• jara.jpgAssassinat du chanteur et militant communiste chilien Victor Jara : quarante ans après, ses tortionnaires enfin poursuivis par la justice

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Quarante ans après l'assassinat sauvage du chanteur et militant communiste Victor Jara, l'arrestation de huit de ses tortionnaires fait vivre un espoir bien tardif. Que justice soit enfin faite.

     

    Victor Jara aurait 80 ans aujourd'hui. Mais cinq jours après le coup d’État qui a tué le président démocratiquement élu Salvador Allende, et avec lui l'espoir du socialisme à la chilienne, la figure de la « Nueva cancion » chilienne engagée était réduit à jamais au silence.

     

     

    Le 11 septembre 1973, les forces armées putschistes encerclaient l'Université technique d’État du Chili, internant dans le stade de Santiago du Chili l'ensemble des étudiants et enseignants qui occupaient le campus.

     

    « Quel visage horrible que celui du fascisme ! » : les dernières paroles du chanteur aux mains brisés

     

    Parmi eux, Victor Jara, militant du Parti communiste et voix de la révolution. Deux bonnes raisons pour les militaires putschistes de faire taire celui qui « ne chantait pas pour chanter ».

    Emmenés dans les vestiaires improvisés en salle de torture, il est soumis à la « question ». Son instrument de travail, ses mains sont brisées par ses tortionnaires. Ramené à ses camarades, il livre alors ses dernières paroles :

     

    « Nous sommes 5 000 ici, ici se trouvent 10 000 mains qui cultivent la terre et font tourner les usines. Le visage d'une humanité soumis à la faim, au froid, à la peur, à la souffrance, aux pressions morales, à la terreur et à la folie humaine.

     

    Quel visage horrible que celui du fascisme. Ils appliquent leurs plans avec une précision diabolique, sans se soucier du reste. Le sang est leur récompense.

     

    Mais ma conscience se réveille soudain et je vois que cette marée n'a aucun cœur qui bat, si ce n'est le battement des machines et des militaires montrant leurs doux visages d'accoucheurs. Qu'il est difficile de chanter l'horreur ! »

     

    Le calvaire de Victor Jara n'est pas terminé. Reconduit par ses tortionnaires sur le lieu du crime, il est alors abattu de 44 balles de fusils, son cours abandonné dans la rue, le 16 septembre 1973.

     

    La justice chilienne lance enfin des poursuites contre les huit tortionnaires

     

    Quarante ans après les faits, justice n'est pas encore faite.

     

    Il a fallu attendre 2007 pour que soit relancée l'enquête sur l'assassinat du chanteur chilien.

     

    La décision du juge Miguel Vazquez, dans les derniers jours de l'année 2012, exigeant l'arrestation de sept anciens membres des forces armées de Pinochet ainsi que l'extradition de l'assassin en chef, réfugié aux États-Unis fait revivre l'espoir d'un rétablissement de la justice et de la vérité.

     

    En dépit du silence de fer maintenu par l'Armée chilienne, les témoignages de rescapés, prisonniers comme conscrits, ont permis d'identifier les tortionnaires.

     

    « Je ne vois pas pourquoi nous devrions laisser un pays devenir communiste par l'irresponsabilité de son peuple » (Kissinger)

     

    Pour le Parti communiste chilien (PCCh), il s'agit d'un élément positif que « l'on ait enfin poursuivi les ex-militaires accusés de l'assassinat du chanteur et militant communiste, Victor Jara ».

     

    Après avoir exigé l'application de peines exemplaires pour ses criminels, le Parti communiste a également « réaffirmé la nécessité que l'on progresse dans la vérité et la justice concernant tous les cas de prisonniers disparus et d'assassinats politiques non-résolus ».

     

    Rappelons les mots d'un célèbre prix Nobel de la guerre – rejoint depuis par Walesa, Obama ou l'UE – Henry Kissinger, alors conseiller du président américain :

     

    « Je ne vois pourquoi nous devrions rester là et voir un pays devenir communiste à cause de l'irresponsabilité de son propre peuple ».

     

    Les doigts brisés et le corps criblé de balles du chanteur de l'espoir sont là pour témoigner de l'horreur de cet « impérialisme à visage inhumain ».

     

    Les communistes et les progressistes chiliens ne réclament désormais qu'une chose : qu'après que l'Histoire a jugé le régime de Pinochet, la justice chilienne remplisse enfin son rôle et juge ses tortionnaires.


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  • Quand s’éloigne le bruit de la pluie sur les toits de carton

    Le Venezuela est plus bolivarien que jamais (1). Avec 20 états sur 23 –  dont cinq bastions repris à l’opposition de droite, le triomphe des candidats du programme bolivarien aux régionales de ce dimanche 16 décembre 2012 rappelle à ceux qui l’auraient oublié que le Venezuela vit une double révolution.

    La première est la transformation d’un peuple en sujet politique. En Europe, pour des raisons sociologiques et médiatiques, ce fait suscite moins d’intérêt que la question «  qui va succéder à Chavez ? ». Mais le Venezuela n’est pas une monarchie : il y a dans ce pays une constitution républicaine, des élections pour choisir ou rejeter les programmes portés par des candidats et surtout, un peuple conscient, mobilisé, capable de critiquer et d’orienter la politique.

    Il y a quinze ans, avant la première victoire bolivarienne aux présidentielles, le champ politique se caractérisait par un apartheid de fait. Une partie de la classe moyenne et de l’élite locales, minoritaires, rêvaient (et rêvent encore parfois) d’exterminer une myriade d’insectes grouillant dans les cerros, dans les barrios surplombant Caracas. Cette majorité sociale occupe aujourd’hui le centre de l’espace politique et, vote après vote, accélère le temps historique. Cette intensité génère de nouveaux problèmes à résoudre.

    Jesse Chacón, ex-ministre et directeur de la fondation de recherches sociales GISXXI, pointe ainsi le retard de la forme politique sur l’électorat populaire en notant “la fragilité du Parti Socialiste Unifié du Venezuela (PSUV, principal parti bolivarien) qui n’a pas réussi à se muer en “intellectuel collectif » (Gramsci), en parti capable de s’articuler territorialement et socialement avec les gens et de prendre la tête de la mobilisation. Au contraire cette fraction révolutionnaire maintient une trame interne trop complexe pour mener des processus d’organisation solides et permanents. Sa manière répétée de ne s’activer qu’en fonction des élections sans être présent dans la bataille autour des problèmes quotidiens des gens, le cantonne à n’être qu’un espace symbolique que le peuple identifie conme le parti de Chavez et auquel, comme tel, il donne son vote. Reste à penser comment construire un vrai détachement collectif capable de conduire la société vénézuélienne dans une transition difficile et ardue vers le socialisme. » (2)

    L’autre révolution, c’est la renaissance de l’Etat et la multiplication de services publics de grande envergure. Il ne s’agit pas d’un simple refinancement, d’une simple « sortie du néo-libéralisme » mais de construire un nouveau type d’État. Prenons l’exemple de la Mission Logement. (3)

    Avant la révolution bolivarienne, les quartiers populaires aux toits de carton et de zinc dépeints par la chanson « Techos de cartón » d’Ali Primera en 1974, n’étaient que l’expression la plus visible du drame de la pauvreté et de l’exclusion sociale. En faisant résonner le mot car-tón, Ali Primera disait la condition réelle d’une population sans État, sans défense face aux éléments, livrée à l’exploitation quotidienne. (4)

    ¡Qué triste, se oye la lluviaen los techos de cartón !

     

    ¡Qué triste vive mi gente

    en las casas de cartón !

    Viene bajando el obrero

    casi arrastrando los pasos

    por el peso del sufrir

    mira que es mucho el sufrir !

    ¡ mira que pesa el sufrir !

    Arriba, deja la mujer preñada

    abajo está la ciudad

    y se pierde en su maraña

    hoy es lo mismo que ayer :

    es su vida sin mañana

    Recitado

    « Ahí cae la lluvia,

    viene, viene el sufrimiento

    pero si la lluvia pasa

    ¿ cuándo pasa el sufrimiento ?

    ¿ cuándo viene la esperanza ? »

    Niños color de mi tierra

    con sus mismas cicatrices

    millonarios de lombrices

    Y, por eso :

    ¡ Qué tristes viven los niños

    en las casas de cartón !

    ¡ Qué alegres viven los perros

    en casa del explotador !

    Usted no lo va a creer

    pero hay escuelas de perros

    y les dan educación

    pa’ que no muerdan los diarios,

    pero el patrón,

    hace años, muchos años

    que está mordiendo al obrero

    oh, oh, uhum, uhum

    ¡ Qué triste se oye la lluvia

    en las casas de cartón !

    ¡ qué lejos pasa la esperanza

    en los techos de cartón !

     

    Comme elle est triste la pluie qu’on entendsur les toits de carton !

     

    Comme elle est triste la vie de mon peuple

    dans les maisons de carton !

    L’ouvrier arrive

    d’un pas traînant

    sous le poids de sa  souffrance.

    Regarde comme il  souffre !

    Regarde comme la souffrance lui pèse !

    En haut il laisse sa femme enceinte,

    en bas il y a la ville

    et il se perd dans son maquis

    aujourd’hui pareil qu’hier :

    c’est sa vie sans lendemain.

    Récitatif

    Là-bas tombe la pluie,

    elle vient, elle vient la souffrance.

    Mais, si la pluie cesse,

    quand la souffrance cessera-t-elle ?

    Quand viendra l’espoir ?

    Enfants de la couleur de mon pays,

    comme lui, pleins de cicatrices,

    millionnaires en parasites.

    C’est pourquoi :

    Qu’elle est triste la vie des enfants

    dans les maisons de carton !

    Qu’elle est gaie la vie des chiens

    dans la maison de l’exploiteur !

    Vous n’allez pas me croire

    mais il existe des écoles pour chiens

    où on les éduque

    pour qu’ils ne mordent pas les journaux.

    Mais le patron,

    depuis de très longues années,

    ne cesse de mordre l’ouvrier.

    Oh, oh, mmm, mmm

    Qu’elle est triste la pluie qu’on entend

    dans les maisons de carton !

    L’espoir, comme il passe loin

    des toits de carton !

    Avec la Grande Mission Logement Venezuela lancée en avril 2011, le gouvernement cherche à restituer un des droits fondamentaux dont furent privés pendant tant d’années ces millions de vénézuéliens contraints de construire des baraques sur des terrain à risques, maintenus à l’écart des centres urbains dont les terrains sûrs étaient aux mains de gros propriétaires et d’agences immobilières.

    Pour l’année 2012, cette mission offre un bilan de 311 mille 992 logements construits (soit 89% de l’objectif prévu pour 2012). Ils ont été remis principalement à ceux qui avaient perdu leur foyer lors des graves inondations de 2010, aux familles qui hier encore écoutaient « le triste bruit de la pluie sur les toits de carton ».

    Dans des pays comme l’Espagne, la disparition progressive de l’État social a eu pour conséquence durant les quatre dernières années 350.000 saisies hypothécaires. Le bilan pour 2012 est de 18.668 expulsions, soit une hausse de 13,4% par rapport au deuxième trimestre de 2011. 34% des suicides, selon les statistiques officielles, sont dus à des expulsions.

    À Caracas, Yana Coelli est formatrice populaire dans le secteur El Recreo. Elle se charge d’organiser les processus de formation et d’organisation communale. Un des problèmes qu’elle affronte avec les quasi 200 personnes des huit conseils comunaux de la commune en construction de sa juridiction, est précisément celui du logement.

    « Nous avons commencé le 7 juin 2012 par des réunions d’orientation pour former les assemblées citoyennes techniques sur le logement. Lors des deux premières réunions nous avons utilisé la méthodologie de « l’arbre du problème » pour détecter ensemble les causes profondes du manque de  logements, comprendre pourquoi nous étions obligés de louer ou d’être acculés dans des terrains à haut risque. Le but était que tous voient que ce besoin ne se réduit pas à nous seulement mais qu’il est vécu à l’échelle nationale. Nous avons dû remonter l’histoire du pays, les quarante ans de fausses promesses des gouvernements de la quatrième république, l’éléphant blanc d’Inavi (Institut National du Logement). Les gens ont beaucoup participé, un climat de confiance s’est noué. Après les élections nous avons repris les réunions, à chacune d’elles ont assisté en moyenne une centaine de personnes.« 

    Pour Yana, la participation est fondamentale, mais plus encore la formation. Pour elle, seuls des conseils comunaux organisés, menant les recensements de logement et proposant des solutions élaborées collectivement, garantissent l’accès à un logement digne, qu’ils soient construits par le biais de la Grande Mission Logement ou en auto-construction avec la collaboration des Comités de Terre Urbaine ou du « Movimiento de Pobladores » qui se chargent de chercher les terrains ou les immeubles abandonnés afin de les destiner au logement.

    « Les occupants des refuges sont prioritaires mais il y a beaucoup plus de gens qui ont besoin de logements, et qui doivent s’organiser pour transférer aux institutions gouvernementales l’information exacte sur leurs besoins. La Mission Logement devrait travailler davantage avec les  conseils communaux, et qu’on le voie à la télévision, pour stimuler l’organisation citoyenne. La communauté qui ne s’organise pas n’obtiendra rien. C’est ainsi que va notre processus: essais, erreurs, essais, tout le temps« …

    Réunion du « Movimiento de pobladores » avec le président Chavez pour proposer des lois en faveur du logement public. L’objectif de ce mouvement social est de lutter contre la spéculation immobilière, pour la démocratisationde la propriété et la sécurité juridique en faveur des secteurs populaires. Il est formé par diverses organisations de base telles que le campement de pionniers (familles sans logement), Concierges Unis pour le Venezuela, Comité de Locataires, Comités de Terre Urbaine, Front de Locataires et Occupants, provenant de tout le pays.

    T.D.

    Avec Mariel Carrillo, AVN http://www.avn.info.ve/contenido/vivienda-y-revoluci%C3%B3n-logro-vivo-del-pueblo-venezolano et http://www.ciudadccs.info/?p=363025

    Notes:

    (1) Résultats définitifs disponibles sur le site du Centre National Électoral vénézuélien: http://www.cne.gob.ve/resultado_regional_2012/r/1/reg_000000.html

    (2) Jesse Chacón, “2012 y la intensidad de la trama política nacional” http://www.gisxxi.org/articulos/2012-y-la-intensidad-de-la-trama-politica-nacional-venezolana-jesse-chacon-gisxxi/#.UM51LuQmbld

    (3) Infos chiffrées sur la Grande Mission Logement:  http://www.mvh.gob.ve/index.php?option=com_content&view=category&id=45&layout=blog&Itemid=81

    (4) La chanson engagée en Amérique du Sud (années 1960 et 1970) : définition, origine et caractéristiques, par Ana Luisa Polania-Denis, Doctorante, Université de Paris 10, thèse présentée en 2010.

    URL de cet article: http://venezuelainfos.wordpress.com/2012/12/17/quand-seloigne-le-bruit-de-la-pluie-sur-les-toits-de-carton/


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  • Tandis qu’un peuple prie et pleure parce que son président est malade...

    ... Obama "veut rétablir la liberté" au Venezuela

    Jean ORTIZ
     

     A Miami, capitale de la mafia anti-castriste, le président OBAMA a confirmé que la politique impériale, quel que soit le président locataire de la Maison Blanche, est une politique "structurelle". (200 interventions étatsuniennes dans l’histoire de l’Amérique latine ; aux gouvernements démocrates la médaille du plus grand nombre d’interventions).

     Interrogé par la chaîne de télé Univision (un si joli nom : " télévision unilatérale" !), l’ami du gouvernement pacifiste et laïque israélien, a considéré que "le futur des Vénézuéliens devrait être aux mains des Vénézuéliens". Jusqu’en 1998, il était aux mains des Etats-Unis (nostalgie, nostalgie !!) et maintenant il est aux mains d’un peuple con qui vote, sans savoir pourquoi et à 55%, pour H.Chavez, et se rend aux urnes si nombreux : taux de participation électorale de plus de 80% (combien aux Etats-Unis ?)

     Le champion du "monde libre", qui a libéré l’Irak, la Libye, l’Afghanistan, le Chili, le Honduras, le Paraguay... rappelle que dans le passé il y eut des "politiques autoritaires" de Chavez et de la "répression envers les dissidents" (tous les observateurs, ONG, etc., en conviennent : Venezuela, zéro prisonnier politique... Ah s’il pouvait y en avoir, comme aux Etats-Unis !!). Le sieur Obama, au moment où le président Chavez lutte contre la mort, a réaffirmé que les Etats-Unis "ne vont pas changer leur politique qui a pour priorité la liberté au Venezuela". Champagne pour le droit d’ingérence et la santé de Chavez !

     Il a des moments où l’éthique, la simple morale, la compassion, poussent à se taire. A respecter. A rester digne. Des mots que ne connaît pas l’impérialisme. Tout juste si ce petit monsieur Obama ne s’est pas réjoui de la maladie du président. Cela est très américain, très chrétien. Sous le vernis obamien, la vieille grimace impérialiste reste la même. Rien d’étonnant donc au comportement de cet Obama "aux bas mots", aux mots si bas.

     Le gouvernement vénézuélien a qualifié ces déclarations "d’infâmes", d’ "indignantes", et souligné qu’elles vont conduire à "une plus grande détérioration" des relations bilatérales.

     De Reagan, Nixon, Bush 1 et 2, présidents si cultivés, si enclins aux bonnes manières, d’une si grande élégance morale, ces propos n’auraient pas surpris ; mais dans la bouche d’un Prix Nobel de la Paix, que diable viennent-ils faire ? Et s’il s’agissait d’une seule et même politique déclinée une fois par les uns, la fois suivante par les autres ? Le bipartisme Madame, le mec le plus extra.

    L’empire reste l’empire, et un "salaud" reste un "salaud" aurait ajouté Sartre.

    Lorsqu’un peuple prie et pleure parce que son président est malade, c’est que ce président a commencé à changer la vie du plus grand nombre.

    Jean Ortiz

    URL de cet article 18676
    http://www.legrandsoir.info/obama-veut-retablir-la-liberte-au-venezuela.html

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  • Au sommet ibéro-américain, les présidents progressistes latino-américains dénoncent l'austérité européenne

    11_15_12_CoberturaCumbreIberoamericana_CSTV_CSR.jpgXXIIème Sommet ibéro-américain : les présidents latino-américains dénoncent « l'austérité » européenne

     

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    Les chefs d’État et représentants de pays latino-américains présents au XXIIème sommet ibéro-américain, qui se tenait à Cadix, ont vivement critiqué la politique dite d' « austérité » mise en place en Europe sous prétexte des dettes souveraines.

     

    Pour le président équatorien, ces politiques « approfondissent et étendent la crise, elles ne la résolvent pas. Au contraire, elles l'intensifient ». Tout à l'inverse, « l'Amérique latine est en train de dépasser la longue et triste nuit néo-libérale du consensus de Washington », a-t-il souligné.

     

    Faisant le parallèle avec la situation qu'il a trouvé en Equateur lorsqu'il a pris la présidence – ce qu'il a qualifié de « la plus grande confiscation de richesse de l'histoire du pays » dû à cette « dette fictive » - Rafael Correa a rappelé que des milliards de dollars ont été également consacrés à sauver les banques, plongeant le peuple dans la pauvreté, l'exclusion et l'émigration.

     

    « Il faut savoir qui commande : les êtres humains ou le capital » a dit Correa, qui a illustré son raisonnement par les expulsions dramatiques d'espagnols incapables de payer leurs hypothèques, amplifiant la contradiction de plus en plus patente entre « les gens sans-abris et les maisons (possédées par les banques) non-occupées ».

     

    Partageant le même point de vue quant aux recettes défendues par la BCE, le FMI et la Banque mondiale, la présidente du Brésil, Dilma Rousseff a insisté, de son côté, sur le fait que c'est une erreur « de penser que la consolidation budgétaire commune, simultanée et à marche forcée, soit bénéfique et puisse être une solution efficace ».

     

    Dilma Rousseff a également souligné que les mesures adoptées au Portugal, en Espagne, en Grèce ou en Italie ne « montrent aucun résultat positif pour les gens, aucun horizon d'espoir et pas la moindre perspective si ce n'est celle d'années de souffrances », ce à quoi s'ajoute qu' « avec une croissance faible et les coupes dans les dépenses publiques, nous assistons à la croissance des déficits budgétaires et non à leur réduction, ce qui, à son tour conduit à une contraction du PIB ».

     

    Le président de la Bolivie, Evo Morales, dans un même état d'esprit, a défendu le principe de nationalisation des entreprises des grands secteurs stratégiques, notant que cela nous a permis de « prendre en main notre développement et notre avenir », tandis que le ministre des Affaires étrangères de Cuba, Bruno Parrilla, a constaté que les « politiques mises en œuvre en Europe ne s'attaquent pas aux causes de la crise mondiale » et, au contraire, elles menacent ce qu'on appelle l' « État social européen » tout en mettant en péril la « survie de l'euro », révélant les « dilemmes profonds de l'intégration européenne ».

     

    Percutant, le représentant de Cuba a ajouté que les « systèmes politiques qui furent imposés comme des modèles perdent de leur légitimité » et a critiqué le fait que « les citoyens européens n'aient même pas été consultés ni même participé aux décisions prises par les gouvernements ».

     

    Au contraire, dans certains pays d'Amérique latine, les « gouvernements ont adopté un parti-pris clair en faveur de la justice sociale, de l'équité et de la défense des intérêts souverains des peuples », a garanti le diplomate qui s'est également félicité des processus et des espaces d'intégration et de coopération formés sur le sous-continent, « notre œuvre la plus précieuse, portée par plus de deux siècles de luttes et d'espoirs ».

     

    Surdité sélective et intéressée

     

    Si en une autre occasion, les anciens colonisés avaient haussé le ton pour critiquer les vieilles puissances colonisatrices, la réponse avait été un insultant « pourquoi tu ne te tais pas » lancé à Hugo Chavez, cette fois Juan Carlos de Borbon a intégré les tics de la monarchie du vieux continent réunie avec les « indigènes » et s'est félicité du fait que les pays latino-américains« aient parlé d'une seule voix », cela pour, dans la foulée tendre la main, mendier avec un révélateur « désormais c'est l'Europe qui a le plus besoin de l'Amérique latine ».

     

    Au-delà de ses paroles aussi séduisantes que trompeuses, les hôtes ont été atteints d'une surdité sélective bien confortable. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a dit aux journalistes ne pas avoir entendu les critiques contre l' « austérité » de la part de la présidente du Brésil. « Je n'ai rien entendu. Je ne sais pas où vous êtes allé chercher cela » (!), a-t-il déclaré.

     

    Au sommet, Rajoy a insisté sur le fait que son gouvernement poursuivrait son action et a demandé à l'Amérique latine qu'elle voie « l'Europe comme une opportunité », concluant par un déconcertant « pour l'Espagne, l'Amérique latine n'a jamais été périphérique, mais centrale ».

     

    Même son de cloche du côté du premier ministre portugais Passos Coelho, pour qui les nations ibéro-américaines n'ont pas exprimé lors de ce sommet « une divergence quant à la nécessité de réduire la dette et le déficit ». Ce qu'elles ont souligné, c'est leur « incompréhension de la réponse européenne » à la crise en l'absence d'une politique monétaire souveraine, a-t-il lancé, pour ensuite adresser un message aux possédants de l'autre rive de l'Atlantique, entre mise en garde et invitation.

     

    « Dans la mesure où l'espace européen est, en termes commerciaux, le plus important du monde, et tant que l'Europe ne retrouve pas une dynamique de croissance, cela représente un coût également pour les autres économies », voilà pourquoi est il favorable à un « échange commercial plus ouvert », à une« communauté ibéro-américaine de plus en plus économique », sans « barrières », où tous « auraient à y gagner », a-t-il estimé.

     

    Source : Avante, organe du Parti communiste portugais (PCP)


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  • « Nous sommes ici afin de négocier une autre Colombie pour le plus grand nombre, pas pour nous rendre »

    Hernando CALVO OSPINA
     

    Il est arrivé, m’a serré la main et s’est assis à côté de moi. Il a commencé à boire un jus de fruits, levant parfois les yeux pour me regarder. Chacun de ses mouvements était silencieux. Je venais de terminer l’interview de Ricardo Tellez, plus connu sous le nom de Rodrigo Granda, l’un des chefs de la délégation des FARC dans les négociations avec le gouvernement colombien à La Havane. J’avais proposé à Tellez de m’aider à le convaincre de faire une interview. « Je vous le présente, et c’est qui lui décidera. Il n’a jamais donné d’interview de sa vie, et je crois qu’il n’a jamais été pris en photo », m’avait-il dit.

    Je lui demande comment il se sent. « Bien, même si ma terre, ma forêt me manquent », me répond-il, ouvrant à peine la bouche, et il se remet à savourer son jus de fruits. Vraiment, cet homme est un paysan typique : réservé et avare de paroles devant les étrangers.

    Miguel Angel Pascuas est né le 20 novembre 1940 dans la ville de Neiva, au sud du pays. Dès les débuts des années soixante, il entra dans la lutte guérillera. Il fut parmi les 52 hommes et les trois femmes qui, dans la région de Marquetalia au sud-ouest du pays, firent front à l’attaque de seize mille soldats assistés par des spécialistes étasuniens. Le 27 mai 1964, en plein assaut militaire, il fit partie des fondateurs des FARC, même si c’est seulement deux ans après qu’elles prendraient ce nom. « On dit que je suis le dernier membre des fondateurs qui reste en activité, mais il y a aussi Jaime Bustos. Il existe d’autres marquetaliens, mais ils se sont retirés pour cause de vieillesse ou de maladie. »

    Cela fait 25 ans qu’il dirige le Sixième Front des FARC, l’un des plus actifs et des plus stratégiques. Il tient en échec les puissantes Forces Armées officielles, car il a réussi à porter la confrontation tout près de Cali, la troisième ville du pays.

    Pour essayer de rompre son apparente indifférence, je lui dis que c’est la première fois de ma vie qu’il y a autant de dollars autour de moi. Les personnes présentes me regardent, intriguées. « Le gouvernement colombien offre plusieurs millions de dollars pour la tête de Tellez. Pour Pascuas, le Département d’ État des États-Unis donne 2,5 millions, et le gouvernement colombien, un million ». Je remarque que Pascuas préfère regarder son jus de fruits et le remuer.

    Je lui propose de l’interviewer. Avec une incroyable économie de mots, il me dit qu’il n’a pas grand-chose à raconter. J’insiste. Il accepte, mais à une seule condition : que ça se passe dans un lieu ouvert. Il ne veut pas s’enfermer dans un salon. « Je ne réussis toujours pas à m’habituer à dormir dans une chambre, ni dans ce lit. J’ai l’oreille très sensible, habituée aux bruits de la montagne. A l’aube, je n’entends pas le bruit des petits animaux de la forêt, seulement celui des voitures qui passent, et ça me perturbe. Quand je suis dans le paramo [plaine d’altitude], je me couche sur les feuilles du frailejón [plante à feuilles velues poussant dans le paramo] et sur d’autres herbes. Et si c’est dans une zone chaude, j’utilise un hamac et une moustiquaire. Toujours en plein air. Vous ne pouvez pas imaginer la tranquillité qui règne dans la forêt, dans la campagne ». Je lui réponds que je ne peux l’imaginer, et que les moustiques me font paniquer, même si j’ai été élevé dans un quartier très pauvre qui en était infesté. J’arrive à lui tirer un sourire avec ça, même si je crois plutôt qu’il se moque de moi. En tout cas, il en résulte qu’il accepte de parler avec moi quelques jours plus tard.

    « Je lutterai et lutterai pour la prise du pouvoir, tant que la santé et la vie me le permettent. Nous voulions que ce soit par la voie politique, et c’est pour cela que nous avons insisté pour dialoguer avec le gouvernement. Si seulement nous avions pu former un parti politique sans qu’ils nous tuent, comme ils l’ont fait avec l’Union Patriotique. Rappelez-vous qu’ils ont assassiné environ cinq mille de nos compañeros et compañeras. Alors nous avons dû renforcer le côté militaire. Dans les négociations actuelles, nous ne pouvons refaire les erreurs que nous avons commises durant celles menées dans la région du Caguan, au sud de la Colombie [entre 1998 et 2002]. Notre élan militaire était fort avant le Caguan, et nous avions réussi à occasionner de grandes défaites à l’ennemi. Lors de ces dialogues, nous avons fait confiance, et quand ils ont été rompus, l’ennemi a lancé l’assaut avec une grande force puisqu’il s’était préparé à la guerre. C’était au moment de ce qu’on a appelé le Plan Colombie, dirigé et armé par les gringos sous le prétexte de la guerre au narcotrafic, mais pour en finir avec nous, en fait. Mais on s’adapte aux nouvelles tactiques et aux stratégies de l’ennemi. Après chaque combat ou bombardement nous en faisons l’analyse pour décider de la façon de répondre et d’avancer.

    « Qu’est-ce-que je ressens à être l’un des hommes les plus pourchassés ? Je me sens très bien. Je n’ai pas peur, parce que je suis déjà habitué. Parfois, à cause de l’âge, ma santé me contrarie, mais pour diriger je n’ai pas de problème. Je n’ai jamais été blessé, c’est pour ça que je me considère très chanceux car j’ai participé à beaucoup de combats et de prises de villes. J’ai vu mourir des compañeros et des compañeras. J’ai dû les porter et les enterrer pour que l’ennemi ne s’empare pas des cadavres et ne fasse la fête, ni de la publicité avec. Parfois, j’ai dû dormir à leur côté jusqu’à ce que l’ennemi s’éloigne. En plusieurs occasions, j’ai dû rester caché plusieurs jours, alors que l’armée était très proche, tout en cherchant comment sortir de l’encerclement avec ma troupe.

    « Quand j’entends qu’on nous traite de terroristes, ça ne me fait rien, parce qu’on sait que nous sommes en lutte pour une cause juste. Il est certain que la population civile souffre de cette guerre, même si nous essayons de la protéger. L’armée dit que nous nous abritons parmi la population civile, mais si seulement ils disaient la vérité : quand nous les harcelons, ils se cachent dans les écoles, les maisons et les hôpitaux. Ce sont des lâches. Ce n’est pas nous qui construisons les postes de police et militaires à l’intérieur des villages.

    « Malheureusement, la guerre se rapproche chaque jour des zones très peuplées, des villes. L’armée exerce sa répression et tue les habitants parce qu’elle dit qu’ils collaborent avec nous. Les gens voient notre arrivée d’un bon œil, oui, mais ils craignent la répression de l’armée. En vérité, si nous avons réussi à arriver aussi près des grandes villes, comme Cali, c’est parce que nous ne sommes pas des terroristes ; c’est parce qu’une partie importante de la population est de notre côté, sans être combattante. Il est impossible d’avancer dans la guerre révolutionnaire sans le travail politique avec la population, sans la maîtrise du terrain.

    « Une semaine avant de partir à la Havane, l’armée m’a assiégé pour tenter de me capturer ou de me tuer. C’était dans la zone où je devais rencontrer les représentants de Cuba et de la Croix Rouge Internationale qui allaient me transférer. Quand l’hélicoptère est arrivé avec eux, nous avons pris toutes les précautions, car l’armée pouvait de nouveau imiter les emblèmes de la Croix Rouge, comme elle l’a déjà fait pour récupérer Ingrid Betancourt, même si c’est considéré comme un crime de guerre. Cet État ne peut pas agir proprement, bien que d’autres pays soient garants.

    « Figurez-vous que pour sortir du pays vers Cuba et aller ensuite à Oslo entamer les discussions, le gouvernement a demandé à Interpol de retirer les mandats d’arrêts internationaux qui pèsent sur plusieurs d’entre nous. Au retour d’Oslo, le gouvernement a demandé à nouveau notre capture : il n’y a qu’à Cuba et en Norvège que ça n’est pas effectif. Est-ce que c’est logique ? Est-ce-que c’est honnête face aux pays garants de ce processus ?

    « Je connais bien l’ennemi et son maître, les États-Unis. Ils veulent uniquement nous mettre à genoux, mais ils n’y parviendront pas. Nous sommes ici afin de négocier une autre Colombie pour le plus grand nombre, pas pour nous rendre ou nous vendre. Soyez sûr qu’ils n’y arriveront pas. Pourvu que les intentions du gouvernement soient sincères et que nous puissions parvenir à des accords nous mettant sur le chemin d’un dialogue pour la paix et la justice sociale. »

    Interview réalisée par Hernando Calvo Ospina

    http://hcalvospina.free.fr/spip.php?article420

    Traduction : Hélène Vaucelle

    URL de cet article 18391
    http://www.legrandsoir.info/nous-sommes-ici-afin-de-negocier-une-autre-colombie-pour-le-plus-grand-nombre-pas-pour-nous-rendre.html

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  • Interview de Marylen Serna du Congrès des Peuples, Colombie

    Le Grand Soir, Association EntreTodos
     

    A l’occasion d’une tournée européenne et de passage à Paris début novembre 2012 pour la promotion des mouvements sociaux colombiens, Marylen Serna, femme paysanne, porte-parole nationale de la Minga et du Congrès des Peuples en Colombie, a accepté une interview.

    Le Grand Soir : Ces dernières années, la Colombie semble connaître une réactivation de la mobilisation sociale. Vous en faites partie mais, dans la pluralité d’acteurs, il y a toujours beaucoup d’interrogations depuis l’étranger. Qu’est-ce que le Congrès des peuples ? Y a-t-il un rapport avec la Minga indigène ?

    En 2008, le mouvement indigène de la région du Cauca lance la Minga de résistance sociale et communautaire. Ce mouvement a appelé à l’unité et à la mobilisation sociale pour l’exigence des droits du peuple colombien. A cet appel se sont associés dès le début des paysans, femmes, afro-colombiens, jeunes, étudiants, collectifs, travailleurs, des sans domicile fixe. La Minga a pris de l’ampleur dans l’ensemble du territoire national comme un espace d’articulation, motivant et avec un pouvoir de rassemblement. A partir de 2010, la Minga propose de construire la proposition de pays pour une vie digne comme un exercice de législation populaire : établir des lois propres depuis les bases et organisations populaires (« mandats populaires »). Ainsi est né le Congrès des Peuples (Congreso de los Pueblos). Cette proposition rassemble au-delà de la Minga près de 700 organisations de base de tout le pays avec un engagement clair d’appliquer les mandats pour la défense des territoires ruraux et urbains. En octobre 2012, cette dynamique a mobilisé autour de 200 000 personnes dans 25 régions de la Colombie (1).

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    LGS : Quels sont les similitudes et les différences entre le Congrès de peuples et la Marche Patriotique ?

    Le Congrès des Peuples est un mouvement social, formé par différents processus locaux, régionaux et nationaux, qui a une grande capacité de mobilisation pour la défense de la vie, des territoires et la construction d’un pouvoir populaire et qui reprend l’ensemble de l’expérience de la Minga de résistance depuis 2008.

    La Marche Patriotique est un mouvement politique lancé en avril 2012, également constitué par des processus sociaux présents dans les régions de Colombie, et qui cherche à disputer le pouvoir à ceux qui le détiennent en ce moment.

    LGS : Le Congrès des Peuples a-t-il une intention électorale ?

    Le Congrès des Peuples envisage la construction d’un large mouvement politique en Colombie à partir de la base et considère que, pour le moment, la participation électorale pourrait user cette capacité de convocation qu’il possède depuis la mobilisation sociale et la résistance.

    LGS : Quelle est la portée de l’action des parlementaires populaires du Congrès des peuples ? Quel est l’impact de leurs actions ?

    Leur portée réside dans le développement des mandats populaires. L’impact est local, régional ou national, selon les capacités d’organisation à chaque niveau. Actuellement, le Congrès des Peuples participe aux actions de défense du territoire, comme l’expulsion de multinationales, le sauvetage de l’économie locale et la protection des semences autochtones, dans le cadre des mandats populaires concernant les multinationales et les traités de libre-échange (2).

    Au niveau local, nous sommes en train de convoquer de nouveaux secteurs organisés pour affronter les politiques de dépouillement de la population et lutter pour la récupération de la terre et contre l’usage massif des produits agrochimiques.

    Sur le plan économique, nous sommes en train de renforcer des propositions concrètes de défense des droits des travailleurs informels et de développement de coopératives associatives pour le commerce local et l’échange de produits entre la campagne et la ville.

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    LGS : Des pays frontaliers de la Colombie comme le Venezuela et l’Equateur montrent un dynamisme grandissant et une résistance sociale au modèle dominant. Quelles sont vos relations avec le mouvement social sud-américain ? Avez-vous des projets et des actions communes depuis le Congrès des peuples ?

    Le Congrès des Peuples entretient des relations directes avec des organisations et des mouvements sociaux et politiques de gauche de pays comme le Venezuela, l’Equateur, le Brésil, l’Argentine, le Mexique, le Chili, Cuba, le Panama entre autres. Ces relations permettent de renforcer notre processus et de lui donnent une dimension internationale de lutte contre le modèle capitaliste. Depuis la Colombie, nous contribuons à la lutte latino-américaine et faisons partie de l’Alliance latino-américaine Bolivarienne – Alba des mouvements sociaux.

    LGS : La loi 1448, dite « Loi des victimes et de restitution des terres », a été signée par le président Santos en juin 2011. Depuis, le gouvernement colombien affirme qu’elle est un outil efficace pour la garantie des droits des victimes, en particulier, celui de la restitution des terres. Que pensez-vous de l’effectivité de cette loi ?

    Cette loi ne garantit pas pour les victimes la récupération des terres dont elles ont été dépouillées par la violence : le conflit armé se poursuit dans les territoires, par conséquent, il n’y a pas de garanties de retour pour les victimes. De plus, les victimes doivent démontrer avec documents à l’appui que la terre leur appartient et en Colombie très peu de personnes parviennent à le faire car la terre a été transmise des parents aux enfants, ce qui n’exigeait pas de légalisation foncière. Les terres volées sont à présent entre les mains de groupes armés et/ou entreprises multinationales qui ont mis en place des cultures extensives (mégaprojets de « biocarburants »), il n’est donc pas possible de compter sur ces terres. Ce sont quelques-unes des raisons pour lesquelles nous considérons que la loi ne remplit pas son objectif de restitution des terres à leurs propriétaires légitimes.

    LGS : Les négociations de paix entre le gouvernement colombien et les FARC ont été entamées à Oslo et ont actuellement lieu à la Havane. Quelle doit être la place des autres acteurs de la société colombienne notamment la société civile et l’autre guérilla, l’Armée de Libération Nationale (ELN) ?

    Il est important de dire que la société civile doit être représentée dans les mouvements sociaux et populaires qui ont cherché durant plusieurs années un changement de la situation d’injustice sociale, par un modèle généralisé qui garantisse les droits de la population et qui défende la souveraineté du pays. Ces mouvements doivent avoir une place dans le processus de paix avec leurs propres délégués, un programme social et surtout avec une autonomie c’est-à-dire sans déléguer leur voix ni au gouvernement, ni à l’insurrection, ni à la société civile du pouvoir économique qui sont ceux qui sont actuellement à la table des négociations.

    D’autre part, la guérilla de l’ELN est également un acteur important dans ce conflit subi par la Colombie et doit donc être présente à la table des négociations pour présenter ses motifs, ses idées et propositions.

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    LGS : L’ouverture des négociations avec la guérilla des FARC pourrait laisser entendre qu’une certaine "détente" se serait instaurée dans un pays surtout connu pour sa violence politique endémique. Qu’en est-il réellement ?

    Non, actuellement, bien qu’un processus de négociation soit en cours entre le gouvernement et la guérilla des FARC, le conflit armé perdure dans les communautés. Les confrontations armées entre l’armée et la guérilla continuent de déplacer des communautés entières à cause des mitraillages sans discrimination sur les zones peuplées, provoquant des dégâts à l’infrastructure communautaire (destruction d’écoles, centres de santé et communautaires bombardés, dommages aux coopératives, fermeture de foyers pour enfants, etc). C’est pourquoi il est impossible de penser à un environnement favorable pour la paix si l’on négocie pendant que la population souffre sous les tirs croisés. (3)

    LGS : Dans cette conjoncture, une plate-forme unitaire de mouvements sociaux, la Route Sociale Commune pour la Paix, a été lancée afin d’appuyer la construction de la paix en Colombie. Pour le mouvement social solidaire français existe-il une voie pour resserrer les liens avec le mouvement social colombien et avec les luttes menées par le Congrès des peuples ?

    La Route sociale commune pour la paix (« Ruta social comun por la paz ») est un espace pour la construction d’accords, à partir des mouvements sociaux, pour une éventuelle participation dans un processus de paix. C’est une proposition qui mérite d’être promue et renforcée car elle est la garantie d’une participation coordonnée des communautés organisées autour des négociations de paix. Ainsi, le Congrès des Peuples a établi plusieurs scénarios pour écouter les différentes voix de ceux qui aujourd’hui sont sensibles et engagés dans les luttes colombiennes :

    - Les congrès thématiques, où se construit la législation populaire c’est-à-dire les mandats. Le prochain, sur le thème de la paix, aura lieu durant le mois de mars 2013. S’ajouteront ensuite le congrès éducatif et le congrès des femmes. Depuis la France, il est possible de faire écho à ces Congrès thématiques, en organisant des activités parallèles qui peuvent apporter des idées et des propositions.

    - Les dénonciations, par les organisations solidaires, des constantes violations des droits de l’homme et du Droit International Humanitaire

    - L’accompagnement et l’appui direct aux communautés qui défendent la vie, le territoire et les organisations sociales à travers des projets, missions, volontariats, entre autres.

    Le Grand Soir, Association EntreTodos

    Traduction : Association EntreTodos (entretodos@hotmail.fr)

    (1) Les vidéos des mobilisations colombiennes du Congrès des Peuples sont disponibles sur : http://congresodelospueblos.org

    (2) Le Congrès des peuples a été à la tête de la Semaine de l’Indignation en Colombie du 4-12 octobre 2012, aux niveaux national, régional et local. http://congresodelospueblos.org

    (3) Un exemple : en plein milieu des négociations de paix, le 7 novembre 2012 a eu lieu un nouveau massacre paramilitaire contre 10 paysans à Santa Rosa de Osos (Antioquia-Colombie), http://www.eltiempo.com

    URL de cet article 18361
    http://www.legrandsoir.info/interview-de-marylen-serna-du-congres-des-peuples-colombie.html

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  • Cecilia Magni, dite « Commandante Tamara », 1957-1988

    sur LGS

    « Je suis chef et j’ai des hommes sous mes ordres. »

    Hernando CALVO OSPINA
     

    Les meilleurs limiers n’avaient de cesse de la rechercher.

    Née dans une famille bourgeoise, elle commença à participer aux manifestations contre le régime militaire six mois après son entrée à la faculté de Sociologie de l’Université du Chili. Puis elle rejoignit les rangs des Jeunesses Communistes, organisation interdite par la dictature. Sa famille ne le sut que deux ans plus tard, de sa propre bouche : « Je suis membre du Parti Communiste. Je suis communiste. » (1) Les relations avec son père, qu’elle adorait, devinrent tendues, car dans cette famille on admirait le général Augusto Pinochet.

    Peu de temps après, elle entra dans la guérilla du Front Patriotique Manuel Rodriguez, FMPR, prenant pour cela la décision la plus dure de toute sa vie : cesser de partager le quotidien avec sa fillette de deux ans. Le père de l’enfant, qui approuvait son engagement, assuma l’éducation de la petite. « Je ne peux éprouver de la souffrance pour une seule petite fille, qui est mon enfant et que j’aime, quand je vois souffrir des milliers d’enfants qui n’ont droit à rien. », avait-elle dit à sa sœur. Quitter le reste, le confort et le prestige que pouvait lui apporter la richesse de sa famille, ne lui posait pas de problème : « Je me suis engagée car je croyais en une société différente, plus juste et ce chemin est plus réaliste. Je suis cohérente avec mes idées (…) La lutte est l’unique forme réaliste et valable pour changer le cap du pays », déclara-t-elle depuis la clandestinité à la revue Hoy, en 1987.

    Jolie fille au regard vif, charmante, tendre et pleine d’énergie, elle refusait la médiocrité : « Même si tu es balayeuse, tu dois être la meilleure », répétait-elle à sa petite sœur. Infatigable lectrice, elle fut baptisée « Tamara » par ses compagnons, en souvenir de Tamara Bunke, la révolutionnaire qui lutta aux côtés du Che.

    Elle débuta la lutte militaire en participant à l’explosion d’un pont ferroviaire et à l’attaque d’une agence de change, dont elle s’échappa à moto au beau milieu d’un échange de tirs. Elle réussit une vertigineuse ascension à l’intérieur de l’organisation de guérilla et devint la seule femme ayant obtenu le rang de « commandant » dans la direction très fermée du Front. Ceci, grâce à ses capacités politiques et militaires innées et à ses qualités de grande conspiratrice. Elle traitait toujours avec affection ceux qu’elle commandait, allant même jusqu’à se préoccuper de leurs problèmes personnels, comme il se doit pour un dirigeant.

    Au cours de l’année 1986, Cecilia Magni, devenue « Commandante Tamara », se retrouva parmi les principales personnes chargées de planifier l’action la plus risquée jamais réalisée par le FPMR. « L’Opération XXème Siècle ». La mort du dictateur Augusto Pinochet en était le but. Au dernier moment et malgré ses protestations, il fut décidé de ne pas la faire participer à l’embuscade, car il était possible qu’aucun guérillero n’en sorte vivant, et son expérience en logistique était indispensable pour le Front. Le 7 septembre de cette année-là, Pinochet revenait à la capitale après un week-end de repos, quand une vingtaine d’hommes du Front accueillirent son cortège sous un feu nourri. Au bout des huit minutes que dura l’audacieuse opération, on releva parmi les gardes du corps cinq morts et onze blessés. Pinochet en sortit indemne, car la fusée lancée contre son auto n’éclata pas : tirée à trop courte distance, elle n’avait pas suffisamment de puissance pour transpercer le blindage. Les guérilleros ne subirent aucune perte. Tamara, en tant que responsable de l’acquisition de voitures et de maisons pour mettre le groupe à l’abri, ainsi que du transfert de l’armement, avait fait un sans faute. La dictature souligna que l’action avait été « une parfaite opération de renseignement ».

    Le 21 octobre 1988, avec le plus haut responsable du FPMR, Raul Pellegrin Friedmann, elle dirigea la prise militaire de quelques villages dans la Sierra Bellavista et de la caserne de Los Queñes, au centre du pays. Les services de répression commencèrent une chasse sans merci contre le couple jusqu’à son arrestation. Le 29, son corps fut retrouvé dans une rivière. Le lendemain, ce fut au tour de celui de Pellegrin. La dictature assura qu’ils étaient « morts noyés », alors que leurs corps portaient d’horribles marques de torture, et que la colonne vertébrale de Cecilia était brisée. Leur capture fut le résultat d’une trahison. Cecilia « Tamara » Magni avait 31 ans.

    Pellegrin n’était pas seulement un compagnon politique mais aussi l’homme de sa vie. Le père de son enfant déclara quelques temps après : « En amour et en politique, Cecilia fut fidèle et loyale jusqu’aux ultimes conséquences. » Son père affirma que s’il avait su qu’elle mourrait ainsi : « Jamais je ne me serais fâché avec elle ». Et sa propre fille, déjà adolescente, déclara : « Les décisions des personnes ont une valeur qu’il faut respecter, je ne peux pas la remettre en cause, ce serait lui manquer de respect ».

    Dans l’interview qu’elle donna en 1987 à la revue Hoy, la commandante Tamara disait aussi :« Je suis chef et j’ai des hommes sous mes ordres. J’ai été en charge de troupes, masculines bien sûr. Jamais je n’ai eu de problèmes. Je t’assure que mes subordonnés me considèrent difficilement comme une femme. Une fois, ils m’ont vue les armes à la main, j’avais des grenades et un révolver. C’est la seule fois qu’ils m’ont dit « Que tu es jolie ». »

    Hernando Calvo Ospina

    http://hcalvospina.free.fr/spip.php?article411

    Traduction : Hélène Vaucelle

    Notes

    Ce texte fait partie d’un livre, à paraître prochainement, intitulé « Fleurs rebelles latino-américaines ».

    1) Hormis les deux citations de la revue Hoy, les autres sont tirées du documentaire « Cecilia Magni Camarada Tamara » de la Télévision Nationale du Chili, dans l’émission « Informe Especial ».

    http://reveilcommuniste.over-blog.fr


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  • Chers amis,

     

    Je vous adresse la présentation d'un film sur la firme Coca-Cola, film sur la répression syndicale  à travers le parcours judiciaire de deux avocats qui se battent à armes inégales avec cette firme.

    N'hésitez pas à le diffuser autour de vous : c'est une forme de résistance tout à fait efficace.

    Fraternelles salutations,

     

    Caroline ANDREANI

     

    Documentaire sur l'entreprise Coca-Cola en Colombie


     http://youtu.be/UGB8h7qRP6g


    Les réalisateurs German Gutiérrez et Carmen Garcia dressent un réquisitoire accablant contre l'empire Coca-Cola, soupçonné d’être impliqué dans l'enlèvement, la torture et le meurtre de chefs syndicaux qui luttaient pour l'amélioration des conditions de travail en Colombie, au Guatemala et en Turquie.


    Les cinéastes suivent les avocats en droit du travail Daniel Kovalik et Terry Collingsworth, ainsi que le militant Ray Rogers, directeur de la campagne Stop Killer-Coke!, alors qu’ils mettent tout en œuvre pour obliger le géant américain de l'industrie des boissons à répondre de ses actes dans cette bataille juridique pour les droits de la personne.


     

    Si vous pensez que l’époque des Western est terminée, détrompez-vous. Le Far West contemporain se situe en Colombie, où la filiale de Coca-Cola mène une lutte acharnée contre le syndicalisme pour faire régner les lois du marché. L’empire de la boisson gazeuse est soupçonné d’être impliqué dans l’enlèvement, la torture et le meurtre de huit chefs syndicaux. L’opération est simple. Pendant les négociations pour de nouvelles conditions de travail, des militants de partis extrémistes financés par différentes entreprises, y compris Coke, intimident les employés et les organisations syndicales pour interrompre les pourparlers. Coca-Cola est ainsi accusé de s’être servie de groupes paramilitaires pour arriver à ses fins.

     

    Ces évènements font partie d’un phénomène plus vaste en Colombie. En effet, il est dangereux de défendre les droits des travailleurs dans ce pays. Depuis 2002, pas moins de 470 syndicalistes ont été assassinés. Ces meurtres mettent en péril l’existence même des syndicats dans ce territoire d’Amérique du Sud. Que je sois bien clair, ce n’est pas le siège social de la compagnie Coke à Atlanta qui commande ces meurtres et ces enlèvements. Mais c’est de la responsabilité de celle-ci de s’assurer que cela ne se produise pas dans les filiales que la compagnie contrôle. Il suffirait pour Coca-Cola de retirer la licence en Colombie jusqu’à ce que de nouvelles mesures soient prises.

     

    En attendant, le documentaire L’affaire Coca-Cola suit la saga judiciaire de deux avocats américains qui poursuivent la compagnie pour qu’elle soit responsable de ses actes à l’extérieur de la juridiction américaine. Les deux hommes exaspérés essaient de stopper l’hémorragie qu’une entreprise de leur pays a causée. Cette affaire est pour moi la conséquence d’un capitalisme sauvage. Quand avons-nous, comme société, accepté d’abdiquer contre une fabrique de boissons gazeuses ?

     

    Qu’on se le tienne pour dit. La société Coca-Cola n’a pas que du rouge sur son logo. Elle en a aussi sur les mains.

     

    http://films.onf.ca/l-affaire-coca-cola/



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  • José FORT
     

    Ils ont tout dit sur Hugo Chavez. Un « dictateur », un « populiste », une « marionnette cubaine ». Bref, un chef d’Etat peu fréquentable dont les Vénézuéliens allaient se débarrasser sans coup férir. L’affaire était dans le sac. Et voilà que Chavez remporte confortablement l’élection présidentielle avec un score à faire pâlir de jalousie les présidents occidentaux à l’issue d’un scrutin à participation record.

    Hugo Chavez a surmonté une tentative de coup d’Etat, une séquestration, le sabotage économique, des coups tordus à la pelle. Il est sorti vainqueur de trois élections présidentielles et d’un référendum révocatoire. Rien que çà. Chavez réélu à la régulière provoque de l’urticaire dans les cercles comme on dit « avertis ». En vérité, c’est la politique de Chavez qui entraîne hystérie et haine celle qui, par exemple, consacre l’essentiel de la manne pétrolière au logement, à l’éducation, à la santé et à la coopération régionale au grand dam des multinationales US et de l’oligarchie locale.

    Voici Chavez aux manettes pour six ans alors que ses principaux ennemis ont sombré dans la disgrâce. L’ancien président colombien, le pervers Alvaro Uribe, aux liens connus avec les para militaires, suit un traitement psychiatrique depuis le rétablissement des relations diplomatiques et économiques entre Bogota et Caracas et alors que s’ouvrent des négociations avec les FARC. Le sinistre et ancien alcoolique George W. Bush responsable de tant de coups foireux contre Chavez verse à nouveau, dit-on, dans la bouteille et restera dans l’histoire comme le pire président nord-américain. Le roi d’Espagne qui avait voulu faire taire Chavez lors d’un sommet ibéro-latino américain encombre l’actualité espagnole avec son retour d’accident de chasse en Afrique payé par les contribuables, les frasques de sa famille et les détournements de fonds publics de son gendre. La chance ne sourit pas aux ennemis de Chavez.

    José Fort

    URL de cet article 17947
    http://www.legrandsoir.info/pas-de-chance-pour-les-ennemis-de-chavez.html

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  • Décidément rien ne va comme il faudrait ; et on sent poindre dans le papier publié sur le site du Monde International une forme de déception bien illustrée par la photo du... vaincu.

    "Le président vénézuélien Hugo Chavez a promis de poursuivre et d'accélérer la construction du "socialisme du XXIe siècle". Va-t-il tendre la main à ses adversaires politiques ? L'opposition pourrait-elle l'accepter ? Restera-t-elle unie dans la défaite ? Au lendemain du scrutin qui a donné la victoire au chef de l'Etat, réélu avec 55 % des voix, observateurs et responsables politiques s'interrogent."
    La fortune de Capriles n'a pas suffi à convaincre une majorité de vénézueliens de renoncer à donner à Hugo Chavez son troisième mandat à la tête de l'état. Pourquoi "les observateurs et les responsables politiques s'interrogent"-ils ?" N'ont-ils pas encore compris que l'Amérique du sud frémit depuis quelques années d'un renouveau démocratique qui l'éloigne ou la libère d'une tutelle capitaliste mortifère ?  En reconduisant Hugo Chavez à la présidence de la République, le peuple vénézueliens ne fait que manifester sa satisfaction d'avoir vu un gouvernement travailler à son mieux être en matière sociale, dans le domaine de la santé ou de l'éducation. Ils ne comprendraient donc rien à l'histoire ces bougres sud-américains qui construisent à leur façon un petit bout du chemin vers le socialisme... qui plus est en votant pour un président qui fit soigner son cancer à Cuba ! Pensez-donc ! Ceux qui ne comprennent rien au sens de l'histoire ne sont pas ceux que Le Monde désigne à la vindicte des libéraux de tout poil, de la droite dure à la gauche molle ; ce sont bien ceux qui ont l'ambition féroce de nous faire passez les vessies de la rigueur pour des lanternes de carnaval. N'en déplaise à tous ces gardiens du temple de la finance mondialisée, sur tous les continents restent des femmes et des hommes qui ont la volonté de construire un avenir plus radieux aux peuples d'une terre ravagée par la misère, la guerre et la faim, un monde de richesse partagée, un monde sans armes et sans restos du coeur.


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