• Les germes de l'offensive impérialiste contre la Syrie : corruption, néo-libéralisme, « capitalisme parasitaire » et affaiblissement de la base populaire du régime syrien

    bashar-hafez-al-assad.jpgLes germes de l'offensive contre la Syrie

    Article de Kenny Coyle, pour le Morning Star (quotidien du PC Britannique)

     

    Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    La corruption, le néo-libéralisme et le « capitalisme parasitaire » ont affaibli la base de soutien populaire du Parti Baath – mais il s'agit désormais d'une guerre internationale.

     

    Dans les décennies suivant l'arrivée au pouvoir d'Hafez al-Assad, dans les années 1970, le système politique et économique Syrien a semblé garantir la stabilité et l'indépendance du pays.

     

    La version Baathiste du « socialisme Arabe » a maintenu le pays hors de portée des griffes de l'Occident, sa position anti-israélienne en a fait une puissance régionale et Arabe de premier plan et son secteur public a également permis au pays d'améliorer ses conditions de vie et de mener à bien sa modernisation.

     

    Au début des années 1970, Assad renforçait les liens avec l'Union soviétique.

     

    En 1972, il intégrait le Parti communiste syrien (PCS) à son Front national progressiste aux côtés de groupes arabes socialistes, nasséristes et nationalistes.

     

    Du point de vue d'Assad, cela ne renforçait pas seulement la base du régime mais cela était aussi un moyen de transformer des forces potentiellement critiques en alliés subordonnés.

     

    Alors que le PCS a tenté d'utiliser sa légalisation pour pousser dans le sens de transformations sociales plus profondes, son acceptation de l'ordre légal signifiait également qu'il était contraint d’œuvrer dans les limites définies par le Baath.

     

    Bien qu'Assad ait amélioré ses relations avec l'Occident et avec d'autres États arabes – à l'exception de l'Irak, dirigé par un courant rival du Baathisme – l'Union soviétique était devenu un allié proche, militaire et économique, de la Syrie.

     

    Les experts Soviétiques ont classé la Syrie comme un des pays d' « orientation socialiste » et assimilé le parti Baath au courant international des « démocrates révolutionnaires ».

     

    Les deux termes supposaient certaines distinctions importantes entre la Syrie et ce que les Soviétiques estimaient être des États pleinement socialistes. Néanmoins, il était affirmé que le développement social de la Syrie posait les bases d'un développement socialiste.

     

    Les évolutions ultérieures en Syrie et ailleurs – à plusieurs reprises, les auteurs soviétiques ont parlé également de l’Égypte, l'Algérie et l'Irak dans des termes idylliques analogues – ont démontré combien il était aisé d'inverser un tel processus. Par la suite, ces mêmes pays ont opté pour une orientation capitaliste sous couvert de régimes réactionnaires anti-démocratiques.

     

    Et pourtant, tout au long des années 1960 et 1970, il semblait y avoir des raisons d'être optimiste.

     

    Un rapport du Congrès américain notait que « dans les années 1960, la réforme agraire, la nationalisation des industries de base et la transformation socialiste de l'économie ont eu un impact sur le rythme et l'ampleur du développement économique. La croissance de l'économie, mesurée par le PIB aux prix du marché en dollars constants de 1980, a été en moyenne de 9,7% par an pendant les années 1970 ».

     

    Malgré les performances exceptionnelles des années 1970, à partir du début des années 1980 des signes avant-coureurs s'étaient déjà fait jour.

     

    Se développait, en parallèle à l'existence du secteur public, une forme particulière de développement capitaliste se nourrissant des appels d'offre publics lucratifs et détournant des fonds par la corruption et le marché noir.

     

    Qualifiés par les marxistes de « bourgeoisie bureaucratique » ou de « bourgeoisie parasitaire », ces capitalistes clientélistes ont usé de leurs réseaux personnels et de leurs soutiens politiques pour amasser des fortunes.

     

    Notant des évolutions similaires dans leur propre pays, les communistes sud-africains ont décrit de façon imagée cette couche économique comme celle des « tenderpreneurs » [NdT : jeu de mot en anglais à partir de tender, marché public et d'entrepreneur].

     

    En juin 1984, le membre du Politburo du PCS Khalid Hammami écrivait dans la Revue marxiste mondiale que dans son pays « la bourgeoisie parasitaire était en plein essor et la corruption monnaie courante. Les cercles dirigeants sont méfiants et inquiets de toute initiative ou activité indépendante qui viendrait des masses ».

     

    Cette vision est renforcée, selon un point de vue différent, par une étude récente réalisée par Jihad Yazigi, éditeur du magazine d'affaires Syria Report.

     

    Il défend l'idée que dans le passé les avancées dans le secteur public ont permis au gouvernement Syrien d'acquérir une immense légitimité auprès des gens du peuple mais qu'elle a laissé place à « la désillusion depuis lors, après trois décennies de désinvestissement de l'Etat, de libéralisation du commerce, de mépris pour l'agriculture et les zones rurales, et de priorité mise sur le secteur des services ».

     

    Yazigi fait remarquer que les efforts réalisés par Bashar al-Assad pour ouvrir l'économie ont également eu un impact négatif, puisque les accords de libre-échange et les réductions de droits de douane ont permis à la masse des produits étrangers d'écraser les producteurs locaux.

     

    Parmi ceux qui ont été les plus durement frappés, les fermiers dans les zones rurales, touchés par la sécheresse mais aussi par les coupes dans les subventions publiques, qui « ont réduit la part de l'agriculture dans le PIB de 25 à 19% en moins d'une décennie. »

     

    Les problèmes économiques actuels de la Syrie ont été aggravés par la croissance explosive des secteurs non-productifs du secteur privé, la « bourgeoisie parasitaire » contre laquelle Hammami nous mettait en garde.

     

    L'économie marxiste Qadri Jamil estime que la corruption représente entre 20 et 40% du PIB syrien, nourrie par les contrats publics et l'exploitation des ressources de l’État, par exemple par la vente de biens subventionnés sur le marché noir.

     

    Les proches et la famille de Bashar al-Assad en ont certainement été des bénéficiaires.

     

    L'homme le plus riche du pays, Rami Makhlouf, est le cousin maternel d'Assad et possède des actifs allant de l'immobilier au principal opérateur de téléphone mobile du pays. Tous ces secteurs d'activité sont fortement tributaires des autorisations et des licences accordées par l’État.

     

    Le chômage croissant – en particulier parmi les jeunes – la progression de la pauvreté et l'émergence visible d'une classe d’affairiste liée au pouvoir ont été des causes internes essentielles des troubles Syriens ainsi que des revendications portant sur une plus grande liberté politique.

     

    Toutefois, les tentatives dans le passé pour pousser le parti Baath et le pays sur la voie des réformes politiques et du rajeunissement économique ont été vaines et le régime d'Assad a répondu mollement, et seulement après les manifestations de masse qui ont éclaté en 2011.

     

    Depuis que la lutte a changé de nature, passant des manifestations civiles à la lutte armée, les doléances et revendications légitimes des manifestations initiales et les propositions de réforme d'Assad ont été rayées de l'ordre du jour.

     

    Au lieu de cela, les vraies lignes de fractures sont tracées autour de questions d'importance régionale. La Syrie est un point d'appui fondamental dans la résistance à l'hégémonie américaine au Moyen-Orient, par les liens étroits qu'elle entretient avec le Hezbollah au Liban et avec l'Iran.

     

    Il ne s'agit pas de réhabiliter l'ensemble de l'histoire de la politique étrangère de la Syrie. Hafez al-Assad est intervenu dans la guerre civile libanaise aux côtés des forces Maronites de droite en 1976 contre les Palestiniens et la gauche libanaise.

     

    La Syrie a continué à occuper une bonne partie du Nord-Liban jusqu'en 2005. L'ingérence du « grand frère » Syrien au Liban a créé un énorme ressentiment qui perdure.

     

    Dans la première guerre du Golfe de 1990-91, la Syrie a soutenu les États-Unis contre son voisin l'Irak. Le secrétaire d’État James Baker était à l'époque régulièrement invité à Damas.

     

    Malgré tout, la Syrie a suivi en général une ligne indépendante au niveau international.

     

    Désormais, les États-Unis perçoivent une occasion de changer la donne et de revendiquer une Syrie post-Assad, qui serait leur État client.

     

    La stratégie américaine actuelle esquive l'intervention directe, optant plutôt par le recours à des forces agissant par procuration.

     

    Le chroniqueur du Washington Post David Ignatius, bien informé généralement, écrivait le 19 juillet dernier que « la CIA travaille avec l'opposition Syrienne depuis des semaines, avec des directives non-létales, qui permet aux États-Unis de juger des groupes qu'il faut aider, dans le commandement et le contrôle des opérations. Des dizaines d'officiers de renseignement israéliens agissent également le long de la frontière Syrienne, tout en faisant profil bas ».

     

    Ce en quoi consiste les directives létales et non-létales de la CIA est un point discutable, en particulier si on prend en compte les compte-rendus crédibles sur l'engagement direct de l'agence dans l'armement de milices triées sur le volet au sein de l'Armée syrienne libre. A côté des suspects habituels – les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne – la coalition internationale anti-Assad repose sur des partenaires plus improbables en apparence.

     

    L'Arabie saoudite, qui fait face actuellement à des mouvements de protestation touchant sa population chiite, aimerait voir un régime pro-Riyad s'installer à Damas, privant ainsi l'Iran d'un allié essentiel.

     

    Le gouvernement islamiste turc a assidûment courtisé la direction des Frères musulmans et reste la base logistique principale du commandement de l'Armée syrienne libre. En outre, il souhaiterait neutraliser les mouvements nationaux kurdes de Syrie, qui soutiennent la minorité kurde vivant en Turquie.

     

    Israël continue à occuper des territoires non seulement palestiniens, mais aussi syriens et libanais. Israël s'est emparé des plateaux du Golan après la guerre de 1967 et la région abrite désormais certaines des technologies israéliennes d'espionnage les plus sophistiquées. Damas ne se trouve qu'à 50 km de là.

     

    Dans une interview publiée dans le Miami Herald le 17 juillet, un haut responsable des services de renseignement israéliens, se trouvant à la frontière avec la Syrie, admettait qu’Israël réunissait des détails essentiels sur le déroulement du conflit.

     

    « Nous savons, jusqu'aux noms des commandements de bataillons, ce qui se passe en Syrie », déclarait le responsable. « Ce sont des informations que nous partageons avec nos partenaires ».

     

    On ne peut que devenir qui sont ces « partenaires », mais on peut raisonnablement supposer que, directement ou indirectement, ces informations militaires sensibles sont envoyées aux milices rebelles afin de leur permettre de coordonner leurs attaques.

     

    La gauche en Grande-Bretagne, quelles que soient les critiques qu'elles puissent nourrir sur le gouvernement Assad, ne doit pas avoir beaucoup d'illusions sur qui sont les bénéficiaires actuels de la « révolution Syrienne ».


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  • BILLET DUR DU PÈRE DENIS


    Pieds nus, la corde au cou et la clé de Matignon
     

    Lors du siège de Calais, il y a maintenant 766 ans au mois d'Août, 6 bourgeois ont remis les clés de la ville à leurs adversaires pour sauver la population.

     

    J'ai du mal à admettre que le chef du gouvernement et 10 ministres n'avaient d'autres alternatives que d'aller faire allégeance à Madame Parisot à l'université d'été du MEDEF.

     

    Certes, je comprends que le pouvoir soit soucieux de l'opinion des français sur l'approbation du traité imposant l'austérité, mais il y a mieux qu'un sondage organisé par la patronne d' l'IFOP pour cela, le référendum est un moyen plus sûr !

     

    François Hollande avait affirmé que son adversaire était la finance (c’était avant son élection), peut-être ne sait-il pas que Laurence Parisot est membre du Conseil d'administration de BNP Parisbas, de celui de COFACE assurance de crédit à l'exportation groupe NATIXIS. Ce groupe ne vous rappelle rien ? Combien a-t-il coûté aux contribuables pour couvrir ses investissements toxiques ? Elle est aussi membre du conseil de surveillance MICHELIN.

     

    Le MEDEF est toujours sur la ligne prescrite par Denis KESSLER, « le gouvernement doit défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance. » Il peut être satisfait, on ne touchera pas au capital, on repart sur la compétitivité, la flexibilité,, le coût du travail.

     

    « La mobilisation de tous les partenaires sociaux pour redresser la France » c'est remettre les clés de Matignon au MEDEF, pieds nus et la corde au cou.

     

    C'est ainsi que le capitalisme est grand

     

    Père Denis

    URL article : http://jacques.tourtaux.over-blog.com.over-blog.com/article-billet-dur-du-pere-denis-pieds-nus-la-corde-au-cou-et-la-cle-de-matignon-109574742.html


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    DECLARATION DES ADMINISTRATEURS CGT AU CONSEIL D'ADMINISTRATION DU 30 AOUT 2012 SUR LES COMPTES CONSOLIDES DU 1er SEMESTRE 2012

     

    Encore 4 217 emplois supprimés à La Poste sur le 1er semestre 2012 :

    Il est urgent de mettre en place une autre politique pour le développement du service public postal !

     

     

     

    5975310609_b34b286908.jpgLe rapport d’activité du 1er semestre resitue la situation du Groupe La Poste dans le contexte économique financier et politique.

     

    Le moins que l’on puisse dire, c’est que nous ne partageons pas l’analyse que vous faites des faits marquants de ce semestre.

     

    Si le cycle infernal des coupes claires dans les budgets publics, l’abaissement du coût du travail plutôt que les frais financiers, les déréglementations en tous genres n’est pas interrompu, la situation continuera de se dégrader sous l’effet d’une croissance anémiée.

     

    Faire rendre gorge au peuple grec, pressurer les espagnols, les portugais ou les italiens avant que vienne le tour des français et aussi, des allemands, vouloir maintenir un système totalement soumis aux marchés financiers est une action politique qui nous mène au désastre  alors que le besoin d’alternative comme donner un autre rôle à la BCE n’a jamais frappé aussi fort à la porte

    Vous vous félicitez du résultat des élections législatives grecques du 17 juin et des soi disant décisions « favorables » prises lors du Conseil Européen de fin juin.

     

    Comme ceux qui tiennent les rênes de la zone euro, vous assistez à son implosion en restant arc-boutés sur vos dogmes idéologiques.

     

    Tous les signes extérieurs de la déflagration sont en place, à commencer par le jeu des spéculateurs, ceux que vous appelé benoîtement les marchés, or si rien ne change, la question ne sera pas de savoir si la zone euro va exploser, mais quand ?

     

    Dans ce contexte, les comptes consolidés des 6 premiers mois de 2012 affichent une progression de 0,9 % du chiffre d’affaires.

     

    Malgré une baisse du volume courrier due essentiellement à un environnement économique d’austérité, le CA du courrier est en diminution de 1,9 %.

     

     Alors que les personnels ont payé par avance par des suppressions d’emplois gonflées par rapport au trafic, ce sont aujourd’hui les usagers qui trinquent par une forte hausse des prix de 2,9 % ; un coup les personnels, un coup les usagers mais jamais les actionnaires ; nous sommes bien loin d’une logique de Service public.

     

    Le secteur du Colis/Express est  toujours en croissance de 5,4 % pour les volumes et 7,6 %, pour le chiffre d’affaires.

     

    Le Produit Net Bancaire est stable mais l’exposition aux risques souverains est toujours importante.

     

    Malgré cela, le résultat d’exploitation est de 632 M€ et en progression de 25,6% et profite essentiellement aux actionnaires qui percevront 144 millions d’Euros de dividendes. .

     

    Un mot sur la qualité de service : les administrateurs élus par les salariés sur liste CGT sont postiers et très attachés à leur entreprise mais, en tant que postiers sérieux et usagers de La Poste comment croire que la durée moyenne d’un accès au service à un guichet est de 2 minutes 20 secondes.

     

    Nous invitons l’ensemble des administrateurs à se rendre dans des bureaux situés en ZUS pour vérifier nos dires.

     

    Les « bons » résultats de La Poste sont dus en majeure partie aux efforts  des personnels.

     

    En effet,  en regardant les chiffres d’effectifs de plus près, on s’aperçoit que si le second semestre 2011 a vu la suppression de 976 emplois-équivalent-années, La Poste a accéléré durant le premier semestre 2012 en supprimant 4 217 EAA.

     

    Ceci montre que, devant la grave crise sociale qui a atteint son paroxysme à La Poste l’an dernier, la Direction de La Poste ne recule pas sur sa stratégie.

     

    C’est dans ce contexte qu’il faut placer les résultats du Groupe sur le premier semestre 2012, des résultats toujours conditionnés par une vision à court terme basée sur la baisse des charges, les suppressions d’emplois et la vente du patrimoine immobilier. (L’essentiel des 125 millions d’€ du total des cessions  – 1 milliards d’€ sur les 5 dernières années)

     

    Cette politique n’est absolument pas viable à moyen et long terme et tourne le dos aux principes de Service Public.

     

    En France, un nouveau chapitre politique vient de s’ouvrir et le gouvernement en tant qu’actionnaire majoritaire a le pouvoir politique d’inverser les choses en proposant de revoir le plan ambition 2015 et de mettre en œuvre une stratégie qui visera à renforcer sans tarder le développement du service public.


     

    Le développement du service public postal passe par le développement de l'emploi et non par la recherche de profits.

    410442547_8801b3ed9c.jpgUne fois de plus, la période estivale est mise à profit par La Poste pour dégrader le service public postal.   L'été 2012 connaît donc encore, des fermetures de bureaux,des réductions d'horaires d'ouvertures, des tournées de distribution abandonnées mais aussi des fermetures définitives de bureaux de Poste.   La diminution hypothétique du trafic sert d'alibi à laremise en cause du service public.   Par nature son rôle est d'être présent et fiable quel que soit le moment, quel que soit l'endroit.   La fermeture de bureaux, fusse t-elle temporaire, la non distribution de courrier n'a pour but que d'habituer l'usager à un service public dégradé ou à un service payant.   Nous retrouvons cette stratégie dans l’instauration de la lettre verte qui vise à distribuer le courrier en J+2 au lieu du J+1.   La direction de La Poste oblige les guichetiers à ne vendre que des lettres vertes de même qu'elle ne met à disposition dans les automates que ce type de vignettes.   Et ceci, en toute illégalité vis à vis des obligations réglementaires.   Nous la retrouvons aussi dans les services financiers de la Banque Postale avec l'instauration d'une contribution à partir du 6ème retrait dans un distributeurou dans le décalage des retraits à débit différé.   Les réorganisations, les suppressions d'emplois sont toutes dictées par la recherche de profit maximum.   Il faut en finir avec la logique de privatisation qui faitqu’au nom du profit un emploi disparaît par heure à La Poste depuis 10 ans.   L'Etat doit jouer son rôle pour que La Poste change de stratégie et revienne à celle qui consiste à être au service de tous, quel que soit le lieu, dans le souci du bien commun.   La CGT réaffirme que le développement de La Poste passe par le développement du service public, de l'emploi, l'amélioration des salaires et des garanties collectives du personnel, c'est à quoi elle s’attelle.   Elle appelle les postiers, avec les élus, les usagers à prolongerce combat.   Les négociations engagées en interne sur l’organisation du travail doivent conduire à redéfinir le sens, le contenu et la finalité du travail des postiers qui doit être de répondre aux attentes des usagers.   Pour celail faut réorienter la production de richesses pour créer partout des emplois de proximité, stables etqualifiés.   La perspective d'une grande journée de mobilisation unitaire à la rentrée pour une autre répartition des richesses, proposée par la CGT vise aussi à permettre la convergence des différentes actions et leur amplification.   Les citoyens, les élus et les postiers n'ont eu de cesse de se mobiliser pour une Poste véritablement service public, aujourd'hui ils doivent être entendus .   Ce nouveau gouvernement doit aussi l'entendre et ne peut laisser perdurer de tels choix de casse du service publicet de l'emploi.   La Poste est un élément de la cohésion nationale et de développement de l'économie, d'autres orientations doivent être mises en oeuvre.   Il faut créer les conditions d’une appropriation publique des choix stratégiques de l’entreprise intégrant l’avis des usagers, des élus et l’attribution de droits nouveaux d’intervention dans les choix de l’entreprise, pour les représentants du personnel.            
     
     

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  • Les Malices de Pif

    Les Malices de Pif

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  • Les armes du nouvel apartheid (Il Manifesto)

    Manlio DINUCCI

    « Avec une énorme tristesse je pleure avec vous la perte de tant de collègues » a déclaré le 13 août, pendant le deuil national en Afrique du Sud, le président de Lonmin Plc. Les « collègues » sont les 34 mineurs noirs en grève tués par la police à Marikana où Lonmin, société dont le siège légal est à Londres, possède une grande mine de platine. Les mineurs faisaient la grève non seulement pour des salaires plus élevés, mais contre un insoutenable système d’exploitation. Lonmin, qui jure agir avec « honnêteté, transparence et respect », se procure une grande partie de sa main d’œuvre à travers des sous-traitances dans des communautés éloignées de la mine, en exerçant un chantage contre les travailleurs et en les dressant les uns contre les autres. Et même si son « code moral » affiche un « risque zéro pour les personnes et l’environnement », le recours au travail précaire est la cause de fréquents accidents mortels, auxquels s’ajoutent les graves dommages sanitaires et environnementaux provoqués par les déchets de la mine. Celle-ci confisque même l’eau aux habitants, qui ne peuvent l’avoir que la nuit et, de plus, polluée. Quand 3mille mineurs ont eu recours à une grève sauvage pour bloquer la mine, Lonmin, le 16 août, les a taxés de « grévistes illégaux », en leur donnant, sur la base d’une « ordonnance du tribunal », « l’ultimatum final » : ou bien immédiatement au travail ou licenciés. Pour 34 d’entre eux l’ultimatum a vraiment été final : la police les a tués, provoquant aussi 78 blessés en frappant dans le dos nombre d’entre eux pendant qu’ils fuyaient. Quatre jours plus tard, Lonmin annonçait qu’ « à Marikana la situation est calme » et qu’un tiers des 28mille mineurs avait repris le travail.

    Le président d’Afrique du Sud Jacob Zuma (Congres national africain, ANC) a nommé une commission d’enquête pour éclaircir les responsabilités de la tuerie. Il est évident que quelqu’un la voulait, cette tuerie : sinon, contre des manifestants armés de bâtons, on n’aurait pas envoyé des policiers armés de fusils d’assaut automatiques. Il est facile de comprendre qui a été le mandant occulte : les mineurs ont été tués par des balles en platine. L’industrie sud-africaine du platine –qui couvre 80% de la production mondiale de ce métal stratégique (il sert entre autres à fabriquer les pots catalytiques)- est dominée par trois groupes multinationaux ; Lonmin, Impala Platinum Holding et Anglo American Platinum. L’apartheid politique a été extirpé par la longue et dure lutte menée par l’Anc, mais ses racines économiques demeurent. Raison pour laquelle la Ligue de la jeunesse Anc, contournant les sommets du parti, demande la nationalisation des mines. L’affaire va bien au-delà de l’Afrique du Sud. Elle est emblématique d’un apartheid global, à travers lequel de puissantes élites économiques et financières s’accaparent la richesse produite avec le travail et les ressources du monde entier, en excluant la plus grande majorité de la planète de leurs bénéfices. Quand on se rebelle contre leur pouvoir, les armes pointent sous le manteau de la légalité. Il n’y a donc pas à s’étonner si, sur la base de la loi H.R. 3422[1] du Congrès étasunien, le matériel guerrier[2] retiré d’Irak et d’Afghanistan sera utilisé pour donner la chasse aux travailleurs mexicains qui, exploités dans les maquiladoras, essaient d’entrer aux Etats-Unis pour avoir des salaires plus élevés. Pour les confiner derrière le mur du nouvel apartheid on utilisera les drones qu’on vient juste de tester dans les guerres menées pour les mêmes intérêts des multinationales.

    Manlio Dinucci

    Edition de mardi 28 août 2012 de il manifesto

    http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/...

    Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

    Apostille de la traductrice :

    Sur le site de la multinationale, on trouvera la galerie de portraits des « collaborateurs » dirigeants (mais pas encore éplorés) de Lonmin Plc. : tous (sauf deux) bien blancs, et (so) « british » :

    https://www.lonmin.com/about_us/Management_Profile.aspx#ed

    On trouvera aussi au chapitre « Principaux risques » le paragraphe suivant, autre témoignage, sans doute, du « code moral » de la multinationale :

    « Risques liés aux salariés :

    Comme indiqué plus haut, les activités minières en Afrique du Sud sont fortement syndiquées et, dans le cas de Lonmin, un seul syndicat représente la grande majorité des travailleurs du groupe. Il existe donc un risque que des grèves ou autres types de conflit avec les syndicats ou les employés se produisent qui, s’ils étaient importants, pourraient avoir un effet négatif sur la performance du groupe et sa situation financière. Le SIDA reste le défi de santé majeur que rencontrent les activités du Groupe ; une enquête épidémiologique de 2003 (l’une des plus vastes jamais entreprises en Afrique du Sud) suggère que 26% de nos salariés sont séropositifs. En conséquence, le Groupe a lancé un programme de médicaments antirétroviraux pour ceux qui veulent en bénéficier, soutenu par un encouragement à procéder à un test HIV par un dépistage volontaire et un programme de test. Bien que ses résultats aient été très encourageants, la majorité des bénéficiaires potentiels étant maintenant sur ART et en général de retour au travail, le SIDA posera un risque permanent et vraisemblablement croissant dans l’immédiat. Les autres défis principaux auxquels est confronté le Groupe sont la tuberculose et autres maladies pulmonaires professionnelles, en particulier parmi ceux qui ont travaillé auparavant dans les mines d’or d’Afrique du Sud, tandis que demeure toujours un risque qu’une autre pandémie affecte notre main-d’œuvre." (Traduction Mireille Rumeau)

    https://www.lonmin.com/about_us/Principal_risks.aspx .

    Sida, tuberculose et « autres maladies pulmonaires professionnelles », salaires de misère etc. La police qui tire dans le dos des grévistes et les patrons qui pleurent…

    Nkosi Sikelel’ iAfrika !

    Ancien hymne de l’ANC, à présent hymne de l’Afrique du Sud :
    http://www.youtube.com/watch?v=MFW7845XO3g

    m-a

    [1] http://www.govtrack.us/congress/bills/112/hr3422

    « Send Equipment for National Defense Act or SEND Act - Directs the Secretary of Defense, within one year after eligible equipment returns to the United States from Iraq, to transfer at least 10% of such equipment to federal and state agencies, with a preference to agencies that will use the equipment primarily for U.S. southern border security purposes. Defines as "eligible equipment" that equipment determined to be suitable for use in law enforcement activities, including surveillance unmanned aerial vehicles, night-vision goggles, and high mobility multi-purpose wheeled vehicles (humvees)(surlignage m-ap). Authorizes the Secretary to waive the transfer requirement in the case of equipment needed for immediate use, after certification to Congress. »

    [2] Hélicoptères, drones, viseurs nocturnes (NdT).

    URL de cet article 17576
    http://www.legrandsoir.info/les-armes-du-nouvel-apartheid-il-manifesto.html

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  • 2914-front-syndical-de-classe-1.jpg

    Si pour les travailleurs aussi (ceux qui partent comme ceux qui ne partent pas ?) les vacances constituent un moment particulier de pause et de tentative de mise entre parenthèses des dures réalités de l’année, pour les forces des privilèges et de l’exploitation, pour les marchés financiers, les multinationales et les institutions européennes à leur dévotion il n’y a pas de trêve dans l’offensive contre le monde du travail!

    - Pour les Fralib de Géménos c’est le refus de la direction de la multinationale Unilever aux profits plus que juteux de donner les moyens aux travailleurs d’une reprise de l’entreprise pouvant assurer la pérennité de la production et le succès économique et social de cette reprise !

    Le patron Unilever Europe se faisant menaçant et intimant au gouvernement de s’aligner sur ses décisions, sous peine de "grève" des investissements !

    - Les salariés du groupe PSA d’Aulnay se voyant enjoints d’accepter le plan "social" concocté par la direction, incluant la fermeture du site et soumis au chantage patronal habituel en la circonstance : "si vous n’acceptez pas ce plan et ces décisions et bien ce sera pire" et tentative de division elle aussi traditionnelle, "c’et le sort de l’ensemble des salariés de PSA (100.000) qui est en jeu ! "

    - Tandis que le chômage flambe, les plans sociaux sont aussi l’occasion comme c’est le cas chez Néo security d’une opération anti-syndicale où la direction dans la foulée tente de se débarrasser en priorité de 180 militants syndicaux !

    La liste des mauvais coups pourrait s’allonger : explosion du chômage, prix à la pompe  qui frôlent des records historiques, prix alimentaires  mondiaux qui ont grimpés de 6 % en juillet, coût de la rentrée scolaire : hausse de 2.9 %, augmentation dérisoire du SMIC …!

    choisir son camp

    Nous l’avons dit au moment des présidentielles, il était nécessaire de défaire Sarkozy et de sanctionner sa politique.

    Cela sans aucune espèce d’illusion sur la politique que le nouveau pouvoir socialiste mettrait en œuvre.

    Ce que confirment les décisions majeures prises au cours de ces 100 premiers jours :

    Au plan économique et social :

    - malgré ses promesses de campagne électorale F. Hollande hésite à prolonger en actes concrets son engagement auprès des travailleurs de Fralib. Reçus à l’Elysée dans quelques jours on saura à ce moment là si les promesses sont tenues ou pas !

    - s’agissant de PSA, Arnaud Montebourg pourfendeur de la mondialisation il y a peu, confronté à la volonté des travailleurs et du syndicat CGT en particulier, fait la leçon en invitant les salariés et les syndicats à faire preuve de responsabilité, c’est-à-dire en clair d’accepter la fermeture d’Aulnay pour soit disant sauver l’entreprise.

    Comme si l’expérience des Conti et de multiples entreprises ne prouvait pas que l’acceptation du "moindre mal" (fléxibilité, perte de salaires, augmentation des horaires, mobilité …) de l’instant n’évitait pas au final la catastrophe de demain et la fermeture des entreprises !

    Il s’agit donc d’un chantage éhonté à la soumission !

    • au nom de la dette et des déficits publics, sous couvert de "justice sociale" les plans et les réformes fiscales prévoient bel et bien une augmentation majeure de la CSG pour les salariés et les retraités tandis que les "boites à idées social-libérales" redoublent d’imagination pour remettre en cause les fondements et le financement de la protection sociale issus du programme du Conseil National de la résistance !

    En résumé par la voix du ministre du "redressement industriel", le nouveau gouvernement comme tous ceux d’abord sensibles aux appels des possédants et du patronat (Ayrault à la réunion du MEDEF !) appelle les syndicalistes à "faire preuve de responsabilité économique dans la lutte sociale", c’est-à-dire en clair à consentir à la politique et aux décisions du grand patronat !

    Alors que pour sortir de la crise, relancer l’économie, réindustrialiser le pays c’est sur les travailleurs qu’il faut s’appuyer, leur donner de réels pouvoirs dans les entreprises, interdire les licenciements boursiers …et donc s’opposer résolument au patronat, aux grands possédants, aux marchés financiers !

    Au plan européen :

    Le gouvernement s’apprête à faire voter précipitamment, sans débat et sans consultation populaire un nouveau traité européen qui entérinerait des politiques d’austérité sans fin et une mise en cause majeure de la souveraineté populaire et de la souveraineté nationale (Traité sur la stabilité, la coopération et la gouvernance :TSCG).

    C’est un véritable coup de force qui se prépare et qui mettrait à mal pour longtemps nos emplois, nos salaires, la protection sociale, les services publics… !

    Parce adopter le TSCG c’est rendre irréversible (par une loi organique) la casse sociale, le démantèlement des services publics, au nom de l'euro et des déficits.

    Le gouvernement a la volonté de faire adopter ce traité scélérat en urgence !

    Il y a donc urgence à engager la lutte pour empêcher son adoption.

    Encore une fois, compte-tenu de ses implications directes pour l’emploi, les salaires, la protection sociale … cette bataille est partie intégrante de la lutte revendicative et relève naturellement des tâches proprement syndicales !

    C’est dire qu’il convient de préparer partout la grande manifestation nationale prévue unitairement pour s’opposer à ce projet gravissime !

    Au plan international

    Ne perdons pas de vue que l’intervention du mouvement ouvrier et syndical pour la paix et le respect du droit des peuples à la souveraineté et contre le droit impérial à l’ingérence sous le fallacieux et mensonger prétexte des droits de l’homme est aussi essentiel : dans toutes les grandes crises systémiques du capitalisme les classes dominantes ont cherché une issue dans des entreprises de guerre !

    Et sur ce plan aussi, à l'image de la situation syrienne, Hollande et Fabius n’ont fait qu’emboîter le pas de Sarkozy et de Juppé sans le moindre souci d’indépendance et sans la moindre initiative en vue d’une issue politique afin de prendre réellement en compte le sort des populations civiles !

    Il n’ y a donc pas d’autre voie que la lutte et le « TOUS ENSEMBLE » pour :

    • l’augmentation des salaires

    • la retraite à 60 ans pour tous sans restrictions

    • le refus des fermetures d’entreprises et l’adoption d’une loi contre les licenciements boursiers

    • la défense des services publics et du financement de la protection sociale

    Plus que jamais c’est sur nos propres forces qu’il faut d’abord compter en combattant tous les motifs de division qui ne visent au fond qu’à nous désarmer dans le conflit essentiel qui nous oppose au capital et à sa tentative de faire payer la crise du système aux travailleurs et au peuple !

    Et n’oublions qu’en 1936 ce sont les grèves et les occupations d’usine qui ont donné les congés payés !

    Front Syndical de Classe

    30 Août 2012

    SOURCE:http://www.frontsyndical-classe.org/


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  • (Crédit photo : Olivier Tétard/Flickr))
     
    De nombreuses entreprises se font du blé quand les prix alimentaires grimpent. Au risque d'ôter le pain de la bouche aux plus démunis ?
     

    La crise alimentaire menace-t-elle à nouveau la planète ? Les prix des principales matières premières agricoles ont augmenté de 6% sur le seul mois de juillet, s’alarme la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture). Le cours du blé a grimpé de 35% sur la période, celui du blé de 23%. De quoi craindre une nouvelle flambée des prix et une pénurie dans les pays les plus pauvres. Déjà, dans ces régions, des éleveurs pourraient bientôt être contraints d’abattre une partie de leurs troupeaux, faute de pouvoir les nourrir.

    Mais ce scénario n’effraie pas tout le monde. Chris Mahoney, directeur des produits agricoles de Glencore, le premier négociant mondial de matières premières, s’est même réjoui ce mardi d’observer « l’une des trois ou quatre pires années du siècle (pour les récoltes, ndlr) aux Etats-Unis » : « Les perspectives économiques sont bonnes jusqu’à la fin de l’année. Les prix sont élevés, la volatilité est forte, on peut attendre beaucoup de bouleversements, de tensions et de possibilités d’arbitrage (l’achat ou la vente de produits financiers pour profiter de différences de prix entre différents marchés). »

    Cynisme ou bonne foi, à vous de juger. Toujours est-il que la déclaration de Chris Mahoney met en lumière une réalité : les gros bonnets se font du blé quand les prix flambent. Comment spécule-t-on sur ces produits ? Qui s’enrichit ? Avec quelles conséquences ? Terra eco fait le point.

    - Comment ça marche ?

    La spéculation est possible grâce à des contrats appelés « contrats à terme », qui ont été inventés pour... protéger de la spéculation et de la volatilité ! Explication. Ces contrats permettent à un acheteur et à un vendeur de s’entendre à l’avance sur les modalités d’une livraison qui n’aura lieu que plusieurs jours ou semaines plus tard. Les deux acteurs s’entendent sur un volume, une date et un prix longtemps à l’avance, ce qui permet de se prémunir contre les variations de prix à court terme, notamment au moment des récoltes. Ce système s’est ensuite institutionnalisé, et ce sont désormais des intermédiaires qui passent les ordres pour chaque partie. [1]

    Peu à peu, ce système s’est ouvert à de nombreux acteurs financiers, qui peuvent désormais signer ces contrats sans jamais voir un épi de blé. Dans les années 2000, 80% des intervenants sur ces marchés étaient soit des producteurs, soit des consommateurs. Aujourd’hui, on estime que 80% de ces intervenants sont des spéculateurs. Ces spéculateurs souscrivent aujourd’hui de très nombreux contrats à terme et les revendent quelques jours voire quelques heures plus tard, avant l’échéance, en espérant faire du profit. Tant et si bien que la valeur des actifs investis sur les marchés des matières premières est passée de 10 milliards de dollars à 450 milliards sur la même période, et qu’aujourd’hui seuls 2 contrats sur 100 signés aboutissent réellement à un échange physique de blé

    - Qui se remplit les poches ?

    Il y a d’abord les nombreux acteurs financiers qui misent sur ces contrats. Parmi eux, principalement des banques. On compte notamment la britannique Barclays, épinglée dans la liste des entreprises les plus irresponsables de l’année 2011 par l’ONG « Déclaration de Berne », qui a dégagé 405 millions d’euros l’an dernier en spéculant sur le marché des matières premières agricoles. La française BNP Paribas annonçait elle récemment vouloir « doubler d’ici trois ans les revenus dégagés de sa présence sur les marchés des matières premières ». En Allemagne, le sujet a ébranlé l’opinion ces dernières semaines, si bien que plusieurs banques ont décidé de mettre fin à leurs activités dans le secteur.

    Mais la palme de l’entreprise qui se fait le plus de blé dans le secteur revient à Glencore. Cette multinationale méconnue a à la fois investi dans l’extraction et la production de matières premières mais est aussi le premier négociant mondial du secteur. Avec cette double casquette, elle contrôle 60% du zinc mondial, 50% du cuivre, 30% de l’aluminium, 25% du charbon, 10% du grain et 3% du pétrole mondial, calculait le journal Le Monde en mai dernier. Cette entreprise est l’une de celles qui profitent le plus des flambées de prix, et n’a cessé de s’agrandir au fil des crises alimentaires depuis 2007. On comprend mieux les déclarations réjouies de son dirigeant.

    - La spéculation est-elle à l’origine des crises ?

    Pour beaucoup, ces bénéfices sont choquants. Surtout, de plus en plus d’acteurs estiment que cette spéculation perturbe les marchés et accroît la volatilité des prix. Ainsi, Jose Graziano da Silva, le directeur général de la FAO dénonçait récemment « les excès de la spéculation sur les marchés dérivés qui peut accroître la fluctuation des prix ».

    Pour tenter de mesurer l’impact exact de la spéculation, David Bicchetti et Nicolas Maystre, deux chercheurs de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), ont mené en 2011 une étude sur «  la formation des prix sur les marchés financiers des matières premières  ». Ils ont constaté que les cours des matières premières sont de plus en plus déconnectés de l’offre et de la demande et de l’économie réelle. Ils suivent désormais .. le reste des mouvements boursiers.

    « Les cours des matières premières fluctuent aujourd’hui en suivant presque symétriquement et parfois même à quelques secondes près ceux du principal indice boursier américain. C’est tout à fait étrange, puisque les prix des matières premières devraient dépendre normalement de situations saisonnière et géographique qui leur sont propres. C’est très dangereux car l’on s’expose à des corrections brutales. Ainsi, un certain nombre d’études confirment que les mouvements violents que l’on a pu voir en 2008 ou en 2010 étaient liés à la financiarisation des marchés des matières premières », note Nicolas Maystre, l’un des deux co-auteurs de l’étude. « Bien sûr, la financiarisation du marché des matières premières n’est pas l’unique cause de volatilité. Mais on constate que les cours de certaines matières premières varient parfois très brusquement à la suite d’annonces financières sans rapport avec le secteur. La présence d’acteurs financiers accentue donc la volatilité », poursuit David Bicchetti, qui préconise de limiter l’accès des spéculateurs aux marchés des matières premières.

    Une conclusion rejetée par Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et coordinateur du rapport de référence Cyclope. « Si les spéculateurs sont si présents, c’est parce que le marché est instable. Le vrai problème est donc l’instabilité du marché, qui est due à une demande croissante, tirée par les agrocarburants, et à une offre insuffisante. » L’analyste rappelle qu’interdire aux spéculateurs de jouer sur le marché pourrait faire plus de mal que de bien et recommande plutôt d’investir massivement dans la production de matières premières, notamment dans les zones qui sont trop dépendantes des importations.

    Faut-il s’attaquer à la spéculation ou repenser la production de matières premières, aujourd’hui très déséquilibrée (voir le très instructif graphique de The economist par ici) ? La question se pose à chaque crise alimentaire, c’est-à-dire un été sur deux depuis 2007. Le G20, qui avait pourtant fait de la lutte contre la volatilité des prix une priorité, n’a pour l’instant opté pour aucune de ces solutions. Il s’est contenté de mettre en place des instances d’information et de concertation. Espérons que la crise nouvelle lui donne du grain à moudre.

    [1] L’intermédiaire signe un contrat à terme avec le producteur, et lui assure de compenser ses pertes si le prix du blé est plus bas que prévu, mais il encaissera le bénéfice si le prix est plus haut que prévu. Et vice-versa pour les acheteurs de matières premières.

    http://www.terraeco.net


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    Un paradis fiscal qui fait fuir les riches

     

    Si "Fuir le vice est le commencement de la vertu."  (Horace Walpole)

    "Fuir la vertu n'est-il pas révélateur du vive ?" (Canaille le rouge)

     

    Repris sur médiapart qui l'a repris de Bakchich, un article à se tordre de rire : "le modèle islandais retenu par le FMI".


    Promis juré, le jour où Blumollet et son Ayrault d'arme nous installent les caciques du Cac40 aux Baumettes ou à Fleury Mérogis, le jour où les mêmes annoncent que si dette il y a, elle n'est pas celle de la France et annoncent refuser de payer,  La canaille s'engage publiquement à ...participer aux prochaines primaires du PS... même si c'est pour voter blanc.

     

    Le FMI félicite l’Islande pour son bras d’honneur aux banquiers

    Toute honte bue, l’économiste en charge de l’Islande au FMI admet que les insulaires ont fait le bon choix en refusant d’appliquer les cures d’austérité habituellement prescrites par les équipes de Christine Lagarde…

     

    Décodé, le style télégraphique du titre de l’article du 13 août debusinessweek.com est éloquent : « Le FMI déclare que le plan de sauvetage à la manière Islandaise fournit des leçons pour les temps de crise ». 

     

    L’article fait référence à l’interview récemment accordée à Bloomberg par la charmante Daria Zakharova, chef de la mission économique en charge de l’Islande au sein du FMI,qui tire les enseignements du « surprenant et puissant rétablissement » de sa « protégée ».

     

    Maniant une langue de bois bien compréhensible compte tenu du contexte déjà évoqué par Bakchich à 2 reprises,Zakharova a bien sûr omis de rappeler à son interlocuteur, le sort un brin expéditif réservé par les autorités locales, aux banksters locaux à l’origine du naufrage du pays. 

     

    Au lieu d’évoquer explicitement le refus islandais de protéger les créanciers de ses banques, sujet forcément touchy pour un fonctionnaire international,  elle s’est bornée à souligner « que l’Islande a fait des progrès considérables depuis la crise "Nous avons des perspectives très positives en matière de croissance, particulièrement pour cette année et l’année prochaine puisqu’elle nous paraît reposer sur une base large et solide ». 

     

    C’est vrai qu’avec un taux de croissance de 2,4% attendu cette année, le pays va faire des jaloux au sein de la zone Euro où l’on espère, en serrant les fesses, que la décroissance n’excédera pas 0,3% pour la même période. De notre côté on compte beaucoup sur la prime de rentrée scolaire et ses effets forcément multiplicateurs sur la croissance tricolore…

     

    L'Europe attendra

     

    D’ailleurs, aux dernières nouvelles, 39 des 63 députés locaux souhaitent suspendre jusqu’aux élections de l’année prochaine, les discussions engagées en 2010 dans le but de rejoindre l’Union Européenne. On les comprend.

     

     La principale raison du miracle économique islandais, qui distingue le pays de tous ceux qui appliquent au pied de la lettre, les remèdes de cheval à base de cure d’austérité habituellement prescrits par Docteur Lagarde et son équipe d’apprentis sorciers, a ensuite été abordée de biais : « Le fait que l’Islande soit parvenue à préserver le bien être social des ménages face à une consolidation fiscale de grande ampleur est l’une des plus grandes réussites du programme et du gouvernement islandais » a-t-elle concédé sans honte apparente. 

     

    Puis, tentant indirectement de justifier la pléthorique bureaucratie du FMI, elle a ajouté que le programme « a été puissamment mis en œuvre, reflétant une parfaite maîtrise de la part des autorités… ». Tu parles…

     

    Un paradis fiscal qui fait fuir les riches

     

    L’économiste distinguée s’est aussi bien gardée de rappeler qu’en 2008 au plus dure de la crise, la Couronne Islandaise s’était dépréciée de 80% par rapport à l’Euro, un désastre apparent qui n’avait pas impressionné plus que cela les descendants de viking habitués au gros temps. Ils en avaient profité pour combler leur déficit commercial et dégager un excédent avant même que l’année se termine. D’ailleurs cette année, la monnaie locale a encore gagné 15% par rapport à l’Euro depuis le mois de mars.

     

    Daria n’a pas cru bon non plus d’entrer dans des détails aussi triviaux que le taux de chômage ; multiplié par 9 entre 2007 et 2010, il est revenu à 4,8% en juin, à la satisfaction des travailleurs immigrés qui sont de nouveau les bienvenus dans le secteur de la pêche.

     

    S’abandonnant néanmoins à l’enthousiasme ambiant elle a souligné de bonne grâce « que la croissance islandaise est tirée par la consommation privée ; l’investissement repart fortement et bien que, lorsque vous examinez le solde de la balance commerciale, elles aient un impact négatif sur la croissance, les importations ont été fortes, conséquence d’une consommation soutenue et d’une progression du revenu des ménages dont le moral est au beau fixe. Les exportations ont également beaucoup progressé. L’année passée a été un record pour le tourisme. Tout cela constituent des nouvelles très positives… ».

     

    Le FMI sur 1000 volcans

     

    Bref, tout baigne dans l’île aux 1 000 volcans. La seule inconnue un peu inquiétante tout de même réside dans la levée du contrôle des capitaux prévu au plus tard pour fin 2015 que l’économiste du FMI a évoquée forcément avec la gravité qui sied à sa fonction :« la levée du contrôle des capitaux est un défi majeur pour l’Islande et ce n’est pas une tâche facile. Le gouvernement a de nouveau accès aux marchés internationaux de capitaux ; le nettoyage des bilans des banques a été réalisé à une bonne vitesse ( !). Il est donc important que les gains obtenus soient consolidés… ».

     

    On peut faire confiance aux Islandais qui témoignent d’une pugnacité et d’un réalisme à toute épreuve, dont nos gouvernants, déjà taxés « d’immobilisme estival » par l’opposition qui n’a pas encore digéré sa défaite, seraient bien venus de s’inspirer…

     

    Quant aux nouveaux associés de la SCOP ex-SEAFRANCE, à la reconquête de parts de marché hexagonal, on ne saurait trop leur suggérer l’ouverture d’une ligne régulière Boulogne-Reykjavik. 

    Avec les douceurs économiques que l’on nous prépare de ce côté ci de la Manche et de la Mer du Nord, nul doute que les deux vaisseaux de la compagnie afficheraient rapidement complet…

    Par Woodward & Newton

    Source : http://www.bakchich.info/international/2012/08/27/le-fmi-felicite-lislande-pour-son-bras-dhonneur-aux-banquiers-61619

    http://canaille-le-rouge.over-blog.com


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  • INFO REPRISE SUR LE BLOG DE JACQUES TOURTAUX


    La France envoie ses troupes secrètement au Sahel

    Publié le 27 Août 2012


    Tourtaux 11

    Malgré les mises en garde des experts, les militaires français interviennent au Sahel sous le couvert d’une mission de spécialistes de l’Union européenne. Saisissant l’incapacité de Bamako à contrôler le nord du Mali, devenu une plaque tournante de tous les trafics, la France a envoyé des groupes de militaires d’«élite» dont la mission officielle est d’assister en premier les pays de la région (Niger, Mali et Mauritanie) dans leur lutte contre les groupes terroristes qui infestent la bande sahélo-sahélienne.

     

    Ces « experts » ont commencé discrètement à se déployer au Niger début août. Au total, la mission baptisée Eucap Sahel comptera une cinquantaine d’experts. Sa mission officielle est de former les forces de sécurité locales. Basée à Niamey, la mission aura des officiers de liaison à Bamako et Nouakchott.

     

    Ancienne puissance coloniale dans la région, la France semble sous-estimer les dangers encourus dans cette partie de l’Afrique sub-saharienne totalement désertique et aux reliefs très dangereux et accidentés.

     

    Mais la France est prête à courir ces risques pour garantir la sécurité de ses mines d’uranium au Niger, lesquelles alimentent ses nombreuses centrales nucléaires, une cinquantaine.

     

    Ni l’Union européenne qui a donné son feu vert pour cette mission ni la France ne parlent de sécurité énergétique. Mais tout le monde l’aura compris. Actuellement, la société française Areva exploite deux gisements d’uranium à Arlit et Akokan au Niger et entamera en 2013-20147 – si la situation sécuritaire le permet – l’exploitation de la mine géante d’Imouraren, toujours dans le Grand Nord, qui sera alors la deuxième mine du monde. L’enjeu énergétique est tel que la France n’a pas peur de s’embourber dans les sables mouvants du Sahel.

     

    Cette offensive déguisée des Français dans la région, après avoir échoué à faire intervenir l’armée algérienne qui connaît bien ce territoire à haut risque, en dit long sur les visées de cette ancienne puissance coloniale.

     

    Sonia B.

    Publié par: Algérie Patriotique


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  • Il y aura même Arnaud le père du Redressement productif. Oui, le premier ministre de François Hollande et toute une palanquée de ministres vont assister à l'université d'été du MEDEF. Étonnant non?

      Le journal patronal Les Echos titre d'ailleurs Le Premier ministre ouvre ce matin l'université d'été du Medef. Un symbole de taille pour un chef de gouvernement de gauche.

     

      "C'est une illustration du retour à la « normale » prôné par François Hollande", affirme le journal. Jean-Marc Ayrault prononce en début d'après-midi le discours d'ouverture de l'université d'été du Medef. Pas François Hollande semble toutefois regretter le journal. Oui, pourquoi n'est-il pas là?

      "Mais la présence de son premier ministre est un symbole d'autant plus fort que pas moins de neuf autres membres du gouvernement", se réjouit le journal cependant, parmi lesquels Pierre Moscovici pour les Finances, Arnaud Montebourg pour le Redressement productif, Jérôme Cahuzac pour le Budget ou Michel Sapin pour le Travail qui prendront la parole.

      "Le Premier ministre veut que les patrons se sentent concernés par le redressement, qui se fera avec eux et pas contre eux ", souligne un communiqué de Matignon pour enfoncer encore plus le clou. Gageons que le patron de PSA, d'une autre société du CAC 40 qui effectue des licenciements boursiers ou se délocalise à l'étranger vont applaudir les discours des ministres de François Hollande.

     

      Ceux qui font ami-ami avec mes ennemis sont mes ennemis, dit-on dans les milieux populaires. Mais il semble que l'on se fiche de ce que pense le peuple, vu qu'on détient le pouvoir absolu pour cinq ans.

    le chengement

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/

    Le gouvernement doit refuser l'ukase ultra libérale de Laurence Parisot

    Laurence-Parisot-3.jpgDans une interview au journal le Monde, la présidente du Medef adresse un véritable ukase ultra libéral au nouveau gouvernement. Tout y passe : la question de la ratification du traité européen ne se pose pas puisqu'il faut le signer des deux mains prétend la patronne des patrons et accessoirement piètre démocrate. 20 milliards d'économie, doivent être faites dans les dépenses publiques, mais pas question de toucher à l'exonération de l'ISF sur les biens professionnels, ni de taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 million au risque, selon elle, que la France perde son statut de grande puissance économique.

    En plus de donner ses directives qui ont pour objet la diminution des cotisations patronales et la hausse de la TVA et de la CSG, Laurence Parisot se livre à un véritable chantage au dialogue social. Le Medef annonce qu'il refuse de participer à la négociation sur l'emploi si la question de la flexibilité du travail n'est pas abordée. Curieuse conception du dialogue social conçu comme toujours par le Medef comme du chantage patronal !

    Le gouvernement ne doit pas céder à ce discours. Car ce qu'oublie de dire Laurence Parisot, c'est que la panoplie de mesures qu'elle vante à nouveau tout au long de cet entretien a déjà un bilan : 3 millions de chômeurs annoncés hier. Continuer dans cette voie serait une catastrophe annoncée. Le gouvernement doit résister à ce chantage en s'appuyant sur les forces sociales du pays qui ont voulu le changement. Puisque 10 ministres se rendent à l'université d'été du Medef nous attendons qu'ils répondent avec fermeté aux inepties de la patronne du Medef. Ces ministres doivent porter la voix du monde salarié, pas celle du clan de l'argent représenté par Laurence Parisot.


    Pierre Laurent,
    Secrétaire national du PCF


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