D'autre part, dans l'un des pays les plus riches du monde, entre 1995 et 2009, le salaire des enseignants n'a pas progressé; débutants ou expérimentés, ils perçoivent un salaire inférieur à la moyenne des pays de l'OCDE.

         Trop de pauvreté, une éducation nationale en berne, la santé ou le travail en grande détresse, les profits du CAC 40 par contre explosent. Durant ce temps, ça se canarde sec entre camarades du PS, parce qu'ils n'ont pas le même programme à présenter aux électeurs. Faut le faire, pour gouverner demain ensemble la France! A droite et à son extrême, il semble qu'un nouveau scandale financier se profile. Bon, il ne va que s'ajouter à toutes ces autres affaires qui puent l'argent sale à profusions.

         Au fait, à la télé ou dans la presse, hormis la droite, le PS (je devrais dire les), ou la fille de son père qui est imposé sur les grandes fortunes mais qui défend (sic) l'ouvrier, entendez-vous d'autres sons de cloches?

    Du gris, encore du gris, sur du gris

         La liberté des peuples à disposer d'eux-mêmes se découpe-t-elle en tranches? D'un côté le soutien à la Lybie (deuxième producteur africain de pétrole, plus grande réserve d'or de ce continent, aux plages immenses et inexploitées). De l'autre, le silence de la France à l'égard de la Palestine frappant à la porte de l'ONU, elle prison à ciel ouvert et sans le droit le plus élémentaire de vivre sa vie.

         Le secrétaire au trésor américain s'est invité au sommet des ministres des finances européens, comme si l'Europe est l'un des états des USA. Il est vrai que l'OTAN et sa politique militariste, que les Etats-unis dirigent, sont soutenues et financées par nombre de pays de l'Union européenne, dont la France, particulièrement la Grèce dont nul ne remet en cause son budget de la défense pour un pays exsangue.

         Ils étaient 6, toutes et tous vêtus en gris, au débat de la primaire des socialistes. Comme pour dire qu'ils ne sont pas divisés? En tout cas, rien sur le retour de la retraite à 60 ans pour tous, afin que les jeunes générations accèdent au marché de l'emploi. Rien non plus sur l'augmentation des salaires et des pensions pour relancer la consommation et donc l'économie du pays.

         Du gris, du noir plutôt, avec la fille de son père qui réclame le retour de la peine de mort en France. Les pays qui la maintiennent, comme les USA par exemple, voient-ils leur criminalité baisser? En attendant, pas de débat sur le mal-être de notre société, sur ses causes et ses conséquences.

          Dans cette grisaille des idées, la CFDT n'est pas chaude pour la journée d'action du 11 octobre.

         Allez, à gauche toute camarades, mais ensemble et pas divisés. Tiens, c'est le 160e anniversaire de la Commune de Paris, mais aussi de celle de Narbonne, Saint-Etienne, Lyon ou Marseille.

         Comme un espoir mis en chantier.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/

     


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  • Monde Diplo

    « L’Art d’ignorer les pauvres »

     

    « Je voudrais livrer ici quelques réflexions sur l’un des plus anciens exercices humains : le processus par lequel, au fil des années, et même au cours des siècles, nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au sujet des pauvres », explique John Kenneth Galbraith dans L’Art d’ignorer les pauvres. Ce texte, suivi de deux autres documents consacrés à la guerre contre les pauvres, constitue le premier volume de la collection Prendre parti, une sélection d’articles issus des archives du Monde diplomatique abordant les questions cruciales d’aujourd’hui et de demain. Il est introduit par une préface de Serge Halimi dont voici les premiers paragraphes.

     

    Diplo 05« Il y a deux manières de favoriser le retour au travail des chômeurs, expliquait en 2010 l’hebdomadaire libéral The Economist. L’une est de rendre inconfortable ou précaire la vie de ceux qui reçoivent une allocation chômage ; l’autre consiste à faire que la perspective d’un emploi devienne viable et attirante. » La question de la « viabilité » d’une recherche d’emploi est cependant posée quand le taux de chômage atteint ou dépasse les 10 %. Et l’« attrait » du travail salarié décline quand les rémunérations se tassent, quand le stress et les pressions se multiplient. Reste alors à rendre encore plus « inconfortable ou précaire » le sort des chômeurs.

     

    Telle est la stratégie que les libéraux au pouvoir et les organisations économiques internationales poursuivent depuis une trentaine d’années. Les articles de John Galbraith et de Laurent Cordonnier le rappellent avec une ironie ajustée au cynisme qu’ils exposent. Avec le texte bien antérieur de Jonathan Swift (1729) qui conseillait aux pauvres d’échapper à la misère en saignant leurs enfants afin de les commercialiser sous forme de « nourrisson de boucherie », plutôt que de se saigner eux-mêmes à élever leur progéniture au risque de la voir ensuite déraper dans le crime et servir de gibier de potence, on passe de l’ironie à l’humour sardonique.

     

    L’intérêt d’un tel registre tient à ce qu’il nous éclaire en nous épargnant l’emphase indignée, les émollientes pleurnicheries. Car qu’il s’agisse des propriétaires fonciers irlandais, des économistes de l’école de Chicago entourant Ronald Reagan, ou de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), leur opposer une protestation morale, faire appel à leurs sentiments n’aurait guère de sens. Riches, instruits, intelligents (le plus souvent...), c’est en effet en connaissance de cause qu’ils défendent une philosophie sociale conçue à leur avantage et qui, sans qu’on la caricature trop, se résume presque toujours ainsi : les riches seraient plus entreprenants s’ils payaient moins d’impôts ; les pauvres seraient plus travailleurs s’ils recevaient moins de subsides.

     

    Des parrains aussi anciens que prestigieux fondent cette doctrine. Emissaire de la révolution américaine à Paris et rédacteur de la Déclaration d’indépendance, Benjamin Franklin estimait dès 1766 que, « plus on organise des secours publics pour prendre soin des pauvres, moins ils prennent soin d’eux-mêmes et, naturellement, plus ils deviennent misérables. Au contraire, moins on fait pour eux, plus ils font pour eux-mêmes, et mieux ils se tirent d’affaire. » En somme, abandonner les indigents à leur sort serait un moyen de leur rendre service. L’avarice devient ainsi une forme intellectuellement avancée de générosité humaine voire, osons le mot, d’aide sociale.

     

    En temps ordinaires, une théorisation aussi aboutie de l’égoïsme serait déjà presque irrésistible. Que dire alors des temps de crise, des moments où la plupart des gouvernants nous serinent que « les caisses sont vides », qu’un endettement croissant menacerait « l’avenir de nos enfants » ? Instruit du danger collectif, de l’urgence de « faire des sacrifices », chacun imagine alors assez volontiers que, même en période d’austérité, il serait, lui, mieux remboursé de ses soins (lorsqu’il tombe malade), mieux compensé au cours de ses périodes d’inactivité (quand il devient chômeur), si d’autres, forcément moins méritants, ne l’étaient pas autant.

     

    On le sait assez : sitôt que la confiance en l’avenir se lasse, que les murs se referment sur eux, les gens se dressent les uns contre les autres - surtout s’ils se côtoient et se concurrencent pour un même type d’emploi, de logement, d’école. Le soupçon que son niveau de vie médiocre ou le montant excessif de ses impôts s’expliqueraient par les avantages innombrables dont bénéficieraient les « assistés » alimente un baril de ressentiments que la moindre étincelle peut faire exploser. Les pyromanes ne manquent pas. En un sens, les rationalisations distinguées du Fonds monétaire international (FMI), de l’OCDE, des « boîtes à idées » ou de la Banque centrale européenne ont pour vocation d’encourager les gouvernants et les journalistes à frotter l’allumette.

     

    Alors, sus aux parasites ! Le « devoir d’informer » va se charger de nous détailler la vie de château qu’ils mènent. « Quand on est RMiste, relevait ingénument Le Point du 28 septembre 2006, on a aussi droit à : l’allocation-logement à temps plein ; la suspension de ses dettes fiscales ; l’exonération de sa taxe d’habitation, de sa redevance, de sa cotisation à la couverture-maladie universelle ; l’accès gratuit à la complémentaire santé de la CMU ; la prime de Noël ; le tarif téléphonique social ; la réduction dans les transports, la gratuité des musées, diverses allocations supplémentaires (en fonction de son lieu d’habitation). »

     

    Le 4 juin 2011, Le Figaro Magazine réservait à son tour sa une à une périlleuse « Enquête sur la France des assistés : ces ‘allocs’ qui découragent le travail ». La couverture représentait un jeune homme vigoureux qui, sans doute bercé par la sollicitude de l’Etat-providence, somnolait dans un hamac tricolore. De fait, si ce fainéant touchait le revenu de solidarité active (RSA), il empochait alors d’un coup la somme rondelette de 467 € par mois (700 € pour un couple sans enfant dans la même situation). RSA, « un boulet dont le coût dépasse 10 milliards d’euros », relevait donc Le Figaro Magazine, toujours précis. « Le ras-le bol monte dans les départements », mais les Alpes-Maritimes « se dotent d’une brigade antifraude au RSA, une première en France » se réjouissait-il ensuite dans un encadré nous signalant que « seize contrôleurs sont chargés de vérifier les factures d’eau, de téléphone et d’électricité. Ils travaillent avec la Caisse d’allocations familiales et peuvent croiser divers fichiers administratifs. »

     

    Ni M. François Pinault, propriétaire du Point, ni M. Serge Dassault, propriétaire du Figaro, n’ont habitué les lecteurs de leurs publications à entourer d’autant de faveurs les contrôles de l’Etat, qu’en général ils jugent tatillons, bureaucratiques, inquisitoriaux, surtout quand ceux-ci concernent les grosses entreprises et les riches. Mais il est vrai que MM. Pinault et Dassault comptent au nombre des cent plus grosses fortunes du monde... Avec 11,5 milliards de dollars pour le premier, 9,3 milliards de dollars pour le second, l’un et l’autre disposent d’un montant presque équivalent à ce que coûte chaque année le RSA pour la totalité des Français.


     Dès juillet 1984, lors de la convention du parti démocrate de San Francisco, le gouverneur de New York, Mario Cuomo, dressait l’acte d’accusation d’un individualisme libéral qui, Ronald Reagan aidant, avait déjà le vent dans les voiles : « La différence entre démocrates et républicains a toujours été mesurée en termes de courage et de confi ance. Les républicains pensent que le convoi n’atteindra jamais son objectif à moins que certains vieux, certains jeunes, certains faibles ne soient abandonnés sur les bas-côtés de la route. Nous, démocrates, croyons qu’il est possible d’arriver à bon port avec toute la famille intacte. Et nous y sommes parvenus à plusieurs reprises. Nous avons commencé lorsque Roosevelt se dressa de sa chaise roulante pour relever une nation à genoux. Wagon après wagon, frontière après frontière, toute la famille à bord. Chaque fois tendant la main à ceux qui voulaient monter dans notre convoi. Pendant cinquante ans, nous les avons tous menés à bon port, vers plus de sécurité, de dignité et de richesse. N’oublions pas que nous y sommes parvenus parce que notre nation avait confiance en elle. »

     

    Un mois plus tard à Dallas, Phil Gramm lui répondait lors de la convention du parti républicain. Pour cet économiste, qui jouerait plus tard un rôle clé dans la (désastreuse) déréglementation financière américaine, la « famille d’Amérique » de Cuomo ne constituait qu’une ruse sémantique permettant de ne pas parler de l’Etat prédateur. Quant au convoi solidaire qu’avait évoqué le gouverneur de New York, il n’atteindrait jamais sa destination, car la locomotive n’avançait plus tant le train qu’elle tirait était bondé : « Il y a, résuma Phil Gramm, deux catégories d’Américains : ceux qui tirent les wagons et ceux qui s’y installent sans rien débourser, ceux qui travaillent et paient des impôts, et ceux qui attendent que l’Etat les prenne à sa charge. » Conclusion : il fallait débarquer les oisifs et les parasites dans une prairie ou dans le désert si on escomptait encore que la locomotive américaine retrouve sa vitesse de croisière et reprenne son périple vers la nouvelle frontière. Question discours, celui de Mario Cuomo marqua les mémoires ; nul ou presque ne se souvient des propos de Phil Gramm. Soit, mais cette année-là, Ronald Reagan remporta l’élection dans quarante-neuf des cinquante Etats...

     

    La crise financière a porté à son acmé la consternation qu’occasionnent chez les riches les prodigalités déversées sur les pauvres. Dorénavant c’est la majorité de la population qui figure dans la ligne de mire des possédants. Car, ainsi que l’explique Laurent Cordonnier dans cet ouvrage, il s’agit pour eux de diviser le salariat afin de le vaincre tranche après tranche. Ils commencent donc par sa fraction la moins organisée, les chômeurs et les travailleurs immigrés, se réservant pour la fin l’aile la plus coriace, la plus syndicalisée. Isolée, jalousée, dépourvue d’alliés, comment parviendrait elle à défendre très longtemps ce qu’elle a autrefois conquis, et que l’OCDE, les patronats, les gouvernements et les médias ont décrété « privilèges » ?

     

    Il en est pourtant de plus appréciables... Ainsi, depuis 2009, grâce à des injections plantureuses d’argent public, les banques ont retrouvé leurs couleurs. Elles émergent même de la crise financière plus puissante qu’avant, plus susceptibles encore de prendre les Etats « en otage » lors d’une prochaine tempête. Et elles invoquent le poids de l’endettement, astucieusement mis entre parenthèses tant qu’il fallait débourser des montants dépassant l’entendement pour sauver Goldman Sachs, la Deutsche Bank ou BNP Paribas, comme prétexte... au démantèlement de la protection sociale et des services publics.

     

    On ne sait pas trop si, vivant aujourd’hui, Swift aurait dû forcer son talent pour décrire la juxtaposition audacieuse d’une pratique laxiste amputant les recettes fiscales au profit des riches et d’un discours de « rigueur » visant à refouler les dépenses budgétaires de l’Etat-providence. En France, par exemple, depuis l’élection de M. Nicolas Sarkozy, la droite a successivement réduit les droits de succession, résolu d’éliminer la taxe professionnelle acquittée par les entreprises, et divisé par trois le taux d’imposition des fortunes supérieures à 3 millions d’euros. Le rapporteur général du budget, M. Gilles Carrez (UMP), a précisé par ailleurs que « les plus grandes entreprises, celles de plus de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, paient entre 15 et 20 % de l’impôt sur les sociétés, alors qu’elles réalisent entre 50 et 70 % du chiffre d’affaires ». Ainsi, Total, dont le résultat net atteignait 10,5 milliards d’euros en 2010, n’a pas payé d’impôt sur les sociétés cette année-là. On conçoit donc volontiers qu’un ministre français, M. Laurent Wauquiez, ait dénoncé le « cancer » de l’« assistanat ». Magnanime avec Total, son gouvernement a cependant su récupérer 150 millions d’euros ailleurs, en fiscalisant les indemnités journalières versées aux victimes d’accident du travail.

     

    Swift suggérait qu’à défaut d’être dévorés à temps, les enfants de pauvres importuneraient les passants et dès l’âge de six ans s’emploieraient à les détrousser. En revanche, insistait-il, un « nourrisson de boucherie engraissé à point fournira quatre plats d’une viande excellente ». Devant une telle alternative, comment hésiter ? Le satiriste irlandais ne connaissait pas les textes de l’OCDE, mais déjà à son époque les libéraux proclamaient que la loi du marché celle qui, dans l’Irlande du XIXe siècle, occasionnerait une des plus meurtrières famines de l’histoire de l’humanité résoudrait tous les problèmes, y compris ceux de la surpopulation. Une seule condition : qu’on la laisse jouer à plein. Ceux qui proposaient autre chose ne pouvaient être que de doux rêveurs ou de dangereux agitateurs.

     

    Invoquer l’évidence, l’absence de choix réel, constitue un procédé familier pour garantir que des réformes, parfois un peu bourrues, se déploieront sans résistance. Ainsi, plutôt que de se résoudre, très raisonnablement, à accommoder « un jeune enfant en bonne santé et bien nourri sous forme de fricassée ou en ragoût », des écervelés ne risquaient ils pas à l’époque de proposer de sortir de la misère irlandaise grâce à une fiscalité nouvelle, des droits de douane, une réforme agraire ? Face à des suggestions aussi démentes, hurluberlues, utopiques, le satiriste imaginait cette réplique qui sonne encore aujourd’hui comme un appel à l’action : « Qu’on ne vienne pas me parler de ces expédients ni d’autres mesures du même ordre, tant qu’il n’existe pas le moindre espoir qu’on puisse tenter un jour, avec vaillance et sincérité, de les mettre en pratique. »


     Certains de ces expédients utopiques ont sans doute été mis en pratique puisque les repas irlandais n’incluent toujours pas dans leurs menus les mets « excellents et nourrissants » que Swift avait autrefois imaginés.

     

    Source Monde diplomatique de septembre 2011

     

    L’Art d’ignorer les pauvres 
    Préface de Serge Halimi

    6€ en librairie ou à la boutique du Diplo

     

    Transmis par Linsay


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  • Le recul de la décennie n’a pas effacé l’intensité du terrible choc de cet événement mondial communément baptisé « le 11 septembre », avec la destruction des deux tours du « World Trade Center ». Symbolique, car ces tours avaient été ainsi baptisées parce qu’elles devaient indiquer le lieu où battait le cœur économique et financier du monde capitaliste occidental. Acte de barbarie vécu par des milliards de téléspectateurs, imprégnant les mémoires, qui fut, quelques temps après la chute du mur de Berlin, un nouvel événement de rupture dans l’histoire.

    Les dirigeants américains qui, pour combattre les pays du bloc soviétique et aussi les pays non alignés cherchant des voies d’émancipation, ont favorisé le fondamentalisme islamique, venaient de subir une attaque sur leur propre territoire, de ceux-là même qu’ils avaient créés, nourris et contribué à développer. Au-delà des trois mille morts qu’elle a engendré, de la destruction d’un quartier des plus emblématiques de New-York, le peuple nord-américain a été d’autant plus traumatisé que ses dirigeants n’avaient cessé de faire croire qu’ayant gagné la guerre froide contre le système soviétique, ils étaient désormais en sécurité et pouvaient envisager un avenir paisible, voir prospère. Les années de gouvernement de B. Clinton donnaient d’ailleurs pour une part raison à cette thèse.

    Mais dans un monde globalisé, aucun pays ne peut vivre dans la prospérité quand l’immense majorité des peuples vit dans le dénuement le plus total. C’est sur la misère et la pauvreté qu’a prospéré un fondamentalisme terroriste faisant confondre les idéaux généreux de l’islam avec un intégrisme islamique. Prétexte utilisé par un bushisme, tout aussi intégriste, appelant lui aussi à de prétendus ordres de dieu pour, au nom de la lutte contre le terrorisme, déclencher deux guerres, celle d’Afghanistan et celle d’Irak. En Afghanistan, les dirigeants nord-américains ont installé au pouvoir l’ancien royaliste Hamid Karzaï, qui était collaborateur de la compagnie pétrolière américaine « Unocal », pour négocier avec les talibans, sans que l’influence de ces derniers ne recule aujourd’hui. Quant à la guerre en Irak, déclenchée sur le mensonge des armes de destruction massive, en dehors de toute légalité internationale, là non plus les choses ne s’améliorent pas, ni en Irak, ni aux alentours avec les tensions décuplées avec l’Iran que le Président Sarkozy vient de relancer.

    Partout, particulièrement aux Etats-Unis, en Europe et en Israël, la destruction des tours a servi de prétexte à des politiques sécuritaires de contrôle des individus, de restriction des libertés. Dans cette période, la direction israélienne, a favorisé l’émergence du Hamas contre l’Organisation de libération de la Palestine. Elle a bloqué les négociations pour l’existence d’un Etat palestinien souverain, continuant de voler leurs terres, leurs maisons aux Palestiniens, les colonisant de plus en plus sans qu’aucune initiative efficace ne soit prise pour mettre fin à l’intégrisme israélien au nom de la théorie bushiste du combat contre «l’axe du mal », alors que les peuples arabes considéraient que l’humiliation faite aux Palestiniens était aussi leur humiliation.

    Et que dire des scandales de la prison de Guantanamo et de la complicité européenne qui ont laissé deux pays, la Roumanie et la Pologne abriter des centres de détention au service de la logique nord-américaine.

    Les dirigeants nord-américains et de larges fractions de dirigeants en Europe et en Israël, ont tenté ces dernières années de survaloriser la nécessaire lutte contre le terrorisme, espérant ainsi affaiblir la lutte des classes. Nous sommes à la fin de ce cycle. Les mouvements arabes viennent de faire voler en éclats le concept de « guerre de civilisations », comme d’ailleurs celui d’une prétendue « fin de l’histoire ». L’élection de B. Obama est due pour une part au rejet des guerres américaines. Mais au-delà, le monde change un peu plus chaque jour. Sous l’effet de la crise totale du capitalisme mondialisé et de luttes émancipatrices, particulièrement en Amérique latine, la prédominance nord-américaine est menacée. L’empire vacille. Les peuples arabes cherchent les voies de leur émancipation. Ne sous-estimons pas le fait que dans la nouvelle stratégie nord-américaine, existe plus que la tentation de contrôler ce processus. Le continent africain est ainsi devenu un vaste champ d’influence et de pressions alors qu’il s’enfonce dans des difficultés extrêmes.

    Dans quelques jours, l’autorité palestinienne déposera la demande de la reconnaissance de l’Etat palestinien à l’Organisation des Nations-Unies. Dans ce contexte, la valorisation de la guerre, par la Président de la République française, comme politique internationale, à rebours de toutes les traditions et valeurs françaises, est très préoccupante. Avec dix ans de retard, il marche sur les chemins de M Bush. La vigilance, l’unité dans l’action pour le désarmement et la paix, pour faire reculer la famine et la pauvreté, pour transformer le système financier international afin de faire reculer et éradiquer la crise du capitalisme, est plus que jamais indispensable. Des voies nouvelles inédites pour un monde nouveau, appelant le partage et la solidarité, sont en gestation. Des potentiels existent pour faire germer les semences encore trop sèches des futurs d’humanité.                 

    Patrick le Hyaric


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    Huma 08

    Julien Lauprêtre, président du Secours populaire affirme que le taux de pauvreté dévoilé par l'Insee ce mardi est bien « en dessous » de la réalité. Ces chiffres datent en effet de 2009 et ne sont donc plus actuels. Le président du Secours populaire s'inquiète de ce « raz-de-marée de pauvreté » qui s'installe sur la France. Interview pour l’Humanité.fr


     

    Vous avez critiqué ce matin les chiffres de l’Insee de 2009 spécifiant qu’ils sont en dessous de la réalité, quelle est la situation actuelle ?


     

    Julien Lauprêtre. Le secours populaire a pris ce matin les chiffres de l’Insee sur la pauvreté avec grand intérêt et ils sont effectivement révélateurs d’une grande pauvreté de notre pays. Cependant ces chiffres remontent à 2009 et sont en conséquent en dessous de la réalité. Tous les indices montrent que la pauvreté a gagné du terrain. D’autre part ces chiffres sont bien réels mais ne couvrent pas tous les aspects. Il est nécessaire de prendre en compte d’autres facteurs. Un français sur deux n’est pas parti en vacances cet année. Par ailleurs, 39% des français ont renoncé aux soins qui leur étaient prescrits pour des raisons financières. Enfin, il est important de noter que tous les français n’ont pas accès au sport, à la culture. C’est un véritable raz-de-marée de pauvreté qui s’installe sur la France. Aujourd’hui nos bénévoles font tous le même constat. La pauvreté ne cesse d’augmenter. Et ce quelque soit la région. Il n’y a pas une région en France qui ne soit pas sinistrée.

     

    Quels sont les moyens mis en œuvre par le Secours populaire ?

     

    Julien Lauprêtre. Aujourd’hui les problèmes de la précarité sont devenus des problèmes de société. Nous alertons les autorités publiques : de plus en plus de jeunes sont touchés. Ces dernières années nous avons observé un afflux de jeunes dans nos centres. En novembre nous organisons à Nancy les « assises nationales de la jeunesse solidaire » le 24, 25 et 26 novembre. Le Secours populaire essaye d’être le plus proche possible des jeunes. Mais seul nous ne pouvons pas régler le problème.

     

     

    Quelles sont les réponses apportées par le gouvernement et l’Union Européenne ?

     

    Julien Lauprêtre. Le Secours populaire aiguille les pouvoirs publics et est l’avocat des pauvres. Ces chiffres sont la confirmation de ce que nous disons depuis des années. Aujourd’hui nous avons la preuve avec ces chiffres que la pauvreté ne cesse d’augmenter. C’est une réalité. Désormais les pouvoirs publics doivent prendre conscience de ces indices. Malheureusement ce taux de pauvreté ne va certainement pas s’améliorer avec la décision en juin de la Commission européenne qui ampute de 400 millions à son programme européen d’aide au plus démunis (PEAD). Cette décision est dramatique le budget va être amputé de 75% avant d'être totalement supprimé. En France ce programme aide près de 4 millions de personnes à se nourrir par le biais de 4 associations (Croix-rouge, Banques alimentaires, Restos du cœur et Secours populaire français). S’agissant de nos services, si cette mesure n’est pas revue à la baisse la moitié des repas ne pourront pas être distribués. Le 18 septembre a lieu une réunion des ministres de l’Agriculture : si l’on ne peut pas revenir sur cette décision c’est un véritable tsunami alimentaire qui va s’abattre sur notre pays.

     

    Pour finir, pouvez-vous nous dire un mot de l’objet de votre présence sur la fête de l’Humanité ?

     

    Julien Lauprêtre. L’objectif de la présence du Secours populaire à la Fête de l’Humanité est de présenter au public l’importance du développement de note association dans la société actuelle pour faire toujours plus de solidarité. Nous allons également contribuer à diffuser notre message : notamment en alertant le public sur la gravité de la décision européenne par le biais d’une pétition.

    Humanité.fr


     Dix-huit millions d'Européens privés d'aide alimentaire par l'arbitraire de la Commission européenne qui vient de diviser par quatre le budget que l'Union européenne lui allouait. C'est pour combattre cette injustice et remédier à ce scandale que Patrick Le Hyaric, député européen et directeur de l'Humanité, a interpellé ce mardi José-Manuel Barroso, président de la Commission. Il s'agit de la deuxième adresse publique de ce genre effectuée par le Vice-président du Groupe de la Gauche Unitaire Européenne-Gauche Verte Nordique, que nous retranscrivons ci-dessous.

     

     

    « Monsieur le Président de la Commission européenne,

     

    A la suite de l'arrêt T-576/08 rendu en avril par la Cour de Justice Européenne, déposé à la suite d’une plainte du gouvernement allemand, la Commission européenne a annoncé, ce lundi 20 janvier, une réduction sévère du budget de l'aide alimentaire européenne. Celui-ci passerait de 496 millions d’euros à 113 millions d'Euros pour l'année 2012, soit une diminution de 73% par rapport à 2011.

     

    Cette plainte initiée par le gouvernement allemand, soutenu par 6 autres Etats européens, avait la particularité d’être déposée par des pays ne participant pas à ce programme. Elle est basée sur le fait que cette aide ne pouvait être incluse dans le budget de la Politique agricole commune (PAC), puisqu’elle était avant tout sociale et ne rentrait donc pas dans les missions de la PAC.

     

    La Cour de Justice Européenne a validé ces arguments en estimant que le programme alimentaire européen aux plus démunis (PEAD) devait être financé par des surplus européens, mis à l’intervention publique. Au-delà de l’insupportable, cet argumentaire juridique pourrait être contesté. D’abord, malheureusement, les modifications de la PAC ces dernières années, ont réduit au strict minimum les budgets destinés à la gestion des excédents agricoles européens.

     

    Mais, plus fondamentalement, je ne peux comprendre qu’on puisse priver 13 millions de personnes de ces aides, alors que subsiste toujours des dispositions de restitutions aux exportations, versées aux grands industriels de l’industrie agro-alimentaire dans le but d’exporter des surplus ponctuels de céréales, de produits laitiers, de viande. Cette décision est antihumaine. Elle remet en cause les financements des 240 banques alimentaires européennes venant en aide aux citoyens européens les plus démunis.

     

    Alors qu'il ne représente que 1% du budget de la Politique agricole commune ce programme s'adressait pourtant à 18 millions de personnesdépendantes de cette aide, dans 19 pays européens. En France d'après plusieurs associations caritatives cette aide bénéficie à 2 millions de personnes.

     

    Je proteste énergiquement contre cette décision qui donne, une nouvelle fois, des institutions européennes, l’image de structures de plus en plus éloignées des peuples, insensibles à leurs difficultés, à la pauvreté et à la misère, alors qu’elles n’ont pas hésité à venir au secours des secteurs bancaires. Que valent ces aides, représentant 0,004% du produit intérieur brut européen, comparées aux milliards d’euros circulant sur les marchés financiers à des fins spéculatives ?

     

    La Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen a déposé pour la session plénière du mois de juillet une question à la Commission pour obtenir un débat sur ce programme établi depuis 1987 et la remise en place de celui-ci. Je souhaite d’ici là que la Commission revienne sur sa décision.

     

    J’ai l’honneur de vous demander, Monsieur le Président de la Commission européenne quelles actions la Commission compte-t-elle entreprendre pour rétablir ces fonds pour les 13 millions de personnes souffrant de pauvreté alimentaires et pour les 43 millions d'européens en risque de pauvreté alimentaire.

     

    Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, mes salutations les meilleures. »

     

    humanité.fr

     

    Sur Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-pauvrete-83650703.html


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  • La rigueur oui. Mais pour les autres. Dans un contexte économique mondial des plus moroses, les députés de la majorité, soucieux de préserver leur électorat, détricotent le plan gouvernemental d'austérité. Après la hausse de la TVA sur les billets d'entrée des parcs de loisirs, la taxation des plus-values immobilières est désormais sur la sellette. Dans Les Echos, Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale alerte la majorité : "il ne faut pas remettre en cause l'objectif d'équilibre".

    Bernard Accoyer a raison d'être inquiet. Alors qu'elle prône pour le futur la mise en œuvre d'une règle d'or sur les déficits publics, la majorité parlementaire se fait tirer l'oreille pour trouver le milliard d'euros de recettes nouvelles, dès 2011, sur les 12 milliards programmés d'ici la fin 2012.

    La question de la taxation des plus-values immobilières est particulièrement symbolique. Cette mesure était l'une des plus lucratives du plan gouvernemental puisqu'elle devait rapporter 180 millions d'euros en 2011 et 2,2 milliards en 2012. Elle prévoyait la suppression d'exonération d'impôt sur la plus-value réalisée sur la vente d'une résidence secondaire lorsque le bien est détenu depuis plus de 15 ans.

    Les députés UMP ont obtenu un assouplissement notable. Les plus-values immobilières seront désormais exonérées d'impôt lorsque le bien vendu est détenu depuis plus de 30 ans et non plus 15.

    Ce revirement n'est pas du goût de Bernard Accoyer qui souligne que "le patrimoine immobilier est improductif pour l'économie et peu générateur d'emplois". "La majorité va certainement trouver des aménagements. Mais je souhaiterais qu'elle soit bien consciente de la nécessité, simultanément, de lutter contre la spéculation immobilière qui, dans certaines régions, s'accompagne de plus-values excessives" rappelle le président de l'Assemblée nationale.

    "Les aménagements exigeront de trouver des recettes ailleurs à l'euro près. Je mets cependant en garde contre de nouvelles recettes qui affecteraient la compétitivité de notre économie" insiste Bernard Accoyer.

    Des mesures de substitution concernant l'impôt sur les sociétés et une taxation supplémentaire de l'hôtellerie de luxe sont avancées. Quant à la justice fiscale, elle attendra.

    L'aménagement de la taxation des plus-values immobilières sur les résidences secondaires contraste avec la taxation supplémentaire des mutuelles sur les contrats santé qui devrait rapporter 1,1 milliard d'euros soit plus de 10% du plan d'austérité.

    "Quand le gouvernement dit que les mutuelles peuvent ne pas répercuter la hausse de la taxe sur les conventions d'assurance (TCA), c'est juridiquement et comptablement faux", dénonce le président de la Mutualité Française. Etienne Caniard souligne "qu'entre 2008 et 2012, les cotisations ont augmenté en moyenne de 125 euros. Plus de la moitié de la hausse est le fait de la simple répercussion des taxes qui sont passées de 13 à 76 euros. Cela veut donc dire que les taxes ont plus pesé sur les assurés que le coût du risque !"

    http://www.agoravox.fr


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