• Parti Communiste FrançaisPierre Laurent (PCF) a mis en garde aujourd'hui Jean-Luc Mélenchon, réaffirmant que le coprésident du Parti de gauche ne serait accepté par les militants communistes comme candidat pour 2012 que si un accord favorable au PCF sur les législatives était conclu. "Les discussions sur les législatives avancent lentement", a déclaré à quelques journalistes M. Laurent.
    Or, "il y a une obligation de résultat dans l'intérêt mutuel sur cette question", a-t-il ajouté, souhaitant que les négociations "aboutissent avant" la conférence nationale du PCF (3-5 juin) où les délégués communistes doivent se prononcer sur un accord global pour 2012 (programme, législatives, candidat commun).
    "Sinon, il n'y aura pas de vote positif sur sa candidature" des militants PCF, a-t-il dit, estimant que le Parti de gauche devait revoir à la baisse ses prétentions pour les législatives.
    Début avril, M. Laurent a déjà dit sa "préférence" pour M. Mélenchon, l'assortissant de conditions sur les législatives. La conférence nationale doit aussi, sauf surprise, apporter son soutien à l'ex-socialiste avant le vote final des militants (16-18 juin). Mais, pour le candidat André Chassaigne (PCF), "il n'est pas exclu que finalement la conférence nationale propose" un bulletin de vote aux militants avec le nom de chacun des quatre postulants (dont les pro-PCF André Gerin et Emmanuel Dang Tran).
    Ceci reviendrait à une sorte de mini-primaire du Front de gauche. "On n'est pas dans une logique de primaire car le choix ne se fait pas sur un nom" mais sur un "accord global", insiste M. Laurent. Si l'adhésion à la stratégie du Front de gauche est "quasi-unanime" chez les communistes, explique le numéro un du PCF, il y a "des grandes exigences sur les conditions de l'accord politique" permettant notamment une "campagne collective réussie". M. Mélenchon a "tout intérêt à élargir (son discours) du +je+ au +nous+", prévient M. Laurent.
    Sur le programme, souligne-t-il, "les questions sociales et économiques ne peuvent pas se réduire au salaire maximum", un des slogans de campagne de M. Mélenchon : "il faut mettre en avant la nationalisation des banques" mais aussi "porter l'idée d'une autre Europe", "solidaire".

     


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  • Parti Communiste Français    

    Où que c'est-y qu'ça va aller s'nicher leur capacité à tordre le réel pour le mettre de force dans les tiroirs de la    commode du politiquement corrects ?

    Ca commence avec les trompettes pour assurer la renommée des propos et au final ce ne sera qu'un coup de triangle lors    de la symphonie du G8 pour marquer ce point "G" de l'extase de la finance.

    La petite phrase chargée de faire rêver, c'est Fa# qui la prononce : "les peuples des pays arabes ont montré au monde qu’Internet n’appartenait pas aux États" le même poussant l'intrépidité jusqu'à dire que le net était "devenu, pour la liberté d’expression, un vecteur d’une puissance inédite". Presque du Jaurès revisité par Malraux.

    Toi qui voit cela s'afficher sur ton écran, soit tu te prends à rêver que la paternité pourrait rendre intelligent    même un réac patenté, soit tu te dis que La Canaille a viré sa cuti.

    Raté. Ni l'un ni l'autre : du même, un peu plus tard, ceci qui recadre le gyroscope des rapports de    forces politique vu par la droite : "Dès lors qu’Internet fait aujourd’hui partie intégrante de la vie du plus grand nombre, ce serait une contradiction de vouloir écarter les    gouvernements de cet immense forum. Personne ne peut ni ne doit oublier que ces gouvernements sont, dans nos démocraties, les seuls représentants légitimes de la volonté    générale". Des fois que nous l'ayions oublié,    il nous le rappelle : l'État c'est Lui.

    Rappelons-lui dès lors que ne pas respecter la volonté générale s'appelle forfaiture et que    lui et son gouvernement depuis quatre ans en réalisent des consécutives avec la même célérité qu'un coureur de 110m haies.

    Pour enfoncer le clou et stigmatiser les hordes barbares venu de partout y compris des coins    les plus poussiéreux, ou rouge voire noire de la toile il ajoute : " L’oublier, c’est prendre le risque du chaos    démocratique, donc de l’anarchie. L’oublier, c’est confondre le populisme avec la démocratie d’opinion" Et pour bien    cadrer l'affaire il invite les acteurs du net à avancer au pas cadencé d'un "côte à côte dans l’intérêt d’un monde    devenu global"… ou leurs "G" à géométrie variable va décider du rythme, de la direction, fournir, poser …et nous    facturer les clôtures balisant le chemin.      

          

    Au détour de son laïus, reprenant ses faux nez    de la lutte contre la pédophilie et contre le terrorisme il s'est lâché : " La transparence totale, celle qui ne    laisse jamais l’homme en repos, se heurte tôt ou tard au principe même de la liberté individuelle" A voir l'état des lieux c'est plus une façon très élyséenne de nous rappeler à partir de son expérience que tout ne doit pas être mis sur la table    qu'une volonté de s'opposer à la partie criminelle du web. Ce ne sont pas les avocats qui le défendent lui et ses partenaires de la piscine aux "affaires" qui nous dirons le    contraire.

    La nouveauté c'et l'invention d'un nouveau    concept qui va vraisemblablement lui permettre de sortir de nouvelle lois sécuritaires : "l'internet    dangereux" et donc il va nous installer des radars fixes et    mobiles pour traquer le subversif, le hors normes avec œil de plus pour Big Brother. La Canaille est prêt à parier que l'aussi inénarrable qu'affligeant MSGr Lefèbvre de l'orthodoxie élyséenne va    commenter avec zèle pour élargir la surface de son maroquin. 

    Cela dit, si Fa#l veut montrer sa bonne foi, qu'il commence par moraliser en traquant les    circuits financiers et boursiers qui se servent de la toile comme bateau Offshore, des banques comme pavillon de complaisance pour louvoyer entre les lois et faires escales dans les paradis    fiscaux.

    N'oublions pas qu'au delà des luttes florentines qui font le délice des chroniqueurs judiciaires, Clearstream, qui est    une réalité, et son usage du net ont servi à masquer des réalités autrement plus puissantes et dévastatrices que nombre d'actes classés comme terroristes par des services qui sur la question    savent exactement à quoi s'en tenir. 


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  • D'abord un long plaidoyer du patron de pôle emploi qui donne dans "les Échos" cet état des lieux assez idyllique qui va faire rugir de colère les victimes de la casse sociale

    CHRISTIAN CHARPY DIRECTEUR GÉNÉRAL DE PÔLE EMPLOI

    RECUEILLI PAR Derek    PERROTTE Journaliste

    L'Unedic prévoit 140.000 chômeurs  en moins cette année

     

    Les bonnes    nouvelles se succèdent sur le marché du travail. L'année 2011 s'annonce donc moins tendue que prévu pour Pôle emploi ?

    Le premier trimestre a enregistré pour la    première fois depuis 2008 une baisse continue du nombre de demandeurs d'emploi sur trois mois. C'est une très bonne nouvelle d'abord pour les chômeurs. Et, par définition, moins il y a de    demandeurs d'emploi, plus on peut intensifier leur suivi. Mais il faut rester prudent pour le reste de l'année ; en outre, la situation reste difficile pour les chômeurs de longue    durée. 

    Le chef de    l'État vous a demandé de trouver une solution d'ici à fin juin pour les chômeurs les plus exclus. Où en êtes-vous ?

    Près des trois quarts des    680.000 personnes concernées et qui sont encore au chômage ont été reçues par Pôle emploi ou ses partenaires. 43.000 ont bénéficié d'un accompagnement renforcé et, à fin mars, 6.500 étaient    entrées en formation. 

    Cette    opération ne se fait-elle pas au détriment des autres chômeurs ?

    Il est nécessaire de concentrer les efforts sur    ceux qui sont le plus en difficulté. Mais cela ne doit pas se faire au détriment des autres. En particulier, les jeunes qui vont sortir du système scolaire dans quelques semaines. Pour eux, nous    allons multiplier les actions à la rentrée : extension de l'accompagnement renforcé expérimenté dans le Nord - Pas-de-Calais, forums de recrutement et de rencontres, tout cela en    partenariat avec les missions locales. 

    Que    devient la réglementation sur l'offre raisonnable d'emploi (ORE) prévoyant de sanctionner le refus de deux emplois de suite ?

    Le contrôle de la recherche d'emploi prend    différentes formes : sanction de refus d'emploi, sanction du refus de formation, sanction de refus de deux ORE, actes positifs de recherche. Il donne lieu au total à environ    2.000 radiations par mois. Avec près de 3 millions de demandeurs d'emploi et 3,3 millions d'offres collectées, chaque demandeur d'emploi n'a pas forcément bénéficié d'une    proposition de Pôle emploi dans l'année. C'est pour cela qu'il est important que les chômeurs cherchent aussi du travail en activant leur réseau. 

    Où en    êtes-vous sur l'offre de service aux chômeurs ?

    En 2011, nous avons deux priorités : achever le déploiement de l'entretien d'inscription et de diagnostic (EID), le premier rendez-vous avec le demandeur d'emploi qui va de l'inscription à l'élaboration du projet professionnel. Il est déjà opérationnel dans plus de 150 agences et sera généralisé d'ici à la fin de l'année. Nous avons aussi ouvert le chantier de la segmentation des demandeurs d'emploi pour personnaliser les services. Je compte faire prochainement des propositions concrètes sur le sujet au conseil d'administration. 

    En    annonçant votre départ, Xavier Bertrand, le ministre de l'Emploi, ne vous a-t-il pas fragilisé, à un moment délicat car la convention tripartite État-Unedic-Pôle emploi doit être    renégociée ?

    J'ai toujours indiqué que je partirai à la fin    de l'année. Dire tout haut ce que chacun savait tout bas ne change rien à la situation ni à ma capacité à diriger Pôle emploi. 

    L'État n'a    pas tenu ses engagements financiers dans la première convention. Cela pèsera-t-il sur les discussions ?

    En 2009, une partie de la subvention n'a pas    été versée et, en 2010 et 2011, nous avons dû prendre en charge des dépenses assumées jusque-là par l'État. Cela a pesé sur les comptes de Pôle emploi. La feuille de route de 2012 à    2014 devra sûrement clarifier les engagements financiers de l'État vis-à-vis de Pôle emploi. 

    L'établissement n'a que deux ans mais se retrouve en déficit...

    Il se trouve dans une situation financière    complexe et difficile. En 2010, nous avons été en perte de 23 millions d'euros, hors provisions exceptionnelles constituées pour les congés des salariés. C'est peu rapporté aux    5 milliards d'euros de dépenses annuelles de fonctionnement et d'intervention. Mais nous allons devoir renforcer les synergies liées à la fusion pour baisser de 8 % nos charges de    fonctionnement, hors personnel et immobilier, en 2011 et d'autant en 2012. Et, une fois que toutes les synergies de la fusion auront été trouvées, il faudra mener une réflexion sur les    effectifs à laquelle nous invite le rapport de l'Inspection des finances, qui pointe le faible niveau des effectifs consacrés à l'accompagnement comparé au Royaume-Uni et à l'Allemagne. 

    Les 26 et    27 mai, vous accueillez les homologues de Pôle emploi de toutes les régions du monde pour évoquer la contribution des services publics de l'emploi à la sortie de crise. Qu'en    attendez-vous ?

    Les services publics de l'emploi ont mis en    œuvre des actions innovantes pour faire face à l'explosion du chômage. Avec les 50 pays participants, nous souhaitons tirer les enseignements de la crise et apporter notre contribution à la    dimension sociale de la mondialisation qui est un des thèmes prioritaires du G20.

    Propos recueillis par LEÏLA DE COMARMOND, Les    Echos

     

    Au passage, chacun pourra noter que l'état qui a piloté la casse du système    d'assurance chômage et de l'ANPE (avec l'aide de la CFDT) se permet de s'affranchir de ses obligations financières sans que cela face hurler les envoyeurs d'huissiers pour un loyer de    retard.

    Mais le plus intéressant est dans le décryptage des chiffres :

      

    Radiations : le    mensonge de Christian Charpy

        LUNDI, 23 MAI 2011 21:14 

    En mars, le total des radiations, tous motifs confondus, a dépassé    300.000. On est donc très loin des 2.000 radiations mensuelles avancées par le DG de Pôle Emploi. Dans son interview publiée dans Les    Échos, «le contrôle de la recherche d'emploi prend différentes formes : sanction de refus d'emploi, sanction du refus de formation,    sanction de refus de deux ORE [offres raisonnables d'emploi], actes positifs de recherche. Il donne lieu au total à environ 2.000 radiations par mois», affirme-t-il.
    Un    chiffre scandaleusement sous-évalué et allègrement repris par toute la presse.    De quoi accuser Christian Charpy de vouloir masquer l'ampleur du phénomène aux yeux de l'opinion.
        Comme le montre la dernière note mensuelle de la DARES/Pôle Emploi, en page    10, il existe six grands motifs de sorties des listes dont trois concernent les radiations, celles-ci représentant 66% du total.
        La note d'avril 2011 indique pour les seules catégories ABC, c'est-à-dire l'ensemble des inscrits «tenus d'accomplir des actes positifs de recherche» :
    Cessations    d'inscriptions pour défaut d'actualisation : 204.300 (soit    43,5% des sorties)     En janvier, il y en a eu 198.100. En février, 203.700. La progression annuelle est de +3,1%.

    Si la majorité de ces «absences à contrôle» sont justifiées — le chômeur a retrouvé un    emploi et ne se donne pas la peine de le déclarer, ou il décide de ne plus pointer parce que, n'ayant droit à aucune indemnisation, il en a assez d'être «suivi» inutilement… —, d'autres    s'expliquent soit par l'oubli du demandeur d'emploi, soit par les bugs informatiques du site pole-emploi.fr qui sature chaque fin de mois, en pleine période    d'actualisation.

        Mais admettons que, dans sa stricte interprétation, ce motif ne soit pas représentatif, et décortiquons les deux autres...
    Radiations    administratives : 45.000     En janvier, il y en a eu 40.800. En février, 44.000. La progression annuelle est de +10,3%.
        Elles regroupent les sanctions classiques décrites par Christian Charpy, dont les «absences à convocation» qui, très souvent, sont sujettes à caution (convocation non reçue, retard au    rendez-vous, loupé de l'entretien téléphonique…). On voit que les     2.000 radiations mensuelles annoncées par M. Charpy à propos du seul «contrôle de la recherche d'emploi» ne fait pas le poids,    surtout quand on se penche sur le troisième motif ci-dessous...
    Autres    cas :  54.100     En janvier, il y en a eu 55.400. En février, 53.800. La progression annuelle est de -2,3%.
        Ces mystérieux «autres cas» regroupent des radiations diverses, comme le refus de signature du PPAE, la déclaration erronée, le titre de séjour non valide pour les étrangers, ou le décès du    demandeur d'emploi. Elles concernent également la non présentation à convocation dans le cadre de la CRP ou du CTP, les abandons de stage, de CRP/CTP ou de contrat aidé. Il existe même une    sous-catégorie fourre-tout intitulée «indéterminé».
    Christian Charpy est-il un menteur ? On serait donc tenté de dire que oui.     La presse, qui reprend ces allégations sans creuser, est-elle moutonnière (sinon complice) ? Oui, assurément.

     

        Ce qui revient à dire que Fa# a dès maintenant mobilisé les services officiels (on ne dira pas "publics "en l'occurence) pour construire sa campagne 2012 sur des faux et usage de faux. Ce qui est    devenu la règle pour le pouvoir.

        Comme le nombre de chômeurs n'apparait pas dans les comptes de campagne, il servira à peindre en rose les contes qui émailleront sa campagne.      


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  • ATHENES (Reuters) - Quinze mille Grecs inspirés par les "indignés" d'Espagne se sont rassemblés mercredi devant le siège du Parlement, à Athènes, pour protester contre les mesures d'austérité aux cris de "voleurs!".

    "Dehors, la junte du FMI!", clamait l'une des banderoles brandies lors de cette première manifestation apolitique depuis le début de la crise liée à la dette publique.

    Le rassemblement, organisé via Facebook, répondait à un slogan des manifestants espagnols, invitant les Grecs à "se réveiller".

    "Nous sommes réveillés! Quelle heure est-il? L'heure qu'ils s'en aillent!", leur ont-ils répondu par banderole interposée, évoquant leurs dirigeants.

    "Ça me met en colère que les Espagnols disent que nous sommes endormis. C'est le moment de se r   éveiller. On ne peut pas continuer comme ça", s'est indignée Elsa Karanikola, une femme au foyer de 45 ans qui a pris part à la manifestation d'Athènes, place Syndagma, où toutes les catégories d'âge étaient représentées.

    En quelques jours, le groupe Facebook "Colère à Syndagma" a rassemblé 30.000 membres. D'autres manifestations ont eu lieu à Thessalonique, dans le Nord, et à Patras, dans l'Ouest.

    Le gouvernement grec a annoncé lundi une série de privatisations et a promis de nouvelles mesures d'austérité pour assainir les comptes publics.

    Dina Kiriakidou, Jean-Philippe Lefief pour le service français

    Les Photos sur http://prezatv.blogspot.com/

     


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  • Pourquoi les Espagnols se mobilisent-ils en occupant les places des grandes villes ? Dans ce texte écrit sur le vif, une historienne de la pensée politique ouvre le débat. Elle montre que le mouvement du 15M s’appuie sur l’expérience de pratiques démocratiques autonomes mises en place par les centres sociaux autogérés.

    Ce texte est précédé d’une chronique écrite par un autre historien de l’Université Autonome de Madrid, Juan Luis Simal, qui permet de replacer les événements de la semaine dernière dans leur contexte.

    Chronique d’un mouvement horizontal, par Juan Luis Simal

    Pendant la semaine qui a précédé les élections du 22 mai ont eu lieu des protestations pacifiques dans les villes de toute l’Espagne, relayées à l’extérieur du pays, et qui ont réuni des milliers de personnes. Elles ont été baptisées de diverses manières, dérivées des plateformes qui les ont promues, des appellations utilisées pour les dénommer dans les réseaux sociaux, et de la presse : Democracia Real Ya (Une vraie démocratie maintenant), mouvement 15-M, #spanishrevolution, Indignados (Indignés), acampadasol (campement Sol), tomalaplaza (Prendslaplace), nonosvamos (Nousnepartironspas), yeswecamp etc.

    Parti Communiste Français
    Rassemblement à Barcelone
    (cc)Nora Gonsalvis

    Il s’agit d’un mouvement horizontal de citoyens qui ne représentent qu’eux-mêmes. Ils ont décidé de se réunir, en marge de tout parti et de tout syndicat, pour protester et débattre face à une classe politique qui, selon eux, ne les représente pas. Tout a commencé le dimanche 15 mai, avec des manifestations dans les principales villes espagnoles, convoquées par une plateforme indépendante de création récente : Democracia Real Ya. La protestation visait les mesures prises par le gouvernement après l’explosion de la crise financière, sous la devise « Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers ». À Madrid, après la manifestation, un groupe de jeunes décident de rester Puerta del Sol, mais ils sont délogés par la police le deuxième jour. Le 17 mai, de manière spontanée, un nombre plus important de personnes se concentre sur la place pour y passer la nuit, et d’autres campements surgissent dans beaucoup d’autres villes (cf. la carte des campements). Le mouvement s’accroît de manière exponentielle les jours suivants, sous l’impulsion de dynamiques internes et des réseaux sociaux. Des milliers de citoyens de tous milieux s’unissent aux concentrations, au sein desquelles aucun drapeau ni aucun signe politique n’est montré. Aucun leader n’apparaît parmi ces personnes, et une rotation s’instaure pour désigner les porte-parole qui répondent aux questions de la presse. Le campement de la Puerta del Sol, devenu le symbole de la mobilisation, improvise une efficace organisation par assemblées et se construit comme un petit village autosuffisant, qui subsiste grâce aux donations anonymes des habitants, seulement acceptées si elles sont en nature, car tout apport monétaire est refusé. Aussi bien à Sol que sur les autres places du pays, de nombreuses assemblées sont réunies, dans lesquelles la parole est donnée à tous. Des décisions sont prises sur les étapes suivantes, ainsi que sur les manifestes et les communiqués.

    Le mouvement dénonce la perte de légitimité de la démocratie et réclame une régénération politique. Parmi ses revendications les plus immédiates figure la réforme de la loi électorale, destinée à lui conférer un caractère plus proportionnel, à cesser de favoriser le bipartisme et à exiger que les partis retirent de leurs listes les candidats les plus compromis dans des scandales de corruption.

    Le défi le plus important posé par le mouvement au système s’est posé lorsque la Commission électorale a interdit les rassemblements lors de la « journée de réflexion » et du jour des élections. Les « indignés » ne reconnaissent pas la décision, s’appuyant sur le fait que le droit constitutionnel de réunion prévaut sur toute autre considération. Finalement, la police n’est pas intervenue. Une fois les élections passées, les acteurs du mouvement ont décidé de continuer dans les rues avec l’objectif d’exporter vers les quartiers des villes le modèle de démocratie directe mis en pratique tout au long de la semaine.

    L’organisation rapide que le campement de la Puerta del Sol (ou campement de Sol acampadasol) est en train de mettre en place constitue la preuve pratique d’une perspective différente sur la démocratie de celle des grands partis, dans laquelle la citoyenneté gère et décide de ses propres ressources. Les mouvements sociaux qui existaient préalablement, souvent centrés sur des Centres Sociaux Autogérés, apportent aussi leur expérience. Leur fonctionnement est proche de celui du campement de Sol, avec des assemblées générales, des commissions et des groupes de travail (qui, à leur tour, organisent leur travail et leurs décisions en assemblées).

    Un modèle d’assemblées locales

    Ce qui est déterminant pour toutes les assemblées est leur fonctionnement. On y discute de ce qui a préalablement été adopté comme ordre du jour par les commissions (actuellement, il existe deux assemblées générales par jour à acampadasol), on prend des tours d’intervention auprès des modérateurs (il existe tout un protocole pour la modération), et l’on donne la parole aux citoyens. Toutes les opinions sont entendues, notées par le modérateur, qui note aussi les éventuelles répétitions d’idées. Lorsqu’un thème paraît épuisé, on demande s’il existe un consensus sur ce dernier. Si aucune voix contre ne s’élève, il est approuvé par l’assemblée, recueilli dans les actes et l’on décide quand et où aura lieu la prochaine assemblée. Si bien que la prise de décision se réalise par consensus et non par vote, ce qui empêche que l’opinion de la majorité s’impose sur les minorités et évite que quiconque ne se sente exclu. Toutes les commissions sont informées de ce qui a été approuvé dans les assemblées générales et l’information est aussi mise en ligne. Ce qui y a été approuvé par consensus est respecté par tous.

    Parti Communiste Français
    On a besoin / pas besoin
    (cc)Eduardo Romanos

    Une fois passée l’assemblée générale, les groupes de travail et les commissions retournent travailler dans leurs domaines. Les commissions sont très générales, elles agissent comme des coordinatrices d’un travail commun et résolvent des problèmes basiques qui affectent tout le monde. On décompte par exemple les commissions de la communication, du respect mutuel, des infrastructures, du droit, ou de l’action. Cette dernière, la Commission de l’Action, est essentielle car elle regroupe plusieurs grands groupes de travail qui, à leur tour, rassemblent un grand nombre de sous-groupes. Actuellement, la Commission de l’Action coordonne sept groupes de travail, dont ceux des propositions citoyennes, de l’éducation et de la culture ou de l’environnement. Pour donner un exemple de sous-groupes, le groupe Environnement est composé de groupes de travail plus réduits dont ceux de la souveraineté alimentaire, de la gestion du territoire, des résidus, des milieux rural et marin, de l’éducation, du contrôle industriel, de l’action, de la dignité animale, de la décroissance, de l’énergie et du changement climatique, des villes et campagnes, de la logistique et des boîtes à suggestions. Quant l’assemblée d’un sous-groupe de travail s’achève, il recueille les propositions sur lesquelles le consensus s’est fait, et un délégué les présente devant l’assemblée de son groupe plus grand, où sont discutés et approuvés les points à envoyer à l’assemblée générale. De là, le délégué du groupe les envoie à la Commission de l’Action, qui les recueille, tout comme l’information sur le lieu et la date de la prochaine assemblée des groupes de travail, puis les transmet à l’assemblée générale et les diffuse à ceux qui voudraient participer à ces groupes de travail dans l’avenir. Les commissions, les groupes et les sous-groupes de travail sont ouverts à tous : les citoyens qui le souhaitent peuvent y participer.

    La coordination d’une telle somme d’informations et le recueil des opinions de tous exige un énorme effort. Cependant, des voies pour garantir l’efficacité de cette organisation ont été ménagées. Un exemple est la figure de la personne de liaison (enlace). Des personnes de liaison existent entre toutes les commissions et entre les groupes de travail, qui se chargent de les mettre en contact pour résoudre les doutes ou les problèmes qui pourraient survenir. Comme cela arrive avec le reste de l’organisation, il s’agit de citoyens qui proposent spontanément leurs services pour accomplir cette fonction pendant le temps qu’ils peuvent, et se chargent de trouver une autre personne de liaison pour les remplacer avant d’abandonner leur poste. Toute participation est bienvenue. Pour les citoyens qui ne peuvent pas participer aux assemblées, aux commissions et aux groupes, un groupe de Propositions Citoyennes fonctionne, qui recueille l’information (extrêmement abondante) des nombreuses boîtes à suggestion et les ordonne par thème, pour les envoyer aux commissions et aux groupes, et pour en débattre et les présenter devant l’assemblée générale afin de les approuver.

    Voici un exemple qui illustre le fonctionnement de ce mécanisme : le 22 mai à 14 heures le groupe de propositions a relayé plusieurs centaines d’entre elles vers l’organisation interne : l’une d’elles sollicitait la traduction du manifeste en braille pour qu’il soit distribué au point d’information ; le 23 mai à midi, il était déjà disponible pour qui l’aurait sollicité. Les dimensions des assemblées générales sont considérables, et l’on songe à les organiser par quartiers, sur différentes places pour discuter des problèmes communs.

    Parti Communiste Français
    Le jardin de Sol
    (cc)Juan Luis Simal

    Un exemple pratique : le jardin de Sol. Le 20 mai à midi, différents groupes d’agriculteurs de Perales de Tajuña (un village situé à 40 km de Madrid) qui approvisionnent différents groupes de consommation agroécologique de la capitale, se sont présentés à la Commission juridique avec la proposition de mettre en place un jardin symbolique dans la fontaine de la Puerta del Sol, où il n’y avait rien d’autre que de la terre en friche. On leur a proposé d’en discuter avec le groupe Environnement, qui a approuvé la mesure par consensus et l’a présentée à l’assemblée générale. Elle fut approuvée, et le dimanche à 22h, les agriculteurs tout comme les consommateurs ont commencé les plantations.

    La rapidité de toutes ces actions ne tient pas seulement à la communication par le biais des réseaux sociaux virtuels, mais aussi aux voies traditionnelles. Tant les producteurs agroécologiques que les groupes de consommateurs fonctionnent entre eux par des dynamiques de participation et de prise de décision très similaires à celles du campement de Sol. De plus, les groupes de consommateurs sont composés de voisins, si bien que la transmission de l’information peut se produire rapidement par le bouche à oreille. Et c’est souvent le cas au campement de Sol et dans les campements des autres villes.

    Les racines associatives du mouvement

    Nous disions au départ que les mouvements sociaux de quartier travaillent dans des dynamiques similaires, liées à des pratiques de démocratie directe, depuis déjà un bon moment. Il y a un an et à partir de mouvements sociaux locaux, un Centre Social Autogéré (CSA) a été ouvert à Lavapiés, dont la répercussion médiatique a été très importante (par exemple, dans le New York Times, ou Le Figaro). Il s’est installé dans l’ancienne usine de tabac de Lavapiés, nommée la Tabacalera. Ce centre social, dont le fonctionnement est très similaire à celui qui se trouve à Sol, expose ses conceptions de la démocratie sur le site qui recueille toute la documentation relative au CSA, sans ignorer l’histoire de la démocratie et de débats sur la représentation ou la participation directe ou active à la vie publique et à la politique, bien au contraire. La démocratie redéfinie par le CSA considère que cette dernière s’obtient lorsque se produit :

    « la participation politique du citoyen-habitant (ciudadano-vecino), dans laquelle ce dernier gouverne lui-même et est gouverné par ses voisin/es, c’est-à-dire, qu’il participe à tous les processus de décision liés aux sujets qui le concernent, depuis le simple diagnostic de la situation, en passant par l’élaboration du projet jusqu’à son développement sur le long terme. »

    À cette fin, ils encouragent l’établissement d’« instruments et de mécanismes divers qui rendent possible la concurrence égalitaire dans le processus d’implication de tous les acteurs », et réclament en outre

    « la prise de pouvoir, ou ce qui revient au même, la répartition du pouvoir entre les différents acteurs en charge de la ville. Grâce à cela, tout ce qui détermine nos vies et les espaces où nous habitons est aux mains des citoyens, qui ont le pouvoir de décision dans la gestion de ce qui est public ». [1]

    Il existe d’autres centres sociaux, tant à Madrid (par exemple Le Patio Maravillas ou Casablanca) que dans d’autres villes (La Casa Invisible de Malaga par exemple) qui fonctionnent de manière similaire. Ils partagent tous certains principes fondamentaux. La préoccupation de l’immigration les conduit à intégrer tous les habitants immigrants possibles, à chercher à transformer les conflits engendrés par la multiculturalité et par le pouvoir d’achat différents des citoyens en opportunités d’enrichissement social et culturel, et à améliorer la vie de tous dans le quartier. L’intérêt pour les questions de genre conduit quant à lui à employer de manière volontaire des langages et des attitudes non sexistes.

    Cela ne veut pas dire que les dynamiques sont simples ou parfaites, parce que la dissension fait partie de l’essence de ces processus. Mais il s’agit de dynamiques souples et qui tiennent en compte toutes les opinions (avec des limites elles-mêmes discutées, relatives au respect de tous par tous), ce qui leur confère le pluralisme nécessaire pour arriver aux consensus essentiels et construire le commun sur le long terme.

    Texte traduit de l’espagnol par Jeanne Moisand.

    Esta democracia me da pena
     

    par Eva  Botella-Ordinas[24-05-2011]


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  • Gerolf Annemans, chef du groupe parlementaire du Vlaams Belang au parlement fédéral belge (Thierry Roge/Reuters)

    Le parti d'extrême droite flamand, le Vlaams Belang, a proposé au Parlement belge une loi en vue d'annuler l'ensemble des condamnations d'après-guerre pour collaboration et de les indemniser. La majorité des partis flamands a soutenu cette démarche.

    Au total, 70 sur 88. C'est le nombre d'élus flamands du Parlement fédéral issus de partis en faveur de l'inscription à l'ordre du jour de la Chambre d'une proposition de loi effaçant, « tous les effets des condamnations et sanctions infligées du chef d'actes d'incivisme prétendument commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945 et instituant une commission chargée d'indemniser les victimes de la répression d'après-guerre ou leurs descendants pour le préjudice financier ».

    Le parlement, « temple de la liberté de penser »

    Ce texte aux forts relents révisionnistes a logiquement été soutenu par le Vlaams Belang et les séparatistes flamands de la NVA (Alliance Néo-flamande). Mais aussi par deux partis traditionnels majeurs : les chrétiens-démocrates flamands (CD&V), parti auquel appartient Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, les libéraux flamands (Open-VLD). Une première.

    Seuls les écologistes (Groen ! ) et les socialistes flamands (SP.a) se sont opposés à son inscription à l'agenda. Avec l'appui des parlementaires francophones et germanophones, la proposition vient d'être rejetée par 68 voix contre 57.

    Premier parti du pays, la NVA a expliqué son soutien par la voix d'un de ses élus, Jan Jambon, qui considère que « toute proposition de loi doit pouvoir être discutée dans ce temple de la liberté de penser ».

    Quant aux libéraux flamands qui ont soutenu l'initiative, ils se justifient en expliquant que l'accepter sur la forme n'implique pas forcément de l'accepter sur le fond.

    « L'incorrection de l'Etat belge à l'égard du peuple flamand »

    Reste que le texte déposé par le Vlaams Belang ne laisse planer aucun doute sur ses intentions : blanchir l'ensemble des collaborateurs belges, Flamands en particulier. Les auteurs du texte de loi allant jusqu'à leur trouver des « circonstances atténuantes » pour avoir travaillé avec l'Allemagne nazie :

    « Il est malveillant d'assimiler tous ceux qui ont été mêlés de près ou de loin à la collaboration à des délateurs et à des tortionnaires. Cette remarque est particulièrement vraie pour la Flandre, où de nombreuses circonstances atténuantes peuvent être invoquées pour justifier la collaboration. »

     

    Parmi les raisons invoquées :

    • « l'incorrection dont a fait preuve l'Etat belge à l'égard du peuple flamand »
    • « des arrestations dictées par des sentiments anti-flamands »
    • « l'aversion pour le bolchévisme athée très répandue dans la Flandre très catholique de l'époque »

    Ainsi, si 23 000 Flamands se sont engagés dans la Division SS Langemarck entre 1941 et 1945, ce n'est pas parce qu'ils étaient nazis, c'est parce qu'ils étaient des victimes de l'Etat belge et catholique !

    A titre de comparaison, la France, qui comptait à l'époque 40 millions d'habitants a fourni 8 000 hommes à la SS. La population flamande de 1940 était alors, quant à elle, d'environ 5 millions d'âmes.

    La justice « bornée, aveugle et haineuse » de l'après-guerre

    Aussi, le texte ne propose nullement de tenter de faire la part des choses cherchant à réhabiliter uniquement ceux qui ont pu être condamnés abusivement. L'amnistie doit être générale.

    Suppression, pour l'avenir, de tous les effets des condamnations et sanctions infligées du chef d'actes d'incivisme prétendument commis entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945.

    Qui plus est, la Belgique d'aujourd'hui devrait payer des compensations à ces personnes ou à leurs descendants qui furent victimes de la justice « bornée, aveugle et haineuse » de l'après-guerre.

    Toujours selon les mots de la proposition de loi, « la répression de la collaboration n'a été qu'un prétexte dont on s'est servi pour frapper le mouvement flamand ». Sans préciser toutefois que les principales organisations flamandes de l'époque ont collaboré avec l'occupant.

    Un texte habile qui s'appuie sur politiciens francophones

    Le Vlaams Belang cherche donc à faire admettre que l'Etat belge était alors contrôlé par une élite francophone qui oppressait les Flamands en présentant la totalité des personnes jugées pour collaboration comme des victimes.

    Le texte est, par ailleurs, habile : en utilisant des citations de politiciens francophones de l'époque et qui critiquaient déjà les abus de la justice dans les procès d'après-guerre, il en est conclu que « des fraudes ont été commises systématiquement lors de la constitution des dossiers ». Ainsi, tous méritent amnistie et indemnisation, car tous ont été victimes d'erreurs judiciaires.

    Il est fort probable qu'à l'ouverture de la prochaine année législative, le Vlaams Belang propose de nouveau un texte similaire.

    Photo : Gerolf Annemans, chef du groupe parlementaire du Vlaams Belang au parlement fédéral belge (Thierry Roge/Reuters)

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  • Les prix alimentaires en augmentation depuis mi-avril

    C'est ce que montre une étude de 60 millions de consommateurs, qui annonce également une probable "flambée générale" à venir.

     

    Augmentation des prix alimentaires depuis mi-avril (AFP)
    Augmentation des prix alimentaires depuis mi-avril (AFP) 

    Suite à la hausse des prix des matières premières, les prix alimentaires ont commencé à augmenter mi-avril dans les grandes surfaces, selon le magazine 60 millions de consommateurs à paraître jeudi 26 mai, qui annonce également la possibilité d'une "flambée générale à venir".

    Sur un panier de 92 références que suit le magazine de l'Institut national de la consommation (INC), les deux tiers des produits ont augmenté entre début novembre et fin avril.

    "Farine, café, jus de fruit, produits laitiers, poissons surgelés ou en conserve sont déjà touchés par des hausses supérieures à 3% en moyenne", indique le magazine, qui cite des hausses pouvant atteindre 20% pour les lardons fumés dans certains magasins.

    La promotion : "vieille ficelle" qui casse le repère prix

    "Etant donné l'ampleur des promotions" pratiquées par les grandes surfaces depuis le début de l'année, "le risque d'une flambée générale est réel", ajoute-t-il. Car la promotion, est une "vieille ficelle", qui "permet de casser le repère prix chez le consommateur" pour afficher quinze jours après "un nouveau prix de référence revu à la hausse". La société Promo Flash recense ainsi seize opérations promotionnelles nationales de plus au premier trimestre "avec un nombre de produits toujours plus élevé" (350 chez Auchan et Carrefour), indique le magazine.

    La ficelle de "l'inflation masquée" pourrait aussi revenir: elle consiste à "modifier le poids ou la recette d'un produit tout en conservant un prix unitaire inchangé ou acceptable". "Surveillez de près les prix au litre et au kilo, car ils peuvent s'envoler sans que le prix unitaire bouge", prévient le magazine.

    Une méthode qui relève de la "préparation psychologique"

    "Comme s'ils avaient tiré les leçons de 2008, pour mieux faire passer la pilule auprès des consommateurs et éviter une chute des achats, les industriels et les distributeurs ont joué finement", estime dans son éditorial la directrice de la rédaction Marie-Jeanne Husset. "Leur méthode relève de la préparation psychologique: ils ont annoncé les augmentations bien avant qu'elles se produisent pour émousser l'attention le moment venu", estime-t-elle.

    "Nous sommes persuadés que les hausses vont se poursuivre insidieusement tout au long de l'année", ajoute-elle, appelant les consommateurs "à la plus grande vigilance".

    Le Nouvel Observateur - AFP


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  • Il y a 140 ans, le Mur qui ne cesse de murmurer arme la mémoire

    http://www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1004919.jpg

    Ils montaient à l'assaut du ciel

     
      au Mur    des Fédérés au Père Lachaise
     
    Samedi 28 mai à 14 h 30
       Rendez-vous à l'entrée du Père-Lachaise, rue des Rondeaux (métro Gambetta) A bientôt. Salut & fraternité.

          

    Allocution de Claude Willard,

    Président des Amis de la Commune de Paris

    et de Muriel Vayssade,

    membre du C.A. des Amis de la Commune.

    11-05-23--Montee-au-Mur.jpg

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-il-y-a-140-ans-le-mur-qui-ne-cesse-de-murmurer-arme-la-memoire-74556157.html

     

          

     

        

     


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  • Après France Télécom, Thierry Breton passe Atos à l'essoreuse

    Par Elsa Fayner journaliste 

    Arrivé il y a trois ans à la tête d'Atos Origin, l'ex-ministre y a importé ses méthodes de management. Premiers dégâts.

    Thierry Breton, à l'Assemblée nationale, le 7 septembre 2006 (Benoit Tessier/Reuters).

     

    L'ex-PDG de France Télécom, ex-ministre de l'Economie et ancien patron de Bull et Thomson, prend la tête en 2008 d'une société discrète, Atos Origin, 50 000 employés. Deuxième société de service en ingénierie informatique (SSII) française, il veut en faire le leader européen du service informatique.

    Son atout : le « cost killing » (réduction drastique des coûts). Pour ce faire, Thierry Breton a une technique qui tient en trois lettres : le TOP, pour « Total Operational Performance ». C'est ce programme (PDF) que l'ancien professeur de mathématiques met en place partout où il passe. Chez Thomson, chez France Télécom et, depuis novembre 2008, chez Atos Origin.

    Ce « lean management » qui nous vient du Japon

    Pour Jacques Pommeraud, de la direction générale, l'outil s'est imposé :

    « Nous l'avons mis en place parce que le niveau de compétitivité du groupe était inférieur à celui de ses concurrents comparables. »

     

    Jacques Pommeraud est en charge de l'un des éléments clés du programme, celui qui doit améliorer la productivité, le « lean » :

    « La technique vient du Japon, de chez Toyota. Elle consiste à éliminer tous les gaspillages, à améliorer la qualité et la motivation des équipes. Appliquée aux services, elle concerne essentiellement le management. »

     

    Et, pour le mettre en place, la méthodologie est rodée. Le travail de chaque salarié est observé, mesuré, puis des axes d'amélioration définis afin d'éliminer temps et gestes inutiles. Ces chantiers « lean » de douze semaines prennent chez Atos le nom doux et poétique de « vagues », que naviguent des « skippers ». Et qui mènent à des résultats encourageants, comme le dit Jacques Pommeraud :

    « Du côté de la productivité, les gains sont typiquement à deux chiffres. Et du côté des équipes, l'adhésion s'est accrue : les salariés sont satisfaits de devoir se concentrer sur ce qui apporte de la valeur ajoutée au client plutôt que de continuer à accomplir certaines tâches administratives. »

     

    En mars, pourtant, un internaute, ingénieur chez Atos, nous alerte :

    « J'ai toujours travaillé avec plaisir dans la société, mais, depuis deux ans, la situation ne cesse de se détériorer. La compétence ne compte plus, le client est oublié, la seule préoccupation, c'est de savoir combien ça rapporte et quand c'est facturé. »

     

    Un cas isolé ?

    Absentéisme, crises de larmes et antidépresseurs

    C'est Atos Infogérance qui a, la première, testé en France les vagues de « lean ». Celles-ci se sont même succédées à un rythme soutenu entre juillet 2009 et octobre 2010.

    A tel point que le Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) s'est inquiété pour la santé des salariés, et a demandé une expertise à un cabinet agréé par le ministère du Travail, Sécafi. Qui alerte :

    • l'absentéisme explose pour atteindre 30% en mai 2010 ;
    • les troubles du sommeil et les états réactionnels aigus (pleurs, etc.) sont en augmentation ;
    • près de 300 employés, sur les 850 « leanés », prennent des substances psycho-actives au moment de l'enquête.

    Le travail s'intensifie, les marges de manœuvre diminuent.

    En cause, l'intensification du travail, tout d'abord, comme l'analysent les auteurs. Fabrice Fischer, de Solidaires, lui, la vit au quotidien :

    « Depuis janvier, quatre personnes ont démissionné sans être remplacées. Nous nous retrouvons à huit, alors que nous sommes passés de dix à dix-sept clients. »

     

    La vague déferle et « libère » ceux qui font moins bien

    Mais le rapport pointe également :

    • une perte de sens du travail,
    • des besoins de reconnaissance non-satisfaits,
    • une dégradation des relations.

    Car le « lean » permet aussi d'identifier des « low performers », ceux qui font moins bien que la moyenne du service. La vague déferle et les « libère » pour les déposer à la « workforce », qui les aide à mettre à jour leur CV et à passer des entretiens en interne, détaille Jacques Pommeraud :

    « Quand on fait des gains d'efficacité, on a besoin de moins de personnes que prévues pour une mission. Il faut former celles qui ne sont plus “staffées”. Pour mieux les vendre ensuite aux clients sur d'autres missions. »

     

    La formation, c'est le nerf du « lean » japonais. Pourtant, dans trois des quatre entités d'Atos, les efforts de formation ont diminué en 2009, calcule le cabinet d'expertise comptable Sextant dans son rapport au comité d'entreprise.

    « Certains salariés craquent, et partent »

    En 2010, 1 000 salariés quittent l'entreprise (PDF). Peut-on y voir un lien ? Pour Jack Toupet, coordinateur CGT, c'est une évidence :

    « Les salariés se retrouvent à attendre, sans travail. Parfois, au bout d'un moment, on leur propose des postes qui ne peuvent pas leur convenir. Certains craquent, et partent. »

     

    Ce n'est pas le but, assure Jacques Pommeraud, de la direction générale :

    « TOP, c'est une transformation d'Atos sans plan social. Simplement, dans les services informatiques, le taux de départ naturel est très élevé. »

     

    Les budgets d'Atos Infogérance intègrent pourtant une réduction globale des effectifs de 20% dans le cadre du « lean management », reporte Sécafi.

    Un copier-coller de France Télécom

    Il faut dire que la recette a fonctionné chez France Télécom. Nommé en 2002, Thierry Breton y avait réduit l'endettement de 25% en trois ans. Les effectifs, eux, passaient de 146 900 en 2001 à 121 000 en 2005.

    Déjà, c'est TOP qui s'applique, les vagues en moins, se souvient Philippe Meric, de Sud-PTT :Télécharger le rapport de Technologia.

    « Chez nous, il n'y avait pas de mode d'emploi, c'était au manager d'identifier les plus lents, pour la cellule de reclassement. »

     

    Certains se voient ainsi proposer d'ouvrir une pizzeria ou un bowling, comme le raconte Ivan du Roy, auteur du livre « Orange stressé » (éd. La Découverte, 2009). Quand les congés de fin de carrière écrèment les rangs.

    En février 2005, Thierry Breton quitte France Télécom, après avoir conçu les plans Next et Act, petits cousins de TOP. Ce sont ces trois programmes qui sont mis en cause en mai 2010, suite aux suicides, dans le rapport du cabinet Technologia. (Télécharger le rapport)

    Tandis que, chez Atos Origin, Thierry Breton rachète les services informatiques de Siemens, espérant devenir le leader européen.

    Dans la division allemande, TOP sera mis en œuvre dès le 1er juillet.

    Photo : Thierry Breton, à l'Assemblée nationale, le 7 septembre 2006 (Benoit Tessier/Reuters).

    http://eco.rue89.com/2011/05/24/apres-france-telecom-thierry-breton-passe-atos-a-lessoreuse-204971


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