• Monde - le 1 Mai 2013

    Le 1er mai, la fête du travail, c'est aussi dans le monde

    Partout en Europe, les travailleurs défilent contre l'austérité. Ils sont des milliers en Grèce et en Espagne, avec des slogans qui font échos à ceux des cortèges français. Ils sont aussi un demi-million à Cuba à défiler pour "un socialisme prospère et durable".

    A La Havane, le chef de l'Etat Raul Castro a présidé un défilé enjoué et coloré de plusieurs centaines de milliers de personnes de tous horizons, au cours duquel un hommage particulier a été rendu à Hugo Chavez, mort le 5 mars dernier. Le défunt président vénézuélien a été "le meilleur ami qu'a eu le peuple de Cuba", a affirmé l'ex-président du syndicat unique cubain et membre du bureau politique du Parti communiste de Cuba (PCC), Salvador Valdés.
    Des délégations syndicales de plus de 70  pays ont également participé à la manifestation qui s'est déroulée comme d'habitude très tôt pour éviter l'ardent soleil. Des manifestations ont également été organisées dans les quinze capitales provinciales.

    En Europe : emploi et austérité

    Les travailleurs européens ont tous les mêmes préoccupations. Emploi et lutte contre l'austérité. "6.200.000 chômeurs, non à l'austérité", "Plus de démocratie, moins d'austérité", "Cette austérité ruine et tue", proclamaient les pancartes brandies par les milliers de manifestants espagnols.
    Le défilé, dans une nuée de drapeaux rouges et blancs, aux couleurs syndicales, a traversé le centre de Madrid derrière une banderole barrée des mots: "Cela n'a pas de limites", dénonçant les coupes budgétaires d'une ampleur historique menées par le gouvernement de droite. Les deux grands syndicats espagnols, UGT et Comisiones obreras (CCOO), ont appelé pour ce 1er mai à 82 manifestations dans le pays pour réclamer "un changement radical dans les politiques économiques" et "mettre en évidence l'échec total des politiques d'austérité qu'imposent les institutions européennes".
    Mêmes mots d'ordre en Grèce, où les cortèges étaient majoritairement constitués de communistes et de travailleurs de la fonction publique, branche qui va subir une coupe de 15000 emplois.

    Quelques violences opnt éclatées à Istanbul où les autorités avaient voulu interdire le défilé pour cause de travaux dans le centre ville. Plusieurs dizaines de manifestants ont bravé l'interdit aux cris de "Mort au fascisme", "longue vie au 1er mai"et se sont heurtés aux forces de l'ordre qui ont largement utilisé leur gaz lacrymogène.


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  • Rosa Luxembourg, le 1er mai 1913 :

     « Un moment d'unité internationale des travailleurs, pour la paix et le socialisme »

    Un article écrit par la révolutionnaire allemande Rosa Luxembourg, pour le 1er mai 1913. Cent ans après, en période de crise capitaliste et de guerres impérialistes.

     
    Au moment du premier 1er mai, en 1886, la crise semblait dépassée, l'économie capitaliste de nouveau sur les rails de la croissance.

    On rêvait de d'un développement pacifique : les espoirs et les illusions d'un dialogue pacifique et raisonnable entre travail et capital germaient; le discours de la « main tendue à toutes les bonnes volontés » perçait; les promesses d'une « transition graduelle au socialisme » dominaient ».

    Crises, guerres et révolution semblaient des choses du passé, l'enfance de la société moderne : le parlementarisme et les syndicats, la démocratie dans l’État et la démocratie sur le lieu de travail étaient supposées ouvrir les portes d'un nouvel ordre, plus juste.

    L'histoire a soumis toutes ces illusions à une épreuve de vérité redoutable. A la fin des années 1890, à la place du développement culturel promis, tranquille, fait de réformes sociales, commençait une phase de violent aiguisement des contradictions capitalistes – un boom avec ses tensions électriques, un krach avec ses effondrements, un tremblement de terre fissurant les fondements de la société.

    Dans la décennie suivante, une période de dix ans de prospérité économique fut payée au prix de deux crises mondiales violentes, six guerres sanglantes, et quatre révolutions sanglantes.

    Au lieu des réformes sociales : lois de sécurité, répression et criminalisation du mouvement social. Au lieu de la démocratie industrielle : concentration extraordinaire du capital dans des ententes et trusts patronaux, et plans de licenciement massifs. Au lieu de la démocratie dans l'Etat : un misérable écroulement des derniers vestiges du libéralisme et de la démocratie bourgeoise.

    La classe ouvrière révolutionnaire se voit aujourd'hui globalement comme seule, opposée à un front réactionnaire uni des classes dominantes, hostile mais ne se maintenant que par leurs ruses de pouvoir.

    Le signe sous lequel l'ensemble de cette évolution, à la fois économique et politique, s'est consommée, la formuleà la quelle elle renvoie, c'est l'impérialisme.

    Rien de nouveau, aucun tournant inattendu dans les traits généraux de la société capitaliste. Les armements et les guerres, les contradictions internationales et la politique coloniale accompagnent l'histoire du capitalisme dès sa naissance.

    Nous ne sommes que dans la phase d'intensification maximale de ces contradictions. Dans une interaction dialectique, à la fois la cause et l’effet de l'immense accumulation de capital, par l'intensification et l'aiguisement de ces contradictions tant internes, entre capital et travail, qu'externes, entre Etats capitalistes – l'impérialisme a ouvert sa phase finale, la division du monde par l'offensive du capital.

    Une chaîne d'armements infinis et exorbitants sur terre comme sur mer dans tous les pays capitalistes du fait de leurs rivalités ; une chaîne de guerres sanglantes qui se sont répandues de l'Afrique à l'Europe et qui a tout moment peut allumer l'étincelle qui embrasera le monde.

    Si on y ajoute le spectre incontrôlable de l'inflation, de la famine de masse dans l'ensemble du monde capitaliste. Chacun de ces signes est un témoignage éclatant de l'actualité et de la puissance de l'idée du 1er mai.

    L'idée brillante, à la base du Premier mai, est celle d'un mouvement autonome, immédiat des masses prolétariennes, une action politique de masse de millions de travailleurs qui autrement auraient été atomisées par les barrières des affaires parlementaires quotidiennes, qui n'auraient pour l'essentiel pu exprimer leur volonté que par le bulletin de vote, l'élection de leurs représentants.

    La proposition excellente du français Lavigne au Congrès de Paris de l'Internationale ajoutait à cette manifestation parlementaire, indirecte de la volonté du prolétariat, une manifestation internationale directe de masse : la grève comme une manifestation et un moyen de lutte pour la journée de 8 heures, la paix mondiale et le socialisme.

    Et cette idée, cette nouvelle forme de lutte, a donné un nouvel élan au mouvement cette dernière décennie ! La grève de masse a été reconnu internationalement comme une arme indispensable de la lutte politique.

    Comme action, comme arme dans la lutte, elle revient sous des formes et des nuances innombrables dans tous les pays, ces quinze dernières années.

    Pas étonnant ! Le développement dans son ensemble de l'impérialisme dans la dernière décennie conduit la classe ouvrière internationale à voir plus clairement et de façon plus tangible que seule la mise en mouvement des masses, leur action politique autonome, les manifestations de masse et leurs grèves ouvriront tôt ou tard une phase de luttes révolutionnaires pour le pouvoir et pour l'Etat, peuvent apporter une réponse correcte du prolétariat à l'immense oppression que produit les politiques impérialistes.

    En cette période de course aux armements et de folie guerrière, seule la volonté résolue de lutte des masses ouvrières, leur capacité et leur disposition à de puissantes actions de masse, peuvent maintenir la paix mondiale et repousser la menace d'une guerre mondiale.
     
    Et plus l'idée du Premier Mai, l'idée d'actions de masse résolues comme manifestation de l'unité internationale, comme un moyen de lutte pour la paix et le socialisme, s'enracinera, et plus notre garantie sera forte que de la guerre mondiale qui sera, tôt ou tard, inévitable, sortira une lutte finale et victorieuse entre le monde du travail et celui du capital.
     
    In Liepziger Volkszeitung, 30 avril 1913
     
    Traduction AC (traduction libre d'extraits de l'article originel - repris par la JC Paris 15 dans le numéro 2 de son journal) pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
     
     
     

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  • 1er mai : Des droits, du respect

    1ermai.jpgCette année, à Genève, le 1er Mai se célèbre* sous le mot d'ordre : «Renforcement des droits et respect des salarié-e--s ». Dans son manifeste, la Communauté genevoise d'action syndicale observe la dualité à l'oeuvre sur le terrain social (et politique) genevois -Genève n'étant là qu'un exemple, et pas une exception : « Cadeaux fiscaux, dividendes en hausse et bonus démentiels d'un côté, dumping salarial et licenciements de masse de l'autre ». A quoi on ajoutera l'extension de la précarité sociale et le renforcement de la xénophobie d'Etat (c'est d'ailleurs avec un sens remarquable de l'opportunité et du symbole que sur décision du Conseil fédéral, c'est à partir d'aujourd'hui 1er mai, fête internationale et internationaliste des travailleuses et des travailleurs, que les travailleurs et les travailleuses d'Europe verront leur accès au travail en Suisse  limité par un contingentement). A tout à l'heure :
    11 heures, rassemblement devant le monument aux combattants de la Guerre d'Espagne (rue Dancet),
    15 heures, départ de la manifestation  Bd James-Fazy,
    dès 17 heures, rassemblement festif parc des Bastions


    Défiler au temps du muguet en attendant celui des cerises

    De quoi donc vous attendez-vous à ce que l'on vous cause, un 30 avril, dans un quotidien de gauche ? C'est la question qu'on posait hier dans l'autre quotidien de gauche (le sérieux) et qu'on vous repose ici (vu qu'on est aussi un quotidien de gauche, mais nettement moins sérieux) : aujourd'hui, 1er mai, c'est du 1er mai qu'on vous cause ! Et pourquoi du 1er mai ? Parce que c'est la fête des travailleuses et des travailleurs. Pas la fête du travail. La fête du travail, c'est un détournement, une parodie, une célébration de la soumission laborieuse, inventée par les régimes fascistes, précisément pour que l'on cesse de célébrer les travailleurs (pour ne rien dire des travailleuses). Alors pour celles zéceux qui ne lisent pas Le Courrier, on vous remet la compresse : nous allons célébrer, demain, avec une petite pensée pour Paul Lafargue et une grande tendresse pour le droit à la paresse, les travailleuses et les travailleurs, pas le travail; les salariées et les salariés, pas le salariat; les employées et les employés, pas l'emploi. Des gens, des femmes et des hommes, pas ce à quoi ces femmes et ces hommes sont contraints par les nécessités ou les lois.
    Mais évidemment, les slogans, les mots d'ordres unitaires, les discours officiels du 1er mai, feront (quelques paroles anars brisant peut-être le consensus laborieux) moins référence à la vieille espérance d'être libérés du travail contraint pour pouvoir trouver l'espace de l'oeuvre libre (au cas où: « ouvrier », ça vient d'« oeuvre », et l'ouvrier et l'ouvrière sont ceux qui oeuvrent) qu'à la revendication d'être mieux payés, mieux protégés, mieux garantis, pour le travail que l'on fait, parce qu'on y est mis et qu'il faut bien bouffer (et payer l'écran géant de sa télé et le leasing de son 4x4).  Et quelque critiques que nous puissions être à l'égard du travail contraint, ces revendications sont aussi les nôtres -et si elles ne l'étaient pas, le refus de nos adversaires d'y faire droit suffirait à nous convaincre de leur nécessité.

    Dans ce pays sans réelle protection des droits et des activités syndicales, les licenciements collectifs sont un outil de gestion du personnel comme les autres.
    Dans ce pays qui n'a pas réellement construit un véritable système de sécurité sociale, les éléments, disparates et insuffisants, qui en sont les prémisses (l'AVS, l'AI, le 2ème pilier, l'assurance-chômage, l'aide sociale...) sont attaqués les uns après les autres par les majorités politiques fédérale et cantonales.
    Dans ce pays qui proclame fièrement offrir les plus hauts salaires d'Europe, sinon du monde, les inégalités salariales grandissent (le salaire médian a même reculé à Genève entre 2008 et 2011), et les salaires n'augmentent que là où on a pu assurer le respect de conventions collectives contenant des salaires minimaux -mais le gouvernement fédéral et les partis majoritaires refusent l'instauration d'un salaire minimum légal.
    Dans ce pays qui fait du respect de la loi un dogme quasiment religieux, les moyens de faire respecter celles sur le travail sont dérisoires, et il faut, même à Genève où ces moyens sont moins étiques qu'ailleurs, que les syndicats lancent une initiative populaire pour les mettre au niveau de ce qui est nécessaire.
    Enfin, dans ce pays qui ne s'est construit que par l'apport de l'immigration, et qui ne fonctionne que grâce à l'apport des immigrés, le gouvernement central ne trouve rien de mieux à faire qu'activer la « clause de sauvegarde » des accord bilatéraux et introduire un contingentement de l'immigration légale  pour «donner un signe» aux xénophobes (de droite et d'ailleurs -y'en a même à gauche, hélas), dans la perspective de votations à risques : celle sur l'élargissement de la libre circulation des personnes à la Croatie, celle sur l'initiative de l'UDC contre «l'immigration de masse» et celle des écoxénophobes d'Ecopop. Comme si les immigrants étaient responsables du dumping salarial et de la dégradation des conditions de travail, et innocents les patrons qui les embauchent, fixent leur salaire et déterminent leurs conditions de travail.

    Alors aujourd'hui 1er mai, fête des travailleurs, non fête du travail, fête internationaliste, non fête patriotique, on défilera au temps du muguet en attendant celui des cerises, avec des revendications qui ne vont sans doute pas aussi loin que nos rêves, mais bien plus loin tout de même que notre réalité.

    http://causetoujours.blog.tdg.ch/archive/2013/05/01/1er-mai-des-droits-du-respect.html


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  • Monde - le 30 Avril 2013

    Bangladesh : la griffe des marques sur les usines de la mort

     

    Les manifestations se succèdent après l’effondrement d’un immeuble abritant plusieurs ateliers de textile qui a causé la mort de 381 personnes et en a blessé des milliers d’autres. Quelque 15 000 ouvriers défilaient hier à nouveau à Dacca.

    Des centaines de portraits de disparus étaient de nouveau brandis, hier, dans les rues de la périphérie de Dacca. Des centaines de portraits comme autant d’interpellations. Ce n’est pourtant pas faute de savoir qui porte une responsabilité dans le drame survenu mercredi dernier, avec l’effondrement de l’immeuble illégal Rana Plaza dans la capitale bangladaise qui aurait causé la mort d’au moins 381 ouvriers (sur 3 000) et fait des milliers de blessés graves, des femmes dans leur immense majorité. Soit la pire catastrophe humaine et industrielle de la jeune histoire du Bangladesh.

    En quittant leurs chaînes de travail, hier, les 15 000 ouvriers réclamaient la peine de mort pour les propriétaires de l’immeuble abritant les entreprises de confection sous-traitantes de grandes marques occidentales, à l’instar de l’espagnole Mango et de la britannique Primark, seules enseignes à avoir confirmé les commandes passées aux ateliers du Rana Plaza. « Ils ont bloqué des routes en chantant “Pendez Rana” », rapportait Badrul Alam, le chef de la police locale. Mohamed Sohel Rana, l’un des propriétaires de l’immeuble, a été appréhendé dimanche alors qu’il tentait de fuir vers l’Inde ; l’industriel espagnol David Mayor, qui possédait une partie des locaux, est toujours recherché par la police et trois propriétaires d’ateliers, arrêtés samedi, devront répondre d’homicides par négligence. Sur le parcours des manifestants, des véhicules auraient été incendiés et la police n’a pas hésité à faire usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes.

    Des conditions déplorables de travail

    La colère que les patrons locaux espéraient étouffer en décrétant le week-end dernier chômé retombera-t-elle d’ici quelques semaines, comme ce fut le cas en novembre dernier lorsqu’une autre usine de textile, sous-traitante du géant américain Wal-Mart, était réduite en cendres, emportant 112 de ses travailleurs ? Le drame lève une nouvelle fois le voile sur les conditions déplorables de travail dans ce secteur fer de lance de l’économie nationale, puisque le textile place le Bangladesh au rang de deuxième exportateur mondial après la Chine. En 2012, les exportations de prêt-à-porter ont ainsi atteint 14,5 milliards d’euros, soit 80 % du commerce extérieur et 45 % des emplois industriels du pays. Les ouvriers enclenchent régulièrement des luttes pour que le Parlement vote une loi sur la sécurité. En vain. Nombre de députés sont effectivement propriétaires d’usines et préfèrent sauvegarder un environnement favorable aux investissements étrangers plutôt que de consentir à des augmentations ou à des travaux qui ralentiraient la production sous pression constante des délais imposés par les marques occidentales. « Un député sur dix possède, lui ou sa famille, une usine de textile », juge ainsi Kalpona Akter, la directrice du 
Bangladesh Center for Workers Solidarity, une ONG de défense des droits des travailleurs. Le propriétaire du Rana Plaza est par ailleurs dirigeant du mouvement de jeunesse laïque de la Ligue Awami, actuellement au pouvoir.

    «La responsabilité de ce qui est arrivé incombe d’abord au gouvernement du Bangladesh, mais le vrai pouvoir est entre les mains des marques occidentales et de leurs distributeurs, à commencer par les plus grands d’entre eux : Wal-Mart, H&M, Inditex, Gap et les autres. La pression que ces acheteurs mettent sur les usines est telle que les directeurs de ces unités de production n’entreprendront pas les travaux nécessaires à leur sécurité », souligne de son côté un responsable syndical. Après l’incendie de novembre, le gouvernement s’était engagé à fermer les usines au système de sécurité défaillant. Quatre étages supplémentaires ont été ajoutés à la va-vite au Rana Plaza, déjà construit sans autorisation sur un sol instable et, la veille de la catastrophe, des inspecteurs auraient fait état de graves fissures.

    Nombre de marques internationales sont censées avoir adopté un code de conduite les engageant, d’un bout à l’autre de la chaîne, à ne pas employer d’enfants de moins de quatorze ans, à ne pas faire travailler les ouvriers plus de soixante-douze heures par semaine et à favoriser un environnement de travail sain. Pourtant, au Bangladesh comme ailleurs, les audits conduits par les grands groupes auprès de leurs sous-traitants ne sont ni transparents, ni contraignants, ni indépendants. Autant dire une porte ouverte à l’impunité. Depuis 2005, 1 000 ouvriers bangladais ont trouvé la mort sur leur lieu de travail.

    Les multinationales se défilent
    Outre Primark et Mango, d’autres marques occidentales sont soupçonnées d’avoir passé commande aux ateliers de textile abrités par le Rana Plaza. Les syndicats locaux citent pêle-mêle Benetton, C & A, Carrefour et Wal-Mart. Des étiquettes auraient été retrouvées dans les décombres et permettront bientôt de confondre les responsables. « Les gens concernés dans l’effondrement de l’atelier au Bangladesh n’étaient pas des fournisseurs de Benetton », 
se défend la marque italienne. Même discours du côté de Carrefour, qui communique 
sur sa volonté de mener une « enquête approfondie » afin de déterminer le circuit 
des bons de commande et de ses fournisseurs. Ce type d’investigation mènera-t-elle les grandes marques à se défausser sur des sous-traitants officieux dont ils diront ne pas soupçonner l’existence ? Les syndicats locaux et associations de défense des travailleurs appellent d’ores et déjà les multinationales à « prendre leurs responsabilités ».


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