• Manifestation anti G7 sur le Vieux port de Marseille

    afp.com/Boris Horvat

    MARSEILLE - Un millier de personnes selon les organisateurs, 800 selon la police, ont manifesté samedi sur le Vieux port de Marseille avec comme mot d'ordre "Les peuples d'abord pas la finance!", protestant contre "les plans d'autérités" à quelques centaines de mètres du sommet du G7 finances.

    Au son des tambours, les manifestants qui avaient répondu à l'appel d'une quarantaine d'associations, de syndicats et de partis politiques de gauche (www.mobilisationsg8g20.org), ont mené plusieurs "actions de rue", des scénettes satiriques, pour "marquer leur indignation à l'occasion des sommets internationaux qui (se tiennent) en Paca", puisque après le G7 finances à Marseille se tiendra les 3 et 4 novembre à Cannes un G20.

    "C'est important de se réunir pendant ce G7, car les décisions pour lutter contre la crise vont à l'encontre des peuples, d'autres voies sont possibles", explique Patrice Ehrhart, le secrétaire de l'union départementale CGT des Bouches-du-Rhône.

    "Ici, avec la fermeture de la Fralib (Usine qui produit les thés et les infusions Eléphant fermée par le groupe Unilever et occupée par ses salariés, ndlr), nous avons à Marseille un bon exemple de cette financiarisation du monde. Le PDG d'Unilever l'a reconnu, il n'y a pas d'autre raison que des raisons financières pour expliquer la fermeture de cette usine qui était rentable."

    Sur le quai du Vieux port, l'association Terre solidaire a érigé un tas de sable agrémenté de faux billets de 500 euros et surmonté d'un palmier artificiel pour symboliser une "île/paradis fiscal".

    Gaëlle Berger, une représentante de l'association, explique "Nous ne sommes pas contre l'argent, nous souhaitons juste qu'il soit bien employé. C'est pourquoi nous dénonçons les paradis fiscaux qui privent par exemple les pays du Sud de 800 milliards d'euros de ressources fiscales qui pourraient servir à l'éducation ou simplement pour nourrir les populations..."

    Outre cette métaphore des paradis fiscaux, les manifestants ont fait la démonstration d'un "aspirateur à capitaux" directement relié à "une poule aux oeufs d'or", puis ils ont été débaptiser la rue de la République, une artère "autrefois populaire aujourd'hui vidé de ses habitants par la spéculation et les ventes à la découpe", en rue de "la Spéculation".

    http://www.lexpress.fr/actualites


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    11 septembre... Un crime contre l’humanité

     

    Par Jean Lévy

     

     El pueblo unido jamàs serà vencido !!!

     

    Ça s’est passé le 11 septembre, là-bas en Amérique.

     

    Une action terroriste de grande ampleur, mise au point à l’étranger, s’en est prise à une démocratie, à son gouvernement, au peuple qui l’a librement élu. Des avions ont lâché des bombes sur la ville et sur les immeubles, symboles de son pouvoir.

     

    L’opération a coûté la vie à plus de 3.000 citoyens et 35.000 ont été torturés. Et combien d’autres victimes… ?

     

    Mais ce 11 septembre-là, personne ne le célèbre dans les médias.

     

    C’était en 1973, à Santiago, au Chili

     

    La puissance étrangère incriminée, dans la préparation et le soutien de cet acte terroriste, c’est les Etats-Unis. Et dans le rôle de meneur de jeu, son Secrétaire d’Etat, Henry Kissinger et ses services, la CIA en premier lieu.

     

    "Le Monde" n’a pas titré, pour l’occasion : « Nous sommes tous Chiliens ! ». Et dix ans, vingt ans, trente ans plus tard, France Inter n’a pas déplacé ses studios sur place pour célébrer l’évènement, et mobilisé l’antenne tout le jour durant.

     

    Cependant, le Président du Chili, Salvador Allende est mort, ce jour-là, les armes à la main, alors que les chars de Pinochet sillonnaient les villes et cernaient les bidonvilles, alors que s’emplissaient les stades d’hommes, de femmes et d’enfants, d’ouvriers, d’étudiants coupables d’avoir soutenu leur président,

     

    Le Chili s’installait dans la nuit glacée de la dictature pour 17 ans. La vie de dizaines de milliers de civils était menacée, sans que ceux-ci réclament, pour les secourir, l’intervention armée de l’étranger. Le peuple chilien ne le demandait pas, comptant sur ses seules forces pour organiser la résistance.

     

    A Paris, la tête de Pinochet n’était pas mise à prix. Et notre gouvernement ne comptait pas les jours du dictateur, avec lequel de juteuses affaires étaient réalisées. L’Elysée ne clouait pas au pilori la Maison Blanche, pour son coup d’Etat et le meurtre de Salvador Allende.

     

    Nous demeurions « les plus fidèles alliés » des USA ». Comme aujourd’hui.

     

    Et en 2011, en France, la classe politique, des allées du pouvoir jusqu’à l’opposition, ne se contente pas de « célébrer » le 11 septembre 2001, les deux tours jumelles ensevelies de Manhattan sous un manteau épais de mensonges.

     

    Ensemble, Washington et Paris soutiennent militairement des « rebelles » contre le gouvernement légal de Tripoli.

     

    Ensemble, les deux capitales écrasent de leurs missiles les villes de Libye.

     

    Imaginons, un instant, Nicolas Sarkozy en 1973.

     

    Aurait-il bombardé Santiago et le Chili pour aider les « rebelles » de Pinochet ?


     

    d’un 11 septembre à l’autre

     

     

     

    Le onze septembre 1973 à Santiago du Chili les avions bombardent le palais présidentiel. Deux heures plus tard Salvador ALLENDE se suicide. Les Etats-Unis viennent d’installer le dictateur Pinochet à la tête du Chili après trois années au pouvoir de “l’Unité Populaire” d’Allende. Socialiste et marxiste, ce pouvoir avait réussi à tourner une page progressiste de l’histoire de ce pays en sortant des griffes du capital nord américain les mines de cuivre, les télécommunications…
    Ni la droite et l’extrême droite chilienne, ni les Etats-Unis et les grands intérêts financiers qu’ils représentent ne supportent ce pied de nez au capital triomphant.
    Ceux qui mettent la planète à feu et à sang  depuis tant d’années et qui se voudraient gendarmes du monde pour garantir la liberté de leurs loups dans le poulailler planétaire venaient d’installer ce 11 septembre 1973 un dictateur sanguinaire au pouvoir au Chili.
     
    28 ans plus tard…
     
    Le onze septembre 2001, le boomerang de l’histoire crève les façades de verre et d’acier des tours jumelleS de Manhattan, écorche le béton du Pentagone et plonge l'Amérique dans la stupeur et le monde dans la peur.

    28 ans plus tard, le “terrorisme” s’invite avec son insupportable spectacle sur la terre jusque là épargnée de l’Amérique étatsunienne. Depuis la seconde guerre mondiale et la victoire nécessairement partagée avec les soviétiques, la guerre froide avait présidé au partage du monde et à l’envie pressante des Etats-Unis de gagner la place prépondérante dans le gouvernement du monde. L’impérialisme américain n’a guère usé d’autres moyens de persuasion que celui de la force militaire. En Corée ou au Viet-Nam après la débâcle de l’aventure coloniale française, de Cuba à tous les continents, les forces américaines n’ont eu de cesse de “protéger la liberté” à coups de canons. Dans ces dernières décennies, l’industrie de la guerre tourne à plein régime pour alimenter les feux de la guerre en Afghanistan ou en Irak… en Somalie ou aux Philippines, de Haiti au Pakistan les américains tirent les ficelles des marionnettes qu’ils mettent au pouvoir contre le choix des peuples.
    Le “terrorisme” tel qu’il est programmé est tout à fait consubstantiel des pouvoirs qui prétendent l’éradiquer ; tout simplement parce qu’ils en sont les précurseurs : Les Etats-Unis n’avaient-ils pas armé les rebelles afghans contre les soviétiques avant d’en faire depuis des années leur ennemi juré ?
    Dans la dernière décennie, depuis “l’attentat du onze septembre”, la pression militaire imposée au monde a gagné les marges alliées des USA avec les effets de l’effondrement du bloc de l’Est. L’OTAN prend le dessus sur l’ONU, la peur est devenue la première des méthodes de gouvernement dans le monde occidental au même titre que la poudre moderne de l’uranium appauvri fait passer de vie à trépas des populations en peine insuffisamment dociles aux commandes du capital. Dans quel état sont les Balkans, le Moyen Orient, beaucoup d’Afrique…
    Le feu de cette 3ème guerre mondiale honteuse, tant elle tait son nom, conflit permanent depuis des années et des années, laisse derrière lui la misère et la désolation.
    Pour si dramatique qu’il fut, que représente le massacre de tant des victimes innocentes de l’attentat newyorkais en regard des misères guerrières du monde étrillé et pillé par la puissance américaine au seul profit du capital.
    Tant d’années de gouvernement du monde par la guerre ont épuisé tant de ressources des terres du monde et des sueurs des hommes que l’humanité d’aujourd’hui est orpheline des grands projets qui allumaient des espoirs vieux d’un demi-siècle : conquête de l’espace, révolution numérique, mouvement de la paix…
    N’est-il pas temps d’envisager sérieusement de changer le monde, simplement pour le redonner aux seuls qui le méritent, les hommes. Et on pourrait à l’occasion inventer un nouveau mode de gouvernement qui convient aussi bien au plus petit local qu’au grand continental : la démocratie. La république en est une forme possible, et si la gourmandise démocratique est bien aiguisée peut-être faudra-t-il envisager des options citoyennes lourdes, le socialisme ou le communisme. S’il reste des bastilles à prendre pour y parvenir, c’est bien que la Révolution doit passer par là.

         

    El pueblo unido jamàs serà vencido !!!

    Cette chanson pour le peuple chilien et à tous les peuples !!!

    Chanson composée par le chilien Sergio Ortega. Ortega a également composé de nombreuses chansons pour le Front Populaire du Chili.


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  • Monde Diplo

    « L’Art d’ignorer les pauvres »

     

    « Je voudrais livrer ici quelques réflexions sur l’un des plus anciens exercices humains : le processus par lequel, au fil des années, et même au cours des siècles, nous avons entrepris de nous épargner toute mauvaise conscience au sujet des pauvres », explique John Kenneth Galbraith dans L’Art d’ignorer les pauvres. Ce texte, suivi de deux autres documents consacrés à la guerre contre les pauvres, constitue le premier volume de la collection Prendre parti, une sélection d’articles issus des archives du Monde diplomatique abordant les questions cruciales d’aujourd’hui et de demain. Il est introduit par une préface de Serge Halimi dont voici les premiers paragraphes.

     

    Diplo 05« Il y a deux manières de favoriser le retour au travail des chômeurs, expliquait en 2010 l’hebdomadaire libéral The Economist. L’une est de rendre inconfortable ou précaire la vie de ceux qui reçoivent une allocation chômage ; l’autre consiste à faire que la perspective d’un emploi devienne viable et attirante. » La question de la « viabilité » d’une recherche d’emploi est cependant posée quand le taux de chômage atteint ou dépasse les 10 %. Et l’« attrait » du travail salarié décline quand les rémunérations se tassent, quand le stress et les pressions se multiplient. Reste alors à rendre encore plus « inconfortable ou précaire » le sort des chômeurs.

     

    Telle est la stratégie que les libéraux au pouvoir et les organisations économiques internationales poursuivent depuis une trentaine d’années. Les articles de John Galbraith et de Laurent Cordonnier le rappellent avec une ironie ajustée au cynisme qu’ils exposent. Avec le texte bien antérieur de Jonathan Swift (1729) qui conseillait aux pauvres d’échapper à la misère en saignant leurs enfants afin de les commercialiser sous forme de « nourrisson de boucherie », plutôt que de se saigner eux-mêmes à élever leur progéniture au risque de la voir ensuite déraper dans le crime et servir de gibier de potence, on passe de l’ironie à l’humour sardonique.

     

    L’intérêt d’un tel registre tient à ce qu’il nous éclaire en nous épargnant l’emphase indignée, les émollientes pleurnicheries. Car qu’il s’agisse des propriétaires fonciers irlandais, des économistes de l’école de Chicago entourant Ronald Reagan, ou de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), leur opposer une protestation morale, faire appel à leurs sentiments n’aurait guère de sens. Riches, instruits, intelligents (le plus souvent...), c’est en effet en connaissance de cause qu’ils défendent une philosophie sociale conçue à leur avantage et qui, sans qu’on la caricature trop, se résume presque toujours ainsi : les riches seraient plus entreprenants s’ils payaient moins d’impôts ; les pauvres seraient plus travailleurs s’ils recevaient moins de subsides.

     

    Des parrains aussi anciens que prestigieux fondent cette doctrine. Emissaire de la révolution américaine à Paris et rédacteur de la Déclaration d’indépendance, Benjamin Franklin estimait dès 1766 que, « plus on organise des secours publics pour prendre soin des pauvres, moins ils prennent soin d’eux-mêmes et, naturellement, plus ils deviennent misérables. Au contraire, moins on fait pour eux, plus ils font pour eux-mêmes, et mieux ils se tirent d’affaire. » En somme, abandonner les indigents à leur sort serait un moyen de leur rendre service. L’avarice devient ainsi une forme intellectuellement avancée de générosité humaine voire, osons le mot, d’aide sociale.

     

    En temps ordinaires, une théorisation aussi aboutie de l’égoïsme serait déjà presque irrésistible. Que dire alors des temps de crise, des moments où la plupart des gouvernants nous serinent que « les caisses sont vides », qu’un endettement croissant menacerait « l’avenir de nos enfants » ? Instruit du danger collectif, de l’urgence de « faire des sacrifices », chacun imagine alors assez volontiers que, même en période d’austérité, il serait, lui, mieux remboursé de ses soins (lorsqu’il tombe malade), mieux compensé au cours de ses périodes d’inactivité (quand il devient chômeur), si d’autres, forcément moins méritants, ne l’étaient pas autant.

     

    On le sait assez : sitôt que la confiance en l’avenir se lasse, que les murs se referment sur eux, les gens se dressent les uns contre les autres - surtout s’ils se côtoient et se concurrencent pour un même type d’emploi, de logement, d’école. Le soupçon que son niveau de vie médiocre ou le montant excessif de ses impôts s’expliqueraient par les avantages innombrables dont bénéficieraient les « assistés » alimente un baril de ressentiments que la moindre étincelle peut faire exploser. Les pyromanes ne manquent pas. En un sens, les rationalisations distinguées du Fonds monétaire international (FMI), de l’OCDE, des « boîtes à idées » ou de la Banque centrale européenne ont pour vocation d’encourager les gouvernants et les journalistes à frotter l’allumette.

     

    Alors, sus aux parasites ! Le « devoir d’informer » va se charger de nous détailler la vie de château qu’ils mènent. « Quand on est RMiste, relevait ingénument Le Point du 28 septembre 2006, on a aussi droit à : l’allocation-logement à temps plein ; la suspension de ses dettes fiscales ; l’exonération de sa taxe d’habitation, de sa redevance, de sa cotisation à la couverture-maladie universelle ; l’accès gratuit à la complémentaire santé de la CMU ; la prime de Noël ; le tarif téléphonique social ; la réduction dans les transports, la gratuité des musées, diverses allocations supplémentaires (en fonction de son lieu d’habitation). »

     

    Le 4 juin 2011, Le Figaro Magazine réservait à son tour sa une à une périlleuse « Enquête sur la France des assistés : ces ‘allocs’ qui découragent le travail ». La couverture représentait un jeune homme vigoureux qui, sans doute bercé par la sollicitude de l’Etat-providence, somnolait dans un hamac tricolore. De fait, si ce fainéant touchait le revenu de solidarité active (RSA), il empochait alors d’un coup la somme rondelette de 467 € par mois (700 € pour un couple sans enfant dans la même situation). RSA, « un boulet dont le coût dépasse 10 milliards d’euros », relevait donc Le Figaro Magazine, toujours précis. « Le ras-le bol monte dans les départements », mais les Alpes-Maritimes « se dotent d’une brigade antifraude au RSA, une première en France » se réjouissait-il ensuite dans un encadré nous signalant que « seize contrôleurs sont chargés de vérifier les factures d’eau, de téléphone et d’électricité. Ils travaillent avec la Caisse d’allocations familiales et peuvent croiser divers fichiers administratifs. »

     

    Ni M. François Pinault, propriétaire du Point, ni M. Serge Dassault, propriétaire du Figaro, n’ont habitué les lecteurs de leurs publications à entourer d’autant de faveurs les contrôles de l’Etat, qu’en général ils jugent tatillons, bureaucratiques, inquisitoriaux, surtout quand ceux-ci concernent les grosses entreprises et les riches. Mais il est vrai que MM. Pinault et Dassault comptent au nombre des cent plus grosses fortunes du monde... Avec 11,5 milliards de dollars pour le premier, 9,3 milliards de dollars pour le second, l’un et l’autre disposent d’un montant presque équivalent à ce que coûte chaque année le RSA pour la totalité des Français.


     Dès juillet 1984, lors de la convention du parti démocrate de San Francisco, le gouverneur de New York, Mario Cuomo, dressait l’acte d’accusation d’un individualisme libéral qui, Ronald Reagan aidant, avait déjà le vent dans les voiles : « La différence entre démocrates et républicains a toujours été mesurée en termes de courage et de confi ance. Les républicains pensent que le convoi n’atteindra jamais son objectif à moins que certains vieux, certains jeunes, certains faibles ne soient abandonnés sur les bas-côtés de la route. Nous, démocrates, croyons qu’il est possible d’arriver à bon port avec toute la famille intacte. Et nous y sommes parvenus à plusieurs reprises. Nous avons commencé lorsque Roosevelt se dressa de sa chaise roulante pour relever une nation à genoux. Wagon après wagon, frontière après frontière, toute la famille à bord. Chaque fois tendant la main à ceux qui voulaient monter dans notre convoi. Pendant cinquante ans, nous les avons tous menés à bon port, vers plus de sécurité, de dignité et de richesse. N’oublions pas que nous y sommes parvenus parce que notre nation avait confiance en elle. »

     

    Un mois plus tard à Dallas, Phil Gramm lui répondait lors de la convention du parti républicain. Pour cet économiste, qui jouerait plus tard un rôle clé dans la (désastreuse) déréglementation financière américaine, la « famille d’Amérique » de Cuomo ne constituait qu’une ruse sémantique permettant de ne pas parler de l’Etat prédateur. Quant au convoi solidaire qu’avait évoqué le gouverneur de New York, il n’atteindrait jamais sa destination, car la locomotive n’avançait plus tant le train qu’elle tirait était bondé : « Il y a, résuma Phil Gramm, deux catégories d’Américains : ceux qui tirent les wagons et ceux qui s’y installent sans rien débourser, ceux qui travaillent et paient des impôts, et ceux qui attendent que l’Etat les prenne à sa charge. » Conclusion : il fallait débarquer les oisifs et les parasites dans une prairie ou dans le désert si on escomptait encore que la locomotive américaine retrouve sa vitesse de croisière et reprenne son périple vers la nouvelle frontière. Question discours, celui de Mario Cuomo marqua les mémoires ; nul ou presque ne se souvient des propos de Phil Gramm. Soit, mais cette année-là, Ronald Reagan remporta l’élection dans quarante-neuf des cinquante Etats...

     

    La crise financière a porté à son acmé la consternation qu’occasionnent chez les riches les prodigalités déversées sur les pauvres. Dorénavant c’est la majorité de la population qui figure dans la ligne de mire des possédants. Car, ainsi que l’explique Laurent Cordonnier dans cet ouvrage, il s’agit pour eux de diviser le salariat afin de le vaincre tranche après tranche. Ils commencent donc par sa fraction la moins organisée, les chômeurs et les travailleurs immigrés, se réservant pour la fin l’aile la plus coriace, la plus syndicalisée. Isolée, jalousée, dépourvue d’alliés, comment parviendrait elle à défendre très longtemps ce qu’elle a autrefois conquis, et que l’OCDE, les patronats, les gouvernements et les médias ont décrété « privilèges » ?

     

    Il en est pourtant de plus appréciables... Ainsi, depuis 2009, grâce à des injections plantureuses d’argent public, les banques ont retrouvé leurs couleurs. Elles émergent même de la crise financière plus puissante qu’avant, plus susceptibles encore de prendre les Etats « en otage » lors d’une prochaine tempête. Et elles invoquent le poids de l’endettement, astucieusement mis entre parenthèses tant qu’il fallait débourser des montants dépassant l’entendement pour sauver Goldman Sachs, la Deutsche Bank ou BNP Paribas, comme prétexte... au démantèlement de la protection sociale et des services publics.

     

    On ne sait pas trop si, vivant aujourd’hui, Swift aurait dû forcer son talent pour décrire la juxtaposition audacieuse d’une pratique laxiste amputant les recettes fiscales au profit des riches et d’un discours de « rigueur » visant à refouler les dépenses budgétaires de l’Etat-providence. En France, par exemple, depuis l’élection de M. Nicolas Sarkozy, la droite a successivement réduit les droits de succession, résolu d’éliminer la taxe professionnelle acquittée par les entreprises, et divisé par trois le taux d’imposition des fortunes supérieures à 3 millions d’euros. Le rapporteur général du budget, M. Gilles Carrez (UMP), a précisé par ailleurs que « les plus grandes entreprises, celles de plus de 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, paient entre 15 et 20 % de l’impôt sur les sociétés, alors qu’elles réalisent entre 50 et 70 % du chiffre d’affaires ». Ainsi, Total, dont le résultat net atteignait 10,5 milliards d’euros en 2010, n’a pas payé d’impôt sur les sociétés cette année-là. On conçoit donc volontiers qu’un ministre français, M. Laurent Wauquiez, ait dénoncé le « cancer » de l’« assistanat ». Magnanime avec Total, son gouvernement a cependant su récupérer 150 millions d’euros ailleurs, en fiscalisant les indemnités journalières versées aux victimes d’accident du travail.

     

    Swift suggérait qu’à défaut d’être dévorés à temps, les enfants de pauvres importuneraient les passants et dès l’âge de six ans s’emploieraient à les détrousser. En revanche, insistait-il, un « nourrisson de boucherie engraissé à point fournira quatre plats d’une viande excellente ». Devant une telle alternative, comment hésiter ? Le satiriste irlandais ne connaissait pas les textes de l’OCDE, mais déjà à son époque les libéraux proclamaient que la loi du marché celle qui, dans l’Irlande du XIXe siècle, occasionnerait une des plus meurtrières famines de l’histoire de l’humanité résoudrait tous les problèmes, y compris ceux de la surpopulation. Une seule condition : qu’on la laisse jouer à plein. Ceux qui proposaient autre chose ne pouvaient être que de doux rêveurs ou de dangereux agitateurs.

     

    Invoquer l’évidence, l’absence de choix réel, constitue un procédé familier pour garantir que des réformes, parfois un peu bourrues, se déploieront sans résistance. Ainsi, plutôt que de se résoudre, très raisonnablement, à accommoder « un jeune enfant en bonne santé et bien nourri sous forme de fricassée ou en ragoût », des écervelés ne risquaient ils pas à l’époque de proposer de sortir de la misère irlandaise grâce à une fiscalité nouvelle, des droits de douane, une réforme agraire ? Face à des suggestions aussi démentes, hurluberlues, utopiques, le satiriste imaginait cette réplique qui sonne encore aujourd’hui comme un appel à l’action : « Qu’on ne vienne pas me parler de ces expédients ni d’autres mesures du même ordre, tant qu’il n’existe pas le moindre espoir qu’on puisse tenter un jour, avec vaillance et sincérité, de les mettre en pratique. »


     Certains de ces expédients utopiques ont sans doute été mis en pratique puisque les repas irlandais n’incluent toujours pas dans leurs menus les mets « excellents et nourrissants » que Swift avait autrefois imaginés.

     

    Source Monde diplomatique de septembre 2011

     

    L’Art d’ignorer les pauvres 
    Préface de Serge Halimi

    6€ en librairie ou à la boutique du Diplo

     

    Transmis par Linsay


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  • Intervention d' Yves Dimicoli

     CN des 3 et 4 septembre 2011

     Dans le Figaro du 23 août, A. Minc affirme que, parce que les Français « sont, pour la première fois, davantage préoccupés par les questions des dettes que par l'emploi », on peut dire que « l'austérité ne freine pas la croissance » ! Rien que ça !

     En fait, la France et l'Europe sont frappées par une langueur mortelle de la croissance et un énorme chômage. Le 18 août, l'I.F.O.P. a publié les résultats d'une enquête qui n'a pu échapper à A. Minc. Elle dit que les Français placent les luttes contre le chômage, pour la santé et pour l'éducation en tête des priorités, prés de 10 points devant la réduction de la dette !

     En réalité, il y a une course pour faire accepter une austérité très accrue, en essayant de paniquer les gens à propos de la dette. 

    Une véritable entreprise de diabolisation est engagée, pour une union sacrée au service des créanciers, alors que des luttes se développent partout contre l'austérité.

     C'est une logique folle dans laquelle on veut inscrire la France et l'Europe: emprunter encore et toujours plus sur les marchés financiers via, aujourd'hui, les États nationaux et la Facilité européenne de stabilité financière (FESF), via, demain, le Mécanisme européen de stabilité (MES), et via, après demain peut-être, des euro obligations.

    Tout cela au prix de l'arasement du modèle social européen et pour rivaliser avec les États-Unis et le dollar dans l'attraction des capitaux financiers internationaux, chinois notamment.

     

    Cette fuite en avant encourage la croissance cancéreuse des marchés financiers et leur domination étouffante sur le social et le public, comme on le voit de façon tragique en Grèce.

     

    Il faut contre-attaquer très fermement !
     

     La dette publique, ce n'est pas le diable ! Il y a de bonnes et de mauvaises dettes, tout dépend ce que l'on en fait! Si l'argent de la dette va au développement des capacités humaines et des progrès écologiques, alors il y aura une croissance forte, saine et durable et, avec elle, des recettes publiques plus importantes, permettant de faire reculer les déficits et l'endettement.

     

    Par compte, si l'argent va aux opérations financières, à la spéculation, aux cadeaux pour les groupes et les grandes fortunes, aux investissements publics contre l'emploi public..., alors la croissance ralentit, ce qui raréfie les recettes, creuse les déficit et dettes.


    Donc, oui ! Dé-diabolisons la dette publique !

     
     Mais cela ne veut pas dire qu'il s'agit de répéter que ça n'est pas un problème sérieux, mais seulement un moyen idéologique de pression sur les gens et qu'on peut le régler en deux coups de « cuillère à pot », pour peu qu'on fasse « payer les riches et les patrons » avec l'impôt, comme nous le disions il y a 25 ans... ce qui nous a beaucoup profité, comme chacun sait !

     

    De même, ne donnons pas à croire que les problèmes qu'exprime la dette publique peuvent se régler uniquement en France, alors qu'elle est détenue à 70 % par des non-résidents, allemands notamment, ou bien qu'il suffirait que la Banque centrale européenne rachète la dette aux États.

     

    Bien sûr, il y a un important enjeu de réforme fiscale, mais on ne saurait en faire le « nec le plus ultra » d'une nouvelle politique économique.

     

    Des efforts énormes, au parti socialiste notamment, sont faits pour sanctuariser la Banque centrale européenne, la protéger de toute controverse politique, empêcher toute exigence nouvelle sur le crédit, les banques, leur rapport à la création des richesses, en essayant de rabattre le débat vers la seule fiscalité des ménages et la répartition des richesses par l'État.

     

    Dans ces conditions, le Front de gauche ne convaincra pas s'il se contente d'être un « PS+ ».

     

    L'enjeu fondamental c'est celui d'une autre utilisation de la force de l'euro, de la création monétaire de la BCE, pour se libérer des marchés financiers.

     

    Se contenter, à ce propos, de dire que, si la BCE rachète les dettes de l'État, il n'y  aura plus de problème, c'est raconter des sornettes. Aux États-Unis, c 'est ce que fait la Réserve fédérale, mais l'argent créé va surtout aux dépenses de guerre et de domination, à la spéculation, aux OPA, aux profits financiers....tandis que la croissance américaine ralentit et le chômage demeure très élevé.

     

    Il ne s'agit donc pas seulement que la BCE monétise des dettes publiques, mais que l'argent ainsi créé serve à développer les capacités humaines contre le cancer financier.

     C'est pour cela qu'il faut absolument que le Parti communiste, dans le Front de gauche, avance avec force la proposition d'un Fonds social et solidaire de développement européen pour utiliser la création monétaire de la BCE à financer l'essor des services publics via des rachats de titres publics nationaux. 

    C'est là une option confédérale forte, pour une relance sociale et écologique, au lieu du fédéralisme avec des euros obligations, au service des marchés financiers.

     

    En prolongeant notre bataille pour un Pôle financier public et de nouveaux mécanismes de crédit susceptibles de sécuriser l'emploi et la formation, en sollicitant le refinancement sélectif de la BCE, nous donnons au total à voir une cohérence alternative.

     

    Enfin, comment ne pas parler du dollar, comment ne pas mettre en cause son hégémonie avec l'exigence d'une Monnaie commune mondiale et une refonte radicale du FMI ?

     

    La proximité du G20 de Cannes, début novembre, nous y oblige, de même que la perspective, vers 2016 - 2017, d'un krach du dollar si rien n'est entrepris pour changer de cap.

     

    Oui, le Front de gauche peut marquer des points, mais il a besoin, pour cela, d'un PCF qui sorte des généralités et n'hésite pas à porter, sans cesse et très haut, ses propositions précises comme les présente le dossier confectionné par la Commission économique et le secteur Communication du CN. Et avançons les, pour améliorer le Programme populaire partagé, dans des initiatives d'actions d'ampleur harcelant les Agences de notation, les banques, la Banque de France et la BCE, les assurances, les préfectures jusqu'à une grande marche nationale et, même, européenne.


    Intervention  de Jean-Marc DURAND

     CN des 3 et 4 septembre 2011

    Dans le contexte pré-présidentiel, le débat sur la fiscalité tend à occuper la totalité du débat économique. Et cela, doit en soi, nous interroger. On remarquera en effet qu'il y a un véritable consensus entre droite et PS sur le sujet, notamment afin d'éviter de devoir traiter d'autres questions comme la réforme de Banque Centrale Européenne, la politique du crédit et le rôle des banques.

     

    Pour autant, il ne saurait être question de nier la nécessité d'un débat sur l'enjeu fiscal et d'une réforme de la fiscalité. Mais il s'agit de savoir si on fait une réforme de la fiscalité avec pour objectif plus global un changement de système ce qui implique d'articuler le levier fiscal à d'autres leviers économiques tout aussi puissants sinon plus, comme celui du crédit ou des banques. Ou si on fait une réforme de la fiscalité surtout pour ne pas changer de système, voire, en martelant répartition, répartition, pour contribuer à alimenter les dérives du système.

     

    Il convient donc d'être clair sur le contenu de la réforme de la fiscalité que nous proposons, c'est-à-dire de traiter certes de la question d'une « autre répartition » mais aussi et surtout de façon prépondérante à mon sens, de pointer le besoin nouveau d'une fiscalité incitative à un autre mode de production de la richesse en prenant appui sur le principe de la modulation.

     

    Cela signifie :

    1- De mettre en œuvre une réforme de la fiscalité qui porte bien au-delà d'une seule réforme de l'impôt sur le revenu. Et, agissant de la réforme de l'impôt sur le revenu, intégrer les revenus du capital à soumettre au même niveau de prélèvement que les revenus du travail.

    IL faut en effet faire attention aujourd'hui à une réforme de la fiscalité dont la forme la plus aboutie serait une réforme de l'impôt sur le revenu proposant une fusion avec la CSG dont le résultat serait :

    - la fiscalisation de la protection sociale,

    - un moyen de soumettre les plus bas revenus à ce nouveau prélèvement fusionné,

    - outil poussant à une accentuation de la déresponsabilisation sociale des entreprises en faisant basculer les prélèvements sociaux sur la richesse créée sur les revenus salariés.


    Soyons aussi vigilants face à l'énorme campagne sur l'abandon du quotient familial présenté comme un système des plus inégalitaires qui bénéficierait le plus aux plus hauts revenus. C'est oublier de dire que le montant du quotient familial est plafonné et que l'effet du quotient familial ne se mesure pas simplement à l'impact fiscal (allègement d'impôt) mais en termes de bénéfices de prestations familiales, ce qui rééquilibre largement la balance.

     

    2- Une réforme fiscale doit prioritairement contribuer à réorienter l'utilisation du produit de la richesse créée en engageant une profonde réforme de la fiscalité à laquelle sont soumises les entreprises par une modulation (incitation/sanction) de l'Impôt sur les Sociétés, de l' I S F (en intégrant l'outil de travail) et par le rétablissement d'un véritable impôt sur le capital des entreprises (nouvelle TP).


    Ces questions sont au centre du débat de classe qui traverse l'enjeu d'une véritable réforme fiscale aujourd'hui et en ce domaine comme en d'autres, les communistes doivent mener franchement et ouvertement le débat.

     

    Enfin je voudrais exprimer rapidement deux choses.


    - Je suis d'accord avec Pierre Laurent lorsqu'il propose de faire de la réforme territoriale une question sur laquelle les communistes débattent, s'expriment. Mais pour cela sans doute ne serait-il pas superflu que notre Conseil National en traîte au cours d'une séance de travail spécifique. Car pour le moins, si nous savons dire ce qui est mauvais dans la réforme, nous sommes à mon sens un peu courts sur les alternatives à proposer ce dont la force de notre critique pâtit.

     

    - Je suis également d'accord avec la proposition figurant dans le rapport de marches « revendicatives » diversifiées aboutissant à un rassemblement à Paris. Cette démarche est intéressante en ce sens qu'elle permet de montrer et de créer les convergences de solutions à partir de la diversité des problèmes ou des difficultés que vivent les gens, notamment en posant la question des moyens financiers et des pouvoirs.



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  • Le recul de la décennie n’a pas effacé l’intensité du terrible choc de cet événement mondial communément baptisé « le 11 septembre », avec la destruction des deux tours du « World Trade Center ». Symbolique, car ces tours avaient été ainsi baptisées parce qu’elles devaient indiquer le lieu où battait le cœur économique et financier du monde capitaliste occidental. Acte de barbarie vécu par des milliards de téléspectateurs, imprégnant les mémoires, qui fut, quelques temps après la chute du mur de Berlin, un nouvel événement de rupture dans l’histoire.

    Les dirigeants américains qui, pour combattre les pays du bloc soviétique et aussi les pays non alignés cherchant des voies d’émancipation, ont favorisé le fondamentalisme islamique, venaient de subir une attaque sur leur propre territoire, de ceux-là même qu’ils avaient créés, nourris et contribué à développer. Au-delà des trois mille morts qu’elle a engendré, de la destruction d’un quartier des plus emblématiques de New-York, le peuple nord-américain a été d’autant plus traumatisé que ses dirigeants n’avaient cessé de faire croire qu’ayant gagné la guerre froide contre le système soviétique, ils étaient désormais en sécurité et pouvaient envisager un avenir paisible, voir prospère. Les années de gouvernement de B. Clinton donnaient d’ailleurs pour une part raison à cette thèse.

    Mais dans un monde globalisé, aucun pays ne peut vivre dans la prospérité quand l’immense majorité des peuples vit dans le dénuement le plus total. C’est sur la misère et la pauvreté qu’a prospéré un fondamentalisme terroriste faisant confondre les idéaux généreux de l’islam avec un intégrisme islamique. Prétexte utilisé par un bushisme, tout aussi intégriste, appelant lui aussi à de prétendus ordres de dieu pour, au nom de la lutte contre le terrorisme, déclencher deux guerres, celle d’Afghanistan et celle d’Irak. En Afghanistan, les dirigeants nord-américains ont installé au pouvoir l’ancien royaliste Hamid Karzaï, qui était collaborateur de la compagnie pétrolière américaine « Unocal », pour négocier avec les talibans, sans que l’influence de ces derniers ne recule aujourd’hui. Quant à la guerre en Irak, déclenchée sur le mensonge des armes de destruction massive, en dehors de toute légalité internationale, là non plus les choses ne s’améliorent pas, ni en Irak, ni aux alentours avec les tensions décuplées avec l’Iran que le Président Sarkozy vient de relancer.

    Partout, particulièrement aux Etats-Unis, en Europe et en Israël, la destruction des tours a servi de prétexte à des politiques sécuritaires de contrôle des individus, de restriction des libertés. Dans cette période, la direction israélienne, a favorisé l’émergence du Hamas contre l’Organisation de libération de la Palestine. Elle a bloqué les négociations pour l’existence d’un Etat palestinien souverain, continuant de voler leurs terres, leurs maisons aux Palestiniens, les colonisant de plus en plus sans qu’aucune initiative efficace ne soit prise pour mettre fin à l’intégrisme israélien au nom de la théorie bushiste du combat contre «l’axe du mal », alors que les peuples arabes considéraient que l’humiliation faite aux Palestiniens était aussi leur humiliation.

    Et que dire des scandales de la prison de Guantanamo et de la complicité européenne qui ont laissé deux pays, la Roumanie et la Pologne abriter des centres de détention au service de la logique nord-américaine.

    Les dirigeants nord-américains et de larges fractions de dirigeants en Europe et en Israël, ont tenté ces dernières années de survaloriser la nécessaire lutte contre le terrorisme, espérant ainsi affaiblir la lutte des classes. Nous sommes à la fin de ce cycle. Les mouvements arabes viennent de faire voler en éclats le concept de « guerre de civilisations », comme d’ailleurs celui d’une prétendue « fin de l’histoire ». L’élection de B. Obama est due pour une part au rejet des guerres américaines. Mais au-delà, le monde change un peu plus chaque jour. Sous l’effet de la crise totale du capitalisme mondialisé et de luttes émancipatrices, particulièrement en Amérique latine, la prédominance nord-américaine est menacée. L’empire vacille. Les peuples arabes cherchent les voies de leur émancipation. Ne sous-estimons pas le fait que dans la nouvelle stratégie nord-américaine, existe plus que la tentation de contrôler ce processus. Le continent africain est ainsi devenu un vaste champ d’influence et de pressions alors qu’il s’enfonce dans des difficultés extrêmes.

    Dans quelques jours, l’autorité palestinienne déposera la demande de la reconnaissance de l’Etat palestinien à l’Organisation des Nations-Unies. Dans ce contexte, la valorisation de la guerre, par la Président de la République française, comme politique internationale, à rebours de toutes les traditions et valeurs françaises, est très préoccupante. Avec dix ans de retard, il marche sur les chemins de M Bush. La vigilance, l’unité dans l’action pour le désarmement et la paix, pour faire reculer la famine et la pauvreté, pour transformer le système financier international afin de faire reculer et éradiquer la crise du capitalisme, est plus que jamais indispensable. Des voies nouvelles inédites pour un monde nouveau, appelant le partage et la solidarité, sont en gestation. Des potentiels existent pour faire germer les semences encore trop sèches des futurs d’humanité.                 

    Patrick le Hyaric


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  • par Sandra Imsand,Santiago de Chili

    Le peuple chilien craint des manifestations estudiantines violentes le 11 septembre, date qui marque le 38e anniversaire du coup d'état militaire de Pinochet.

     

    Le Chili prêt à célébrer l'autre 11 septembre

     
    Le 8 septembre, plusieurs manifestations ont eu lieu dans le centre de Santiago de Chili.

    Le Chili prêt à célébrer l'autre 11 septembre
























    Les manifestations du 8 septembre ont réunis plusieurs milliers de personnes dans plusieurs villes du Chil. Mais dans un esprit calme et pacifique.

    Jeudi 8 septembre, les associations estudiantines chiliennes ont défilé dans la rue. Des marches bon enfant, ponctuées de chants et de slogans. Mais les habitants de la capitale Santiago craignent que les choses soient très différentes le 11 septembre.

    Cette date a laissé une trace funeste dans l'histoire du pays d'Amérique du Sud. Le 11 septembre 1973, un coup d'État mené par le général Augusto Pinochet, renverse le président Salvador Allende. Depuis, les attentats terroristes sur New York sont passés par là, mais le 11 septembre reste une date importante dans les mémoires chiliennes. Et c'est ce jour-là que les étudiants en colère iront défiler dans la rue.

    Propositions du gouvernement refusées

    Après près de quatre mois de grèves et d'insurections pour obtenir une éducation gratuite et de qualité, les étudiants chiliens et le gouvernement n'ont toujours pas trouvé un terrain d'entente. Vendredi 9 septembre, la Confédération des étudiants du Chili (Confech) a annoncé avoir rejeté un calendrier de négociations proposé par le gouvernement «Nous insistons sur notre volonté de résoudre le conflit sur l'éducation par un dialogue ouvert avec le gouvernement et les citoyens. Cependant, nous considérons qu'il y a des conditions minimales qui ne sont pas remplies par la proposition gouvernementale», a déclaré à la presse le leader estudiantin Giorgio Jackson. D'autre part, la Confech a annoncé vouloir présenter une contre-proposition lundi au gouvernement.

    En attendant qu'une issue à ce conflit soit trouvée, la population chilienne retiendra son souffle le 11 septembre: les manifestations s'annoncent violentes. «N'allez pas dans le contre-ville ce jour-là», conseille Rodriguo, animateur de la radio des étudiants installée depuis douze semaines devant l'Université du Chili, sur le boulevard Liber Bernardo o'Higgins. «Nous voulons obtenir une éducation égalitaire et nous nous battrons jusqu'au bout pour obtenir gain de cause», explique-t-il. A côté de la radio, divers stands proposent des tracts et divers objets en relation avec les revendications estudiantines. Le gadget le plus convoité en ce moment: un badge représentant Camila Vallejo, la jeune Chilienne de 23 ans qui est devenue aux yeux du monde le symbole de cette lutte.

    http://www.20min.ch

    Interview de Camila Vallejo, leader du mouvement étudiant au Chili qui fait trembler le gouvernement : « Je suis militante communiste, je ne le cache pas et j'en suis même fière ! »

    camila vallejoInterview de Camila Vallejo, leader du mouvement étudiant au Chili qui fait trembler le gouvernement : « Je suis militante communiste, je ne le cache pas et j'en suis même fière ! »

    Par Christian Palma, pour le journal argentin Pagina 12

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    Il n'est pas facile de réaliser une interview de Camila Vallejo. Vous devez littéralement faire la queue pour trouver une place dans son agenda. Elle n'est pas l'amie de la presse chilienne, majoritairement de droite. Et cela se sent. Pourtant, la jeune femme de 23 ans répond clairement que c'est elle qui en a fait le visage le plus visible du mouvement étudiant qui met en échec le gouvernement de Sebastián Piñera, qui voit le modèle néo-libéral qu'il défend chanceler en raison de la colère sociale menée par la force des étudiants et soutenue par les professeurs, les travailleurs et les milliers de visages anonymes qui sont las des abus à tous les niveaux.

     La diplômée de géographie de l'Universidad de Chile et présidente des élèves de cette institution est la tête de file d'une nouvelle génération de leaders qui n'ont pas subi les horreurs de la dictature, affrontent avec culot des figures de l'autorité qui ont jusqu'à trois fois son âge et brillent lorsqu'il s'agit de défendre leurs idées.

     La fermeté de ses arguments, stigmatisés souvent comme intransigeants, ne sont pas un obstacle pour que Camila, petite-fille d'un membre du Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR) et fille de militants communistes, parvienne à faire descendre des milliers de chiliens dans la rue, remporte plus de 80% d'adhésion parmi la population pour les revendications étudiantes et pour que des centaines de jeunes filles – sans qu'elle ne veuille cela – imitent son look avec ses jeans délavés, son écharpe artisanale autour du cou et son piercing dans le nez.

    Aujourd'hui, Vallejo et les autres leaders lycéens et étudiants s’assiéront à la table des négociations avec Piñera et plusieurs de ses ministres pour tenter de débloquer un conflit qui dure depuis plus de trois mois. La Moneda [le siège de la présidence Chilienne] servira de décor à une journée qui peut marquer le début de la fin. Ou peut-être pas, étant donné que le président a déjà rejeté la gratuité de l'éducation, un des axes revendicatifs centraux des lycéens et étudiants.

     

    De nombreux Chiliens vont étudier en Argentine car cela leur revient moins cher de payer leur voyage et le logement là-bas que de payer leurs études au Chili. Selon l'Assemblée des étudiants chiliens exilés pour l'éducation, ils sont entre 4 500 et 5 000, répartis entre l'Université de Buenos Aires (UBA), La Plata et l'Institut universitaire national d'art (IUNA).

     

    C'est un fait incontestable qui illustre la raison pour laquelle nous nous trouvons aujourd'hui au beau milieu d'une lutte aussi massive et transversale. Nous vivons dans un pays où l'éducation, ainsi que d'autres services fondamentaux, comme la santé et le logement, sont excessivement onéreux et, où donc, des prestations de qualité sont réservées à ceux qui peuvent les payer. Ainsi, un de nos mots d'ordres principaux est la défense d'une Education décente gratuite et de qualité pour toutes et tous.

     Le mouvement est-il assez fort pour résister aux pressions issues du spectre politique, pas seulement de la droite et du gouvernement ?

     Le mouvement compte sur toute une série de forces, comme son ampleur qui dépasse le cadre purement estudiantin et le transforme en un mouvement social ; l'unité des différents acteurs liés au monde de l'éducation, qui après un long processus ont pu faire converger les efforts afin de faire émerger une plate-forme revendicative unitaire ; le sentiment dans la population que ce mouvement les représente, avec des processus démocratiques à travers lesquels les meilleures stratégies à utiliser sortent de la discussion même ; et, finalement, il compte sur l'expérience historique des différents mouvements qui nous ont précédé, comme le mouvement 'pingouin' de 2006 (les origines du mouvement actuel, qui a mis Michelle Bachelet dans les cordes, mais qui n'a pas porté les fruits escomptés). Le mouvement est doté de tous ces outils pour faire face à tous les stratagèmes auxquels peuvent avoir recours la droite et le gouvernement, ceux dont, jusqu'à présent, nous avons su nous prémunir.

    Que diriez-vous de l'attitude du gouvernement sur la question ? Il n'a pas apporté de réponse à vos revendications, a livré des déclarations malheureuses et tente de dépeindre sous des traits violents les manifestations.

    Le gouvernement n'écoute pas les citoyens, ce qui prouve qu'il est prêt à aller loin dans la défense intransigeante de son modèle éducatif et qui va donc jusqu'à se payer le luxe de faire la sourde oreille à ce que le peuple revendique massivement depuis plus de trois mois. Ils ont exploité au maximum les instruments sur lesquels peut compter la droite chilienne – les médias, la force policière et militaire, le soutien des grands groupes économiques – pour délégitimer le mouvement, en s’appuyant sur le mensonge en plus des stratégies populistes. La pression sociale que ce mouvement est parvenu à accumuler a obligé Piñera ce gouvernement à montrer de quel bois il était fait, quelles limites démocratiques il était prêt à franchir et qui il représentait réellement, ce qui provoque un énorme discrédit et une désapprobation de sa gestion, ce que révèlent les dernières enquêtes, dont il s'était pourtant lui-même servi dans le passé. Les doutes sur son incapacité à gérer la demande sociale pour une éducation publique, gratuite et de qualité pour tous atteignent des niveaux inédits alors que le degré de la répression a dépassé toutes les limites tolérables dans un État de droit. Pendant ces mois de manifestations, nous avons été témoins d'abus aberrants de la part du corps policier, sur ordre de l'Exécutif, à travers le Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Rodrigo Hinzpeter, qui ont atteint leur point le plus critique avec la mort d'un étudiant la semaine dernière.

    A quoi attribuez-vous le soutien que vous apporte la population ?

    Ce mouvement, dans son caractère aussi massif et transversal, est du jamais vu depuis le retour de la démocratie, en 1990. Un pourcentage énorme de ceux qui avaient alors soutenu Piñera se rendent compte aujourd'hui que ce mouvement ne s'attaque pas directement à lui, tombant dans la personnalisation, mais plutôt à un modèle d'éducation qui conçoit l'éducation comme un bien de marché et non comme un droit, et à un système démocratique qui ne remplit manifestement pas aujourd'hui ses promesses. La remise en cause de l'attitude du gouvernement de la part des citoyens qui appartiennent y compris à des couches qui avaient soutenu au moment de l'élection le président actuel montre clairement qu'il y a une compréhension que cette lutte est une lutte pour le droit à l'éducation et un changement de système qui profite à toute la société et au développement du Chili, et ne se limite pas aux intérêts d'une couche politique particulière.

    Le mouvement a-t-il connu une polarisation ?

     Pour comprendre ce conflit, il faut l'analyser sous deux angles, d'un côté nous avons la problématique de l'éducation qui a touché toutes les couches de la population, ce qui a entraîné un soutien massif au mouvement de la part de diverses couches sociales et d'acteurs liés au monde de l'éducation. Cependant, de l'autre côté, nous avons une frange beaucoup plus minoritaire et idéologique représentée par les classes dominantes, qui ne veut pas d'un changement dans l'éducation, tant parce que le système actuel profite directement à leurs porte-feuilles que parce qu'il préserve leur position de privilégiés face à une population mal éduquée. C'est le résultat de la position intransigeante de ce dernier secteur si les deux grandes alternatives en terme d'éducation se sont polarisés. Autrement dit, la polarisation ne se trouve pas à l'intérieur du mouvement étudiant – qui a su faire de l'unité une priorité en agissant tous ensemble – mais elle révèle une énorme contradiction entre les changements que demandent désormais les citoyens confrontés à une minorité conservatrice dont l'Exécutif représente les intérêts.

    Vous avez subi des critiques et des attaques. Que ressentez-vous quand on dit que vous êtes manipulée par le Parti communiste ?

    Effectivement, je suis militante de la Jeunesse communiste du Chili et c'est quelque chose que je n'ai jamais caché. Bien au contraire, c'est quelque chose dont je suis très fier, car c'est une grande école qui m'a permis de grandir et de me développer politiquement. Qui plus est, c'était à attendre que, dans la situation actuelle, ceux qui sont dépassés par le conflit cherchent des arguments comme ceux-là pour s'en prendre non seulement à ma personne mais aussi au reste des dirigeants. Mais ce qui est sûr, c'est qu'aujourd'hui je représente non seulement les étudiants de l'Universidad de Chile, mais il me revient aussi d'être la voix de tous les étudiants du pays, en tant que porte-parole de la Confédération nationale des étudiants du Chili (Confech), et la confiance que tant les étudiants que le citoyens placent en moi montre, je crois, que ces accusations ne sont rien d'autre que les sales stratégies désespérées de ceux, comme je l'ai dit auparavant, qui n'ont pas été capables de gagner le débat des idées.

     Vous envisagez de continuer à être une dirigeante à l'avenir, encore plus dans un pays en manque de jeunes leaders ?

     Dans des pays comme le Chili, où les médias sont dirigés essentiellement par les puissants, il faut que les médias jettent le discrédit sur les mouvements sociaux et leurs dirigeants, comme cela s'est produit au Mexique. Cependant, le mouvement pour l'éducation (au Chili) a été tellement transversal que, indépendamment des calomnies de la presse, les citoyens ont continué de soutenir la cause et avec toujours plus d'intensité. Concernant mon avenir, j'ai affirmé dans divers médias que j'ai un projet personnel de type académique, c'est-à-dire que j'aimerais terminer mes études et continuer dans cette voie. Toutefois, je conçois la fonction de représentant comme une responsabilité et en aucun cas un privilège, voilà pourquoi a priori je ne peux pas dire que je ne continuerai pas à occuper une charge de représentation populaire.

    Comment assumez-vous cette responsabilité ?

    Je crois que l'espoir selon lequel les acquis de ce mouvement ne doivent pas se perdre ainsi que les responsabilités que cela suppose, est partagé par la totalité des personnes impliquées. Si on cherche parfois à identifier le mouvement à ma personne, nous sommes tous clairement convaincus que les acquis du mouvement, comme leur construction, appartiennent à tous. Je suis convaincu, toutefois, que nous avons bien fait les choses, ce que révèle l'incroyable soutien de la population qui, après trois mois de mobilisation, est toujours avec nous. Ces conditions remplies, si le mouvement ne voit pas ses revendications satisfaites, ce sera l'intransigeance du gouvernement qui en sera responsable, et la trahison des citoyens par la droite chilienne, ce que nous ne serons pas prêts à tolérer.

    Que pensez-vous du rôle de la Concertation [alliance historique de centre-gauche entre démocrates-chrétiens et socialistes] dans tout cela ?

    La Concertation a joué un rôle assez opportuniste en essayant d'obtenir des bénéfices politiques de ce qui se passe actuellement dans le pays. Ainsi, nous voyons comment des porte-paroles de ce groupe en viennent à critiquer le modèle éducatif, comme par exemple l'ancien président Ricardo Lagos, qui prétend aujourd'hui qu' « il n'en peut plus de ce modèle », et il semble oublier que ce sont eux qui ont géré et approfondi la marchandisation de l'éducation et que, par ailleurs, un important secteur tournant autour de ce groupe est constitué par ceux qui soutiennent l'éducation privé et qui investissent dans le business de l'Enseignement supérieur. En dépit de cela, étant donné l'importance de la présence de la Concertation au Parlement, il leur revient de mettre leurs actes à la hauteur de leurs déclarations en faveur du mouvement. C'est-à-dire qu'ils doivent garantir que les projets de loi qui sont sortis de ces mobilisations représentent intégralement la demande sociale qu'elles ont fait naître, et ne cherchent d'aucune manière à négocier dans le dos du mouvement, comme cela a fini par se passer avec le processus de la « Révolution pingouine » de 2006.

    Articles précédents sur le mouvement étudiant au Chili :

     

    250 000 étudiants et enseignants dans la rue au Chili, les communistes en première ligne, pour exiger une éducation publique et gratuite de qualité et la fin d'un système où l'argent est roi

     

    Une jeune militante communiste, secrétaire de la première centrale syndicale estudiantine du pays, à la tête des luttes étudiantes s'opposant à la privatisation des universités au Chili


    Grève générale des professeurs et étudiants au Chili contre la poursuite par le gouvernement Piñera de la privatisation de l’Éducation, héritage de l'ère Pinochet

     

    500 000 étudiants, professeurs et travailleurs dans la rue au Chili pour défendre une éducation publique et gratuite bravant une répression policière féroce

     

    Tragique 11 septembre.

    Deux tours ont été pulvérisées le 11 septembre avant même d’être entièrement érigées. L’une s’appelait liberté, l’autre socialisme. L’architecte, Salvador Allende a péri dans les décombres.

    La poussière noire du fascisme a plongé le Chili dans la nuit jusqu’en 1990. Des milliers d’innocents sont morts où ont été blessés, 150 000 personnes ont été emprisonnées, près de 30 000 ont été torturées, des centaines de milliers ont fui leur pays de terreur.

    Il aurait mieux valu que deux tours s’écroulent à Santiago du Chili. Les terroristes pinochistes étaient manipulés depuis les USA, les USA qui pleurent depuis dix ans, qui gémissent et frappent tout ce qui bouge parce que des enragés fanatisés leur ont fait le centième de ce qu’ils font au monde depuis un siècle (voir, ci-contre l’article : « Des 11 septembre à la pelle et à grande échelle »).

    Nos médias nous apitoient sur le 11 septembre 2001. La plupart de nos concitoyens en oublieront pour toujours (ont déjà oublié !) le 11 septembre 1973.

    Théophraste R. (Observateur dubitatif de « la plus grande démocratie du monde » et des médias).

    http://www.legrandsoir.info/


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  • A l’abordage ? Dernière newsletter d’O.P.A 

    Yep !

    Compagnes, Compagnons

    Les décideurs n’ont rien trouvé de mieux, à l’heure où beaucoup d’entre nous ont repris - à reculons - le chemin du travail, que d’annoncer qu’il n’y avait toujours pas d’autre solution pour sauver le grand capital que de nous faire et refaire les poches.

    Alors que nous pensions que la rigueur et l’austérité étaient déjà de mise, il semble qu’il faille nous résoudre à serrer un cran de plus à nos ceintures qui s’effilochent, à courber un peu plus l’échine, alors que se démultiplient taxes et gabelles et qu’un million de pauvres supplémentaires (moins de 800€/mois) sont venus grossir les rangs des 7,5 millions d’indigents recensés en France l’an passé.

    Alors que gabegie, gaspillages, petits fours... et qu’un vieillard aux coffres pleins de notre argent ne se souvient plus, parait-il, comment l’on s’y prend pour détourner des fonds publics…

    Les raisons de nourrir nos colères se trouvent à chaque coin de nos vies exsangues et nous voilà face à nous-mêmes, sans porte de sortie, sans autre issue de secours que celle de nous reconnaître, enfin, et de nous aimer.

    Car il existe une autre solution.

    Abandonner nos peurs, reprendre nos voix, s’asseoir et inventer.

    Ah ! Il faudra bien que nous trouvions en nous ce courage, que nous reconnaissions ces signes qui nous parviennent de contrées pas si lointaines !

    Pour qu’éclate au grand jour la simplicité de nos destinées : nous ne sommes pas ici pour gagner nos vies mais pour les vivre.

    A vos côtés,

    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A

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    NOTES
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    ***
    PROCHAINS CONCERTS

    DIMANCHE 11 SEPTEMBRE - Soutien au Chili en lutte
    15h/19h - El Chicho - 52 place des Capucins - Bordeaux - ENTREZ LIBRES !
    Plus d’infos :
    http://gironde.demosphere.eu/node/1210
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    JEUDI 15 SEPTEMBRE - Soirée "Des chansons qui ont des choses à [re]dire !"
    21h - L’Antidote - 13 rue Elie Gintrac - Bordeaux - ENTREZ LIBRES !
    Avec Gyom Touseul et Tzitzimitl
    http://guyom-touseul.com/
    http://tzitzimitl.net/

    VENDREDI 30 SEPTEMBRE - Punk is not dead !!
    22h - Hell Boqueron - 83 rue des Faures - Bordeaux - ENTREZ LIBRES !
    Avec Prince Ringard
    http://www.princeringard.lautre.net/

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    DERNIERES PRODUCTIONS

    VIDEOS
    O.P.A chante "St Michel" (Festival Femmes en tête - Bordeaux)
    http://www.dailymotion.com/video/xk...

    O.P.A chante "La Commune est en lutte" (Festival Femmes en Tête - Bordeaux)
    http://www.dailymotion.com/video/xk...

    ALBUM
    O.P.A - Live Studio Barbey
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    POESIE
    A nos mortes Amours
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

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    NOS VIES DESORMAIS ENTRE NOS MAINS

    Bordeaux - Rencontre/Préparation de la prochaine "Faites des Possibles"
    http://gironde.demosphere.eu/node/1221

    Nouvelles de Marinaleda - On croit rêver !
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    Appel au soutien du village autogéré de Notre Dame Des Landes http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    Un joueur espagnol quitte ce football où "tout n’est qu’argent"
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    Merci à l’action menée par l’AlterVillage de Mouguerre
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    ****
    GABEGIE ET PETITS FOURS - LA FRANCE QUI PUE

    [Vidéo] Petite fête entre amis - C’est qui mange avec qui ?
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    Sarkozy : son super avion nous a coûté super cher !
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    [Info - Grève] Quand Sarkozy veut faire main basse sur l’A.F.P
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    ***
    LE FOND DE NOS POCHES

    Routes nationales à péage : bientôt une réalité ?
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    Il va falloir payer pour aller aux prud’hommes
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    ***
    POLICE PARTOUT

    Course-poursuite en banlieue : encore un jeune mort pour rien
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    [Loppsi] La police va bien utiliser ses supers logiciels espions
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    [Vidéo] Violences policières à Notre Dame des Landes
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    Mais c’est un homme - Appel contre les soins sécuritaires
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    [Droit au logement] La police lâche des gaz lacrymogène sur des familles
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    ***
    JUSTICE NULLE PART

    Deux mille migrants disparus cette année en traversant la Méditerranée
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    Des nouvelles des migrants d’Outre-Mer
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    [Documentaire] « Des vies en spirale »
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    ***
    PAR AILLEURS

    [Amazonie] Une manif mondiale contre un barrage monstre
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    [Israël] Comment l’armée fait la guerre aux enfants
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    La Hongrie met en place des camps de travail obligatoire
    http://www.myspace.com/orchestrepoe...

    Et voili...
    La lutte continue !
    Solidairement,

    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre - O.P.A
    ***
    "Pour tout dire, que ce soit pour la lutte ou pour la musique, l’Amour est la clé de tout,
    l’objet, la motivation et l’aboutissement,
    chaque point de la courbe et la finalité de sa trajectoire."
    O.P.A

    ****
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  • Nous reproduisons l'intervention d'Anthony Crézégut dans un débat entre communistes sur la lutte contre l'extrême-droite (août 2011)

     

    J'aimerais intervenir sur la question du fascisme et de l'anti-fascisme.

     

    Qu'est-ce que le fascisme ? Tu as rappelé justement la définition de Dimitrov, devenue classique : « la dictature ouverte des franges les plus réactionnaires de la bourgeoisie ». Je serais très prudent sur l'usage du terme fascisme qui demande une analyse minutieuse des mouvements en question, et doit éviter de galvauder le terme. Il ne faut pas appeler au loup continuellement, sous peine de baisser la garde lorsqu'il apparaît réellement. Le fascisme me semble être avant tout un mode de dévoiement d'aspirations populaires justes vers une solution réactionnaire favorable aux intérêts des classes dominantes dans une situation de crise économique et de vide politique. Actuellement, je dirais que nous nous rapprochons clairement de cette situation. Tu as évoqué le cas de Jobbik en Hongrie, avec ses milices para-militaires dans les rues, typique de ces pays d'Europe de l'Est. Il faut analyser aussi le supposé « virage à gauche » du FN, semblable à la façon dont les mouvements proto-fascistes, en Italie et en Allemagne, ont récupéré certains mots d'ordre de gauche pour mieux les dévoyer. Le fond des positions de ces formations, nous les connaissons : ultra-libérales (cf le programme du FN des années 1980-90), pro-européennes (les formations régionalistes ne jurent que par Bruxelles et l'Europe des régions) et de casse de l'unité ouvrière. Leur retour à la « question sociale » ne parvient pas à masquer la persistance de ces options, comme on peut le voir pour le FN en France ou la Ligue du nord en Italie. Si je prend ce dernier cas, la Ligue se fait de plus en plus passer pour une formation qui défend les ouvriers du Nord (au point qu'il a pu être le premier parti voté chez les ouvriers du Nord du syndicat des métallos de la FIOM!), les « petits » mais il reste un parti défendant un capitalisme pur et dur (lutte contre l’État social, fédéralisme fiscal, capitalisme des PME...), défendant l'Europe des régions contre l'unité nationale et enfin proposant une vision inter-classiste de la société, que ce soit sous la forme du « bloc des producteurs » (ouvriers/patrons) ou du « bloc national » (toutes les classes autochtones contre les étrangers y compris du Sud de l'Italie). J'insiste sur cette analyse de classe des mouvements d'extrême-droite, la nécessité d'analyser ces mouvements selon une grille de classe, et de noter le fait qu'eux dressent bien une analyse de classe de la société.

     

                Quel anti-fascisme ? Il faut bien réfléchir sur la ligne à adopter car il y a deux types d'anti-fascisme, qui posent la question du rôle que joue l'extrême-droite dans le système. On parle beaucoup du recours ultime à l'extrême-droite, celui qui consiste à livrer carrément le pouvoir aux fascistes, souvent devant la menace imminente d'une prise de pouvoir des communistes ou d'un large front populaire. Je pense qu'actuellement, nous avons affaire à un autre type de recours à l'extrême-droite : un épouvantail destiné à décrédibiliser des positions justes pour mieux légitimer les forces et l'idéologie dominantes, à mener les classes populaires dans une impasse politique. C'est en partant de cette analyse que nous devons mettre sur pied une conception d'un large rassemblement anti-fasciste claire sur le fond, divergent de l'anti-fascisme tiède qu'on va essayer de nous servir pour mieux refaire passer l'Union de la gauche derrière le PS libéral et européiste. Nous devons être clairs sur la question de l'immigration, proposer l'unité des travailleurs face à toute manœuvre de division y compris issue de nos rangs ; sur la question de l'Europe, ne pas laisser le terrain de la lutte contre l'UE au FN, comme les tenants de l'idéologie dominante le voudraient, en proposant une analyse claire sur le rôle que joue l'UE au service du capital et contre les peuples et les travailleurs d'Europe. En somme, c'est sur la question de classe que l'on battra le FN en opposant l'union des travailleurs à la vision interclassiste et de collaboration de classe de l'extrême-droite. C'est sur cette position de principe que l'on peut proposer une politique de rassemblement large, semblable à celle que furent les Fronts populaires, loin de toute politique d'union institutionnelle étriquée. Il faut rappeler que les Fronts populaires ont reposé sur une analyse de classe, sur la reconstitution de l'unité ouvrière (PCF/SFIO) et le ralliement de la petite bourgeoisie (radicaux) pour faire barrage au fascisme. Ils ne furent pas non plus quelque chose de fixe, d'intangible, de définitif mais ont bien reposé sur l'analyse concrète de la situation concrète. Ils ont été mis en place dans la situation particulière de l'après 1933, selon les conditions historiques données, et ont été abandonnés lorsqu'ils ne répondaient manifestement plus à l'évolution de la situation à la veille de la Seconde guerre mondiale. L'anti-fascisme ou le front populaire n'est pas une politique intemporelle, elle est une politique ancrée dans un moment historique bien précis.

     

                Enfin, pour conclure, sur les communistes et le fascisme. Tu as noté quelque chose de très juste : là où existent des Partis communistes forts, comme au Portugal, en Grèce ou en République tchèque, l'extrême-droite est faible. Après, il faut encore faire la distinction entre extrême-droite et le fascisme. Le fascisme pur et dur apparaît dans tout son rôle historique lorsque les forces communistes et le mouvement populaire représentent une menace pour le système, ce n'est peut-être pas le cas aujourd'hui. Petite parenthèse, je me méfie des analyses un peu optimistes sur la progression en pourcentage du FN qui masquerait une non-progression en voix. Des calculs assez dangereux qui masquent la progression réelle des idées de l'extrême-droite dans l'opinion, et leur contamination sur d'autres forces politiques, à droite et ailleurs. Tu parlais aussi du fait qu'une partie de la progression du FN se faisait sur le dos de la droite classique, pas de quoi s'en réjouir non plus. Cela prouve également la porosité de la frontière entre droite et extrême-droite, ce qui n'est pas nouveau et cette radicalisation de la droite classique n'est pas sans rapport avec l'analyse que l'on doit mener du fascisme (cf le parallèle avec la droite allemande classique et son soutien progressif au nazisme). Je conclus juste sur un rapprochement peut-être un peu provocateur, celui de la montée de l'extrême-droite avec celle du mouvement des indignés. Deux phénomènes bien distincts mais la même preuve d'un manque, le manque d'une organisation de classe et de masse porteuse d'une alternative au système. Un manque qui ouvre la porte à des mouvements, tantôt fascisants tantôt a-politiques, qui ne font que canaliser la colère populaire vers une voie de garage, et redonner au système une certaine légitimité politique.

    http://vivelepcf.over-blog.fr


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  • Maternelle du Parc à Autun: la 3e classe maternelle sera fermée

    Les Elus d'Autun regrettent amèrement que l'Inspection Académique n'ait pas entendu les arguments développés par les parents d'élèves et les Elus de la majorité municipale, en faveur du maintien de la troisième classe à l'école maternelle du Parc, école située en Contrat Urbain de Cohésion Sociale (CUCS) et en Programme de Réussite Educative (PRE).
    Cela se traduira concrètement par deux classes de maternelle dont les effectifs avoisineront pour l'une et dépasseront pour l'autre les 30 élèves.
    Ils engageront, dans les semaines qui viennent, un nouveau dialogue avec l'Inspection, l'équipe enseignante et les parents d'élèves, pour voir comment ils pourront renforcer pour l'avenir le pôle d'éducation du Parc Saint-Andoche.

    Roger VERNAY
    Adjoint au Maire d'Autun

    http://www.gensdumorvan.fr


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    Huma 08

    Julien Lauprêtre, président du Secours populaire affirme que le taux de pauvreté dévoilé par l'Insee ce mardi est bien « en dessous » de la réalité. Ces chiffres datent en effet de 2009 et ne sont donc plus actuels. Le président du Secours populaire s'inquiète de ce « raz-de-marée de pauvreté » qui s'installe sur la France. Interview pour l’Humanité.fr


     

    Vous avez critiqué ce matin les chiffres de l’Insee de 2009 spécifiant qu’ils sont en dessous de la réalité, quelle est la situation actuelle ?


     

    Julien Lauprêtre. Le secours populaire a pris ce matin les chiffres de l’Insee sur la pauvreté avec grand intérêt et ils sont effectivement révélateurs d’une grande pauvreté de notre pays. Cependant ces chiffres remontent à 2009 et sont en conséquent en dessous de la réalité. Tous les indices montrent que la pauvreté a gagné du terrain. D’autre part ces chiffres sont bien réels mais ne couvrent pas tous les aspects. Il est nécessaire de prendre en compte d’autres facteurs. Un français sur deux n’est pas parti en vacances cet année. Par ailleurs, 39% des français ont renoncé aux soins qui leur étaient prescrits pour des raisons financières. Enfin, il est important de noter que tous les français n’ont pas accès au sport, à la culture. C’est un véritable raz-de-marée de pauvreté qui s’installe sur la France. Aujourd’hui nos bénévoles font tous le même constat. La pauvreté ne cesse d’augmenter. Et ce quelque soit la région. Il n’y a pas une région en France qui ne soit pas sinistrée.

     

    Quels sont les moyens mis en œuvre par le Secours populaire ?

     

    Julien Lauprêtre. Aujourd’hui les problèmes de la précarité sont devenus des problèmes de société. Nous alertons les autorités publiques : de plus en plus de jeunes sont touchés. Ces dernières années nous avons observé un afflux de jeunes dans nos centres. En novembre nous organisons à Nancy les « assises nationales de la jeunesse solidaire » le 24, 25 et 26 novembre. Le Secours populaire essaye d’être le plus proche possible des jeunes. Mais seul nous ne pouvons pas régler le problème.

     

     

    Quelles sont les réponses apportées par le gouvernement et l’Union Européenne ?

     

    Julien Lauprêtre. Le Secours populaire aiguille les pouvoirs publics et est l’avocat des pauvres. Ces chiffres sont la confirmation de ce que nous disons depuis des années. Aujourd’hui nous avons la preuve avec ces chiffres que la pauvreté ne cesse d’augmenter. C’est une réalité. Désormais les pouvoirs publics doivent prendre conscience de ces indices. Malheureusement ce taux de pauvreté ne va certainement pas s’améliorer avec la décision en juin de la Commission européenne qui ampute de 400 millions à son programme européen d’aide au plus démunis (PEAD). Cette décision est dramatique le budget va être amputé de 75% avant d'être totalement supprimé. En France ce programme aide près de 4 millions de personnes à se nourrir par le biais de 4 associations (Croix-rouge, Banques alimentaires, Restos du cœur et Secours populaire français). S’agissant de nos services, si cette mesure n’est pas revue à la baisse la moitié des repas ne pourront pas être distribués. Le 18 septembre a lieu une réunion des ministres de l’Agriculture : si l’on ne peut pas revenir sur cette décision c’est un véritable tsunami alimentaire qui va s’abattre sur notre pays.

     

    Pour finir, pouvez-vous nous dire un mot de l’objet de votre présence sur la fête de l’Humanité ?

     

    Julien Lauprêtre. L’objectif de la présence du Secours populaire à la Fête de l’Humanité est de présenter au public l’importance du développement de note association dans la société actuelle pour faire toujours plus de solidarité. Nous allons également contribuer à diffuser notre message : notamment en alertant le public sur la gravité de la décision européenne par le biais d’une pétition.

    Humanité.fr


     Dix-huit millions d'Européens privés d'aide alimentaire par l'arbitraire de la Commission européenne qui vient de diviser par quatre le budget que l'Union européenne lui allouait. C'est pour combattre cette injustice et remédier à ce scandale que Patrick Le Hyaric, député européen et directeur de l'Humanité, a interpellé ce mardi José-Manuel Barroso, président de la Commission. Il s'agit de la deuxième adresse publique de ce genre effectuée par le Vice-président du Groupe de la Gauche Unitaire Européenne-Gauche Verte Nordique, que nous retranscrivons ci-dessous.

     

     

    « Monsieur le Président de la Commission européenne,

     

    A la suite de l'arrêt T-576/08 rendu en avril par la Cour de Justice Européenne, déposé à la suite d’une plainte du gouvernement allemand, la Commission européenne a annoncé, ce lundi 20 janvier, une réduction sévère du budget de l'aide alimentaire européenne. Celui-ci passerait de 496 millions d’euros à 113 millions d'Euros pour l'année 2012, soit une diminution de 73% par rapport à 2011.

     

    Cette plainte initiée par le gouvernement allemand, soutenu par 6 autres Etats européens, avait la particularité d’être déposée par des pays ne participant pas à ce programme. Elle est basée sur le fait que cette aide ne pouvait être incluse dans le budget de la Politique agricole commune (PAC), puisqu’elle était avant tout sociale et ne rentrait donc pas dans les missions de la PAC.

     

    La Cour de Justice Européenne a validé ces arguments en estimant que le programme alimentaire européen aux plus démunis (PEAD) devait être financé par des surplus européens, mis à l’intervention publique. Au-delà de l’insupportable, cet argumentaire juridique pourrait être contesté. D’abord, malheureusement, les modifications de la PAC ces dernières années, ont réduit au strict minimum les budgets destinés à la gestion des excédents agricoles européens.

     

    Mais, plus fondamentalement, je ne peux comprendre qu’on puisse priver 13 millions de personnes de ces aides, alors que subsiste toujours des dispositions de restitutions aux exportations, versées aux grands industriels de l’industrie agro-alimentaire dans le but d’exporter des surplus ponctuels de céréales, de produits laitiers, de viande. Cette décision est antihumaine. Elle remet en cause les financements des 240 banques alimentaires européennes venant en aide aux citoyens européens les plus démunis.

     

    Alors qu'il ne représente que 1% du budget de la Politique agricole commune ce programme s'adressait pourtant à 18 millions de personnesdépendantes de cette aide, dans 19 pays européens. En France d'après plusieurs associations caritatives cette aide bénéficie à 2 millions de personnes.

     

    Je proteste énergiquement contre cette décision qui donne, une nouvelle fois, des institutions européennes, l’image de structures de plus en plus éloignées des peuples, insensibles à leurs difficultés, à la pauvreté et à la misère, alors qu’elles n’ont pas hésité à venir au secours des secteurs bancaires. Que valent ces aides, représentant 0,004% du produit intérieur brut européen, comparées aux milliards d’euros circulant sur les marchés financiers à des fins spéculatives ?

     

    La Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen a déposé pour la session plénière du mois de juillet une question à la Commission pour obtenir un débat sur ce programme établi depuis 1987 et la remise en place de celui-ci. Je souhaite d’ici là que la Commission revienne sur sa décision.

     

    J’ai l’honneur de vous demander, Monsieur le Président de la Commission européenne quelles actions la Commission compte-t-elle entreprendre pour rétablir ces fonds pour les 13 millions de personnes souffrant de pauvreté alimentaires et pour les 43 millions d'européens en risque de pauvreté alimentaire.

     

    Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, mes salutations les meilleures. »

     

    humanité.fr

     

    Sur Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-pauvrete-83650703.html


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