• Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 16 )

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

    Épisode 16 : « Composantes générales du futur mécanisme, déclaration de l’Eurogroupe du 28 novembre 2010 »,

    1ère partie : Saint-FMI priez pour nous.

    Cette déclaration reprend les principales étapes de la mise en place du « Mécanisme Européen de Stabilité » (MES), et donc du Pacte qui en est un outil. Elle rappelle en particulier

    -que « Le MES complétera le nouveau cadre pour le renforcement de la gouvernance économique, qui vise à mettre en place une surveillance économique efficace et rigoureuse »,

    -que « L’aide accordée à un État membre de la zone euro sera fondée sur un programme rigoureux d’ajustement économique et budgétaire ».

    Le premier point rappelle et renforce, s’il était besoin, la hiérarchie politique que ce texte vise à imposer, et dont une partie opérationnelle est le Semestre Européen (voir épisode 18).

    Le second point est un rappel de la fameuse « conditionnalité », dont il a été question dès le début de cette saga.

    Intéressons-nous à ce qu’apportent plus particulièrement ces « Composantes ».

    D’abord, un peu de statistique : ce document de 2 pages cite le FMI à 6 reprises. La BCE, elle, est citée… 3 fois. Et encore, il s’agit pour la BCE du même morceau de phrase répété à 3 endroits. Ce morceau de phrase est : « en liaison avec le BCE ». Par contre, ce qui est dit du FMI, ne serait-ce que par comparaison, et beaucoup plus intéressant, en particulier dans trois de ces six citations : « parfaite cohérence avec les politiques menées par le FMI », « totale conformité avec les pratiques du FMI », « en conformité avec les pratiques du FMI ». Entre « parfaite cohérence, totale conformité, conformité », et « en liaison », il n’y a pas photo. Cela vient donc renforcer le titre de notre saga ; plutôt qu’une BCE, un FMI européen. Mais pourquoi donc ? Continuons.

    Premier élément : la décision de l’octroi d’une aide par le « Fonds Européen de Stabilité Financière » (FESF) dans le cadre du MES devra être prise à l’unanimité. Cette règle implique une totale cohérence des Etats membres, ce qui va accroître la pression politique dans chaque état, du type « je fais revoter quand le résultat n’est pas le bon », ou du type intervention d’Angela Merkel contre les députés Portugais. Attention, ceci n’est pas anodin. La pression politique va s’accompagner d’une augmentation de la pression idéologique, culturelle, donc éducative. Bientôt sortiront les programmes scolaires européens, on peut le parier.

    Le deuxième et dernier élément vaut le détour. On va enfin savoir qui est au-dessus de la Commission Européenne… mais cela mérite un épisode à part. Rendez-vous donc dans l’épisode 17.

     

    Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 17 )

     

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

    Épisode 17 : « Composantes générales du futur mécanisme, déclaration de l’Eurogroupe du 28 novembre 2010 », 2ème Partie : l’Empire contre-attaque

    Ces Composantes apportent des éléments pratiques très importants dans le « Mécanisme Européen de Stabilité » (MES), en particulier concernant les conditions d’utilisation du « Fonds Européen de Stabilité Financière ». Après avoir précisé que la décision d’octroi d’une aide à un Etat membre devrait être prise à l’unanimité, le texte précise QUI peut financer.

    Citons : « Les règles seront adaptées afin de permettre une participation au cas par cas des créanciers du secteur privé ». Autrement dit, le MES prévoit dors de déjà d’impliquer le secteur privé dans la procédure de « soutien » financier aux pays européens, même si « les créances privées seront subordonnées aux créances publiques ». Cette participation ne pourra pas intervenir avant mi-2013. Pour le cas, considéré comme « peu probable », où les Etats bénéficiaires de l’intervention financière seraient insolvables, l’intervention privée devra se faire dans le cadre de « Clauses d’Actions Collectives » (CAC) conformes aux législations britanniques et états-uniennes adoptées suite au G10 consacré à cette question (il s’agit essentiellement de traiter les dettes en un bloc).

    Nous voici donc devant un Mécanisme Européen de Stabilité institué par les Etats Membres, et dont il est prévu dès l’origine la privatisation. Les nuances apportées ici et là ne trompent personne quant aux intentions. Et comme l’entrée est prévu dès 2013 pour une création en 2011, on pourrait donc presque dire que le MES est par nature un mécanisme conçu pour être alimenté par des financements privés. L’Huma du 23 mars 2011 rapporte des propos tenus par Christine Lagarde  le 21 mars, signifiant que l’accord permettait « d’avoir un Fonds qui est solide, qui est simple et qui peut s’expliquer aux marchés ». On voit bien qui est l’interlocuteur privilégié de Christine Lagarde, ce qui confirme les remarques faites dans cette analyse concernant le masquage intentionnel d’un certain nombre de principes fondamentaux de l’action européenne aux yeux de la population. Répétons-le donc : le MES est un mécanisme européen prévoyant que le soutien financier aux Etats Membres sera directement alimenté par les marchés financiers, ceux qui ont précipités la crise de 2008, ceux qui précipité les crises récentes de l’alimentation… et le fait que ce soit éventuellement progressif ne change strictement rien. On comprend maintenant pourquoi la BCE soit mise en arrière par rapport au FMI !

    Pourquoi les Etats européens choisissent-ils, pour alimenter le MES, d’emprunter aux marchés financiers plutôt que d’acheter des bons du trésor nationaux ?

    -l’émission de bonds est une création monétaire. A mon sens, les dirigeants actuels de l’UE veulent limiter la création monétaire à l’initiative des Etats, pour préserver la force de cette monnaie.

    -parce que pour eux, le « régulateur » économique doit être le marché.

    -parce que pour eux, une BCE ou des bons nationaux, c’est encore trop donner à une politique publique.

    -pour que tout ce qui fait l’environnement du marché, agence de notations, cercles des investisseurs, patronat international, doit être préservé, entretenu. C’est là que se trouve l’actualité de l’économie mondiale, la puissance financière.

    -un autre élément explicatif de ce choix est formulé par « L’Huma » du 14 mars 2011 : « ce sont les marchés qui continueront à fixer les taux d’intérêts des Etats ». Ainsi, la semaine précédant le sommet, le taux d’intérêt de la dette grecque a explosé à 12,8 % (contre 3,2 % pour l’Allemagne). Donc, ce qui est recherché à travers ce mécanisme est tout simplement d’entretenir les intérêts des actionnaires en organisant pour eux le marché de la dette des Etats européens, voire même de le couvrir d’une protection politique, donc de dégager les actionnaires d’une éventuelle responsabilité publique (sinon politique) en interposant entre eux et les populations un dispositif européen par lequel va transiter en fait l’argent et les ordres du marché financier.

    Tout aussi fondamentalement, l’idée est donc de préparer pour un avenir proche, non pas un MES contrôlé par la Commission, mais un MES boursier supervisé par la commission, une sorte de marché de la dette européenne qui servirait d’intermédiaire entre les actionnaires et les Etats, le tout supervisé de loin par la Commission. Ce serait d’ailleurs cohérent avec la volonté de limiter les budgets publics en général. Ce qui signifie donc que, après avoir institué la subordination des politiques économiques, budgétaires, fiscales et sociales des Etats à l’Union Européenne, le texte prévoit d’instituer la subordination de l’intervention financière de l’Union Européenne aux spéculateurs. Ce n’est quand même pas rien ! D’où l’idée de l’Union Européenne devienne officiellement, sous nos yeux, institutionnellement, un Conseil d’Administration des grands capitaux mondiaux commandant les politiques économiques, budgétaires, fiscales et sociales des Etats.

    Evidemment, dans toute cette mécanique, il y a un problème. LEUR problème, c’est NOUS, nous la population, nous les salariés, nous les privés d’emploi, nous le peuple !

    Vous n’êtes pas encore convaincu ? Alors rendez-vous dans l’épisode 18 pour détailler la procédure politique européenne dite du « Semestre Européen »

     

    Pacte pour l’euro un FMI européen ( 18 )

     

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

     

    Episode 18 : le « Semestre Européen »

    Il s’agit d’un processus de coordination des politiques économiques et budgétaires des états de la zone euro. Le but de ce processus est de s’assurer que chaque Etat adopte une politique budgétaire, fiscale, sociale suffisamment conforme aux différents principes dominants, dont les plus importants sont énumérés dans le Pacte pour l’Euro.

    Mais une coordination existait déjà.  Les travaux de coordination se faisaient en novembre, donc sur la base des budgets déjà votés par les parlements (votes qui ont lieu entre septembre et octobre), et procédaient à un bilan de l’année écoulé, et à une réflexion prospective sur 3 ans.

    L’originalité du « Semestre Européen » est double :

    -le processus de coordination doit se faire AVANT les débats parlementaires nationaux

    -il est le premier processus à s’appuyer sur le Pacte pour l’Euro, sans oublier le pacte de stabilité et la stratégie Europe 2020.

    Ce processus a été proposé par la Commission en mai et juin 2010. Il a été mise en place dès 2011. Je ne sais pas si c’est le record de rapidité, mais ça ne doit pas en être loin. Comme quoi ça doit être important.

    Le « Semestre Européen » est un calendrier annuel, dont voici la teneur :

    -janvier : publication de l’examen annuel de croissance, sorte de base commune d’analyse macroéconomique débattue au Parlement et au Conseil.

    -mars : énoncé par le Conseil Européen des orientations stratégiques à suivre dans tous les pays.

    -avril : sur la base de ces orientations, les Etats membres présentent leur stratégie budgétaire ainsi que leurs projets de réforme touchant l’emploi, la recherche, l’énergie, l’innovation ou l’inclusion sociale (liste non exhaustive).

    -juillet : la Commission qui aura évalué les projets nationaux formule des orientations spécifiques à chaque pays. Les critères de cette évaluation sont : « réalisme macro-économique », « consolidation fiscale », « compétitivité » ou « déséquilibres budgétaires ».

    C’est au terme de ce processus qui s’étend de janvier à juillet que les projets de budgets sont présentés à l’automne devant les parlements nationaux. Evidemment, aucune limite n’est fixée à la manière dont la Commission formulera ces orientations pour chaque pays. Rappelons-nous cependant que dans le Pacte pour l’Euro, l’Union Européenne se donne le droit de sanctionner un pays avant qu’il ne dépasse les critères de Maastricht. On imagine donc aisément que les avertissements seront donnés au moment du semestre européen, ce qui signifie que les parlements se verront soumettre des projets de budgets sous menace, voire carrément condamnés à l’avance.

    C’est dans ce contexte que la documentation officielle peut se permettre de préciser : « le nouveau cadre ne représente en rien une limite à la souveraineté des parlements nationaux ». C’est tout à fait probant de ce que l’Union Européenne fait de la notion de souveraineté.

    Voila comment l’Union Européenne compte canaliser les débats dans les différents pays de la zone euro. C’est clair, non ?

     

     


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  • Beaucoup de silence autour de la Libye pour cause de nouvelle actualité. Pourtant, la guerre se poursuit. Alors, il n’apparaît pas inutile de replacer cette nouvelle guerre dans une perspective historique : celle d’un nouveau colonialisme à l’heure du mondialisme. Avec les arguments de notre époque : les droits de l’homme, la démocratie.

    Cela s’appelait en 1911, apporter la civilisation. Comme le montre une affiche publiée sur le site de la ldh-Toulon. Elle accompagne un article d’Alain Ruscio qui met en avant un triste et symbolique anniversaire. En effet, la conquête de la Tripolitaine (région de l’actuelle Libye) s’est accompagnée des premiers bombardements aériens, la première utilisation d’avions pour bombarder des populations!

    Théorie marxiste

    Le blog, du fait de l’action de Rosa Luxemburg, est souvent amené à faire connaître des articles, des textes, des actions sur l’impérialisme qui de colonisation en exploitation s’est développé à la fin du XIXème siècle et qui a mené au premier conflit mondial. La conquête de la Tripolitaine par l’Italie a été l’un des moments importants de cette marche vers la guerre.

    Jaurès dans l’article reproduit ici, tire les conclusions générales de la situation créée par le colonialisme, et le développement capitaliste dans les pays occidentaux et dans le monde.

    CONCLUSIONS GENERALES

    Jaurès - La Dépêche - 06.11.1911

    lire

    "La Chambre au jour prochain de sa réunion, ne sera pas seulement en face de problèmes particuliers d’une extrême gravité. Elle devra, pour sa politique générale, pour la direction du pays, tirer les conclusions des formidables évènements qui se sont accumulés dans la période des vacances parlementaires.

    Jamais il n’y eut, je crois, dans les sociétés humaines, une plus étrange et plus vaste fermentation. La question marocaine a développé les menaces de conflit qu’elle récelait. La tension franco-allemande, un moment aggravée, semble se résoudre pour un accord, qui selon l’esprit où on l’appliquera amènera une détente durable ou au contraire un redoublement de difficultés, de suspicions ou de heurts. L’Italie, encouragée par des traités secrets qui sont un monument obscur d’immoralité, et dont notre politique est responsable, s’est jetée sur la Tripolitaine par un acte de violence sans excuse, et dont on n’a même pas pris la peine de dissimuler l’odieux par des prétextes qui soutiennent une minute la discussion. Un sourd malaise pèse sur les Balkans. Entre la presse française et la presse espagnole s’échangent des propos hostiles et presque des défis.

    Pendant ce temps, les peuples souffrent : la cherté de la vie provoque des émeutes ; les réformes sociales réduites à des proportions exigües par la pénurie des budgets surmenés de militarisme, se meuvent lentement, lourdement au travers de l’indifférence de la désaffection. Le prolétariat anglais, rompant avec les habitudes de mesure qui depuis deux générations le caractérisaient, manifeste son impatience. Le monde musulman, partout violenté ou menacé, semble resserer de pays à pays, ses liens de solidarité, et il prépare à l’Europe, égarée par des convoitises sans frein, de redoutables entreprises ; les exécutions sommaires odieuses des Arabes de Tripoli par les troupes italiennes laissent dans les âmes musulmanes un profond ressentiment. En Asie, une révolution libérale et peut-être républicaine ébranle la masse énorme des Célestes qui accuse sa dynastie mandchoue non seulement d’absolutisme, de favoritisme et de corruption, mais de faiblesse envers l’étranger qui a entamé l’Empire et qui s’est flatté un moment de le dépecer. Dans toute l’Amérique, Amérique du Sud et Amérique du Nord, de l’Argentine au Canada, la question du peuplement, de la main d’oeuvre et de l’immigration se pose dans des conditions nouvelles qui pourront avoir une sérieuse influence sur la vie du prolétariat dans l’Ancien et le Nouveau Monde.

    Et dans tous les pays européens, en Allemagne comme en France, en Autriche comme en Espagne, la politique intérieure est incertaine, confuse, flottante, entre une démocratie libérale ou radicale dont les forces d’élan s’épuisent et qui a peur des idées générales et une démocratie socialiste et ouvrière encore inorganique, trop faible encore et trop divisée pour imprimer aux événements une marche vigoureuse et définie. Ce n’est que par la force d’idées claires et vastes que les nations échapperont à ces incertitudes épuisantes et à ces crises.

    Deux grands faits se dégagent, qui commandent une grande action. D’abord, la cause principale de la cherté de la vie, c’est la rupture d’équilibre qui s’est produite partout dans le monde entre la puissance de la production agricole, trop négligée et la force croissante de consommation des masses humaines agglomérées par la civilisation industrielle. Il faut que les sociétés humaines adoptent toutes un plan méthodique pour développer partout la productivité du sol, pour intéresser les peuples, dans l’Ancien Monde comme dans le Nouveau, au travail agricole, pour ramener vers le perfectionnement technique de l’agriculture universelle une large part des capitaux absorbés par les exigences fébriles et les fantaisies onéreuses des villes de fumée, d’électricité, de fièvre et de luxe.

    Et en second lieu, il faut, par un effort immense, mettre un terme à ce régime de paix armée, de la déloyauté générale et du gaspillage militaire qui ruine et affole les nations, qui creuse les budgets, aggrave les impôts, paralyse les affaires, secoue le crédit, surexcite les défiances et prépare des secousses de misère et de sauvagerie, des spasmes de révolution brutale dont la responsabilité retombera toute entière sur ceux qui ne veulent pas voir.

    Si l’action politique de demain n’est pas conduite par ces idées générales, elle ne sera qu’intrigue et expédient : et le monde humain n’ira à son but que par des ornières cahotantes et ensanglantées.

    (Jaurès. L’intégrale des articles publiés de 1887 à 1914 dans la Dépêche - Editions Privat -P 805 )

    Par lieb Publié dans : Contre la guerre, le militarisme, le colonialisme

    lire aussi :

    Rosa Luxemburg sur le Maroc

    Il y a cent ans, les bombardements aériens ouvraient la voie à la civilisation en Lybie : lire

    comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com


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  •    

    http://media.rtl.fr/online/image/2011/0404/7674420955_des-employes-de-tepco-sur-le-site-de-fukushima-daiichi.jpg

    Et pendant ce temps...

    C'est beau comme un raport d'accident de la Cogéma.

    C'est fort comme une déclaration de Bouton déshéritant Kerviel

    C'est ... ce n'est que le capital.

    lisez, soupesez et jugez, c'est brut de décoffrage :

    La compagnie d’électricité japonaise Tokyo Electric Power (Tepco) a fait état vendredi d’une perte nette record de    quelque 11 milliards d’euros pour l’année budgétaire bouclée en mars, et va remplacer son patron, à cause du très grave accident nucléaire de Fukushima.

    Au terme de l’exercice d’avril 2010 à mars 2011, Tepco a affiché un déficit net de 1.247,35 milliards de yens (10,9    milliards d’euros), le pire jamais enregistré par un groupe non financier japonais.

    Tepco a notamment été forcé de prendre en compte de massives dépréciations d’actifs résultant de l’arrêt brutal et    définitif d’au moins quatre des six réacteurs de la centrale Fukushima Daiichi (N°1), mise à mal par le terrible séisme et le tsunami géant du 11 mars.

    Avant l’accident, Tepco espérait terminer l’année budgétaire passée en dégageant un bénéfice net de 110 milliards    de yens (près d’un milliard d’euros), une hypothèse ruinée le 11 mars par la catastrophe naturelle qui a dévasté le nord-est du Japon et provoqué le plus grave accident nucléaire depuis celui de    Tchernobyl il y a 25 ans en Ukraine.

    Le groupe, qui va bénéficier d’un soutien de l’Etat pour indemniser les victimes de ce désastre, est incapable de    faire des prévisions financières pour les mois à venir, la situation dans la centrale étant impossible à stabiliser avant au moins six mois.

    Par ailleurs, Tepco a annoncé que son actuel patron, Masataka Shimizu, allait quitter son poste et être remplacé    par Toshio Nishizawa, une décision qui doit être confirmée lors de l’assemblée générale des actionnaires prévue fin juin.

          

    Même pas un mots pour les victimes pas un pour s'excuser des délicatesses prise avec les normes    internationales de sécurité qui ont laissé libérer comme un mortel amplificateur la mort rayonnante.

    Les indemnisations dans la colonne passif.

    L'arret de la centrale mortifère comme une dépréciattion d'actifs

    Pas un mots pour ces travailleurs qui en conscience se sacrifient pour la collectivité et qui meurent...    pour les profits des actionnaires.

     

    http://www.goodplanet.info/var/ezwebin_site/storage/images/contenu/depeche/tepco-une-compagnie-d-electricite-trop-importante-pour-etre-sacrifiee/337254-1-fre-FR/Tepco-une-compagnie-d-electricite-trop-importante-pour-etre-sacrifiee_img-left.jpg

     

    En jetant un oeil sur libé de ce jour, on trouve ceci qui éclaire d'une lumière glauque ce qui précède : 

     

    "Eviter toute panique excessive des populations résidant autour des  réacteurs. Soumis psychologiquement à rude épreuve depuis le 11 mars, des Japonais feignent d’y vivre normalement mais sont en vérité tétanisés. «Le problème est que les rejets radioactifs dans l’air, dans le sol et l’eau continuent. Or, plus ils se  poursuivent, plus les rejets volatiles de césium menacent la santé des populations. Des centaines de milliers de personnes sont concernées dans un rayon de 100 kilomètres autour des  réacteurs», assure-t-on à l’université de Tokyo. Quant aux risques posés par la contamination de la chaîne alimentaire, ils sont confirmés «dans un rayon de 300 kilomètres».

     

    La semaine passée, les producteurs de thé de Kanagawa (à 270 km au sud de Fukushima) ont annoncé que leurs plantations étaient«contaminées» et impropres à la consommation. Pour Atsushi Kasai, un ancien membre de  l’Institut de recherche de l’énergie atomique du Japon, «la catastrophe de Fukushima est plus  grave que celle de Tchernobyl car cette fois, personne ne peut prédire comment la situation va évoluer».«Elle est aussi plus sérieuse, renchérit un expert, faisant allusion au million de  personnes vivant à Sendai, à 80 km au nord des réacteurs. Or, nous constatons, ces jours-ci,  de nouveaux dépôts de césium. Idéalement, pour un souci de santé publique, il faudrait pouvoir évacuer les enfants et les jeunes femmes de Sendai.»

     

    Au même moment, Tepco, qui vient d’annoncer qu’il faudra encore «six à  huit mois» pour sécuriser ses réacteurs, est une fois de plus montré du doigt pour sa gestion calamiteuse de la crise. «Le gouvernement et Tepco sont moins intéressés par le souci de protéger les gens que par celui de préserver  le monopole de l’industrie nucléaire», dénonce le mensuelSentaku, qui  constate qu’on cherche à faire payer la facture au public. Tepco a en effet accepté six conditions menant à sa quasi-nationalisation. Les milieux d’affaires nippons et le Keidanren (le cercle  du patronat) - dont le PDG de Tepco, Masataka Shimizu, est l’un des responsables - essaient quant à eux d’éviter la descente aux enfers du géant électrique.

    Rescousse. Après avoir dévissé de 2 100 yens  (18 euros) à 292 après le 11 mars, l’action Tepco vaut à peine 500 yens aujourd’hui. L’Etat nippon a décidé malgré tout de voler à sa rescousse, alors que ses avoirs sont  estimés à 60 milliards d’euros. Surprenant ? A peine. Ils sont en effet détenus par les grandes compagnies d’assurance et institutions financières - privées ou publiques - du pays . Le  premier financier de Tepco, la Banque de développement du Japon (propriété de l’Etat à 100%) lui a prêté, à ce jour, 300 milliards de yens. Après le 11 mars, les banques  Sumitomo et Mitsui lui ont versé des lignes de crédit de 600 milliards de yens. Le capital de Tepco est détenu par 600 000 actionnaires,  parmi lesquels de nombreux fonds de pension. 20% de ses avoirs sont détenus par des investisseurs étrangers. Jusqu’aux Etats-Unis, où certains se mordent les doigts d’avoir  investi dans ce géant synonyme de fiasco." 

     

    Le voila le modèle du capitalisme...rayonnant  

     

    Par canaille le rouge

     

     


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  • Ils ont sauvé la République et fait vivre la démocratie. Réhabilitons les communards

    LES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS 1871
     

    « L’histoire finira par voir clair et dira que nous avons sauvé la République ». Ces paroles d’Eugène Varlin, prononcées la veille de sa mort, le 28 mai 1871 raisonneront à nos oreilles 140 ans plus tard, ce prochain 28 mai, quand nous effectuerons la « Montée au Mur ». En tête de leurs écrits, les Communards affirmaient les principes qui motivaient toute leur action : Liberté, Egalité, Fraternité la devise de République française, pour laquelle ils luttaient.

    La glorieuse épopée de la Commune inspire les combattants d’aujourd’hui pour la démocratie, la paix, le progrès social, les droits au travail, à un logement décent, à la santé, à une vie et une vieillesse heureuses, des services publics accessibles à tous, la laïcité, la culture, un enseignement de qualité pour tous les enfants et adolescents, et aussi pour les adultes qui en ont été privés. Ces droits, nous les revendiquons pour toutes celles et ceux qui vivent dans notre pays, quelles que soient leurs origines, leur sexe, leur nationalité, la couleur de leur peau, leurs opinions philosophiques ou religieuses. Lors de ces luttes d’aujourd’hui, nous avons en mémoire l’œuvre et les idéaux toujours vivants de la Commune de 1871, sa modernité et son actualité.

    Il y a 140 ans, au printemps de 1871, le peuple de Paris prenait le pouvoir. Pour les représenter, les Parisiens choisissaient, parmi leurs voisins et compagnons de travail, les hommes qui avaient lutté les années précédentes contre le régime policier et guerrier du Second Empire, contre la féroce exploitation dont ils étaient victimes, pour de meilleures conditions de vie et de travail. Un tiers de ces élus du peuple étaient des ouvriers, un taux qui n’a jamais été atteint dans aucune assemblée élue depuis cette époque mémorable. Les femmes et les étrangers ont participé formidablement à la Commune. En soixante douze jours, les élus de la Commune et la population parisienne ont réalisé une œuvre démocratique, sociale, culturelle, humaniste, considérable qui a inspiré l’ensemble du mouvement ouvrier et démocratique du XXe siècle et nous interpelle encore aujourd’hui. Cette année 2011, du 140e anniversaire de la Commune, est marquée par une multitude d’initiatives des associations, syndicats, partis de gauche, municipalités qui organisent des expositions, colloques, débats pour rendre hommage aux Communards, perpétuer leur œuvre et leurs idéaux.

    Nous avons une pensée pour celles et ceux qui, par milliers, ont été fusillés, emprisonnés, déportés, exilés. Les communards qui ont survécu aux massacres, aux épreuves de la prison et du bagne, ont été amnistiés en 1880 et ont pu revenir en France. Mais il reste à réhabiliter toutes les victimes de la répression versaillaise, à leur restituer leur dignité pour qu’ils retrouvent toute leur place dans la mémoire nationale. Engageons-nous à le faire pour le 140e anniversaire de la Commune.

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Samedi 28 mai 2011 Montée au Mur des Fédérés

    Rendez-vous à 14 h 30 à l’entrée du cimetière du Père Lachaise, rue des Rondeaux, Paris 20e, Métro Gambetta Prise de parole des Amis de la Commune

    A partir de 1880, année de l’amnistie et du retour d’exil ou de déportation des anciens Communards, la manifestation de mai devant le Mur des Fédérés au cimetière du Père Lachaise est une tradition du mouvement ouvrier et démocratique. Cette « montée au Mur » est l’occasion de rendre hommage aux Communards, de perpétuer leurs idéaux et de montrer la modernité de leur œuvre démocratique et sociale. Pour le 140e anniversaire de la Commune, une pétition est mise en circulation pour demander la réhabilitation de la Commune et des Communards. (Textes en annexes)


    Du samedi 28 mai au dimanche 19 juin 1871, La Commune de Paris, une histoire moderne Exposition au réfectoire des Cordeliers 15, rue de l’Ecole de Médecine, Paris VIe Métro Odéon Tous les jours de 11h à 19h ; nocturnes le jeudi jusqu’à 20h30 Exposition organisée par le Comité d’Histoire de la ville de Paris (Programme en annexe)


    Tout au long de l’année 2011, 140e anniversaire de la Commune, se déroulent de multiples initiatives avec des projections de films, conférences, expositions, débats, promenades sur des lieux historiques de la Commune, (Voir le site www.commune1871.org).

    IMPORTANT

    Nous sommes à la disposition, des journalistes pour interviews, articles et rencontres, autour du thème de la réhabilitation de la Commune et des Communards et tout autre sujet pouvant les intéresser. Vous pouvez nous contacter par courriel, téléphone ou voie postale.

    LES AMIS DE LA COMMUNE DE PARIS 1871 46, rue des Cinq-Diamants – 75013 Paris – 06 30 76 12 65 – amis@commune1871.org – www.commune1871.org

     http://www.legrandsoir.info/Ils-ont-sauve-la-Republique-et-fait-vivre-la-democratie-Rehabilitons-les-communards.html

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  • Citron, un cas d'école du capitalisme sauvage dans la zone portuaire du Havre

    L'usine Citron, qui appartient à une société Suisse, était installée depuis 1997 dans la zone portuaire du Havre, agissait dans le domaine du retraitement des    déchets industriels et en particulier des métaux lourds.      

    Les dirigeants de cette usine étaient très fiers de leur technologie, pour laquelle ils ont même obtenu en Suisse  un prix pour l'innovation et le développement durable !

          

    Désastre pour l'environnement et la santé des salariés 

    L'entreprise a cependant été mise en cause pour sa dangerosité et son impact sur l'environnement, par des associations écologistes (France Nature Environnement,     Ecologie pour Le Havre) et par l'administration. Un rapport de la Direction régionale de l'environnement de 2006 mettait en cause la capacité de l'usine à faire face à un incendie. Selon    les associations écologistes, Citron a reçu une multitude de mises en demeure qui n'ont pas conduit l'entreprise à modifier radicalement ses pratiques.      

    Un premier incendie avait déjà eu lieu en 2000, qui avait entrainé la condamnation de l'entreprise et de son directeur de l'époque, pour manquement aux règles de    sécurité et environnementales. Dans les années qui ont suivi, Citron a eu plusieurs fois maille à partir avec la justice pour les mêmes motifs.      

    En avril 2010 la société est devant la cour d'appel, suite à sa condamnation en première instance pour exploitation non conforme. Les associations écologistes,    partie civile, font valoir que Citron a déjà été condamné plus d'une dizaine de fois ; en raison de la gravité et de la multiplicité des infractions ils demandent, en cas de condamnation par la    cour d'appel, que l'arrêt soit publié dans la presse.      

    Au mois de septembre ce sont les salariés qui tirent la sonnette d'alarme. La CFE-CGC, seul syndicat représenté dans l'entreprise, dénonce les risques d'une    catastrophe économique et sanitaire majeure, et demande au préfet qu'il prenne des dispositions pour obliger la direction de Citron à respecter les lois sociales et environnementales sans délai.    Elle dénonce les risques sanitaires que font courir aux 120 salariés de l'entreprise et à ceux des usines environnantes les rejets polluants que Citron envoie dans l'atmosphère, ainsi que des    boues de métaux lourds non filtrés dans la Seine, la contamination de salariés par le nickel. La médecine du travail écrit au mois d'octobre au Préfet de Haute-Normandie pour dénoncer que les    certificats d'exposition aux agents chimiques dangereux et aux cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, ne sont pas remis aux salariés.

          

    L'exploitation sauvage éclate au grand jour

     

    L'URSSAF a entamé également une procédure : les cotisations ne seraient plus payées depuis deux ans. La Direction régionale de l'environnement, de    l'aménagement et du logement, aurait imposé à l'entreprise une consignation de 3,4 millions d'euros à verser au Trésor public, du fait qu'elle n'obtempère pas à la mise en demeure d'évacuer des    terres polluées entreposées sans autorisation sur son site.      

    Citron est placé en redressement judicaire, avec une période d'observation de six mois.      

    Le 17 octobre, un incendie se déclare sur le site. Il faudra aux pompiers 64 h pour l'éteindre. Aucun blessé n'est heureusement à déplorer. La production est à    l'arrêt. Un arrêt préfectoral  interdit à Citron d'accepter d'autres déchets ou de les traiter, mesures destinées à rester en vigueur tant que les conditions de sécurité ne seront pas    assurées : les motopompes étaient en panne au moment du départ de feu. Les salariés sont désormais occupés par des travaux consécutifs au sinistre. Dans la foulée de l'enquête sur les causes de    l'incendie, près de la moitié des salariés auraient porté plainte pour "mise en danger de la vie d'autrui."      

    La presse enquête et rapporte des témoignages :

    « Il y a cinq ans, mon taux de plomb était de 390 microgrammes par litre de sang, alors que le seuil critique est de 200 microgrammes par litre. » « La direction    voulait passer un maximum de produits pour toucher de l'argent, quitte à nous mettre en danger. Certains déchets entraient sous une fausse appellation », affirme un salarié."

    «Intoxiquée et l'œsophage brûlé », raconte une technicienne de laboratoire qui a passé 10 ans chez Citron " « J'ai manipulé des déchets sans savoir de quoi il    s'agissait. C'était des acides solvants, je n'avais pas de masque approprié. »

    "Certains ouvraient des fûts de produits toxiques avec de simples masques en papier.»

    (Paris Normandie, 11 décembre 2010 et 5 et 17 janvier 2011)

          

    Le 9 décembre, trois dirigeants de la société ont été placés en garde à vue. Ils seront présentés au parquet et mis en examen. La liste des illégalités qui leur    sont reprochées est impressionnante.

          

    Les salariés sacrifiés

     

    Les salariés espèrent cependant reprendre leur activité, mais avec une autre direction et sur un site remis aux normes.      

    Mais en décembre la société est mise en liquidation judiciaire. Citron ressemble de plus en plus à une "usine fantôme" : il ne reste plus que l'équipe de sécurité    sur place et il est question que le contrat d'assurance soit suspendu. Il ne resterait plus que le gardiennage du site, assuré par une société extérieure payée dans le cadre de la liquidation    judiciaire.      

    Commence la saga de l'attente d'un éventuel repreneur.      

    La cour administrative d'appel de Douai annule l'arrêté préfectoral de 2007, qui autorisait l'entreprise à agrandir ses installations d'incinération et de recyclage    des déchets dangereux. La capacité d'accueil de Citron est ainsi passée de 140 000 à 450 000 tonnes. Les éventuels repreneurs devront se plier à ce jugement.

     En attendant, 100.000 tonnes de déchets dangereux restent sur place. 240.000 selon la CFE-CGC. «Poubelle à ciel ouvert» pour les écologistes, "poudrière" selon les    salariés, et pudiquement " «un site présentant des enjeux environnementaux» pour l'administration. Le lithium des piles usagées côtoie solvants, métaux lourds, résidus de broyage automobile,    déchets organiques, pour certains à l'air libre. Les risques de contamination sont réels, ainsi que la répétition d'un accident tel que l'incendie du 17 octobre. En théorie, l'Etat doit prier les    propriétaires de déchets qui ont fait appel à Citron de venir les récupérer. Mais ces déchets ont été broyés et mélangés ! Le coût des travaux est estimé à plusieurs dizaines de millions d'euros    par une responsable écologiste.  C'est l'Agence de l'environnement et de la maitrise de l'énergie, agence publique, qui est chargée de l'affaire, avec des fonds d'Etat.      

    Les 116 salariés restés sur le carreau attendent de passer une visite médicale, qui devrait leur permettre de connaitre le taux de métaux lourds passé dans leur    sang. La visite médicale de fin de mission est pourtant une obligation. L'Etat intervient auprès du mandataire-liquidateur pour que cette visite soit assurée par la médecine du travail, mais    Citron n'était plus adhérente à l'association, faute de payer les cotisations… Le service de santé au travail s'est depuis engagé à recevoir les employés, à condition que chacun en fasse la    demande individuelle, fiche d'exposition à l'appui. (Paris Normandie, 23 février 2011)      

    Les salariés découvrent également que leur mutuelle ne les couvre plus. Certains n'ont pas reçu la totalité de leur dernier salaire.  D'autres n'auraient    toujours pas reçu leur lettre de licenciement indispensable aux démarches pour retrouver du travail (Paris Normandie, 17 janvier 2011).      

    Les salariés, avec l'appui du syndicat ont déposé 70 dossiers aux prud'hommes, pour harcèlement moral, versements de primes, retard de salaire… Il faut constituer    des dossiers solides, et l'audience est prévue pour le 26 septembre. Au-delà de l'attente du dédommagement, les salariés concernés aspirent à "être libérés de tout ça". 

    Le 27 avril, le tribunal de commerce se penche sur le devenir de l'usine. Quatre candidats à la reprise d'une activité sur le site se sont déclarés. : les groupes    Veolia, Sita (filiale du groupe Suez spécialisée dans le traitement des déchets), la société Rémondis France (experte du traitement des déchets dangereux) et un quatrième postulant de nationalité    mexicaine. Réponse du tribunal sous quinzaine.      

    Les interrogations vont bon train : les salariés seront-ils repris ? Quelle part prendra le futur propriétaire dans l'entreprise colossale de nettoyage des lieux    ?      

    Le 11 mai, le tribunal fait connaître son choix : l'entreprise SITA, filiale du groupe SUEZ spécialisé dans la gestion globale des déchets, a été retenue. La    CFE-CGC est optimiste : SITA aurait promis de reprendre du personnel et de relancer le four. Mais il faut rapidement déchanter : le repreneur n'est intéressé que par les "murs" de l'usine et    n'envisage pas d'y relancer son activité avant deux ans, à savoir la production d'électricité à partir de déchets de bois. Selon le responsable régional SITA, " « Nous travaillons sur ce dossier    depuis plusieurs mois en partenariat avec des acteurs locaux et la région Haute-Normandie. C'est un investissement important de l'ordre d'une dizaine de millions d'euros." (Paris Normandie 13 mai    2011)      

    Elle permettrait d'embaucher 110 salariés, mais les ex-Citron seront-ils prioritaires ?      

    En attendant,  la première phase des travaux est terminée. Elle a consisté dans des opérations de première urgence : déplacer et éteindre les déchets fumants    restés trop longtemps à l'air libre. Maintenant, il faut s'attaquer aux bacs de soude et aux stocks de pile au lithium. Le service de l'environnement ne s'avance ni sur le calendrier, ni sur la    mobilisation des financements.      

          

    CITRON est bien représentative de ces entreprises qui ne visent qu'un profit maximal et rapide, sans exercer la moindre responsabilité économique, sociale ou    écologique.      

    Mais l'ensemble de toutes les complicités actives ou passives, de tous les aveuglements qui ont permis si longtemps à Citron de couler des jours heureux dans le    paradis de l'illégalité pose tout de même question.      

    La dangerosité du site est dénoncé depuis le début par les écologistes, les mises en demeure de la Direction régionale de l'environnement se sont multipliées. Un    premier incendie a eu lieu en 2000, aboutissant à des condamnations. La Direction régionale de l'environnement constate en 2006 l'incapacité de l'usine à faire face à un incendie, dont le risque    est par ailleurs accru du fait des manquements à la sécurité.      

    Tout ceci est parfaitement connu, ce qui n'empêche pas l'administration préfectorale d'accorder en 2007 cette autorisation de passer d'une capacité de 150.000 à    450.000 tonnes de déchets à traiter.      

    Comme l'écrit la presse havraise (23 février 2011) :      

        "Citron est habitué des fonds publics. Il fut une époque où malgré de nombreux arrêtés précédents de mise en demeure, l'usine sollicitait - et obtenait - des    subventions auprès des collectivités telles que le conseil régional, ou encore la Codah, qui vota à l'unanimité une aide de 35 000 € en mars 2007… "      

    En contraste avec l'indulgence et la sollicitude dont a bénéficié Citron, on ne peut que constater le désintérêt total vis à vis de ses salariés. Ces derniers sont    totalement livrés à eux-mêmes. Ils ont été exposés sans les protections nécessaires à des produits toxiques, certains en sont malades et des pathologies lourdes risquent d'apparaître à l'avenir :    l'accès à la visite médicale de fin de mission devient un véritable parcours du combattant. Alors que la transgression du droit du travail par Citron est directement responsable de la dégradation    de leur état de santé, ils sont du jour au lendemain privés de mutuelle.      

    Alors qu'ils ont été jusqu'au bout dans l'ignorance de leur sort, qu'ils n'ont eu aucune information sur les projets industriels des repreneurs (ni, à fortiori, eu    leur mot à dire) sur lesquels, en principe, seul le tribunal de commerce avait à connaître et à se prononcer, SITA préparait tranquillement son projet avec les "acteurs locaux" et la Région    Haute-Normandie.      

    Selon le responsable de SITA, l'entreprise serait ravie si les salariés de Citron voulait postuler à l'avenir. En clair cela veut dire qu'ils ne seraient en aucun    cas prioritaires. Qui peut croire qu'après un passé d'exposition aux risques professionnels et deux ans de décrochage les salariés de Citron puissent être préférés à l'embauche ? 

    Tout ceci met en évidence que les "patrons-voyous" ne pourraient opérer en toute impunité s'ils ne disposaient d'appuis politiques au plus haut niveau.      

    A cet égard, la réforme en profondeur opérée par voie d'ordonnance le 20 janvier dernier nous inquiète. Les forages ne sont plus soumis à des décrets préfectoraux,    il n'y a plus d'enquête publique ou de concertation et les documents de prospection ne sont pas communicables au public pendant 20 ans pour les hydrocarbures.      

    Bel exemple de bradage de l'intérêt public et de la démocratie au profit d'intérêt privés !

    http://cgtlehavre.ul.over-blog.com/article-citron-un-cas-d-ecole-du-capitalisme-sauvage-dans-la-zone-portuaire-du-havre-74291543.html


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  • "Nos vies désormais entre nos mains, et du courage !"

     de : O.P.A

    Yep !

    Pour l’Espagne debout !

    Pour toutes celles et tout ceux ici-même debout ! 

    Ici-même et dans tant d’ailleurs, debout ! 

    Tout le pouvoir au peuple ! 

    A vos côtés, 

    l’Orchestre poétique d’Avant-guerre - O.P.A 

    http://www.myspace.com/orchestrepoetique

     

    ***

     

    O.P.A - "Le roi est nu" - Improvisation -Festival "La semaine sans Télé" à Astaffort http://semainesanstele.over-blog.com/

    O.P.A à la Semaine Sans Télé - Impro 5 - "Le... par OPA-videos

    Le roi est nu 

    Nous n’aurons pas mis longtemps à voir ce que nous percevions déjà, nous avons vu et nous le savons, le roi est nu.

     Rien dans sa voix, rien dans ses gestes qui nous parle et nous touche. Loin, bien trop loin et le voilà prêt à la renverse, tandis qu’il voulait nous broyer, dans ses tenailles.

     Peuple de France, tu le sais, tu le vois, tu as vu : le roi est nu.

     Il ne peut ni ne veut. Alors n’attends pas et tends-toi, étends-toi, détends-toi et regarde, c’est fou comme on se ressemble, c’est fou comme on se méconnaît. 

    Allez ! On peut bien ouvrir nos paumes, on peut bien rencontrer l’histoire. Qu’avons-nous à risquer sinon à nous perdre de vue, définitivement perclus, définitivement défaits ? 

    Regarde-le, sans face et sans saveur, trépigner et tomber du trône, regarde-le se moquer et faire la putain, un cabotin de pacotille : le roi est nu.

     Regarde-le, qui essaie de passer en douce, qui essaie de passer par derrière, qui croit que nous ne voyons rien, qui croit que nos rêves sont fades : le roi est nu. 

    Peuple de France, multicolore et protéiforme, il est temps d’abaisser la garde, de ne pas avoir peur de ce qui nous lie, il est temps d’élever la voix et de dire : « C’est assez maintenant ! Nos vies désormais entre nos mains et du courage ! »

     Rendus là, encore une fois parler d’amour, encore une fois tout ce qui nous contient, nos vies désormais entre nos mains, nos mains qui cherchent à se renouer : le roi est nu. 

    l’Orchestre poétique d’Avant-guerre - O.P.A 

     

    Et dans le rôle du roi, tous les prétendants officiels et officieux qui [s’]entendent [pour] nous asservir... Nous qui sommes né-es libres du ventre de nos mères !

     

    ***

     

    Vidéos - Playlist du concert : http://www.dailymotion.com/playlist/x1ln3y_OPA-videos_o-p-a-a-la-semaine-sans-tele 

    Télécharger librement nos albums : http://www.dogmazic.net/OPA 

    http://www.myspace.com/orchestrepoetique


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  • La Bastille est tombée: les révoltes espagnols s’essaiment en France !

    Jeudi soir, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés à Paris devant l’ambassade d’Espagne.

     

    Cette soirée a été particulièrement animé à Paris place de la Bastille.

    Dès 18h00, les premiers indignés ont pris le maquis et ont débuté un atelier créatif pour confectionner banderoles et panneaux revendicatif.

    Consciencieux et inspirés, la banderole "#spanishrevolution people of europe, rise up !" toute de rouge et noir vêtue était en cours de création.

     

    L'indignation était au rendez-vous. Les slogans en Français, en Espagnol et en Anglais se sont multipliés. La vocation internationaliste était au cœur des revendications. Un peu plus tard pendant la manifestation, un citoyen brandira le livre "Indignez-vous" en signe de résistance.

    Attention, révolution en chantier !

    Les spectateurs se pressent pour observer l'ouvrage et parfois participer. Il est environ 18h45.

    Ca y est la tente est dressée ! Symboliquement, le territoire est prêt à être occupé. Cet acte fondateur signe l'ambition des indignés de se réapproprier l'espace public afin de se réapproprier la politique. "Ils prennent les sous, nous prenons la rue !"

    Une petite vue d'ensemble. La foule se presse de plus en plus et les prises de paroles vont commencer pour expliquer le mouvement.

    La fière et puissante banderole "People of Europe, RISE UP !"

    Une seconde banderole moins chic mais au slogan identique se met en place.

    Les banques sont visées par les indignés, mais pas toutes. Seulement les banques irresponsables. Responsabilisons-nous ! Nos choix, même anodins, changent le monde.

     

    La Grèce n'est pas oubliée. Plusieurs intervenants se sont déclarés solidaire à la situation de la Grèce à laquelle les banques font payés des intérêts indus alors même que le peuple grec est dans une grande situation d'endettement.

    Prise de paroles, lecture du manifeste, explication du mouvement... La fleur de tournesol remplace le jasmin.

    Vive la révolution Fractale ! Les syndicats font partie du jeu. A la moindre concession des gouvernements, ils font marchent arrière et les services d'ordre font tout pour disperser les manifestants. Les partis politiques, quand à eux, de droite comme de gauche, restent dans le cadre idéologique du consensus de Washington et laisse carte blanche aux marchés financiers pourvus que ceux-ci se montrent clément lorsque viendra le temps de financer la campagne électorale.

    Le mouvement de révolte espagnol est en voie de se globaliser et il s'est implanté sur Paris comme on peut le voir en image. Demain, aura lieu de nombreux rendez-vous à travers la France entière pour planter de nouvelles tentes et continuer à libérer la parole par la discussion citoyenne.

    Pour rester au courant du mouvement, branchez vous sur twitter:

    Le camp aurait été levé vers 00h00. Le prochain rendez-vous aura lieux ce samedi 21 mai à partir de 15h ! Il est prévu de rester toute la soirée.

    Manifestation à Paris, Bastille Democracia Real... par GerardFoucher75018 Revue de presse:

    Espagne: 300 jeunes solidaires à Paris (le figaro)

    Plus de photos ! (Bastille)

    Photos marseilles camp (1,2)

    Photo Grenoble camp

     http://antonin.moulart.org/wp-content/uploads/2011/05/302556671.jpg


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  • Lisbonne et Porto

    Contre l'austérité imposée par le FMI et l’UE

     Théorie marxiste

    vendredi 20 mai 2011, par  Alessandro Vitagliano

    Plusieurs milliers de personnes ont manifesté jeudi à Lisbonne et Porto, à l’appel de la principale centrale syndicale portugaise la CGTP, contre le plan d’aide de 78 milliards d’euros négocié avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), en échange d’une cure d’austérité.

    Dans le défilé, les slogans visaient dans leur grande majorité à dénoncer les baisses de salaires, imposées aux fonctionnaires depuis janvier par le gouvernement socialiste, ainsi que les nouvelles mesures prévues par le plan d’aide, comme le gel ou la baisse des retraites, la réforme du code du travail et les privatisations. Le taux de chômage au Portugal a atteint un nouveau record historique à 12,4 % de la population active au premier trimestre 2011. Le PIB portugais s’est contracté de 0,7 % au premier trimestre, après avoir reculé 0,6 % au trimestre précédent, selon des statistiques publiées la semaine dernière.

    Intervenant à la fin du défilé à Lisbonne, le leader de la CGTP Carvalho da Silva a dénoncé le retour en arrière provoqué par le plan de sauvetage financier conclu avec l’UE et le FMI qui va engendrer récession économique, chômage, injustices, inégalités et pauvreté.

    Le plan, entériné lundi par les ministres européens des Finances, prévoit le versement au Portugal de prêts de 78 milliards d’euros en échange d’une cure de rigueur et de réformes structurelles visant à ramener le déficit public de 9,1% du PIB l’an dernier à 3% en 2013.


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  • Manifeste du collectif espagnol Democracia Real Ya

     Traduction du manifeste du collectif espagnol Democracia Real Ya, à l’origine des mobilisations du 15 mai qui se sont transformées en un gros mouvement de contestation et d’occupation.

    Notes pré­li­mi­nai­res :

     

    • le but de la traduction de ce manifeste est de documenter ce mouvement dont on parle peu dans les médias alternatifs francophones ;
    • la traduction est approximative et perfectible, n’hésitez pas à laisser en compléments d’informations de meilleures formulations ;
    • le texte, ainsi que l’a signalé le traducteur qui l’a fait passé (merci !), est « transversal et réformiste » mais il a eu le mérite de « rassembler beaucoup de sensibilités, un peu à la façon (mais avec un discours très »péninsulaire« ) des revolté-es arabes ou du Wisconsin ».
    • il existe d’autres textes de réflexion sur ce mouvement, parfois très critiques de ce collectif Democracia Real Ya, ils peuvent être trouvés sur http://www.csocasablanca.org/REFLEX....

     

     Manifeste de « Democracia Real Ya ! »

    Nous sommes des per­son­nes cou­ran­tes et ordi­nai­res. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour tra­vailler ou pour cher­cher un boulot, des gens qui ont famille et amis. Des gens qui tra­vaillent dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à celles et ceux qui les entou­rent.

    Parmi nous, cer­tain-e-s se consi­dè­rent plus pro­gres­sis­tes, d’autres plus conser­va­teurs. Quelques un-e-s croyants, d’autres pas du tout. Quelques un-e-s ont des idéo­lo­gies très défi­nies, d’autres se consi­dè­rent apo­li­ti­ques. Mais nous sommes tous très préoc­cupé-e-s et indi­gné-es par la situa­tion poli­ti­que, économique et sociale autour de nous. Par la cor­rup­tion des poli­ti­ciens, entre­pre­neurs, ban­quiers, ... . Par le manque de défense des hommes et femmes de la rue.

    Cette situa­tion nous fait du mal quo­ti­dien­ne­ment ; mais, tous ensem­ble, nous pou­vons la ren­ver­ser. Le moment est venu de nous mettre au tra­vail, le moment de bâtir entre tous une société meilleure. Dans ce but, nous sou­te­nons fer­me­ment les affir­ma­tions sui­van­tes :

    • L’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, le bien-être et le bonheur des personnes doivent être les priorités de chaque société avancée.
    • des droits basiques doivent être garantis au sein de ces sociétés : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation, au libre développement personnel et le droit à la consommation des biens nécessaires pour une vie saine et heureuse.
    • Le fonctionnement actuel de notre système politique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et il devient un obstacle pour le progrès de l’humanité.
    • La démocratie part du peuple, par conséquent le gouvernement doit appartenir au peuple. Cependant, dans ce pays, la plupart de la classe politique ne nous écoute même pas. Ses fonctions devraient être de porter nos voix aux institutions, en facilitant la participation politique des citoyens grâce à des voies directes de démocratie et aussi, procurant le plus de bienfait possible à la majorité de la société, et pas celle de s’enrichir et de prospérer à nos dépens, en suivant les ordres des pouvoirs économiques et en s’accrochant au pouvoir grâce à une dictature partitocratique menée par les sigles inamovibles du PPSOE
    • La soif de pouvoir et son accumulation entre les mains de quelques-uns crée inégalités, crispations et injustices, ce qui mène à la violence, que nous refusons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel, coince le système social dans une spirale, qui se consomme par elle-même, enrichissant une minorité et le reste tombant dans la pauvreté. Jusqu’au malaise.
    • La volonté et le but du système est l’accumulation d’argent, tout en la plaçant au-dessus de l’efficience et le bien-être de la société ; gaspillant nos ressources, détruisant la planète, générant du chômage et des consommateurs malheureux.
    • Nous, citoyens, faisons parti de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir cette minorité qui ne connait même pas nos besoins. Nous sommes anonymes, mais, sans nous, rien de cela n’existerait, car nous faisons bouger le monde.
    • Si, en tant que société nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une abstraite rentabilité économique qui ne tourne jamais à notre avantage, nous pourrons effacer les abus et les manques que nous endurons tous. Nous avons besoin d’une révolution éthique. On a placé l’argent au-dessus de l’Etre Humain, alors qu’il faut le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, pas des produits du marché. Je ne suis pas que ce que j’achète, pourquoi je l’achète ou à qui je l’achète.

    A la vue de cela, je suis indi­gné/e

    Je crois que je peux le chan­ger.

    Je crois que je peux aider.

    Je sais que, tous ensem­ble, on le peut.

    Sors avec nous. C’est ton droit.


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  • G8 Deauville, G20 Cannes, ras-le-bol du cinoche capitaliste !

     J-1. Alors que le collectif anti-G8 met la main aux derniers préparatifs, les médias, toujours avides de sensationnalisme, continuent à nourrir les peurs des habitants. Ne nous laissons pas faire. Le 21 mai, festifs et offensifs, tous au Havre dans la rue contre les casseurs du G8.

     Théorie marxiste

    Le monde est coupé en deux. D’un côté des puissants qui règnent sans partage avec la complicité des résignés, des serviles et des lâches. De l’autre, des résistants qui refusent de se laisser ratiboiser par une logique politique financière dévastatrice pour l’humanité et l’environnement. Depuis des semaines, ces deux mondes s’affrontent au Havre dans une guerre psychologique et médiatique très tendue.

    Chez les anticapitalistes et altermondialistes*, pour la première fois réunis sous une même bannière des chrétiens aux libertaires, on continue les préparatifs. Hier, entre deux distributions de tracts, des ateliers ont confectionné banderoles et flèches de signalisation. Des équipes de collage ont sillonné la ville pendant qu’un camion sonorisé donnait rendez-vous pour la manif, le meeting, le concert et le forum alternatif. Les Havrais sont à la hauteur de leur réputation militante. 

    Dans la forêt de Montgeon, le village autogéré a commencé à prendre forme dans un site très agréable. Au calme, ce sera le cadre de rencontres, de débats, de réflexions sur l’autogestion, la consommation, la démocratie directe… jusqu’au 29 mai. Dans la Presse havraise d’aujourd’hui, le camp végétarien devient « le véritable poste de commandement des altermondialistes pendant le contre-sommet. » On pourrait rire de ce fantasme de pisse-copie si le climat n’était pas aussi plombé par une brochette de mensonges et de calomnies ridicules. Pour info, ce ne sont pas les habitants du camp autogéré qui comptent mettre en place une batterie de missiles sol-air ! 

    Les médias locaux ont bien joué leur rôle de chiens de garde en agitant l’épouvantail des Black Block depuis plusieurs jours. Aujourd’hui, nous avons même droit au CV des « acteurs du Bloc noir » dans le Havre Libre. Photo spectaculaire à l’appui, bien entendu. Hors sujet… « Et le risque est réel que des éléments incontrôlés viennent, parfois de loin, pour semer le désordre », insistent les scribouillards. Bravo aussi à France 3 Baie de Seine qui a récemment ouvert un reportage avec des images de 2009 sur les affrontements de Strasbourg. Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. 

    De fait, des « gens » ont maintenant « peur ». Côté pile, les autorités assurent qu’elles ne sont pas dans une stratégie de tension. Côté face, on apprend que la police et la gendarmerie passent dans les commerces pour les inciter à fermer. Là, la fête des Bretons est annulée. Ici, des épreuves de Bac sont déplacées. Le tribunal prévoit d’emblée un planning pour d’éventuelles comparution immédiates. Un vitrier qui a le sens des affaires publie un « numéro d’urgence ». De fil en aiguille, des parents atteints par la psychose interdisent toute sortie à leurs enfants ce week-end. Certains sympathisants commencent aussi à avouer une relative appréhension à l’approche de la manifestation. Bien joué. Comment dégonfler une mobilisation en deux coups de ragots ? 

    Alors ? Oui des incidents sont toujours possibles. On se souvient d’une attaque de CRS tout à fait gratuite contre les dockers lors d’une manif contre la réforme des retraites… Aucun rassemblement n’est à l’abri d’incidents. Et alors ? C’est quoi cette idéologie pantouflarde du risque zéro ? Avec une telle couardise, les révolutionnaires de 1789, les combattant-e-s de la Commune-de-Paris et de la Résistance… seraient restés chez eux et nous serions bien dans la panade. C’est très bien d’applaudir les courageux rebelles tunisiens et égyptiens, mais il faut aussi balayer devant notre porte. Nous aussi, nous avons du ménage à faire ! 

    Les fantômes d’une poignée d’éléments « radicaux » remplissent les médias et effraient le bon peuple alors que nous avons sous nos yeux les vrais casseurs, les vrais incendiaires, les vrais fauteurs de trouble qui exploitent l’humanité et détruisent la nature. Les « maîtres du monde » paradent et répriment à grands frais. Les médias servent la soupe. Les populations subissent. Et après, on s’étonne que certains gueux s’énervent…

     Bienvenue au Havre le 21 mai à 15 heures près de la gare pour une manifestation festive et offensive ! G8 dégage !

     Organisation de la manif : carré de tête unitaire, syndicats (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, CNT, Confédération paysanne), associations, partis politiques.

     

    Plus d’informations sur la mobilisation au Havre : 

    Site Internet national 

    Site Internet du village autogéré du Havre 

    Site covoiturage 

    Courriel national : g8-contact@mobilisationsg8g20.org 

    Courriel hébergement manifestants : g8-heberg@mobilisationsg8g20.org 

    Courriel village autogéré : lehavre-nog8-2011-contact@riseup.net 

    Page Facebook Mobilisations G8G20 : les peuples d’abord, pas la finance 

    Lire ici le guide du manifestant anti-G8 du Havre 

    Merci aux personnes, syndicats, partis, associations de partout qui ont envoyé de très nombreux chèques et mots de soutien pour l’organisation du contre-G8 du Havre. Bravo aux personnes qui sont courageusement en train de rejoindre Le Havre en stop ou en covoiturage depuis Aix-en-Provence, Bordeaux, Lille, Paris… Bonne route. 

    * Collectif du Havre : CFDT, CGT, CNT, FSU, SOLIDAIRES, AC!, Artisans du Monde, ASTI, ATTAC, AYA, CCFD Terre solidaire, France Palestine Solidarité, LDH, le ChOC, RESF, GU, EELV, FASE, Le Libertaire, JC, MJS, NPA, PCF, PG, PS. Collectif national : Artisans du Monde, AITEC, Attac France, CADTM, CCFD Terre Solidaire, CEDETIM, CNT, Confédération Paysanne, CRID, France Amérique Latine, Emmaüs International, France Amérique Latine, FSU, IPAM, CGT, Cimade, Mouvement de la Paix, Amis de la Terre France, Ligue des Droits de l’Homme, Oxfam France, Peuples Solidaire, RECit, Réseau Foi et Justice, Afrique-Europe, Réseau sortir du nucléaire, Ritimo, Survie, Transform !, European network for alternative thinking and political dialogue, Union syndicale Solidaires, Vamos !, Vision du Monde. Avec le soutien de : Europe écologie - Les Verts, Gauche unitaire, Parti de Gauche, Parti de la Décroissance, Les Alternatifs, Les Jeunes Verts, Mouvement des Jeunes Communistes de France, NPA, PCF, PS. 

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