• Toyota : surexploitation, mensonges et Montebourg

    jeudi 9 mai 2013 par  Jean Jullien

    Un article utile pour parler au concret de l’industrie, de l’emploi, des luttes de classes dans ses grandes multinationales...

    On connaissait déjà la rationalisation et l’exploitation poussées à l’extrême chez Toyota. 

    Ce document publicitaire laisse deviner l’impact du flux tendu sur les sous-traitants qui y sont énumérés.

    Extrême ? Non, Toyota va encore plus loin.  

    Dans leur édition du 7 mai, Les Echos réservent un double passage à la brosse à reluire sur la réussite insolente de « Toyota Valenciennes : une production optimisée au maximum »

    On y découvre que le secret de cette réussite c’est :
    - La suppression des emplois, la concentration de la main d’œuvre, l’accélération des cadences, la simplification du travail, l’augmentation de près d’une heure de la durée du travail, en fonction de la production (on note que la défiscalisation des heures supplémentaires ne les a pas supprimées bien évidemment). 
    - L’allongement de la durée du travail est élastique et peut même avancer la prise de poste. Bonjour la vie de famille, et les problèmes d’horaires avec les enfants ! 

    En grattant un peu les Echos, et en observant l’évolution annoncée des effectifs au fil du temps, on constate les mensonges flagrants de Toyota, l’hypocrisie à peine déguisée des Echos et des medias locaux concernant la suppression des emplois, mais aussi la position de classe de Montebourg, au service de la bourgeoisie : 


    Une production optimisée au maximum

     

    Dans son usine de Valenciennes, Toyota est passé de trois à deux équipes en produisant le même volume de voitures

    C’est un travail efficace, mais sans tambour ni trompette... Alors que Renault et PSA s’adaptent à la crise en négociant des accords de compétitivité, Toyota préfère pour l’heure jouer sur l’optimisation de son organisation industrielle. Avec un résultat étonnant : depuis le début d’année, l’usine de Valenciennes produit le même volume de voitures en deux équipes qu’avec trois en 2012(*), soit 800 voitures par jour. Un exemple type de l’amélioration en continu à la japonaise. 

    Sa méthode ? Un recours à quelques samedis travaillés et surtout une accélération de la vitesse de sa ligne de production. Le « takt time » , la durée séparant deux véhicules sur la ligne, est passé à 60 secondes, contre 90 secondes l’année dernière. En août prochain, le constructeur pense même passer à une cadence de 58 secondes, record de vitesse sur le site. « C’est une très bonne optimisation des lignes. Cela équivaut à 63 véhicules produits à l’heure, ce qui place l’usine dans le haut du panier » , indique Denis Schemoul, analyste chez IHS. Pour réaliser cette prouesse, le constructeur a redéfini les tâches des opérateurs : ceux-ci sont plus nombreux autour de la ligne - l’équipe supprimée a été redéployée sur les deux autres -, mais leurs tâches ont été simplifiées pour gérer l’accélération de la ligne. 

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    Grâce à ses méthodes de production importées du Japon - redéploiement des équipe, recours à l’ « overtime » -, Toyota a amélioré le rendement de ses chaînes de montage. Photo Philippe Huguen /AFP 

    L’« over time » 

    Autre levier d’action, l’ « over time » . Ce dispositif, prévu dans le contrat de travail de chaque salarié, permet à Toyota de demander aux opérateurs jusqu’à 55 minutes de travail à la fin de chaque équipe, si l’objectif de volume du jour n’est pas atteint. Un créneau payé en heures supplémentaires, qui apporte une flexibilité importante. Pour preuve, le site Sevelnord de PSA a ainsi mis en place ce système lors de ses négociations bouclées l’été dernier, en se donnant la possibilité de prolonger le travail d’une équipe de 21 minutes maximum. Chez Toyota, l’ « over time » est utilisé fréquemment depuis le début d’année, et pourrait même changer d’horaires, passant à 5 heures du matin pour l’équipe du matin, ce qui permet d’accroître le temps de travail 

    Ces aménagements sont de plus en plus critiqués par les syndicats « Le résultat pour les opérateurs c’est que le rythme devient de plus en plus exigeant, les conditions de travail se dégradent, et la vie des salariés est bousculée à cause de l’over time’ » , juge Thomas Mercier délégué syndical CFDT. Du côté direction, on souligne que ces organisations permettent surtout de maintenir l’emploi dans un contexte difficile. Car de fait, le modèle économique de Toyota en France est naturellement serré, vu sa spécialisation dans les petites voitures à faibles marges. Pour preuve, la nouvelle Clio de Renault est produite à 73 % en Turquie, tandis que PSA vient de fermer Aulnay, spécialiste sur la C3. 

    Pour maintenir sa compétitivité Toyota peut compter sur des avantages traditionnels : une usine moderne, centrée sur un seul produit, très compacte, et maîtrisant les méthodes japonaises. Mais en pleine crise, il pourrait en demander plus à ses salariés... — M. A. 


    En fait ces méthodes ne sont pas un scoop, en 2006 Lutte Ouvrière signalait la volonté d’appliquer l’over time chez Toyota. 

    Licenciements des intérimaires

    (*) Les Echos précisent dans le second article ’Toyota Valenciennes : l’usine qui résiste à la crise’ : 

    […] En ce début d’année, les choses se corsent pourtant, sur fond de dégringolade du marché européen. La marque Toyota n’est pas épargnée, avec une baisse de ses ventes de 16,3% au premier trimestre en l’Europe. A Valenciennes, malgré la production de la Yaris « américaine », Toyota table sur une production de 202.000 unités en 2013, soit un niveau quasi stable comparé à 2012. Par conséquent, l’équipe de nuit a été supprimée, entraînant une refonte de l’organisation industrielle (lire ci-dessous), et les effectifs intérimaires ont baissé de 500 personnes. « Nous n’avons pas touché aux CDI. Alors que nombre de constructeurs ont fermé des usines ou lancé des plans de restructuration, Toyota préserve l’emploi », indique Alain Van Vyve, directeur adjoint chez Toyota à Valenciennes. […] 

    Cette précision contredit ainsi l’article précédent « l’équipe supprimée a été redéployée sur les deux autres » , puisqu’il s’avère que 500 emplois ont été supprimés 

    Le blog auto critique du NPA signalait le 6 septembre 2011 que les intérimaires représentaient le quart des effectifs : 

    Le quart des effectifs de Toyota Onnaing dans le Nord sera en intérim 

    L’usine de Toyota située à Onnaing prés de Valenciennes tourne à plein Et la direction vient d’annoncer le recrutement de 800 intérimaires sur des contrats de dix huit mois. 

    Une troisième équipe de production va être mise en place à partir de janvier 2012 pour la fabrication de la Yaris qui se vend bien en Europe 

    Aujourd’hui 3550 salariés travaillent sur le site d’Onnaing. : cela veut dire que le recrutement d’intérimaires prévu représente le quart de l’effectif total de l’usine 

    Toyota est maintenant le premier constructeur automobile mondial et est un modèle de production imité par tous ses concurrents. L’intérim, voilà donc la recette de Toyota. 

    NB : Le site Toyota comptait 4 300 salariés en janvier 2012 : 

    (on devine qu’il n’y a pas 4300 salariés sur la photo, même en tenant compte des trois équipes, ceux qui applaudissent avec des bleus tout propres et des jeans sont essentiellement les cadres, les employés, les techniciens et une triplette de mécanos de maintenance)

    Les intérimaires subissaient six mois plus tard les premiers licenciements suivant l’article de La Tribune du 22 juin 2012 : à propos du lancement de la Yaris : 

    600 intérimaires de moins 

    « LT. Cette baisse globale de vos prévisions de vente aura-t-elle un impact sur vos effectifs de production ? 

    FP Nous produisons aujourd’hui 1014 véhicules par jour et allons baisser notre cadence journalière à 783 véhicules à partir du 1er juillet. L’ensemble de nos lignes vont être affectées par ce ralentissement de production aussi allons nous pouvoir conserver nos trois équipes. Aujourd’hui nous employons 4300 salariés dont 1300 intérimaires. Nous allons devoir faire appel à 600 intérimaires de moins. Si les ventes de notre modèle hybride répondent à nos attentes, nous pourrons continuer à maintenir nos trois équipes en postes. » […] 

    On mesure alors la duplicité du PDG de Toyota France, Pascal Ruch, sur France Info, dans sa déclaration reprise par la La Voix du Nord le 6/10/2012 : 

    Aujourd’hui, notre ambition est avant tout de préserver les emplois, de pérenniser les emplois, et puis de voir si à terme on pourra embaucher encore davantage de personnes’ sur le site de Valenciennes, a indiqué M. Ruch, en soulignant le ’contexte compliqué (...) du marché français, mais également européen. 

    En résumé : 1100 suppressions de postes en moins de deux ans et la surexploitation en prime !

    Montebourg fait le canard sur les suppressions de poste, salue l’exploitation des ouvriers et appelle à l’Union sacrée pour sauver les profits.

    Le 24 juillet 2012 Libération écrivait : 

    « Quelles garanties pour l’emploi ? 

     

    Montebourg a prévenu que l’Etat exigera des « contreparties ». En 2009, Sarkozy avait obtenu, en échange du prêt consenti aux constructeurs, qu’ils s’engagent temporairement à ne pas fermer d’usine en France. Vu la santé fragile de Renault et, surtout, de PSA, la négociation risque d’être plus difficile. Ce point est crucial pour la crédibilité du gouvernement : vu l’ampleur de la casse sociale chez PSA, l’opinion comprendrait mal que l’Etat déverse des aides publiques sans obtenir un minimum de garanties sur l’emploi. 

    On appréciera tout particulièrement les déclarations élogieuses de Montebourg venu serrer quelques pinces sur le site d’Onnaing le 8 octobre 2012 : 

    « Toyota Onnaing, la preuve que l’industrie française est forte et qu’elle a un grand avenir » « Toyota entreprise d’automobiles japonaise a investi en France 1 milliard d’euros en dix ans, c’est donc un signe de confiance dans notre base industrielle française. Et aujourd’hui, les véhicules qui sortent de cette usine sont des véhicules Made in France » 

    Au passage cet ahuri trouve le moyen de demander aux ouvriers s’ils sont contents devant le singe et les chefaillons. 

    En revanche il n’a pas tiqué aux provocations de Didier Leroy, président de Toyota Europe : ’quand on est sur un système comme le système français, tout ce qui allègera le coût du travail, de toute façon améliorera la compétitivité’ 

    Le même jour, en faisant la tournée des popotes dans la région, Montebourg annonçait la diminution des cotisations sociales, c’est-à-dire des salaires, et l’Union Sacrée des patrons et des ouvriers. 

    Sur une des vidéos on le voit déclarer à la Française de Mécanique : « la bataille pour la compétitivité passe par l’union des hommes est des femmes au travail. Chaque personne sur les chaînes de production participe à l’amélioration de la performance »… « ces jeunes qui font l’apprentissage d’un beau métier, … ont peut-être rêvé d’ailleurs d’être ici » 

    Mais la classe ouvrière ne rêve pas.

    On lisait le lendemain dans la Voix du Nord : 

    Éric Pecqueur, responsable CGT, assurait, lui, dans un communiqué avoir interpellé le ministre : « Même si le cirque Montebourg est de passage dans la région aujourd’hui, je tiens à vous dire que les ouvriers n’ont pas besoin d’un clown monsieur le ministre (...). Votre gouvernement ne fait rien pour obliger les patrons à garder les intérimaires, il ne fait rien pour obliger les patrons à augmenter les salaires (...).  »

    http://lepcf.fr/spip.php?page=article&id_article=1790

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  • Quelques réalités sur les conditions de travail en Chine

    lundi 13 mai 2013 par  Danielle Bleitrach

    Il se dit à peu près tout et n’importe quoi sur les conditions de travail en Chine. Il est évident que si désormais la Chine est en train de dépasser l’Allemagne et de devenir le premier exportateur mondial, cela a été au prix d’un effort dément de la population. Mieux la Chine a franchi des étapes, elle était avant tout l’usine produisant des produits bas de gamme, dépendant à plus de 70 % des technologies étrangères, elle est toujours l’atelier du monde mais elle est passé de l’électroménager à la maîtrise désormais de technologies qui lui permettent de construire des TGV. De la même manière, ou plutôt contradictoirement la Chine en peu de temps, en gros depuis les réformes de 1978, est passé du plein emploi à la possibilité de chômage, des entreprises garantissant sécurité et protection sociale au marché privé du travail, elle a connu une mobilité énorme, en particulier un exode rural, tempéré comme nous allons le voir par des mesures discriminatoires à l’égard des migrants. C’est assez dire que chaque avancée a été payée de son prix de sueur et de souffrances. Mais surtout cette brève analyse nous confronte à l’énorme hypocrisie occidentale qui ne cesse de dénoncer les conditions de travail en Chine et refuse de voir qui en porte la responsabilité réelle, non seulement historique mais d’une brûlante actualité.

    1-Migrations et discriminations

    La population la plus exploitée et soumise aux plus rudes conditions de travail a été celle des migrants ruraux, soit ceux qui émigraient définitivement, soit ceux qui venaient amasser un pécule en ville. Les mobilités interrégionales ou intrarégionales, rurales/urbaines se sont multipliées et la population flottante n’a cessé d’augmenter en se diversifiant en Chine continentale. Avec l’arrivée des migrants dans les villes chinoises, les marchés du travail se sont de plus en plus segmentés et différenciés. Et les migrants, notamment peu qualifiés et surtout les plus jeunes, sont devenus l’objet de domination, d’exploitation et aussi de violence. De plus la suppression de la notion d’emploi à vie a représenté un moment très dur dans la transition de l’économie planifiée vers l’économie de marché fut-elle socialiste et planifiée. Il s’est formé quelque chose de totalement inconnu jusque là un marché des emplois, le chômage est apparu comme un phénomène nouveau dans l’histoire de la Chine communiste. Il faudrait pour être plus complet montrer l’imbrication, la superposition des emplois d’Etat et de ceux privés.

    La politique de discrimination qui a marqué cette population migrante avait une double fonction, mobiliser une main d’œuvre peu exigeante pour les multinationales et aussi pour la construction. Mais aussi, il s’agissait de freiner cet afflux rural pas toujours désiré. Il est facile de dénoncer les politiques menées, plus difficile est de gérer la situation qui veut que quelques 800 millions de paysans chinois, de manière plus ou moins permanente, tendent à s’employer hors de leur terres ? Et malgré tous les obstacles administratifs (difficultés à obtenir une carte d’identité nécessaire pour se déplacer, perquisitions régulières à Pékin pour chasser les habitants illégaux,…), les paysans affluent là où il peut y avoir du travail. Et ils atterrissent précisément dans les villes où on construit pour loger une population déjà à l’étroit. Nul doute que la multiplicité des chantiers des jeux olympiques a donné une occasion à cet afflux qu’il faut bien contenir. L’exemple de Shanghai illustre ces politiques. On peut les apprécier comme particulièrement injustes à l’égard des migrants, mais aussi considérer qu’elles protègent l’emploi des travailleurs des villes, empêchent la pression à la baisse de leurs emplois. Même discriminés les travailleurs venus des campagnes trouvent des revenus supérieurs à ceux qu’ils ont en tant que paysans, l’attrait est là mais la dureté de ces conditions empêche l’afflux incontrôlé. Face à un nombre toujours croissant de migrants, la municipalité de Shanghai a pris des mesures de protection des marchés du travail pour les Shanghaiens en distinguant les emplois réservés à la main-d’œuvre urbaine et l’autre à la main-d’œuvre provinciale En effet en 1995, le Bureau du travail et de protection sociale de Shanghai a publié une liste de secteurs d’activités et d’emplois réservés ou interdits aux migrants : les secteurs de l’industrie lourde, le textile et la construction sont ouverts aux migrants ; les emplois intermédiaires sont d’abord réservés aux citadins mais ouverts aux migrants ; enfin les emplois « visibles » comme chauffeur de taxi, agent de la sécurité et standardiste, etc., sont formellement interdits aux migrants (1) Les migrants assurent leur présence sur des segments de marché du travail disqualifiés comme la manufacture, la confection, le bâtiment, la restauration, le transport de marchandises, etc. ; on peut alors parler de « niches économiques ». En même temps que le secteur traditionnel se réanime a lieu un phénomène de tertiarisation qui s’accompagne d’une précarisation des marchés du travail génératrice d’emplois payés à l’heure ou à la tâche où sont le plus souvent embauchés des provinciaux. L’évolution du marché de travail urbain a reposé sur des processus discriminatoires de plus en plus marqués à l’égard des populations migrantes faiblement qualifiées mises en concurrence de manière ouverte avec les chômeurs. En 2000, 82,9 % des migrants travaillaient dans les secteurs mal considérés par les Shanghaiens : chantiers navals, textile, bâtiment et services. Comme on le voit, le passage d’une économie planifiée à une économie de marché s’est encore tout de suite accompagné de processus de segmentation des marchés du travail où cohabitent inégalités, discriminations et évictions des Chinois non désirés. Si l’on ne connaît pas cette situation on ne comprend rien y compris aux événements du Tibet où il y a cet exode vers les villes et cette situation générale de protection du salariat et du travail urbain par rapport à cet afflux. Dés que j’ai lu le récit des événements j’ai pensé qu’il y avait au départ une opération orchestrée débordée par un prolétariat vivant trés mal. Nous sommes ici dans des phénomènes à une échelle inconnue qu’une société qui table avant tout sur sa sortie de sous développement doit maîtriser. Et ceux qui pensent qu’il suffira de rétablir un lama féodal n’offrant rien d’autres à ces populations que le retour à l’achaisme sont soit idiots, soit volontairement décidés à rendre la situation plus compliquée à la Chine.

    2- Les multinationales, lieu d’exploitation

    Un pays qui sort du sous développement par un effort gigantesque et qui se plie au diktat des multinationales, tout en tenant le tigre en laisse, telle est la Chine et elle réussit là un formidable exploit que lui permet sans doute la planification et la propriété collective, disons étatique des principaux secteurs de production et des secteurs financiers. La Chine pour faire son accumulation primitive exporte à tour de bras et dans le même temps tente un développement endogène, un équipement du territoire et plus récemment une politique environnementale. Et pour revenir à notre objet elle met en place une politique de droit des travailleurs.

    Le fait que la Chine soit un pays sous développé se traduit au départ^par un manque de capitaux et de technologie, il faut faire appel aux capitaux et aux technologies étrangères et se soumettre à leurs conditions.

    Plus de la moitié des exportations chinoises sont le fait néanmoins d’entreprises étrangères. Donc quand on décrit le bagne du travail en Chine, il faut savoir que ce bagne a été largement créé par des entreprises étrangères .

    Une enquête menée par les organisations suisses Pain pour le prochain et Action de Carême met directement en cause les grandes marques d’informatique. Officiellement, comme cela se passe pour toute l’Asie, les grandes marques d’informatique ont mis en place des codes de conduite en matière de responsabilité sociale, les règles sont peu respectées par leurs fournisseurs. Nous avons vu que c’était le cas pour Ikea en inde, c’est donc une pratique commune des multinationales, elles font pression sur leurs fournisseurs pour aboutir partout à des conditions d’exploitation à outrance.

    Les deux organisations ont enquêté dans sept usines fournissant les grandes firmes informatique internationales.

    Les ouvriers y travaillent de 10 à 12 heures par jour, six et parfois sept jours par semaine. Chaque mois, ils effectuent entre 80 et 200 heures supplémentaires quand la loi en autorise 36.

    Les conditions de santé sont mauvaises pour ces travailleurs. La manipulation de produits toxiques se fait souvent sans masques ni gants et les salles de soudage manquent d’aération. Les employés interrogés dans cette enquête ne bénéficient pas d’un contrôle médical au travail.

    Des sanctions disciplinaires abusives sont souvent mises en place. Un travailleur d’une des usines visitées explique : "En période de haute production, la cadence augmente et il est difficile de suivre le rythme. Nous faisons plus d’erreurs. Si l’inspecteur le découvre, il nous impose une amende, sous forme d’une déduction d’une demi-journée de salaire. Nous sommes extrêmement tendus".

    Dans beaucoup d’usines, les codes de conduite des entreprises étrangères, clientes de ces usines – ces engagements de respecter les droits élémentaires des travailleurs – ne sont pas portés à la connaissance des employés.

    Malgré tout, quelques améliorations sont intervenues récemment. Le nombre d’entreprises payant leurs employés en dessous du minimum légal a baissé. Mais il en reste encore. Ainsi, l’usine Lite-On Electronics payerait les heures supplémentaires le week-end 150 % du salaire horaire en semaine, quand la loi prévoit 200%.

    Les deux organisations constatent que l’engagement des marques face à cette situation est variable. Hewlett-Packard s’est donné des moyens humains et financiers importants pour mettre en oeuvre son code de conduite. Cette firme est par ailleurs la seule à accepter de donner une liste complète de ses fournisseurs et de commenter des cas précis d’usines. Apple fait également des efforts, notamment en multipliant les audits en Chine. Mais elle refuse malgré tout de communiquer dans la transparence sur ses fournisseurs, ses audits et les formations qu’elle met en place.

    Enfin, le rapport de Pain pour le prochain et Action de Carême révèle que la firme Fujitsu-Siemens est à la traîne. Au niveau du groupe international et en Chine, elle n’a aucune personne en charge des responsabilités sociales. Elle considère par ailleurs qu’elle n’a pas à former ses fournisseurs à son code de conduite.

    Le constat est d’autant plus sévère que selon ces deux organisations, il suffirait d’ajouter un peu plus de 30 euros au prix de chaque ordinateur pour assurer aux ouvriers de l’informatique des conditions de travail dignes.(2)

    Une enquête menée par le journal Southern Weekly qui a étudié 126 multinationales durant une année complète. Au banc des accusés : des entreprises appartenant aux 500 plus grosses compagnies et qui ont enregistré des résultats financiers remarquables que ce soit dans le nombre de ventes, le volume des exportations ou les profits bruts. Les résultats sont alarmants ! 58 entreprises (46% de l’ensemble) ont refusé de se conformer à la loi d’établissement des syndicats. Vingt autres ont sérieusement endommagé l’environnement. Et les critiques ne s’arrêtent pas là ! 37 firmes vendaient aux consommateurs chinois des produits ou des services ne répondant pas aux normes de qualité, ce qui a été corroboré par des plaintes répétées pour 19 d’entre elles. D’après le journal Southern Weekly, certaines entreprises étaient mêmes coupables de soudoyer des officiels du gouvernement ainsi que des dirigeants de l’entreprise ou d’autres entreprises ! Southern Weekly assure de la réalité des données. L’hebdomadaire a indiqué que l’étude s’est basée sur des informations publiques fournies par les autorités, les associations de consommateurs, les syndicats et les médias. Il dit avoir vérifié les renseignements auprès des entreprises elles-mêmes. Le même journal a publié une liste noire : les 33 multinationales présentes en Chine qui sont passées outre les lois anti-pollution de l’eau. Quatre d’entre elles font partie des 500 entreprises aux plus gros profits : Nestlé Sources Shanghai Ltd, Pepsico, Panasonic et 3M. Les informations viennent de l’ONG « Institut des affaires publiques et environnementales. » Le directeur, Ma Jun, confiait cependant au Shanghai daily que les multinationales ne sont pas les seules entreprises critiquables : 26 000 compagnies chinoises ont de même rejeté illégalement des déchets dans les cours d’eau chinois et à une échelle plus importante.

    Et il est vrai également que les conditions de travail d’une extrême dureté ne se trouvent pas seulement dans les entreprises étrangères, il y a celles de la paysannerie, et il y a même eu de véritables scandales comme les mines de charbon clandestines et les briqueteries, où des adolescents et des hommes parfois enlevés et vendus travaillaient sans salaire. Mais que ces cas aient fait un tel scandale prouve leur caractère exceptionnel, le fait est que les Chinois ne s’habituent pas à l’exploitation. On constate dans les villes non seulement une amélioration mais de la difficulté à trouver de la main d’œuvre qualifiée, et tout cela aboutit à des augmentations de salaires de l’ordre de + 18% depuis un an (3). Et surtout pour qui connaît les conditions d’esclavages dans certains pays d’Amérique du sud ou même de la domesticité dans les émirats, la découverte et le scandale sont un pas vers autre chose, comme les procès publics et les lourdes peines qui frappent les directeurs d’entreprise de la mine qui par leur imprudence délinquante ont provoqué des nombreuses morts.

    3-Une situation en évolution

    Les différences avec les ateliers d’assemblage du Tiers-monde comme ceux de la frontière mexicaine, les maquiladoras, tient au fait que l’Etat chinois a réussi à maîtriser le phénomène et en faire un facteur de développement inouï. Le second facteur est l’intervention de plus en plus fréquente des autorités, à la suite de nombreuses manifestations pour faire respecter les droits et l’existence du syndicat à l’intérieur de l’entreprise.

    Il est un fait que ne sont jamais dénoncés par les occidentaux les entreprises étrangères et toujours « le régime », jamais le sous développement et toujours « le socialisme », etc. Alors que même quand ces entreprises étrangères ne pèsent pas directement sur leurs salariés elles le font par le biais d’entreprises sous-traitantes qu’elles mettent en concurrence, ce qui se répercute sur les salaires et les conditions de travail. Et dans les grandes entreprises si les travailleurs logent sur place il peut même arriver que le patron retienne les papiers et si la multinationale a signé « un code de conduite », quand elle envoie inspecter les conditions des salariés ceux-ci ne peuvent pas se plaindre.

    Tout cela existe mais tend à évoluer sous une triple influence :
    - la première est la protestation massive des travailleurs, les travailleurs chinois ne se laissent pas faire, en 2005 près de 90.000 manifestations impliquant plus de cent personnes ont été recensées.
    - La seconde est une nouvelle préoccupation des autorités face à cette montée des mécontentements et les tensions sociales y compris face aux cas de corruption des autorités.(4)
    - Le troisième phénomène est un début de pénurie de main d’œuvre, y compris ce qui est nouveau de main d’œuvre peu qualifiée, notamment dans le province du Guangrong au sud, où se produit près du tiers des exportations chinoises.

    Mais on peut également noter que par rapport à l’Inde et d’autres pays asiatiques dont on ne fait pourtant pas état, le travail des enfants n’est pas un fléau. Les enfants sont pratiquement tous scolarisés dans les zones urbaines.

    Si les médias occidentales et même la plupart des médias alternatifs sur internet décrivent avec beaucoup de complaisance les conditions de travail en Chine, en les attribuant au gouvernement chinois. De temps en temps on lit dans la presse des entrefilets de ce type :

    Adidas retire progressivement sa production de Chine

    Le numéro deux mondial des équipements sportifs, l’allemand Adidas, juge le niveau des salaires en Chine dorénavant trop élevé et va transférer une partie de sa production vers des pays encore plus compétitifs, a déclaré son patron Herbert Hainer. Adidas va transférer sa production en Inde, au Laos, au Cambodge et au Vietnam, mais aussi dans les pays de l’ex-URSS et en Europe de l’Est. » (5)

    Les entreprises occidentales ne vont donc pas dans un pays pour l’aider à se développer (ce n’est pas nouveau) mais pour en tirer un max de profit (ça s’appelle diminuer les coûts). On retrouve les mêmes informations dans la presse de Taiwan, les salaires chinois augmentent trop pour continuer à faire de la Chine continentale une zone de sous traitance, mais elle devient un marché intéressant.

    L’évolution, en particulier du nouveau code du Travail

    Voici les changements intervenus dans le nouveau code du travail par rapport à celui de 1994 – L’employeur doit impérativement conclure un contrat de travail écrit. – - La priorité est donné au contrats à durée indéterminés. C’est théoriquement fini les CDD à répétition. Lorsqu’un employé a dix ans d’ancienneté- s’il en fait la demande- l’employeur est tenu de signer un CDI. L’employeur ne peut aujourd’hui proposer que deux CDD consécutifs. « la sanction de la violation de cette obligation consiste pour l’employeur à verser un double salaire » à compter de la date à laquelle le CDI aurait dû être conclu. – Le licenciement économique est encadré : cela ne peut concerner un ou deux travailleurs, cela doit au minimum concerner 10% du personnel. – Interdiction de pénalités en cas de démission : avant pour démissionner l’employé devait des pénalités c’est supprimé.

    Face à ce code du travail entré en application le premier janvier 2008, les chambres de commerce nord-américaine et européennes ont manifesté leur opposition et menacé de délocaliser si le droit du travail devenait trop contraignant. On mesure en sachant cela l’hypocrisie des médias occidentaux qui ne cessent d’incriminer « le régime », « le socialisme » et jamais leurs propres capitalistes. Ce nouveau code renforce la protection des salariés par rapport à celui de 1994. la plus importante des réformes est la nécessité dans laquelle se trouve l’entreprise d’établir un contrat de travail écrit. Selon le mensuel Alternatives économique, Li Hua, avocate au cabinet Gide Loyrette Nouei à Pékin précise « "En 2007, le nombre des contentieux entre les deux parties- employeur-employé, de les rapports sociaux à l’intérieur de l’entreprise se sont détériorées ces dernières années. – le nombre des conflits a augmenté de 30% à Shanghai et à Pékin, principalement dans les secteurs de l’industrie et de la construction »(..) « On sent (de la part du gouvernement) une vraie volonté de renforcer les droits des salariés » ajoute-t-elle (6) Tout ce que nous voyons sont les conditions d’accumulation primitive que nous avons réalisé en Europe en envoyant les enfants de 5 ans et moins dans les mines, en faisant travailler dans de terribles conditions et nous continuons dans tout le Tiers Monde quitte à les accuser de faire baisser les prix ou de jouer la vertu devant une Chine communiste exploitant les travailleurs.Cette Chine doit nourrir un milliard trois cent mille êtres humains et pour se faire contrôler l’exode rural, elle doit développer les forces productives et pour cela accepter les étrangers, mais elle doit aussi planifier, maîtriser sa propre croissance pour ne pas se retrouver la proie d’un néo-colonialisme. Elle doit mettre en place des systèmes de prodtection sociale, d’assurance maladie et de retraite, ne commençant là encore par la population citadine mais en l’étendant aux zones rurales.

    La Chine a sorti la majorité de sa population de la pauvreté extrême.

    « La population chinoise dans son ensemble a très largement bénéficié de ce décollage puisqu’en vingt-cinq ans, le revenu par habitant a été multiplié par cinq ! Il était, d’après la Banque mondiale, de 190 dollars l’an en 1978, il est de 1000 dollars environ en 2004 ; Cela a permis à 400 millions de Chinois de sortir de l’extrême pauvreté-moins d’un dollar par jour. Réservés à l’élite pendant un temps, le réfrigérateur, le vélo et le téléphone sont devenus des biens de consommation courante pour des centaines de millions de personnes. Globalement, les Chinois ont aussi accru, au cours de ce quart de siècle, d’un tiers au moins leur consommation moyenne de calories-ce qui n’est pas sans expliquer l’allongement de leur espérance de vie….

    Cela étant, …la Chine reste un pays pauvre, très pauvre même. Près de la moitié de la population vit encore avec moins de deux dollars par jour. Le revenu moyen a augmenté, mais à 1000 dollars par an (à peine 800 euros), il reste à des années-lumière de celui des pays qui ont fait leur révolution industrielle il y a un ou deux siècles-trente fois moins qu’en France, quarante fois moins qu’aux Etats-Unis…Le Chinois trouvera peut-être quelque source de satisfaction en apprenant que son revenu moyen est deux fois supérieur à celui de l’Indien…

    Si l’on prend le PIB calculé en volume plutôt qu’en valeur, en pouvoir d’achat plutôt qu’en monnaie courante donc, l’écart de la Chine est moindre : en termes de « parité de pouvoir d’achat », la Banque mondiale estime à 4000 dollars le PIB par habitant, dix fois moins « seulement » que celui des Etats-Unis. » (7)

    Que ceux qui veulent juger et donner des conseils le fassent je m’en sens incapable et j’admire ce peuple travailleur qui de surcroit à l’inverse des Occidentaux n’a pas pillé d’autres peuples, porte partout la paix et le développement. L’arrogance occidentale qui ignore ce qu’est le sous développement et qui veut surtout ne jamais se rappeler comment sa propre société a pillé le monde, a été capable d’inscrire dans les jardins chinois des pancartes "interdites aux chiens et aux Chinois", a détruit une des merveilles du monde, le palais d’été, a imposé la guerre de l’opium, forcé une génération à être des morts vivants, les ortures japonaises qui ont effrayé même les nazis, j’en passe et des meilleurs, se permettent alors que leurs propres capitalistes continuent àç sévir, alors qu’eux mêmes bénéficient de produits venus de Chine, cette ,insupportable arrogance se permet encore de critiquer la Chine. Et au lieu d’admirer l’héroïsme du peuple chinois, de contempler éblouï comme cela le mérite ce qu’ils ont donné à voir de leurs efforts dans ces jeux olympiques, manifestent leur insondable mesquinerie. sans même penser à remercier ce peuple qui attendait le coeur battant qu’on le félicitat pour tant de courage, tant d’efforts, tant d’humble vaillance. Oui nous occidentaux nous appartenons bien comme les Etats-Unis à cette "civilisation" que décrit le Cubain José Marti : "Il est d’un coeur mesquin, et rongé par l’envie impuissante, d’aller chercher des poux à la grandeur patente, et de la dénier catégoriquement en invoquant le plus minime des défauts, ou bien de se jucher sur un trepied d’oracle, comme si l’on purgeait le soleil d’une tâche".

    Danielle Bleitrach

    (1) Thèse et mémoire de DIDERON, Sylvie, INSTITUT NATIONAL AGRONOMIQUE PARIS-GRIGNON, 1993/00/00 (Suisse)

    (2) Le rapport de cette étude peut être téléchargée sur le site de fair-computer

    (3) Jean françois Huchet, la responsabilité sociale des entreprises étrangères en Chine, Ires-FO, juin 2007

    (4) une des formes particulières de la lutte contre la corruption est le contrôle des hauts salaires elle témoigne à sa manière de la pression qui est exercée contre la nouvelle bourgeoisie de la part de la base. Ainsi le ministre de la Commission pour la supervision des Actifs d’Etat (en anglais : State-owned Assets Supervision and Administration Commission, soit le SASAC), Li Rongrong, selon le Qotidien du peuple du 4 août 2008 a fait état de la controverse de hauts salaires dans des entreprises d’Etat. Il a dit que la croissance des salaires de managers durant la période comprise entre 2004 et 2006 était de moins de 15% — moins important que le profit de 36,7% que leurs entreprises avaient créés. La controverse a été provoqué par des rapports selon lesquels on a découvert l’année dernière que Ma Mingzhe, directeur général de la Compagnie d’assurances de Ping An, la seconde du genre de Chine, avait collecté plus de 45 millions de yuans (6,6 millions de dollars) pour son salaire annuel avant impôt. Ce salaire était 3 200 fois le revenu disponible par habitant des résidents urbains de Chine de l’année dernière.

    (5) Le Soir du 29/07/08, entrefilet en page économique

    (6) Alternative économiques, « Chine un petit bond en avant » n°271 juillet-août 2008p ;79

    (7) d’Erik Izraelewicz, « Quand la Chine change le monde », Grasset, 2005


    sur le blog de Danielle Bleitrach, histoire et société
     
    http://lepcf.fr/spip.php?page=article&id_article=1793

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  •  OPA | Orchestre Poétique d'Avant-guerre

    Yep !


    Voilà des jours que nous tournons et virons autour de notre clavier pour vous envoyer notre bulletin d'informations mensuel.

    Revenus mi-avril de notre deuxième voyage en Tunisie, nous avons retrouvé une France plus brune que jamais, entre homophobie, haine et communautarisme ; une France ouvertement corrompue, dirigée par des intrigants qui, malgré les mensonges, restent droit dans leurs bottes, une France exsangue, sur fond d'éternelle crise avec son lot de malheurs et de désespérances.

    Nous avons retrouvé un Bordeaux trop propre et une place St Michel défigurée par des pseudo révolutionnaires, usurpateurs de rêves, voleurs de mots.

    Nous avons retrouvé des rues pleines de sans-abris attendant les prochain-e-s sans-abris des prochaines expulsions ; des magasins offerts à un consumérisme compulsif et décadent ; nous avons retrouvé tout ce que nous avions laissé au pire et pourquoi le cacher, il nous a fallu un certain temps pour de nouveau apprécier la beauté de l'existence et nous dire qu'il y aurait forcément, au bout de tant de sacrifices enragés, des avenirs moins sombres pour la descendance.

    Voici donc où nous en sommes.

    L'étau se resserre et certain-e-s d'entre nous, pliant sous le joug, ont déjà étouffé tout espoir et confient leur destin aux idées sombres que nos pères et nos mères ont dû combattre en leur temps.

    Ces idées rances se propagent plus vite que celles qui nous parlent d'un monde neuf à bâtir avec nos intelligences sereines et fertiles.

    Voici donc où nous en sommes.

    Dans un même élan, il nous faut mettre en lumière les autonomies existantes, ici-même, dans ce pays, mettre en lumière toutes ces envies de vie qui nous donnent courage et force.

    Et dans le même temps, il convient de se mettre debout et en marche. Des collectifs, des associations attendent que nous reprenions en main nos destins, petit à petit mais déterminés à ne plus être seulement passifs, d’offrir à la réflexion et à l'action commune un peu de notre temps personnel.

    Dans les informations nombreuses que nous avons récoltées pour vous ce mois passé, vous trouverez des pistes, des initiatives à soutenir, à relayer et bien sûr, de quoi ne pas baisser la garde et s'enrager plus que jamais pour la beauté de l'existence.

    Nous demeurons plus que jamais vos côtés,

    L'Orchestre Poétique d'Avant-guerre - O.P.A

    Cet édito est en ligne ici :
    http://www.opa33.org/tout-s-embrunit.html

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  • 20101204 Lafontaine Melenchon2Les dirigeants de Die Linke défendent l'Euro... contre Oskar Lafontaine!

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Rien ne va plus pour Die Linke. En chute libre dans les sondages, la formation « de gauche » allemande est minée par les dissensions internes. La dernière en date, sur la monnaie unique, opposant les dirigeants du parti à leur père fondateur, l'économiste Oskar Lafontaine.

     

    Il n'est plus besoin de présenter Oskar Lafontaine. L'ancien ministre des Finances de Schroder se définit comme viscéralement attaché à l'héritage social-démocrate, européiste du SPD, qu'il estime trahi par son actuelle direction.

     

    C'est ce cheminement qui le conduit à claquer la porte du gouvernement social-démocrate en 1999, à quitter le SPD en 2005 puis à fonder « Die Linke » avec les dirigeants du PDS (Parti du socialisme démocratique), restes des communistes du Parti du socialisme unifié est-allemand.

     

    Mais en 1999, La Fontaine restait un partisan de la monnaie unique européenne. Aujourd'hui, en 2013, fidèle à son orientation social-démocrate, européiste conséquente, sa position a changé. Sa déclaration du 30 avril a créé un débat enflammé dans le parti qu'il a contribué à fonder

     

    Pour Lafontaine, il faut sortir de l'Euro pour mener une politique « de gauche »... et sauver l'Europe !

     

    Lafontaine rappelle que son enthousiasme initial pour l'Euro allait de pair avec l'idée d'une « coordination économique européenne » allant vers une « harmonisation salariale ». La Fontaine est aujourd'hui déçu que l' « Euro n'ait pas conduit à l'adoption d'un comportement rationnel ».

     

    Il souligne, avec acuité, que le capital allemand a en réalité pratiqué une politique de modération salaire pour gagner des parts de marché et ruiner les économies des pays du Sud, qu'il tente d'achever avec sa politique d'austérité.

     

    De la crise actuelle de la zone euro, Lafontaine en tire une conclusion radicale en apparence : en finir avec l'Euro, revenir à une monnaie commune dans un Système monétaire européen. En réalité, la position de l'ex-leader du SPD est conséquente.

     

    Sur le plan économique car la fin de l'Euro est nécessaire à la mise en place d'une politique de relance social-démocrate. La Fontaine avance l'idée que seule une dévaluation compétitive – supposant la souveraineté monétaire – peut représenter une alternative à la dévaluation salariale.

     

    Mais sur le plan politique aussi, la fin de l'Euro est nécessaire au maintien de l'Union européenne. La politique de Merkel et de la classe dominante allemande de la terre brûlée alimente les tensions au sein de l'UE, risquant de faire imploser le projet européen.

     

    La politique de nivellement par le bas des salaires imposée par le capital allemand se sert de l'instrument Euro. Paradoxalement, il faut, pour La Fontaine, en finir avec l'Euro pour rétablir un équilibre au sein de l'UE, assurant la pérennité du projet européen.

     

    Si la position de Lafontaine est pétrie d'illusions idéalistes passées (« adoption de comportements rationnels » sic), elle est toutefois la plus conséquente, dans son cadre réformiste et européiste.

     

    Or, cette position tranche radicalement avec celle promue par le PGE à l'échelle européenne et ses figures Tsipras ou Mélenchon. Elle s'oppose nettement à la position de la direction officielle de Die Linke, et ses architectes liés au PGE, Lothar Bisky ou Gregor Gysi.

     

    Une levée de boucliers à la direction de Die Linke : « Nous disons oui à l'Euro ! »

     

    La position exprimée publiquement par Lafontaine n'a pas encore reçue de réponse frontale, le respect pour l'illustre aîné, l'aura de l'économiste social-démocrate a conduit les dirigeants à lui répondre de façon détournée, ce qu'ont néanmoins fait les deux co-présidents actuels de Linke.

     

    Tout d'abord, Katja Kipping, ancienne dirigeante du PDS (ex-communiste) de l'ex-RDA a répondu par un article dans la presse du parti Neues Deutschland au titre évocateur : « Nous disons Oui à l'Euro ! ».

     

    Le principale argument avancé par la dirigeante du parti est la collusion avec le nouveau parti anti-euro « Alternative pour l'Allemagne » (AfD). Kipping a rappelé la position de Gysi en 1998 : oui à l'Euro, mais il faut une harmonisation sociale et fiscale. Donc plus d'Europe !

     

    Bernd Riexinger, représentant les ex-sociaux-démocrates de RFA a répondu tout d'abord de façon laconique mais claire : « Certains disent Non à l'Euro et oui à l'Austérité (l'AfD), nous, nous disons non à l'austérité et oui à l'Euro. Ils sont de droite, nous sommes de gauche ! »

     

    Les déclarations de soutien à la monnaie unique se sont multipliés dans la presse du parti. Le député européen Jurgen Klute a ainsi émis un vibrant article contre le retour du nationalisme, soulignant en ce sens la « réussite du projet européen » (sic), visant en réalité le retour à la monnaie nationale.

     

    A la gauche du parti, la responsable de la plate-forme communiste Sarah Wagenknecht a, elle, rendu des déclarations peu claires. Aucun soutien explicite à la proposition de La Fontaine, puis une dénonciation du programme de l'AfD, enfin le refus de prendre position pour ou contre.

     

    En vue de la réunion à Dresde en juin, pour adopter le programme du parti pour les élections de septembre, le groupe dirigeant de Die Linke a déjà tiré des conclusions sur l'UE et la monnaie unique :

     

    « Même si l'Union monétaire européenne a été très mal construite, Die Linke ne veut pas la fin de l'Euro. Au contraire, l'Union monétaire doit être totalement réorganisée, afin que l'on défende la coopération pacifique en Europe plutôt que d'exacerber les divisions ».

     

    Au moment où l'idée d'une sortie progressiste de l'Euro s'impose de plus en plus dans le débat européen, désormais mises en avant par des Partis communistes au Portugal ou à Chypre, par les JC d'Espagne, le débat parvient au cœur de l'Europe capitaliste.

     

    Mais pour les dirigeants de Die Linke et du PGE, malgré le bon sens des meilleurs économistes réformistes, la question de l'Euro est politique : il s'agit de sauver le projet d'intégration capitaliste européenne, coûte que coûte.


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  • Suite de manif du 1er mai

     

    Gilles Mercier

     

    A la manif du 1er mai, on me remit un tract du Collectif Roosevelt intitulé « Même sans croissance, il y a des solutions ». Avec 5 millions de chômeurs, était-il écrit, miser sur le retour de la croissance n’est plus possible. Afin d’en finir avec le chômage, il était proposé de partager le travail et les salaires).


    Le Collectif Roosevelt ( http://www.roosevelt2012.fr/) est composé de personnalités sociale-démocrates, Jean Marc Ayrault, Arnault de Montebourg, maintenant au gouvernement, du défunt Stéphane Hessel, de Jean Daniel (fondateur du Nouvel Observateur,) de Michel Rocard (que l’on ne présente plus) de Susan George (fondatrice d’Attac dont elle a été vice-présidente) de Roland Gori (président de l’association Appel des appels), d’Aurélie Trouvé (coprésidente d’Attac), Joël Decaillon représentant la CGT à la CES dont il a été le Secrétaire général adjoint, Gilbert Mitterrand, Jean Gadrey (théoricien de la décroissance), et bien d’autres encore dont….. Cynthia Fleury, chroniqueuse au journal l’Humanité !


    Madame Cynthia Fleury est professeur de philosophie politique à l’Université américaine de Paris chercheur au Museum d’Histoire naturelle, maitre de conférences à l’Institut Politique de Paris et chargée d’enseignement à l’Ecole polytechnique. Voilà pour le coté professionnel ! (référence Wikipédia).


    Hormis de militer pour le partage du temps de travail au sein du Comité Roosevelt, Madame Cynthia Fleury, est membre du conseil scientifique de la Fondation Nicolas Hulot. Fondation sous la tutelle du capital et de l’Etat puisqu’à son conseil d’Administration siègent notamment la société l’Oréal, TF1 et Véolia environnement, en tant que membres fondateurs, le gouvernement est représenté par le ministère de l’écologie.

     

     

    Ce lien étroit entre la fondation et les forces dominantes s’est traduit par la nomination comme « envoyé spécial du président de la République pour la planète » de Nicolas Hulot. Le président du Conseil scientifique est Pierre André Gouyon, membre fondateur du CRIIGEN et conseiller de Corinne Lepage. Les scientifiques membres de ce conseil ne font pas partie de ceux qui s’opposent à l’assujettissement des organismes de recherche et des universités au pouvoir politique et au patronat. C’est donc fort logiquement que la Fondation s’est transformée cette année en think tank, en groupe de pression, donnant une caution scientifique à l’idéologie des forces dominantes sous couvert du développement durable.


    Mme Cynthia Fleury est aussi membre du comité exécutif et présidente du Conseil d’orientation d’un autre think tank social-démocrate intitulé « Europa Nova ». Au Conseil d’administration, nous trouvons Jean d’Arthuis membre du comité exécutif du Fonds stratégique d’investissement, de Louis Dreyfus PDG du groupe de négoce multinational éponyme, de Matthieu Pigasse, directeur général délégué de la banque Lazard, ainsi que propriétaire du magazine Les Inrockuptibles, et actionnaire du journal Le Monde et du Huffington Post etc…

     

     

    (http://www.europanova.eu ).


    Dans un très récent article paru dans « la Croix » intitulé « Nous, Européens, unissons-nous politiquement et socialement »

     

     

    http://www.la-croix.com/Actualite/Europe/Cynthia-Fleury-Nous-Europeens-unissons-nous-politiquement-et-socialement-2013-04-26-953284

     

     

    Madame Cynthia Fleury prône une Europe fédérale en se réclamant de Jacques Delors et de Michel Rocard !



    Alors, la chronique de madame Cynthia Fleury à l’Humanité, une erreur de casting ou une ligne éditoriale ?

    http://www.pcfbassin.fr


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  • Les éditocrates au secours d’Angela Merkel

    par Blaise Magnin, Frédéric Lemaire, le 13 mai 2013

    Nouvelle tempête médiatique dans un verre d’eau ? Dans un entretien avec Claude Bartolone publié le 25 avril par Le Monde, le président de l’Assemblée nationale appelait à une « confrontation » avec l’Allemagne. Le lendemain, la presse révèle un texte de travail en vue de la convention du PS sur l’Europe du 16 juin dont on apprend qu’il dénonce la politique économique promue par Angela Merkel.

    Il n’en faudra pas plus pour lancer une de ces « polémiques » dont les éditorialistes sont friands, dénonçant presque unanimement la « dérive » anti-allemande, anti-européenne voire belliciste du Parti socialiste. C’est que, même en matière d’Europe comme de politique économique, la liberté d’expression a ses limites dont les éditocrates se font les juges…

    « L’Europe de la rigueur est une nouvelle fois attaquée  » s’exclame Le Monde dans son édition électronique du 26 avril. En quoi consiste donc ce nouveau coup bas contre l’« Europe de la rigueur » ? Il s’agit d’un texte destiné à être discuté par la commission chargée de préparer la convention du PS sur l’Europe du 16 juin et que Le Monde s’est procuré : « Il constitue une base de travail claire qui invite la gauche européenne à "s’indigner" contre "les recettes qui ont conduit au pire : le libre-échange commercial comme seul horizon des relations extérieures, l’austérité comme étalon à l’intérieur de nos frontières" ».

    Le texte, cité par le quotidien, renvoie dos-à-dos David Cameron et Angela Merkel : « Le projet communautaire est aujourd’hui meurtri par une alliance de circonstance entre les accents thatchériens de l’actuel premier ministre britannique – qui ne conçoit l’Europe qu’à la carte et au rabais – et l’intransigeance égoïste de la chancelière Merkel – qui ne songe à rien d’autre qu’à l’épargne des déposants outre-Rhin, à la balance commerciale enregistrée par Berlin et à son avenir électoral. » Il conclut : « Les socialistes français veulent l’Europe. Ce qu’ils combattent, c’est l’Europe de droite et son triptyque : dérégulation, désindustrialisation, désintégration. »

     

    Les réactions médiatiques provoquées par la publication de ce texte qui n’est somme toute qu’un document de travail intermédiaire en disent long sur la manière dont les éditocrates contribuent à baliser le débat démocratique sur les politiques économiques et européennes : formules hors-contexte à la clé, ils font du texte du PS un brûlot anti-Merkel, pour mieux dénoncer une « dérive » anti-allemande, anti-européenne voire belliciste du Parti socialiste…

    C’est Le Monde qui dégaine le premier le 27 avril pour défendre « l’Europe de la rigueur » injustement attaquée, dans son éditorial qui titre « Ne tirez pas sur Angela Merkel ». L’éditorialiste du Monde, au terme d’une analyse lexicale et politicienne de haut vol, nous livre ses angoisses : « soit ce langage belliciste est autorisé en haut lieu, et c’est inquiétant. Soit il ne l’est pas, et c’est tout aussi inquiétant, puisque cela impliquerait que le président ne tient pas ses troupes. »

    Deux expressions sont montées en épingle par l’exégète du Monde pour justifier une polémique aux accents tragi-comiques. L’« intransigeance égoïste » imputée à Angela Merkel, et l’appel à un nécessaire « affrontement démocratique » avec la droite européenne [1] deviennent ainsi un affrontement avec l’Allemagne.

    Le quotidien fustige également le « petit jeu infantile extrêmement dangereux » qui consisterait à faire de l’Europe, à travers la figure d’Angela Merkel, un « bouc émissaire ». Le texte du PS prend pourtant garde à ne pas confondre l’Europe et les politiques menées par les conservateurs européens et le consigne noir sur blanc, mais visiblement, la nuance a échappé au Monde – sans compter qu’en tenir compte aurait obligé le quotidien vespéral à ouvrir un débat décisif plutôt qu’une controverse dont la gravité prétendue n’a d’égale que la futilité de celui qui l’a inventée.

    Pour le quotidien, la critique de ces politiques ne permet pas de « poser les vraies questions », ni de « mettre à plat les termes réels et non pas fantasmés du débat sur la stratégie à suivre pour surmonter la crise de la dette. » Les « termes réels » du débat, qui sont le décalque des « fantasmes » de l’éditorialiste, sont pourtant simples : pas d’alternative à l’austérité !

    Dans l’éditorial de Libération du 28 avril, François Sergent emboîte le pas au Monde : « A quel jeu dangereux jouent les socialistes français, prêts à transformer Angela Merkel en bouc émissaire plutôt que de débattre de la politique de leur gouvernement ?  » Pour l’éditorialiste, « on peut – on doit – pouvoir discuter des politiques de rigueur, mais il est démagogique d’en faire porter le chapeau à Berlin ou à Bruxelles. » Et on serait sans doute à bon droit de se demander à quel jeu (stérile celui-ci) joue François Sergent, qui esquive les questions de fond de telle façon qu’il interdit d’en débattre réellement. Comment, en effet, discuter des politiques de rigueur si toute velléité critique à l’égard de ses principaux promoteurs à l’échelle européenne – les conservateurs allemands – est caricaturée en « populisme », en « xénophobie » voire en « douteuse germanophobie  » ? Une nouvelle loi de Godwin appliquée au bavardage médiatique en somme…

    Notons que lorsque le gouvernement allemand remet en cause la politique économique française, Libération ne s’offusque pas d’un regain de « douteuse francophobie » outre-Rhin … il s’en fait le porte-voix. Ainsi le 11 novembre 2012, Jean Quatremer se faisait écho dans les colonnes du quotidien des « mots durs de Berlin sur les maux français » en citant un « sage » allemand : « Il faut profondément réformer le marché du travail et couper dans des dépenses publiques que la France n’a plus les moyens de s’offrir […] Le problème le plus sérieux de la zone euro en ce moment n’est plus la Grèce, l’Espagne ou l’Italie, mais la France ».

    Après Le Monde, Libération, c’est au Figaro de tressaillir d’indignation. Dans son éditorial du 29 avril titré « Les apprentis sorciers », Pierre Rousselin s’indigne : « Rien n’est plus irresponsable que de faire d’Angela Merkel et de la politique européenne de l’Allemagne le bouc émissaire des difficultés qui s’accumulent sur notre pays.  » Le même jour, l’éditorialiste des Echos ne choisit pas la carte de l’originalité et de la nuance pour évoquer une «  logorrhée anti-Merkel, voire anti-allemande qui commençait à prospérer au sein d’un Parti socialiste livré à lui-même.  »

    Mais une fois de plus, c’est à Franz-Olivier Giesbert que revient la palme du mérite éditocratique : là où ses éminents confrères sont excessifs, lui est outrancier ; là où eux sont caricaturaux, lui choisit le registre burlesque… Son éditorial du 2 mai dans Le Point fustige ainsi une « conjuration des imbéciles ». « le crétinisme  », « l’hystérie  », la «  mauvaise foi », Giesbert n’a pas de mots assez durs pour évoquer le texte du PS : «  les socialistes ont décidé d’inoculer aux Français le venin de l’europhobie et de la germanophobie ». En dénonçant « l’Europe de droite », le PS « tourne la page de son héritage européen » explique Giesbert. L’Europe serait-elle donc nécessairement de droite ?

    ***

    On ne peut qu’être frappé par la violence des réactions médiatiques à la publication d’un texte où, somme toute, un parti qui se revendique de gauche en appelle à une « confrontation politique » avec la droite en Europe, et en particulier avec la droite allemande, dont les orientations ont une empreinte forte sur les politiques prises à l’échelle européenne.

    Cette violence ne fait que révéler l’extrême pauvreté du débat sur les politiques européennes tel que les médias contribuent à l’orchestrer : le consensus autour des politiques de rigueur impulsées par les conservateurs allemands (et acclamées bruyamment, jusqu’à peu, par l’éditocratie française) est tel qu’une remise en cause publique prend des allures d’outrage : il ne peut s’agir que d’une manouvre « populiste », « anti-allemande » ou « anti-européenne » pour détourner l’attention du bon peuple, voire le détourner des nécessaires sacrifices dont l’Allemagne a donné l’exemple.

    Cette invraisemblable uniformité des prises de position de l’« élite » de la presse est évidemment un affront à toute idée de pluralisme médiatique… Pis, au lieu de contribuer à animer le débat public et d’en expliciter les enjeux, une poignée d’éditocrates s’est livré à son sabotage en règle au cours d’un épisode d’hystérie politico-médiatique dont, une fois n’est pas coutume, le Parti socialiste a fait les frais. Plutôt que de rendre intelligibles les questions soulevées par le texte du PS, ils se sont lancés dans une pathétique surenchère de raccourcis et de caricature… Ou quand loin de jouer son rôle de ferment démocratique, un certain « journalisme » pollue le débat public.

    Notes

    [1] « Affronter démocratiquement la droite européenne, c’est se confronter politiquement à la droite allemande. L’amitié entre la France et l’Allemagne, ce n’est pas l’amitié entre la France et la politique européenne de la chancelière Merkel » dans le texte du PS.

    http://www.acrimed.org/article4066.html


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  •  Les 70 ans du Programme du Conseil National de la Résistance.

    Réalisation de Mourad Laffitte


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  •  Attention, danger, le virus F s'étend à la Somme

    C'est le Courrier Picard qui prévient. Le virus F a contaminé la droite à Gamaches, village de presque 3 000 habitants dans le département de la Somme dont le maire est PCF.

    Voila-t-y pas que Arnaud Cléré, le chevalier servant de l'UMP dans cette commune, s'est allié avec le F haine pour les municipales de 2014. Dans sa liste qu'il dirigerait, les potes de la famille Le Pen auraient 6 sièges sur 21.

     

     

    "L’UMP ne peut pas gagner sans le Front national", assure Arnaud Cléré, la main sur le coeur, éleveur de 34 ans qu'il est. Au fait éleveur de quoi? Le journal régional ne le dit pas.

    Le Courrier Picard a interviewé le boss départemental de l'UMP."Je ne peux pas empêcher une initiative individuelle, mais à ce moment-là son auteur n'est plus à l'UMP", a-t-il répondu.

     

    Surtout pour ravir une municipalité coco. Surtout aussi, l'exclusion dudit Cléré n'est pas officielle, vu que les démarches pour rendre l'UMP plus blanc que blanc n'ont pas été entamées le moins du monde.

     

    Et vous, ne jouez pas les vierges effarouchées? Céki qui défilait aux côtés de Collard, député fn contre le mariage pour tous?

     

     
    Gilbert Collard, entouré d'élus UMP lors de la manifestation contre le mariage pour tous à pris, ce dimanche.
    Pas de collusion de l'UMP avec le fn, avait bramé Jean-François Copé.
    Pourtant, ont-ils été exclus ceux qui entouraient l'homme aux lunettes noires?
    Bon, de la collusion, mais juste un tout petit peu, alors. Dis Jean-François, comme à Gamaches?
    Copé sur la manif contre le mariage gay : «Aucune collusion» avec le FN

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  • Selon une étude officielle : Toujours plus d'austérité pour les retraités en 2013 ! 

    http://www.rmc.fr/images/article/2013-04-21T082205Z_1_APAE93K0N8W00_RTROPTP_3_OFRTP-FRANCE-IMMIGRATION-RETRAITE-20130421.JPG

    http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/gif/couv_retraites2013.gifLa Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) vient de rendre public l’ouvrage « Les retraites et les retraités », édition 2013, publié dans la collection « Etudes et statistiques ».

    http://www.drees.sante.gouv.fr/les-retraites-et-les-retraites-edition-2013,11119.html

    En 2011, un peu plus de 15 millions de retraités, vivant en France ou à l’étranger, sont titulaires d’une pension de droit direct d’au moins un régime de retraite français. Leur nombre croît à un rythme moins soutenu que les années précédentes du fait des réformes des retraites de 2003 et de 2010 qui ont cassé la retraite à 60 ans.

    Cette étude confirme que retraite rime désormais avec pauvreté.

    La pension moyenne de droit direct, tous régimes, n’atteint que 1 256 euros mensuels en 2011.

    Sa croissance de 0,8 % en euros constants ne résulte que du renouvellement de la population des retraités.

     

    Les départs à la retraite n'interviennent à 60 ans dans un tiers des cas seulement, même s’ils sont encore un peu plus précoces dans la fonction publique, malgré les décotes.

     

    Les liquidations avec une décote sont moins fréquentes dans le privé que dans la fonction publique civile, mais elles ont lieu avec un nombre nettement plus important de trimestres manquants, ce qui génère des pensions plus faibles. En conséquence le nombre des pensions portées au minimum est plus nombreux dans les régimes du privé.

     

    Cette étude confirme les craintes qu’avait formulées la CGT en 2003 et 2010 ; ces réformes avaient pour principal objectif (caché) de faire baisse le niveau des pensions ; les promoteurs de ces réformes y sont parvenus.

    Pour la CGT les annonces d’une nouvelle réforme, faites par le Président de la République, font craindre qu'elle ne reproduise et n'aggrave la situation.

     Source  : Blog de l'UL CGT de Dieppe

     

    http://idata.over-blog.com/1/43/41/24/2010-E/2010G/2010-i/marcel-paul-ambroise-croizat-1-.jpg

    "Ambroise Croizat", conférence de Michel Etiévent.

     Ambroise Croizat : "il faut faire de la retraite non plus l' anti chambre de la mort mais une étape pour la vie"

     Ambroise Croizat fut l'un des fondateurs de la Sécurité sociale et du système des retraites en France. 

     
     

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  • Pour deux ans t'as plus rien

    La situation pitoyable dans laquelle nous mène la situation européenne éclate au grand jour avec le délai de deux ans pour respecter les critères du pacte de stabilité que vient de nous octroyer la Commission européenne.

    Hollande s'est réjoui de l'épisode : il a montré suffisamment de gages de bonne volonté pour qu'un délai de grâce lui soit accordé.

    C'est déja suffisamment pitoyable qu'un président de la république française, dans les dix premières puissances mondiales, soit obligé de se louer d'avoir obtenu un pouce de liberté de la part d'une instance bureaucratique.

    Mais la suite est encore plus lamentable puisque la facture arrive directement :

     

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    Evidemment quand on fait un pacte avec le diable, cela a un coût.

    De plus en plus, notre politique économique dépend des services de la Commission européenne. 

    S'ils étaient au minimum compétents.

    Dans un billet récent, Krugman allumait Olli Rehn.

    Cet homme, l'un des plus puissants de la Commission, en charge de la politique économique et monétaire, celui donc qui nous pose des conditions, a affirmé récemment que "quand Keynes écrivait dans les années 30, les gouvernements n'étaient pas aussi endettés".

    Pas de bol, Krugman sort un graphique qui montre que le Royaume-Uni, où et quand Keynes écrivait, était à 150 % de ratio dette/PIB.

    Ce qui est un peu gênant, c'est que personne n'a relu notre brave commissaire ou en tout cas ne l'a corrigé. Nous sommes donc gouvernés par des crétins surpayés qui n'ont rien appris de la crise des années 30, puisqu'ils n'en connaissent même pas les conditions.

    Je ne sais s'ils sont réellement idiots ou s'ils sont obligés de prôner des politiques stupides pour ne pas fâcher outre-mesure les pays du Nord de l'Europe. Toujours est-il que Jean-Pierre Vesperini a bien raison d'écrire dans le Monde que nous devons sortir de l'euro - que ce soit pour sauver l'Europe ou pas.

     http://www.lalettrevolee.net/article-pour-deux-ans-t-as-plus-rien-117706434.html

    BRUXELLES, CAPITALE DU POUVOIR FRANÇAIS ?

     

    Tout d'abord je vous invite à prendre le temps de visionner cette vidéo, pleine de renseignements qui vous questionnera s'il en était encore utile, sur la nécessité de continuer à entretenir en France, l'Élysée mais également le Manoir Présidentiel (Chypre), le Palais de Sándor (Hongrie), le Palazzo del Quirinale (Italie), Catshuis (Pays-Bas), le Palácio de Belém (Portugal), la Chambre De Sager (Suède), le Palacio de la Moncloa (Espagne) etc...

     

    Bruxelles, le vrai pouvoir

     

     

     Bruxelles met la pression sur Paris... et Paris cède. Qu'il s'agisse des retraites, de la réforme du travail, la libéralisation des marchés des biens et services. Lire ici.

     

      Ne rêvez pas, Paris sera aux ordres tout comme les autres dirigeants européens.

    Et en France, pour respecter ces engagements pris par nos dirigeants (et non par le peuple qui lui, a voté NON au TCE), ceux-ci ont encore dernièrement emprunté 8,176 milliards d’euroslire ici , somme à ajouter aux 200 Milliards d'€ empruntés en 2012 lire ici

    Et comme il faudra rembourser, Paris continuera à nous serrer les cordons de la bourse, quand on sait tous que, plus on diminue les entrées tout en augmentant les charges, moins on consomme donc... les entreprises ferment et donc... le chômage augmente et donc... la consommation baisse à nouveau etc, etc...

     

    Et on se demande alors, et en particulier pour la France :  mais pourquoi élisons-nous des représentants (députés, sénateurs...) pourquoi avons-nous élu un président qui a nommé 34 ministres (et leur cohorte de collaborateurs), lesquels décideront de former des commissions (et donc de nommer leurs membres)... qui étudieront des dossiers sur lesquels ils n'ont aucun pouvoir... ?

     

    Nous faisons un grand écart entre la démocratie (française) et la technocratie (européenne) que nous n'avons pas choisie.

     

    Or, lorsque nous nous rendons aux urnes, c'est bien pour élire NOS « représentants » censés porter à Bruxelles NOS choix, les choix du peuple. Si ces représentants sont élus pour porter la parole de Bruxelles qui nous demande chaque jour un peu plus d'effort économique, à quoi servent-ils ? Va-t-on continuer à payer (et grassement) des gens qui ne sont plus là que pour appuyer un gigantesque conseil d'administration ? Quelle efficacité, vu les coûts pour financer ces structures ? Les fervents défenseurs de l'économie libérale ne semblent pas se poser la question. Peut-être y trouvent-ils un intérêt ?

     

    Décidément, ce gouvernement libéral est assis sur la branche qu'il scie lui-même... demain il accusera la Gauche, et en particulier le Front de Gauche et J-L Mélenchon, Pierre Laurent... d'avoir fait le lit de l'extrême droite, quand c'est lui-même qui in fine aura favorisé le replis sur soit et l'abstention...

     

    À méditer, non ?

    VMH

    http://republicainedoncdegauche.over-blog.com/article-bruxelles-capitale-du-pouvoir-fran-ais-117696939.html


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