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  • Aujourd’hui, pour la première fois, les enseignants du public et du privé sont appelés à cesser le travail pour protester contre les suppressions de postes.

    « On enseigne mal et on n’en est pas fiers »

    le 27/09/2011 à 05:01 par Par FLorence Poli  

    Les enseignants en fin de carrière témoignent du déclassement social de leur profession. « Auparavant, on était proches d’un cadre supérieur. Aujourd’hui, on serait plutôt assimilés  à un technicien ». Photo archives Gilles Dufour

    Les enseignants en fin de carrière témoignent du déclassement social de leur profession. « Auparavant, on était proches d’un cadre supérieur. Aujourd’hui, on serait plutôt assimilés à un technicien ». Photo archives Gilles Dufour

    Ne plus pouvoir amener tous les élèves au meilleur niveau : voilà ce qui mine les profs. Depuis 20 ans, tous déplorent une dévalorisation de leur métier.

    Ils ne savent pas s’ils seront nombreux, aujourd’hui à Chalon, pour protester contre les suppressions de postes prévues dans le projet de budget 2012. La mobilisation contre les retraites, qui les a vus descendre par millier dans les rues l’an passé sans succès, a laissé des traces. Au collège et au lycée, les responsables d’établissement constateront tout au long de la journée l’ampleur de la mobilisation. En primaire et en maternelle où l’intention de grève doit être déclarée 48 heures à l’avance, on n’y voyait guère plus clair hier : 20 % de grévistes selon l’inspection, 50 % selon les syndicats.

    Grévistes ou pas, les profs ont le blues. Le sentiment que leur métier a changé, n’est plus valorisé comme il y a 20 ans. Concernant la rémunération, ils prennent garde aux dérives corporatistes. « Bien sûr, nos indices n’ont pas été revalorisés depuis deux ans. Mais tous les fonctionnaires subissent cela », note Philippe Dormagen, secrétaire de la FSU. Ce qui est « le plus dur à vivre, confie un prof du lycée Parriat à Montceau, c’est le sentiment de ne plus pouvoir amener tous les élèves au meilleur niveau. Les classes sont de plus en plus chargées, les enfants en difficulté en pâtissent les premiers ». S’ajoute à cela « l’impression de devenir prescripteur de savoirs non-discutables ». Enseignant en sciences économiques et sociales, Pierre Giesek envisage davantage sa mission comme « la formation d’esprits critiques, capables de réfléchir sur le monde qui les entoure ». Syndiqué, il condamne « l’indigence honteuse de notre employeur. On n’a toujours pas digéré la suppression de la formation initiale des enseignants. Dans n’importe quelle profession, on vous apprend le métier ». Au final, notent les organisations syndicales, « on ne peut plus rien revendiquer en termes de statut puisque n’importe qui peut être recruté par Pôle emploi pour jouer l’enseignant ».

    Un métier dévalorisé

    Une prof de collège résume le sentiment général en une formule : « On enseigne mal et on n’en est pas fiers ». Car c’est d’abord par vocation qu’ils sont devenus enseignants. Aujourd’hui, ils s’inquiètent de voir leur métier boudé par les jeunes. « Il ne faut pas s’en étonner après les propos dévalorisants tenus par les ministres… »

    Réformiste, « prêt à faire bouger les lignes mais pas à sacrifier la formation des élèves », l’Unsa parle carrément d’un « gouvernement qui ne tient jamais sa parole. Ils enjolivent chacune de leur réforme mais ne disent pas la vérité. On nous vante les 2 heures hebdomadaires d’enseignement personnalisé mais on supprime les dédoublements de classes qui permettaient, justement, de travailler au plus près avec chaque élève ».

    À l’approche de la présidentielle, ils sont nombreux, dans les salles des profs, à rêver d’une autre politique pour la jeunesse. « On a cessé de considérer l’éducation comme un levier pour l’éducation », se désole Sylvie Descombes de l’Unsa. Pierre Giesek, lui, continue d’enseigner à ses lycéens l’exemple de la Corée du Sud, devenue en trente ans un « pays d’ingénieurs grâce aux moyens mis dans l’école rendue obligatoire jusqu’à 18 ans ».

    En Saône-et-Loire, une seule manifestation aujourd’hui. Le cortège partira du lycée Mathias, à Chalon, à 15 heures pour un « rallye revendicatif » en centre-ville. Le Parti socialiste a indiqué, hier dans un communiqué, qu’il relaierait la « colère du monde enseignant. La réalité de l’école n’est pas celle que dresse le gouvernement qui prétend investir dans l’éducation alors que la part du PIB dédiée a diminué de 7.6 à 6.6 % en dix ans. »


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    Compagnes, Compagnons,

    Nous aurions tort de penser que nous vivons dans un vieux monde qui serait en train de s’effondrer.

    Nous aurions tort de penser que le chaos vers lequel il semble s’engouffrer n’est que l’inconséquence, l’imprévisible et que de cet état nul ne pouvait présager.

    Car il n’est point de chaos pour nos maîtres et rien ne dissout les privilèges de ceux qui nous asservissent.

    La dictature est là.

    Elle n’est plus à nos portes, elle est entrée dans nos maisons.

    Elle est dans nos postes de télévisons, dans nos radios, dans nos journaux, dans nos écoles, dans nos porte-monnaie, dans le regard oblique que nous portons sur les choses.

    Elle est dans les aliments que nous portons à nos bouches, dans l’air que nous respirons, dans les méandres mazoutés d’un marais sauvage ; elle est dans la violence et la répression quotidiennes.

    Elle nous préside. Elle est là.

    Ici et maintenant.

    Alors nous pourrions nous voiler la face, continuer nos luttes stériles et ancrées dans un système qui nous engonce et nous tue.

    Pourtant. L’heure de nos actes sonne et nous ne pouvons plus détourner le regard.

    Voilà notre chance.

    Car il faudra d’abord se regarder bien en face et porter sur chacun de nous – à commencer par nous-mêmes – un regard d’amour et d’extrême sympathie.

    A la croisée, nous sortirons debout des ornières, ensemble, main dans la main, comme si nous avions toujours marché comme frères et sœurs.

    Et plus jamais alors nous ne porterons de chaînes.

    A vos côtés,

    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre – O.P.A
    http://www.myspace.com/orchestrepoetique

    ***
    Texte libre de droits, diffusé sous licence libre Creative Commons
    http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/3.0/deed.fr


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  • Les conseillers généraux du Puy-de-Dôme ont été retenus lundi après-midi par une cinquantaine d'agents du service des routes en grève. Cinq élus, dont le nouveau sénateur élu dimanche, avaient réussi à s'échapper... par les toits.

    Puy-de-Dôme : 80 élus pris en otage par des agents en grève


    Ils ont été retenus durant 4 heures. Les élus du conseil général du Puy-de-Dôme ont été retenus contre leur gré lundi dans l'hémicycle du bâtiment par une cinquantaine d'agents du service des routes en grève, qui ont été évacués dans la soirée par les forces de l'ordre, a indiqué la préfecture. A la demande du président du conseil général Jean-Yves Gouttebel, les manifestants qui "occupaient les locaux du conseil général" ont été "évacués dans le calme et sans incident par les forces de l'ordre" en début de soirée, a déclaré à l'AFP Fabienne Balussou, directrice de cabinet du préfet.

    Depuis 15h, ces derniers "bloquaient toutes les issues" de la salle des délibérations où se tenait lundi une session plénière de l'assemblée départementale, empêchant ses occupants, environ 80 personnes selon le conseil général, d'en sortir. Cinq conseillers généraux, dont Alain Néri, nouvellement élu sénateur dimanche, étaient parvenus à quitter l'hémicycle vers 17h... en enjambant la rambarde de la terrasse du 7e étage, a précisé le conseil général, confirmant une information en ligne du quotidien La Montagne. Le vice-président Jean-Claude Fournier, "cardiaque", a quant à lui dû être évacué par les pompiers après avoir été "un peu bousculé" par des manifestants, et a été "hospitalisé jusqu'à jeudi", selon le cabinet du président du conseil général.

    Une centaine d'agents du service des routes, sur un effectif de 450, étaient en grève depuis lundi matin pour demander le retrait d'un projet de géolocalisation des véhicules et réclamer une augmentation des salaires les plus bas, a déclaré à l'AFP Anthony Obert, délégué syndical CGT. Une cinquantaine d'entre eux ont pris part dans l'après-midi au blocage de l'hémicycle, qui n'a donné lieu à "aucune violence" de la part des manifestants, dont une délégation a été reçue dans l'après-midi par M. Jean-Yves Gouttebel, selon M. Obert. "Une rencontre est prévue mardi matin" entre des représentants du conseil général et des manifestants" pour aborder les revendications de ces derniers, a précisé le conseil général. Après avoir été évacués du bâtiment par la police, les manifestants ont mis en place un blocage à la sortie du parking, finalement levé vers 20h à l'issue de nouvelles "négociations", ce qui a permis à tous les élus de repartir, selon la même source.



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  • Le député de l’Isère, Jacques Remiller, a manifestement décidé de jouer la transparence, sans l’accord de ses collègues de la Droite populaire. En publiant, sur son blog, les 12 propositions que le collectif s’apprête à soumettre à Nicolas Sarkozy, Remiller a commis une bourde aux yeux de son clan. En revanche, pour le grand public, c’est l’occasion de jeter, avant l’heure, un coup d’oeil au projet de l’aile droite de la majorité.

    Des mois que la Droite populaire planche sur douze mesures à proposer au candidat Nicolas Sarkozy. Des mois que les uns et les autres s’évertuent à garder le silence, protégeant leurs idées de la curiosité médiatique. Publication officielle prévue « aux alentours du 4 octobre », dixit Christian Vanneste. En attendant, circulez, y a rien à voir !

    Sauf sur… le net. Jacques Remiller, député de l’Isère et membre du collectif, a publié « par erreur » sur son blog un document intitulé « Droite populaire : 12 propositions pour 2012 ». « On ne nous avait pas précisé que c’était sous embargo, se défend l’attaché parlementaire de Remiller. De toutes façons, ce n’est pas la version définitive. » Thierry Mariani tente également de rattraper le coup : « C’est un document de travail transitoire. »

    Quoi qu’il en soit, les mesures présentées par les « affreux jojos » de la Droite pop’ ne devraient pas beaucoup évoluer d’ici à leur parution officielle puisque Christian Vanneste, co-auteur avec Patrick Beaudouin de la première mouture, affirmait, jeudi 22 septembre, avoir reçu le matin même la « version quasi-définitive » du projet. Et maintenant qu’une ébauche a traîné sur le web, plus question d’attendre le 4 octobre pour le rendre public. Le collectif envisage de le divulguer dès demain, mardi 27 septembre, mercredi au plus tard.

    Au total, les quelque quarante députés labellisés Droite populaire ont participé à l’élaboration du texte. « Il y a eu une vraie réflexion collective, s’enthousiasme Vanneste. On a travaillé de manière spontanée, l’idée est venue de nous. Notre objectif est de participer à la campagne de Nicolas Sarkozy et de signifier à ceux qui nous ont critiqués que nous aussi, on réfléchit. »

    Résultat de ce remue-méninges : 80 suggestions, réparties dans 12 chapitres balayant tous les thèmes, et un programme qui mêle mesures de gauche, mesures de droite et propositions polémiques. Première mesure : « Garantir la justice sociale et la lutte contre les inégalités ». « Taxer davantage les sociétés du CAC 40, taxer les transactions financières », voilà autant d’idées défendues, entre autres, par Arnaud Montebourg ou encore Jean-Louis Borloo.

    Deuxième mesure : « Accroître la lutte contre les fraudes et l’assistanat ». Et c’est là que ça se corse, le collectif propose de « créer une carte d’identité biométrique infalsifiable », un projet qui avait déjà suscité la controverse en avril dernier.

    Troisième mesure : « Soutenir l’emploi des salariés, les PME, l’agriculture et l’artisanat ». Au nom de « la liberté d’entreprendre », les députés de l’aile droite de la majorité appellent de leurs vœux la création d’un « ministère des TPE et des PME ». De quoi contenter Jean-François Copé qui, en février dernier, annonçait via son club Générations France, son souhait de « passer d’une administration de contrôle à une administration de service aux PME, avec un grand ministère des PME qui aurait pour but de simplifier la vie des entrepreneurs ».

    Second satisfecit décerné au secrétaire général de l’UMP : la suppression du collège unique, pour laquelle Copé plaide avec ardeur depuis la rentrée des classes 2011. On ne sait jamais, si le maire de Meaux est candidat en 2017, la Droite pop pourrait bien se recycler à son service.

    Soucieux d’être entendus et sollicités par le plus grand nombre, dans le chapitre 4, « Promouvoir les valeurs de mérite et de respect à l’école », les grognards de la Droite populaire, empiètent aussi sur les terres borlooistes. Si pour l’instant, le candidat putatif du centre-droit se fait discret sur le thème de l’éducation, ses proches assurent que son programme insistera sur la nécessité de l’apprentissage. Côté Droite pop, on recommande de « développer l’alternance à tous les échelons à partir de la 3e ». Des fois que Jean-Louis Borloo soit enfin nommé à Matignon, autant le ménager...

    Autre mesure, régulièrement ressortie du placard et qui promet, comme à chaque fois, de faire grand bruit si les députés décident de la conserver dans le document final : l’abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans, prévue dans la partie 6 « Renforcer la sécurité des Français et l’autorité de la justice nationale ». En janvier, Christian Estrosi avait déposé une proposition de loi identique, à la suite de l’agression de pompiers par des jeunes niçois de moins de 18 ans, et déclenché à gauche et au sein même de la majorité. Si la Droite pop’ ménage tous les camps, elle n’en oublie pas pour autant ses fondamentaux et sa condition d’existence : aiguillonner de temps à autre la majorité.

    Enfin, les propositions avancées dans le chapitre 9, « Renforcer les contrôles face à l’immigration et promouvoir le co-développement avec les pays du Sud », sont sans doute celles qui feront le plus de bruit. Après deux mois de diète imposée par le président qui leur avait demandé de lever le pied sur l’immigration, les députés de la Droite populaire reviennent avec, dans leur besace, la volonté de « limiter le regroupement familial », de « renforcer les critères de déchéance de nationalité », ou encore de « limiter l’assistance au strict minimum vital pour les sans-papiers ». Pour adoucir le tout, ils proposent l’instauration d’un « plan Marshall du co-développement en jumelant chaque nation européenne à tous les pays de bonne gouvernance », une idée empruntée à Philippe de Villiers qui avait expérimenté ce système de coopération entre la Vendée et le Bénin.

    Bref, le collectif de la Droite populaire s’apprête à présenter un « projet-macédoine » qui devrait satisfaire chacun et déplaire à tous. Le meilleur moyen d’être entendu ?

    http://www.marianne2.fr/Droite-popu...


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  • Par Bernard Conte, Enseignant-chercheur à l’université de Bordeaux IV, conseiller municipal de Talence (33) et membre fondateur de l’association Pour un débat sur le libre-échange


    Bernard ConteDepuis la fin des années 1970 et l’arrivée au pouvoir des Thatcher et Reagan, l’idéologie (pour ne pas dire la religion) néolibérale a été imposée. Sans cesse ressassé, tant par la majorité des personnalités politiques que par les medias, le catéchisme néolibéral intègre le dogme du libre-échange, c’est-à-dire le « laisser faire » - « laisser passer », pour les marchandises comme pour les flux financiers.


    Le libre-échange et la division internationale du travail qui l’accompagne, seraient les meilleurs vecteurs de croissance économique, de création d’emplois, de progression des revenus… et, in fine, d’augmentation du bien-être des populations. Par conséquent, il est inutile, pour les « élites » au pouvoir, de consulter la population, par un vote ou même par sondage, sur un sujet censé faire l’objet d’un large « consensus ». De plus, il faut éviter le risque de résultats non conformes aux attentes.


    Néanmoins, des « agitateurs d’idées 1) » ont commandité, dans plusieurs pays européens, un sondage 2) pour recueillir l’opinion des populations à propos du dogme du libre-échange. Les pays retenus sont : La France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et l’Angleterre.


    Les résultats, montrent une profonde divergence entre l’opinion des européens et le consensus officiel des élites.


    L’ouverture des frontières aura des effets négatifs sur l’emploi dans l’avenir


    Pour une majorité d’européens, l’ouverture des frontières aux marchandises en provenance des pays émergents (Chine, Inde) aura, dans les années à venir, des effets négatifs sur l’emploi : France, 75% ; Italie, 62 % ; Espagne et Angleterre, 56% ; Allemagne, 52%.


    Car les produits en provenance des pays émergents sont trop peu taxés


    C’est ce que pensent à plus de 65% les Français, les Espagnols, les Italiens et les Allemands. Les Anglais ne sont que 50% à déclarer que les importations en provenance de pays comme la Chine et l’Inde sont insuffisamment taxées.


    La nécessité du protectionnisme


    Hormis les Anglais, une majorité d’européens – entre 60 et 67% - se déclarent favorables à une augmentation des taxes sur les importations en provenance des pays émergents. Les Anglais ne sont que 45% à partager cette opinion.


    A mettre en œuvre à l’échelle européenne, ou à défaut, à l’échelle nationale


    Entre 67 et 80% des Français, des Allemands, des Italiens et des Espagnols pensent que les droits de douane doivent être placés à la frontière de l’Europe plutôt qu’à la frontière de leur pays. Les Anglais sont partagés sur cette question.


    En cas de refus des partenaires européens de relever les droits de douane vis-à-vis des pays émergents, les Français, les Anglais, les Allemands, les Espagnols et les Italiens sont environ 60% à penser qu’il faut le faire quand même aux frontières de leurs pays respectifs.


    Les bienfaits escomptés de la thérapie protectionniste


    L’augmentation des droits d’entrée sur les importations en provenance des pays émergents devrait avoir des conséquences positives pour le secteur industriel, l’emploi et la croissance économique. De plus ces mesures devraient assurer la protection du savoir faire des différents pays (sans doute en ralentissant ou en arrêtant le processus de délocalisation). Par contre, les européens, dans leur ensemble, anticipent des conséquences « moins » positives sur les prix des produits de consommation.


    Les résultats de ce sondage traduisent la capacité d’analyse et la maturité de la réflexion de la population européenne face à la crise financière, économique et sociale. Malgré la presse-tituée qui relaie un discours pseudo-consensuel sur les « vertus » du libre-échange, les européens remettent en cause ce dogme de façon radicale. Ils ont enfin compris que le libre-échange signifie l’égalisation par le bas des conditions sociales sur l’ensemble de la planète, le libre-échange c’est la Tiers-Mondialisation de la planète.


    Mise en ligne : 17 septembre 2011


    1) - Il s’agit de l’association : Pour un débat sur le libre-échange, regroupant des universitaires et des économistes, http://manifestepourundebatsurlelibreechange.eu/

    2) - Le sondage a été effectué par l’IFOP en France en mai 2011 et en juin 2011 dans les autres pays européens.

    A lire, Bernard Conte :"La Tiers-Mondialisation de la planète"


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    Mélenchon à un communiste à la Fête de l’Huma : « dégage ! »

    Edt pour vivelepcf

     Des reporters de Canal + ont suivi longuement Jean-Luc Mélenchon dans les allées de la Fête de l’Humanité. Ils sont presque les seuls journalistes à rendre compte de la vérité, au-delà de la mise en scène.

    Non, Mélenchon n’a pas été « ovationné », « adoubé », « reçu comme chez lui », « acclamé » par les communistes sinon par l’équipe dirigeante du PCF. Il n’a pas davantage reçu « l’onction du peuple communiste ». Les journalistes non avertis, ou peu curieux, ont dû traverser la Fête au milieu de la garde rapprochée de Mélenchon et de la direction du PCF suivant un parcours fléché…

    Les militants communistes, eux, notamment ceux qui ont pendant des jours monté et tenu les stands, ont vu le décalage entre cette version officielle et la profondeur du doute qu’inspire à un grand nombre de camarades et de sympathisants le politicien social-démocrate qu’on leur a imposé avec le « Front de gauche ». Le malaise avait déjà été manifeste même au Conseil national du PCF où les 3 et 4 septembre le nom et la campagne de Mélenchon ont à peine été évoqués.

    Aussi le reportage de Canal + dépasse-t-il l’anecdote quand il montre le profond mépris de Mélenchon pour les communistes. Un camarade, particulièrement peu agressif, désignant même Aubry par son prénom « Martine » veut poser une question à Mélenchon. Voilà le dialogue :

     

    - Le militant : "Je voudrais savoir s'il y a un débat ou si c'est juste pour la télé ? Il y avait Martine, elle ne s'est pas exprimée et on ne sait pas ce qu'elle est venue faire à la Fête de l'Humanité..."

    - Mélenchon: "bon, redescends,  s'il te plaît. Dehors !".
    - Le militant : "Non, pourquoi je redescendrais ?"
    - Mélenchon : "Si tu es un militant, tu es discipliné !"
    - Le militant : "Non, attends, tu vas pas me faire la leçon !"
    - Mélenchon : "Si, je te la fais. Dégage !"

     

    L’anecdote est d’autant plus tristement comique que le Parti de gauche a fait de l’inversion du « Casse pov’ con !» de Sarkozy son fonds de commerce sur ses autocollants et affiches depuis des années (avec pour résultat calculé de réduire toute perspective à l’élection de 2012). Mélenchon lui, c’est « dégage », dit avec sa grossièreté censée « faire peuple », à un communiste, à la Fête de l’Humanité, à la Fête des communistes, comme en terrain conquis.

    On aurait tort de croire à un dérapage de Mélenchon. Il a très bien compris depuis le départ combien la direction du PCF a besoin de lui pour tenter de poursuivre le processus d’effacement, de métamorphose du PCF en un parti de gauche comme les autres.

    Et on ne voit pas pourquoi, dans sa logique politicienne, il n’en profiterait pas au maximum, sans faire le moindre cadeau à ceux qui lui déroulent le tapis aujourd’hui et qu’il n’a eu de cesse, ex-trotskyste, social-démocrate, que de combattre hier.(VIDEO - 14'30)

     

     PS : le reste du reportage de Canal + est tout aussi édifiant. On y voit Mélenchon faire du pied à ses amis socialistes, en tant que socialiste lui-même. Les candidats aux primaires du PS se pavanent à la Fête de l’Huma, sauf Hollande chargée de jouer l’aile droite. Bises ici, bises là. On voit les amis socialistes de Mélenchon le railler gentiment et laisser entendre la profonde connivence qui les associe et les associera… Mais quel choix a fait la direction du PCF !    

    http://vivelepcf.over-blog.fr


    "Si tu es un militant, tu es discipliné".

    Totale hallucination, là !! Ein zwei drei, faut obéir.

    Oui, c’est vrai, il fait chier ce militant à poser des questions énervantes qui emmerdent l’eurodéputé candidat, franchement ! Quel manque de savoir-vivre ! Il ne peut pas beugler son amour pour JLM ? ; c’est tout ce que celui-ci attend d’un "militant discipliné".

    El Che-Juan-Lucho guide interplanétaire de la révolution "citoyenne" par les urnes" c’est pas des têtes qui posent des questions relou qu’il veut ,ce sont des bras pour coller des affiches et des jambes pour tracter. Punto.

    De la discipline nom de Dieu , de la discipline !!!!

    La direction du PCF doit rendre des comptes après cet incident qui n’est sûrement pas isolé.


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  • 25 septembre 2011 à 19h27

    Sénat : la gauche remporte la majorité absolue

    La gauche a remporté dimanche pour la première fois de la Ve République la majorité absolue en conquérant les 23 sièges supplémentaires qui lui était nécessaire, avant même les votes de la Martinique et de la Guadeloupe, a annoncé à l'AFP un dirigeant socialiste.

    Les socialistes, qui disposaient de 22 sièges d'avance vers 19H00, étaient suspendus au résultat de la Manche. Quelques minutes après, ils obtenaient leur 23e sénateur.

    Sénat : "un échec grave pour Sarkozy" (Hollande)

    25 septembre 2011 à 19h29

    Le basculement à gauche du Sénat est "un échec grave" pour Nicolas Sarkozy, a estimé dimanche François Hollande, l'un des candidats à la primaire PS, en commentant une partie des résultats des élections sénatoriales.

    "A l'heure où je m'exprime, la gauche semble être majoritaire, même s'il faut être prudent", a déclaré le candidat à la primaire socialiste en arrivant au Sénat, peu avant que la victoire de la gauche ne soit confirmée. "Si les résultats se confirment, c'est une échec sérieux, pour ne pas dire grave pour Nicolas Sarkozy", a-t-il jugé. "Pour la première fois depuis la 5ème République, la gauche serait majoritaire dans cette haute assemblée, c'est un événement historique", a-t-il ajouté. "Ce serait aussi pour le prochain président de la République, s'il est de gauche, un sérieux atout", a-t-il encore dit.

    Même si nous nous désinteressons de la politique, nous ne pouvons pas ne pas aprécier cette victoire attendu depuis 1958.

    Le sénat conservateur bascule. Nous pouvons apprécier la victoire sans pour autant crier victoire car cela pourrait bien signifier aussi que la gauche est devenue conservatrice et c'est plus que probable.

    Enfin un changement de couleur ça fait parfois du bien, même si,  passer du bleu horizon au rose bonbon ce n'est pas encore vraiment ce que nous attendons. Le rouge irait si bien.

    Maryvonne Leray

     

    Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-le-senat-passe-a-gauche-85157755.html


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  • Latvian Socialist Party logoLa coalition de gauche du Centre de l'Harmonie, menée par les communistes remporte avec 28,3% des voix les législatives en Lettonie, dans un pays saigné par le FMI et l'UE

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    Les élections législatives anticipées en Lettonie, qui se déroulaient samedi dernier ont accouché d'un résultat historique. Pour la première fois depuis la restauration du capitalisme en 1991, les communistes duParti socialiste de Lettonieont remporté un scrutin national, à la tête de la coalition de gauche du Centre de l'harmonie.

     

    Le Centre de l'Harmoniea obtenu 28,36% des voix (dont 41% à Riga) ainsi que 31 élus sur les 100 que compte le Parlement. Il devance assez largement les partis de droite libéraux-nationalistes de de la Réforme(20,82% et 22 sièges), de l'Unité(18,83% et 20 sièges) et de l'Alliance nationale(13,8% et 14 sièges).

     

    L'étendue du consensus existant entre les trois formations de droite, sur fond d'ultra-libéralisme économique et de nationalisme ethnique euro-compatible, devrait permettre la formation d'une coalition gouvernementale réactionnaire.

     

    Contrairement au discours médiatique dominant, le Centre de l'Harmonie n'est absolument pas un « parti russe » en Lettonie. Certes, la base sociale et politique de la coalition était initialement cette minorité russophone longtemps privée de ses droits civiques et politique et encore aujourd'hui largement discriminée et stigmatisée par le nationalisme raciste des partis de droite lettons.

     

    Mais le succès de samedi prouve que les communistes du Parti socialiste de Lettonie et les socialistes du Parti de l'Harmonie – les deux composantes essentielles de l'alliance – ont su rassembler large, et unir travailleurs Lettons de souche et russophones autour d'un discours d'opposition au racisme d’État et aux recettes libérales concoctées en concertation entre les classes dirigeantes lettones, le FMI et l'UE.

     

    Il faut dire que la traditionnelle instrumentalisation d'un nationalisme letton, divisant les travailleurs en lettons de souche 'privilégiés' et lettons russophones exclus, ne peut plus masquer la faillite de la restauration du capitalisme en Lettonie après 1991, ressentie durement aujourd'hui par tous les ménages ouvriers et populaires.

     

    Le « miracle letton » fut plutôt un mirage bien éphémère. Après une décennie 1990 marquée par une récession continue – en 2005, la production industrielle Lettone ne représentait encore que 50% de celle de 1990 – la consommation des ménages ainsi que l'investissement ont été artificiellement gonflés par le crédit, provoquant un endettement à grande échelle mais aussi une bulle immobilière considérable.

     

    Inflation galopante et endettement des ménages rendant la situation des classes populaires et moyennes lettones précaires, politique fiscale favorable aux entreprises rendant vulnérables les comptes publics, enfin consommation financée par les importations dans un pays où l'appareil productif 'national' (hérité de l'époque soviétique) a été démantelé, creusant donc un déficit commercial abyssal : toutes les conditions étaient réunies pour un désastre social.

     

    La crise capitaliste de 2008-2009 a touché la Lettonie de plein fouet avec en deux ans – 30% de récession, une dette publique multipliée par sept et enfin un taux de chômage record de 22,2%.

     

    Confrontée à la faillite du capitalisme libéral Letton, la classe dirigeante Lettone a choisi la fuite en avant : la vassalisation accrue envers l'UE et le FMI et l'approfondissement d'une politique ultra-libérale avec le plan d'austérité mis en œuvre en 2010 prévoyant une baisse des salaires des fonctionnaires de 20 à 50%, des retraites de 10 à 70% ou encore une baisse des salaires dans le privé de 20 à 30%.

     

    Confronté à une fronde sociale sans précédent, miné par les affaires de corruption, le gouvernement a été contraint de dissoudre l'Assemblée en juillet dernier, après consultation populaire selon la procédure constitutionnelle.

     

    La percée historique du Centre de l'Harmonie, et des communistes qui la mènent, est l'expression d'une colère massive de la classe ouvrière lettone, quelque soit son étiquette ethnique ou son statut juridique.

     

    Elle vient de loin. Depuis plusieurs années, les communistes et la gauche ne cessent de progresser. En 2009, le « Centre de l'Harmonie » remportait la mairie de Riga. Cette même année, l'ancien maire communiste de Riga soviétique, secrétaire du Parti socialiste letton (PSL) devenait député européen. Une revanche historique pour cet ancien prisonnier politique après 1991, coupable d'être resté fidèle à l'Union soviétique.

     

    Certes, la droite libérale et nationaliste vassalisée à l'UE et au FMI ne laissera pas le pouvoir à l'alliance socialiste-communiste, elle qui a posé dans la campagne notamment la remise en cause de l'Euro et la relance des dépenses publiques plutôt que l'austérité.

     

    Tout comme en Russie ou en République tchèque, voilà un autre pays de l'Est où les communistes représentent plus que jamais l'opposition au capitalisme libéral et au nationalisme étroit compatible avec cette « prison des peuples » qu'est l'Union européenne. 

     

    Cf notre article-synthèse sur la Lettonie : Législatives en Lettonie: face à un « tigre balte » soumis à la piqûre d'austérité, les communistes moteurs d'une force de rassemblement populaire qui peut gagner

     

    Cf l'interview d'Alfred Rubiks, secrétaire-général du Parti socialiste letton : Interview d’Alfred Rubiks, secrétaire-général du Parti socialiste de Lettonie (PSL), sur le combat des communistes Lettons et leurs succès en terre hostile


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  • L’appel des 16 cyniques

     
    L’appel de seize patrons milliardaires, publié fin août par le Nouvel Observateur, a fait le tour des autres médias. Ils demandent de payer une « contribution exceptionnelle » au Trésor Public. On y lit : « Au moment où le déficit des finances publiques et les perspectives d’aggravation de la dette de l’Etat menacent l’avenir de la France et de l’Europe, au moment où le gouvernement demande à tous un effort de solidarité, il nous semble nécessaire d’y contribuer. » Parmi les signataires figurent Jean-Paul Agon et Liliane Bettencourt (L’Oréal), Antoine Frérot (Veolia), Maurice Lévy (Publicis) et Christophe de Margerie (Total).

    Prenons tout d’abord la véritable mesure de cette proposition. Le gouvernement a mis un chiffre sur « l’effort » collectif auquel ces bonnes âmes veulent bien consentir : 200 millions d’euros. Quand on gagne le SMIC, cela semble être beaucoup d’argent. Mais quand on possède une fortune aussi colossale que les signataires de cet appel, ce n’est rien. Prenons le seul cas de Mme Bettencourt. 200 millions d’euros représentent à peu près ce qu’elle engrange en dividendes de L’Oréal en l’espace d’une année, sans parler de ses autres sources de revenus.
    La « générosité » de cet appel est donc toute relative. Néanmoins, cette démarche fait réfléchir, n’est-ce pas ? Les capitalistes passent leur vie à s’enrichir sur le dos des autres. Les grandes fortunes de France sont des spécialistes de la fraude et du détournement des fonds publics. Ce sont les capitalistes qui ont ruiné l’Etat. Ils emploient une légion d’experts en « optimisation fiscale » pour réduire au strict minimum – par des moyens légaux ou illégaux – le montant de leurs impôts. Ils profitent largement des fameuses « niches fiscales », qui rapportent quelques 50 milliards aux plus fortunés (et 25 milliards à d’autres personnes relativement aisées). Ils utilisent des paradis fiscaux pour cacher des revenus imposables et couvrir leurs activités illégales. En Suisse, les banques détiennent au moins 80 milliards d’avoirs français non déclarés. Que peut donc signifier, chez ces requins capitalistes, un tel accès de générosité ? Quel est le but de cette opération médiatique ?

    « L’appel des seize » est avant tout l’expression du cynisme de ses signataires et de leurs amis dans les médias. Ils écrivent : « Cette contribution n’est pas une solution en soi : elle doit s’inscrire dans un effort plus global de réforme, tant sur les dépenses que sur les recettes. » Voilà une des clés de cette affaire. L’« effort global de réforme » comprend le saccage des retraites et de la sécurité sociale, la destruction progressive de l’Education Nationale et de l’ensemble des services publics, la réduction massive du nombre de fonctionnaires, la pression constante sur les salaires et les conditions de travail. Les 200 millions offerts à titre « exceptionnel » représentent une minuscule ristourne sur les dizaines de milliards que la politique du gouvernement rapporte à ces parasites. Cet appel est une stratégie de manipulation de l’opinion publique destinée à justifier un durcissement de la politique d’austérité qui frappe la masse de la population – et surtout les plus pauvres – au profit des plus riches.

    Tout ceci traduit aussi une certaine peur chez les capitalistes. Ils savent pertinemment que le gouffre entre les riches et les pauvres se creuse d’année en année. La « grande misère » se généralise. Mais malgré la « crise » – qui ne touche pas ceux qui en sont responsables –, les 10 % les plus riches se sont encore enrichis au cours de ces dernières années. Les capitalistes ont beaucoup de pouvoir, il est vrai. Ce pouvoir repose sur leur propriété – et notamment sur la propriété privée des moyens de production, des rouages du commerce et des banques. Mais en même temps, c’est une classe faible. D’une part, elle est peu nombreuse comparée au salariat. D’autre part, son pouvoir repose sur la patience de la population en général et des travailleurs en particulier. Si jamais cette masse décide de ne plus tolérer le pouvoir capitaliste et d’entrer en action pour y mettre fin, il s’écroulera comme un château de cartes. Et c’est la crainte de cette perspective qui pousse ces quelques riches à la « générosité ». Il faut afficher une « solidarité » fictive et hypocrite en haut, dans l’espoir de calmer la colère sourde mais explosive qui gronde en bas !

    http://www.lariposte.com/


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