Petite retro inversée sur l’un des piliers de l’économie européenne, piochée en très grande partie sur Wikipedia.
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L’envers du "modèle allemand" : précarité généralisée et pauvreté
Principale économie européenne, le premier exportateur du continent , grâce à ses entreprises et marques de niveau mondial, l’Allemagne représenterait le modèle que les autres Etats d’Europe seraient bien inspirés d’imiter. Pourtant, si on y regarde de plus près, ses perspectives d’avenir sont contrastées. Quant à l’évolution de son modèle social, elle est préoccupante : la population allemande souffre de plus en plus de précarité et de pauvreté : 1 enfant sur 3 vit en dessous du seuil de pauvreté à Berlin.
Dossier réalisé par Fabienne Chiche.
"Ici, à Berlin, je ne vis pas, je survis. En 2007, j’ai perdu mon travail de technicien en informatique et je n’ai jamais pu accéder à un emploi stable. Trop vieux, trop qualifié, trop cher, voici les arguments des employeurs. Depuis, c’est la dégringolade sociale. Comme des milliers d’Allemands, je fais partie des travailleurs à 1,50 euro de l’heure, l’invention des lois "Hartz IV". Je suis malade du diabète. Je m’accroche, mais il y a des jours, c’est trop dur et je me dis que parfois, il vaudrait mieux crever que de vivre ça", témoigne Peter, 56 ans. Comme nombreux de ses concitoyens, Peter a rejoint les bataillons de travailleurs pauvres. Ces contrats précaires à temps partiels, dont la rémunération est inférieure à 400 euros par mois, 450 euros à partir de janvier 2013, ne peuvent être exercés en parallèle de l’aide sociale ou cumulés.
Emploi et protection sociale sacrifiés
Les réformes de la politique du marché du travail, engagées en Allemagne à partir de 2002, sont regardées par la majorité des observateurs comme ayant marqué une rupture importante avec le modèle social allemand, et notamment, les principes de l’assurance du revenu salarial et des garanties des statuts professionnels. L’Agenda 2010 de Gerhard Schröder, qui a mis en place les minijobs, a libéralisé le travail, la fiscalité. Les lois "Hartz" ont changé l’organisation et les conditions d’indemnisation du chômage et ont encouragé les formes d’emplois atypiques. "Des cadeaux aux patrons, puisque outre les salaires ridicules, ces emplois sont quasiment dispensés de charges sociales. De la main d’œuvre presque gratuite et corvéable selon les besoins : la flexibilité en somme", dénonce Klaus, un bénévole du Centre social de Volkssolidarität, partenaire du Secours populaire français à Berlin.
A l'exception du Japon, l'Allemagne est la seule économie de l'OCDE où le volume d'heures travaillées a baissé au cours des années 1990 (y compris dans les anciens Länder) et il stagne depuis**. En Allemagne, un emploi sur trois n'est désormais ni à plein temps ni à durée indéterminée et un sur dix est un minijob, des emplois à moins de 400 euros par mois non assujettis aux cotisations sociales salariées. En conséquence, le nombre d'emplois qui contribuent au financement de la protection sociale reste aujourd'hui encore inférieur de deux millions à ce qu'il fût en 1991. En même temps, le pourcentage des emplois à bas salaires a progressé de 6 points au cours des dix dernières années et se situe désormais au même niveau que dans les pays anglo-saxons. Selon l'institut du travail de l'université de Duisbourg-Essen, 2,5 millions de personnes travaillent pour moins de 5 euros de l'heure dans un pays qui n'a pas de salaire minimum***.
Selon le Livre noir du travail intérimaire, publié en mars 2012, par le syndicat de la métallurgie allemande, IG Mettal, un million de salariés seraient soumis au travail intérimaire, un chiffre qui aurait triplé depuis 2004.
"Le miracle de l’emploi allemand, c’est soldé par le remplacement des travailleurs licenciés, par des ouvriers intérimaires, sous-payés et sans aucune garantie pour l’avenir", note Gabriele, 58 ans, de sa voix rauque. Malade, elle a travaillé pendant trente-cinq ans comme aide-soignante. Fragilisée par une maladie invalidante, elle doit se contenter d’un minijob. "Je ne pensais pas vieillir dans ces conditions, se priver de tout, tout le temps. Ce qui me rend triste, c’est que mes enfants n’ont que des emplois précaires. Quel avenir leur réserve l’Allemagne ?"
Cette généralisation de l’intérim est aidée par la loi "Hartz IV" qui oblige les chômeurs à accepter n’importe quel travail, y compris le plus précaire et le plus mal payé. Aucune réglementation ne limite le travail intérimaire. "Pendant deux ans, j’ai travaillé dans la même entreprise comme fraiseur. La crise s’est installée. Je suis resté dix mois au chômage. Un jour, j’ai repris le travail avec le système "Hartz IV". La même machine, la même équipe, les mêmes heures de travail. Aujourd’hui, je fais le même travail mais pour à peu près la moitié de mon ancien salaire. Au chômage, j’avais 200 euros de plus que ce que je perçois désormais de l’agence d’intérim", déclare Rolf.
Témoignage
"Avec un contrat de travail en intérim, on a toujours peur pour son boulot. Certains se traînent malades au travail pour ne pas se faire virer. Un collègue s’est cassé un doigt lors d’un accident du travail, mais n’a pas osé rester, ne serait-ce qu’un jour à la maison. Il a jeté son arrêt de travail, de peur d’être licencié. Mais si une crise plus grave arrive, tous les intérimaires se retrouveront de toute façon à la rue. Ce nouveau marché aux esclaves devrait être interdit, car le travail intérimaire va enterrer tout ce pourquoi des générations de travailleurs se sont battus."
Klaus, Berlin.* Après cependant une chute plus marquée en 2009.
** Arnaud Lechevalier est maître de conférences à l’Université de Paris 1 et chercheur au Centre Marc Bloch (Centre franco-allemand de recherche en sciences sociales à Berlin).
*** SMIC : 9 euros brut en France.
> La pauvreté s'aggrave et se propage
Le nombre de personnes cumulant deux emplois pour joindre les deux bouts a doublé en huit ans, selon le chiffre de l’agence fédérale de l’emploi.
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Manifestations contre "l'Europe des marchés" en Espagne
Des milliers de manifestants ont défilé samedi à Madrid et dans d'autres villes d'Espagne. Ils ont réclamé une "Europe des personnes contre l'UE des marchés", à l'appel du mouvement des indignés.
"Nous ne devons rien. Nous ne payons pas", indiquait une banderole d'un rassemblement à Valladolid. Un slogan repris par des manifestants à Madrid qui fait référence à Chypre qui se voit imposer une taxe sans précédent sur les dépôts bancaires en échange d'un plan de sauvetage européen de 10 milliards d'euros.
"Dehors la Troïka", "Il faut envoyer balader l'Europe du capital", scandaient les protestataires en défilant à Madrid. "Leur crise-escroquerie rompt la paix sociale", "les corrompus en prison", "cette austérité ruine et tue", dénonçaient les pancartes portées dans le cortège.
"Nous voulons dénoncer la situation en Europe où ils sauvent les banquiers mais nous le font payer à nous", explique Teresa Partida, une chômeuse de 60 ans. "Ce sont des escrocs, des voleurs. C'est une honte", renchérit Begonia Crespo, une actrice de 52 ans qui se réfère à l'affaire des "enveloppes" d'argent qu'auraient reçues des responsables du Parti populaire (PP, droite au pouvoir).
L'Espagne est l'un des pays les plus touchés par la rigueur imposée sous la pression de Bruxelles afin de redresser les comptes publics. Cette cure d'austérité draconienne vise à économiser 150 milliards d'euros sur trois ans, avant la fin 2014.
ats / 16.03.2013
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Plan d'aide européen
Chypre sous le choc des conditions de l'aide européenne
Les taxes sur les dépôts bancaires imposées par les créanciers de Chypre en échange de l'aide de 10 milliards d'euros accordée ce 16 mars provoquent de l'inquiétude dans l'île. Les responsables politiques tentent de se montrer rassurants alors que des files de personnes étaient visibles devant les distributeurs automatiques des banques. Le président Nikos Anastasiades a mis en garde contre un risque "d'effondrement" du système bancaire du pays si l'accord n'est pas validé par les parlementaires.Chypre, les conditions de l'accord européen passent mal. En l'échange de l'aide de 10 milliards d'euros promise par ses partenaires européens, Nicosie devra notamment mettre en place des taxes sur les dépôts bancaires.
>> Chypre décroche une aide de 10 milliards d'euros
Des conditions très mal reçues dans le pays. Premier effet visible: devant certains distributeurs automatiques des banques du pays, des files formées de Chypriotes et d'étrangers se sont formées ce samedi, ont constaté les agences Reuters et AFP. Mais des retraits massifs n'empêcheraient pas des ponctions d'argent sur les comptes chypriotes. Selon Marios Skandalis, vice-président de l'Institut des comptes publics de Chypre, les montants correspondants à la taxe "sont déjà bloqués et ne peuvent plus être transférés". Pendant le même temps, sur Twitter, les messages de protestation se sont multipliés.
"Il n'y a pas de raison de paniquer"
Face à ces inquiétudes, le porte-parole du gouvernement, Christos Stylianides, a tenté de calmer les esprits en affirmant à l'agence CNA que "la situation est sérieuse mais pas tragique, il n'y a pas de raison de paniquer". "La décision a été douloureuse mais sans accord, la situation aurait été tragique", a ajouté le porte-parole. Il a également affirmé que les déposants obtiendraient des compensations pour les pertes causées par ces taxes, à travers la distribution d'actions.
Le ministre des Finances du pays, Michel Sarris, présent à Bruxelles tenait le même discours, en affirmant que "Chypre a choisi la moins douloureuse des solutions". Pourtant, dix jours plus tôt, le même ministre des Finances affirmait qu'une taxe sur les dépôts bancaires serait "catastrophique".
Un accord dans les mains des parlementaires chypriotes
Les parlementaires chypriotes doivent désormais approuver ce plan, ce qu'ils pourraient faire avant l'ouverture des établissement bancaires mardi, lundi étant un jour férié. Le président Nicos Anastasiades, élu le 24 février, doit les rencontrer dès son retour de Bruxelles ce samedi. Il a mis en garde contre un risque "d'effondrement" du système bancaire si cet accord n'est pas validé.
- le 17 Mars 2013
La troïka fait les poches des citoyens de Chypre
Le Parlement de Chypre votera demain lundi le plan d’aide européen. En échange de 10 milliards d’euros de prêt, Nicosie doit instaurer une taxe sur les dépôts bancaires. C’est la première conséquence du retour de la droite au pouvoir.
L’Union européenne (UE) instaure un impôt sur le patrimoine… des Chypriotes modestes. Tous les comptes en banque des résidents à Chypre devraient être taxés. À 6,75 % pour les dépôts inférieurs à 100 000 euros. À 9,9 % au-delà. Ces mesures, si elles sont validées lundi 18 mars par le Parlement, pourraient être la conséquence de l’accord trouvé dans la nuit de vendredi à samedi entre les ministres de l’Économie de la zone euro (Eurogroupe), en coordination avec le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne.
Elles sont la contrepartie exigée par les Européens pour que Chypre obtienne 10 milliards d’euros de prêt. Bien moins que les 17 milliards d’euros attendus par Nicosie. Ce prélèvement sur les comptes bancaire devrait rapporter 5,8 milliards d’euros : autant de moins à verser pour les fonds de secours européens.
Par ailleurs, un prélèvement à la source sur les intérêts sera réalisé. Selon le ministre des Finances, Michalis Sarris, les taxes sur le capital et les intérêts des dépôts seraient compensées par la distribution d’actions… Alors que le système bancaire chypriote, vérolé, doit être restructuré.
Car, c’est de ce dernier que vient le problème. Ses avoirs pèsent huit fois le PIB de Chypre. Les banques de l’île possédaient nombre de titres de dette grecque. Or une partie de cette dette a été annulée. Nicosie est victime de cet effacement. La dépréciation des bons du Trésor hellène représente 4,5 milliards d’euros pour les banques chypriotes, aujourd’hui en crise et qui se retournent maintenant vers l’État. S’il laisse une banque faire faillite, celui-ci aura à garantir les dépôts à hauteur de 100 000 euros pour respecter les directives européennes. Cela pousserait le pays à une quasi-faillite.
« J’ai travaillé des années pour mettre cet argent de côté et maintenant, je le perds parce que les Néerlandais et les Allemands en ont décidé ainsi. Cela ne touche pas les Russes », se plaignait Andy Georgiou, samedi. 37 % des sommes déposées à Chypre le sont par des non-résidents, notamment russes.
« C’est du vol ! » confiait à l’AFP, Kyriakos, un trentenaire, samedi, qui, comme des dizaines d’autres Chypriotes, retirait de l’argent de son compte. Le Parlement doit voter l’accord avant l’ouverture des banques, mardi. Sinon, leurs coffres vont se vider.
Le Parlement devait examiner le texte dès aujourd'hui, mais le débat a été repoussé à demain lundi.
Élu président de la République le 24 février, face au candidat soutenu par les communistes, Stavros Malas (42,52 %), Nicos Anastasiades (57,48 %) n’a pas de majorité au Parlement, renouvelé en 2011. Son Rassemblement démocratique (Disy), centriste, ne dispose que de 20 des 56 sièges à la Vouli. Il aura besoin de l’apport des neuf voix du parti de droite Diko, qui examine encore les détails de l’accord.
Ce racket des épargnants chypriotes est la première conséquence de la perte de la présidence de la République par les communistes d’Akel qui comptent 19 députés dans leurs rangs. Le prédécesseur d’Anastasiades, Dimitris Christofias, qui ne s’était pas représenté, était pudiquement qualifié d’« obstacle politique » par les fonctionnaires européens. Le président communiste refusait un mémorandum à la grecque, qui aurait amené à la privatisations des entreprises publiques.
Gaël De Santis
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OMG...it's a car!
Petite retro inversée sur l’un des piliers de l’économie européenne, piochée en très grande partie sur Wikipedia.
2012 : Le groupe enregistre un bénéfice record de presque 22 milliards d’euros, les employés en profiteront…Depuis une crise traversée en 1992, les employés VW ne touchent que 12 salaires annuels. Par contre. A chaque fois que le constructeur dégage des profits, les employés se partagent 10% des bénéfices. Les employés allemand-e-s, faut-il préciser.2011 : Volkswagen devient le premier constructeur mondial en terme de chiffre d’affaires, se classant troisième en termes de volumes derrière Toyota et General Motors ;La Chine représente depuis 2010 son premier marché en volumes, devant l’Allemagne ;2009 : La famille Porsche, souhaitant acquérir Volkswagen pour casser le lien entre la firme et son fondateur, échoue dans sa tentative. Finalement c’est VW qui finalise le rachat de Porsche.Le 25 octobre 2008, alors que les bourses mondiales s’effondrent, l’action de VW triple et sauve ainsi la bourse de Franckfort. Ce jour là, Volkswagen devient pendant quelques heures, la première capitalisation mondiale devant ExxonMobil.En 2003 le groupe décide d’arrêter la production de la célébrissime Coccinelle.De 1938 à 2003, il aura été produits, et vendus, 21'529’464 exemplaires de la Cox à travers le monde.En 1998, le groupe VW devient le premier constructeur européen ;VW c’est également : Bentley, Lamborghini, Bugatti, Skoda, Seat, Audi, pour ne parler que des véhicules automobiles légers.1976 : VW commercialise la première automobile avec moteur diesel ;Depuis les années 1960-70, le groupe se lance dans le rachat de marques concurrentes, ou touchant un secteur commercial dans lequel VW est absent. Une trentaine d’années plus tard Volkswagen détient, dans l’ordre d’acquisition: Audi, Seat, Skoda, Bugatti, Lamborghini, Bentley. On retrouve aussi quelques traces de VW chez Scana, Suzuki, Ducatti. VW est aussi propriétaire d’une banque spécialisée dans les leasing.1948 : La production industrielle de la Cox débute réellement. L’usine de Wolfsburg sera l’un des piliers de la renaissance economico-industrielle de l’Allemagne d’après-guerre.La société Volkswagen GmbH est intégrée au registre du commerce en 1938 ; la première Coccinelle est dévoilée au grand public, et l’usine qui recevra la chaîne de montage est terminée une année plus tard.Au début de l’histoire de la mythique Coccinelle, il y a un leader politique mondialement connu et un ancien technicien de Mercedes-Benz, Monsieur Ferdinand Porsche qui a mis son savoir et ses compétences dans la réalisation d’une voiture qui serait à la portée de chaque citoyen Allemand.La voiture du Peuple.Le premier l’a rêvée, mobilisé les politiques et a levé les fonds nécessaire ; le second a partagé ce rêve et l’a fabriquée.La Volkswagen (trad. de Voiture du Peuple) devait être, selon la volonté du premier dirigeant Allemand du moment, puissante mais surtout économique à l’achat mais également à l’usage. Ainsi la voiture devait être propulsée par un moteur de 1 litre d’une consommation maximum de 5 litres d’essence au 100 km et d’une vitesse pouvant atteindre les 100 km/h. (…) Le poids maximum était fixé à 600 kg.Là, je me demande si c’est bien pensé de la part des publicistes de VW de vouloir nous rapprocher, nous replonger dans le passé, et les origines, du constructeur, ceci d’autant plus que, sans se radicaliser, les politiciens des extrêmes ont tendance à prendre plus d’envergure ces derniers mois ?Bon... le cliché affiché n’a pas grand chose à voir avec l'ambiance "bon enfant" d’une Allemagne dans une période précédent le second conflit mondial ; je conviens que la foule en délire pourrait très bien être poussée à l’hystérie collective par la présence sur la scène des Beatles ou témoigner du soutien à Choupette lors du rallye de Monte-Carlo. Mais je doute que cela soit l’objectif visé par la pub de VW.L’idée est quand même bien de montrer que tout le monde désir une VW, que Volkswagen déchaîne la foule, réveille les passions. Volkswagen dont le père spirituel, si je puis dire, n’est autre que : Adolf Hitler.Jeff.
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La ballade des « gens sérieux »
par Olivier Cyran et Pierre Rimbert, janvier 2013Il aura suffi qu’un ministre prononce, en novembre dernier, le mot de nationalisation à propos d’une usine lorraine menacée de fermeture par le groupe ArcelorMittal pour que s’ébranle la procession des sermonneurs. « Etre de gauche aujourd’hui, être pour le progrès, c’est fermer, sans trembler de peur ni d’atermoiement, les hauts-fourneaux de Florange », expliqua Christophe Barbier, indigné que tant de « sensiblerie face à la complainte des ouvriers » ranime des « rêves collectivistes » (12 décembre 2012). Pour le directeur de L’Express, sauver des « emplois hérités du XIXe siècle » relèverait d’une « nostalgie geignarde » — un propos savoureux de la part d’un patron de presse, industrie bicentenaire bouffie d’aides publiques, épargnée par la concurrence internationale et néanmoins plus flageolante que la sidérurgie.
Aux yeux d’Eric Le Boucher, éditorialiste aux Echos, cette propension à « défendre les réduits de l’indéfendable » signe l’« incapacité française à accepter la réalité économique » (7 décembre 2012). « Or, renchérit Jean-Marie Colombani, quiconque se penche sur l’état des finances publiques sait qu’il eût été déraisonnable de trouver 1 milliard d’euros pour Florange » (L’Express, ibid.). Nationaliser temporairement pour renflouer les banques aux frais du contribuable ? Oui. Nationaliser durablement pour pérenniser l’emploi ? Non.
« Une expropriation pour protéger une activité contre l’avis de l’actionnaire en place : je ne vois pas d’autre pays que la France pour envisager cela », tranche l’économiste Elie Cohen (Le Monde, 14 décembre 2012). D’ailleurs, en Lorraine, ce serait impossible. Car, conclut Jacques Attali, « depuis dix ans au moins, tous les gens sérieux savent que, dans les régions où il n’y a ni minerai de charbon, ni minerai de fer, ni port, le laminage à chaud de l’acier n’a pas d’avenir » (L’Express, ibid.).
D’autres « gens sérieux » savent qu’à soixante kilomètres de Florange, de l’autre côté de la frontière avec l’Allemagne, s’affairent cinq mille quatre cents salariés de Dillinger Hütte (tôle forte) et six mille métallos de Saarstahl (produits longs et pièces forgées), deux complexes sidérurgiques continentaux — donc, selon Attali, « sans horizon » et « dépassés ». Tous deux en pointe dans leur secteur et bénéficiaires en 2011. Comment ? Le 18 mai 1993, Saarstahl AG se déclarait en liquidation, lâchée par ses actionnaires, dont le français Usinor-Sacilor. « Bien sûr, l’opinion dominante était qu’il fallait laisser la sidérurgie dans les mains du marché et que l’Etat ne devait pas s’en mêler, se souvient M. Oskar Lafontaine, alors président social-démocrate de la Sarre. Mais le Land a pris la décision de se substituer aux actionnaires privés (1). » Appuyé par les syndicats et l’ensemble des forces politiques, un long processus de sauvetage s’engage. En 2001, Saarstahl et Dillinger Hütte seront placées sous le contrôle de la Montan-Stiftung-Saar, une fondation destinée à « promouvoir et renforcer la sidérurgie sur les rives de la Sarre », « soutenir la recherche scientifique et la formation ». L’« objectif d’éviter le chômage » figure également dans les statuts de cet organisme codirigé par les syndicats. « Le grand avantage de ce système, poursuit M. Lafontaine, c’est que les bénéfices sont réinvestis localement. » La volonté politique a primé.
En France, ce « modèle allemand »-là n’intéresse guère. « On n’est pas en Union soviétique, a plaidé sur France 3 (8 décembre) M. Jean-Vincent Placé, président du groupe Europe Ecologie - Les Verts au Sénat. On ne peut pas obliger tel ou tel industriel à faire ce qu’il ne veut pas. » Demandez donc aux Allemands.
Olivier Cyran
Journaliste.Pierre Rimbert
(1) Entretien réalisé par Gilles Balbastre en novembre 2011 pour Jem Productions.
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Des Abeilles et des Hommes: projection débat mercredi 20 mars au cinéma Arletty d'Autun (bande annonce) La Commission renonce à protéger les abeilles
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M6 a diffusé un reportage (un de plus dans les médias de la pensée unique) sur la fraude aux allocations en France: salauds de pauvres, non content de ne pas bosser, ils grugent la CAF ou les ASSEDIC! Et le pire ce sont les prolos immigrés:
C'est l'idée générale qui circule pour embrumer les esprits et mettre en pièces le système de solidarité mis en place en 1945, par l'application du programme politique du Conseil National de la Résistance. Pas du patronat et d'une très grande partie de la droite française, lesquels avec l'extrême droite ont préféré Hitler et la collaboration à l'indépendance de la patrie.
Ainsi, pour réduire à zéro ce qui s'est construit à la Libération sur une France ruinée, pillée et meurtrie, qui n'a pas entendu l'histoire du chômeur arnaquant chaque mois 2 000 euros de RSA?
Une chose simple toutefois: déjà le RSA c'est 483,24 euros pour une personne seule et si on y ajoute une aide au logement, on est loin de la fraude permettant de vivre au crochet de la société. Bref et ce n'est pas ma pomme qui vous le dit, mais la Cour des comptes du père La-Rigueur Didier Migaud: la fraude sociale représente chaque année entre 10 et 15 milliards d'euros. Fin de citation comme il dit Pujadas au jt de France 2.
Certes, c'est important, mais loin de la caverne extraordinairement riche des 40 voleurs.
Par contre, la fraude aux prélèvements de la part des entreprises est de 8 à 15 milliards d'euros, contre 2 à 3 milliards pour celle aux prestations sociales, soit 4 fois plus. Côté travail au noir, entre 10 et 12% des entreprises sont concernées, côté particuliers 1%: 10 fois moins. (Rapport parlementaire du 22 juin 2011).
Revenons à la Cour des comptes évoquant la fraude à la CNAF, soit 675 millions d'euros en 2010: 0,46% des alocataires fraudent les allocations familiales, 0,24% la prestation d'accueil du jeune enfant, 3,1% l'allocation de parent isolé et 3,6% le RSA. Là encore, on est très loin de la fraude massive qui s'exercerait dans les bassins de vie défavorisés et sinistrés. Et toujours très loin des 60 à 80 milliards d'euros fraudés par les entreprises.
Oui, entre 60 à 80 milliards d'euros de fraude au total par les entreprises, les médias font leurs choux gras avec la fraude sociale estimée entre 10 et 15 milliards.
Certes, un fraudeur reste un voleur, qu'il soit petit ou grand. Mais la Cour des Comptes du socialiste Didier Migaud revendique toujours moins de fonctionnaires avec un budget de l'Etat toujours plus étriqué. Quant l'évasion fiscale hors de la France, Jérôme Cahuzac, le ministre chargé de la réprimer, la cherche encore. Oui, moins de fonctionnaires, comme si on voulait ne pas punir les fraudeurs, surtout les patrons.
Les fraudes, toutes les fraudes, sont à combattre en y mettant les moyens humains et financiers. Surtout en n'épargnant pas la classe sociale bien protégée par la droite comme par le gouvernement actuel.
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EDIFIANT
Ce matin, à Nogent sur Oise, sur la place des 3 rois, nous avons distribué un tract sur l’école tout en débattant de la situation générale.
Un tract du PCF qui a permis de discuter du devenir de l’école laïque et des améliorations à y apporter.
Nous avons vu des personnes qui s’interrogent sur les évolutions et en particulier sur la qualité de l’enseignement scolaire pour leurs enfants mais aussi la façon de l’organiser et des problèmes que cela posent pour les familles.
Mais le débat a pris une autre tournure ; en effet nombreuses étaient les personnes déçues d’avoir voté Hollande, qui ne tient pas ses promesses disaient des interlocuteurs et certains allant jusqu’à dire que c’était pire qu’avant.
Une personne disant : « tous les mêmes, qu’il faut qu’ils s’en aillent » et l’on sentait que ce discours n’était pas l’effet du hasard et était entretenu par le Front National.
Un monsieur, d’un certain âge, l’air détaché, me disant qu’Hollande était entrain de donner un sacré coup de main au retour de la droite et de Sarkozy avec le Front National.
La discussion sur l’école a amené des échanges sur le devenir des jeunes ; un retraité disant : « ici, dans la bassin Creillois, nous étions entouré d’usines, il y avait du travail, aujourd’hui il n’y a plus rien pour les jeunes et l’on ferme les dernières entreprises qu’Hollande a visité pour les élections à Montataire ». Que vont devenir nos jeunes si l’on continue à leur fermer la porte de l’emploi quand ils auront fini leurs études dit-il en s’éloignant.
Le débat rebondit avec l’arrivée de plusieurs retraités, ils avaient l’air des mauvais jours, manifestement ils n’appréciaient pas que des syndicats aient signé une baisse de leur pension pour 2013 et l’un me dit : « mais pourquoi les syndicats ont-ils accepté de baisser les retraites, ce n’est pourtant pas le rôle d’un syndicat de négocier des baisses de salaires et de retraites, on n’a jamais vu cela insista t’il.
J’ai dû leur expliquer qu’il y avait une organisation qui refusait ce genre d’accord : la CGT.
Je leur fis part que l’accord ANI était un marché de dupe puisque là aussi, l’accord prévoit de baisser les salaires. Cet accord, qui va rendre les salariés encore plus précaires avec des baisses de salaires, était ignoré de ces personnes et ils n’en revenaient pas qu’un syndicat puisse signer des baisses de salaires.
Ce qui m’a marqué en discutant, c’est qu’ils ne comprenaient pas qu’un syndicat puisse faire une chose pareille comme me l’a dit expressément une dame qui devait avoir les 80 printemps assurés.
L’accueil était quand même sympa, peu de refus de tracts mais on sentait une colère rentrée contre ce gouvernement qui ne respecte pas ces engagements. Un homme vers qui je me dirigeai pour lui donner un trac me dit à la volée, « c’est fini, plus jamais je voterai pour la gauche » et il s’en alla tout en maugréant vers le bureau de poste.
Une femme, handicapée, qui ne croyait plus en la politique, qui de prime abord ne voulait pas en discuter, revint et l’échange me permis de lui dire que lorsque le parti communiste était plus fort, la misère ne régnait pas comme maintenant.
Elle avait du mal à saisir qu’il y avait une différence entre ce que les communistes disent et le parti socialiste ; on voyait bien qu’elle manquait de repères et je lui est expliqué, que la plupart des droits sociaux, notamment ceux de la Sécurité sociale avaient été obtenus parce qu’il y avait dans ce pays un PCF fort.
Bref, il est vraiment nécessaire de se coltiner les gens en ce moment car la déception règne dans l’électorat populaire, là où la misère prends encore plus de dimension à cause de la politique d’austérité des socialistes, qui, manifestement, est rejetée mais n’entraine pas encore à l’idée de se rassembler pour lutter et agir pour de vrais changements.
Avec Nellie et d’autres camarades, ce jour, sur les marchés et les places de Creil-Nogent, nous avons mis en œuvre notre démarche être avec les gens et faire émerger l’idée qu’on peut et on doit faire autrement.
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Du nouveau pape, nous n’avons rien de mieux à attendre que de ses prédécesseurs
Communiqué EDT pour Vivelepcf repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Nous sommes militants politiques communistes. L’organisation de l’église catholique et l’adaptation de son application des dogmes religieux ne nous concernent pas. Sur ces plans, la désignation de Monsieur Bergoglio au trône du Vatican n’appelle pas de commentaire de notre part.
Cependant, la propension à intervenir de la papauté et des hauts clergés nationaux dans les affaires du monde et les débats du « siècle », est une réalité incontestable. Elle l’a toujours été, ou presque, depuis deux millénaires. Elle l’a été particulièrement sous les deux derniers papes, Jean-Paul II et Benoît XVI.
L’anticommunisme, notamment en Europe de l’est, a été au cœur de la croisade mondiale du pontificat du premier. Son adjoint puis successeur s’est appliqué ensuite à honorer, entre autres, la sombre mémoire de Pie XII, pape durant le fascisme.
L’un et l’autre ont assumé les positions « morales » les plus réactionnaires, notamment sur la place de la femme dans la société. L’un et l’autre se sont appliqués à développer dans ce domaine des communautés de vue et d’action avec les dirigeants des autres religions.
Sous le couvert et les contradictions de la « charité chrétienne », d’un discours de « paix », ils ont cautionné les systèmes politiques les plus inégalitaires et les pires logiques de domination. Ils ont réprimé constamment les mouvements émancipateurs de leurs coreligionnaires catholiques.
Autant dire que Jorge Bergoglio ne saurait bénéficier d’une présomption de progressisme. Il a été choisi par un aéropage de 115 cardinaux tous nommés par Jean-Paul II ou Benoît XVI.
Il professe les mêmes visions rétrogrades qu’eux sur les questions de société.
Il a manifesté avec constance la même hostilité aux mouvements émancipateurs, notamment à la Théologie de la libération en Amérique latine, que Jean-Paul II et Benoît XVI aux expériences socialistes du XXème siècle.
Concernant sa relation, en tant que dignitaire religieux, avec la sinistre dictature militaire dans son pays, l’Argentine, entre 1976 et 1983, la controverse porte sur une seule question : a-t-il collaboré directement ou simplement fermé les yeux ?
Rappeler ces faits est nécessaire. François 1er, puisque c’est le nom qu’il s’est choisi, sera amené à jouer un rôle idéologique important dans la lutte des classes mondiale. Il devra tenir compte des rapports de forces, y compris de ceux qui traverseront la communauté catholique.
Les communistes français comptent parmi leurs compagnons de lutte dans le monde du travail, parmi eux-mêmes, des catholiques. Nous pouvons tous partager le même état d’esprit.
La lutte des classes du côté des travailleurs pour libérer les peuples du capitalisme nous anime également, que l’on croit en un dieu ou non. Ni une « charité », ni un « humanisme » ne sauraient se substituer à notre combat.
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