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    Après un débat vif, les députés ont voté la loi sur le certificat d’obtention végétale, qui supprime le droit de ressemer librement sa propre récolte sans verser de taxe. Les élus UMP, et le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, ont rejeté tous les amendements proposés par l’opposition de gauche. L’industrie semencière peut être satisfaite, tandis que la Confédération paysanne appelle à l’abrogation de la loi, et à son boycott.

     

    Orge, avoine, blé, pois, trèfle, luzerne… 21 variétés de semences seront soumises à une taxe, la contribution volontaire obligatoire, si l’on veut les replanter . Un droit de propriété sur les semences que viennent de voter les députés UMP à l’Assemblée. Pire : les semences de ferme pour les autres espèces (cultures intermédiaires, légumes, soja) sont interdites. « Les paysans qui ne respecteront pas cette loi seront des contrefacteurs, donc des délinquants », proteste la Confédération paysanne. Les éleveurs qui, souvent, réutilisent leurs semences pour des cultures destinées à nourrir leurs bêtes, sont les premiers visés. Les grands semenciers (Limagrain, Monsanto, Syngenta, Vilmorin, Pioneer Semences…), qui percevront une partie de la contribution volontaire obligatoire, auront bientôt « la mainmise totale sur les semences alors qu’actuellement ils ne fournissent que 50 % des volumes, avertit le syndicat agricole. Nous nous trouverons alors dans une totale dépendance qui peut mettre en péril la capacité même à ensemencer tous nos champs. » Comment en est-on arrivé là ?


    Le débat a pourtant été vif à l’Assemblée. D’un côté, la gauche et les écologistes. De l’autre, l’UMP, le ministre de l’Agriculture, Bruno Le Maire, et Xavier Beulin, président de la FNSEA et dirigeant de la pieuvre agroalimentaire Sofiproteol. « Nous considérons que le droit des agriculteurs de réutiliser une partie de leur récolte est un droit inaliénable auquel nous n’avons pas à déroger », leur lance le député socialiste Germinal Peiro. Avec sa collègue écologiste Anny Poursinoff, il est monté au créneau pour défendre des amendements visant à limiter la portée de la nouvelle loi sur le certificat d’obtention végétale (COV).


    La moitié des agriculteurs français concernés

    En face, le député UMP Thierry Lazaro, rapporteur de la commission des Affaires économiques, défend le texte avec zèle, aux côtés du ministre de l’Agriculture. Ils invoquent à tour de rôle l’importance de la propriété intellectuelle (des seuls semenciers) ou une nécessaire harmonisation entre droit français et droit européen . L’un des objectifs des amendements proposés par la gauche était l’élargissement des cultures exemptés de taxe  [1] Cet amendement « inverse la logique du texte », s’est insurgé Bruno Le Maire, qui estime « qu’il y a lieu de restreindre de façon positive la liste des espèces qui peuvent bénéficier de cette exemption afin de coller au plus près à la réalité des pratiques agricoles ». Une « restriction positive » qui profite directement à l’industrie semencière. En vendant ses semences, elle devient aussi propriétaire des graines tirées de leur récolte.

    « Vous êtes en train de livrer les agriculteurs français aux semenciers. Il faut le reconnaître et l’assumer ! », s’emporte Germinal Peiro. Le député de Dordogne rappelle que la moitié des agriculteurs français réutilisent leurs semences de ferme : 60 % pour les céréales à paille, 80 % pour les plantes fourragères, entre 40 % et 60 % pour les protéagineux, et entre 20 % et 40 % pour le soja. Ils se verront donc taxés.

     

    Deux visions de l’agriculture s’opposent

    L’un des arguments avancés par l’UMP et la FNSEA est le nécessaire financement de la recherche. Anny Poursinoff s’étonne que l’on souhaite faire payer la recherche agronomique par les agriculteurs. Germinal Peiro estime de son côté que les semenciers, du fait de leurs recherches, « orientent l’agriculture mondiale et les pratiques agricoles, sans tenir compte des usages locaux ancestraux, lesquels peuvent aussi donner d’excellents résultats agronomiques et préserver la diversité des agricultures ».

    Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, peut se réjouir : la totalité de ses arguments ont été repris par l’UMP. Le dirigeant de Sofiproteol ne voit pas en quoi la reproduction à la ferme serait un facteur de biodiversité : « Pour les grandes cultures, aucune variété utilisée n’est le fruit d’une conservation ancestrale ; toutes ont été développées grâce à la création variétale. » Faux, estime Guy Kastler, du réseau Semences paysannes : « Des caractères nouveaux apparaissent, permettant à la plante d’être mieux adaptée au sol, au climat, aux conditions locales. Il est alors possible de réduire les engrais et les pesticides. À l’inverse, les semenciers adaptent les plantes aux engrais et aux pesticides, qui sont partout les mêmes. » Deux visions de l’agriculture et de l’alimentation s’affrontent, y compris dans les travées de l’Assemblée.

     

    Des paysans fraudeurs et voleurs ?

    Le président de la FNSEA souhaite par ailleurs que le montant des redevances soit discuté au niveau interprofessionnel… où souvent la FNSEA siège seule. La gauche a voulu poser la condition du pluralisme syndical. En vain. Et Bruno Le Maire de renchérir : « Je rêve qu’un jour le monde agricole puisse, comme tous les mondes économiques en France, travailler avec l’ensemble des syndicats représentatifs, qui discuteraient des différents sujets de manière responsable et constructive, chacun essayant de comprendre les positions de l’autre… » À l’image de ce que pratiquent le gouvernement et l’UMP ?

     

    Tout n’est pas terminé. Le texte doit désormais passer devant le Conseil constitutionnel. Reste donc une possibilité de révision. Parmi les défenseurs du droit à semer et à planter librement, on espère aussi que la tolérance sur la possibilité de ressemer qui régnait depuis 1991, date de création du certificat d’obtention végétale (qui recense les variétés et leurs propriétaires), se poursuivra. Mais vu le zèle avec lequel le ministre a défendu les positions du lobby semencier à l’Assemblée nationale, il est peut probable que ce soit le cas. La maréchaussée débarquera-t-elle demain dans les granges pour lutter contre la « fraude » aux semences et arrêter les paysans voleurs ? De son côté, la Confédération paysanne demande à tous les candidats à la prochaine élection présidentielle de s’engager à « abroger cette loi scandaleuse » et invite les paysans à refuser de payer la dîme aux multinationales.

    Nolwenn Weiler

    BASTA

    Sur cri du Peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-l-agro-industrie-semences-91176882.html 



    Notes

    [1] « Les agriculteurs peuvent utiliser sur leur propre exploitation, sans l’autorisation de l’obtenteur, à des fins de reproduction et de multiplication, le produit de la récolte qu’ils ont obtenu par la mise en culture d’une variété protégée, sauf pour les espèces énumérées par décret en Conseil d’État. »


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  • Par Sophie Chapelle (24 novembre 2011)

    Les industries et multinationales semencières veulent rendre les paysans captifs… grâce à la loi. Les députés doivent examiner le 28 novembre un texte instaurant une « contribution volontaire obligatoire » : une véritable dîme sur les semences. Ressemer librement sa propre récolte ou échanger des variétés de plantes deviendra illégal. Soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, des paysans et des citoyens entrent en résistance.

    Photo : source

    Demain, graines et semences ne seront peut-être plus libres. Des agriculteurs s’inquiètent d’une proposition de loi votée par les sénateurs le 8 juillet dernier, et déjà appliquée par décret aux productions de blé tendre. S’ils veulent conserver une partie de leur récolte pour la ressemer l’année suivante (quoi de plus naturel ?), les producteurs de blé tendre doivent payer une redevance appelée « Contribution volontaire obligatoire » (sic). « L’enjeu de cette nouvelle proposition de loi est d’étendre ce mécanisme à tous les paysans, alerte Guy Kastler, du Réseau semences paysannes. Chaque fois qu’on cultivera un hectare, ils prendront un peu d’argent de nos poches pour payer les détenteurs de propriété intellectuelle. » La loi prévoit de considérer la reproduction de semences à la ferme, sans payer cette dîme moderne à leurs « propriétaires », comme une contrefaçon [1]. La récolte pourra alors être saisie.

    Qui sont ces propriétaires de semences à qui la « contribution volontaire » sera reversée ? Depuis 1949, toute variété de semence mise sur le marché doit obligatoirement être inscrite sur le catalogue géré par l’Office communautaire des variétés végétales (OCVV), dont le siège est à Angers  [2]. Cet office accorde un droit de propriété intellectuelle, d’une durée de 25 à 30 ans, à « l’obtenteur », celui qui a sélectionné cette variété. Les principaux détenteurs de ces « certificats d’obtention végétale » [3] ne sont autres que les grandes multinationales semencières : Bayer, Limagrain, Monsanto, Pioneer, Vilmorin ou Syngenta. Tous réunis au sein de l’Union française des semenciers, qui aurait fortement appuyé le projet de loi.

    Rendre les paysans captifs

    « Le fait que l’obtenteur soit rétribué pour son travail de recherche ne nous pose pas de problème, explique Jean-Pierre Lebrun, un maraîcher biologique à la retraite. En revanche, nous sommes opposés à ce que ces obtenteurs récupèrent des taxes sur le travail de sélection que nous menons dans nos fermes. » Avec d’autres paysans et des consommateurs soucieux de préserver l’autonomie alimentaire, Jean-Pierre a fait le déplacement à Angers ce 19 novembre pour « débaptiser » l’OCVV, renommé « Office communautaire de la confiscation des semences ». Un geste symbolique qui en dit long sur les menaces pesant sur l’avenir de notre alimentation.

    Yves Manguy, agriculteur à la retraite, connaît bien les semences de ferme, ces graines récoltées à partir de variétés sélectionnées par l’industrie semencière, mais multipliées par l’agriculteur lui-même par souci d’économie et d’indépendance. Pour cet ancien porte-parole de la Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF), l’objectif des firmes semencières est clair : « Elles veulent instaurer un marché captif, que les agriculteurs achètent leurs semences et qu’ils n’en fassent plus chez eux. La loi en préparation consiste non pas à interdire complètement mais à restreindre un maximum le droit des semences à la ferme. » Le texte propose ainsi d’autoriser la semence de ferme pour seulement 21 espèces – en échange du paiement de la Contribution volontaire obligatoire – et d’interdire cette pratique pour toutes les autres espèces.

    « Ce n’est pas la recherche qu’ils veulent rémunérer mais les actionnaires »

    Pourquoi cette redevance ? Officiellement, pour financer la recherche. Actuellement, 85 % des sommes récoltées par la Contribution volontaire obligatoire sont reversées directement aux obtenteurs, et 15 % servent à alimenter le Fonds de soutien à l’obtention végétale en blé tendre. « Les objectifs de sécurité et de qualité alimentaire doivent être définis par le public, et non par les seules recherches de profits des entreprises semencières privées », argue la Confédération paysanne. D’après le syndicat, l’application de la proposition de loi entraînerait un prélèvement supplémentaire sur le revenu des agriculteurs français estimé à 35 millions d’euros. « La recherche doit être financée aussi par le public et non par les seuls agriculteurs. Il convient de mettre en place un mécanisme de financement public de la recherche », estime la Confédération paysanne. Le syndicat suspecte l’Union française des semenciers de vouloir d’ailleurs tripler la redevance (environ 3,50 euros par hectare aujourd’hui).

    Des carottes illégales et des choux clandestins

    Non loin de l’Office communautaire des variétés végétales, sur la place du Pilori, dans une rue piétonne d’Angers, se déroulent les rencontres des semences paysannes et fermières d’Anjou. Ici, des artisans semenciers partagent une même passion, celle de la sélection, de la conservation, de la multiplication et de l’échange des semences. François Delmond est membre de l’association Les Croqueurs de carottes, qui sauvegarde les variétés potagères traditionnelles menacées de disparition. Sur le stand, plusieurs variétés de carottes et de choux rouges sont proposées à la dégustation. Les réactions varient du « surprenante, celle-là » au « celle-ci a un goût de noisette très fort, vous ne trouvez pas ? ». Pour François, ces dégustations sont l’occasion de montrer l’impact des choix variétaux sur la qualité gustative.

    « Ce que vous mangez est une variété de carotte illégale car elle a été radiée du catalogue, elle ne respectait pas les critères », explique François à une passante. Entre 1954 (date d’existence du premier catalogue des variétés de plantes potagères) et 2002, 80 % des variétés ont été radiées du catalogue, à cause d’une réglementation de plus en plus contraignante. « Ce que nous voulons, c’est la liberté de faire notre travail en âme et conscience, la liberté du jardinier de semer la variété qu’il veut et la liberté du consommateur d’accéder à des aliments différents. » Une liberté qui contribue à l’augmentation et à la conservation de la biodiversité cultivée, à la réduction de l’utilisation des pesticides ainsi qu’à l’essor de variétés adaptées à leurs terroirs et aux variations climatiques.

    Rébellion contre la dîme des multinationales

    Une campagne pour une loi de reconnaissance positive des droits des agriculteurs et des jardiniers sur les semences vient d’être lancée par plusieurs organisations. « Les droits des agriculteurs de conserver, ressemer, échanger et vendre leurs semences, les protéger de la biopiraterie et des contaminations par les OGM brevetés, et de participer aux décisions nationales concernant la biodiversité cultivée sont reconnus par le Traité international sur les semences approuvé en 2005 par le Parlement français », rappelle Anne-Charlotte Moÿ, en charge des questions juridiques au Réseau semences paysannes. Or, une succession de règlements européens et de lois nationales conduisent progressivement à leur interdiction totale.

    La proposition de loi relative aux certificats d’obtention végétale doit être débattue le 28 novembre à l’Assemblée nationale. Il est encore possible de participer à la cyberaction, qui a déjà recueilli plus de 14 000 signatures, et un rassemblement est prévu devant l’Assemblée. « Il nous faut rester mobilisés, avertit Guy Kastler, afin de ne pas abandonner l’alimentation à quelques firmes multinationales. » Il y a trois siècles, les paysans versaient la dîme ou étaient contraints à des corvées au profit du seigneur local, propriétaire des terres... Aujourd’hui, cette domination s’est déplacée vers les semences.

    Sophie Chapelle

    Notes

    [1] Lire à ce sujet Comment les semenciers tentent d’asservir l’agriculture paysanne.

    [2] Pour être inscrites, les variétés doivent répondre à trois critères : la distinction (la variété doit être nettement distincte de toute autre variété notoirement connue) ; l’homogénéité (la variété est suffisamment uniforme dans ses caractères pertinents) ; la stabilité (la variété reste conforme à la définition de ses caractères essentiels après avoir été reproduite ou multipliée).

    [3] En Europe, on utilise le terme de « certificat d’obtention végétale », qui protège une variété. Son équivalent outre-Atlantique est le brevet, qui protège l’information génétique contenue dans une même variété. Du coup, il arrive qu’une plante fasse l’objet d’un double droit de propriété intellectuelle...

    http://www.bastamag.net/


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  • La Paysannerie, le Ministre de l’Agriculture, et ceux qui gouvernent...

    Pour voir la vidéo

    http://bellaciao.org/fr/IMG/mov/Bruno.mov


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  • Par Patrick LE HYARIC

    Quelle réforme de la PAC ?

    jeudi 13 octobre 2011


    La Commission européenne doit présenter cette semaine son projet de « réforme de la Politique agricole commune ». Notre journal a été le seul à avoir publié intégralement sa première communication et à avoir organisé depuis des mois un débat à ce sujet.

    http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/

    Dans cette édition, nous présentons, pour les soumettre au débat, des idées de changement de la Politique agricole européenne pour la rendre plus juste, plus efficace pour la rémunération du travail, pour la valorisation des territoires, l’emploi et pour une agriculture productive de qualité, respectueuse des équilibres écologiques.

    Comparée à la première communication, il semble qu’il n’y aura pas beaucoup de changement. Elle revient sur une meilleure répartition des aides publiques et leur plafonnement, sur leur utilisation en faveur d’un « verdissement », sous-entendu une incitation à la diversification et rotation des cultures, la valorisation de pâturages permanents et à la mise en place de ce qui est baptisé : « réserves écologiques », comme des jachères ou des bandes enherbées.

    L’agriculture biologique bénéficierait automatiquement de ces aides. Les agriculteurs situés dans des zones difficiles seraient eux aussi aidés. On ne sait pas encore dans quelle proportion. On reviendrait à un mécanisme d’intervention publique et une clause dite de « perturbation des marchés » pourrait être déclenchée dans le cas de crise grave de certains secteurs. Le système des paiements directs serait lui aussi modifié.

    Ainsi, les tentatives de rectification ébauchées devront être analysées avec précision pour examiner si elles améliorent le sort des petits et moyens paysans et si elles permettent la revitalisation de l’agriculture et des territoires ruraux.

    Il est certain que la réorientation des aides publiques est indispensable. Ce sont le quart des exploitations les plus grandes qui touchent l’essentiel des aides. Les plafonner et les répartir autrement est donc indispensable.

    Il reste qu’une nouvelle Politique agricole commune devrait enfin poser la question de l’objectif d’un revenu minimum par exploitation et surtout par unité de main d’œuvre à atteindre sur tout le territoire de l’Union européenne.

    Cela revient à poser l’enjeu de la rémunération du travail par des prix convenables et garantis. De même, l’organisation de la concurrence internationale entre agriculteurs, inscrite dans les traités européens, vise à pressurer les prix à la production au seul service des profits de l’agro-business.

    Une réorientation des politiques appelle donc de revenir à un mécanisme renouvelé de la préférence communautaire, combattant le libre échangisme intégral et la mise en concurrence internationale et favorisant la coopération.

    Le débat et l’action doivent donc se poursuivre et s’élargir. Ils concernent tous nos concitoyens. Notre journal La Terre va continuer à animer ce débat fondamental pour toute la société. L’agriculture a une mission d’intérêt général.


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  • Quand on parle mondialisation , on oublie que l'agriculture en a pris un cout sur la figure , toutes les denrées agricoles sont « gérées par les traders » de Chicago , la population mondiale devient dépendante du bon vouloir ou des intérêts de financiers peut scrupuleux dont certains , à l'autre bout finance l'agriculture , « ils »tiennent les deux bouts de ce serpent infernal.
    Les paysans sont pris en tenaille dans cette organisation financière , qui en fluctuant sur les cours des denrées , les pousse à la faillite , et à l'autre bout affame les populations .
    C'est un système insoutenable , nous ne pouvons plus accepter ce régime assassin inhumain ; peut t'on accepter de travailler de créer des richesses alimentaires qui , au final ne profite pas au peuple , mais engraissent une infime minorité de gens déjà très riche , les grandes fortunes se concentrent dans l'agro-alimentaire , non tout cela est intolérable .
    Les paysans sont à bout , les plus faibles sont littéralement spoliés , la FDSEA03 a tout mis dans la bataille , nous aidons tous ceux qui sur le bord du chemin , sont en train de s'enterrer, nous le faisons sans bruit , sans publicité , car ce qui compte c'est aider , y arriver est autre chose mais les batailles perdues d'avances sont les batailles jamais livrées , nous faisons tout ce qui est possible pour exiger un autre ordre mondiale , à commencer par sortir de l'OMC et interdire la spéculation sur toutes denrées alimentaires , comme toutes les denrées essentielles à l'agriculture , ce n'est pas que pour la survie des paysans , c'est tout simplement pour empêcher des millions de morts de plus par la faim , car c 'est commencer depuis longtemps , mais l'apocalypse arrive , cela ne peut pas finir autrement , aujourd'hui les famines apparaissent çà et là mais demain , avec la crise financière c'est la planète qui aura faim , d'ailleurs cela touche déjà notre pays et c'est un comble , car c'est la spéculation qui affame ce n'est pas le manque de nourriture et c'est bien la pire des insultes .
     


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  • « Nous sommes pillés, vous êtes rackettés » ! C’est avec cette interpellation claire que des délégations d’agriculteurs du Modef ont été jeudi dernier à la rencontre des habitants de la région parisienne pour leur proposer à prix de revient des fruits et légumes du Lot-et-Garonne. Plusieurs dizaines de tonnes ont ainsi été vendues au juste prix avec l’aide des militants du Parti communiste qui, depuis près de trois mois, font signer une pétition contre la vie chère. De telles initiatives sont l’occasion pour les travailleurs des villes et ceux des champs de mieux se connaître, de mieux comprendre les problèmes des uns et les difficultés des autres. L’occasion de mieux mesurer à quel point ils sont victimes d’un même système : pression à la baisse sur les salaires, les retraites, les minima sociaux et diminution permanente des prix agricoles à la production alors que depuis des années les prix alimentaires n’ont cessé d’augmenter. Les agriculteurs ne travaillent que pour les banques lorsqu’ils ont des crédits. Et dans les quartiers populaires, la baisse du pouvoir d’achat conduit nombre de familles à se priver, y compris sur leur alimentation. Certaines d’entre elles sont même contraintes désormais d’emprunter pour assurer des dépenses courantes, s’endettant elles aussi sans perspective d’avenir. D’ailleurs, le surendettement qui plonge de plus en plus de familles dans une vie sombre se développe malheureusement.

    Contrairement à ce que disent les grands médias et les idéologues de la droite, la crise n’est pas une crise de la dette. Ce sont là des apparences rabâchées à longueur de journée dans les télévisions et les radios. Mais la vérité c’est que la crise s’est développée parce que le pouvoir, au service des marchés financiers, a de plus en plus transféré les résultats du travail salarié et paysan vers le capital. Et aujourd’hui il accentue cette pression en utilisant la crise qu’il a créé pour pressurer encore plus les travailleurs en augmentant les impôts indirects, les cotisations sociales, les cotisations retraites, tout en réduisant le niveau des retraites et des prestations sociales, en réduisant ou en démantelant des services publics.

    La crise est bien le résultat de la spéculation et du non paiement du travail à sa juste valeur. Voilà pourquoi il ne faut pas se laisser abuser par l’insupportable propagande, sans cesse répandue et par la nouvelle idée du Premier ministre appelant à l’unité nationale pour faire oublier que c’est lui, sous l’impulsion du Président de la République qui a creusé, année après année, les déficits publics en multipliant les cadeaux aux plus riches.

    Passons donc à l’offensive pour réclamer notre du. De bons prix agricoles, de bons salaires, de bonnes retraites, de bonnes prestations sociales, l’amélioration de la protection sociale, l’amélioration et le développement des services publics. Il n’y a pas de sortie de crise sans justice sociale, sans lutte contre les inégalités. Et les agriculteurs, venus crier leur colère et tendre la main aux consommateurs dans les cités populaires, ont besoin que la réforme de la politique agricole commune revienne à des prix planchers garantis pour une quantité donnée de production, à la remise en place de taxes écluses aux frontières extra-européennes et d’accords de coopération et de calendrier d’importation à l’intérieur de l’Europe s’opposant à la concurrence entre producteurs. Nul n’y gagne, sauf la grande distribution. Les producteurs espagnols ou italiens sont contraints de produire toujours à plus bas prix pour réexporter. Ceci revient à surexploiter les travailleurs espagnols mais aussi les travailleurs paysans français parce qu’ainsi les prix à la production baissent partout. Tant que ne sera pas mis en place ce système de prix minimum, la mise en concurrence des producteurs agricoles sans bénéfice pour le consommateur se poursuivra.

    Décidément, les militants du Modef ont  raison d’appeler à faire cesser le pillage des travailleurs paysans et le racket des  consommateurs.

    http://patricklehyaric.net/2011/08/23/pour-sortir-de-la-crise-payer-le-travail/


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  • PARIS - Le syndicat des producteurs de légumes a interpellé lundi le gouvernement pour que cesse la "spirale infernale qui fait disparaître toute production de légumes en France", dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.

    Les producteurs de légumes veulent que cesse la "spirale infernale"


    Le ministre doit se rendre mardi dans les Pyrénées-Orientales à la rencontre des producteurs de fruits et légumes, actuellement confrontés à de grosses difficultés, leur prix de vente ne parvenant pas à couvrir leur coût de revient.

    "La crise que vivent les producteurs de légumes n'est pas une crise conjoncturelle. Il ne suffira pas d'attendre que cela passe !", affirme Angélique Delahaye, présidente des producteurs de Légumes de France, branche spécialisée de la FNSEA.

    "C'est une crise de système où les pouvoirs publics français ont toute leur responsabilité", ajoute-t-elle, citant "les charges franco-françaises et les distorsions de concurrence induites", pointant notamment les pays européens où le coût du travail est moins élevé et les normes sanitaires moins sévères.

    "Il faut avoir la lucidité, l'honnêteté, de le constater et le courage d'agir pour modifier cette spirale infernale qui fait disparaître toute activité de production en France", poursuit Mme Delahaye qui a présenté un "plan de sauvegarde des entreprises légumières".

    Parmi les mesures listées dans ce plan, les producteurs rappellent la promesse de M. Le Maire de les indemniser "à l'euro près" après la mévente de leurs produits lors de la crise E.coli, soit une enveloppe de "près de 30 millions d'euros". Loin des 1,6 million décidés par Bruxelles.

    Sur le plan structurel, le syndicat demande un regain de compétitivité pour les entreprises, via une exonération des charges patronales des salariés permanents.

    Dans sa lettre, Mme Delahaye demande que le gouvernement "décide de façon urgente des nécessaires mesures de sauvegarde et de relance de la production de légumes en France". "A défaut, il lui faudra assumer l'abandon en rase campagne de notre profession, de ses 40.000 entreprises et de ses 200.000 emplois, ajoute-t-elle.

    http://www.20minutes.fr


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  • Hier deux conseillers généraux avaient invité les paysans pour discuter .......

     

    Hier, à Sorbier deux conseillers généraux et la vice présidente à l'agriculture de la région étaient là, la réponse a été à la hauteur du désespoir, 150 paysans sont venu hurler leur colère au sort qu'on leur réservent, sans ambages, ils ont accusés la chambre d'agriculture de ne pas avoir moraliser le prix de la paille, au contraire.

    C'est pour moi la première fois que je vois autant de colère, de désespoir concentré dans une salle en l’occurrence la salle des fêtes de Sorbier qui s'est révélée bien petite pour contenir tous le monde.

    La détresse était palpable et les promesses  de la tribune paraissait bien tiède  au regard de l'immensité du désarroi, car oui, combien à la sortie m’on dit leur ras le bol, marre de vivre dans ces conditions il suffit d'une étincelle   et je pèse mes mots : le monde rural s’enflamme.

    La situation devenant tous les jours de plus en plus intenable, les banques le rôle des agioteurs de l'ancien régime, nous allons forcément vers une catastrophe sans nom, ou va s'arrêter le désastre, je ne sais pas, le monde de l'élevage entre dans une spirale infernale, ou l'on voit les aliments du bétail flambés et les produits à la production diminués dangereusement et cela depuis près de quatre ans

    Je rappelle que depuis le mois de mai la FDSEA 03 avait demandé des arrêtés ministériels et préfectoraux pour interdire le broyage des pailles. Dans l'Allier c'est 1000ha connu qui ont été broyé, s’ils avaient été récolté c’est 150000€ de transport qui auraient été économisé ...... Comme nous avions réclamé l'interdiction de spéculer sur les matières premières agricoles en réalité les paysans ne peuvent les payer!

    Personne ne prend ses responsabilités pas plus l'état que l'Europe, quand aux collectivités il semble que coincées par des restrictions budgétaires le dossier agricole n'est une de leur priorité.

    L'état parlons en : il clame sur tous les toits que les moyens manquent, et bien il a abondé le fond de calamité à hauteur de 300 millions d'€ c'est moins que ce qu'il a mis pour aménager l’avion personnel du locataire de l’Élysée ; (360 millions). De plus combien coûte les guerres en Libye, en Afghanistan, en Côte d'Ivoire. Il y a plus d'argent de disponible pour tuer des gens que pour les nourrir, non seulement c'est une logique suicidaire, mais meurtrière au sens le plus achevé du terme. Je ne parle pas des bénéfices colossaux  qu’engrange l'agro-alimentaire et que laisse faire l'état au nom de la sacro sainte liberté d’entreprendre qui se transforme ici en liberté de tuer car des millions de  gens en France ne mangent plus à leur faim.

    L’agriculture est un secteur sensible, stratégique. Le détruire, comme c'est en train de se passer sous nos yeux, détruire des paysans au sens propre comme au sens figuré relève de l’inconséquence, de l'incompétence criminelle la plus totale.

    Pendant ce temps le paysan acculé hurle sa détresse (d'autres n'hurlent plus et se détruisent, mais c'est un détail) dans un monde sourd, le capitalisme fait son œuvre en spéculant sur des denrées alimentaires provocant des famines à travers le monde les travailleurs passent devant les rayons des supermarchés sans remplir leur cadis  en attendant d'être vides les estomacs seront moins pleins ; belle moralité................

    Publié par UN PAYSAN DE L'ALLIER

     


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  • vendredi 15 juillet 2011

    A 81 ans , il reste l'image d'un paysan qui a toujours la terre collée à ses sabots , je ne sait quelle est sa véritable idéologie , mais il est bien l'image de ce que cette banque a appelé le bon sens paysan , mais lui c'est le vrai ,

     
    Mon beau père pris sur le vif le jour du 14 juillet un paysan , une terre , une vie
    Toute sa vie il a travaillé la terre ,  sans concession ni pour lui , ni pour les autres , seul a compté la terre , cette terre qu'il aime le plus au monde et qui coule dans ses veines , elle lui est aussi vitale que le pain , lui retirer sa terre c'est à tous les coups le tuer; ils sont ainsi les paysans qui ont remis sur pied la France d'après guerre , on imagine pas une seconde  le travail que ce fut , car ils n'avaient pas grand chose et ont connu toutes les évolutions , lui "a mené" les batteuses pendant de longues années ( ce qui a fait de lui un bricoleur hors pair) , puis bien sur la batteuse s'est arrêtée  et la Moissonneuse batteuse a pris le relais une page se tournait dont on n'imaginait pas encore toutes les conséquences , et sa ferme a fait comme les autres et s'est adaptée , sans qu'il ne fut en retard sur rien , c'est le travail qui a commandé ses jours, commandé sa vie , la retraite  ne l'a pas arrêté et a continué "à donner la main " à son fils , bien sûr en ralentissant tous les jours , comment pouvait t'il en être autrement , comme tous, le poids des ans fait son oeuvre , pourtant quelle image de paysan il est ! pris sur le vif cette photo est le reflet parfait de ce que l'on est entrain de détruire , ce paysan amoureux de sa terre , amoureux de son village , amoureux de cette vie paysanne authentique , qui reste l'anti-thèse de cette société artificielle que l'on tente de nous imposer  aux antipodes de la vie humaine , sans le savoir il applique l'être au paraître ,la terre , la terre  toute la terre rien que la terre , qui colle et collera à ses sabot jusqu’à la fin; plus qu'un métier : une vie
     

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    Par André CHASSAIGNE, Député du Puy-de-Dôme
    Une nouvelle fois, la « politique-réclame » du chef de l'État se conclut par un fiasco : les représentants des vingt économies les plus puissantes de la planète refusent de faire face à leurs responsabilités pour sortir l’agriculture des griffes des intérêts privés et de la fuite en avant dans la spéculation.
    Ce jeudi 23 juin, les conclusions de l’initiative française se résument ainsi à un copié collé pour l’agriculture des mauvaises recettes appliquées à l’ensemble de l’économie mondiale après la crise financière de 2008.
     
    L’accord des 20 pays se limite ainsi à améliorer la « transparence » des marchés et la « connaissance » des stocks agricoles, « en encourageant les pays à partager leurs données » et « à prendre des mesures appropriées pour une meilleure régulation ».
     
     
    En dehors de ces vagues intentions, et de quelques voeux pieux sur l’augmentation de la production mondiale, aucune volonté politique n’a transparu pour extirper l'agriculture des dogmes libre-échangistes, et des dumpings sociaux, économiques, environnementaux conduits par l'OMC, le FMI, la Banque mondiale.
     
    Comme l’a affirmé le ministre français de l’Agriculture, il s’agit bien d’un accord « historique », puisqu’il prétend tout résoudre sans rien changer sur le fond de la politique agricole et alimentaire mondiale. Les représentants des grandes puissances ont tourné le dos à l’humanité en montrant une nouvelle fois l’immense hypocrisie qui consiste à faire croire que tout change sans rien changer.
     
    L’instabilité des prix et la spéculation sur les marchés agricoles n’ont donc pas fini d’affamer les peuples du monde.
     
    Saisir l’enjeu de civilisation d'un nouvel ordre alimentaire mondial suppose au contraire de mettre en place une véritable réforme agraire de dimension internationale, avec pour principes fondateurs la souveraineté alimentaire des peuples, et la protection de marchés communs régionaux fondés sur le développement d’une agriculture paysanne et la complémentarité des productions.
     
    Plus que jamais, il faut en finir avec l’incantation politique. Plus que jamais, l'agriculture doit être considérée comme un bien commun de l'humanité.
     

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