• pcbSolidarité avec le Parti Communiste Brésilien (PCB) cible d'une procédure d'interdiction lancée par une association sioniste !

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Le Parti communiste brésilien (PCB), le doyen des partis communistes brésiliens, le parti du « Chevalier de l'espérance » Luis Carlos Prestes, est en danger. Par ses positions courageuses anti-sionistes, en faveur de la cause palestiniennes, il était depuis longtemps dans la ligne de mire de la Confédération israélite du Brésil (CONIB), organisation qui tente de rabattre la communauté juive vers la défense de la politique sioniste de l’État israélien.

    Celle-ci a décidé en mai 2011 de passer à l'action lançant auprès du Ministère public électoral une action en justice en vue de faire rayer le Parti communiste des organisations reconnues sous prétexte d'anti-sémitisme.

    La CONIB argue d'un article publié sur le site du PCB, écrit par un auteur argentin, et diffusé très largement sur le net pour accuser rien de moins le PCB d' « encourager la discrimination et la prolifération de l'intolérance religieuse, ethnique et raciale dans notre pays », justifiant ainsi sa demande d'interdiction du Parti communiste.

    Le Parti communiste a lancé un appel à la solidarité et a également mis les points sur les i sur les accusations gravissimes de la CONIB :

    Tout d'abord sur l'article lui-même, le PCB rappelle que ses propos n'engagent que leur auteur et que « certaines opinions exposées peuvent avoir un caractère polémique pour le PCB et diverger, sur certains aspects, de notre analyse marxiste de la lutte de classes au niveau mondial ».

    S'ils rejoignent sur certains points la position du PCB, sur la dénonciation de l'impunité d’Israël et des massacres commis contre le peuple palestinien par exemple, ils ne représentent en rien la position du PCB.

    Sur la question de l'anti-sémitisme, le PCB distingue anti-sionisme et anti-sémitisme, réaffirmant nettement sa condamnation tant de la politique sioniste de l’État israélien que de toute forme d'anti-sémitisme, de racisme et de xénophobie : « On ne trouve dans aucun document du PCB la moindre intolérance religieuse, ethnique et raciale contre quelque peuple ou communauté que ce soit. Critiquer la droite sioniste juive ne signifie aucunement critiquer la communauté juive qui, au Brésil et dans le monde, est composée également de militants démocrates, humanistes et communistes, qui luttent contre l’État terroriste d’Israël et se solidarisent avec le peuple palestinien. Le PCB peut se targuer d'une longue tradition, de sa fondation à nos jours, de militants et de sympathisants d'origine juive. »

    Sur la question palestinienne, le PCB affirme haut et fort sa solidarité avec la lutte du peuple palestinien, de résistance contre l'occupation et pour la construction d'un État palestinien démocratique, populaire et laïc :

    « Le PCB ne se soumettra pas aux intimidations, aux pressions d'organisations sionistes et de droite et il continuera à manifester une solidarité large, générale et sans réserves au peuple palestinien, victime de la scandaleuse impunité d’Israël ».

    L'appel à la solidarité lancé par les communistes brésiliens, que nous reproduisons ci-dessous, a déjà recueilli plusieurs centaines de signatures, essentiellement de militants communistes et progressistes brésiliens mais aussi venant du monde entier. Plusieurs partis communistes parmi lesquels les Partis communistes grec, libanais, allemand, colombien, espagnol, vénézuelien, équatorien, mexicain, péruvien et palestinien, ont déjà signé l'appel.

    Nous communistes français, militants et dirigeants d'organisations du PCF nous reconnaissant dans la ligne prônée par le site Solidarité-Internationale-PCF, affirmons notre soutien et notre solidarité envers le Parti communiste brésilien menacé d'interdiction.

    Le PCB lance également un appel à la solidarité individuelle, les militants communistes et progressistes désireux de souscrire à l'appel peuvent le faire via l'adresse mail du site (format nom/profession/affiliation) : pcf.solidarite-internationale@laposte.net

     

    Appel à la solidarité lancé par le PCB

     

    Nous apportons notre solidarité au PCB (Parti communiste brésilien) confronté à une action en justice qui l'accuse d'« encourager la discrimination et la prolifération de l'intolérance religieuse, ethnique et raciale dans notre pays ».

     Que nous soyons d'accord ou non avec les positions politiques du PCB, nous reconnaissons en lui un parti qui, contrairement à l'accusation lancée contre lui, lutte pour une société laique, égalitaire et fraternelle sans aucune discrimination de quelque nature que ce soit.

    Cette plainte absurde, en plus de porter atteinte à liberté d'organisation partisane, rentre en contradiction avec les dispositions gravées dans le marbre dans notre Constitution et renvoyant à la liberté d'organisation et d'expression.


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    Hôpital du Creusot  Deux projets, deux avenirs

    Le personnel de l’hôpital s’est déplacé en nombre pour entendre les hypothèses liées à l’avenir de l’hôtel-Dieu. Photo C.J.

    L’échéance de la fin de la période d’observation de l’Hôtel-Dieu approche. André Billardon a tenu à faire part aux personnels des scénarios possibles qui scelleront l’avenir de l’hôpital.

    Mardi après-midi, André Billardon, président du conseil d’administration de l’Hôtel-Dieu, et Bruno Chaignon, directeur de l’Hôtel-Dieu, ont tenu une assemblée générale des personnels afin de les informer sur les hypothèses actuelles concernant l’avenir de l’hôpital. À ce jour, deux projets sont à l’étude. Un élaboré par l’administrateur provisoire du groupement de coopération sanitaire (GCS), Jacques Métais, et un autre par la Croix-Rouge, qui étudie une éventuelle reprise.

    Deux projets diamétralement opposés

    Deux scénarios diamétralement opposés qui prévoient chacun un avenir différent aux hôpitaux du Creusot et de Montceau. Le projet de l’administrateur du GCS, intitulé projet Métais, est une évolution du projet dessiné en mai dernier et qui n’a pas pu aboutir en raison, entre autres, de la difficulté de convertir les statuts privés des salariés de l’Hôtel-Dieu au public de Jean-Bouveri. Il prévoit donc, à ce jour, de conserver la répartition actuelle des services sur les deux hôpitaux de Montceau et du Creusot en fermant le site Harfleur. Les services de diabétologie abrités dans les locaux d’Harfleur viendraient donc sur le site Foch, lequel devrait déplacer son service de médecine polyvalente (rhumatologie) sur Montceau afin de pouvoir contenir le service de diabétologie. Ce projet prévoit également le maintient de deux blocs chirurgicaux.

    À l’inverse, le projet esquissé par les responsables de la Croix-Rouge prévoit la totale inversion de la répartition des services. À savoir, la chirurgie et le pôle mère-enfant à Montceau et les services de médecine à l’Hôtel-Dieu. Ce scénario conserverait le site Harfleur auquel s’ajouterait un pôle interventionnel pour les interventions ne nécessitant pas de chirurgie invasive et le développement d’un pôle imagerie.

    Des projets qui peuvent en appeler d’autres

    « De par son entité, la Croix-Rouge bénéficie de l’autorisation par l’État d’installer de nouveaux lits. Dans la logique de développement de ce qui est fait à Mardor, elle souhaiterait étendre son périmètre au territoire creusotin afin de fixer les compétences médicales », a souligné André Billardon. La Croix-Rouge conserverait le statut actuel de l’hôpital du Creusot, un établissement privé à but non lucratif. Deux projets qui ont soulevé de nombreuses inquiétudes chez les personnels mais sur lesquels les décideurs, à savoir l’agence régionale de santé et l’administrateur judiciaire de l’Hôtel-Dieu, Maître Picard, n’ont pas émis d’avis puisqu’aucun dossier officiel n’a été déposé. En outre, d’autres possibilités peuvent encore voir le jour, puisqu’un appel d’offres devrait être ouvert très prochainement. Une seule chose est sûre, le tribunal de grande instance tranchera avant la fin janvier, date butoir pour la période d’observation de l’Hôtel-Dieu en dépôt de bilan.

    2005 : la situation financière de l’Hôtel-Dieu ne permet plus de rester en l’état. La solution, raisonner en terme de territoire.

    2009 : redistribution des services entre Montceau et le Creusot.

    2010 : la redistribution n’a pas permis de répondre aux objectifs financiers. L’État envoie un administrateur pour faire un rapport.

    Janvier 2011 : Jacques Métais propose deux scénarios qui n’aboutiront finalement pas.

    Été 2011 : l’administrateur propose un 3 e scénario sans projet officiel. La Croix-Rouge s’intéresse à l’Hôtel-Dieu

    http://www.lejsl.com/saone-et-loire/2011/09/07/deux-projets-deux-avenirs


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  • LEUR MORALE ET LA NOTRE ?

    Il est désolant de constater à quel point même les luttes pour les libertés (notamment collectives) dites "fondamentales," pour ces libertés politiques, comme la liberté d'expression, la liberté d'information, la liberté de réunion ou de manifestation... ne soient pas menées ni même évoquées par l'ensemble de ce que d'aucuns appellent encore "la gauche".

    Il est pourtant assez évident, me semble-t-il, que la bourgeoisie dans son ensemble, opère depuis plusieurs années, avec un point culminant ces dernières semaines, une sévère (re)prise en mains des cultures et des esprits.

    Le but est toujours le même: nous interdire de penser, de débattre et de réfléchir, nous interdire de remettre en question.

    Nous habituer à cette interdiction.

    Nous la faire intérioriser.

    Par la même occasion, imposer leurs valeurs, imposer leur morale pour criminaliser la notre.

    L'ordre dans les têtes précède l'ordre imposé aux corps. (Relire Foucault, Althusser, Chomski, Bourdieu, si on peu, et tant d'autres!)

    Aujourd'hui la prison dans les têtes, demain la prison pour les corps.

    La violente réforme de l'hospitalisation psychiatrique rappelle des heures extrêmement sombres et douloureuses.

    L'accaparement de la presse et de sa distribution par les puissances de l'argent atteint un climax.

    Le délabrement actif et accéléré de l'enseignement et de l'école complète le tableau.

    Aujourd'hui, 80 députés de l'UMP prétendent dire ce qu'il faut trouver dans les manuels scolaires sur l'orientation sexuelle.

    Luc Chatel prétend rétablir la "leçon de morale" à l'école primaire.

    Les journalistes qui essaient de faire encore ce qui ressemble à leur travail sont espionnés, menacés, poursuivis en justice!

    Depuis plusieurs années, la bourgeoisie a criminalisé le syndicalisme, elle a fait patiemment entrer dans les consciences que l'idée même de se syndiquer était au mieux inutile au pire, une faute.

    Les salariés l'ingèrent, l'intègrent, l'intériorisent. Cela prend le temps qu'il faut, mais cela vient.

    Ce qui fut CONQUIS dans le sang et les armes à la main est défait par TFHaine dans le temps de cerveau disponible pour Coca-Cola.

    Également, elle châtie sévèrement les rebelles qui osent encore pratiquer un syndicalisme de lutte de classe.

    La bourgeoisie fabrique des ennemis extérieurs. (Le "viol des foules par la propagande politique" s'en est fait depuis longtemps une spécialité qui s'améliore à mesure qu'augmentent nos connaissances en sociologie, en génétique etc.)

    Elle cloue au pilori des syndicalistes comme Xavier Mathieu ou Philippe Galano, qui refusent, avec raison, de donner leur ADN, elle embastille des Yldune Lévy, des Julien Coupat, elle traite les manifestants pour les droits du peuple palestinien comme des criminels en les fichant, en restreignant leur droit sacré à la libre circulation, et en faisant donner les CRS contre des manifestations et des "sit-in" absolument pacifiques et respectueux de la légalité, elle poursuit de ses foudres des malheureux gamins qui font "fuiter" un sujet du bac, et j'en passe...

    Tous les jours, elle désigne à la vindicte populaire supposée de nouveaux boucs-émissaires pour maintenir une illusion d'altérité: les sans-papiers, les musulmans, les immigrés, les Rroms, les chômeurs, les pauvres, les habitants des cités... L'Iran, la Chine, Kadhafi, Gbagbo... le monde entier regorge également de boucs-émissaires de premier choix!

    Interdit d'informer, interdit de discuter. STOP, on ne passe PAS. La voix de la raison s'appelle BHL!

    La bourgeoisie fabrique ainsi également des ennemis intérieurs dans chacun de nous. Elle nous délègue le soin de nous auto-censurer, elle instille la peur, la peur qui pue comme la mort.

    "Il faut défendre la société" nous explique-t-elle.

    Oui-da!

    Défendre la société contre ceux qui la composent, n'est-ce-pas piquant?

    Défendre la société contre chacun de nous, rebelles en puissance, révoltés d'un jour ou de toujours.

    La société? D'ailleurs, de quelle société parle-t-on? La polysémie du terme ne peut plus nous échapper. La société "civile" disparaît, bienvenue dans ce que Les Guignols avaient un temps baptisé la "World Company" (disparue desdits Guignols au profit de sketches de plus en plus ineptes ça ne vous aura pas échappé) . Il n'y a plus de société, il y a une "company", une SA, dont nous devenons tous plus ou moins des salariés, des larbins!

    Il y a "leur morale" et il y a "la notre".

    Leur morale? Je vais la rappeler:

    "Plutôt Hitler que le Front Populaire". "Classe laborieuse, classe dangereuse". "Qui vole un œuf vole un bœuf". "Mange ta soupe et tais-toi"...

    Il y a "leur morale" et il y a "la notre".

    En théorie au moins car en pratique...

    La notre, de morale, on ne l'entend plus.

    Même dans nos rangs, et c'est cela qui est grave, au point de virer au tragique sous peu!

    On ne la voit plus. Nous sommes taiseux. Nous sommes muets. Nous n'occupons pas la rue contre l'invasion impérialiste en Libye, nous ne nous dressons plus contre les bombardements sur Gaza - jamais le "mouvement pour la paix" n'a été aussi mal. Ne pas s'étonner de cette absence de réaction.

    Il y a reprise en mains des esprits. Tous les jours. Cela va avec la leçon de morale à nos chérubins.

    Serions-nous carrément consentants?

    La "gauche" , qui nous explique tranquillement que toutes ces attaques sont des "rideaux de fumée", (ah qu'il est beau le prétexte pour, surtout, ne RIEN faire) porte déjà une énorme responsabilité historique en ne livrant pas ce combat d'importance qui se joue chaque jour. Donc, surtout, ne pas s'en préoccuper, surtout, ne pas réfléchir, ne pas réagir.

    Et elle feint de ne pas comprendre, de ne pas voir, de ne pas savoir ce qui se passe.

    Oh bien-sûr elle chouinera parfois un peu face à "l'embourgeoisement" de la classe ouvrière. Mais lutter contre, cela, non. Il faut "battre la droite", voyons! Et "tant que nous ne sommes pas AU POUVOIR, que voulez-vous que nous fassions?" "Citoyens, attendez 2012"!

    Entièrement tournée et préoccupée par une élection présidentielle qui ne CHANGERA PAS nos vies, ni la société, quelle que soit la pouliche de tête, "la gauche" monopolise le peu de structures , d'organisations et de moyens qu'il nous reste dans ce combat entièrement dédié au profit de la bourgeoisie.

    J'en appelle donc à toutes celles et tous ceux qui me liront et qui sont encore membres de ces organisations dites "de gauche", qui sont encore proches, d'une manière ou d'une autre: harcelez-les, exigez une riposte, une résistance active sur ce sujet de LA LIBERTE, qui ne soit pas en lien avec "2012", qui n'attende pas que le train nous passe dessus. Engageons-nous, toutes et tous, dans ce combat que personne de nos soi-disant "représentants" ne veut manifestement livrer aujourd'hui, avant qu'il soit trop tard.

    Le combat pour toutes les libertés politiques. Non seulement pour les préserver, mais surtout, pour les étendre! Casser les appareils de l'Etat et les rouages de l'impérialisme passe aussi par cette lutte. La lutte de classe passe par cette lutte.

    Nous voulons savoir, nous voulons connaître, nous voulons échanger, nous voulons débattre, nous voulons nous réunir, et manifester, nous voulons nous syndiquer, nous voulons publier, librement, absolument, nous, les producteurs de richesses.

    C'est le combat de NOTRE MORALE contre LA LEUR.

    Si nous ne le menons pas, nous serons complices, nous serons coupables, nous communistes.

    Coupables, et comptables. Devant notre classe. De ne pas nous être battus pour notre morale. Contre la leur.

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article120008


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  • La rigueur oui. Mais pour les autres. Dans un contexte économique mondial des plus moroses, les députés de la majorité, soucieux de préserver leur électorat, détricotent le plan gouvernemental d'austérité. Après la hausse de la TVA sur les billets d'entrée des parcs de loisirs, la taxation des plus-values immobilières est désormais sur la sellette. Dans Les Echos, Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale alerte la majorité : "il ne faut pas remettre en cause l'objectif d'équilibre".

    Bernard Accoyer a raison d'être inquiet. Alors qu'elle prône pour le futur la mise en œuvre d'une règle d'or sur les déficits publics, la majorité parlementaire se fait tirer l'oreille pour trouver le milliard d'euros de recettes nouvelles, dès 2011, sur les 12 milliards programmés d'ici la fin 2012.

    La question de la taxation des plus-values immobilières est particulièrement symbolique. Cette mesure était l'une des plus lucratives du plan gouvernemental puisqu'elle devait rapporter 180 millions d'euros en 2011 et 2,2 milliards en 2012. Elle prévoyait la suppression d'exonération d'impôt sur la plus-value réalisée sur la vente d'une résidence secondaire lorsque le bien est détenu depuis plus de 15 ans.

    Les députés UMP ont obtenu un assouplissement notable. Les plus-values immobilières seront désormais exonérées d'impôt lorsque le bien vendu est détenu depuis plus de 30 ans et non plus 15.

    Ce revirement n'est pas du goût de Bernard Accoyer qui souligne que "le patrimoine immobilier est improductif pour l'économie et peu générateur d'emplois". "La majorité va certainement trouver des aménagements. Mais je souhaiterais qu'elle soit bien consciente de la nécessité, simultanément, de lutter contre la spéculation immobilière qui, dans certaines régions, s'accompagne de plus-values excessives" rappelle le président de l'Assemblée nationale.

    "Les aménagements exigeront de trouver des recettes ailleurs à l'euro près. Je mets cependant en garde contre de nouvelles recettes qui affecteraient la compétitivité de notre économie" insiste Bernard Accoyer.

    Des mesures de substitution concernant l'impôt sur les sociétés et une taxation supplémentaire de l'hôtellerie de luxe sont avancées. Quant à la justice fiscale, elle attendra.

    L'aménagement de la taxation des plus-values immobilières sur les résidences secondaires contraste avec la taxation supplémentaire des mutuelles sur les contrats santé qui devrait rapporter 1,1 milliard d'euros soit plus de 10% du plan d'austérité.

    "Quand le gouvernement dit que les mutuelles peuvent ne pas répercuter la hausse de la taxe sur les conventions d'assurance (TCA), c'est juridiquement et comptablement faux", dénonce le président de la Mutualité Française. Etienne Caniard souligne "qu'entre 2008 et 2012, les cotisations ont augmenté en moyenne de 125 euros. Plus de la moitié de la hausse est le fait de la simple répercussion des taxes qui sont passées de 13 à 76 euros. Cela veut donc dire que les taxes ont plus pesé sur les assurés que le coût du risque !"

    http://www.agoravox.fr


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  • Rapport introductif de Jacques Fath sur les enjeux de la situation internationale

    Quand les peuples n'acceptent plus

    Sur la situation internationale aujourd’hui

    Un fait majeur domine aujourd’hui : les peuples ne supportent plus les politiques qu’on leur impose. Les soulèvements du monde arabe, les révoltes qui grondent dans quelques pays d’Afrique, le développement de luttes et de mouvements citoyens et indignés en Europe, la recherche de vrais changements en Amérique latine… Tout cela témoigne d’une montée diversifiée mais très forte d’exigences sociales et politiques, d’une aspiration à des changements politiques véritables. Nous vivons la reconstitution d’un potentiel d’émancipation.

    Mesurons le sens de ces mouvements qui changent la donne par pays et sur le plan international. Voyons aussi leurs limites. Dans le monde arabe, Washington et ses alliés choisissent de s’adapter et de faire front. En Tunisie et en Egypte les forces de la réaction en convergence, parfois, avec les Frères musulmans, ne veulent pas lâcher prise, au contraire. Mais la pression populaire reste importante contre des régimes à bout de souffle, incapables d’offrir un avenir à leur peuple. C'est un basculement de l'histoire politique du monde arabe. Les femmes y tiennent une place particulière. Les organisations de la mouvance de l’islamisme politique cherchent à bénéficier de ce mouvement même si elles n’ont pas joué, pour l’essentiel, de rôle décisif dans les soulèvements.

    Dans ces confrontations de haut niveau, marquées par des contextes économiques et sociaux difficiles, par le chômage et la pauvreté, par des risques de divisions, les peuples jouent un rôle essentiel en réussissant des mobilisations considérables et des formes de politisation nouvelles. Ils disent que le changement est possible.

    L’exigence de dignité, l’irrépressible besoin de démocratie, de justice sociale et de souveraineté, la volonté d’unité cherchent à s’imposer, souvent contre une répression féroce, comme en Syrie.

    En Amérique latine la gauche et les progressistes - qui ont permis de vraies avancées - cherchent maintenant les conditions de transformations sociales, de droits nouveaux et de projet nationaux de développement dans des contextes où le néo-libéralisme et la stratégie des Etats-Unis pèsent toujours.

    Ce monde arabe en révolution, cette montée de luttes dans plusieurs régions du monde donnent une grande responsabilité aux communistes et aux progressistes en France mais aussi en Europe. Et singulièrement au Parti de la Gauche européenne.

    Les politiques européennes, celles des principales puissances occidentales et des institutions financières constituent une cause essentielle de la crise qui frappe le monde arabe et l’ensemble des pays ayant conclu des accords avec l’UE. Les 5 pays d’Afrique de l’Est touchés par la famine sont d’ailleurs tous membres d’un partenariat avec l’Union européenne (UE/ACP), fondé en 1975 sur l’ambition de la coopération pour le développement. On voit ce qu’il en est 36 ans après !

    Les accords d’association avec les Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée, le partenariat avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), avec les Pays d’Amérique latine… tous ces projets de coopération, que les pays de l’Union ont établis en zones de libre échange, ont directement contribué aux politiques anti-sociales mises en œuvre dans le monde arabe, en Afrique subsaharienne, en Amérique du Sud : pressions sur les budgets sociaux et sur les salaires au nom de la compétitivité, privatisations et libéralisations, alignement ou surenchères sur les règles de l’OMC… ces politiques ont accompagné les directives néo-libérales d’ajustement structurel et les conditionnalités du FMI, l’étranglement financier par la dette en particulier dans les décennies 80/90. Elles ont créé les impasses politiques et sociales d’aujourd’hui sans répondre aux besoins du développement. Elles se heurtent à une double limite : elles sont de plus en plus rejetées par les peuples. Elles produisent aussi un tel niveau de contradictions et de problèmes qu’elles en deviennent de plus en plus ingérables.

    L’Union européenne - comme la France - fut prise de court par les révolutions arabes alors que l’Union pour la Méditerranée, qui aurait dû constituer un fleuron de la politique de coopération européenne, est déjà dans un échec manifeste : ni la paix et la stabilité commune, ni la prospérité partagée, et encore moins le partenariat social prévus ne voient un début de réalisation. Cet échec est aggravé par l’incapacité - ou le refus - des pays de l’UE à contribuer concrètement à un règlement de la question de Palestine. La responsabilité de l’UE dans les crises et les impasses du monde arabe est considérable.

    Vous le savez, les politiques de force et les guerres furent hier au cœur des prétentions stratégiques de G.W. Bush. Elles restent les réponses néo-impériales privilégiées des pays de l’Alliance atlantique et du monde capitaliste face à des crises et des enjeux politiques et stratégiques majeurs comme l’accès à l’énergie et aux ressources.

    L’Irak (La guerre engagée en 2003 a entraîné la mort de 110 000 civils, de 4500 soldats américains, + 32000 soldats US blessés, et 3 millions de réfugiés et déplacés.) est aujourd’hui déstructuré, politiquement divisé dans un système de pouvoir confessionnel. Sa reconstruction s’avère chaotique et la sécurité s’y révèle aléatoire.

     

    En Afghanistan (La guerre engagée en 2001 a entraîné la mort de 15 000 civils, de 1700 soldats américains, 2600 pour la coalition dont 74 français, + 11000 soldats US blessés.), la guerre de l’OTAN n’a fait qu’élargir et radicaliser une rébellion islamo-nationaliste diversifiée. Une grande partie de la population considère les troupes étrangères de la coalition, sous direction de Washington, comme des forces d’occupation. Et celles-ci n’apportent ni la sécurité, ni la moindre reconstruction crédible de ce pays dévasté. Malgré l’exécution de Ben Laden, après 10 ans d’enlisement militaire, c’est un échec stratégique pour l’OTAN et pour les Etats Unis incapables de contrôler le pays et obligés d’annoncer un calendrier de retrait malgré la faiblesse du régime d’Hamid Karzaï. En sachant très bien que les Talibans ont toutes les chances de revenir au pouvoir après ce retrait. La faillite est telle, 10 ans après le 11 septembre, qu’elle a conduit l’ancien chef d’état major français, le général Bentegeat, à déclarer le 8 juin dernier que cette guerre pose «une question à laquelle personne aujourd’hui n’est capable de répondre: qu’allons nous faire maintenant ?». Ce qui donne raison à une opinion française profondément opposée à cette guerre.

    En Libye, (aucun bilan des victimes connu.) après la chute du régime de Kadhafi, qui est un véritable bienfait pour le peuple libyen et pour ses voisins tunisiens, quelques questions se posent. Le colonel français Michel Goya, 3 jours après seulement le vote de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, autorisant «toutes les mesures nécessaires» pour la protection des civils, a exprimé l'objectif réel des opérations militaires.

    Ce colonel, Directeur d’études à l’Institut de recherches stratégiques de l’Ecole militaire, déclare en effet sur RFI le 21 mars dernier : «On est dans la situation stratégique d’un directoire entre américains, britanniques et français (…). La meilleure façon d’empêcher la population de souffrir c’est encore d’abattre le régime de Kadhafi (..). In fine, la chute du régime est l’objectif réel de cette opération même s’il n’est pas avoué. Il y a eu des frappes sur le bunker de Kadhafi. On a essayé d’éliminer directement Kadhafi». Le Colonel Goya, ce haut cadre de la grande muette, parle beaucoup. Il révèle ainsi un mensonge d’Etats.

    La guerre civile inter-libyenne a révélé les faiblesses et les divisions de la rébellion: une force très composite – avec des éléments préoccupants de l'islamisme politique – mais globalement pro-occidentale. Cette guerre a fait aussi ressurgir les contradictions des pays de l’OTAN et de l’UE dont une majorité a refusé de participer aux opérations militaires. L’Allemagne est restée à l’écart. La Norvège et l’Italie ont fini par retirer leurs forces. Les Pays de l’UE ont montré une fois encore leur incapacité à définir une politique étrangère et de sécurité commune positive et indépendante de Washington.

    Barak Obama a laissé la France et la Grande-Bretagne – sous direction de l’OTAN – prendre une part substantielle dans cette nouvelle confrontation poussée par N. Sarkozy et destinée à installer un régime plus occidentalo-compatible, capable de mieux garantir les intérêts pétroliers et politiques de la France et des puissances dominantes.

    Les Etats-Unis ont maintenant deux préoccupations internationales principales: le recul relatif de la puissance américaine, notamment face aux coûts exorbitants de leurs engagements à l’extérieur, face à l’émergence de nouveaux acteurs et de nouvelles puissances, comme la Chine, mais aussi la gestion des conséquences stratégiques et politique des révolutions arabes. Un Proche-Orient plus démocratique, en effet, sera certainement moins favorable aux politiques américaine et israélienne.

    Malgré une puissance inégalée les Etats-Unis ne maîtrisent plus les relations internationales à leur guise. Au nom d’une prétendue guerre contre le terrorisme et au prix d’un recul des libertés à l’intérieur, ils ont engagé en Irak et en Afghanistan des guerres d’intérêt stratégique et d’affirmation de leur suprématie, qui se traduisent finalement par deux revers flagrants, signes d’une reconfiguration des rapports de forces et des relations internationales.

    On voit donc comment la crise systémique et les politiques d’austérité ont délégitimé les modes de gestion néo-libéraux. On voit comment les guerres, leurs résultats, leurs forfaitures ont délégitimé les logiques de forces de l’OTAN et des Etats-Unis. Le capitalisme, ses règles et les stratégies de puissance qu’il alimente ont atteint des limites et des impasses. On voit la montée en puissance de la Chine et d'autres émergences qui transforment le monde. L’hégémonie occidentale dans l’histoire du capitalisme et des rapports de puissance est en cause. Dans ce basculement de l'histoire le capitalisme lui-même est en question.

    De grandes problématiques de civilisation et des tragédies sociales s’imposent comme des défis collectifs: famine gravissime en Afrique, pauvreté et inégalités massives, sous-développement, chômage et exclusions, catastrophes naturelles, conflits armés, émigrations contraintes…On sait que 1,4 milliard d’habitants survivent sous le seuil de l’extrême pauvreté, soit moins de 1,25 dollar par jour. Les progrès réalisés en Amérique latine et en Asie de l’Est montrent qu’il n’y a pas de fatalité. Il reste que les Objectifs du Millénaire pour le développement adoptés en 2000 sous l’égide de l’ONU, et qui fixent des niveaux minimum de droits sociaux pour les pays les moins avancés, ne seront pas atteints à l’horizon prévu de 2015. Non seulement les Etats et les classes dirigeantes, responsables de la situation, n’apportent évidemment pas les réponses mais une crise institutionnelle révèle et accentue la gravité de cette situation: l’OTAN, l’OMC mais aussi l’Union européenne elle-même, le Conseil de sécurité, le Quartet pour le Proche-Orient et même le G20… les cadres de concertation et de décision des principales puissances sont de plus en plus souvent en difficulté, dans une carence démocratique béante alors que le besoin de coopérations et d’institutions internationales s’affirme comme jamais. Le dépassement du système institutionnel issu de la 2ème guerre mondiale s’impose avec force.

    Dans ce monde bouleversé, dans ce contexte de guerre sociale contre les peuples, d'émeutes de la jeunesse, de crise exacerbée, de reconfiguration des rapports de force et d’épuisements stratégiques… la montée des résistances et des mouvements populaires ouvre un espoir et appelle plus que jamais à la construction politique d’alternatives, de coopérations et de solidarités.

    Sur la politique internationale de la France

    Nicolas Sarkozy avait annoncé une «rupture» en politique étrangère. Il a en effet donné le coup de grâce à ce qui restait de la capacité de la France à jouer un rôle original dans le monde : réintégration complète de la France dans l’organisation militaire de l’OTAN ; intégration dans les zones de guerre américaine avec l’installation d’une base française dans le Golfe arabo-persique et le renforcement militaire en Afghanistan ; initiative de la guerre en Libye et, très récemment, menace directe d'une intervention militaire contre l'Iran. Cette rupture atlantiste s’est accompagnée d’un soutien sans précédent à Israël. Nicolas Sarkozy souffre d'une addiction à la guerre. Il paraît que ça se soigne...politiquement, naturellement.

    Parallèlement, le rapport de type néo-colonial a perduré avec le continent africain. La prétention de faire la leçon démocratique aux Africains n’a pas survécue au lamentable et arrogant discours de Dakar, mais le soutien aux régimes autoritaires et corrompus, la bénédiction accordée aux élections manipulées au Togo, au Gabon, en Guinée équatoriale, en Mauritanie, au Tchad, au Burkina…etc… tout cela a bel et bien continué dans le respect des traditions… et des intérêts bien compris des multinationales et du patronat français. Et pendant ce temps les moyens de l’aide publique au développement restent très en deçà des engagements pris. Tout ceci a réellement dégradé l''image de la France en Afrique.

    François Fillon est allé en Côte d’ivoire en juillet, pour tirer les dividendes de la politique française qui a poussé à une confrontation militaire destructrice au nom d'un scrutin au résultat incertain. Le pays en est sorti profondément divisé. Nous n'avons soutenu ni Gbagbo, ni Ouattara. Le Premier ministre français, lui, se permet de plastronner à Abidjan au côté d’Alassane Ouattara et de ceux que les autorités françaises ont choisi d’installer au gouvernement par la force. La Françafrique avec ses aventures militaires et avec - là aussi - ses mensonges d’Etat n’est pas morte.

    Ce rôle néo-colonial ne peut cependant faire illusion. La France s’affaiblit. L’esprit général du sarkozysme, au départ, était de lui conserver son rang parmi les principales puissances dans un rapport privilégié aux Etats-Unis au sein de ce que Nicolas Sarkozy appelle «la famille occidentale». Mais l’exercice bling-bling et décomplexé d’une présidence sur le modèle néo-conservateur et réactionnaire de Georges W. Bush n’a pas pu durer dans ce monde de crises et d’enjeux de très haut niveau.

    Après avoir reçu Kadhafi fin 2007 et Assad en 2008 à Paris, les autorités françaises se sont discréditées par leur soutien jusqu’au bout aux dictatures de Ben Ali et de Moubarak. La France des droits de l'Homme a rarement défendu autant de dictateurs à la fois... La politique française dans le monde arabe est un fiasco. Mais c’est aussi le refus de véritables initiatives au Proche-Orient, cette inaction coupable, qui déconsidère la France, alors que l’urgence est là, tellement évidente du fait de la poursuite ininterrompue de la colonisation israélienne qui rend d’autant plus difficile la réalisation d’une solution fondée sur l’édification d’un Etat palestinien indépendant à côté de l’Etat d’Israël.

    Cette situation consternante nous a conduit à prendre nos responsabilités. Nous sommes engagés activement dans plusieurs campagnes : sanctions, boycott des produits des colonies et de tout ce qui nourrit la colonisation, Flottille contre le blocus de Gaza...Aujourd'hui la priorité est à la bataille pour la reconnaissance de l'Etat de Palestine.

    Un Etat palestinien? Tout le monde en parle mais la situation a rarement été aussi grave. Les autorités françaises comme l’Union européenne, comme Obama, renvoient sans cesse dos à dos Israéliens et Palestiniens et répètent qu’ils se doivent de négocier entre eux… Non ! La solution ne peut venir d’un simple arrangement ou compromis israélo-palestinien. Elle doit être le fruit du multilatéralisme et de l'application du droit international… Mais rien n’est entrepris pour contraindre Israël - dont le gouvernement est aujourd’hui dominé par l’extrême-droite – au respect du droit et des résolutions de l’ONU.

    Nicolas Sarkozy est sans initiative au Proche-Orient mais il prétend faire jouer à la France une partition de premier plan avec l’OTAN en Afghanistan et en Libye notamment. Cet engagement diplomatique et militaire français est un révélateur. Il montre des autorités françaises dont l’empressement pour le droit et pour les valeurs démocratiques est pour le moins à géométrie variable.

    Les guerres françaises ont d’ailleurs un coût exorbitant : 1,2 millions d’euros par jour pour la Libye. La même chose pour l’Afghanistan. Et pour quelles conséquences ? Quelles solutions véritables et durables aux problèmes politiques et sociaux des peuples concernés ? En vérité, ces interventions militaires posent un triple problème : celui de leur légitimité politique, celui de leur coût et celui de leur résultats.

    Le général Vincent Desportes (qui a beaucoup fait parler de lui) s'inquiète et parle d’une «divergence de plus en plus marquée - en Irak, en Afghanistan, et en Libye peut-être demain - entre la puissance militaire théorique des Etats occidentaux et leur capacité à produire de l’efficacité technique puis politique. (…) Les Etats occidentaux voient ainsi disparaître progressivement un de leurs avantages comparatifs essentiels: leur capacité à imposer leur volonté, donc leurs visions et leurs valeurs par la force…» (Le Figaro du 08.07.11). En réalité, ce problème, aggravé par la crise et les budgets d’austérité, est posé pour tous les pays occidentaux et pour l’OTAN elle-même.

    C’est une impasse politique et budgétaire. Celle-ci, pourtant, ne conduit à une mise en question ni du choix de la guerre et des interventions militaires, ni des dépenses de défense et de la nouvelle forme de course aux armements dont le coût est élevé notamment parce qu’elle porte beaucoup sur la modernisation et la sophistication des armes et les hautes technologies. Les militaires ne sont d’ailleurs pas les seuls - ni en France, ni ailleurs - à craindre que les budgets Défense puissent être subordonnés à des logiques budgétaires en retrait. Ce qui domine, pourtant, c’est une volonté d’augmentation des dépenses, de fuite en avant dans les stratégies de puissance offensives et les interventions à l’extérieur comme le dernier sommet de l’OTAN l’a montré. Et comme N. Sarkozy ne cesse d'en rappeler, selon lui, la nécessité.

    Ce choix, nous le combattons. Le Général Vincent Desportes, lui, s’inquiète que «dans un univers probablement plus dangereux demain qu’il ne l’est aujourd’hui», on pourrait accepter «le déclassement stratégique du monde occidental et, partant, l’effacement de nos valeurs».

    Alors, posons la question: n’y-a-t-il qu’un seul moyen - la guerre et la force - pour assurer la promotion de certaines valeurs ? Et lesquelles ? Cet impératif des valeurs - régulièrement invoqué par N. Sarkozy qui instrumentalise le patriotisme - ne doit pas masquer le débat de fond sur la nature des choix politiques effectués. Ce débat doit avoir lieu. Les réponses militaires et sécuritaires dans les crises d’aujourd’hui conduisent en effet à de véritables désastres humains, sociaux et politiques. L’expulsion massive d’immigrés, comme celle des Roms, montre aussi qu’on est bien loin des droits de l’Homme et de l’humanisme en politique…

    Le débat doit porter aussi sur cet autre problème essentiel qu’est la crispation française sur la force nucléaire et la dissuasion. L’arme nucléaire ne joue plus le même rôle structurant qu’elle jouait au temps de la confrontation Est/Ouest. L’idée même de son élimination (c’est notre objectif) a progressé, y compris aux Etats-Unis où Barak Obama, en 2009, en avait fait une sorte de perspective de principe. Dans le contexte actuel, cette option Obama, a perdu sa crédibilité mais l’idée ainsi avancée favorise plutôt les batailles nécessaires. Nous sommes pour une démilitarisation des relations internationales, pour la baisse des dépenses militaires, pour le désarmement concernant le nucléaire et tous les types d’armement… alors que la France choisit le nucléaire, son maintien et sa modernisation - y compris en coopération avec la Grande-Bretagne - comme moyen d’une affirmation de puissance.

    Contrairement à ce qui se dit et s’écrit souvent, il n’y a pas de consensus national sur le nucléaire et la dissuasion. Notre parti agit, en effet, pour que la France contribue activement à un processus de désarmement nucléaire sur le plan international ainsi qu’à la non-prolifération. Avec ses partenaires européens, elle doit, dans le même mouvement, agir pour le règlement des conflits et des crises intimement liés à l’enjeu nucléaire, qu’il s’agisse d’Israël, de l’Iran, et plus généralement du Moyen-Orient et de l’Asie. Les enjeux de la sécurité internationale ne se divisent pas.

    On a vu, par ailleurs, comment l’Allemagne - candidate au titre de membre permanent du Conseil de sécurité - a été très critiquée pour son refus – fruit de problèmes internes - de participer aux opérations militaires en Libye, comme si l’exercice d’une responsabilité internationale était le privilège de ceux qui décident la guerre et qui la font. Cette conception des relations internationales n’est pas seulement contraire aux principes et aux buts de l’ONU. Elle est liée aux politiques de domination concertées des principales puissances qu’il s’agisse de l’OTAN ou du G8. Nicolas Sarkozy a montré son goût pour ce genre de directoire impérialiste qui marie pratique oligarchique et primat de la force.

    Mais c’est justement ainsi que la France s’affaiblit. Elle se discrédite dans un alignement atlantiste. Elle s’enfonce dans des impasses. Il y a une nécessité impérative de changer et ses choix de politique internationale et la façon dont notre pays conçoit sa place et son rôle dans le monde d’aujourd’hui.

    Une politique internationale de gauche devrait répondre à trois exigences :

    • premièrement , une volonté d’indépendance contre tout alignement, contre toute forme de contrainte institutionnelle, politique ou militaire liée aux politiques de puissance ou de domination. La France ne joue de vrai rôle dans le monde que lorsqu’elle est maîtresse de ses propres choix.

    • deuxièmement, un engagement durable de responsabilité collective face aux défis mondiaux, aux enjeux économiques, sociaux, écologiques, énergétiques, sécuritaires planétaires. Nous vivons le temps de l’interdépendance. Il n’y a plus d’Etat qui soit à lui seul en capacité à affronter les défis mondiaux. Une reconfiguration et une démocratisation de tout le système des Nations-Unies s’impose. Une réévaluation de la politique de coopération française et européenne est urgente.

    • troisièmement, une capacité à créer des alliances, des rapports de forces nouveaux et des dynamiques politiques internationales positives, pour peser réellement au delà des discours, en s’appuyant sur les aspirations et les mouvements populaires, sur l’exigence du respect des droits sociaux et des droits humains. C’est ce qui doit guider en particulier la refondation nécessaire des coopérations avec le sud et les émergents, et la construction européenne elle-même.

    Sur la politique internationale de notre parti

    Nous sommes aujourd’hui devant une triple responsabilité : mesurer ce qui a changé dans le monde; reconstruire une culture de l’international; agir pour un grand rôle positif international de la France, avec ses partenaires européens.

    Pour beaucoup de commentateurs et d’experts, nous serions aujourd’hui dans un monde «multipolaire», mais cette notion de multipolarité - que certains érigent en projet - ne parvient pas à décrire un monde éclaté : des puissances capitalistes à la fois rivales, concurrentes et partenaires, des puissances émergentes de plus en plus autonomes, de nouveaux acteurs, une décomposition de ce qu’on appelait hier le tiers monde…Les relations internationales ne sont pas structurées et ordonnées en pôles même si des rapprochements ou des concertations permanentes se construisent entre émergents (BRICS), en Amérique latine ou en Asie, par exemple.

    Ce qui a changé, est énorme. Les antagonismes Est/Ouest et Nord/Sud du monde d’hier ont été balayés par l’histoire. La nature des guerres, de la conflictualité internationale, de la course aux armements, des risques en a été bouleversée.

    On ne peut plus penser la paix et la sécurité comme on l’a fait au 20ème siècle. Les causes de la conflictualité, de l’insécurité et de la vulnérabilité sociale sont devenues multiples. Les acteurs ne sont plus seulement des Etats. Les conflits inter-étatiques classiques ont laissé la place à une grande diversité de violences : guerre civiles et confrontations internes, Etats en déliquescence, terrorisme, criminalité organisée, piraterie, cyberattaques, prolifération des armes de destruction massive et des armes légères…il faut inclure le réchauffement climatique qui n’est pas sans conséquences sécuritaires, et les catastrophes dites naturelles…On sait aussi que l’économie du crime organisé et des trafics illicites (drogues, armes, êtres humains…), ce processus de pourrissement systémique et mondialisé du capitalisme, dépasse les mille milliards de dollars. Certains disent que si le crime organisé était un Etat il aurait sa place au G8…

    Le problème posé est: comment construire une sécurité humaine et la paix pour tous les peuples. C’est d’abord la nécessité absolue du désarmement dans toutes ses dimensions, du règlement politique des conflits, de la démilitarisation des relations internationales. Les politiques de force ne font qu’accentuer les crises et les déstabilisations dans des sociétés déjà brisées. C’est aussi l’exigence du développement dans toutes ses dimensions et la réponse aux besoins sociaux. Le mode de développement, le respect des droits humains, les conditions de la sécurité et de la paix sont intimement liés. L’approche doit être globale.

    C’est aux limites, aux impasses, à la crise structurelle de portée civilisationnelle du capitalisme que nous avons à faire. Cela confirme - si besoin était - que les enjeux de l’international ne sont pas «extérieurs». Ils s’inscrivent dans la question du changement politique, de la transformation sociale dans toutes ses dimensions.

    Nous vivons dans un monde globalisé. Les problèmes du monde sont les problèmes de tout le monde. Ce nouvel état du monde, c’est un capitalisme mondialisé producteur de désastres sociaux, de rivalités et de confrontations multiples, d’Etats en déliquescence ou en faillite. C’est une globalité chaotique et violente mais c’est aussi, et de plus en plus fortement, un monde de luttes, de grandes mobilisations et de formidables aspirations populaires à la dignité, à la démocratie, à la justice, à la souveraineté, y compris en Europe.

    Il nous faut être à la hauteur et dans le rythme de cette accélération de l’histoire. Comprendre ce monde d’aujourd’hui signifie abandonner les références et les analyses d’hier. Nous devons refuser les statuts quo et nous inscrire pour peser dans ce mouvement du monde, ce mouvement qui change le monde.

    Reconstruire une culture de l’international ?… mais pourquoi le problème se pose-t-il aujourd’hui ? Les bouleversements du monde, la chute du mur, l’écroulement des régimes d’Europe de l’Est, les mutations du capitalisme dès les années 90… ont provoqué une rupture de portée historique. Les repères politiques, les grilles d’analyse qui furent ceux de nombreux partis dont le nôtre ont volé en éclat.

    Aujourd’hui, toutes les problématiques économiques, sociales, sécuritaires, internationales sont liées entre elles dans une crise profonde qui crée la réalité d’une urgence et le sentiment partagé de cette urgence, exprimé dans la formule : «ça ne peut plus durer ainsi !».

    Les changements en Amérique latine, les soulèvements du monde arabe du Sahara occidental à l’Irak, les mouvements des indignés en Europe et jusqu’en Israël et en Palestine… traduisent l’exigence montante de réponses sociales et de changements réels, le besoin d’éthique en politique, la volonté d’intervenir, de décider par soi-même, d’avoir prise sur le cours des choses… Nous sommes dans un contexte qui permet et qui appelle, bien davantage qu’hier encore, une mise en accusation des politiques de domination, du capitalisme et des modes de gestion qui vont avec.

    On voit bien, par exemple, à quel point l’impasse des guerres et de la militarisation des relations internationales est encore aggravée par le coût financier exorbitant d’une telle politique, pour ne pas parler du coût humain. Changer de politique, répondre aux attentes sociales, surmonter la crise, c’est indissociablement changer de politique internationale.

    Contre les effets d’une crise qui produit de l’instabilité et de l’incertitude, il nous faut régénérer des sources d’espoir, montrer le sens des évolutions en cours ainsi que le contenu des alternatives possibles et nécessaires. Les impasses auxquelles ont conduit les politiques mises en œuvre soulignent à quel point ces alternatives ne peuvent se réduire à de simples adaptations. Elles appellent au contraire des transformations qui touchent au système lui-même et aux stratégies, en s’appuyant sur des mobilisations sociales et populaires. On voit comment Barak Obama - élu grâce au rejet du néo-conservatisme de Bush - c’est rapidement affaibli et mis sur la défensive, laissant de nouveaux espaces à des thèses populistes et réactionnaires, faute d’une détermination à imposer d’autres choix. On voit en Europe, l’épuisement des compromis du social-libéralisme.

    Dans ce contexte international globalisé et interdépendant tous les peuples font face aux mêmes grands défis de la sécurité internationale et de la paix, du développement et de l’écologie, du multilatéralisme, des droits, de l’égalité des genres et de la démocratie. On ne peut plus penser le changement strictement dans un seul pays. Les dynamiques politiques du changement et des révolutions nécessaires doivent aussi être internationales mais aussi européennes. Cela implique des formes nouvelles, très concrètes, d’internationalisme dépassant les formalismes anciens et qui permettent des convergences, des actions communes, des espaces de travail communs, sur des contenus précis permettant de mieux affronter collectivement les enjeux de la mondialisation capitaliste et des stratégies de puissances. Nous avons tenu plusieurs initiatives dans cet esprit. Et nous participons à d'autres : forum sociaux ou contre-sommets alter-mondialistes... Nous serons présents au Forum alternatif face au G 20 de Nice du 1er au 4 novembre prochains. Et nous organiserons à la fin de l'année une initiative sur le rapport euro et franco-méditerranéen.

    Ce nouveau contexte peut et doit favoriser l’implication des communistes, des directions dans notre parti, des élus avec l’ANECR. C’est d’autant plus important que nous approchons d’échéances nationales décisives, la présidentielle et les législatives, qui imposent une forte implication. Nous devons nous adresser dans un grand esprit d'ouverture à tous ces collectifs, associations, syndicalistes, experts, personnalités...qui ont besoin comme nous de réflexions et d'échanges sur les réponses et les propositions aujourd'hui nécessaires.

    Le programme populaire et partagé du Front de Gauche donne l’esprit et les options d’une autre politique internationale de la France et d’une refondation de la construction européenne. La campagne permettra de le développer. Ce programme pointe aussi quelques urgences décisives: retrait des troupes françaises d’Afghanistan, retrait de la France de l’OTAN et reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France et par l’UE.

    La présidentielle va nous contraindre à un apport dans les domaines relevant des prérogatives de l’exécutif, en particulier la politique étrangère et de défense de la France mais aussi les compétences ou interventions européennes en ces domaines.

    Nous rappellerons aussi la nécessité du rôle du Parlement dans la définition de ces politiques, l’obligation de transparence et de démocratie, le besoin d’un débat citoyen notamment sur l’inacceptable rôle qu’on fait jouer à l’armée française et à ses soldats en Libye, en Afghanistan ou en Afrique. Nous devons rappeler notre refus de ce qu’on appelle le «domaine réservé» du Président, une pratique non conforme à la Constitution qui contribue à l’arbitraire des décisions et à la persistance des politiques occultes et des réseaux d’intérêts parallèles, en particulier ceux de la Françafrique. Une autre politique internationale de la France c’est aussi une autre conception des institutions de la République et de la politique.

    Ces échéances de 2012 doivent montrer un Parti communiste et un Front de gauche capables d’affronter l’avenir et d’en assumer les défis, porteurs d’une vision de la société, de l’Europe et du monde et porteurs de conceptions nouvelles :

    1. Une exigence démocratique fondée sur des valeurs universelles, pour les libertés, les droits humains, le multilatéralisme, la solidarité, le respect des droits des migrants ;
    2. une nouvelle architecture internationale de sécurité avec la dissolution de l’OTAN, un désarmement général et contrôlé, le règlement politique des conflits, le retrait des forces françaises d’Afrique ;
    3. une sécurité humaine, dans un nouveau mode de développement, par la réponse aux besoins sociaux, par le co-développement et la coopération d’intérêt réciproque, par la baisse des dépenses militaires et la démilitarisation des relations internationales ;

    Notre vision est celle d' un nouvel ordre international…

    De telles conception doivent nous aider à réhabiliter, en la revisitant, la notion de progrès mise à mal par la crise et par les idéologies réactionnaires dominantes comme la thèse de la fin de l’histoire - qui n’a pas survécu - ou celle du choc des civilisations. Celle-ci perdure de multiples façons à travers la stigmatisation de l’Islam et des immigrés ou l’instrumentalisation de l’identité nationale, comme patrimoines idéologiques de l’extrême droite, de Nicolas Sarkozy et de toute une partie de la droite. Combattre ces idéologies néfastes nécessite aussi une claire vision du monde, des valeurs et de l’avenir que nous voulons.

    Enfin, nous avons besoin d’outils et de lieux pour tout cela. Les stages de formation et les Universités d'été sont très utiles. L’Humanité et l’Humanité Dimanche assurent un suivi efficace des enjeux de l’international, et la Fête 2011 sera à l’image de ce monde qui bouge. Enfin, permettez-moi de souligner l’importance de la Lettre des relations internationales. Cette lettre, fruit d’un gros travail collectif, fournit tous les mois des analyses, des informations sur le monde et sur notre activité, dans un domaine qui est aujourd’hui quasiment sans limites.

    Chers camarades,

    Nous prenons les réalités telles qu’elles sont mais vous savez - c’est une leçon de l’histoire et des révolutions - qu’il n’y a pas de grands changements sans une capacité à penser autrement. L’époque de crise que nous vivons, dans un affrontement de classe de grande dimension, nous y encourage. Ceux qui, comme nous, veulent changer en France et en Europe, et changer le monde ont besoin de cette ambition. Il nous faut penser ou repenser le monde pour construire un autre avenir.


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  • L'Humain d'abord - Rapport d'Olivier Dartigolles au Conseil national du PCF (3 et 4 septembre 2011)

    Nous sommes dans une situation mobile. Les événements, petits et grands, mais toujours significatifs, se sont succédé dans la dernière période. Beaucoup de choses peuvent changer dans les semaines et les mois à venir. Comment faire, dans ces conditions, pour qu'émergent de vraies solutions aux problèmes de notre peuple, du pays, en Europe. Je n'aborde pas ici les dimensions internatioanles qui seront présentées demain par Jacques Fath. Les deux rapports se complètent, se nourrissent l'un, l'autre. Une approche globale est indispensable.

    Au sortir de l'été, avec une crise qui atteint désormais un niveau gravissime et spectaculaire, le catastrophisme entretenu, le pilonnage des idées dominantes, la droitisation des débats ont été incessants. On a envie de dire que l'opinion est traversée par un mouvement contradictoire : d'un côté, un sentiment de fatalité, de régression inéluctable, d'écrasement sous une montagne de mauvais coups, toutes choses qui poussent à la résignation ou à la recherche du moindre mal ; et dans le même temps, il y a aussi, très fort, le sentiment diffus d'être manipulé, d'assister à un jeu de bonneteau où les vraies questions, l'emploi, les salaires, l'école, la santé mais aussi les formidables inégalités à l'œuvre dans la société, toutes ces questions auraient subitement disparu de l'ordre du jour. Il y a un doute formidable sur les capacités et les volontés de faire des dirigeants. Il y a des interrogations à n'en plus finir sur la crise, ses raisons, ses issues. Il y a un besoin évident de comprendre ce qui se passe vraiment, une disponibilité à écouter, échanger, débattre, partager. Bref, une situation aux apparences paradoxales où les gens sont à la fois étourdis de propagande mais désireux de déchiffrer le monde et leur avenir.

    Jamais le sarkozysme n'a été à ce point impopulaire. L'attente d'en finir et de passer à autre chose est grande. Les dernières mesures annoncées par Fillon renforcent encore l'exaspération. Nous entrons dans une période où beaucoup de gens se posent et vont se poser la question du changement, la question de la conquête des pouvoirs politiques. Avec le Front de gauche, serons-nous la force de construction qui redonne l'espoir ?

    C'est la principale question traitée dans ce rapport introductif à nos travaux : dire à la fois la gravité de la situation qui « plombe » l'horizon, qui peut parfois décourager certains, et l'immense disponibilité de tant de nos concitoyens à parler et agir.

    A deux semaines de l'ouverture de la Fête de l'Humanité et alors que les casseurs d'avenir multiplient les déclarations allant dans la même direction, celle de l'austérité comme seul et unique horizon, notre Conseil national doit donc à la fois porter une appréciation politique sur ce qui vient de se passer, en mesurer les conséquences, et proposer une riposte d'ampleur. Nous ne sommes nullement impressionnés par le déferlement de mensonges et par le matraquage idéologique des dernières semaines. La responsabilité qui est la nôtre invite, tout au contraire, à une offensive résolue, déterminée, avec nos partenaires du Front de gauche, avec toutes celles et ceux qui disent avec nous, «  maintenant, ça suffit ! ». Nous voulons en finir avec cette trop longue nuit du Fouquet's, en finir avec cette clique qui saigne notre pays. Avec, d'un côté, une oligarchie financière qui fixe ses règles et de l'autre un véritable massacre social.

    Aggravation ou basculement ?

    Notre université d'été témoigne de la grande disponibilité des communistes, et d'un très grand nombre d'intellectuels pour le faire avec nous, à questionner cette nouvelle donne. Il y a beaucoup de travail devant nous. Cet indispensable effort d'analyse, de décryptage, de compréhension des contradictions à l'œuvre, des périls et des possibles, doit s'accompagner d'une mise en mouvement. Il faut agir. Et agir vite et bien : dans une situation où il y a urgence, face aux fausses solutions présentées comme inéluctable pour ne pas laisser croire à la disparition pure et simple d'une vraie alternative pour un progrès social, économique, écologique et humain.

    Dans le prolongement de la réunion de notre Comité exécutif national du début de semaine, et dans le temps prévu pour ce rapport introductif à notre discussion, il faut peut-être se poser une première question. Ce qui vient de se produire n'est-il qu’un nouvel épisode de la crise financière ouverte en 2008 ? L'accélération soudaine des dernières semaines dans l'aggravation de cette crise n'a-t-elle pas provoquée un véritable basculement ? Hier, il s'agissait de sauver des banques. Aujourd'hui, la menace concerne des États...

    Les gouvernements, les dirigeants de l'Union européenne sont confrontés à des problèmes inédits dont ils n'ont pas la solution car ils excluent de desserrer l'étau des exigences des plus gros détenteurs de capitaux, de ceux qui sont les grands opérateurs sur les marchés financiers, de ceux pour qui travaillent les nouvellement célèbres agences de notation.

    Ce que ces gouvernements savent faire, c'est utiliser la crise pour accélérer le processus de démolition sociale, attaquer au bazooka l'école, l'assurance maladie, la solidarité envers les plus fragiles, les statuts, les collectivités territoriales...j'en passe et des pires. Ces politiques, en Europe comme aux États-Unis, sacrifient les peuples, les ressources naturelles et la planète. Mais si, comme le disait le grand timonier Jean-Pierre Raffarin, « la pente est rude », la route n'est pas droite et bien des incertitudes et des inquiétudes se font jour dans les milieux dirigeants.

    Bien malin qui peut dire comment les choses peuvent évoluer.

    Regardez, les mesures adoptées à la mi-août, où pour la première fois une brèche s'est ouverte dans les sacro-saints statuts de la Banque centrale européenne, sont déjà de l'histoire ancienne. L'endettement de la Grèce est désormais incontrôlable. Partout, les mesures prises sont tout simplement catastrophiques du point de vue même de ce qu'elles prétendent résoudre : la dette. Les récentes déclarations des principaux dirigeants capitalistes à l'échelle de la planète en disent long sur l'état de sidération, de très vive préoccupation, qui, jour après jour, gagne du terrain. La vérité, c'est qu'ils ne savent plus comment faire pour stopper cet engrenage infernal, cette fuite en avant dans une hyper-austérité mondiale qui conduit tout droit à la récession et au chaos.

     

    C'est en tout ce qui se dégage dela dernière vague d’enquête sur le moral des cadres : l’indice perd trente points, c'est historique, un record de faiblesse depuis la création du baromètre en 2004. Concernant la croissance, 70 % des cadres pensent que « la France va être à nouveau en récession au cours des mois qui viennent ». Concernant l’emploi, 78 % estiment que « le nombre de chômeurs en France augmentera » au cours des mois qui viennent, soit un score en augmentation brutale et exceptionnelle de 39 points.

     

    Tout ceci est le résultat des politiques menées au cours des vingt et quelques dernières années contre l'emploi, les salaires, la formation, les investissements utiles. La situation aux États-Unis, trop sous-estimée dans le débat public, est une véritable bombe à retardement. Autre exemple, faut-il que l’actuelle Union européenne soit dans un bien sale état pour qu’un Jacques Delors en vienne à affirmer que « l’euro et l’Europe sont au bord du gouffre » tout en qualifiant de « gadget farfelu » une proposition solennelle de Jean-Claude Trichet !

    Nous pourrions ici, et à la pelle, multiplier les citations pour décrire les âmes aujourd'hui tourmentées et fiévreuses de celles et ceux qui, après la tempête provoquée par la faillite de la banque Lehman and Brothers, avaient pris des engagements sur l'avenir. Le fiasco était prévisible. Ce qui n'était pas imaginable, c'est la rapidité du processus de décomposition, l'enchaînement véritablement spectaculaire des derniers événements.

    Il peut y avoir de l'inconfort dans l'inattendu, pour emprunter cette belle expression au livre de Francette Lazard et René Piquet, Les vérités du matin. Tant mieux. L'effort d'inventivité auquel nous devons répondre est le plus sûr chemin pour, avec le Front de gauche, impulser une dynamique à l'ensemble de la gauche, une dynamique qui se fixe l'objectif de rompre avec les politiques d'austérité. Notre seule et unique règle d'or : l'humain d'abord. Pour cet objectif, celui d'un développement humain durable, mesurons bien, sans sous-estimer les obstacles et les difficultés, combien il existe aujourd'hui des potentialités exceptionnelles dont peut émerger un mouvement d'idées et d'actions majoritaire pour faire autrement, pour mettre un terme à ce désastre.

    Austérité et processus autoritaire

    Chômage de masse, explosion de la pauvreté, jeunesse toujours plus précarisée, pression sur les salaires,destruction systématiquedes services publics, de la sécurité sociale, des pensions, durcissement des conditions de vie et de travail composent le cocktail explosif des plans d'austérité adoptés par les gouvernements et des politiques patronales. De G7 en G 20, de sommets européens en rencontres bilatérales, du pacte de l'Euro-plus à la dernière proposition Sarkozy-Merkel, c'est à chaque fois un nouveau coup d'État de la finance qui demande toujours plus. D'une main, il faut rassurer temporairement les investisseurs et les spéculateurs, de l'autre serrer plus encore le nœud qui étrangle les peuples. L'austérité interdit toute relance et casse la croissance. Ce véritable cercle vicieux nourrit les comportements les plus spéculatifs et des régressions sociales d'un niveau inégalé.

    Dans le même temps, nous assistons à un processus autoritaire et anti-démocratique. Les exemples sont nombreux. En Italie, l'intervention de la Banque centrale européenne a pris les allures d'une quasi mise sous tutelle du pays en imposant le calendrier et les outils législatifs à mettre en œuvre. L'offensive en cours sur la nouvelle gouvernance économique européenne s'inscrit dans cette logique. Les peuples ne l'acceptent plus. Les émeutes, les manifestations de protestations, les appels sont autant de signes d'une exaspération grandissante, d'une colère populaire et citoyenne qui, pour se déployer et ne pas être dévoyées, a besoin d'une perspective politique. Si les plus grandes fortunes, dans un pitoyable exercice de charity-business, ont pris l'initiative laissant croire qu'elles voulaient apporter leur contribution financière face à la crise, c'est qu'elles sentent bien que la marmite de l'indignation peut leur sauter au visage. Les pièces jaunes ne nous intéressent pas. C'est le coffre-fort que nous visons...

    Il n'y aurait qu'une voie, qu'une technique pour se sortir de la crise. Évidement oui, pour la conservation de la domination du capital. Mais il y en a bien d'autres, si le système économique et social avait comme centre, comme objectif premier, la vie des hommes.

    S'expliquer sur la dette...

    Comment faire comprendre le sérieux de la situation sans nourrir un affolement ? Par une campagne de très haut niveau faisant appel, comme en 2005 sur le TCE, au bon sens, à la capacité de jugement, d'analyse et de compréhension des citoyennes et des citoyens. La meilleure façon de faire reculer le fatalisme est une nouvelle fois une campagne ambitieuse et exigeante sur des contenus. Il faut du solide.

    Dans les familles, au travail, entre amis, l'endettement des États est aujourd'hui l'un des sujets les plus discutés. L'offensive idéologique estivale vise ni plus ni moins qu'à une diabolisation de la dette. Quand l'inénarrable Alain Minc déclare dernièrement que l'essentiel est de parler de l'endettement et non de l'emploi, c'est l'aveu d'une très grande fébrilité. Ils redoutent plus que tout que le débat puisse, enfin, porter sur les préoccupations du plus grand nombre.

    Le thème de l'union nationale autour de la dette est une grossière manipulation qui consiste à prendre appui sur une opinion publique fabriquée et qui devient légitiment inquiète pour interdire, confisquer, l'indispensable confrontation politique sur les moyens, les solutions d'une sortie de crise. La ficelle est un peu grosse. A neuf mois de l'élection présidentielle, de quoi doit-on prioritairement débattre ? Voilà la bataille politique des prochaines semaines.

    Comment y répondre ?

    D'abord en permettant aux communistes, aux forces militantes engagées dans le Front de gauche, d'être à l'aise pour parler de la dette et des déficits, pour s'expliquer sur cette question, qui est un vrai problème, mais qui doit permettre non pas un « enfumage » mais un débat sur le choix de société. Quotidiennement le journal l'Humanité, et chaque semaine l'Humanité dimanche, fournissent des explications solides et accessibles et qui sont d'une grande aide pour comprendre et débattre. Nous disposons d'un argumentaire élaboré par le secteur communication de notre Parti sous la forme d'une dizaine de fiches répondant à des questions simples : d'où vient la dette publique ? C'est quoi la soumission aux marchés financiers ? Quel est le coût des cadeaux accordés aux riches et aux entreprises ? Quel est le rôle de l'euro aujourd'hui ? Quel est le lien entre austérité et récession ? Quel lien entre Bourse et économie réelle ? La création monétaire, comment marche-t-elle ? Est-il possible de libérer la dette publique des marchés financiers ?

    Quelques mots rapides sur le sujet. Les échanges lors de notre Conseil national permettront certainement d'approfondir la question.

    Les dettes publiques ont brutalement augmenté en 2008/2009 avec l'intervention massive des États face à l'explosion de l'endettement privé. Tout cet argent public pour remettre à flot les marchés financiers et les banques a été accordé sans aucun changement des critères du crédit et sans la moindre contrepartie en termes d'emploi, de formation, de salaire. Aucune leçon n'a été tirée. L'argent emprunté a de nouveau servi à la croissance financière des capitaux et à la spéculation. Certes, face aux nouvelles menaces, notamment celle d'une implosion de la zone euro, des réponses ont été apportées mais elles demeurent insuffisantes et contradictoires.

    Une question est aujourd'hui totalement occultée dans le débat public : l'utilisation de l'argent emprunté. S'il était utilisé pour accroître les richesses réelles pour l'emploi, les salaires, l'éducation, la formation, la recherche, la santé, le logement social, l'environnement, cela ferait de la croissance, saine et durable, ce qui permettrait de rembourser l'argent emprunté. Au contraire, l'utilisation qui en est faite sert à spéculer sur les marchés boursiers et immobiliers, à délocaliser, à détruire l'emploi, à déqualifier et à tirer les salaires vers le bas, cela casse la croissance, diminue les recettes et creuse les déficits et les dettes. Bref, la dette est tout simplement la conséquence directe de choix politiques.

    Nous avons des réponses : une réforme de la fiscalité, non seulement pour accroître les recettes des impôts et faire reculer les inégalités mais aussi pour pénaliser la croissance financière des capitaux, la recherche de l'argent pour l'argent et, au contraire, encourager les actions favorables à la croissance de l'emploi et des richesses réelles. Allons vers un contrôle et une évaluation de la dépense et de la dette publique. Les baisses de cotisations sociales patronales au nom de la compétitivité sont un échec complet. Décidons d'un financement efficace de la protection sociale, d'un pôle financier public, avec des banques renationalisées, transformant la politique et les critères du crédit, de la création d'un Fonds national et de fonds régionaux pour l'emploi et la formation.

    Il faut faire appel à la création monétaire de la BCE avec l'objectif d'une vigoureuse relance européenne et nationale pour les dépenses sociales, les services publics. Regardez combien la question de la mise en place d'une taxe financière rencontre aujourd'hui un large soutien après avoir été maintenue pendant des années dans le périmètre des militants, dont nous sommes, des organisations soutenant le principe de cette taxation. Je veux insister ici sur l'écho très favorable auprès du mouvement syndical européen de la proposition d'un Fonds social et solidaire de développement européen. Menons la bataille sur cette belle proposition.

    ...et la « règle d'or » budgétaire.

    Il nous faut procéder à ce même travail d'explication sur la règle d'or. Rappelons d'abord que cette règle d'or existe déjà avec les traités de Maastricht et de Lisbonne. Dans la logique du Pacte pour l'Euro-plus, c'est une « arme de destruction massive » contre les missions de l'État et les biens communs publics. Nicolas Sarkozy a réussi à entraîner une partie de la gauche dans une course à la rigueur. Il ne relâchera pas la pression. Le poison distillé a déjà fait son effet. Alors que le programme du Parti socialiste se fixait l'horizon de 2014 pour atteindre les 3% de déficit, les candidats à la primaire proposent aujourd'hui 2013. François Hollande allant jusqu'à promettre un équilibre des comptes publics pour 2017 ! Cela serait une véritable capitulation devant le mur de l'argent, la promesse d'une austérité à perpétuité. Il y a autre chose à faire que d'inscrire ses pas dans ceux du PSOE qui vient, au Parlement espagnol, avec le Parti populaire, d'inclure dans la constitution le principe d'une limite du déficit public. La règle d'or, il ne suffit pas de ne pas la voter comme s'y engage aujourd'hui le Parti socialiste – et si le Congrès était convoqué aucune voix ne doit manquer – il s'agit de ne pas l'appliquer, et de faire le choix de dépenses utiles au développement humain durable.

    Une campagne de révélation

    Et puis, et j'en termine sur ce sujet, il faut très certainement faire connaître un certain nombre de réalités, de faits, de chiffres pour, comme en 2005, permettre la révélation de ce qui est tenu secret.

    La recette prévue pour l'impôt exceptionnel sur les plus fortunés est de 200 millions quand la seule baisse de l'ISF atteint les 2 milliards ! Autre chiffre : le nombre d'heures supplémentaires a battu un nouveau record, 186 millions d'heures au second trimestre, soit l'équivalent de 400 000 emplois !Autre chiffre : Pour les 100 Français les plus riches, les actions et les obligations représentent 91% des revenus ! Ce qui éclaire la nécessité d'une réforme fiscale en profondeur.

    Pourquoi ne pas demander l'unité nationale pour retrouver les près de 8 milliards perdus avec la suppression de la taxe professionnelle et les 6 milliards de la niche « Copé » sur les cessions de filiales d'entreprises.

    Ou encore, est-il possible de faire un point précis sur la situation actuelle des banques françaises et européennes, qui détiennent l'essentiel des titres de la dette souveraine émis par les États européens, et qui ont spéculé sur les cours avec une nouvelle fuite en avant ? De nouveau, les banques risquent de ne plus se faire confiance entre elles. On connait la suite, on a déjà donné...

    Ce travail de pédagogie et de révélation sur la crise doit nous amener aussi à redire cette vérité sinon cachée du moins trop rapidement évoquée par les médias : la société va mal mais les capitalistes prospèrent. Le système déraille mais les groupes du CAC 40 se portent très bien, ils sont florissants, ils n'ont même jamais été aussi riches. On annonce pour 2011 une hausse de leurs profits de 10 %, pour atteindre quasiment les 100 milliards, « un des meilleurs crus pour le capitalisme français » comme titre cette semaine Le Monde, qui ajoute, « ces groupes poursuivent leur croissance malgré la crise » Malgré, vraiment ? Ou ne profitent-ils pas de la crise, des politiques systématiques d'aide au capital ? Tout se passe en vérité comme si la détresse sociale, l'austérité, les restrictions d'un côté étaient le prix à payer pour engrosser les gros, enrichir les riches, goinfrer les goinfres.

    Avec le Front de gauche, nous proposons de taxer les revenus financiers de la spéculation, de faire contribuer les profits, d’encourager le pouvoir d'achat, d’investir dans l'industrie et les services publics. Bref, aux logiques destructrices de la rentabilité financière, nous opposons un nouveau type de croissance et de développement. Il faut pouvoir en débattre.

    Sur le climat moral

    L'état d'une démocratie se mesure à la qualité de son débat public, sur son aptitude à assumer de réelles confrontations sur les grandes questions politiques de la période, à ne pas les esquiver. Quand, dans le même temps, un parti xénophobe, raciste et populiste comme le Front national, qui a montré son vrai visage, père et fille confondus, dans sa réaction à la tuerie d'Oslo, bénéficie d'un traitement visant à sa banalisation, alors ce sont les fondements même des grands principes républicains qui sont menacés. Nous sommes prêts à une bataille nationale, relayée partout où cela sera nécessaire, pour faire reculer le Front national, pour faire respecter des valeurs de solidarité, de respect, de dignité contre toutes les formes de division, de violence et de discrimination qui minent notre société.

    Honte à jamais pour ceux qui ont autorisé que les wagons d'un tramway de la RATP soit utilisé pour l'expulsion de familles Roms, par groupes de dix, avec ballots et enfants sous les bras. Témoin de cette ignominie, Gilles Garnier, maire adjoint (PCF) à Noisy-le-Sec et conseiller général de Seine-Saint-Denis, observe : « pour la première fois depuis 1961, il y a eu une réquisition, non pas de droit mais de fait, de moyens de transports de la RATP pour des tâches dépendantes de la seule autorité policière ». C'est très grave.

    Les possédants ont un problème pour "vendre" la crise à l'opinion ; il leur faut en permanence justifier leurs choix, faire mine d'actualiser leur argumentation, renouveler sans cesse le stock des boucs émissaires, l'étranger pour l'autochtone, le jeune pour le vieux, le fonctionnaire pour le privé, l'enseignant pour le parent d'élèves. La démocratie, la discussion contradictoire, l'envie de chacun de compter leur posent une vraie difficulté. La tentation est grande de plus réprimer et de militariser. Jusqu'ici, ils se heurtent à des résistances populaires tenaces, mais l'exemple britannique et ce que Le Figaro appelle cette semaine « le virage à droite de Cameron » (répression sans nuances, justice expéditive, dérive policière, vertige sécuritaire, anti-féminisme, anti-IVG et, à l'arrivée, atteintes aux droits de l'homme) est une tentation qui taraude fortement les puissants en Europe.

    D'affaires en affaires, de buzz médiatiques en petites phrases, ce qui est donné à voir de la politique dans les grands médias ne permet pas un grand débat traitant des préoccupations du plus grand nombre. Et cela n'a que trop duré. Quand, comme pour l'affaire DSK, l'idée que la crédibilité d'une femme serait moins forte que celle d'un homme, d'une femme noire moins solide que celle d'un homme blanc et, au final, la parole d'une immigrée plus fragile qu'une autre, et que tout cela bénéficie de tant de micros et de caméras, alors c'est tout simplement le climat moral qui se détériore dangereusement. Nous ne l'accepterons pas.

    La période est à l'éloge de la vulgarité avec, par exemple, la prochaine nomination de Renaud Muselier à le tête de l'Institut de Monde arabe, ou encore quand David de Rotchild intervient lors de la plénière de clôture de l'université du Medef pour déclarer : «  le monde d'aujourd'hui évolue vers plus de générosité car la sphère publique aura moins d'argent ». Cette riche citation sera t-elle proposée, sous forme de circulaire, aux professeurs pour le retour de la morale à l'école ? Conseillons plutôt au fils du baron de relire, ou lire, Lord Halifax qui écrivait : «  on poursuit une politique jusqu'à un certain point. A un moment donné, il devient évident qu'on ne saurait la soutenir plus longtemps. De nouveaux faits interviennent, qui la rendent surannée; de nouvelles difficultés, qui la rendent impraticable. Une nouvelle solution – peut-être l'opposée – s'impose avec une force irrésistible ».

    L'enjeu de l'alternative politique

    L'enjeu de l'alternative politique est énorme. Des millions de personnes savent aujourd'hui ce dont elles ne veulent plus. Mais, à peine effleuré de l'esprit ce qui serait souhaitable, la question qui est posée, et qui aujourd'hui alimente un doute toujours aussi persistant, est le fait de savoir si cela est possible, réaliste dans les conditions actuelles, ou pas. Et quand la réponse d'une partie de la gauche est « un peu plus de justice dans l'austérité » et que cette orientation est celle qui bénéficie de la plus forte couverture médiatique, alors ce qui se dit dans les quartiers populaires, dans le monde du travail, chez les jeunes, c'est que rien de bon n'est à attendre. C'est que la vie continuera par tous les bouts à être bouffée par la dureté du quotidien et la peur de l'avenir.

    Aujourd'hui, les demi-mesures sociales-libérales apparaissent un peu comme la voiture balai des politiques de casse sociale. « Ils vous font très mal. Avec nous, vous aurez droit, on s'y engage, à un accompagnement pour mieux supporter la douleur  », voilà la prescription de certains docteurs à gauche. Quant à droite, c'est massacre à la tronçonneuse, en face, il y aurait autre chose à proposer qu'un remake de « l'Arnaque ». Comme le propose Pierre Laurent dans un entretien à l'Humanité jeudi dernier, «  le devoir de la gauche est de dire la vérité sur l'échec des recettes actuelles et d'engager un débat national sur les solutions à mettre en œuvre ».

    Le ras-le-bol généralisé, les difficultés de la vie de tous les jours, la précarité qui explose avec 8 millions de pauvres peuvent être des arguments pour accepter le pansement social-libéral. Il nous faut faire la démonstration que notre pays est riche, qu'il est possible de créer et de répartir les richesses autrement. La condition est une politique d'attaque du fondement de l'ordre établi.

    Dimanche, au nom du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon a avancé une offre de débat public à toute la gauche. Après l'été politique des grands mensonges, et un été social particulièrement violent, être de gauche, c'est accepter de tout mettre en œuvre pour sortir notre pays de l'échec dans lequel les forces réactionnaires l’enferment. Quand la pauvreté augmente à un tel niveau, avec plus de 8 millions de pauvres, quand une rentrée scolaire se présente dans de telles conditions, avec la suppression de 4 800 postes en collèges et lycées, quand des familles, de très jeunes enfants, se bousculent dans les services d'urgences des grands hôpitaux pour se reposer quelques heures à défaut d'un hébergement d'urgence, quand des milliers de personnes redoutent l'expulsion de leur logement, quand l'État en est à serrer la vis aux personnes en perte d'autonomie, alors il faut replacer le débat à gauche sur le projet et les valeurs et non pas sur l'attitude que pourrait avoir l'agence de notation Standard and Poor's face à une nouvelle majorité, et proposer un gouvernement de gauche qui affirmerait : l'humain d'abord!

    Si, pour témoigner de cette combativité, des responsables politiques de gauche veulent nous accompagner prochainement dans une nouvelle visite des locaux parisiens des agences de notation, nous sommes prêts à organiser le déplacement.

    Nous proposons, avec le Front de gauche, notre candidat commun à l'élection présidentielle, et les futurs candidates et candidats aux élections législatives, une relance du débat à gauche. Il n'est, par exemple, plus possible de ne pas briser le tabou sur l'augmentation des salaires. Nous n'allons pas rester sagement dans notre coin, à cultiver notre jardin. La Fête de l'Humanité va être le premier grand rendez-vous pour franchir une étape dans l'investissement populaire, avec le Front de gauche, pour rassembler, gagner et réussir à gauche en 2012.

    L'intervention des communistes, la qualité de leur apport dans le débat et l'action, vont être un élément déterminant pour réussir l'entrée en campagne du Front de gauche. Notre feuille de route en cette rentrée politique et sociale, au delà des différents terrains d'intervention sur lesquels nous agissons, vise à la mise en mouvement du plus grand nombre possible de citoyens et de citoyennes sur la crise, les solutions, l'alternative. En France, mais aussi à l'échelle européenne, le refus de l'austérité, la mise en cause de la toute puissance des marchés financiers et la défense de la démocratie sont trois sujets qui peuvent trouver un écho considérable.

    A partir du processus de rassemblement engagé avec le Front de gauche, nous devons aller de l'avant, sans frilosité, dans la recherche de nouveaux chemins pour le rassemblement. La composition du futur comité national de campagne, présidé par le secrétaire national du PCF, sera à l'image de ce rassemblement, tout comme le Front des luttes animé par Marie-George avec un lancement vendredi 16 septembre, à 16 heures, lors de l'inauguration du stand du Front de gauche sur la Fête de l'Humanité. Partout dans le pays, multiplions les contacts, les échanges avec les syndicalistes, les acteurs du monde associatifs, les salariés du public et du privé, les militants politiques de toutes les familles de gauche.

    Comme y invite Patrick Le Hyaric : « Il faut avoir le courage pour toute la gauche, pour tous les écologistes sincères, d’ouvrir, dans des termes inédits, le grand chantier du changement de société. Telle est la question. Il y va de la crédibilité de la gauche. Le haut niveau des solutions aujourd’hui nécessaires pour répondre aux besoins humains, ne s’oppose pas à un large rassemblement populaire et démocratique. Bien au contraire ! »

    Dans ce rassemblement, Je crois qu'il nous faut apporter une attention particulière à la place faite à la jeunesse. Le mouvement des indignés, en Espagne et en Grèce, rejette des systèmes dominés par le bipartisme pour des alternances sans changement de politique. En France, cette jeunesse est comme ailleurs la variable d'ajustement aux politiques de rigueur, c'est elle qui en paye le plus lourd tribut. Il faut donner à cette jeunesse toute la place qu'elle mérite mais aussi du pouvoir pour décider et agir. La Fête de l'Huma est le plus beau des terrains pour engager le dialogue.

    Il sera aussi beaucoup question dans la prochaine période des enjeux européens. La Confédération européenne des syndicats organise une euro-manifestation «  pour plus de solidarité européenne et pour l'emploi » en Pologne, le 17 septembre 2011, à l'occasion de la réunion des ministres de l'économie et des finances. Le Parti de la Gauche européenne donne rendez-vous le 7 octobre prochain, à Paris, pour un grand meeting de riposte contre l'austérité. La Fête de l'Humanité avec des débats sur le stand du Conseil national et à l'Agora proposera des échanges avec des personnalités progressistes européennes. Les indignés de toute l'Europe s'organisent en cette rentrée, nous les accueillerons lors de la Fête.

    Nos campagnes

    Si notre Conseil national en retenait le principe, nous proposons en cette rentrée l'organisation de débats publics partout dans le pays sur la crise pour faire la clarté et mettre en discussion les solutions. Nous pourrions être à l'initiative d'une série de grands débats nationaux sur cette question avec la participation de personnalités du mouvement social et associatif, des intellectuels dont la parole et les analyses, absente des plateaux télé, sont pourtant indispensable pour mieux comprendre et analyser les enjeux de la période.

    La Fête de l'Humanité va, par sa force, l'énergie qui s'en dégagera, permettre de franchir une étape dans l'adhésion populaire à l'espoir créé par le Front de gauche. Cet espoir était présent le 29 juin place Stalingrad à Paris et, par la suite, dans nos fêtes et initiatives estivales. La période est propice pour une belle campagne de renforcement du Parti communiste français. Quand notre organisation est plus forte, c'est un point d'appui pour l'ensemble de la dynamique du Front de gauche. Dans les allées de la Fête, nous allons recueillir à l'aide d'un matériel de communication spécifique des dizaines de milliers de noms et d'adresses permettant à celles et ceux qui auront rempli ce bulletin d'être informés et associés à la campagne du Front de gauche.

    Avec nos partenaires, les militants communistes diffuseront très largement les 80 000 premiers exemplaires du Programme populaire et partagé – que nous appellerons désormais L'humain d'abord – . Nous devons avoir dans ce moment là beaucoup d'attention, prendre soin de bien répondre aux questions qui nous seront posées quant à nos objectifs politiques, à la démarche collective et citoyenne proposée pour les atteindre.

    Ce programme n'est pas un recueil de solutions toutes faites. Nous pensons que seule l'intervention directe du plus grand nombre peut dégager l'avenir. Nous proposons un cadre général de débat ouvert à l'implication populaire. Après la Fête, les assemblées citoyennes et populaires, les ateliers législatifs, toutes les initiatives créant l'indispensable bouillonnement, permettront d'engager une seconde étape.

    La Fête sera aussi l'occasion de réunir les 250 000 signatures « contre la vie chère », recueillies depuis le lancement de la campagne en juin dernier. Nous allons amplifier cette campagne contre l'austérité généralisée et pour l'augmentation des salaires et la création d'emplois. Avec l'ambition de répondre aux enjeux de la période actuelle, notre Conseil national pourrait proposer à toutes celles et ceux qui le souhaitent, d'organiser dans toute la France des marches contre les politiques d’austérité qui frappent le logement, la santé, le pouvoir d’achat, l’éducation etc. Initiées par de larges rassemblements des signataires de la pétition, du Front de Gauche, les mouvements de jeunesse, des luttes, ces marches pourraient s'organiser par département, par commune, par entreprise pour converger à Paris. Et pourquoi ne pas imaginer des actions convergentes avec les « indignés » et les Grecs, les Espagnols ou les Italiens qui également ont décidé de poursuivre leurs mobilisations. Nous participerons aux grandes journées d'action fixées dans l'agenda social avec notamment, le mardi 11 octobre, la journée nationale d’action interprofessionnelle.

    Nos parlementaires mèneront la bataille législative dès la session extraordinaire puis lors de la discussion sur le projet de loi de Finances 2012 qui va poser la question du choix de société : austérité ou relance sociale.

    D'ici là, auront eu lieu les élections sénatoriales. La droite peut être battue. Cette majorité sénatoriale est aujourd'hui confrontée à une lame de fond, venant de très nombreuses collectivités locales qui, avec beaucoup de vigueur, dénoncent les modalités, notamment la brutalité dans la méthode et l'absence d'engagement sur le plan des ressources financières, de la mise en œuvre de la réforme territoriale. Dans les villes et les campagnes, les élus locaux, de toutes les sensibilités politiques, votent des délibérations exprimant un avis défavorable aux schémas départementaux de coopérations intercommunales. Je parlais, en introduction de ce rapport, du processus autoritaire accompagnant les mesures d'austérité, c'est le cas ici car cette réforme territoriale est une nouvelle RGPP déguisée. Et bien voilà une riposte à laquelle les élus communistes et républicains participent – nous sommes le plus souvent aux avant-postes – pour rappeler le principe de libre administration des collectivités locales, notamment dans le fait de choisir la nature, le calendrier, les objectifs partagés dans le cadre des partenariats territoriaux.

    Concernant la préparation des élections législatives, les partenaires du Front de gauche se sont rencontrés dès la semaine dernière et entendent finaliser l'accord national dans les prochains jours. Le collectif national de travail, piloté par Marie-George Buffet et Lydie Benoist, a continué à travailler depuis le dernier courrier adressé à toutes les fédérations à la mi-juillet. La désignation de nos candidates et candidats devra être achevée courant octobre afin que le conseil national des 21 et 22 octobre prochains puisse lancer la campagne des législatives avec l'ensemble de nos candidates et candidats désignés. Cette étape est décisive pour choisir celle ou celui qui saura rassembler, convaincre, animer une campagne collective et citoyenne. Je ne pense pas inutile de rappeler ici que l'ensemble des titulaires à l'échelle nationale doivent être à parité. Ceci est d'abord une question politique avant d'être un impératif fixé par la loi.

    ***

    Pour conclure, les forces capitalistes ont aujourd'hui fait le choix de fermer la porte du développement humain pour plusieurs décennies. La bataille de riposte et d'alternative prend dans ce contexte une tout autre dimension.

    Nous sommes d'incorrigibles optimistes. Et notre espoir, c'est pouvoir répondre aux attentes, relever ce pays, redonner confiance avec une belle et grande campagne 2012, avec notre candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, à la présidentielle, avec nos candidates et candidats aux élections législatives. Il s'agit aussi de « refaire du Parti communiste français, en poussant les transformations qu'il a décidé d'entreprendre, un acteur majeur de la vie politique nationale » comme le propose Pierre Laurent dans son livre Le nouveau pari communiste.

    J'en termine par quelques paroles d'un chant occitan, « L'immortelle », un hymne à la liberté et à l'amour, deux valeurs dont notre société aurait tant besoin.

    Au som deu malh, que i a ua lutz,

    Qu'i cau guardar los uelhs dessús,

    Que'ns cau traucar tot lo segàs,

    Lhèu veiram pas jamei la fin,

    La libertat qu'ei lo camin,

    Après lo malh, un aute malh,

    Après la lutz, ua auta lutz,

    En haut du pic, il y a une lumière,

    Il faut y garder les yeux dessus,

    Il faut traverser toutes les ronces,

    Peut-être n'en verra-t-on jamais la fin,

    La liberté, c'est le chemin,

    Après le pic, un autre pic,

    Après la lumière, une autre lumière.


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  • Un "guignol" (1) publie ses" Mémoires" puis la perd !
    de : pilhaouer
    mardi 6 septembre 2011 - 09h36

     
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    Le deuxième tome des mémoires de Jacques Chirac est paru en juin 2011.

    Ne l’achetez pas ! C’est plein de bugs !

    On vient de s’apercevoir que l’ex-président souffrait d’anosognosie, maladie causée par une exposition excessive aux bruits , aux odeurs et aux sacs de pièces jaunes, sans parler de la cantine de la Mairie de Paris. (2)

    Un illustrissime professeur vient de le déclarer inapte à se présenter devant le juge et le juge s’est incliné respectueusement sans même réclamer une contre-expertise.

    Dans une émission de France-InterVal, ex-radio de service public, où les invités posent des questions inoffensives, le filtrage a laissé passer les questions d’une lectrice de la rubrique "Coups de barre" du "Canard" : elle faisait remarquer que la justice ne se donnait pas la peine d’examiner l’état mental des petits délinquants déférés en comparution immédiate et envoyés en tôle en quelques minutes, malgré leurs antécédents psychiatriques.

    Ben oui ! "Selon que vous serez puissant ou misérable ... ..." !

    Le censeur de l’émission n’étant pas rentré de vacances, un autre auditeur a pu faire remarquer que Jacques Chirac, s’il ne siégeait plus depuis quelques mois au Conseil Constitutionnel percevait toujours une indemnité à ce titre de plus de 13000 euros par mois, ce mauvais esprit insinuant que l’on pourrait assimiler cela à une sorte d’emploi fictif !? Non mais dites donc ! Si Chirac avait les moyens de se payer un logement, il ne serait pas hébergé par les Khadafi’s , euh non, les Hariri’s. Vous savez ce que ça coûte à chauffer un château à Bity ?

    Les gens sont méchants : même Giscard, ce type extraordinairement beau et intelligent qui jouait de l’accordéon devant les éboueurs au petit déjeuner après avoir culbuté Lady Diana, on l’a accusé d’être acheté par un anthropophage avec de la verroterie pour roi nègre ! (3)

    L’anosognosie est le fait de ne pas être conscient de sa maladie et des problèmes qu’elle engendre. Ca touche donc beaucoup de monde ...moi, peut-être ...

    Mais le juge éventuellement anosognosique du Tribunal de Nanterre qui a accepté le rapport médical sur Jacques Chirac sans vérifications a lu une lettre du prévenu où il est écrit ceci :

    « J’ai demandé à mes avocats de vous transmettre ce rapport. Chacun comprendra que cette démarche m’est particulièrement pénible, sachant qu’elle va être rendue publique. Ma volonté est totale pour que ce procès se tienne. Je crois que, même si je n’ai plus l’entière capacité à participer à son déroulement, ce procès est utile à notre démocratie. J’ai demandé à mes avocats de porter ma voix même si je ne pense pas être en situation de pouvoir leur apporter mon concours »

    Là, j’ai pleuré, d’abord, la compassion, l’impression de ne plus rien comprendre à rien, putain d’anosognosie ... ... puis je me suis dit qu’il y a des gens quand même bien malins !

    Je ne sais pas si j’achèterai le troisième tome des Mémoires de Supermenteur ... ...

    (1) Pas forcément péjoratif : une émission de Canal plus fait office de campagne électorale et présente des marionnettes parmi lesquelles on choisit le futur Président.

    (2) Si certains ont oublié, je peux prouver ! (3) Je peux expliquer aussi.

    * A propos de la photo jointe : Ce n’est pas ce type de photo que les "médias" publient actuellement mais des photos d’un vieillard inquiet, perdu, sur qui il faut avoir un cœur de pierre pour s’acharner, n’est-ce pas ?

    * Le 7 mars 2011 "France-soir" a publié ceci : http://www.francesoir.fr/actualite/... Jaloux, va ! Mais pas anosogno...machin ...

    http://bellaciao.org/fr/spip.php?article120118


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    Hier j’ai écouté Mélenchon sur la 5, si j’ai apprécié le début d’autocritique sur sa position d’appui à l’intervention libyenne, mieux si celle-ci se rapproche de ma propre position qui est premièrement en tant que communiste de ne rien cacher sur les turpitudes de ces tyrans, je pense non seulement à Kadhafi mais au système syrien ou à celui des mollahs iraniens, il faudrait souligner également que les puissances occidentales impérialistes ont soutenu des tyrans qui ne valaient et ne valent pas mieux, hier par exemple les Etats-Unis ont délégué les basses œuvres de la torture à Moubarak, appuyé Ben Ali et encore aujourd’hui ils soutiennent les Saoudiens et le Bahreïn contre les peuples.

     

    Ce qu’il a dit et qui était juste est que l’intervention ne résoud rien mais il aurait pu utilement s’appuyer sur les exemples de l’Irak et de l’Afghanistan pour appuyer sa démonstration, poser la question du commandement militaire actuel de Tripoli.


     Mais surtout il a complétement occulté ce qui pourtant aurait été utile à sa démonstration: la France a mené une guerre coloniale en Libye qui nous coûte à ce jour 300 millions d’euros et dont le seul profit est la part accordée à Total de 34% sur le pétrole libyen.

     

    Que vu les impôts qui ne sont pas payé par Total et que les avantages ne sont jamais répercuté à la pompe, il aurait pu assortir sa démonstration de quelques chiffres de ce type pour montrer à quel point la France est saignée par les marchands d’armes et les pétroliers. Que de l’argent il y en a et que ces 300 millions d’euros qui ne sont pas comptabilisés sur les 41 milliards de budget de la Défense sont traditionnellement pris sur d’autres budgets comme l’éducation nationale ou la santé. Mais visiblement il y a des choses auxquelles le PCF et Mélenchon ne veulent pas toucher est-ce parce que l’huma a comme propriétaire Lagardère, le marchand d’arme et patron de presse ? Ou alors est-ce parce qu’il ne faut pas trop s’opposer au PS, feindre de mordre sans poser les questions qui fâchent….

     

    Tant que ce genre de questions n’aura pas de réponse, je considère que je m’abstiens mais je souhaite n’avoir pas à le faire, donc je demande que cette demande soit transmise à Mélenchon pour qu’il éclaire sa position.

     

    Danielle Bleitrach,  lundi 5 septembre 2011


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  • Je voudrais intervenir sur la question de la dette.

     

    La période des vacances nous a montré que la crise du capitalisme est bien réelle et durable, qu’elle ne s’arrêtera pas et que pour maintenir des taux de profits souhaités, l’austérité généralisée va être imposée.

     

    Ils vont tenter de l’imposer, car il y a une inconnue, c’est celle de la réaction populaire. Prenons la question de la dette : c’est l’un des moyens pour faire passer des sommes très importantes du travail au capital par le biais de cadeaux de l’Etat.

     

    Par exemple, les recettes de l’Etat représentaient 22% du PIB dans les années 80, elles n’en représentent plus que 15% aujourd’hui. Si le pourcentage avait été maintenu l’Etat aurait 140 milliards de plus pour les dépenses sociales par an et il n’y aurait pas cette dette.

     

    La dette en soi n’est pas forcément négative lorsqu’elle est un investissement de développement, mais la dette actuelle est essentiellement le résultat de cadeaux au capital. Ajoutons que les banques se servent au passage, les seuls intérêts de la dette payée aux banques par l’Etat français vont cette année dépasser les 50 milliards.

     

    Alors les propositions que doit faire un parti communiste comme le nôtre ne peuvent pas être que techniques dans le cadre du système actuel. Nous devons avancer aussi des propositions de ruptures, mobilisatrices pour permettre au mouvement populaire d’intervenir et avancer sur la voie du changement réel de société.

     

    Nous devons avancer le mot d’ordre « d’annulation de la dette » et le payement de celle-ci par ceux qui en profitent. Parallèlement la nationalisation des banques avec protection des épargnants, mais sans indemnisation des capitalistes doit aussi être un de nos mots d’ordre.

     

    Personne ne peut prévoir l’effet d’un mot d’ordre juste, parfois il suffit de peu pour qu’une situation devienne prérévolutionnaire.

     

    Ces nationalisations et l’annulation de la dette rendraient « dépassée » la question de la sortie ou pas de l’Union Européenne, car cette Union Européenne capitaliste exploserait par ces deux mesures prises par la France.


     

    Un texte de JJK sur la dette !


    Les communistes doivent être sur la position de rupture avec le capital en demandant l’annulation de la dette publique :

     

    La dette publique doit être payée par ceux qui en profitent et non par le peuple !

     

    Madame Lagarde, alors ministre des finances de la France, annonçait pour 2011, un taux de croissance largement au-dessus de toutes les prévisions et elle monta le budget 2011 de la France sur cette base (volontairement fausse). Madame Lagarde, devenue présidente du FMI au grand plaisir et intérêts de N. Sarkozy et des Etats-Unis d’Amérique, déclare dans un premier temps, qu’elle poursuit de A à Z la politique de son prédécesseur, le socialiste Dominique Strauss Khan et ajoute : « En France, le taux de croissance prévu ne sera pas atteint, et un nouveau déficit va aggraver la dette publique, au point qu’il est nécessaire de prévoir dès maintenant que le gouvernement de la France réduise les dépenses de santé et annonce une nouvelle réforme des retraites. » Depuis, elle est aussi inculpée pour mal versassions financières…

     

    Madame Lagarde est aussi indécente que son prédécesseur. Nous vivons dans le mensonge permanent et la dette est devenue le moyen dictatorial pour imposer au peuple l’austérité à seule fin d’aider les capitalistes à réduire le coût du travail dans une concurrence entre chaque pays. Le fait que le Parti socialiste, comme ses collègues grecs, espagnols et portugais par exemple ne conteste pas sur le fond cette question, aussi bien en France qu’au niveau de l’Union Européenne, et que le Front de Gauche n’avance pas les revendications à la hauteur de la rupture nécessaire avec le capitalisme, indique que la question de la dette va devenir centrale et conduira à un piège pour la prochaine période 2012/2014.

     

    Cette question de la dette publique est pourtant très simple. Il y a deux types de dettes publiques : celle résultant d’investissements nécessaires pour le développement du pays, comme par exemple la réalisation de routes que l’on amortit sur plusieurs années par des emprunts publics, donc de la dette. Ces dettes-là sont légitimes si l’on ne déborde pas un certain niveau d’endettement, envisageable en fonction des ressources annuelles prévisibles. Le deuxième type de dette est illégitime, c’est celle des capitalistes qui est en fait un nouveau moyen d’augmenter leurs profits. Cette dette est injuste et le peuple n’a pas à la rembourser.

     

    Cette deuxième dette résulte essentiellement de cadeaux faits aux capitalistes par le biais de réductions d’impôts, de réductions de charges sociales, de suppression de la taxe professionnelle…


     Un exemple : le conseil des prélèvements obligatoires a révélé un manque à gagner de 172 milliards d’euros en 2010 pour les finances publiques, dû à des exonérations de charges fiscales et sociales aux entreprises, plus 22 milliards d’allégements de cotisations patronales sur les bas salaires…

     

    Ces réductions pour les capitalistes produisent immédiatement des trous budgétaires qu’il faut combler par des emprunts (dont le financement est réservé exclusivement aux banques, pour le plus grand « plaisir » de leurs taux d’intérêts, jusqu’à 18% pour la Grèce), ou par des réductions budgétaires, qui entraînent par exemple des suppressions d’avancées sociales résultant de la lutte des classes et par des privatisations et reculs des services publics… Deux exemples parmi d’autres : Total, la société pétrolière ne règle pas un centime d’impôts en France… Le gouvernement Jospin si cher à certains n’a pas, lui, beaucoup augmenté la dette publique mais a battu tous les records en privatisations.

     

    Cette logique capitaliste n’a aucune raison de s’arrêter, car elle répond au degré actuel de la recherche du profit maximum dans le plus court laps de temps. Ni la BCE, ni l’UE, ni le FMI ne feront une politique positive pour les peuples. Ils n’ont pas été mis en place pour cela, le croire comme certains à gauche, c’est conduire notre peuple sur les chemins de la désillusion et à terme, de l’extrême droite.

     

    D’autres disent et parfois les mêmes : « c’est une crise systémique » pour ne pas dire stade ultime de la crise générale du capitalisme, mais il faut bien comprendre que ce système ne tombera pas de lui-même, qu’il faudra l’intervention des peuples pour le renverser. S’il n’y a pas de rupture avec le capitalisme, l’endettement, l’austérité et la marchandisation capitaliste de toutes les activités humaines vont empirer au rythme de la crise du système capitaliste.

     

    Annuler une dette dont le peuple n’est pas responsable, rien de plus normal, car ces dettes sont détenues essentiellement par les banques qui les augmentent au passage par des taux d’intérêts scandaleux. Par exemple, en 2011, la France verse aux banques 55 milliards d’euros simplement pour les intérêts de la dette, sans compter les réalisations en partenariat public-privé (les fameux PPP) qui, pour 50%, ne sont pas déclarés en dettes (et ils sont de plus en plus nombreux comme par exemple toutes les nouvelles prisons). La dette publique de la France est de 1646 milliards. Pour les 12 mois qui viennent de passer, nous pouvons identifier les 172 milliards de cadeaux au patronat révélés par le conseil des prélèvements + 22 milliards de nouveaux cadeaux au patronat sur les bas salaires + les 55 milliards d’intérêts de la dette pour les banques + 45 milliards de fraudes fiscales des grandes fortunes + les 15 milliards (de la France) pour aider les banques qui détiennent la dette grecque. Cela fait 309 milliards d’augmentation de la mauvaise dette que le peuple n’a pas à payer.

     

    Nicolas Sarkozy, lors de la campagne électorale de 2007 déclarait : « Je m'engage à ramener la dette en dessous des 60% du PIB d'ici 2012…». Or, aujourd’hui, en 2011, la dette est à la hauteur de 88,4 % du PIB. Rappelons-nous qu’il a mis en place de très nombreux avantages pour les riches comme le bouclier fiscal, qu’il a décidé la suppression de la taxe professionnelle pour les entreprises, qu’il a imposé le recul de l’âge de la retraite pour les salariés, couvert les affaires comme celles de Bettencourt et Tapie et servit largement ses amis du « Fouquet’s »…

     

    Le Parti socialiste français, quant à lui, propose une politique ressemblant étrangement à celle du parti socialiste grec qui impose un recul de civilisation à son peuple au nom du remboursement de la dette des capitalistes et des « colonels » (l’armement).


     Soyons clairs : tout parti promettant le changement, qui ne s’engage pas à annuler la dette va conduire le peuple à des catastrophes.

     

    Bien sûr, le changement nécessite aussi d’autres conditions, mais celle de la dette est révélatrice d’une volonté de rupture.

     

    L’exemple de la Grèce prouve qu’il n’y a pas de solution dans le remboursement de la dette, puisqu’il a un an, la Grèce avait une dette de 105% de son PIB et après un plan d’austérité implacable (baisse de 10% des salaires et retraites et explosion du chômage) et des taux d’intérêts de 18% pour les banques, le pays se retrouve avec une dette de 150% de son PIB et une récession. Seuls des changements révolutionnaires peuvent ouvrir un avenir au peuple grec.

     

    Au stade de la crise actuelle du capitalisme, de la crise de son outil qu’est l’Union Européenne, les ruptures nécessaires ne peuvent pas être prises isolément. Sortir de l’euro seul, n’est sûrement pas cohérent. L’annulation de la dette et la sortie de l’euro doivent se faire dans le cadre d’une rupture avec l’Union Européenne. Comme l’histoire nous l’enseigne, il y aura forcément des répercussions immédiates sur d’autres peuples qui créeront avec nous, de suite, les bases d’une nouvelle Union, qui sera sociale et démocratique des Peuples d’Europe, à l’inverse de l’UE actuelle.

     

    Il n’y a pas d’autre solution, ou bien nous travaillons à la rupture avec le capitalisme, ou bien nous collaborons, même à notre corps défendant avec le capitalisme.

     

    Il faut choisir son camp, il n’y a que deux côtés à une barricade; la présence et l’action d’un parti communiste sont indispensables, pas pour être à la remorque d’une social-démocratie de gauche, mais pour avancer des revendications répondant aux aspirations du peuple et ouvrant une période prérévolutionnaire de changement réel de société.

     

    C’est le grand manque actuel des révolutions dites « Arabes », car toute révolution n’est pas, malheureusement, forcément victorieuse.

     

     

    Jean Jacques Karman

    Membre du Conseil National du PCF

    Porte-parole de la Gauche Communiste

    Conseiller Général d’Aubervilliers


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    Une Enorme Boule Rouge

    (Paroles : Victor Simal et Serge Utgé-Royo, musique Serge Utgé-Royo)

    Si de chaque goutte de sang
    versée par un enfant
    jaillissait un coquelicot,
    la Terre ne serait plus bientôt
    qu'une énorme boule rouge
    rouge, rouge, rouge, rouge....

    Rouge comme la honte
    qui devrait empourprer nos visages
    si nous avions le courage
    de nous regarder, de nous voir...
    quand nous passons devant un miroir.

    Si de cada gota de sang
    vessada per l'infant
    brollès una rosella,
    la Terra, prompte, esdevindria
    una enorme bola roja...


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