• De Mélenchon à Mélenchon en passant par Mamère

    Je comptais signaler un billet sur Mélenchon chez Fred Delorca et un sur Mamère chez Descartes le blogueur.En fait celui sur Mamère se termine sur Mélenchon. D'où le titre de mon billet.On a deux esprits solides qui en ont marre des pitreries de la gauche alternative, que ce soit Mamère ou Mélenchon.

    Je ne peux qu'approuver la conclusion de Descartes :

    "Cette manie de dérouler le tapis rouge à n’importe quel rongeur pourvu qu’il vienne de quitter le navire socialiste ou apparenté commence à lasser. Mais surtout, cette stratégie rend illisible le projet du Front de Gauche. Car chaque rongeur exige que le projet incorpore ses marottes, et elles sont en général contradictoires. Ainsi, on trouve au Front de Gauche des qui veulent quitter l’Euro, et des qui veulent y rester. Des qui sont contre le nucléaire, et des qui sont pour. Des qui proclament l’amour de notre « patrie républicaine », et des qui l’abhorrent. Comment ce cirque pourrait produire un projet qui soit moyennement crédible ?"

    Tant qu'à rédiger un billet tranquille où je me borne à signaler des articles intéressants écrits par d'autres, je signale également un billet antérieur de Descartes le blogueur, sur les retraites. Très bon encore, et émouvant.*Il reste donc des blogueurs solides à gauche. Je crains que ce ne soit pas eux que l'on retrouve sur les listes des prochaines échéances électorales.

     http://www.lalettrevolee.net


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    Lettre ouverte à l’insupportable Manuel Valls

    Jean ORTIZ

    Monsieur le ministre,

    ...Je vous ai écouté à France Inter puis à RMC, chez Jean Jacques Bourdin. Mal réveillé, j’ai cru entendre un dirigeant du Front national. J’ai même un moment pensé que, journaliste bien-pensant, vous interviewez le ministre de gauche J.J. Bourdin.


    ...Un peu d’eau fraîche sur le visage comme jadis le matin dans les "camps de concentration" d’Argelès, de Barcarès, où furent accueillis nos parents Républicains espagnols, et me voilà lucide.

    ...Non je ne rêvais pas. Il s’agit bien du ministre hollandien de l’Intérieur, Catalan naturalisé Français en 1982, et pas d’Albert Sarraut ni de Daladier, déjà ministres des barbelés "de gauche" dans les années 1930.

    ...Il y a en France environ 20.000 Roms, oui vous avez bien lu : "seulement" 20.000, mais si l’on en croit le ministre des "expulsions forcées" (dénoncées par l’agence moscoutaire Amnesty International), ils menacent la sécurité de notre pays, plus que le chômage, les huit millions et demi de pauvres, les coûts ravageurs de l’accumulation du capital, la "Françafrique", les ripoux en col blanc, les vampires du CAC40, les licencieurs boursiers....

    Les Roms, les "voleurs de poules", voilà le danger, voilà le nouveau bouc-émissaire stigmatisé pour faire peur au "petit peuple", pour faire avaler l’austérité "de gauche", les trahisons, les reniements de ce gouvernement "caniche des Etats-Unis", un rôle que ne veulent même plus jouer les Anglais.

    ...Comme nous ne sommes pas aux Etats-Unis, on ne peut pas autoriser le port d’armes contre les Roms...Mais il y a des mots souvent aussi redoutables que les armes. Ecoutons le ministre "socialiste" tourner en rond : "Il est illusoire de penser que l’on règlera le problème (des Roms) par l’insertion". Pas besoin par conséquent de "stratégie d’intégration" comme le demande Mme Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne. Les Roms "ont vocation à retourner en Roumanie et en Bulgarie". Place donc aux pandores. Les Roms sont sans doute insolubles dans la civilisation... "Une majorité doivent être reconduits à la frontière"(M.Valls). Au nom de cette "libre circulation" garantie par les accords et traités européens ? Les Roms, c’est bien connu, sont réfractaires à "l’insertion", au droit à la santé, à l’éducation, au logement...Le ministre se flatte d’avoir démantelé 242 "campements" depuis le premier janvier 2013 ...11.982 migrants jetés à la rue et confrontés à une exclusion et une précarité redoublées. Rien ou si peu leur est proposé à la place.

    "Etre de gauche" pour vous paraphraser Monsieur, ce n’est pas valser avec Guéant et Hortefeux,
    ce n’est pas être le chouchou de la droite pour des raisons carriéristes,
    c’est faire la chasse aux exploiteurs sans foi ni loi, à ceux qui "s’enrichissent en dormant", pas aux pauvres.

    "Etre de gauche", c’est avoir un coeur solidaire
    ce n’est pas patauger dans les marécages pourris qui font le jeu du Front National
    nous resservir la "guerre des civilisations",
    c’est préférer Jaurès à ce Clémenceau que vous aimez tan,t
    c’est être avec les communards contre Thiers et les Versaillais,
    c’est considérer que l’autre, "l’étranger", est un autre vous-même
    que vous n’existez que par lui.

    Mais pour comprendre tout cela, Manolo, il faut être de gauche.

    ...Qu’escomptez-vous Manuel Valls ? Donner des gages à l’extrême-droite pour acquérir le statut de "présidentiable" ? A ce prix, vous vous déshonorez, et avec vous la fonction que vous occupez.

    Jean Ortiz Hernandez


    http://www.legrandsoir.info/lettre-ouverte-a-l-insupportable-manuel-valls.html

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  • Social-Eco - le 26 Septembre 2013

    Hollande à Florange: de l'espoir, mais la confiance reste à restaurer

    François Hollande s’est rendu ce jeudi à Florange pour proposer la création d'un centre public de recherche pour la sidérurgie française. Il entend "assurer l'acier de demain" sur le site victime de la fermeture de ses hauts-fourneaux. En attendant, les dits fourneaux sont à l’arrêt et sans maintenance.

    Le président français est revenu sur le site mosellan d'ArcelorMittal. "Aujourd'hui, je suis venu faire une annonce, qui est celle de la création d'une plate-forme publique de recherche et de développement industriel pour la sidérurgie lorraine", a-t-il annoncé. Il a rencontré les délégués syndicaux pendant deux heures d’échanges musclés. De la réunion, les syndicats en sont sortis plutôt satisfaits, bien que très prudents. "On ne va pas cracher dans la soupe", a déclaré Lionel Burriello, secrétaire de la section CGT de Florange, sensible au fait que la création d'un centre de recherche permettrait de développer des brevets pour les aciers du futur.
    "Nous, à la CGT, on ne freine en rien les projets d'avenir, mais concernant les salariés sur le site, on n'a rien à se mettre sous la dent". "On n'a toujours aucune garantie que Florange puisse être pérenne dans les années à venir". La rencontre a été "satisfaisante sur la forme", "mais sur le fond on se limite à l'aspect recherche". Entre recherche et applications industrielles, "il y a de l'eau qui coule sous les ponts", a ajouté le représentant syndical.
    Crainte partagée par Yves Fabbri, également de la CGT Florange: "On demande d'avoir des garanties sur le site de Florange, aujourd'hui il n'y a eu aucune garantie. Si demain il y a une relance de la demande d'acier, on ne pourra pas y répondre, car nos hauts-fourneaux sont à l'arrêt, sans investissements, sans maintenance. Nous ce qu'on demande c'est que le centre de recherche soit lié à nos hauts-fourneaux, aujourd'hui c'est pas le cas, c'est très vague".

    Pour Fredéric Weber de FO, la confiance n’est pas restaurée.  La plateforme de recherche est "un élément mais pas l'annonce du siècle". "L'avancée la plus importante aujourd'hui, c'est que le président a annoncé qu'il suivra personnellement le dossier Florange". "Mais on jugera aux actes (...) Aujourd'hui, on a un petit espoir, mais la confiance reste à restaurer".


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  • grossflaeche_thema1_revolution_1130x800.pngÉlections législatives en Allemagne : nouveau recul pour un pâle « Die Linke », dans un pays plus à droite que jamais

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Plus à droite que jamais. L'Allemagne sortie des législatives du 22 septembre l'est avec une CDU au plus haut depuis 1990, un SPD qui continue sa dérive droitière et « Die Linke », empêtré dans une stratégie euro et SPD-compatible, encore en recul.

     

    Le fait majeur de ce scrutin, c'est le triomphe de la CDU d'Angela Merkel. Avec plus de 43% des voix, le parti démocrate-chrétien a écrasé le scrutin. La seule incertitude reste sa capacité ou non à obtenir la majorité absolue.

     

    Dans une campagne résolument conservatrice, axée sur la stabilité et la continuité, elle a fait le plein dans l'électorat de droite et du centre, sur fond d'un nationalisme (« L'Allemagne forte »), qui trouve sa pleine expression dans un européisme intéressé et prudent.

     

    Merkel n'a pas hésité à récupérer l'héritage de l’œuvre de l'ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schroder, dont les réformes (« Hartz IV »), au début des années 2000, ont plongé des millions d'Allemands dans l'enfer de la précarité et des bas salaires.

     

    Plus subtilement, elle s'est distinguée de son prédécesseur social-libéral par des inflexionsen politique étrangère, moins suiviste vis-à-vis de l'OTAN, et jusqu'en politique intérieure, avec quelques mesures sur le salaire minimum limitées à certaines branches bien précises.

     

    A droite, Merkel occupe tout l'espace et écrase ses partenaires-concurrents : le FDP est balayé sur ses fondamentaux, libéralisme et européisme (4,5%) tandis que le parti populiste anti-euro, « Alternative fur Deutschland », échoue aux portes du Bundestag (4,8%).

     

    Mais la droitisation du pays se manifeste aussi à la faillite des partis dits de « gauche ». Les Verts, en recul avec 8 % des voix (- 2,7 points) et surtout du SPD qui avec 26 % des voix réalise un score décevant, bien qu'en progression par rapport au fiasco de 2009 (+ 3 points).

     

    Parti dans un premier temps sur des propositions identitaires « de gauche » offrant un vernis de radicalité (salaire minimum, impôts progressifs), le SPD a fini par accentuer sa dérive vers la droite, aidé en cela par la figure idoine, Peer Steinbruck.

     

    Représentant émérite de la « gauche caviar » allemande, Steinbruck a été le ministre des Finances de Merkel sous la « Grande coalition » de 2005 à 2009, maître d’œuvre du plan de renflouement des banques, et de l'austérité dans et hors des frontières allemandes.

     

    Se revendiquant de l'héritage des réformes Schroder, défendant le recul de l'âge de départ à la retraite à 67 ans qu'il a fait passer, Steinbruck ne s'est finalement distingué de Merkel que par sa défense plus obstinée de l'austérité budgétaire et du fédéralisme européen.

     

    Pris dans cette vague droitière, « Die Linke » l'a aussi alimentée.Dans la lignée des derniers scrutins régionaux, « Die Linke » s'effritte. Avec 8,4% des voix, elle pourrait rester troisième force du pays, mais en net recul par rapport aux scores de 2009, où elle avait obtenu 11,9 %.

     

    Au-delà de son résultat, ce sont ces axes de campagne qui ont nourri la droitisation du pays : l'approfondissement de l'intégration européenne et la recherche d'une alliance avec la social-démocratie.

     

    Approfondissement de l'intégration européenne, alliance avec le SPD : virage droitier ou continuité pour Die Linke ?

     

    Die Linke s'est distinguée d'abord dans la campagne par son zèle dans la défense et l'approfondissement de l'intégration européenne.

     

    On se souvient en mai de l'intervention du fondateur de « Linke », l'ancien ministre de l'Economie de Gerhard Schroder, Oskar Lafontaine se prononçant pour la sortie de l'Euro afin de pouvoir mettre en place une véritable « politique de relance » de gauche, toute keynésienne et social-démocrate.

     

    La levée de boucliers a été instantanée chez les dirigeants de Linke, proclamant leur attachement politique à la construction européenne.

     

    Ainsi, Bernd Riexinger, représentant les ex-sociaux-démocrates de RFA et co-président, répondit : « Certains disent Non à l'Euro et oui à l'Austérité (l'AfD/Alternative fur Deutschland), nous, nous disons non à l'austérité et oui à l'Euro. Ils sont de droite, nous sommes de gauche ! »

     

    Katia Kipping, représentant l'ex-PDS de l'Est, elle aussi co-présidente, avait alors répondu dans un article dans Neues Deutschland au titre fort : « Nous disons oui à l'Euro ».

     

    Le programme adopté par Die Linke lors de sa Conférence à Dresde en juin insiste sur la nécessité de lutter ... contre la fin de l'Euro en promouvant une réforme de l'Union économique et monétaire, notamment des missions de la Banque centrale européenne (BCE).

     

    Un européisme zélé parfaitement compatible avec la position ultra-fédéraliste du SPD.Le deuxième point marquant étant la recherche obstinée pendant la campagne de convergences avec le parti social-démocrate, en vue d'un gouvernement de gauche plurielle « rouge-rouge-vert ».

     

    Les dirigeants de Linke, en premier lieu les présidents Tanja Kipping et Bernd Reixinger, n'ont cessé de modérer leur discours, insistant sur leur disponibilité pour des accords avec le SPD.

     

    Une position défendue par le dirigeant historique de l'ex-PDS d'Allemagne de l'Est, désormais représentant de l' « aile modérée » ou « pragmatique » du parti, Gregor Gysi, qui rêve désormais de moins en moins secrètement d'un poste aux Affaires étrangères.

     

    Gregor Gysi a tenu à insister sur le fait que « le SPD ne ferait pas de chancelier sans nous », et qu'il était disposé à s'entendre sur un programme minimal de gouvernement, rappelant les « points de convergence »entre les deux formations.

     

    Un programme minimal dans lequel il a renoncé progressivement à tous les points de friction avec le SPD :l'abandon de la lutte contre le recul de l'âge à la retraite à 67 ans, de la suppression des lois Hartz IV oudu retrait des troupes d'Afghanistan.

     

    Die Linke se contentait en fin de compte de déclarations incantatoires sur la « justice sociale » et la « paix » et de mesures compatibles avec les propositions du SPD. C'est le cas pour la mise en place d'un salaire minimum à 10 € quand le SPD … le proposait à 8,50 €.

     

    Gysi a affirmé que « lorsque Die Linkeest plus forte, c'est l'Allemagne qui est plus pacifique et sociale ». Die Linke a atteint un score historique en 2009, l'Allemagne n'est pas pour autant devenue plus « pacifique et sociale » … si ce n'est pour la paix sociale dans le pays, peut-être ?

     

    Anecdote révélatrice de la position conservatrice du parti, Die Linke a choisi pendant la campagne de présenter une affiche avec le mot « Revolution ? » … suivie de la réponse : « Nein ! ».

     

    Si Linke ne cesse de mettre en avant son rôle pour tirer le SPD à gauche, le SPD suit de son côté la campagne anti-communiste alimentée par la CDU, et refuse toute coalition « rouge-rouge », laissant toujours entre-ouverte la porte d'une « grande coalition » avec la CDU.

     

    Cela n'a pas empêché Gregor Gysi, triomphaliste à l'annonce des résultats, de déclarer le soir même sa « disponibilité pour des entrevues » dans la perspective d'un accord gouvernemental.

     

    La dérive droitière de « Die Linke » avait atteint son paroxysme lors des dernières élections présidentielles de mars 2012 où le parti « de gauche » avait soutenu une femme ouvertement de droite, amie de Nicolas Sarkozy, sioniste invétérée : Beate Klarsfeld.

     

    Chez un personnage comme Gregor Gysi, elle s'est manifestée notamment par des sorties en faveur du sionisme(« l'anti-sionisme n'est plus une position défendable pour Die Linke », disait-il lors de la commémoration des 60 ans d'Israel en 2008), y compris pour condamner ceux dans les rangs de Linke qui avaient participé à la « Flotille de la liberté » pour Gaza.

     

    Ou encore, selon la fuite de Wikileaks, par cet entretien avec l'ambassadeur américain en 2010 tenant à le rassurer du caractère inoffensif du mot d'ordre de « dissolution de l'OTAN » par rapport à celui du « retrait de l'Allemagne de l'OTAN ».

     

    Gysi et le parti « Die Linke » est le cœur et la tête du parti européen dit « Parti de la gauche européenne » (PGE) qui, sur le modèle allemand, tend à transformer les partis communistes en « partis (parlementaires) de gauche », pro-européens et sociaux-démocrates de gauche.

     

    Après ces élections, le cœur de l'Europe penche plus que jamais à droite, renforcé dans son consensus libéral et européiste. La ligne adoptée par les dirigeants de « Die Linke », orientée vers la défense de l'UE et d'une alliance avec le SPD, n'a fait qu'alimenter cette dérive.

    EUROPE - Le parti de la chancelière allemande Angela Merkel a recueilli plus de 42% des suffrages, mais elle devra probablement gouverner avec l'opposition sociale-démocrate, selon les estimations des télévisions. Les réactions....

    20h25 François FIllon félicite Angela Merkel

    Allemagne: 4 années de plus avec Merkel

    20h05 Sur le Twitter français, inquiétudes, humour et joie...
    Tout le monde ne se réjouit pas de la victoire d’Angela Merkel Pouria Amirashahi , député socialiste dénonce «problème politique majeur»

    Allemagne: 4 années de plus avec Merkel

    L’éditorialiste politique Jean-Michel Aphatie fait, semble-t-il, de l’humour sur ces résultats
     

    Allemagne: 4 années de plus avec Merkel

     
    Nicolas Dupont-Aignan, depute et president de Debout la République y voit la victoire de l’indépendance

     

    Allemagne: 4 années de plus avec Merkel

    19H46 Les excellents résultats d'Angela Merkel

     

    En termes de sièges, la CDU/CSU remporterait 304 mandats de députés sur un total de 606. Trois partis de gauche seraient en outre représentés au Bundestag : le SPD (185 sièges), Die Linke (60) et les Verts (57).

    Mme Merkel a donc été plébiscitée par les 62 millions d'électeurs allemands, qui la créditent d'avoir bien géré la crise de l'euro et d'avoir su protéger la première économie européenne. Elle a vanté durant la campagne la bonne tenue des finances publiques et la baisse du chômage, à seulement 6,8% de la population active, quand ce même indicateur explosait dans beaucoup de pays européens.

    Aucun de ses homologues en Espagne, en France, en Italie, ou au Royaume-Uni, ne s'est fait réélire depuis le début de la crise financière.

    Dans l'Allemagne d'après-guerre, seuls Konrad Adenauer et le chancelier de la Réunification Helmut Kohl ont réussi à remporter trois mandats de chancelier.

     

    19H45 Selon BFM TV François Hollande a été le premier dirigeant à féliciter Angela Merkel et l’Elysée évoque « une conversation chaleureuse »

    19h43 Le chef de file du parti libéral allemand, le FPE admet «C'est le résultat le plus terrible que nous ayons enregistré»

    Le parti libéral allemand, le FDP, ne sera pas représenté au parlement élu dimanche, une première en 65 ans d'existence et un constat d'échec après quatre années laborieuses dans la coalition d'Angela Merkel.

    Pour le chef de file du parti pour ces élections, Rainer Brüderle, «C'est le résultat le plus terrible que nous ayons enregistré»,

    Avec environ 4,5% des suffrages exprimés, selon des estimations des télévisions, le FDP a réalisé son plus mauvais score au niveau national depuis sa création en 1948. Il n'enverra donc aucun député au Bundestag ces quatre prochaines années. Il faut recueillir au minimum 5% des voix pour être représenté à la chambre basse du parlement allemand.

    Ces dernières années, cette respectabilité en a pris un coup, sur fond de disputes internes et querelles de personnes, et alors que l'équipe dirigeante est "relativement antipathique", relève Siegmar Schmidt, politologue de l'université de Landau.

    19h37 Le détail des résultats selon la télévision allemande
    Selon Das Erste, les estimations offriraient 42,5% à la CDU et  25,6% au SPD

    19h33 François Hollande félicite Angela Merkel
    Dans un message adressé à la Chancellière, le Président de la République Française a plaidé pour "la poursuite de leur coopération"

     

    19H20. Si les électeurs ont largement accordé leur confiance à Mme Merkel, affectueusement surnommée «Mutti» (maman) au sein de son parti, ils ont sanctionné son partenaire gouvernemental.

    Le parti libéral FDP s'est écroulé et n'est pas parvenu à se maintenir au Bundestag pour la première fois dans l'histoire de la République fédérale d'Allemagne, totalisant 4,5% des voix, en-dessous des 5% nécessaires.

    19h12 La télévision allemande annonce la majorité absolue pour les conservateurs

    19h08 Angela Merkel réagit après la publication des premiers résutalts.
    Elle a salué un "super résultat", et promis "quatre nouvelles années de succès"

    A.C. avec AFP
     

    Allemagne: 4 années de plus avec Merkel


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  • Monique et Michel Pinçon-Charlot : 

    "La classe dominante use aussi d’une violence idéologique"

    Monique et Michel Pinçon-Charlot

    Fête de l’Humanité. Deux ans après la parution du Président des riches, Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon reviennent sur le devant de la scène avec la Violence des riches. Une plongée dans l’univers d’une classe dominante dont les instruments de pouvoir, économiques, financiers, culturels, médiatiques et politiques, déstabilisent 
de plus en plus notre démocratie au détriment du peuple. Ils étaient ce samedi les invités des Amis de l’Humanité à La Courneuve.

    Après plusieurs plongées au cœur de l’oligarchie française, vous avez décidé dans votre dernier livre de décrypter la violence que la classe dominante exerce sur le peuple. Comment se traduit cette violence ?

    Monique Pinçon-Charlot. De plusieurs manières… Il y a d’abord la violence économique, dans sa version néolibérale, avec une finance spéculative qui prend le pas sur la production industrielle. Les exemples d’entreprises françaises comme Peugeot, Arcelor et bien d’autres, licenciant à tour de bras malgré des bénéfices énormes sont légion. C’est l’exemple immédiat de cette violence exercée par la confrérie des grandes familles ! Il y a ensuite la violence politique avec le mensonge d’État comme technique assumée. Le président Hollande et son gouvernement ont beaucoup trahi leurs promesses de campagne et les valeurs socialistes. C’est une violence terrible que le mensonge politique. La classe dominante use aussi d’une violence idéologique puisqu’il s’agit de faire croire que le néolibéralisme est naturel. Que les marchés sont comme la lune qui brille ou les prés qui verdoient. Pour ce faire, cette classe très consciente d’elle-même utilise une autre forme de violence : la violence linguistique. Ici, il s’agit de manipuler le langage pour corrompre la pensée. Toutes ces violences forment au final une sorte de feu d’artifice qui aboutit chez les classes moyennes et populaires à un fatalisme mortifère avec le sentiment qu’il est impossible de changer les choses. Et c’est ça le plus terrible.

    Vous parlez de mensonge d’État comme violence politique. Le président Hollande continue à mener une politique dans la continuité de celle de son prédécesseur. N’est-il pas finalement lui aussi un «  président des riches  », comme le titrait votre précédent ouvrage faisant référence au quinquennat 
de Sarkozy ?

    Michel Pinçon. Une des violences les plus profondes, c’est la perte d’adhésion des couches populaires au discours politique. On peut parler aujourd’hui de trahison politique, c’est vrai. Mais le fait est que, dès 1985, François 
Hollande, jeune socialiste maître de conférences à l’université, cosignait un livre intitulé La gauche qui bouge, qui correspond point par point à son programme actuel basé sur l’idée qu’il faut faire des économies dans un seul système possible : le capitalisme. Expliquant au passage que cette politique libérale était la seule chance pour la gauche de succéder à la droite. Or avec un tel point de vue, il ne peut y avoir de vraie opposition.

    "L’alternative, telle que les principaux dirigeants du PS la conçoivent, c’est fini"

    Le changement, ce n’est donc pas 
pour maintenant ?

    Michel Pinçon. En fait, il y a deux mots pour parler de changement : ce sont les mots alternance et alternative. Or l’alternative, telle que les principaux dirigeants du PS la conçoivent, c’est fini. Il ne s’agit en réalité que d’alternance. La majorité des cadres dirigeants étant acquise au libéralisme. Ce livre qui se nomme La gauche qui bouge n’est d’ailleurs plus trouvable en librairie et a disparu de la bibliographie officielle du président. En fait, on se retrouve dans la situation des pays anglo-saxons. Avec des démocrates et des républicains comme aux États-Unis sans qu’il y ait de différences de fond sur le modèle économique. Obama a certes travaillé dans un sens social avec ses garanties santé. Mais il ne s’attaque pas à Goldman Sachs et aux têtes nocives de la finance anglo-saxonne. Obama, c’est l’alternance post-Bush. Blair, c’est l’alternance post-Thatcher. Hollande, c’est l’alternance post-Sarkozy.

    Monique Pinçon-Charlot. Il faut comprendre que parmi les hauts responsables de cette classe sociale, c’est-à-dire les présidents de club, d’institut, tous ces gens qui sont mobilisés pour la reproduction des intérêts de leur classe… beaucoup sont proches du PS ou votent socialiste, avec à leurs côtés des gens qui votent UMP. Tout ce petit monde s’entend très bien. En vérité l’alternance politique est une sorte de bicéphalisme plus ou moins organisé qui permet ainsi de maintenir la défense des intérêts de l’oligarchie.

    Au final, la Ve République, telle qu’elle fonctionne aujourd’hui, ne favorise-t-elle pas cette violence des riches ?

    Monique Pinçon-Charlot. Absolument. C’est pour ça que l’idée d’une VIe République permettrait, avec une nouvelle Constitution, de faire bouger les lignes. J’ai tenté de démontrer que l’évasion fiscale n’était pas une arme de destruction massive contre les États mais que ceux-ci étaient complices de ce jeu pervers. Si LVMH a quarante-six filiales dans les paradis fiscaux, c’est bien parce qu’il y a Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères, qui est au conseil d’administration. Ça ne peut pas se faire sans qu’il soit au courant de tout cela. La classe politique est aujourd’hui totalement coupée du peuple. Les ouvriers et les employés, qui représentent 52 % de la population active, ne sont pas représentés du tout ou à hauteur de 0,01 % à l’Assemblée nationale et au Sénat. Voilà une violence concrète. Aussi je milite pour l’abolition du cumul des mandats, pour l’interdiction de faire carrière en politique. Je veux que l’on revoie le statut de l’élu, que l’on institue le vote obligatoire et la reconnaissance du vote blanc dans les suffrages exprimés. Si l’on met ensemble ces cinq mesures, alors ce serait une véritable révolution.

    "Les dominants n’ont pas ce problème de conscience de classe et leurs liens dépassent aussi les frontières"

    Parmi les violences symboliques que la classe dominante fait subir au peuple, vous parliez de la violence linguistique. N’est-ce pas justement par le langage que la lutte commence aujourd’hui à l’ère du tout-médiatique ?

    Michel Pinçon. Une des dimensions primordiales de cette lutte contre la violence symbolique est de réhabiliter les concepts du marxisme. Redire les mots tels qu’ils sont. C’est-à-dire parler de capital et de capitalistes. Parler de ces classes sociales qui sont antagoniques. Parce que les riches accaparent la plus grande part de la plus-value produite. Donc il y a une nécessité de réintroduire ces concepts qui n’ont rien perdu de leur pertinence dans notre société. Et de lutter contre cette dérive lexicale. Par exemple parler de flexi-sécurité, c’est aberrant : si c’est flexible, ce n’est pas de la sécurité. Si c’est de la sécurité, ce n’est pas flexible. Il y a une importance à parler franc et à dire les choses telles qu’elles sont. Parler d’exploitation. Mettre en cause la finance internationale. Expliquer qu’un individu qui gagne un million d’euros, ce qu’il gagne c’est sur le travail des autres. Nous tentons de restituer un état d’esprit de conscience de classe.

    Monique Pinçon-Charlot. Quand on est à la télévision, on tente de remettre les mots à leur place. Quand, devant les caméras, on se retrouve face à des membres de l’oligarchie comme Marc Ladreit de Lacharrière, Pierre Kosciusko-Morizet, toutes ces personnes qui se présentent toujours en bienfaitrices de l’humanité, créateurs de richesses et d’emplois, nous les remettons à leur place en les redéfinissant : vous êtes des spéculateurs, leur dit-on. On ne laisse rien passer. On parle de délinquance en cols blancs. De délits en bandes organisées. De délits des beaux quartiers. S’il le faut, nous inventons des néologismes ou nous réactualisons des termes. Le «  bourgeoisisme  » que nous dénonçons est un contre-pied linguistique au populisme péjoratif dont cette classe nous affuble. Nous en avons marre des flagorneries des riches entre eux. On en a marre du «  bourgeoisisme  » du Figaro. On en a marre du «  richissisme  » des chroniqueurs de la Bourse. On en a marre de «  l’oligarchisme  » de l’ENA et du Who’s Who ! Parler de bourgeoisisme comme nous le faisons en conclusion de notre livre est une arme linguistique rigolote… car avec l’humour aussi on peut faire avancer les choses. La prise de conscience est douloureuse. C’est tous ensemble qu’il faut animer cette prise de conscience. Lors de la promotion du Président des riches, j’exigeais que les gens ne partent pas avant la fin. Je voulais que l’on parte tous ensemble. Mais évidemment nos armes sont limitées. Parmi ces armes, il y a la conscience de classe à travailler… Les dominants n’ont pas ce problème de conscience de classe et leurs liens dépassent aussi les frontières.

    L’internationalisme bourgeois 
est-il une réalité ?

    Michel Pinçon. Bien sûr, dès l’Ancien Régime, les alliances entre familles princières dépassaient les frontières. Aujourd’hui, c’est tout à fait ordinaire de rencontrer quelqu’un qui possède dix mille hectares en Argentine et qui dans le même temps est directeur d’une grande entreprise en France tandis qu’il vient d’hériter d’un château dans un autre coin d’Europe. L’aspect international est lié à l’éducation. Beaucoup parmi les dominants sont trilingues. Espagnol, anglais français. Avec l’anglais toujours comme langue indispensable. Cette dimension internationale est une grande violence. Prenez par exemple des délégués syndicaux qui se retrouvent parachutés à Bruxelles… ils sont perdus parce qu’ils ne parlent pas anglais. Or à Bruxelles l’anglais est très important. Dans certains conseils d’administration, des syndicalistes se retrouvent avec des dossiers énormes en anglais et non traduits. C’est un des exemples les plus terribles où l’on ressent que l’on est dominé. Eux, ils parlent anglais couramment, il y a eu la nurse, il n’y a pas de problème. Ils ont fait un an dans un collège anglais et ont toujours l’occasion de pratiquer.

    Monique Pinçon-Charlot. Oui, l’organisation cosmopolite est absolument transversale à la classe. Dès la naissance, ils apprennent de façon maternelle plusieurs langues. Ils vont dans des collèges, en Espagne, en Angleterre, aux États-Unis. Autour de la table chaque jour, il y a plusieurs nationalités qui sont représentées, que ce soient des membres de la famille ou des amis. L’argent aussi est investi de manière complètement internationale. La culture également. Le monde du marché de l’art est profondément international. De telle sorte que l’internationalisme est consubstantiel à cette classe, et que par la médiation de la sociabilité mondaine, cet internationalisme est un mode de vie. Il n’est pas besoin d’imaginer une théorie du complot pour comprendre le mécanisme de création de groupes informels et très puissants comme Bilderberg, la trilatérale…

    "Nous pensons qu’au néolibéralisme correspond un individu néolibéral, pervers, narcissique, au-dessus des lois"

    Vous venez de le dire que la classe des riches domine l’espace de manière transversale, 
mais ne domine-t-elle pas aussi le temps 
en s’arrogeant l’histoire ?

    Michel Pinçon. Oui. C’est une des dimensions décisives dans la violence symbolique et qui renvoie au vécu de tout un chacun. Par exemple, je me souviens d’une visite chez un noble, très riche, qui nous avait reçus. Il faisait visiter la galerie des ancêtres à son petit-fils et expliquait que tel portrait était celui d’un aïeul du XVIIIe siècle. Donc on voit un enfant qui apprend à devenir membre de la dynastie : il a des ancêtres et il aura des héritiers. Cet enfant était d’emblée plongé dans un temps qui est beaucoup plus long que le temps vécu d’un immigré ou d’un membre de la classe populaire dont la mémoire ne dépasse pas celle du grand-père. Voilà une réalité qui forme une inégalité en profondeur du rapport à l’existence et au temps. Quelques jours après la visite de ce château en Limousin, j’assistais ainsi à la destruction d’une barre HLM à Aubervilliers. Il y avait des enfants qui avaient grandi dans cette barre et qui regardaient partir en poussière ce qui était le lieu de leur enfance. Ils n’auront aucun lieu qui comme ce château représentera leur passé. Il y a donc une vraie précarité de la vie populaire qui n’a pas de commune mesure avec l’espace de sérénité de la vie grande bourgeoise qui se nourrit de plus en plus d’impunité.

    Vous parlez d’impunité, cela implique une inversion des valeurs, l’individualisme prend-il définitivement le pas sur la solidarité ?

    Monique Pinçon-Charlot. En effet, cette classe, en tant que classe dominante, fait du déni de la règle, la qualité du dominant. Et cela, c’est nouveau par rapport au milieu des années 1980. Nous poussons un cri d’alarme car nous pensons qu’au néolibéralisme correspond un individu néolibéral, pervers, narcissique, au-dessus des lois, qui n’hésite pas à être dans la délinquance, sachant qu’il sera impuni car il y a très peu de sanction pénale à la délinquance des riches. Cet individu ultralibéral sans foi ni loi est une menace énorme pour la sécurité de notre pays, pour l’idée d’un changement collectif, organisé, qui ne soit pas la barbarie de tous contre chacun. Il faut que les classes populaires reprennent conscience de cette réalité.

    Monique et Michel Pinçon-Charlot

    http://pcfcapcorse.over-blog.com


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  • ArcelorMittal : La solution n’est pas syndicale, elle est politique

    La lutte pour le maintien des outils et des emplois est rentrée dans une nouvelle phase dans le bassin sidérurgique liégeois. Mittal a décidé d’accélérer et veut clôturer au plus vite les négociations pour envoyer les C4. Les travailleurs ne l’entendent pas de cette oreille.

    Damien Robert

    La semaine dernière, les syndicats ont obligé le gouvernement de la Région wallonne à se mouiller dans les négociations. En effet, il y a un peu plus d’un mois, Jean-Claude Marcourt, le ministre de l’économie du gouvernement wallon avait déclaré que le problème chez Mittal était syndical et pas politique. Une façon de renvoyer la balle aux travailleurs et aux organisations syndicales pour leur faire porter le chapeau d’une fermeture que le gouvernement a déjà entériné malgré ses promesses. En effet, le gouvernement est mal à l’aise avec ce dossier dans lequel il multiplie les promesses d’expropriation et de sauvetage des outils  (soit via un repreneur, soit via une éventuelle mise sous statut public) mais pour lequel il n’ose pas faire autre chose que des déclarations gratuites.

    Cette déclaration a poussé les organisations syndicales à revendiquer que le gouvernement se mouille dans le dossier. Ce qu’il a été obligé de faire en acceptant de participer à des négociations tripartites.

    Contre attaque

    Les travailleurs, qui sont en attente d’un résultat positif et qui sentent que l’issue que Mittal veut imposer ne leur est nullement favorable, ont décidé de passer à la contre attaque. Jeudi, des assemblées ont été organisées par la FGTB sur tous les sites et à chacune des pauses. Progressivement, les masques commencent à tomber. Ces derniers jours, il apparaît de plus en plus clair à un nombre grandissant de travailleurs que Mittal ne veut rien négocier. Et que le gouvernement  est prêt à laisser faire Mittal.

    Lors de ces assemblées, les travailleurs ont donc décidé de monter à Namur ce lundi pour mettre la pression sur le gouvernement lors de la réunion tripartite entre ce dernier, les organisations syndicales et Mittal.

    Un front commun uni

    En outre, nombreux sont les travailleurs qui réclament le retour d’un front commun uni pour l’emploi et le maintien des outils. Il est difficile de prévoir l’avenir et les décisions qui vont tomber dans les jours ou dans les semaines à venir. Mais une chose est sûre, Mittal ne veut rien négocier. Tout d’abord, il ne veut pas revenir sur l’annonce de fermeture des lignes de janvier 2013. Ensuite, sa vision industrielle sur les 5 lignes restantes ne garantit même pas leur survie. Enfin, le volume d’emploi sur ces 5 lignes serait restreint, avec une forte externalisation et aucune garantie salariale.

    Si l’intransigeance de la multinationale ne fait aucun doute, la combativité des sidérurgistes a retrouvé des couleurs. Ils sont de plus en nombreux à défendre, à raison, que seule leur lutte pourra obliger les politiques du gouvernement à sauver leurs emplois et leurs outils. En exigeant notamment que le gouvernement mette la sidérurgie sous statut public et en utilisant le décret expropriation qui a tant été vanté par le ministre de l’économie. C’est la seule solution crédible pour le maintien de la colonne vertébrale de l’économie de la région et du bassin liégeois.

    http://www.ptb.be


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  • Troisième jour de manifestation au Bangladesh

    Monde - le 23 Septembre 2013

    Manifestation monstre au Bangladesh pour un salaire minimum

    Des centaines de milliers d'ouvriers du textile du Bangladesh ont déversé leur colère dans la rue lundi, au troisème jour de leur mouvement, afin d'obtenir un salaire minimum de 100 dollars par mois, cinq mois après un dramatique accident industriel.

    La police de Gazipur, près de la capitale Dacca, où plusieurs centaines d'usines textiles sont implantées, a compté jusqu'à 200.000 manifestants. Les manifestations contre les faibles salaires et les mauvaises conditions de travail ont secoué le secteur de l'habillement du Bangladesh depuis l'effondrement en avril du Rana Plaza, qui a tué plus de 1.100 personnes. Un dirigeant syndical, Shahidul Islam Sabuj, a prévenu que les manifestations pourraient se prolonger tant que les salaires ne sont pas augmentés. "100 dollars c'est le minimum que nous demandons. Un ouvrier a besoin de bien plus pour pouvoir vivre décemment", a-t-il dit à l'AFP. "Les prix de toutes les denrées principales ont augmenté mais nos paies n'ont pas bougé depuis des années", a déclaré l'un des manifestants.

    Des milliers d'entre eux, bâtons à la main, ont bloqué les routes reliant la capitale Dacca au nord et à l'ouest du pays, interrompant la circulation pendant plusieurs heures. Le vice-président de l'association des fabricants et exportateurs de vêtements du Bangladesh rapporte qu'au moins deux usines ont été incendiées dans le faubourg de Savar, où l'immeuble s'est effondré. La police fait état d'affrontements entre les ouvriers manifestants et les forces de sécurité.

    Blocage du patronat

    Les ouvriers de ces usines de confection ont de quoi être en colère. Les propriétaires d'usine ont rejeté la demande formulée par les syndicats d'établir un salaire mensuel minimum de 8.114 taka (100 dollars US)  , affirmant qu'ils pouvaient augmenter les salaires de seulement 20% à 3.600 taka, en raison de la conjoncture économique mondiale morose. Or, le Bangladesh reste le deuxième exportateur de vêtements au monde, fournissant notamment des grands noms tels que l'américain Walmart, le français Carrefour ou encore le suédois H&M. Pilier de l'économie, le secteur avec ses 4.500 usines représente 80% des exportations annuelles s'élevant à 27 milliards de dollars. Mais la grande majorité des 3 millions de travailleurs ne gagnent qu'un salaire de base mensuel de 3.000 taka (38 dollars américains) -soit un des plus bas au monde- suite à un accord tripartite entre les syndicats, le gouvernement et les fabricants signé en août 2010. Le groupe de travail mis en place par le gouvernement pour examiner les salaires se trouve donc dans l'impasse.


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  • L’indépendance et le coup d’arrêt porté par Dilma. (La Jornada)

    Angel GUERRA CABRERA

    La seconde indépendance de l’Amérique Latine est probablement l’un des faits géopolitiques les plus importants au niveau mondial dans les quinze dernières années. C’est ce que souligne Mark Weisbrost, bon analyste étatsunien. C’est ce que nous disons en termes similaires depuis deux lustres.

    L’Amérique Latine et les Caraïbes forment aujourd’hui la région la plus indépendante de la planète, avant-garde à l’échelle internationale de la lutte contre le néo-libéralisme, pour la démocratie participative, pour la justice sociale, les droits de peuples originaires, et pour une relation amoureuse et harmonieuse avec la Nature. La la récupération par les gouvernements boliviens, équatorien et vénézuélien du Sumak Kawsay andin,« vivre bien » en quechua, constitue une avancée philosophique et de civilisation de proportions gigantesques qui pourrait servir de base à la construction de sociétés fort éloignées de la dégradation écologique et du consumérisme.

    Il est évident que ce monde arrivera plus tôt si un plus grand nombre de pays rejettent les politiques du concensus de Washington pour qu’il soit possible de construire, comme le propose l’ALBA, une zone économique latino-caribéenne qui gagne peu à peu en autonomie par rapport au marché capitaliste mondial.

    Nous n’oublions pas que plusieurs pays et non des moindres, restent gouvernés par la droite : Mexique, Costa-Rica, Panama, Colombie, Pérou, Chili, mais il faut bien qu’ils se fassent à cette nouvelle réalité comme le prouve leur adhésion aux institutions d’unité et intégration régionale comme l’Unasur et la CELAC. Ce n’est pas un hasard, pour citer un fait récent, si aucun d’entre eux n’a souscrit la déclaration des 25 pays présentée par Washington et exigeant une réponse internationale forte à la Syrie supposée avoir utilisé l’arme chimique.

    L’élection d’Hugo Chavez à la tête du Vénézuéla en 1998 a été le premier fait marquant cette étape pour la seconde indépendance de l’Amérique Latine. Le rejet de l’ALCA de Bush au sommet des Amériques de Mar Del Plata en 2005, rejet exprimé par Chavez à la tête de plusieurs présidents sud-américains constitué également un point déterminant.

    Les gestes d’indépendance et de dignité de la part d’un dirigeant latino-caribéen sont chaque fois plus fréquents. Cette semaine, nous pouvons admirer celui de la présidente du Brésil, Dilma Roussef annulant totalement la visite détat qu’elle devait réaliser aux USA fin octobre. Le fait surprend mais elle a averti Obama à plusieurs reprises, y compris au cours de leur rencontre pendant le G20, qu’elle n’irait pas si des explications complètes et des excuses écrites n’étaient pas présentées suite au scandale d’espionnage de ses lignes téléphoniques et courrier personnels, ceux de différents responsables et entreprises brésiliennes comme Pétrobras, dénoncées par l’informaticien Edward Snowden.

    Dilma nous a raconté son entrevue avec Obama : « je lui ai dit de tout m’expliquer, tout, everything en anglais, » Elle a ensuite déclaré : « les pratiques illégales d’interception des communications et des données de citoyens, d’entreprises et de membres du gouvernement brésiliens constituent un fait grave, attentatoire à la souveraineté nationale et aux droits individuels, ces fait sont incompatibles avec la coexistence démocratique de pays amis ».

    Le fait est d’autant plus notoire qu’une visite d’état, dans le protocole yanqui n’est pas une simple visite officielle, c’est un honneur conféré à bien peu de dignitaires étrangers et jusque là, il n’avait été refusé par personne. Il montre la hauteur du rejet de Dilma à la violation de la souveraineté de son pays.

    Ce n’est un secret pour personne comme le note Weisbrost, Washington considère le virage à gauche de la région -et l’indépendance consolidée par des gouvernements de gauche- comme un changement temporaire qui peut être retourné. Il donne l’exemple de l’appui état-unien aux coups d’état du Honduras et du Paraguay, et en général le peu de concrétisation dans les faits des promesses faites à l’Amérique Latine par le candidat à la présidence de 2009.

    Les États-Unis n’acceptent pas l’Amérique Latine indépendante. Le coup d’état contre Chavez en 2002, les expériences actuelles de déstabilisation de Caracas, les essais manqués contre Morales, la tentative de meurtre visant Correa, nous le rappellent, la surenchère quotidienne de l’armée des médias du pentagone contre les gouvernements indépendants de la région (au premier rang de laquelle on trouve tous les contre-révolutionnaires cubains qui paradent sur Cnn en esp), nous le montrent chaque jour.

    Ángel Guerra Cabrera

    La Jornada (mx) 19/09/13

    * http://www.jornada.unam.mx/2013/09/19/mundo/036a1mun
    URL de cet article 22536
    http://www.legrandsoir.info/l-independance-et-le-coup-d-arret-porte-par-dilma.html

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  • Syrie : pourquoi la guerre et pourquoi maintenant ?

    Ali Akika

    Les grands évènements de l’histoire, comme la chute des empires ou l’émergence de nouvelles puissances, ne résultent pas de petits accidents, ils sont plutôt engendrés par les volcans dont la grande histoire a le secret. Ainsi, ce n’est pas un hasard si la chute de Grenade (1492) a eu lieu au moment de la découverte de l’Amérique (1492). Ce n’est pas non plus un hasard si c’est un Italien, Christophe Colomb (du pays de la Renaissance en Europe) qui fut armé par la puissante Espagne pour aller à la découverte du nouveau monde.

    Ces deux faits historiques nous ont fait assister à la naissance d’un nouveau mode de production, le capitalisme qui ouvre de nouveaux horizons balayant tout sur son passage par le feu et le fer. Les Indiens et les esclaves africains en savent quelque chose. Mais l’empire « arabo-musulman », stagnant dans le mode de production féodal avec son cortège de déchirures internes, va lui aussi en faire les frais et connaître son crépuscule (voir Ibn Khaldoun sur la décadence des sociétés). Les évènements auxquels nous assistons aujourd’hui dans le monde arabe sont aussi les produits de bouleversements de même nature que ceux que nous venons de décrire. Il faut bien entendu tenir compte de certaines particularités, fruits elles-mêmes du temps qui passe.

    Quels sont ces bouleversements de notre époque ?

    1) La mondialisation, nouvelle étape qualitative du capitalisme.
    2) La défaite militaire américaine en Asie face à la Chine (Corée) et au Vietnam ainsi que sa défaite morale et politique en Irak, Afghanistan….
    3) La chute du Mur de Berlin et l’implosion de l’URSS.
    4) Entrée en scène de pays dit émergents.
    5) Entrée fracassante de l’islamisme politique sur la scène mondiale.

    Le déclin des Etats-Unis, suite à leurs aventures militaro-impérialistes et l’implosion de l’URSS introduisent de nouveaux paramètres dans les relations internationales.

    Comment ces nouvelles données vont-elles « s’investir » dans le monde arabe ? Une des données, la mondialisation va être dévastatrice pour les sociétés de ce monde là. Pays vivant pour la plupart d’entre eux essentiellement de la rente pétrolière ou du tourisme, important 80% de leurs besoins, soumis à des régimes politiques où la démocratie est une denrée rare sinon une obscénité, cadenassés par un conservatisme mortifère et/ou infantilisant, la mondialisation est vécue à la fois comme un paradis fantasmé et un enfer redouté. La chute des deux superpuissances va fragiliser tous ces pays. Il y aura les orphelins comme Saddam Hussein et Kadhafi abandonnés par la Russie encore malade de l’éclatement de l’URSS et des frasques de son guignol Eltsine. Les roitelets et autres princes d’opérette se jetteront carrément dans le lit des Etats-Unis, incapables de défendre leurs frontières et paralysés par la peur panique de leurs peuples. Incapables de mettre sur pied une économie productrice de vraies richesses, allergiques aux progrès et à la démocratie, ne comprenant rien à la mondialisation et donc malmenés par celle-ci, ces pays se vidèrent de leur substance intellectuelle tout en abandonnant leurs populations à la misère et à des lendemains sans une once d’espoir. A cela, il faut ajouter le vide idéologique qui a été favorisé par le bouleversement des retombées de la mondialisation. Ce vide fut vite rempli par l’islamisme politique qui s’empressa d’occuper l’espace. Cette occupation de l’espace politique était d’autant plus facile que la démocratie vantée par l’Occident agit comme un épouvantail. Il ne faut pas oublier que cet Occident, hier prix Nobel des guerres coloniales et aujourd’hui voulant introduire « sa démocratie » dans ses chars accompagnés de missiles tirés à bonne distance « dans la plus belle tradition chevaleresque », n’a pas bonne presse. Ces leçons, ces mensonges, son hypocrisie et son arrogance dans tous les conflits qui saccagent le monde arabe l’ont disqualifié. Son aveuglement et ses préjugés lui font perdre la notion et de la réalité et de la justice. Ainsi, la France menace directement et militairement la Syrie, et quand le président de ce pays affirme que cette éventuelle agression ne restera pas sans réponse, il devient l’agresseur. Quand une députée du parti des Verts dit naïvement qu’elle fait confiance aux services secrets de son pays qui ont conclu à l’utilisation des gaz par la Syrie, on reste bouche bée. Cette naïve députée ne sait-elle pas que la raison d’être des services secrets est de fabriquer n’importe quoi pour déstabiliser l’ennemi. Ne sait-elle pas que tous les pays, à commencer par le sien, fabriquent des preuves. Par exemple contre les Irlandais de Vincennes, contre le bateau de Green Peace (vert comme elle) qu’ils ont fait sauter en Nouvelle-Zélande sans parler des exploits de la Main rouge pendant la guerre d’Algérie. Dans quelle misère est tombée cette classe politique !

    Quant à l’autre idéologie, le marxisme, elle connaît, c’est le moins qu’on puisse dire, une hibernation, suite, entre autres, aux échecs de l’URSS et à l’introduction d’un capitalisme sauvage en Chine avec la bénédiction du Parti communiste chinois. En résumé, nous assistons dans le monde arabe, comme à l’époque de l’Andalousie, à un face-à-face entre un capitalisme mondialisé et des sociétés à la fois fragilisées et traversées par une dynamique de luttes politiques. Dans ce face-à-face, les acteurs remplissent chacun de son côté leur rôle. Les peuples se révoltent sans demander la permission à personne pour se donner de l’oxygène et échapper à l’indignité de la misère. Le capitalisme mondialisé ne peut renoncer à ses tendances « naturelles » à savoir élargir ses territoires où il peut accaparer les richesses et déverser ses gadgets à bon marché. J’ouvre ici une parenthèse pour me débarquer des idéologues qui sévissent ici et là. En Europe, pour cacher les méfaits criminels de la mondialisation, on veut faire croire que les interventions extérieures se font pour favoriser et établir la démocratie. Chez nous, certains nous disent que les soulèvements populaires ne sont que le fruit des manipulations de puissances étrangères. Hier, l’Occident nous bassinait avec les guerres de libération qui seraient téléguidées par la main de Moscou. Aujourd’hui, des timorés chez nous voient la main de la CIA derrière les soulèvements comme si tous les peuples arabes étaient de simples marionnettes.*

    Ce genre de lectures réductrices des faits historiques brouillent les données et nous empêchent de comprendre l’histoire en train de se faire. Par honnêteté et rigueur intellectuelles, je me fonde uniquement sur des faits concrets et historiques que tout un chacun peut connaître et dont il peut « contrôler » la pertinence de leur place dans l’analyse que je propose.

    Les guerres donc « chez nous » se déroulent dans un champ occupé essentiellement par deux acteurs politiques locaux, à savoir le nationalisme (et la démocratie) et l’islamisme sous toutes leurs formes.

    L’issue de cette bataille intéresse évidemment les puissances étrangères qui possèdent de gros intérêts dans la région. Mais ce champ de bataille est ouvert à tous les vents, et ces vents là drainent derrière eux des puissances étrangères dominatrices. Et ces mêmes vents de la mondialisation introduisent des paramètres économiques, sociaux et culturels qui modifient les équilibres traditionnels de toutes les sociétés.

    Comme des puissances bien installées dans « nos » régions veulent maintenir le statu quo pour continuer à siphonner le pétrole de la région et protéger Israël, leur enfant chéri, ils élaborent leurs stratégies et fourbissent leurs armes pour influer sur le cours des événements. Se pose à eux un dilemme cornélien. Quels sont les acteurs du champ politique avec lesquels ils peuvent s’entendre ? Leur dilemme cornélien est en réalité de façade ; en réalité, ils ont fait leur choix, ça sera l’islamisme. Car ils pressentent que la dynamique de la mondialisation a plus de chance de servir les forces démocratiques. La mondialisation en effet a tous les défauts, y compris celui de briser les racines féodales de l’économie et de la culture. Ces « défauts » sont un danger pour leurs protégés, ces princes d’opérette qui se satisfont d’acheter des clubs de footballs. L’Occident a fait l’expérience des forces populaires (hier l’Iran de Mossadegh, et aujourd’hui le Venezuela qui ont nationalisé leur pétrole). Il sait que ces forces populaires d’aujourd’hui ne braderont pas les richesses du pays et trouveront des alliés (qui ont manqué à Mossadegh) parmi les pays émergents qui ont connu la domination coloniale ou tout simplement les affres du sous-développement (voir Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud, Argentine etc). En revanche, avec les islamistes, ces puissances occidentales avec leur légendaire pragmatisme, trouvent toujours un modus vivendi(**). Cet arrangement est d’autant plus facile à trouver que les islamistes sont des partisans zélés de l’économie du marché et adeptes d’un conservatisme à toute épreuve. Marché et conservatisme ne sont-ils pas les deux mamelles des sociétés dites libérales ?

    Il faut donc cerner la dynamique propre à tous les acteurs de l’histoire pour mieux saisir les liens qu’ils entretiennent entre eux. Il ne faut pas commettre l’erreur qui détourne de l’identification du facteur qui régit tel ou tel phénomène.

    L’histoire nous enseigne que tous les phénomènes sociaux réagissent d’abord à leurs contradictions internes.

    Le facteur extérieur peut intervenir pour jouer un certain rôle sur les dits phénomènes mais, sur le long terme, les contradictions internes reprennent le dessus. Les chars de Bush, une fois partis d’Irak, les vieilles et solides contradictions de ce pays s’en donnent à cœur joie. La France et ses 132 ans de présence dans notre pays a repris le chemin du retour et nous nous débattons aujourd’hui avec nos contradictions (culture féodale, tribalisme, bigoteries et intolérance religieuse etc.).

    Pour rester dans les bouleversements dans le monde arabe, nous avons vu que les Occidentaux, pris au dépourvu en Tunisie et en Égypte, ont pris le train en marche. Comme ils ne pouvaient pas arrêter le mouvement enclenché, ils se sont appuyés sur leurs « alliances internes » pour accompagner les évènements en sacrifiant les Ben Ali et autres Moubarak. Ceux-ci n’étaient plus des agents sérieux sur lesquels ils pouvaient compter. En revanche, ils se sont cassé les dents en Iran lors de l’agitation qui a suivi l’élection de Ahmadinejad et aujourd’hui en Syrie où ils connaissant un fiasco diplomatique. Ils essaient mais ne peuvent modifier de l’extérieur les données internes de ces sociétés qui ont des ressources pour résister.

    Ces quelques repères conceptuels et politiques nous éclairent sur les attitudes des pays arabes face à la mondialisation et leurs rapports avec l’Occident. Cet éclairage nous permet de mieux saisir les différences entre les processus qui se déroulent en Tunisie, en Égypte, douloureux certes, mais sans commune mesure avec le carnage en Syrie qui se fait avec la bénédiction de pays arabes valets des Occidentaux. Il est visible que ce carnage est dû à la position de la Syrie sur l’échiquier de la région. La Syrie, ami de l’Iran, bête noire de l’Arabie et ennemi irréductible d’Israël, constitue un obstacle fort gênant pour les rêves fous de ces pays qui fondent leur identité et leur histoire sur la religion. Il faut donc donner la place qu’il mérite à chaque paramètre.

    Il faut comprendre pourquoi tel paramètre est opératoire ici et impuissant ailleurs. Il faut comprendre pourquoi de tels facteurs se combinent et que la mayonnaise finit par prendre. Enfin, pourquoi des facteurs internes se conjuguent avec des éléments externes dans un pays et pas dans un autre.

    Pourquoi la guerre maintenant ?

    Une guerre ne se déclenche pas sur un coup de tête, elle n’est déclenchée que lorsque des intérêts des pays sont menacés, quand des puissances se lancent dans une aventure qui peut rapporter gros comme on dit vulgairement. Les guerres ininterrompues depuis la première guerre du Golfe en 1991 sont le produit de cet ouragan appelé « mondialisation ».

    Chaque acteur de la scène du Moyen-Orient noue des alliances dans la région. Les uns pour se protéger, les autres pour maintenir leurs intérêts convoités par d’autres. Tant qu’un équilibre n’est pas trouvé entre les nouvelles puissances et les anciennes qui ne veulent rien lâcher de leurs privilèges, les guerres semblent être le nouvel horizon dans cette région du monde. Hier, c’est le pauvre Irak en train de se fortifier qui a été perçu comme un danger. Aujourd’hui, le « méchant » Iran cherche à se développer jusqu’à construire une industrie du nucléaire. Et ça fait peur à qui ? Tiens tiens ! A l’Arabie Saoudite et Israël. Et comme on ne peut pas surprendre l’Iran comme le naïf Saddam Hussein, on commence par le couper de ses alliés du coin, l’isoler pour mieux le défaire. Et la pauvre Syrie paie pour que les sentinelles de l’obscurantisme, l’Arabie Saoudite et Israël atteignent leurs objectifs. Mais pour toutes ces puissances qui s’agitent, les aventures guerrières aujourd’hui sont plus risquées. Poutine n’est pas Eltsine, et les Iraniens ne sont-ils pas les inventeurs du jeu d’échec qui comporte comme on le sait d’infinies combinaisons possibles. Mais surtout les peuples du monde arabe sont sortis et n’évacueront plus les places publiques. Après moult sacrifices, ces peuples finiront par imposer l’équilibre qui leur sied.

    L’Asie a bien imposé le respect à l’arrogant Occident. Cet objectif est à la portée du monde arabe. Ce monde comme l’Asie est l’héritier d’une grande civilisation, il n’y a aucune raison de ne pas parvenir à se faire respecter. Pour cela, il faut avoir en tête le déclin du monde arabe après la chute de Grenade. Cela est possible si on sait « négocier » notre rôle dans la mondialisation et nous en défendre. Si on ouvre les vannes de la connaissance, si on cesse ces rivalités et guéguerres qui se nourrissent des balivernes du tribalisme, du chauvinisme et autre philosophie de Monoprix etc. Si on fait tout ça, les rodomontades du père fouettard F. Hollande qui veut punir un pays dont l’âge se confond avec celui du Temps, ne nous feront pas peur, elles nous feront plutôt rire. Punir, il a sorti ce mot de l’arsenal du vocabulaire religieux du temps où les papes et les rois de droit divin punissaient les récalcitrants qui osaient les défier. Il oublie juste que nous sommes au XXIe siècle. Il devrait se souvenir que le socialisme auquel en principe il adhère est né au XIXe siècle, précisément pour dénoncer et abattre le capitalisme dont il est aujourd’hui le petit soldat et le supplétif du grand frère américain ayant lui-même quelque parenté avec l’Afrique esclavagisée par le même capitalisme.

    Ali Akika
    cinéaste

    *) L’Iran, bien que République islamique, n’a pas au mis au rancart son nationalisme ni oublié sa grandeur depuis Darius.

    **) J’ai écrit ici même des articles sur les bouleversements dans le monde arabe pour ne pas revenir ici par le détail.

    lesoirdalgerie.com

    * http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2013/09/19/article.php++cs_INTERRO++sid=1543...
    URL de cet article 22548
    http://www.legrandsoir.info/syrie-pourquoi-la-guerre-et-pourquoi-maintenant.html

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  • KSCM.jpgÉlections anticipées en République tchèque en octobre : vers une percée du Parti communiste

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Sans gouvernement depuis juin, la République tchèque est plongée dans une crise majeure, sur fond de colère populaire face aux scandales politiques, aux mesures d'austérité. Le Parti communiste pourrait être le grand gagnant des élections anticipées d'octobre.

     

    85 à 90 % d'opinions négatives, jamais un gouvernement n'avait été aussi discrédité que le gouvernement de droite mené par l'ultra-libéral et anti-communiste Petr Necas. Face à une telle fronde populaire, le gouvernement a été contraint à la démission le 16 juin dernier.

     

    La raison immédiate, un gigantesque scandale d'écoutes et de corruption éclaboussant les partis du droite, du pilier de l'ODS (Parti civique démocratique) jusqu'aux nouveaux partis libéraux, morts-nés, Affaires politiques (VV) et TOP 09.

     

    La raison plus profonde, une colère face à la politique menée par la droite depuis trois ans et le plan d'austérité adopté en avril 2012 : hausse de la TVA, gel des retraites, réduction drastique des budgets de l'éducation et de la santé, déremboursements médicaux, privatisation de la santé.

     

    La classe dominante tchèque a tenté de trouver une solution interne au système. Elle peut compter sur le nouveau président, le social-démocrate Milos Zeman. Fantasque, populiste, aux relations douteuses avec certains milieux d'affaires quasi mafieux, il se distingue de son prédécesseur Vaclav Klaus sur un point : son soutien résolu à l'Union européenne.

     

    Le 10 juillet dernier, il intronise un « gouvernement d'experts » dirigé par l'économiste social-démocrate Jiri Rusnok qui ne résistera pas au vote de confiance refusé, pour des raisons différentes, tant par certains partis de droite que par l'opposition socialiste et communiste le 7 août dernier.

     

    Le 20 août, la Chambre des députés s'auto-dissolvait par 140 voix sur 174, décision entérinée par le Président Zeman le 28 août qui annonce dans la foulée l'organisation d'élections anticipées les 25 et 26 octobre.

     

    Elections anticipées : vers une percée du Parti communiste

     

    Le paysage politique tchèque risque d'être profondément remanié par ces élections anticipées.

     

    Les grands perdants attendus se situent à droite, avec le parti de droite traditionnel, l'ODS de Vaclav Havel annoncé à 9-10% tandis que le parti mort-né Affaires politiques VV devrait disparaître. Le Parti social-démocrate, lui, devrait être le grand vainqueur avec de 26 à 28 % des intentions de vote.

     

    De nouveaux partis liés au grand capital devraient voir le jour, profitant de la dégénérescence de la vie politique : on peut citer les partis Usvit (L'aube, 3-5%) ou ANO 2011 (6-7%), créations de deux millardaires tchèques, respectivement de Tomio Okamura et dela seconde fortune du pays Andrej Babis.

     

    Toutefois, la percée la plus spectaculaire devrait venir du Parti communiste de Bohême-Moravie (KSCM) que les derniers sondages placent de manière stable entre 15 et 16% d'intentions de vote, plus que jamais seconde force du pays.

     

    Cela constituerait une progression spectaculaire par rapport aux élections de 2010, où le Parti communiste avait obtenu un peu plus de 11 % des voix.

     

    On peut rappeler aussi qu'il y a un an, les communistes réalisaient leur meilleur score depuis 1989 aux élections régionales, avec plus de 20% des voix et la reconquête d'une région, celle d'Ústí nad Labem, dirigée désormais par le communiste Oldrich Bubeníček.

     

    Si les partis de droite, les médias dominants continuent d'agiter l'épouvantail communiste, le KSCM ne fait plus peur : après les élections régionales, un sondage de l'institut STEM révélait qu'une majorité de tchèques n'était pas gênée par l'arrivée au pouvoir des communistes en région.

     

    Le sondage révélait alors également les raisons du vote communiste massif : d'abordleur rejet du système politique et économique actuel, ensuite la reconnaissance envers le seul parti ne baignant pas dans la corruption, enfin l'adhésion aux idées et au programme national du Parti.

     

    Les communistes au gouvernement ?

     

    L'idée d'une participation des communistes à un gouvernement national, tout du moins d'un soutien du Parti communiste à un gouvernement de gauche est désormais acceptée par une part croissante de la population: 42% des Tchèques soutiennent cette idée, 56% sont prêts à la considérer.

     

    Face à l'évolution de l'opinion publique tchèque, même modérée, le Parti social-démocrate (CSSD) doit bouger. Longtemps cantonné dans une ligne du cordon sanitaire vis-à-vis du Parti communiste, il a ouvert à son Congrès de mars la question d'une alliance gouvernementale avec le KSCM.

     

    Dans ses interventions de la presse, le secrétaire du CSSD est plus prudent, il écarte une possible « grande coalition » avec les partis de droite mais se dit défavorable à un gouvernement avec les communistes, préférant un gouvernement social-démocrate, soutenu par des alliés à définir.

     

    Du côté du Parti communiste, le débat est ouvert mais pas tranché depuis le VIII ème Congrès del juin 2012, avec les tensions entre aile « modérée » représentée par Jiri Dolejs, favorable à l'alliance avec la social-démocratie et une aile « radicale » excluant cette perspective.

     

    Le secrétaire du Parti Vojtech Filip a, lui, avancé devant la presse deux options majeures plus modestes : celle d'une « tolérance » du gouvernement, ou celle d'un soutien sans participation gouvernementale, mettant de côté l'hypothèse d'une participation gouvernementale.

     

    Tout dépendra des convergences programmatiques. Sur le plan de la politique intérieure, un accord n'est pas impossible sur un arrêt de l'austérité et l'adoption de mesures progressistes, bien que les socialistes aient déjà prouvé dans le passé leur manque de fiabilité concernant leurs promesses.

     

    Les communistes proposent comme programme minimal :

     

    • la défense ou la reconquête des services publics dans les secteurs-clés (énergie, télécoms, chemin de fer, banques) ;

    • une réforme fiscale insistant sur le rehaussement du taux d'impôt sur les sociétés, des tranches supérieures de l'impôt sur le revenu ainsi qu'une taxe sur les millionnaires ;

    • enfin un référendum pour s'opposer à la restitution des biens confisqués à l’Église après 1948 ;

     

    Toutefois, sur le plan international, les vues semblent plus irréconciliables sur l'UE, et surtout sur l'OTAN, dont le Parti communiste revendique la sortie immédiate, tandis que le Parti social-démocrate en est le premier défenseur.

     

     

    Dans tous les cas de figure, les dernières évolutions en République tchèque rappellent une fois de plus que le communisme est désormais de retour en République tchèque et plus largement en Europe de l'Est.


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