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    Rouge Midi
    http://rougemidi.fr/spip.php?article7837
    Videla, le général des ténèbres.
    mardi, 21 mai 2013  

    Un important fragment du mal a quitté ce monde où le mal est omniprésent. Que Videla meure aujourd’hui, ce n’est pas grave. Tout le mal qu’il voulait faire, il l’a fait. Tous les êtres humains qu’il a voulu tuer, il les a tués. Peu lui ont échappé.

    Qu’il meure jugé, emprisonné, vilipendé, c’est important. Qu’il meure en étant un symbole de la mort, l’est aussi. Qu’il meure en affirmant ses sombres convictions révèle de la cohérence, mais une cohérence qui, chez lui, n’est pas la rigueur morale que nous admirons souvent chez les autres, ce n’est que la persistance de la nuit dans son être, de la mort qui le constitue dans son noyau le plus profond. Jusqu’à faire peur du fait qu’il meure : sa mort le met à la Une des informations, et lui et ceux qui, comme lui, les assassins et aussi ceux qui veulent la mort de l’autre, occupent le centre des choses, s’ils font la première page des nouvelles, s’ils deviennent d’ obscures étoiles du vertige informatif, ils effrayent. Nous ne les voulons pas là. Ici, nous voulons ceux qui optent pour la vie, le dialogue, la vraie politique, se voir dans le visage de l’Autre, pour avoir besoin que l’Autre vive pour me compléter, parce que c’est de l’altérité que j’ai besoin pour être moi, parce que celui qui souhaite partager l’espace de la démocratie, ici même, nous voulons ceux qui le veulent de cette façon et ne voudraient pas en être autrement au prix de se trahir gravement.

    Videla ne s’est jamais trahi. Sec, maigre, raide comme un cadavre vivant, consommée par la haine qui le fait maigrir au prix de lui rendre les forces de la dévastation, il fut toujours le même. Toujours pareil dans sa passion tanatique. Parce qu’il était cela : un être passionnel. Constitué par la passion de tuer les autres. La terreur était son idée de l’ordre. Les cimetières, son idée du silence. Torturer, sa façon d’écouter les autres. Il a parlé, lui, peu. Ses oreilles étaient ouvertes aux mots aux paroles qui contenaient de l’information, celles qui lui venaient des groupes de renseignement qui avaient leur place dans les camps de la mort. Ses oreilles étaient fermées à l’appel de ceux qui demandaient pour leurs proches. Pourquoi les ouvrir ? Pourquoi entendre des paroles d’êtres ayant accouché de subversifs ?

    Il ne mérite même pas l’effort de cette page. Moins encore si l’on est déterminé à bien l’écrire. Trouver une bonne prose lors de l’écriture sur Videla est presque honteux. Theodor Adorno, en 1969, écrivait :« L’auteur a été incapable de donner la touche finale à la rédaction de l’article sur Auschwitz, il a dû se limiter à la correction des défauts les plus grossiers de l’expression. Lorsque nous parlons de « l’horreur » par la mort terrible, nous avons honte de la façon dont (…) Impossible de bien écrire, littéralement parlant, d’Auschwitz, nous devons renoncer au raffinement si nous restons fidèles à nos pulsions, mais, avec cette démission, nous sommes encore coincés dans l’engrenage de l’involution générale ».

    Que ne nous quitte aussi notre amour pour la beauté des mots. Nous voulons que ces mots aient aujourd’hui plus de puissance et de rigueur que jamais pour dire qu’il fut et -pire encore- qui il restera. Il a tué sans justice. Même avec elle c’est condamnable. Le problème central de la philosophie n’est pas, comme le disait Albert Camus, en s’approchant de la réponse – le suicide. En d’autres termes, de décider si oui ou non la vie mérite d’être vécue. La question centrale est de savoir s’il faut ou il ne faut pas tuer. Ce problème, pour Videla, n’a même pas existé. Il ne s’est jamais posé cette question. Vous devez tuer. « Mourront tous ceux qui doivent mourir », a-t-il dit. Mais même dans les Etats où la peine de mort s’applique, on juge avant ceux dont on décide ensuite s’ils sont coupables ou non. Avant ce jugement, tous sont innocents. Parce que non seulement il faut rappeler que toute vie humaine est sacrée. Également il faut se rappeler que toute vie humaine est innocente jusqu’à preuve du contraire par un tribunal, par une justice.

    Videla a tué des innocents. Il croyait dans l’incapacité de la justice. L’incommodité de la légalité. Il ne comprenait pas, ne pouvait pas comprendre, ne voulait pas le faire, que cet incommodité est le seul moyen de construire un ordre social qui ne repose pas sur la mort. La légalité – dit un journaliste au colonel Mathieu dans La Bataille d’Alger- est toujours mal à l’aise. Dire -comme le disent ceux qui cherchent atténuer les meurtres ou peut-être pardonner ou justifier- d’avoir tué des coupables parce qu’on a tué des gens qui ont combattu les armes à la main, les gens qui « ont tué dans l’action” est une banalité- et un acte de mauvaise foi. La plupart des « combats » ont été truqués. Ces combattants présumés -presque tous massacrés, outrés dans les camps de la mort – étaient déjà morts. Bien que la presse de ces années –en utilisant même pour titres sensationnels.

    Ainsi fut Videla. Qui restera ? Nous ne pouvons pas le savoir. Cela dépend des aléas de l’histoire. Cela dépend de tous ceux qui aiment et respectent la vie dans ce pays. Cela dépend de notre force et notre conviction pour empêcher son retour. Pour ceux qui disent méchamment : « Vous verrez quand la rue tournera ». Ceux-ci, le veulent à nouveau. Je crois, cependant, que pour tous ceux qui vivons sous son règne des cimetières, il ne mourra jamais. Videla est le tréfonds même de notre peur. La terreur secrète que nous portons tous en nous. C’est notre idée parfaite du mal. De l’absence ou du mépris de Dieu. Ou, pire, de sa complicité avec ce mal. Ce noyau interne de la terreur qu’il nous a laissée en nous, nous dit tous les jours qu’il reviendra. Que le mal est l’essence la plus déterminante de ce monde et puis que lui qui était le mal, reviendra, d’une façon ou d’une autre. Quelqu’un apparaitra encore une autre fois pour être Videla. Mais il-y-a dans nous et dans beaucoup d’autres un autre noyau, et ce noyau est notre amour pour la vie et pour la justice et pour des causes justes. Ce noyau, qui croît chaque jour en nous et va continuer à croître, permettra d’éviter ce retour tant indésirable, qui n’est pas seulement la perverse essence de toutes les perversions, mais aussi du mal, de la mort.

    José Pablo Feinmann.

    Página 12 . Buenos Aires, le 18 mai 2013.

    Traduit de l’espagnol pour El Correo par : Estelle et Carlos Debiasi

    Transmis par Linsay

    José Pablo Feinmann philosophe argentin, professeur, écrivain, essayiste, scenariste et auteur-animateur d’émissions culturelles sur la philosophie.

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  • Pérou : l’égalité dans la différence, pas l’élimination des différences sous prétexte d’égalité

    Publié sur Internet en 2007, ce texte de Hugo Blanco, dirigeant historique de la Conferacion campesina del Perù (CCP),  jadis condamné à mort aussi bien par les paramilitaires que par la guérilla du «Sentier lumineux», apporte un éclairage original. Il permet de comprendre la nature objectivement et radicalement anticapitaliste des luttes des peuples autochtones qui se multiplient dans toute l’Amérique latine. Car la critique radicale de la «conquista» pose en soi le problème de l’avènement du capitalisme et, partant, de son dépassement.

    La richesse de la biodiversité andino-amazonienne a créé durant une période longue de plus de dix-mille ans une culture profondément compénétrée avec « Pachamama », la Mère Nature, une culture très agricole qui a une grande connaissance de la nature. C’est une des sept zones du monde qui ont vu naître l’agriculture et qui connaît un nombre majeur d’espèces domestiquées. De cela découle une cosmogonie différente de celle « occidentale » qui situe le créateur comme un esprit supérieur, immatériel, qui aurait créé l’Homme à son image et ressemblance avec la nature à son service. Dans la cosmogonie indigène, l’humanité est fille et partie de la Mère Nature et doit vivre en son sein, en harmonie avec elle. Chaque tertre a un esprit, chaque ruisseau, chaque espèce végétale et animale en ont un.

    La mentalité collectiviste indigène est si forte qu’elle perdure solidement plus de 500 ans après l’invasion, après plus de 500 ans de dictature de l’individualisme.

    « Ayllu » est le terme quechua et aymara de la communauté paysanne aux liens sociaux très forts qui a de multiples manifestations dans le travail (ayni, mink’a, faena [1]) comme dans tous les autres aspects de la vie. La communauté ne se limite pas aux personnes, elle s’étend à l’étroite relation communale avec les espèces cultivées, avec les plantes médicinales, avec les animaux et les plantes qui indiquent au cultivateur les variations des temps agricoles [2], plus en général avec toutes les espèces animales et végétales, avec la pluie, avec la terre.

    Le développement de l’agriculture et de l’élevage – qui, sous d’autres latitudes mena à l’esclavagisme et au féodalisme – suscita en Abya Yala (en Amérique) de nouvelles formes de collectivisme. Dans la zone andine, il donna naissance à un Etat qui embrassait le territoire de six pays d’aujourd’hui, le Tawantinsuyo –que les envahisseurs appelèrent « empire » en vertu de la même ignorance qui les amena à appeler le lama « grande brebis ».

    S’il est prouvé que les nouvelles formes de collectivisme s’accompagnèrent de l’apparition de castes privilégiées et de guerres de conquête, il est out aussi vrai que, nulle part sur le continent, la production ne s’est basée sur l’esclavage ou le féodalisme.

    Durant plus de 10’000 ans, notre culture a domestiqué 182 espèces de plantes et parmi elles environ 3500 variétés de pommes de terre. Notre peuple connaît 4500 plantes médicinales.

    Le Tawantinsuyo planifiait la production de toutes les vallées ; on construisit de longs aqueducs en faisant attention d’éviter l’érosion des terres. On cultiva en terrasses sur les versants, en waru-waru [3] sur les hauts plateaux. On utilisait différentes technologies adaptées aux différentes régions.

    Sur tout le territoire tawantisuyonnais on trouvait des dépôts (« qolqa ») qui permettaient d’approvisionner la population si d’aventure des phénomènes climatiques venaient à perturber la production agricole.

    Bien qu’il y ait eu des castes privilégiées, il n’y avait pas de famine ni de misère. Les orphelins, les infirmes et les anciens étaient à la charge de la société.

    L’invasion

    La colonne vertébrale de cette organisation sociale, de l’infrastructure agricole, de la planification de la production et des réserves alimentaires fut brisée par l’invasion.

    L’Europe commençait à transiter du féodalisme au capitalisme. L’invasion fut une action capitaliste: ils vinrent à la recherche d’épices puisqu’ils se croyaient en Inde: ils n’en trouvèrent point, mais mirent les mains sur l’or et l’argent.

    L’activité minière qui existait déjà mais avec une importance marginale devint le centre de l’économie. Pour exploiter les mines, ils eurent recours à des méthodes pires que celles de l’esclavage. Le maître tient à la santé de son esclave tout comme il tient à celle de sa mule. Le propriétaire de mines au Pérou recevait chaque année une certaine quantité d’indigènes « à convertir ». Indépendamment du nombre qu’il en mourait, l’année suivante il en recevait la même quantité. Ainsi, les jeunes adultes entraient une fois pour toutes à la mine et n’en sortaient que morts. A cause de cela, il y avait des suicides de jeunes indigènes. Il arrivait aussi que les mères tuent leurs enfants pour qu’ils échappent au tourment de la mine. C’est une pratique qui diminua depuis la rébellion de Tupac Amaru.

    Le travail agricole fut calqué sur le modèle féodal. Les meilleures terres furent arrachées par les européens aux communautés et furent converties en latifundia féodaux ; du coup, les «communiers [4]» furent transformés en serfs sur leurs propres terres et obligés de travailler gratuitement pour le seigneur féodal en échange du droit de pouvoir cultiver une petite parcelle pour leurs propres besoins.

    L’agriculture connut un recul brutal et cela pour de multiples raisons :
    - par ignorance et par négligence furent détruits canaux, terrasses et waru-warus ;
    - on abandonna jusqu’à aujourd’hui la planification dans les vallées au profit d’un chaos qui perdure ;
    - grâce à l’importation d’animaux domestiques étrangers à la région on détériora le milieu vital dans la mesure où, contrairement aux camélidés qui coupent la nourriture avec leurs dents, vaches, chevaux et moutons arrachent les racines ;
    - la superstition des envahisseurs à l’égard de notre culture et de nos cultures agricoles. Ainsi, puisque dans notre culture on rendait un culte aux fruits de notre terre, ces derniers firent l’objet de toutes les attentions des «exterminateurs d’idolâtries». On s’attaqua même au nom de la «papa» qui avait le tort de s’appeler comme le «Saint Père» : on l’appela «patata», comme on l’appelle en Espagne, une dénomination qui est depuis entrée dans d’autres langues, comme l’anglais. Il en fut de même pour la kiwicha ou amarante caudée [5]: elle fut maudite! Tout comme la coca, ce « super-tonique du règne végétal» selon le célèbre médecin Hyppolite Unanue qui est toujours victime parmi les gens « cultivés » de préjugés particulièrement dangereux.

    Quant aux entrepôts prévus pour réguler l’approvisionnement en cas de disettes provoquées par les aléas du climat, ils furent tout simplement saccagés par les envahisseurs.

    Ce sont ces comportements, bien plus mortels que les massacres qu’ils perpétrèrent et que la variole qu’ils nous amenèrent, qui firent de la faim et de la misère les apports culturels européens.

    Rébellions et république

    Dès le début, notre peuple s’est révolté contre les envahisseurs ; nombreuses furent les insurrections, à commencer par celle de Tupac Amaru 1er, le gouverneur originairement mis en place par les espagnols pour l’utiliser, de même que Manco Inca. Les rebelles les plus célèbres par la suite furent Juan Santos Atawalpa et Tupac Amaru 2ème dont l’insurrection s’étendit à la Bolivie et continua après qu’il fut assassiné sous de cruelles tortures.

    Plus tard s’accomplit ce qu’on appelle « la révolution pour l’indépendance » mais qui ne changea pas grand chose pour la population. On récompensa juste les généraux de l’indépendance avec des « haciendas » (le nouveau nom officiel des latifundia) pourvues de tout, y copris de leurs propres «indios».

    Les rébellions se poursuivent

    Le système de l’hacienda consistait essentiellement dans le travail gratuit du «colon» (le serf) pour l’hacienda. Il y avait d’autres aspects de ce servilisme. Il fallait mettre une partie de son bétail, alimenté de manière naturelle, à disposition du maître. Il fallait organiser le transport des produits agricoles : les voyages duraient plusieurs jours et les paysans étaient forcés de dormir à la belle étoile. Les maîtres les maltraitaient moralement et physiquement : ils avaient le droit de les emprisonner tout comme celui de violer les femmes. Les enfants des serfs n’allaient pas à l’école, parce qu’ils devaient travailler, mais aussi par manque d’écoles et à cause de l’interdiction qui leur était faite par les maîtres d’aller à l’école.

    Le système féodal des haciendas dura jusqu’au milieu du siècle passé. Il fut affaibli par l’irruption du capitalisme dans les campagnes, d’une part par le développement de l’industrie minière qui absorbait la main-d’œuvre des haciendas et de l’autre par la  mécanisation des latifundia qui se traduisait par l’expulsion des « colons » et leur remplacement par un prolétariat agricole.

    L’introduction de cultures d’exportation aux prix élevés demandait un plus grand temps de travail : les propriétaires exerçaient ainsi une plus grande pression sur les «colons » pour qu’ils augmentent leur temps de travail et les expulsaient des terres pour pouvoir arracher leurs plantations tandis que les colons exigeaient plus de temps et résistaient au vol de leurs terres.

    Nous nous sommes ainsi organisés pour lutter contre les nouvelles atrocités et devant la résistance des propriétaires des haciendas, notre lutte se transforma en un combat pour la propriété de la terre. Notre action ne nous confrontait pas seulement aux propriétaires terriens, mais aussi au gouvernement qui défendait le système féodal.

    Nous refusâmes de travailler pour les latifundistes dans plus de 100 haciendas tout en continuant à cultiver nos parcelles, ce qui fut, de fait, une forme de réforme agraire. Nous fûmes réprimés par le gouvernement qui eut recours aux armes ; nous y recourûmes à notre tour pour nous défendre.

    Le gouvernement militaire de l’époque finit par écraser la résistance armée mais, convaincu de l’impossibilité de réintroduire le régime féodal, il accorda une réforme agraire limitée aux zones de résistance. Cette réforme légalisait la propriété paysanne. Encouragée, la paysannerie indigène des autres régions se révolta prenant possession des haciendas, mais fut violemment réprimée. Malgré la répression, le soulèvement finit par obliger le gouvernement militaire réformiste à décréter la réforme agraire sur le plan national.

    Ainsi, l’affaiblissement du système féodal initié par le capitalisme se traduisit, grâce à notre mobilisation, en la conquête des terres par les paysans. A cette même époque, fut écrasé le mouvement paysan brésilien : là-bas, s’imposa le capitalisme dont les victimes luttent aujourd’hui encore dans le Mouvement des travailleurs sans terre (MST).

    C’est pour cette raison que le Pérou est, mis à part probablement Cuba, le pays du continent avec le plus grand nombre  de propriétaires de terres, que ce soit sous la forme coopérative ou sous celle de la petite propriété.

    Il y a des paysans de cette époque qui ressentent un vrai changement qualitatif, qui disent « maintenant nous sommes libres » parce qu’ils considèrent que une fois brisé le système féodal de servitude, c’est le joug qui les asservissait qui est brisé.

    A partir de cette rupture, ils ont travaillé pour l’éducation en construisant des écoles, en payant des enseignants avant de se battre pour que les salaires des maîtres d’école soient payés par l’Etat. Ils fondèrent aussi des dispensaires et se battirent pour que l’Etat paie les services sanitaires.

    Ils obtinrent aussi de pouvoir voter et élire des maires issus de leurs communautés. Ils luttent contre la contamination minière ; ils luttent pour pouvoir assumer collectivement les fonctions policières et celles de la justice au lieu des policiers et juges corrompus. Ils luttent aussi pour plein d’autres choses.

    La rupture avec le servage féodal leur a donné des ailes pour continuer leurs luttes.

    Les luttes d’aujourd’hui

    La plupart des combats actuels de la paysannerie indigène porte contre l’assassinat de Pacha Mama, la Mère Nature perpétré par les grandes compagnies, pour une grande partie minières, mais aussi petrolières et gazières. Et puisque les différents gouvernements, comme ceux d’avant qui servaient les seigneurs féodaux, sont au service des multinationales contre la population péruvienne et contre la nature, le combat est aussi contre le gouvernement.

    Une autre raison des luttes se trouve dans la détérioration quotidienne des conditions de vie avec un chômage croissant et un niveau de vie de la paysannerie qui ne fait que baisser à cause des prix agricoles excessivement bas. Et cela aboutit à lutter contre le traité de libre échange avec les Etats-Unis qui mène notre agriculture au collapse pour favoriser les grandes compagnies impériales qui bénéficient de milliards de subventions agricoles.

    Le mouvement indigène et le reste de la population péruvienne se battent contre la corruption des autorités et pour placer ses propres représentants dans les gouvernements locaux ; mais, comme il n’y a pas de contrôle démocratique les déceptions et les trahisons sont, hélas !, fréquentes.

     

    Nos alliés

    Le mouvement indigène n’est pas seul ; bien qu’il soit le plus vigoureux et persévérant, il peut compter sur la lutte du reste du peuple.

    Une mention particulière est méritée par les intellectuels, indigènes ou pas, qu’on appelle indigénistes. Dès le début de l’oppression des peuples originaires de notre pays, il y a eu des personnes qui l’ont combattue et ont défendu notre culture.

    On connaît l’action du père Bartolomé de las Casas [6]. Au Pérou d’autres ont suivi ses pas : des politiciens remarquables comme Gonzales Prada Mariategui, des écrivains comme Clorinda Matto, Ciro Alegria et José Maria Arguedas, des peintres comme José Sabogal, des musiciens comme Alomia Robles, Baltasar Zegarra, Roberto Ojeda, Leandro Alviña etc.

    Le sens de notre lutte

    Nous défendons notre culture dans tous ses aspects : sa cosmogonie, notre organisation sociale, nos rituels et savoirs agricoles, la médecine, la langue et bien d’autres aspects.

    Nous ne considérons pas notre culture comme supérieure aux autres : on lutte pour qu’on ne la considère pas inférieure. On exige qu’on nous respecte comme des égaux.

    Nous avons été éduqués dans l’harmonisation de la diversité et de l’égalité. Le Pérou est un pays très varié, tant géographiquement que d’un point de vue démographique. Nous avons 82% des 103 réserves naturelles de la planète et notre population parle 45 langues différentes. La  grande célébration du soleil par les Inca n’était pas exclusive: tous les peuples défilaient lors des cérémonies avec leurs propres divinités et il n’existait as la notion du « Dieu unique ». Nous sommes pour l’égalité dans la différence, pas pour l’élimination des différences sous prétexte d’égalité.

    D’un côté, nous respectons les individualités et les particularités de tout un chacun, mais, de l’autre, nous nous opposons à l’individualisme car notre culture est solidaire.

    Nous ne voulons pas revenir au passé ; nous savons qu’il faut favoriser les progrs de la culture humaine en général.

    Ceci n’est pas contradictoire avec le fait que nous prétendons retourner à nos racines car notre passé sera très fortement présent dans notre futur.

    Nous aimons et prenons soin de Pacha Mama. Nous aspirons fortement à ce que la base de l’économie se fonde sur la richesse de la bio diversité en agriculture, en médecine avec l’aide des moyens modernes qui ne sont pas nocifs.

    Nous voulons que notre organisation sociale ne soit pas fondée sur le profond individualisme antisocial que nous ont imposé les envahisseurs. Nous prétendons renforcer à tous les niveaux la vigoureuse fraternité collectiviste et solidaire du « ayllu », grâce aussi aux connaissances universelles qui ne sont pas nocives.

    Rêvons donc que les 500 ans d’écrasement ne soient qu’une turbulence passagère dans les 10’000 ans de construction de notre riche culture…

    Hugo Blanco

    Juillet 2007

    Traduction Paolo Gilardi

    Voir aussi :

    Pérou : les indigènes font plier le gouvernement et les multinationales par Hugo Blanco (2009)

    «Pérou: le gouvernement Humala sur la mauvaise voie», article d’Antonio Moscato publié dans L’Anticapitaliste n° 72, 21 juin 2012

    «CONGA NO VA» – Mobilisation au Pérou pour la défense de l’eau (texte du collectif Solidarité Cajamarca à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau 2013)

    1. Ces termes d’une langue collectiviste sont impossibles à traduire dans une langue individualiste : Ayni indique une prestation mutuelle de travail qui fait que le travail destiné au bénéfice individuel sera collectif. Faena est un travail collectif, tandis que minka’a indique une forme de sollicitude pour un service rendu qui s’accompagne d’une profusion de suppliques affectueuses.
    2. Il y a des « signes » qui indiquent au paysan indigène comment sera le climat ou comment sera la production de tel ou tel autre produit agricole : l’abondance de la floraison de certaines plantes, la coloration des couleuvres, la hauteur à laquelle nichent les oiseaux, la plus ou moins grande brillance des constellations etc.
    3. Le waru-waru est une alternance de bandes de terre élevées et de fossés. Ce sont les bandes élevées que l’on cultive. Durant les années pluvieuses on évite ainsi que les terres soient inondées alors que durant les années plus sèches, les fossés retiennent l’eau permettant l’irrigation mais aussi l’atténuation pour les cultures du gap thermique entre la journée très chaude et la nuit très froide et d’éviter les gelées.
    4. «Communier» est un terme qui indique dans ce cas les membres de ces communautés collectivistes. Il ne faut pas le confondre avec le «communier», membre des communautés alpines dans les vallées du Valais suisse et du Gothard qui était membre de la communauté à condition d’être propriétaire individuel de biens (NdT).
    5. Kiwicha ou amarante caudée : plante annuelle qui produit des fleurs rouges en forme de queue de renard et dont les graines étaient utilisées comme céréales par les populations andines depuis plus de 4000 ans. La farine produite avec ces graines est très riche en vitamines et calcium, notamment (NdT).
    6. Bartolomé de Las Casas (Séville, 1484–Madrid, 1566), ecclésiastique, écrivain et voyageur espagnol. E]vêque de Chiapas (Mexique), il a rédigé de nombreux textes en faveur des indiens, notamment une importante relation de la Découverte et de la Colonisation du Nouveau Monde intitulée « Histoire des Indes ». Il a fait plusieurs fois le voyage entre l’Espagne et le Nouveau Monde et a visité de nombreux lieux du Nouveau Continent découvert par Christophe Colomb et nommé Amérique du vivant de las Casas. (NdT)

    http://www.gauche-anticapitaliste.ch/?p=10110


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  • Le golpe était mal organisé, ou Maduro l’était assez.

    Echec de la tentative de coup d’Etat, suivi de Nuit de cristal au Venezuela

    Romain MIGUS, Thierry DERONNE
     

    Nous vous proposons ici deux articles contenant des éléments nouveaux que David Pujadas risque d’oublier de porter à votre connaissance de citoyen libre disposant d’une presse libre.

    Le premier est de notre ami Thierry Deronne et le second de Romain Migus, deux journalistes amis du GS, en poste à Caracas.
    LGS.

    Echec de la tentative de coup d’Etat

    par Thierry Deronne

    Comme on le sait, dans les premières heures qui ont suivi l’annonce de la victoire du bolivarien Nicolas Maduro, des militants de l’ex-candidat de droite Capriles Radonski (1) ont obéi à sa consigne de "descendre dans la rue pour libérer leur rage".

    Bilan : sept citoyen(e)s assassinés, dont deux bénéficiaires de la Grande Mission Logement résidant dans une municipalité de droite (Baruta) ; des permanences du Parti Socialiste Uni du Venezuela (PSUV), des centres de santé intégrale, des médias communautaires, des sièges régionaux du Conseil National Électoral, ainsi que des domiciles de fonctionnaires publics ont été attaqués ou incendiés.

    Sur le plan national, une frange d’électeurs qui avait voté pour Capriles s’est démarquée de sa stratégie meurtrière, déjà utilisée par lui lors du coup d’État contre le président Chavez en avril 2002, et ont manifesté leur indignation face aux assassinats (1). En tout état de cause, la majorité de la population n’a pas suivi, poursuivant ses activités quotidiennes ou se mobilisant pacifiquement pour défendre le verdict des urnes.

    Les conseillers en communication de Capriles s’étaient efforcés ces mois derniers de lui créer un new look social, démocratique, sur le principe du mimétisme avec la révolution chaviste, le rhabillant en « Lula vénézuélien » qui allait maintenir les missions sociales et avait même remercié les médecins cubains. Ce travail cosmétique est aujourd’hui réduit à néant et le candidat néo-libéral semble s’en rendre compte en décommandant de nouvelles manifestations. Des informations concordantes évoquent à présent l’intention de Radonski de monter un « auto-attentat » pour continuer à alimenter les médias internationaux.

    Le président Lula a critiqué l’ingérence états-unienne dans les élections au Venezuela.

    Sur le plan international, l’ensemble des gouvernements a pleinement reconnu Nicolas Maduro comme président constitutionnel du Venezuela, et les derniers alliés de la droite vénézuéliene (à l’OEA et en Espagne) ont été obligés de suivre, reconnaissant la victoire du candidat bolivarien. Le gouvernement des États-Unis se retrouve donc isolé dans son refus de reconnaître la décision des électeurs. Le scrutin a été validé par les observateurs internationaux dont ceux de l’UNASUR (12 pays latino-américains). L’ex-président Lula a déclaré : « quand on occupe des fonctions présidentielles il y a des choses qu’on ne peut pas dire, par diplomatie, mais aujoud’hui je peux les dire : de temps en temps les États-Unis s’ingèrent dans les élection organisées dans un autre pays. Ils devraient s’occuper de leurs affaires et nous laisser choisir notre destin« .

    Durant l’inauguration ce mardi 16 avril du nouvel hôpital public « Cipriano Castro » dans l’état d’Aragua, le président Maduro a également accusé les États-Unis de financer la déstabilisation de la démocratie et déclaré : “j’ai dit au peuple : « patience », il ne peut y avoir d’affrontement du peuple contre le peuple. C’est ce que veut la droite pour justifier une intervention états-unienne au Venezuela.« 

    Le nouvel hôpital, situé dans le quartier populaire San Vicente de la municipalité de Maracay, habité majoritairement par des familles ouvrières, est équipé d’une technologie de pointe dans les aires d’urgence, de pédiatrie, de chirurgie. Les soins sont totalement gratuits. Le même jour deux autres Centres de Diagnostic Intégral ont été inaugurés à La Vega (quartier populaire de Caracas) et dans la municipalité de La Victoria (État d’Aragua). Le CDI de La Vega est le trente-huitième de la capitale et sera ouvert 24 heures sur 24. Le second met à la disposition des habitants une salle d’hospitalisation, de thérapie intensive, de chirurgie, d’ophtalmologie, endoscopie, cardiologie, échographie, radiologie et traumatologie, l’ensemble des soins étant totalement gratuit. « C’est la santé dans le socialisme, telle que l’établit la constitution bolivarienne : un système de santé publique et gratuite tels que nous l’avions rédigé en tant que députés constituants en 1999″ a déclaré Maduro avant d’annoncer pour lundi des « mesures radicales pour résoudre les problèmes du système électrique national« .

    Le vendredi 19 avril, pour sa prise de fonctions officielle, le nouveau président du Venezuela sera accompagné par l’ensemble des chefs d’État de l’Amérique Latine et d’autres mandataires internationaux , ainsi que par une importante mobilisation des électeurs bolivariens.

    Thierry Deronne, Caracas, 17 avril 2013.
    avec Ciudad Caracas Info

    Notes  :

    Comme lors des coups d’État au Paraguay ou au Honduras, il faut y ajouter des éléments financés de manière occulte par la droite radicale (réseaux de délinquants liés aux mafias de la drogue, mercenaires étrangers, paramilitaires colombiens liés à l’ex-président Uribe, etc..). Le journaliste Maurice Lemoine rapelle que « le 26 mars dernier, trois députés de droite, MM. Ricardo Sánchez (suppléant de Mme María Corina Machado), Andres Avelino (suppléant de M. Edgar Zambrano) et Carlos Vargas (suppléant de M. Rodolfo Rodríguez), ont retiré leur appui à M. Capriles en dénonçant l’existence d’un plan élaboré par la MUD pour rejeter les résultats émis par le CNE lors de l’élection du 14 avril et orchestrer une période de violence dans le pays. » Lire « Venezuela : victoire du « chavisme sans Chavez« , http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2013-04-17-Venezuela

    URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/04/17/defaite-de-la...

    Nuit de cristal au Venezuela

    par Romain Migus.

    Caracas, le 17/04/13

    Il avait pourtant clairement annoncé la couleur. Le 9 avril, cinq jours avant l´élection présidentielle, Henrique Capriles déclarait : « je ne suis pas le même que le 7 octobre, je défendrai les votes »[1]. Dès le lendemain, le président de l´Assemblée Nationale, Diosdado Cabello, présentait sur la chaine publique des preuves confirmant les intentions de la droite de contester les résultats électoraux afin de tenter un coup d´Etat coloré au Venezuela[2].

    Au soir des élections, malgré une différence de 272.865 votes[3] en faveur du candidat socialiste Nicolas Maduro, le candidat de la droite refuse d´admettre sa défaite. Pourtant, tous les observateurs internationaux insisteront sur la transparence des élections vénézuéliennes. Vicente Diaz, un des recteurs du Centre National Electoral (CNE), ouvertement lié aux partis d´opposition affirmera n´avoir « aucun doute sur le résultat de l´élection »[4] donnant comme vainqueur l´héritier d´Hugo Chávez.

    Voilà bien la seule promesse que le candidat de la droite aura tenue.

    Oubliée la rhétorique d´union, de paix et de sécurité qu´il vociférait encore une semaine auparavant. Il appelle ses partisans à se mobiliser afin d´obtenir un audit total des résultats. Curieuse manière démocratique de l´obtenir que d´envoyer les ultras de la droite prendre les rues du pays. La loi électorale vénézuélienne est pourtant très claire. Elle oblige les candidats à remettre au CNE des preuves de fraude, et dans le cas où celui-ci les rejette, un appel est possible par le Tribunal Suprême de Justice. Aucune démarche administrative n´a été engagée. Il est vrai que ces accusations ne résistent pas au fait que les membres de l´opposition désignés pour superviser les bureaux de vote ont tous donné leur aval aux résultats dans leur centre électoral respectif[5].

    Qu´importe, le but recherché n´est pas de renforcer la démocratie électorale mais bien de lancer un coup d´Etat soft dans le meilleur style des précédents en Serbie, Géorgie, Ukraine, Iran, etc. Les jeunes néofascistes qui, aujourd´hui, mettent le pays à feu et à sang ont pour la plupart été formés en Serbie par le groupe Otpor, et se revendiquent des techniques de l´Albert Einstein Institution, matrice idéologique des Révolutions colorées[6].

    Dès l´annonce de Capriles, des groupuscules néofascistes déferlent dans les rues du pays. Des symboles du chavisme sont détruits, des militants attaqués et assassinés, des petits commerces sont saccagés et brulés. On dénombrera 7 morts et 61 blessés, par balles pour la plupart. Cinq sièges régionaux du Parti Socialiste Uni du Venezuela (Psuv) sont dévastés par les flammes, tout comme douze cliniques populaires où officient des médecins cubains.

    Dans l´Etat du Lara, où le gouverneur Henri Falcon est aussi le chef de campagne de Capriles, la police régionale à ses ordres ne fait rien pour empêcher la déferlante de haine. Dans la nuit, une grand-mère m´appelle de Barquisimeto, la capitale régionale : « je suis barricadée dans la buanderie avec ma sœur, des personnes sont en train d´essayer de défoncer la porte ». Par la petite lucarne qui la relie au monde extérieur, elle verra ses propres voisins, torches en main, aller brûler la clinique publique du quartier située en face de la maison. D´autres camarades nous témoigneront de scènes semblables qu´ils ont vécu, eux et leurs familles. Ils ne feront pas la une des journaux, et pourtant ils sont très nombreux à avoir été agressés de la sorte par les hordes fascistes.

    Le président de la République Bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, appellera ses partisans outragés au calme, à ne pas faire le jeu de la violence et à laisser la police et la garde nationale rétablir l´ordre. A Capriles, il lui lance : « si tu ne me reconnais pas comme président, je ne te reconnais pas comme gouverneur de Miranda ». Ultimatum logique puisque les règles de l´élection de Capriles, en décembre dernier, furent exactement les mêmes que celles qui ont permis á Maduro d´être élu président.

    Le bras de fer est engagé, et ne semble pas tourné en faveur de l´ancien candidat de la droite. La plupart des dirigeants mondiaux ont reconnu Maduro comme le nouveau président du Venezuela : les pays latino-américains dont les gouvernements de droite de Colombie, du Chili et du Mexique ; les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), plusieurs pays d´Afrique, ainsi que certains pays européens comme l´Espagne. Les Etats-Unis refusent toujours de reconnaitre la légitimité du processus démocratique vénézuélien.

    L´armée vénézuélienne a reconnu Nicolas Maduro comme son nouveau « chef des armées », tâche qui incombe au président de la République, et a réitéré son engagement à préserver la paix et la sécurité. Par la voix de Wilmer Barrientos, chef du Commandement Stratégique Opérationnel, elle a invité les vénézuéliens à respecter les lois et les règles de la démocratie[7].

    Même si la droite compte maintenir sa stratégie de tension en envoyant les mêmes groupes vêtus du rouge chaviste pour faire porter la responsabilité des violences au gouvernement, le spectre d´un coup d´Etat soft parait être écarté. Nicolas Maduro sortira renforcé de cette épreuve de force. En revanche, les messages de paix et d´union de Capriles ont volé en éclat. Des personnes ont été assassinées, blessées ou maltraitées pour avoir commis l´outrage de ne pas se reconnaitre dans le discours du responsable des violences actuelles au Venezuela. Les masques tombent et le fascisme a désormais un visage.

    Romain Migus, depuis Caracas.

    URL de cet article 20229
    http://www.legrandsoir.info/echec-de-la-tentative-de-coup-d-etat-suivi-de-nuit-de-cristal-au-venezuela.html

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  • Monde - le 17 Avril 2013

    Venezuela : Les "démocrates" tombent le masque

     

    Chroniques vénézuéliennes.

    Jean Ortiz décrypte les résultats serrés de l'élection présidentielle de dimanche. Ainsi donc c'est désormais Washington qui déciderait de l'écart nécessaire pour valider une élection? Nous le savions déjà: la CIA et le Pentagone sont, pour l'Amérique latine, les meilleurs instruments de dépouillement...

    Les Etats-Unis, par des "audits" militaires en 1954 (Guatemala), 1961 (Cuba), 1965 (République Dominicaine),  1981-1988 (Nicaragua), 1989 (Panama), contre des gouvernements légitimes, souverains, ont montré à quel point ils étaient soucieux de démocratie électorale. Les GIS, les "Marines", savent se convertir en efficaces scrutateurs lorsque les intérêts de "l'empire" sont menacés.

    En 2002, la Maison Blanche reconnut en quelques minutes le président fantoche (Pedro Carmona) issu du coup d'Etat contre un président élu: Hugo Chavez. "Pedro l'éphémère" était  de surcroît président du Medef local, Fedecamaras, la meilleure agence électorale du pays... A l'époque, pour Washington et le fasciste Aznar (à la manoeuvre avec sa fondation FAES), pour toutes les droites et quelques brebis égarées, il n'y avait pas "abus de pouvoir" mais "rétablissement de la démocratie"... comme plus tard au Honduras du président Zelaya.

    Le même processus serait-il en marche aujourd'hui au Venezuela ?

    50,75% des voix ne suffiraient pas pour être élu? Prétexte pour tenter une revanche sur 15 ans de défaites politiques, électorales, démocratiques !! Depuis 15 ans, l'opposition vénézuélienne, qui va de l'ultra droite à trois partis affiliés à l'Internationale Socialiste, hurle à la fraude à toutes les élections, sans apporter aucune preuve tangible. Elle sait que derrière la prétendue "défense de la démocratie", se cache en fait une stratégie globale de déstabilisation contre un régime anti-néolibéral, anti-impérialiste...
    50,75% des voix pour Nicolas Maduro ! L'écart est faible mais bien réel. Que dire alors de la victoire d'Aznar aux législatives espagnoles du 3 mars 1996 avec 37,6% des voix? de celle de Clinton en novembre 1992 avec 43% des voix?

    Stratégie irresponsable de l'opposition

    Par la violence (déjà 7 morts), l'opposition vénézuélienne cherche à transformer une défaite en "victoire volée par les chavistes". Stratégie irresponsable. Des groupes ultras ont incendié des locaux du PSUV, des dispensaires, saboté des installations électriques, agressé des dirigeants chavistes...Que se passerait-il si le président Maduro et les chavistes perdaient leur sang froid? La droite ne peut supporter, ici comme ailleurs, que l'on porte atteinte à ses intérêts de classe.

    Les factieux ne passeront pas mais ils veulent donner une image chaotique du Venezuela. Ils peuvent compter sur nos "grands" médias et nos politiciens de droite (et de quelques venus d'ailleurs), aux ordres de "l'empire", pour leur emboîter le pas. Ils confondent sciemment liberté de la presse et libre entreprise, démocratie et démocratie de marché... sans scrupules, et quelles qu'en soient les conséquences, pourvu que les intérêts des classes dominantes soient protégés. Opposition, oui, subversion, non, a mis en garde hier le président Maduro. Les factieux, encouragés par l'attitude de l'ultra-libéral (travesti en social-démocrate) Henrique Capriles, entendront-ils raison?


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  • Face-à-face entre les partisans de Caprilès et les force de l'ordre à Caracas

    Monde - le 16 Avril 2013

    Venezuela : la droite incite ses partisans à "montrer leur colère"

     

    Des violences lors de manifestations de l'oppostion, qui refuse la victoire de Nicolas Maduro, auraient fait quatre morts selon un dernier bilan. Les opposants poursuivent leurs rassemblements devant les conseils électoraux régionaux alors que la commission électorale excluait le nouveau dépouillement réclamé par Henrique Capriles.

    Deux décès ont été signalés dans l'Etat de Miranda, qui englobe une partie de la capitale Caracas, un autre dans l'Etat de Tachira à la frontière avec la Colombie et un quatrième dans l'Etat de Zulia, dans l'ouest du Venezuela.

    Le candidat de la droite, soutenu par les États-Unis, Henrique Capriles, qui considère le président élu comme "illégitime", a incité ses sympathisants à "montrer leur colère". Il a appelé à des rassemblements mardi devant tous les centres régionaux du Conseil national électoral (CNE), qui a officialisé la victoire de Nicolas Maduro, obtenue d'une courte tête (50,75% contre 48,97%). En réaction, le nouveau chef d'Etat élu, qui doit être investi vendredi, dénonce une "volonté de coup d'Etat" et a promis "une main de fer" face aux "putschistes". Nicolas Maduro, qui a affirmé être "le fils de Chavez", a qualifié de "caprices de bourgeois" la demande d'un nouveau comptage. Des membres du gouvernement ont accusé d'autres manifestants d'avoir attaqué le domicile de la présidente du CNE, Tibisay Lucena, ainsi que plusieurs bureaux du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), dont l'un a été incendié.

    Lundi soir, des milliers de partisans de l'opposition les rues de la capitale pour protester contre la victoire proclamée de Nicolas Maduro à l'élection présidentielle au Venezuela. Répondant à l'appel du candidat de droite Henrique Capriles, qui réclame un nouveau comptage des bulletins, les manifestants sont sortis en agitant des casseroles, d'autres allumant des feux de poubelles ou de pneus.

    mardi 16 avril 2013

    Cinq morts après la proclamation des résultats (et voir vidéo ci-dessous)
    Coup d’état en préparation au Venezuela

    AVN - Cuba Si France Provence / AVN

    Alerte VénézuelaCaracas, 15 avril AVN – Le président constitutionnel du Venezuela, Nicolas Maduro, a dénoncé ce lundi la préparation d’un coup d’Etat dans le pays, organisé par la droite vénézuélienne.


    « La majorité est la majorité et en démocratie, elle doit être respectée, on ne peut pas chercher des embuscades, des inventions pour violer la souveraineté populaire (…) cela a un nom : putsch. Ce qui prétend porter atteinte à la majorité en démocratie, cela s’appelle un coup d’Etat, » a-t-il déclaré dans le discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie de proclamation qui a eu lieu au Conseil National Electoral (CNE).

    Lors des élections présidentielles qui ont eu lieu ce dimanche, le candidat socialiste, Nicolas Maduro, a obtenu la victoire avec 7 559 349 voix (50,75%) sur Capriles Radonski qui a obtenu 7 296 876 voix (48,98%).

    Dans une conférence de presse qu’il a donnée dans la soirée de ce lundi, le candidat battu a annoncé une série d’actions de rue destinées à ne pas reconnaître la volonté populaire et à demander le comptage manuel des bulletins de vote.

    AVN 15 /04/13

    SOURCE :
    http://cubasifranceprovence.over-blog.com/article-coup-d-eta...
    (traduction Françoise Lopez)

    TELESUR EN DIRECT :

    (en cas de problème voir ici : http://www.telesurtv.net/el-canal/senal-en-vivo)



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  • Le PC vénézuélien salue la victoire de Maduro et met en garde : « La droite pro-impérialiste essaie de créer un climat de guerre civile »

    conferencia 002La victoire de Maduro est celle de la patrie

     

    Communiqué du Parti communiste vénézuelien

     

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Dans la seconde élection présidentielle en un peu moins de six mois, s'est imposée au Vénézuéla la candidature des forces populaires et progressistes, rassemblées dans le Grand pôle patriotique. A cette occasion, la victoire est revenue à Nicolas Maduro, vice-président de la République jusqu'à la mort du président Chavez le 5 mars dernier, et qui fut nommé personnellement par lui comme son successeur avant de se soumettre aux opérations dont il ne se remit jamais.

     

    La différence pour Maduro est la plus infime obtenue par l'alliance bolivarienne depuis le premier triomphe de Chavez en 1998 : 51% contre 49%, un peu plus de 230 000 voix, dans une élection à laquelle participe près de 79% des 18,9 millions de citoyens habilités à exercer leur droit de vote.

     

    Les hauts niveaux de participation lors de ces élections, ont mis de niveau en évidence à la face du monde toute la vigueur de la démocratie vénézuélienne. Il faut rappeler qu'en octobre, quand Chavez était réélu, la participation avait dépassé les 80%. (…)

     

    Tout de suite après l'annonce officielle, une fête populaire a explosé dans les rues du centre de Caracas et dans les quartiers populaires, célébrant le triomphe du candidat du Grand pôle patriotique, une grande alliance dont font partie 14 partis politiques et de nombreuses organisations sociales, culturelles, syndicales et communales.

     

     

    Les deux partis les plus importants de l'alliance sont le Parti socialiste unifié du Vénézuela (PCV) que dirigeait Chavez et auquel appartient Maduro, et le Parti communiste du Vénézuéla, premier parti à avoir soutenu Chavez en 1998 et premier de nouveau qui a annoncé formellement la candidature de Maduro après sa XII ème Conférence nationale organisée le 10 mars dernier, cinq jours à peine après la mort de Chavez.

     

    capriles-desconoce-triunfo-de-maduro.jpgLa droite tente de créer un climat qui nous conduit à la guerre civile

     

    Le Bureau politique du Parti communiste du Vénézuéla (PCV), tout en analysant la journée électorale d'hier au Vénézuéla, a mis en garde le peuple contre le fait que la droite fasciste nationale et internationale, de mèche avec l'impérialisme, tentent de tendre une embuscade au peuple et au processus démocratique en créant un cadre qui nous conduise à une Guerre civile.

     

    C'est ainsi que s'est exprimé Oscat Figuera, secrétaire général du Parti communiste, dénonçant l'atittude de l'opposition consistant à ne pas reconnaître les résultats des élections présidentielles :

     

    « Nous souhaitons dénoncer Guillermo Aveledo, le candidat et toute son équipe, qui tentent de tendre une embuscade contre notre peuple et le processus démocratique vénézuélien, de la même façon qu'en avril 2002 ils firent partie des forces qui se sont révoltés contre le processus de transformation démocratique » a souligné Figuera.

     

    Pour le PCV, il est important que le peuple vénézuélien ne perde pas de vue le caractère pseudo-démocratique, les tendances putschistes et déstabilisatrices de ceux qui mènent l'opposition :

     

    « Nous le voyons bien dans le fait que le candidat de l'opposition ne reconnaisse pas les résultats alors qu'ils savent ce que sont les résultats, car si 54% des machines déjà contrôlées se révèlent tout à fait fiables, et eux-mêmes l'attestent, qu'espèrent-ils obtenir des 46% restants ? », a questionné le dirigeant communiste, s'exprimant en faveur du contrôle de 100% des bulletins de vote ou pièces justificatives réalisés par les vénézuéliens via le système automatisé.

     

    Le Parti communiste a dénoncé une droite pro-impérialiste qui cherche à créer un climat de suspicion sur l'organe de contrôle des processus électoraux et des résultats publiés : « et se donner un temps pour faire monter cette exaspération au sein du peuple », a insisté Oscar Figuera.

     

    Figuera a rappelé que Guillermo Aveledo, quelques jours auparavant, soulignait qu'il attendait du gouvernement qu'il respecte les résultats : « Ah, mais ils attendent que le gouvernement respecte les résultats, mais eux ne sont pas disposés à les respecter. Cela fait partie de cette attitude pseudo-démocratique, de ces putschistes qui avancent masqués qui l'ont déjà prouvé en avril 2002, car ce sont les mêmes acteurs, ils ne sont pas nouveaux. Ils sont restés dans l'impunité la plus totale ».

     

    Le Parti communiste a exprimé son avis sur une attitude qui vise à nier définitivement les résultats électoraux :

     

    « Ils ont un projet conspirateur, déstabilisateur visant à créer les conditions qui permettent de plonger le pays dans une confrontation fratricide ouverte et ils comptent en cela sur la main visible et invisible de l'impérialisme nord-américain et sur les noyaux de para-militaires qui semés dans notre pays par la droite vénézuélienne et internationale », a dénoncé Figuera.

     

    Le Parti communiste a lancé un appel à ceux qui ont voté pour Nicolas Maduro et pour l'opposition :

     

    « Agissons avec la maturité politique qu'exige le moment, rejetant toute forme de provocation et de projet visant à produire un climat d'affrontement, de déstabilisation et de crise générale qui rende ingouvernable la société vénézuélienne ».

     

    Il a ajouté qu' « existent les mécanismes et les méthodes pour que les résultats soient à chaque fois plus transparents, avec l'immense participation de notre peuple, et nous ne laisserons pas faire, en tant que peuple, la manipulation, la provocation qui fait dérailler le processus politique vénézuélien de son cours naturel », a insisté Oscar Figuera.

     

    Le dirigeant communiste a tenu à rendre compte du fait que face à la gravité de la situation : « Aujourd’hui, nous mettons garde nos cadres, dans tout le pays, afin qu'ils restent vigilants pour empêcher les agissements contre-révolutionnaires, anti-patriotiques et au service de l'impérialisme, cherchant à créer un climat qui nous conduise à une guerre civile ».


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  • Monde - le 15 Avril 2013

    Venezuela : Nicolas Maduro succède à Hugo Chavez

    Nicolas Maduro, dauphin d'Hugo Chavez, a remporté de peu l'élection présidentielle de dimanche, avec 50,76% des voix contre 49,07% à son rival de l'opposition, Henrique Capriles, selon le résultat officiel proclamé par la commission électorale nationale.

    La commission, déclarant que 99% des bulletins de vote avaient été dépouillés et que le résultat était "irréversible", a appelé les Vénézuéliens à respecter le verdict des urnes et à ne pas descendre dans les rues manifester. Nicolas Maduro a quant à lui dit appelé au calme et indiqué qu'il demandait à la commission électorale d'effectuer un audit du résultat. "Nous ne voulons pas la violence, nous souhaitons la paix", a dit Nicolas Maduro dans une allocution à la nation. Ils souhaitent un audit, nous y sommes favorables. Je demande officiellement à la Commission électorale nationale d'effectuer un audit". n"Je suis ici pour assumer mes responsabilités avec courage(...). La lutte continue!", a clamé Maduro devant la foule de ses partisans.

    Le camp Maduro a aussitôt fêté la victoire de son champion, tirant des feux d'artifice dans le ciel de Caracas. Du côté de l'opposition, les militants ont au contraire protesté contre le résultat en frappant des casseroles. Ce score représente une victoire plus serrée que prévue de la part de celui que Hugo Chavez, décédé le 5 mars d'un cancer, avait présenté comme son dauphin et qui avait dominé les sondages durant la campagne. Mais il semble que Henrique Capriles, 40 ans, ait réussi à refaire une bonne partie de son retard dans les derniers jours de campagne.

    Lors de la présidentielle d'octobre dernier, que Hugo Chavez avait remportée, Henrique Capriles, un centriste qui est gouverneur de l'Etat de Miranda, avait recueilli un peu plus de 44% des voix. Quelques heures avant l'annonce du résultat, dimanche soir, Henrique Capriles avait fait état d'un plan consistant à truquer le scrutin de dimanche. "Nous alertons le pays et la communauté internationale de l'intention de certains de modifier la volonté exprimée par le peuple", avait-il affirmé dans un message du Twitter. Les autorités avaient jugé ce message "irresponsable".

    Nicolas Maduro devra relever de vastes défis à la tête du pays, comme celui de garder le contrôle d'une coalition chaviste hétérogène qui rassemble idéologues de gauche, hommes d'affaires, officiers de l'armée et miliciens armés regroupés au sein des 'colectivos'.

    Ce que va faire la révolution bolivarienne de 2013 à 2019

    Le programme révolutionnaire (socialiste, écologique, participatif, basé sur les concepts de souveraineté et de politique étrangère multipolaire) proposé par Nicolas Maduro a été approuvé par 50,66 % des électeurs ce 14 avril 2013, contre 49,07 % au programme néo-libéral du candidat Henrique Capriles Radonski. La victoire de ce programme inconnu des citoyens occidentaux frappe d’autant plus que les médias privés du Venezuela et leurs relais internationaux ont fabriqué depuis quatorze ans l’image du “dictateur Chavez”. Pourtant, en l’absence de celui-ci et malgré l’usure de quatorze ans de pouvoir, la majorité des citoyens s’est mobilisée pour confirmer dans les urnes le programme débattu publiquement depuis juillet 2012, qui avait valu sa victoire à Hugo Chavez en octobre 2013 et qui a constitué le coeur de la campagne présidentielle de Nicolas Maduro.

    Près de 19 millions d’électeurs pouvaient voter et, bien que le vote ne soit pas obligatoire, la participation a été massive (78,71 %). Ce scrutin, comme les 16 autres qui l’ont précédé depuis le début du processus révolutionnaire, a été suivi par 173 observateurs internationaux accrédités par le Conseil National Électoral (CNE) : l’Union des douze Nations Sud-américaines (UNASUR), l’Union Interaméricaine des Organismes Électoraux (UNIORE), le MERCOSUR et le Centre Carter, notamment. Les résultats officiels sont publiés sur le site du CNE :  http://www.cne.gob.ve/web/index.php

    Le seul fait que le Venezuela bolivarien, système “excessivement démocratique” selon l’ex-président Lula, avec sa surdose de processus électoraux et la participation citoyenne aux dizaines de milliers de conseils communaux, puisse être dépeint comme un régime autoritaire démontre que les médias privés et leurs copies publiques ne défendent plus le droit des citoyens à l’information. Certes, cette propagande prend de moins en moins dans les secteurs populaires en Occident, et éveille des soupçons grandissants chez ceux qui ont compris le rôle des médias dans le maintien de l’ordre néo-libéral mondial.

    Mais ni Facebook, ni les blogs ne suffiront à contrebalancer l’image du monde transmise par les médias de masse. Par exemple, la gauche occidentale ferme les yeux sur des guerres coloniales, sur des bombardements humanitaires ou laïcs de populations civiles ou sur des coups d’Etat téléguidés, parce qu’elle n’ose pas affronter les justifications démocratiques diffusées par ces médias et qu’elle préfère y soigner son image de marque. Les citoyens occidentaux ont devant eux une tâche urgente : démocratiser et répartir les ondes de radio et de télévision pour garantir la libre expression des mouvements sociaux, pour briser la colonisation du service public par la logique des médias privés et par le dogme du libre marché et pour que les citoyens puissent comprendre ce qui se passe dans le reste du monde.

    L’Argentine l’a déjà fait en légiférant pour offrir un tiers des ondes radiophoniques et télévisées au service public, un tiers aux entreprises privées, un tiers aux associations citoyennes. En Equateur, en Bolivie, ou au Venezuela, la démocratisation des ondes avance plus lentement – ces pays vivent encore sous la domination médiatique de grands groupes économiques privés anti-État, anti-mouvements sociaux (1). Alors que ce thème était jusqu’ici tabou au Brésil, le Parti des Travailleurs et la principale centrale syndicale du pays, la CUT, évoquent pour la première fois publiquement la nécessité d’en finir avec la dictature du monopole privé incarné par TV Globo et toute sa chaîne de journaux, libres, revues etc.. (2). Quelque chose s’est mis en mouvement en Amérique Latine. Mais démocratiser les ondes dans une seule partie du monde ne suffira pas s’ils restent monopolisés par de grands groupes privés ailleurs.

    En Occident, il ne s’agit pas seulement de légaliser et de multiplier les médias citoyens et de refinancer le service public, mais aussi de revenir à une formation intégrale, universelle et critique des journalistes, qui les libèrera de la Fin de l’Histoire, leur rendra le sens original d’un métier qui passe par une véritable rencontre avec l’Autre, par le respect de son Histoire, de son droit d’élire qui il veut, et d’être entendu dans ses propositions. Ce qui implique de restaurer une logique de production où le temps est premier : le temps de voyager, de sortir des hôtels et des conférences de presse, le temps d’écouter, de se former, de comprendre et de découvrir tout qu’on ne savait pas, tout ce qu’on ne comprenait pas.

    Sans cela, comment un journaliste européen pourra-t-il comprendre la rébellion vivante dans les gènes des vénézuéliens, ces métis qui n’ont jamais obéi à aucune capitainerie générale du royaume d’Espagne, et qui ne sont plus prisonniers du présent médiatique, mais ont un pied dans le passé et l’autre dans le futur ? Ou que la révolution au lieu de se militariser comme l’annonçaient les médias il y cinq ou dix ans, vient d’élire un président civil et que les médias privés, majoritaires, font librement campagne contre lui ? Ou ce qui pousse des voyageurs du monde entier à chercher à Caracas un sens aux mots démocratie, socialisme, politique ?

    Nous publions une synthèse des 70 pages du programme choisi par les électeurs.

    Dans beaucoup de pays la “gauche” gouvernementale s’est vidée de tout programme pour se muer en agence de casting et fournir des “évènements” quotidiens aux médias. Les bolivariens, eux, tiennent leurs promesses et ont ouvert le chantier infini de la transformation de la vie. “Ne nous y trompons pas : la formation socio-économique qui prévaut encore au Venezuela est de caractère capitaliste et rentier. Le socialisme commence à peine à imposer sa propre dynamique interne parmi nous. Ce programme est fait pour le fortifier et l’approfondir, en radicalisant la démocratie participative. Nous partons du principe qu’accélérer la transition au socialisme bolivarien du XXIème siècle passe nécessairement par l’accélération de la restitution du pouvoir au peuple. C’est sa condition indispensable. Le présent programme s’efforce d’exprimer la volonté des majorités populaires, mais nous avons beau vouloir figer celle-ci dans des mots, nous savons que cela est totalement insuffisant. C’est pourquoi, à partir de ce jour, nous voulons que ce texte soit le sujet du débat le plus large et le plus libre pour qu’il soit prolongé, biffé, amendé, corrigé, complété et enrichi, pour que ce deuxième Plan Socialiste de la Nation soit une oeuvre éminemment collective, comme il se doit en temps de révolution.” (Introduction du programme par Hugo Chavez, juin 2012).

    Premier objectif :Défendre, étendre et consolider le bien le plus précieux que nous ayons reconquis depuis 200 ans : l’indépendance Nationale.”

    INFOGRAFÍA obj 1Exemples de quelques mesures prévues :

    Renforcement et expansion du Pouvoir Populaire pour que le peuple soit le pouvoir. Préserver, récupérer et avancer dans les espaces de gouvernement régional et local pour approfondir la restitution du pouvoir au peuple. Continuer à construire l’hégémonie en matière de communications, pour qu’au Venezuela, on écoute toutes les voix. Maintenir et garantir le contrôle de l’Etat sur Pétroles de Venezuela S.A. Garantir l’hégémonie de la production nationale de pétrole. S’assurer une participation majoritaire dans les entreprises mixtes. Maintenir et garantir le contrôle de l’Etat sur les entreprises d’état qui exploitent les ressources minières sur le territoire national.
    Promouvoir et stimuler la recherche scientifique et le développement technologique dans le but d’assurer les opérations intermédiaires de l’industrie pétrolière. Renforcer la coordination des politiques pétrolières au sein de l’OPEP. Impulser des mécanismes pour la juste valorisation du gaz. Elever la conscience politique et idéologique du peuple et des travailleurs du pétrole et du secteur minier , ainsi que sa participation active dans la défense des ressources naturelles de la nation. Impulser la participation des travailleurs dans la planification des activités de l’industrie pétrolière. Consolider et approfondir les instances de participation politique du peuple et des travailleurs du pétrole et des mines. Impulser et promouvoir une initiative de coordination entre les grands pays pétroliers.
    Garantir l’utilisation des ressources naturelles du pays, souverainement, pour la satisfaction des demandes internes ainsi que son utilisation en fonction des plus hauts intérêts nationaux. Etablir et développer un régime fiscal minier, comme mécanisme de récupération efficace de recouvrement des revenus de l’activité minière.
    Projets de développement social, notamment via la convention Chine-Vénézuéla : logements, hôpitaux et centres médicaux. Projets de développement énergétique tels que raffineries, usines de production de gaz naturel, de pipelines et de gazoducs, usines de gaz liquide, projets d’extraction, transport et commercialisation du charbon, etc.. Cette politique a permis de nous rendre indépendants des organismes financiers multilatéraux comme le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale (BM) et la Banque Interaméricaine de Développement (BID). Fortifier et amplifier les accords de coopération énergétique. Renforcement des accords dans le cadre de Petrocaribe pour contribuer à la sécurité énergétique, au développement socio-économique et à l’intégration des pays des Caraïbes et de l’Amérique Centrale par l’emploi souverain des ressources énergétiques. Renforcement de l’ALBA.
    Souveraineté alimentaire pour garantir le droit sacré de notre peuple à l’alimentation. Développer notre potentiel de production agricole. Augmenter la surface agricole irriguée de 178 000 ha jusqu’à 538000 ha irrigués en 2019, ce qui représente une augmentation de 202%. Accélérer la démocratisation de l’accès , pour les paysans, les producteurs et les différentes collectivités et entreprises socialistes, aux ressources nécessaires (terres, eau, arrosage, semences et capitaux) pour la production, en encourageant leur utilisation rationnelle et soutenable. Commencer la construction de 14 Maisons de Pêcheurs au niveau national dans les états de Carabobo, Aragua, Apure, Falcon, Nueva Esparta, Sucre, Miranda et Portuguesa. Créer et consolider les centres de distribution et de vente locale dans les grandes villes, vente et distribution directe de produits de consommation directe dont l’accès sera garanti à la population avec une rémunération juste du travail du paysan dans le but de développer le commerce d’exportation. Multiplication des réseaux de distribution socialiste Mercal, PDVAL, BICENTENARIO, marchés communaux et programmes de distribution gratuite. Renforcer et moderniser le système de régulation sociale d’état pour combattre l’usure et la spéculation dans l’achat et la distribution des aliments, étant donné son caractère de bien essentiel pour la vie humaine.
    Mettre en place une politique d’exportation dans les pays des Caraïbes et au nord du Brésil. Donner un coup de pouce au développement et à l’utilisation de technologies pour les matières premières, réduisant les émissions nocives dans le milieu environnemental. Consolidation des espaces de participation citoyenne dans la gestion publique des aires thématiques et territoriales en rapport avec les sciences, la technologie et l’innovation. Consolider le déploiement des infrastructures éducatives du pays dans les centres universitaires, techniques, des médias et pour la formation pour le travail libérateur. Accroître la capacité défensive du pays avec la consolidation de la redistribution territoriale des Forces Armées Nationales Bolivariennes. Accroître la participation active du peuple pour consolider l’union civique et militaire. Renforcer et accroître le système de renseignements et de contre-espionnage militaire pour la défense intégrale de la patrie.

    Deuxième objectif :Continuer à construire le socialisme bolivarien du XXIème siècle comme alternative au système destructeur et sauvage du capitalisme et ainsi, assurer la «plus grande sécurité sociale possible, la plus grande stabilité politique et le plus grand bonheur possibles» (Simón Bolívar) pour notre peuple.

    INFOGRAFÍA obj 2Exemples de quelques mesures prévues :

    Favoriser la démocratisation des moyens de production et impulser de nouvelles formes d’articulation de formes de propriété, en les plaçant au service de la société. Fortifier l ‘appareil productif national, en le modernisant technologiquement pour fournir la base matérielle en l’orientant vers le nouveau modèle du socialisme. Développer des modèles de gestion des unités de production basés sur l’inclusion, la participation des travailleurs et travailleuses, alignés sur les politiques nationales ainsi que sur une culture du travail qui s’oppose au rentisme du pétrole, en démontrant la structure d’ oligopole et de monopole existante. Assurer la formation collective dans les centres de travail en assurant son incorporation dans le travail productif, solidaire et libérateur. Augmenter durablement la production et la distribution de biens culturels au niveau national, à travers la production de 15.000.000 d’exemplaires du système massif de revues, et avec l’augmentation de 200% de la production de livres. Augmenter les infrastructures culturelles mises à la disposition du peuple avec la construction de 336 salles de bibliothèques, une par municipalité, avec le mobilier nécessaire à la lecture. Universaliser la sécurité sociale pour les artistes, les employés du secteur de la culture et les créateurs.
    Rendre plus puissantes les expressions culturelles libératrices. Rendre visible l’identité historique et communautaire (Mision Cultura Corazon Adentro). Améliorer l’habitat et les infrastructures pour les peuples indigènes. Accélérer la délimitation territoriale de leurs espaces, à travers la remise de titres de propriété de terres aux communautés indigènes et de dotation de logements dignes à chaque famille indigène en situation de vulnérabilité, dans le respect de leurs choix culturels. Encourager la formation et le financement pour des unités socioproductives, avec le renforcement de 2345 conseils communaux et communes socialistes indigènes au moyen du financement de projets, dans le respect de leurs pratiques et de leurs formes d’organisation traditionnelles. Approfondir la participation politique et active des femmes dans le Pouvoir Populaire. Améliorer et construire des infrastructures pour les communautés pénitentiaires. Développer une politique intégrale de protection et de divulgation scientifique en relation avec la diversité biologique de notre pays, et en particulier en ce qui concerne nos Parcs, ainsi que les réservoirs d’eau de notre pays et ce qu’ils représentent pour la planète.
    Renforcer la lutte contre ce qui détermine les conditions d’inégalité qui doivent être supprimées pour éradiquer l’extrême pauvreté. Etendre la couverture de l’inscription scolaire à toute la population. Développer l’éducation interculturelle bilingüe avec la participation des populations indigènes. Consolidation de la transformation universitaire autour de la formation intégrale, de la production intellectuelle et des liens sociaux qui garantissent le développement des capacités créatives et des capacités qui permettent de résoudre les problèmes prioritaires du pays. Renforcer le droit constitutionnel à l’éducation universitaire pour tous et toutes en augmentant les investissements, la poursuite et la dépense, au moyen de l’augmentation de 90% de l’inclusion des jeunes bacheliers au système d’éducation universitaire. Assurer la santé de la population à travers la consolidation du système public national de santé, sur la base de l’approfondissement de Barrio Adentro, du pouvoir populaire et de l’articulation de tous les niveaux du système de protection, de promotion, de prévention et de soin intégrala u service de la santé individuelle et collective. Assurer une alimentation saine et adéquate tout au long de la vie, en concordance avec les demandes de la Constitution concernant la Santé, la Souveraineté et la Sécurité Alimentaire, avec l’augmentation de la prédominance de l’allaitement Maternel Exclusif  jusqu’à 70%.
    Renforcer 4500 magasins d’alimentation pour en faire des centres de formation et de soins nutritionnels. Consolider et agrandir le Réseau de Pharmacies Populaires sur tout le territoire national. Développer le Système Economique Communal avec les différentes formes d’organisation socio-productive : entreprises de propriété sociale, unités familiales, groupes d’échange solidaires et d’autres formes associatives pour le travail. Fortifier la base sociale du système d’économie communale. Développer le Pouvoir Populaire dans les entreprises de propriété sociale indirecte. Constitution de Conseils de Travailleurs et Travailleuses dans les entreprises de propriété sociale indirecte. Créer de nouvelles Grandes Missions dans des zones et sur des thèmes ou des problèmes prioritaires. Développer à partir des Grandes Missions, les systèmes d’accompagnement territoriaux pour transformer la vie des familles et des communautés en situation de pauvreté. Garantir la participation active du peuple organisé en ce qui concerne la formation, la transformation du modèle économique de production, la prévention et la protection sociale par les nouvelles instances de participation populaire comme les Conseils Communaux, les organisations de femmes, de jeunes , d’adolescents, d’indigènes, d’afro-descendants, d’étudiants, d’ouvriers et d’ouvrières, de paysans et de paysannes,  de travailleurs du transport, de professionnels, de petits et moyens producteurs et commerçants, associations de la diversité sexuelle, employés de la culture, écologistes, mouvements de villageois parmi beaucoup d’autres dans les sphères de la formation.
    Accélérer la participation du peuple aux conseils communaux, groupes de bataille sociale, communes socialistes, cités communales, fédérations et confédérations communales pour le renforcement des possibilités d’action locales dans une perspective territoriale , politique, économique, sociale, culturelle, écologique,et de défense de la souveraineté nationale . De 2013 à 2016 : on développera l’organisation des 21 004 Conseils Communaux qui relieront 8.821.296 personnes (couverture totale de la population vénézuélienne). Le renforcement et l’accompagnement du Pouvoir Populaire dans la période 2013-2019 permettront la mise en conformité de 3 000 Communes Socialistes, selon des prévisions approximatives de 450 Communes, conformément à la démographie des axes de développement territorial. Ces Communes regrouperont 39 000 Conseils Communaux où vivront 4 680 000 familles , ce qui représente 21 060 000 citoyens. Garantir le transfert de compétences en ce qui concerne la gestion et l’administration de la chose publique à partir des instances institutionnelles régionales et locales vers les communautés organisées , les organisations de base et autres instances du Pouvoir Populaire comme stratégie de restitution totale du pouvoir au peuple souverain. Création de 3 000 Banques Communales qui serviront à consolider la nouvelle architecture financière du Pouvoir Populaire. Supprimer toutes les démarches inutiles demandées aux citoyens et aux citoyennes, pour réaliser des opérations légales avec l’Etat, ou pour obtenir des licences, des enregistrements, des diplômes, des certifications, etc…
    Elaborer à partir de l’Etat une profonde et définitive révolution dans le système d’administration de la justice pour que cesse l’impunité, pour l’égalité et pour supprimer le caractère de classe et le caractère raciste dans son application. Poursuivre la transformation du Système Pénitentiaire. Activer le Système National de Soins aux Victimes. Garantir le droit et l’accès au libre exercice de l’information et de la communication véritable. Consolider la régulation sociale des moyens de communication en tant qu’outils pour le renforcement du Pouvoir Populaire en promouvant le Système National de Communication Populaire (radios, télévisions communales, journaux communautaires, environnementaux, personnels de l’environnement, ouvriers, jeunes, membres des partis, syndicalistes, paysans,entre autres) en tant qu’espace pour l’articulation de signifiants et de relations produites par la pratique de la communication sociale et humaine dans le but de transformer la réalité à partir du Pouvoir Populaire organisé. Actualiser et développer les plate-formes technologiques des moyens de communication en profitant du développement que représente la mise en arche de la Télévision Digitale Ouverte (TDA) qui permettra d’améliorer la qualité des transmissions.

    Troisième objectif :Transformer le Venezuela en une puissance du point de vue social, économique et politique, à l’intérieur de la Grande Puissance Naissante de l’Amérique Latine et des Caraïbes qui garantisse la création d’une zone de paix dans Notre Amérique.

    INFOGRAFÍA obj 3Exemples de quelques mesures prévues :

    Développer la capacité de production du pays en rapport avec les immenses réserves d’hydrocarbures conformément au principe d’exploitation nationale et de la politique de conservation des ressources naturelles épuisables et non renouvelables. Développer des projets pétrochimiques pour l’exploitation du gaz naturel, la production de carburants et dérivés de raffinage en les transformant en produits d’une plus grande valeur ajoutée. Renforcer et étendre la souveraineté technologique. Approfondir les stratégies de diversification des marchés du pétrole brut et des produits dérivés, avec l’objectif, pour 2019, de 2.200 MBD destinés aux pays asiatiques, 1.250 MBD vers l’Amérique Latine et les Caraïbes, 550 MBD vers l’Europe et 1,150 MBD vers l’Amérique du Nord. Renforcer et élargir le réseau électrique national. Diversifier les sources de production électrique en favorisant le recours au gaz naturel, au coke, et aux autres sources d’énergie. Développer l’utilisation efficace de l’électricité, en ayant recours à des sources alternatives et en développant le recours à la ressource éolienne. Approfondir les alliances politiques et économiques avec les pays qui ont un positionnement géostratégique favorable et dont les intérêts convergent avec ceux de notre nation, ce qui encouragera la construction d’un monde multipolaire.
    Développer et adapter les Forces Armées pour le défense de notre Patrie. Consolider la coopération avec les pays frères en accord avec les exigences de la Défense Intégrale de la Patrie. Conserver et préserver les milieux naturels. Incorporer la reconnaissance de la Culture propre à chaque Peuple dans les processus de planification et de mise en valeur des territoires. Entretenir et étendre le réseau de routes, autoroutes et voies de raccordement qui relient les agglomérations grandes et moyennes sur toute l’étendue du territoire national et pour relier les zones industrielles aux zones d’exploitation des ressources. Améliorer l’état des routes dans les zones rurales et agricoles. Développer la seconde phase de la Grande Mission Logement Venezuela pour en finir définitivement avec la pénurie de logements récurrente. Renforcer la construction de logements dans les zones rurales pour améliorer les conditions de vie des familles paysannes. Poursuivre la construction de réseaux de distribution d’eau potable et d’assainissement des eaux usées dans les agglomérations encore dépourvues de ces services. Accélérer le Plan de distribution de gaz domestique. Développer l’usage des transports collectifs pour qu’ils l’emportent sur les transports privés.

    Quatrième objectif :Contribuer au développement d’une nouvelle géopolitique internationale incarnant un monde multipolaire pour atteindre l’équilibre de l’univers (Simón Bolívar)et de garantir la paix mondiale.

    4Exemples de quelques mesures prévues :

    Promouvoir le rôle d’avant-garde de l’ALBA dans le processus des changements en cours en Amérique Latine et les Caraïbes et dynamiser les nouveaux espaces tels que l’UNASUR et la CELAC. Renforcer le rôle du Système Unitaire de Compensation Régionale (SUCRE) et celui de la Banque de l’Alba dans la stratégie de complémentarité économique, financière, productive et commerciale de la zone. Renforcer le mécanisme de PETROCARIBE comme schéma de coopération énergétique et sociale solidaire. Assurer la participation active dans chacun des Conseils de UNASUR pour impulser des politiques et des actions bénéfiques pour les peuples de Notre Amérique. Impulser et renforcer la Communauté des États Latino-Américains et des Caraïbes (CELAC) comme mécanisme d’union de l’Amérique Latine et les Caraïbes. Développer les projets nationaux d’union économique avec les pays de l’ALBA et de complémentarité productive avec les pays du MERCOSUR. Renforcer la Banque du Sud en tant qu’institution visant l’intégration financière régionale. Consolider le rôle du Venezuela en tant qu’acteur d’une coopération solidaire, sans prétensions hégémoniques, et respectueux du principe de l’autodétermination de chaque peuple.
    Développer le nouvel ordre latino-américain dans le domaine des communications en insistant sur les nouveaux systèmes et les nouvelles technologies de l’information et en développant de nouveaux outils de communication. Renforcer Telesur et lui assurer une plus grande présence régionale et mondiale. Développer les émissions de Radio du Sud comme outil de communication pour faire connaître les processus politiques en cours dans la région. Développer les réseaux de chaînes d’information alternatives et communautaires dans la région de même que les réseaux sociaux. Diffuser de façon permanente l’information véridique émise par les pays de l’ALBA et les pays alliés du Sud. Défendre la présence des miminorités ethniques et des peuples autochtones dans les organes décisionnels “notre-américains”. Développer le rapprochement et la coordination entre les nouveaux mécanismes de l’union latino-américaine et Caraïbes (ALBA, UNASUR, CEPALC) et le groupe BRICS pour donner plus de force à la voix des peuples du Sud dans l’arène mondiale. Nouer des alliances avec des chaînes de communication et d’information des pôles émergents du monde pour améliorer la compréhension mutuelle et l’information authentique sur nos réalités à l’abri du filtre déformant des grandes entreprises de la communication propriétés des puissances impérialistes.
    Promouvoir la diplomatie des peuples et la participation active des mouvements populaires organisés dans la construction d’un monde multipolaire et équilibré.Promouvoir la participation des réseaux mondiaux des mouvements sociaux dans les grands Forums et Sommets internationaux. Poursuivre une politique active et entreprenante en partenariat avec les pays progressistes de notre zone en appelant à une urgente et indispensable réforme du Système Inter-américain de Défense des Droits de l’Homme et de la Justice étant donné que celui-ci est un bastion hautement politisé de l’impérialisme nord-américain. Dénoncer les traités et les accords bilatéraux pouvant limiter la souveraineté nationale face aux intérêts des puissances néocoloniales (promotion et défense des investisements). Porter à un niveau non vital les échanges commerciaux avec les puissances néocoloniales. Porter à un niveau non vital la connexion du Venezuela avec les réseaux de communication dominés par les puissances néocoloniales. Augmenter la part des devises des pays émergents dans les réserves et le commerce international du Venezuela. Réaliser la majeure partie des échanges économiques et commerciaux avec les pôles émergents du monde nouveau.

    Cinquième objectif :Contribuer à préserver la vie sur la planète et au sauvetage de l’espèce humaine”.

    5Exemples de quelques mesures prévues :

    Développer l’action aux niveaux national et international pour la protection et la conservation des zones stratégiques, entre autres les sources et plans d’eau (eaux de surface et nappes phréatiques) pour une gestion globale des bassins hydrographiques, la biodiversité, la gestion soutenable des mers, des océans et des forêts. Continuer à militer pour la reconnaissance du droit à l’accès à l’eau comme un des Droits Humains supplémentaire dans tous les forums et toutes les enceintes. Combattre les chémas internationaux qui prônent la marchandisation de la nature, des services environnementaux et des écosystèmes. Rechercher des alliances stratégiques dans tous les forums internationaux pour lutter contre la marchandisation de la nature. Redynamiser la coopération avec les pays frontaliers sur les questions concernant la gestion respectueuse de l’environnement et les zones écologiques d’intérêt commun sur la base des principes du droit international. Défendre les droits territoriaux et la souveraineté de l’État du Venezuela dans les négociations concernant l’administration des espaces marins et océaniques de même que la diversité biologique marine au-delà de la juridiction nationale.
    Elever le niveau des débats de fond sur les questions économiques, sociales et environnementales dans les instances pertinentes au niveau régional et international pour que les décisions y soient prises de façon inclusive et transparente, hors de toute orientation de type paternaliste et néocolonial de la part des pays développés.  Impliquer les institutions publiques dans la production d’une critique percutante des formes culturelles et des reconstructions historiques imposées par la culture jusqu’à présent dominante. Faire circuler la critique à travers les médias publics (magazines, télévision, manifestations événementielles, etc.). Développer l’édition de manuels scolaires pour faire naître une conscience nouvelle et former l’esprit critique des nouvelles générations. Créer des lieux d’expression et des mécanismes d’enregistrement et de conservation des cultures populaires et de la mémoire historique des groupes sociaux et ethniques tenus jusqu’à présent pour secondaires. Aux niveaux national et régional, recenser les lieux d’expression et les formes populaires de conservation de la mémoire historique (par exemple, les conteurs). Organiser, au sein de chaque Conseil de Communauté et dans chaque Commune en Création, des groupes de travail pour la conservation de la mémoire historique et pour la diffusion des acquis de la culture populaire ou ethnique (par exemple, s’agissant, des Afro-Vénézueliens, les travaux réalisés par les Comités “Tierras Urbanas”, “Mesas de Agua” et autres…).
    Former des experts issus de ces populations pour la sauvegarde de leur patrimoine culturel et de leur mémoire historique. Accorder une attention toute particulière aux rapports entre les sexes. Dans ce sens, développer des groupes de travail constitués de femmes pour réfléchir sur leur vie familiale et professionnelle et mettre au point des stratégies de résistance et de libération, car les femmes sont les principales victimes des cultures dominantes, cultures qui lesrelèguent dans des rôles secondaires et qui font d’elles, souvent, les victimes de formesexplicites de violence. La même chose peut s’appliquer aux groupes dont l’orientation sexuelle est diverse (gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels), contraints de vivre dans un état de répression et d’humiliation permanentes et dont la seule issue est la frivolité offerte par le monde capitaliste. Élaborer des stratégies pour que soit conservée et diffusée, dans l’actuelle société“mondialisée”, la mémoire culturelle et historique du peuple de Venezuela. Contribuer à la constitution d’un mouvement mondial visant à enrayer les causes et à remédier aux effets du changement climatique conséquence du modèle capitaliste prédateur. Poursuivre la lutte pour la préservation, le respect et la stabilisation du régime climatique conformément à la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique et son Protocole de Kyoto.
    Faire abolir les schémas de marchés internationaux du carbone qui légalisent l’achat de droits à polluer et la destruction de la planète en toute impunité. Développer et renforcer le régime juridique actuel concernant le climat en insistantsur les responsabilités historiques des pays développés. Impulser et soutenir toutes les actions qui visent à porter devant la justice internationale tous les manquements des pays développés à leurs obligations dans le cadre du Protocole de Kyoto. Concevoir, au niveau national, un Plan National de Modération qui concerne les secteurs productifs émetteurs de gaz à effet de serre, comme une contribution nationale volontaire aux efforts pour sauver la planète. Promouvoir, au niveau national, la transformation des secteurs productifs selon la ligne tracée par l’éthique transformatrice du modèle économique socialiste, en insistant en particulier sur les secteurs de l’energie, de l’agriculture et de l’élevage, de la gestion des déchets solides et celui de la forêt. Mettre au point un ambitieux Plan National d’Adaptation, conforme à l’engagement éthique bolivarien éco-socialiste, en vue de préparer notre pays à affronter les scénarios et impacts climatiques à venir en raison de l’irresponsabilité des pays industrialisés et pollueurs du monde.

    Notes :

    1. http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/03/04/au-venezuela-la-marche-vers-la-democratisation-des-medias/
    2. http://www.cut.org.br/destaques/23103/comunicacao-publica-e-debatida-por-cutistas-e-parceiros-da-luta-pela-libertacao-da-palavra

    Illustrations : Collectif d’artistes “Crea y combate

    Traduction du programme : Manuel Colinas, Gaston Lopez et Françoise Lopez. Texte intégral : http://venezuelainfos.files.wordpress.com/2012/10/programme-de-chavez-2013-2019-texte-integral1.pdf

    URL de cet article : http://venezuelainfos.wordpress.com/2013/04/15/ce-que-va-faire-la-revolution-bolivarienne-de-2013-a-2019/

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  • LE VENEZUELA VOTE LE 14 AVRIL

     

    LE VENEZUELA VOTE LE 14 AVRIL

    Chronique d’une défaite annoncée de l’opposition

    Un mois après le décès de Hugo Chávez, la figure du leader bolivarien plane sur l´élection présidentielle qui, le 14 avril, désignera son remplaçant. L´opposition vénézuélienne, décidément peu en phase avec son peuple, a décidé de railler le successeur désigné, Nicolas Maduro, pour ses origines populaires. Ancien chauffeur de bus, syndicaliste et acteur des premières heures du chavisme, Maduro est entré en politique par la porte de la lutte des classes. C´est d´ailleurs, peut-être, son seul point commun avec son adversaire Henrique Capriles Radonski. Sauf que ce dernier, issu de la grande bourgeoisie vénézuélienne [1], ne s´est pas lancé en politique pour défendre les opprimés...

    L´ancien ministre des affaires étrangères, devenu président de la République par intérim, a décidé de saisir l´opportunité offerte par la droite pour afficher son origine modeste. On a ainsi pu le voir conduire un autobus, le jour du dépôt de sa candidature, ou encore transporter des réfugiés vers leurs logements construits dans le cadre de la Grande Mission Vivienda Venezuela. Le candidat du chavisme mise sur la continuité du processus révolutionnaire et il ne manque pas de se réclamer, de façon assez mystique, de la figure d’un Chávez toujours vivant. Cette posture, peu compréhensible dans des sociétés agnostiques, ne manque pas de faire mouche chez les partisans du Comandante.

    Capriles Radonski tente paradoxalement de se revendiquer, lui aussi, du leader défunt qu´il a pourtant tant critiqué. N´étant plus à une contradiction près, il reproche même à Maduro son invocation répétée de Hugo Chávez. Son équipe de campagne porte même le nom de Simon Bolivar, comme pour faire oublier que lors coup d’Etat d’avril 2002, auquel il participa, la figure et le nom du Libertador furent jetés aux oubliettes. Une semaine à peine après la disparition du Comandante, il a lancé aux chavistes en deuil : « Chávez n´est plus là, personne ne pourra vous le rendre ». Dans ce pays très chrétien, où le respect de la mort passe au dessus de toute considération politique, il n’est pas certain que cette déclaration soit la meilleure façon de se poser en candidat de tous les Vénézuéliens…

    Ces effets rhétoriques servent avant tout à occulter son positionnement idéologique. Malgré l’engagement qu’il avait pris en 2012 d’appliquer le programme de la Table de l’unité démocratique (MUD), plateforme électorale de la droite vénézuélienne dont il est le candidat, il a présenté au Conseil national électoral un programme de gouvernement dont les références néolibérales ont été soigneusement rognées.

    Conscient que ce positionnement à droite avait été l´une des raisons de sa défaite à l´élection présidentielle d´octobre 2012, comme l´a révélé le président de l´institut de sondage Hinterlaces [2], Capriles Radonski part, cette fois-ci, armé d´un nouveau document [3]. Ce texte est une succession de promesses, dont la plupart sont déjà mises en œuvre par le gouvernement bolivarien. Toutefois, le candidat omet délibérément de préciser quelle sera sa politique financière. Il propose seulement, en « garant du bien être collectif », de regagner la confiance du secteur privé grâce à de multiples déductions fiscales. Qui plus est, il entend faire de l´entreprise pétrolière publique Petroleos de Venezuela (PDVSA), une entreprise autonome, telle qu´elle l´était avant l´arrivée d´Hugo Chávez au pouvoir. Sa volonté de détruire l´Etat central au profit d´une décentralisation absolue ouvrirait aussi la voie à de futures politiques de privatisation des services publics.

    Ces orientations rendent peu crédibles ses promesses électorales. De fait, dans ses meetings, il se contente de critiquer l´action gouvernementale, tout en affirmant qu´il ne manquera pas d´améliorer les résultats obtenus par gouvernement bolivarien. Les incohérences et les contradictions de son « nouveau » plan de gouvernement donnent à penser que ses véritables intentions restent bien celles décrites dans le programme commun de la droite vénézuélienne [4].

    Malgré les discours d´unité, l´opposition vénézuélienne ne constitue cependant pas un bloc monolithique. Le 26 mars 2013, trois députés suppléants se sont retirés de la coalition de droite à l´Assemblée nationale, en accusant la MUD de ne pas vouloir reconnaître une future victoire de Nicolas Maduro au soir du 14 avril [5]. De plus, après les récentes manifestations violentes d´un groupe d´étudiants de droite, le secrétaire général d´Action démocratique (AD), Henry Ramos Allup, s´est emporté, traitant ces alliés inconditionnels de Capriles de « fumeurs de pétards, cocaïnomanes, et fils de p… » [6]. Ces attaques virulentes provenant d´un des principaux partis d´opposition montrent à quel point la défaite annoncée de Capriles rendrait difficiles les futures négociations au sein de l´antichavisme.

    Notes

    [1] Voir Romain Migus, “Henrique Capriles, candidat de la droite décomplexée au Venezuela”, Mémoire des luttes, 28 février 2012, http://www.medelu.org/Henrique-Capriles-candidat-de-la (source consultée le 30 mars 2013)

    [2] Oscar Schemel : “Los 6 millones de votos de Capriles, no son un respaldo a la oposición”, Noticias24, 9 octobre 2012 : http://www.noticias24.com/oscar-schemel-los-6-millones-de-votos-de-capriles-no-son-un-respaldo-a-la-oposicion (source consultée le 20/03/2013)

    [3] Henrique Capriles Radonski, “Programa de Gobierno 2013-2019”, Consejo Nacional Electoral : http://www.cne.gob.ve/presidenciales/programas/HENRIQUE_CAPRILES.pdf (source consultée le 30/03/2013).

    [4] Pour en savoir plus sur ce programme, voir Romain Migus, El programa de la MUD, Caracas, ed. Barrio Alerta, 2012 : http://www.infocentro.gob.ve/documento_672_El_programa_de_la_MUD.pdf

    [5] Ricardo Sánchez retira apoyo a Capriles : “La MUD podría desconocer resultados del 14-A”, Noticias24, 26 mars 2013 : http://www.noticias24.com/ricardo-sanchez-retira-apoyo-a-capriles-la-mud-piensa-desconocer-resultados-del-14-a/ (source consultée le 30/03/2013)

    [6] Entérese del atajaperro entre Ramos Allup y los Manitos Blancas, Aporrea, 27/03/2013. http://www.aporrea.org/oposicion/n225803.html (source consultée le 30 mars 2013.

    http://www.medelu.org/Chronique-d-une-defaite-annoncee

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    Le Venezuela de Chavez : un pays où un chauffeur de bus poursuivra l’œuvre révolutionnaire

     

     

     

    Ce dimanche 14 avril, le peuple vénézuélien élira son président, après le décès d'Hugo Chavez.

     

    Le Parti communiste vénézuélien, deuxième force de gauche du pays, a décidé de soutenir le candidat désigné par Chavez lui-même pour sa succession, le vice-président Nicolas Maduro qui devrait, selon les derniers sondages, logiquement l'emporter.

     

    Nous publions ci-dessous le communiqué des camarades de la section PCF RATP-BUS repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Nous nous associons aux hommages rendus au révolutionnaire Hugo Chavez, décédé le 6 mars 2013 et transmettons toutes nos condoléances à l’ambassade du Venezuela en France.

     

    Dans la lutte des classes mondiale, les conquêtes sociales et démocratiques de la révolution bolivarienne, comme le vaste programme de nationalisation des services publics, le refus de la mise en concurrence des travailleurs, la promotion d’une logique de coopération mutuellement avantageuse entre les peuples, a servi le mouvement ouvrier de tous les pays.

     

    Dans nos luttes à la RATP, dans notre lutte idéologique quotidienne, contre le processus de privatisation, contre la remise en cause de notre statut, de nos retraites, contre les directives de l’Union européenne, contre le fatalisme aussi, l’exemple du Venezuela de Chavez a été et demeure aussi un point d’appui concret.

     

    Pour défendre les acquis de la révolution, face à une bourgeoisie revancharde toujours puissante, à un impérialisme américain aux aguets, Hugo Chavez a dévoué toute son action personnelle, si importante, à la mobilisation et l’organisation des masses populaires et de la classe ouvrière. C’est eux seuls qui pourront poursuivre l’édification du socialisme, au bénéfice de tout le pays, parce que c’est eux qui y ont objectivement le plus intérêt.

     

    Nous adressons particulièrement un message de sympathie au Parti socialiste unifié du Venezuela et à nos camarades du Parti communiste du Venezuela, fers de lance de la révolution.

     

    Pour seconder Chavez, les progressistes vénézuéliens ont fait le choix de la personne de Nicolas Marduro, actuellement vice-président. Nous lui envoyons aussi un message de soutien avant les prochaines élections présidentielles.

     

    Nous le faisons d’autant plus fraternellement qu’il s’agit d’un collègue, conducteur de bus de profession, à Caracas.

     

    Ce n’est pas dans les pays capitalistes que des conducteurs de bus, de métro, des ouvriers d’entretien sont portés pour exercer les fonctions politiques les plus importantes !

     

    Bon courage, Nicolas !     


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  •  Venezuela : Des deputes de l'opposition denoncent un plan de destabilisation et retirent leur soutien a Capriles 

    Jeudi 28 Mars 2013

    Trois députés de droite à l’Assemblée Nationale (AN) ont retiré ce mardi leur soutien à la candidature présidentielle d’Henrique Capriles après avoir eu connaissance d’un plan orchestré par ce qu’on appelle la Table de l’Unité (MUD) pour ne pas reconnaître les résultats qui seront émis par le Conseil National Electoral (CNE) lors des élections du 14 avril prochain

     
    Venezuela : Des deputes de l'opposition denoncent un plan de destabilisation et retirent leur soutien a CaprilesLes députés qui ont décidé de prendre leurs distances avec cette posture anticonstitutionnelle que prétend assumer la droite, sont Ricardo Sanchez (suppléant de Maria Corina Machado), Andres Avelino (suppléant d’Edgar Zambrano) et Carlos Vargas (suppléant de Rodolfo Rodriguez).

    Les trois députés de l’AN ont déclaré lors d’une conférence de presse qu’ils ont retiré leur soutien à Capriles parce qu’ « il existe d’autres intérêts » chez ceux qui mettent en place un plan violent contre le pays.

    « Nous, nous ne pensons pas possible de soutenir la candidature de Nicolas Maduro. Pour le moment, nous souhaitons confirmer le retrait de notre soutien à la candidature d’Henrique Capriles », a déclaré Sanchez.

    Pour sa part, le député Carlos Vargas a indiqué que lundi prochain, demanderont, à la tribune parlementaire qu’« une enquête soit ouverte officiellement sur le plan violent auquel la MUD envisage de soumettre le Venezuela ».

    Il a ajouté que ce jour-là, ils organiseront une réunion nationale à Caracas pour décider quelle sera leur position concernant les élections du 14 avril et étudier les autres actions que projetteraient d’autres membres de la droite.

    « La seule lutte est dans les urnes et par la possibilité de la participation démocratique », a précisé Vargas.

    « Nous confirmons notre dénonciation face au climat de déstabilisation que met en place la MUD. Nous n’allons pas y participer et nous lançons un appel au dialogue de paix, a souligné Vargas.

    AVN 26/3/2013

    Traduction : Françoise Lopez
    Source : http://cubasifranceprovence.over-blog.com/article-venezuela-des-deputes-de-l-opposition-denoncent-un-plan-de-destabilisation-et-retirent-leur-soutien--116580944.html
     

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  •  Caracas, curieuses coïncidences.

    http://www.interet-general.info/IMG/Venezuela-Caracas-Manif-Pro-Chavez-27juin2009-2.jpg

     

    Vous avez certainement reçu l'information et l'Huma a publié un article fort instructif à ce sujet [l'humanité.fr: Vénézuéla-heurts-], des heurts de sont produits le 21 mars entre une manifestation d'étudiants revendiqués de droite et des militants soutenant le gouvernement vénézuélien.

     

    Ce qui est intéressant, c'est de mettre cette information en lien avec une seconde qui n'a pas fait la une du Pujadas Hérald Tribune ou du Pernaud Allgemeine Zeitung. 

     

      http://img.over-blog.com/905x190/0/32/46/53/illustration15/comcom1.jpg nous l'a transmise :

     

    Les révélations faites par le président en charge du Vénézuéla, Nicolás Maduro, autour d’un complot destiné à assassiner l’opposant Henrique Capriles confirment des informations provenant de Miami et indiquent comment les anciens hauts représentants des États-Unis, Otto Reich et Roger Noriega, tous deux liés à la CIA, se sont concertés avec l’extrême droite vénézuélienne pour fomenter un plan destiné - entre autres - non seulement à éliminer Capriles, mais encore à en faire un "martyre" en accusant du crime le gouvernement du Vénézuéla.
    En fabriquant à l’opposition son "martyre", les conspirateurs cherchent à lui créer un motif de mobilisation et, surtout, cherchent à créer un prétexte pour encourager un climat de violence et de déstabilisation totale. Objectif final : essayer d’empêcher la tenue des élections présidentielles du 14 Avril prochain, ou au moins mettre en cause leur validité. Élections au cours desquelles - tout le monde le reconnaît – « il leur sera impossible de mettre en déroute les forces chavistes ».
    L'ex ambassadeur de Caracas, Reich, a contribué activement au retour aux États-Unis du terroriste Orlando Bosch, responsable de la destruction en plein vol d’un avion civil cubain.
    Reich, ce fils Cubain d’un Autrichien qui a trouvé refuge à Cuba après avoir collaboré avec les Nazis - ce qui pourrait expliquer son mépris viscéral de Capriles - est depuis longtemps membre du cercle des amis intimes du terroriste Posada Carriles, lequel a une grande expérience en conspiration. Ils ont oeuvré ensemble pendant des années autour de plans en tous genres pour tenter de renverser la Révolution Cubaine et d’éliminer physiquement son leader Fidel Castro.
     
    Dans les années 80 ils firent tous deux partie de l’opération lancée par l’administration Reagan contre le gouvernement sandiniste du Nicaragua qui devait finir par le scandale Iran-Contra.
     
    Alors qu’il était assistant au Secrétariat d’État du gouvernement de George W. Bush, Reich s’est chargé personnellement des négociations avec la présidente du Panamá, Mireya Moscoso, pour obtenir la libération de Posada Carriles et des autres terroristes emprisonnés dans ce pays d’Amérique Centrale, afin d’essayer d’assassiner lors d’un sommet Ibéro-américain celui qui était alors le président de Cuba, Fidel Castro.
     
    Après le triomphe électoral d’Hugo Chávez aux élections présidentielles de 1998 au Vénézuéla et la radicalisation ultérieure du processus révolutionnaire dans ce pays, renverser le gouvernement bolivarien devint une obsession maladive pour Reich et pour les intérêts de l’extrême droite des États-Unis liée aux grands monopoles pétroliers qu’il représentait.
     
    Ce fut précisément Reich qui, depuis son poste au Département d’État sous l’administration Bush, a eu l’idée du coup d’état contre le Président Chavez en Avril 2002.
    A ce que l’on a su après, Reich a rendu responsables de l’échec de cette tentative de coup d’état les divisions et divergences qui existaient entre les militaires complotistes, et il déplorait qu’ils ne soient pas parvenus à se mettre d’accord dès le début aussitôt qu’il a été décidé d’éliminer le président du Vénézuéla comme lui-même l’avait dit.
     
    Après cela, Reich a été d’une manière ou d’un autre impliqué dans plusieurs plans de tentatives d’attentats contre le président bolivarien, avec la complicité de la CIA, de l’extrême droite vénézuélienne et des groupes terroristes qui résidaient aux États-Unis.
    Reich et ses amis ont du se rendre à l’évidence selon laquelle la tant désirée disparition physique du leader de la révolution bolivarienne n’a pas conduit comme ils l’espéraient à la déroute de ce processus. Au contraire, Chavez est devenu un ennemi beaucoup plus dangereux et difficile à affronter.
     
    Il est devenu un symbole vénéré par des millions de Vénézuéliens, et toute tentative pour attaquer son image équivaut en ce moment à un suicide politique.
     
    Face à cette situation, les secteurs de l’opposition vénézuélienne et ceux qui la dirigent depuis Washington sont plus déconcertés qu’ils ne l’ont jamais été. De toute évidence, ils ne savent pas comment faire face à la réalité nouvelle. Leurs différences et contradictions internes deviennent chaque jour plus inconciliables.
     
    Paradoxalement, c’est Capriles lui-même qui, avec ses déclarations offensantes le jour où il a annoncé sa candidature et avec le rejet qu’elles provoquèrent, a contribué à accélérer ces plans.
     
    "S’il y a quelque chose sur quoi tout le monde est d’accord, c’est que le candidat de l’opposition n’a pas une "âme de martyre", commente depuis Washington un analyste proche de la question. "Je me risquerais seulement à conseiller à Capriles qu’il soit prudent dans ses actions provocatrices et irresponsables. Et qu’il se rappelle que pour ses amis de l’extrême droite et ses mentors du Nord, tout est bon pour atteindre les objectifs qui vont dans le sens de leurs intérêts."

     

    Les méthodes des service spéciaux singulièrement ceux des USA sont connues et leur nom générique de coups tordus trouve là un éclairage particulier.

     

    NB : Bien sûr, il ne viendrait à l'esprit de personne d'imaginer que de telles pratiques puissent avoir légitimité quelconque sous nos latitudes. Jamais les honorables correspondants de la très parisienne "piscine" ne se comprometteraient dans de telles pratiques. Toute l'histoire africaine de la France en témoigne... Et c'est bien dans les faubourgs de Varsovie avec l'aide des services secrets bulgares que Medhi Ben Barka a été enlevé puis assassiné ; impossible en France.

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com/article-caracas-curieuses-coincidences-116471803.html


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