• C’est un véritable raz-de-marée de pauvreté qui s’installe sur la France

     

    Huma 08

    Julien Lauprêtre, président du Secours populaire affirme que le taux de pauvreté dévoilé par l'Insee ce mardi est bien « en dessous » de la réalité. Ces chiffres datent en effet de 2009 et ne sont donc plus actuels. Le président du Secours populaire s'inquiète de ce « raz-de-marée de pauvreté » qui s'installe sur la France. Interview pour l’Humanité.fr


     

    Vous avez critiqué ce matin les chiffres de l’Insee de 2009 spécifiant qu’ils sont en dessous de la réalité, quelle est la situation actuelle ?


     

    Julien Lauprêtre. Le secours populaire a pris ce matin les chiffres de l’Insee sur la pauvreté avec grand intérêt et ils sont effectivement révélateurs d’une grande pauvreté de notre pays. Cependant ces chiffres remontent à 2009 et sont en conséquent en dessous de la réalité. Tous les indices montrent que la pauvreté a gagné du terrain. D’autre part ces chiffres sont bien réels mais ne couvrent pas tous les aspects. Il est nécessaire de prendre en compte d’autres facteurs. Un français sur deux n’est pas parti en vacances cet année. Par ailleurs, 39% des français ont renoncé aux soins qui leur étaient prescrits pour des raisons financières. Enfin, il est important de noter que tous les français n’ont pas accès au sport, à la culture. C’est un véritable raz-de-marée de pauvreté qui s’installe sur la France. Aujourd’hui nos bénévoles font tous le même constat. La pauvreté ne cesse d’augmenter. Et ce quelque soit la région. Il n’y a pas une région en France qui ne soit pas sinistrée.

     

    Quels sont les moyens mis en œuvre par le Secours populaire ?

     

    Julien Lauprêtre. Aujourd’hui les problèmes de la précarité sont devenus des problèmes de société. Nous alertons les autorités publiques : de plus en plus de jeunes sont touchés. Ces dernières années nous avons observé un afflux de jeunes dans nos centres. En novembre nous organisons à Nancy les « assises nationales de la jeunesse solidaire » le 24, 25 et 26 novembre. Le Secours populaire essaye d’être le plus proche possible des jeunes. Mais seul nous ne pouvons pas régler le problème.

     

     

    Quelles sont les réponses apportées par le gouvernement et l’Union Européenne ?

     

    Julien Lauprêtre. Le Secours populaire aiguille les pouvoirs publics et est l’avocat des pauvres. Ces chiffres sont la confirmation de ce que nous disons depuis des années. Aujourd’hui nous avons la preuve avec ces chiffres que la pauvreté ne cesse d’augmenter. C’est une réalité. Désormais les pouvoirs publics doivent prendre conscience de ces indices. Malheureusement ce taux de pauvreté ne va certainement pas s’améliorer avec la décision en juin de la Commission européenne qui ampute de 400 millions à son programme européen d’aide au plus démunis (PEAD). Cette décision est dramatique le budget va être amputé de 75% avant d'être totalement supprimé. En France ce programme aide près de 4 millions de personnes à se nourrir par le biais de 4 associations (Croix-rouge, Banques alimentaires, Restos du cœur et Secours populaire français). S’agissant de nos services, si cette mesure n’est pas revue à la baisse la moitié des repas ne pourront pas être distribués. Le 18 septembre a lieu une réunion des ministres de l’Agriculture : si l’on ne peut pas revenir sur cette décision c’est un véritable tsunami alimentaire qui va s’abattre sur notre pays.

     

    Pour finir, pouvez-vous nous dire un mot de l’objet de votre présence sur la fête de l’Humanité ?

     

    Julien Lauprêtre. L’objectif de la présence du Secours populaire à la Fête de l’Humanité est de présenter au public l’importance du développement de note association dans la société actuelle pour faire toujours plus de solidarité. Nous allons également contribuer à diffuser notre message : notamment en alertant le public sur la gravité de la décision européenne par le biais d’une pétition.

    Humanité.fr


     Dix-huit millions d'Européens privés d'aide alimentaire par l'arbitraire de la Commission européenne qui vient de diviser par quatre le budget que l'Union européenne lui allouait. C'est pour combattre cette injustice et remédier à ce scandale que Patrick Le Hyaric, député européen et directeur de l'Humanité, a interpellé ce mardi José-Manuel Barroso, président de la Commission. Il s'agit de la deuxième adresse publique de ce genre effectuée par le Vice-président du Groupe de la Gauche Unitaire Européenne-Gauche Verte Nordique, que nous retranscrivons ci-dessous.

     

     

    « Monsieur le Président de la Commission européenne,

     

    A la suite de l'arrêt T-576/08 rendu en avril par la Cour de Justice Européenne, déposé à la suite d’une plainte du gouvernement allemand, la Commission européenne a annoncé, ce lundi 20 janvier, une réduction sévère du budget de l'aide alimentaire européenne. Celui-ci passerait de 496 millions d’euros à 113 millions d'Euros pour l'année 2012, soit une diminution de 73% par rapport à 2011.

     

    Cette plainte initiée par le gouvernement allemand, soutenu par 6 autres Etats européens, avait la particularité d’être déposée par des pays ne participant pas à ce programme. Elle est basée sur le fait que cette aide ne pouvait être incluse dans le budget de la Politique agricole commune (PAC), puisqu’elle était avant tout sociale et ne rentrait donc pas dans les missions de la PAC.

     

    La Cour de Justice Européenne a validé ces arguments en estimant que le programme alimentaire européen aux plus démunis (PEAD) devait être financé par des surplus européens, mis à l’intervention publique. Au-delà de l’insupportable, cet argumentaire juridique pourrait être contesté. D’abord, malheureusement, les modifications de la PAC ces dernières années, ont réduit au strict minimum les budgets destinés à la gestion des excédents agricoles européens.

     

    Mais, plus fondamentalement, je ne peux comprendre qu’on puisse priver 13 millions de personnes de ces aides, alors que subsiste toujours des dispositions de restitutions aux exportations, versées aux grands industriels de l’industrie agro-alimentaire dans le but d’exporter des surplus ponctuels de céréales, de produits laitiers, de viande. Cette décision est antihumaine. Elle remet en cause les financements des 240 banques alimentaires européennes venant en aide aux citoyens européens les plus démunis.

     

    Alors qu'il ne représente que 1% du budget de la Politique agricole commune ce programme s'adressait pourtant à 18 millions de personnesdépendantes de cette aide, dans 19 pays européens. En France d'après plusieurs associations caritatives cette aide bénéficie à 2 millions de personnes.

     

    Je proteste énergiquement contre cette décision qui donne, une nouvelle fois, des institutions européennes, l’image de structures de plus en plus éloignées des peuples, insensibles à leurs difficultés, à la pauvreté et à la misère, alors qu’elles n’ont pas hésité à venir au secours des secteurs bancaires. Que valent ces aides, représentant 0,004% du produit intérieur brut européen, comparées aux milliards d’euros circulant sur les marchés financiers à des fins spéculatives ?

     

    La Commission Emploi et Affaires sociales du Parlement européen a déposé pour la session plénière du mois de juillet une question à la Commission pour obtenir un débat sur ce programme établi depuis 1987 et la remise en place de celui-ci. Je souhaite d’ici là que la Commission revienne sur sa décision.

     

    J’ai l’honneur de vous demander, Monsieur le Président de la Commission européenne quelles actions la Commission compte-t-elle entreprendre pour rétablir ces fonds pour les 13 millions de personnes souffrant de pauvreté alimentaires et pour les 43 millions d'européens en risque de pauvreté alimentaire.

     

    Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, mes salutations les meilleures. »

     

    humanité.fr

     

    Sur Cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-pauvrete-83650703.html


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