•  Adieu, veau, vache, cochon, et même couvée

    On ne sait plus à quel saint se vouer ni même à Dieu, tellement il y a de la tromperie dans la bidoche servie dans nos assiettes. Pourtant, Jésus n'avait-il pas chassé les marchands du temple? Et bien non, justement au nom de la concurrence libre et non faussée, autrement dit (comme disait Marx) pour s'assurer du profit, ils pullulent. Et après la fuite en rase campagne de Benoît le XVIe sanctifié du nom, ça risque pas de s'arranger. Même du cochon qu'ils ont trouvé dans du kebab pour se faire du fric, c'est dire que du côté du dieu cousin de celui du Vatican, c'est pas très net non plus.

     

    Bref, selon les médias allemands, une enquête a visé 200 exploitations de poules (pas celle qu'on met sur le trottoir, mais qui font coc coc coc codec). Le ministère de l'Agriculture d'Angela Merkel a assuré que l'on vent des oeufs estampillés bio, alors que le cahier des charges n'est pas respecté en plein air ou en cage. Pour ma part, je croyais que en cage ça ne pouvait pas être bio. Enfin, passons.

    Mais pire, ledit ministère n'a pas prévu dans l'immédiat un renforcement de la législation sur les oeufs. Mais comment le pourrait-il? La patronne de l'Allemagne a voté le budget d'austérité européen, notamment pour beaucoup moins de contrôle sur la boustifaille. Et le père François, celui qui tient une ferme à l'Elysée, qui a fait le coq dernièrement au Salon de l'agriculture gaulois pour dire le contraire...

     

    Ah, mesdames et messieurs, tout se perd en ce bas monde. Même les coups de pieds au cul pour en virer un certain nombre.

     

    Et dans le fromage, ça va?

    perrette-013.jpg

     http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


    votre commentaire
  • elezioni-politiche-2013-x-300x290.jpg Élections en Italie : la dégénérescence de la vie politique continue, les communistes au plus bas depuis 1945

     

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Les résultats des élections législatives du 25 février confirment l'Italie comme un laboratoire de la dégénérescence de la vie politique traditionnelle : un centre-gauche aux ordres du capital et de l'UE, des « populismes » canalisant la colère populaire, des communistes effacés.

     

    Pour se faire une idée des choix du capital, il suffit de jeter un œil à la Bourse de Milan : indifférente au score du bateleur Grillo, euphorique face au score à la Chambre basse du leader du centre-gauche Bersani puis boudeuse face au retour au Sénat du démagogue Berlusconi.

     

    Le programme de la Confindustria (MEDEF italien) est clair : d'une part continuer les « réformes structurelles » et les mesures d'austérité entamées par le « dictateur » européen Monti ; d'autre part sauver l'Euro et approfondir l'intégration européenne.

     

    Le choix numéro un du patronat et de l'UE était l'ancien commissaire européen Monti, allié à la démocratie chrétienne de Casini et aux ex-néo-fascistes de Fini, l'alternative gouvernement reste l'ancien ministre de Romano Prodi, Pier-Luigi Bersani.

     

    Si l'hypothèse d'un gouvernement d'union Bersani-Monti est en suspens, c'est bien le candidat du capital Bersani qui sort vainqueur de justesse à la Chambre avec 29,7% des voix et 340 sièges (mais 31,6% au Sénat sans majorité), tandis que Monti ne totalise que 10,5% des voix et 46 sièges.

     

    Bersani, candidat de la Confindustria (MEDEF italien)

     

    Pour la Confindustria et les milieux financiers, l'ex-communiste Bersani est le candidat du « pragmatisme » et de la « rigueur », celui à même de maintenir le cap de l'intégration européenne et de l'austérité.

     

    Le programme de Bersani : maintenir l'Italie dans l'euro, défendre les mesures d'austérité de Monti et aller plus loin dans les « réformes structurelles » à commencer par une réforme du travail prévoyant des allègements de cotisations pour les entreprises au nom de la compétitivité.

     

    Le parcours de renégat de Bersani est un gage de sûreté pour le capital. Homme d'appareil par excellence, le jeune loup du PCI fait partie de l'aile « centriste » qui pense puis exécute froidement le processus de liquidation du Parti communiste au cours de l'année 1991.

     

    Ferme sur ses positions économiques libérales et européistes, Bersani reste le ministre de la privatisation de l'électricité et du pétrole en 1999, sous le gouvernement Prodi I, appliquant à la lettre les directives européennes de libéralisation.

     

    Il récidivera en 2006, dans le gouvernement Prodi II, en libéralisant certaines professions fermées (taxis, pharmacies) et ouvrant les transports urbains communaux à la concurrence privée.

     

    Alibi de gauche dans son futur gouvernement : Nichi Vendola, l'ancien liquidateur de Refondation communiste, leader du mouvement gay et intégriste catholique, gouverneur des Pouilles loué par l'ex-patronne du MEDEF italien et communiste repenti.

     

    Berlusconi, démagogue embarrassant et franc-tireur imprévisible pour le capital européen

     

    Dans ce contexte, le retour de Silvio Berlusconi embarrasse les milieux financiers et surtout le grand capital européen, avec un score inespéré de 29% à la Chambre et de 30,6% au Sénat,

     

    Franc-tireurservant tantôt les intérêts d'une fraction du capital italien tantôt mû par ses intérêts égoïstes, mais aussi porteur des aspirations contradictoires des petits entrepreneurs : les positions démagogiques du Cavaliere sont bien trop imprévisibles pour le capital et l'UE.

     

    Dans son come-back, Berlusconi a alimenté la surenchère anti-européenne. Jouant sur la colère contre la monnaie européenne, Berlusconi a pesté contre l'hégémonie allemande mais s'est bien gardé de se prononcer pour la sortie de l'euro, axant ses palabres sur la ré-orientation de la BCE.

     

    Multipliant les invectives contre Mario Monti, l' « Homme de Merkel », Berlusconi ne s'est pas privé de proposer de retirer sa candidature pour se ranger derrière l' « Homme d'Etat » Monti si celui-ci prenait la tête d'une coalition de centre-droit.

     

    Sur le plan économique, la surenchère démagogique a battu son plein avec promesses de baisses d'impôts profitant aux entreprises et aux riches : réduction de la TVA, suppression de l'impôt sur les résidences principales (IMU), baisse de l'impôt sur le revenu, exonérations patronales.

     

    Pour le capital européen, les promesses démagogiques et inconséquentes de Berlusconi sont un péril dans la période. D'une part parce qu'elles entretiennent un sentiment anti-européen. D'autre part, parce qu'elles rendent impossible l'adoption des futures réformes structurelles.

     

    Cette impasse avait en 2009 conduit à la démission forcée de Berlusconi, incapable de mettre en place la réforme des retraites, sous pression de sa base populaire. Le capital européen l'avait alors remplacé par Mario Monti qui a lancé le plus grand plan de rigueur en Italie depuis 1945.

     

    « Ni de droite, ni de gauche » : le populisme de Grillo et les dangers du qualunquisme

     

    Mais en termes de populisme échevelé, Silvio Berlusconi a peut-être trouvé son maître. Humoriste lui aussi mais volontaire, Beppe Grillo, a su manier l'invective pour fustiger, avec une violence verbale confinant souvent à l'insulte jouissive, la « caste » politique italienne.

     

    Avec 25,5% des voix et 110 sièges, il est le grand gagnant du scrutin. Grillo rassemble large, les déçus de tous les bords. Tous unis dans une même rage née de la crise économique, tous unis dans le « Qu'ils s'en aillent tous » de Grillo.

     

    Le « Vaffanculo » qui avait été le mot d'ordre qui l'avait fait connaître en 2007, trouve un nouvel élan dans le « Tutti a casa » (tous à la maison) ou « Tutti fuori » (tous dehors), un « Sortez les sortants » à l'italienne.

     

    Poujadiste, « qualunquiste » plutôt, ce vieux mouvement de fond de rejet de la politique italienne, axé sur le supposé ressenti de l'italien moyen, mêlant des sentiments contradictoires entre anti politique et anti classe politique, entre anti Etat et anti « gros ».

     

    C'est ce qui fait l'unité du mouvement, son dénominateur commun est un rejet de la « classe politique » autour d'un programme suffisamment vague pour satisfaire les déçus de la droite comme de la gauche.

     

    « Ni gauche, ni droite : contre la caste politique », le discours de Grillo est porteur en temps de crise, porteur de périls également.

     

    Le « Mouvement 5 étoiles » de Grillo est né des mouvements citoyens de base pour l'eau publique notamment, classés à gauche, mais fonctionne désormais sur un rapport organique entre un « chef », tribun et sauveur, et une « masse » subjuguée par ses diatribes enflammées sur les places.

     

    Grillo peste avec véhémence lors de ces meetings, crie tout haut ce que le patron du Nord-est, ex-électeur de la Lega Nord, anti-Etat et raciste, ou l'intellectuel précaire du Centre, déçu de la gauche, attaché au service public et à l'écologie, pense de moins en moins bas.

     

    Mais Grillo dit tout et son contraire : diminuer les taxes sur les entreprises pour relancer la croissance mais lancer une transition écologique vers la décroissance, défendre certains services publics comme l'eau mais râler contre les syndicats et les fonctionnaires planqués.

     

    Sur les questions sociétales, Grillo est le premier à défendre la « démocratie participative » mais dans un rapport quasi personnel avec le chef, il est pour lutter contre la monnaie unique européenne mais aussi contre les vagues d'immigration extra-européennes qui menacent l'Italie.

     

    Les positions de Grillo sont l'illustration d'une réelle radicalisation de parties importantes de la population italienne, de classes moyennes déclassées, une population sans repères ni perspective politique cohérentes, sujette à toutes les récupérations populistes et potentiellement réactionnaires.

     

    Les communistes au plus bas depuis 1945 : une alliance tactique qui ne paie pas

     

    Face à ce tableau désolant d'une vie politique italienne en pleine décrépitude, la nécessité d'un Parti communiste italien fort se fait sentir plus que jamais.

     

    Hélas, le choix réalisé par les deux partis communistes italiens (PdCI et Refondation communiste), celui d'un effacement tactique, parrainé stratégiquement par le Parti de la gauche européenne (PGE) ne s'est pas avéré payant électoralement.

     

    Les communistes italiens avaient fait le pari, pour revenir au Parlement, de s'effacer derrière une liste unitaire, avec les Verts et le parti centriste « Italie des Valeurs » du juge Antonio di Pietro, une liste menée par le juge anti-mafia (l'Eva Joly italien), l'intègre Antonio Ingroia.

     

    Après le fiasco de la tentative liquidatrice de l'équipe dirigeante Bertinotti-Vendola en 2008, avec la Gauche arc-en-ciel qui avait ramené les communistes italiens de 9 à 3% et les avaient exclu du Parlement, les communistes tombent encore plus bas.

     

    Avec 2,2% à la Chambre des députés et 1,8% au Sénat pour la « Révolution civile » d'Ingroia, les communistes ne reviendront pas au Parlement. Ils entraînent avec eux le parti centriste « Italie des Valeurs » qui avait réalisé 4,5% des voix en 2008 et obtenu 29 députés.

     

    Partant d'un potentiel de près de 9% en 2008, la liste de la « Révolution civile » d'Ingroia tombe à 2% sur les deux chambres, loin des prévisions des sondages plafonnant pourtant à 4-5%.

     

    Ingroia et les dirigeants de Refondation communistes ont tout de suite dénoncé le blackout médiatique dont a été victime la liste et ont surtout regretté que le PD n'ait pas pris en compte les propositions d'alliance de la coalition, préférant traiter avec Monti :

     

    « Bersani a préféré le choix suicidaire de l'alliance avec Monti plutôt que l'alliance avec nous : pourtant nous lui avions proposé mais il n'a jamais répondu », s'est lamenté Ingroia.

     

    Paolo Ferrero, secrétaire de Refondation communiste, a ajouté : « on est resté piégé entre le vote utile de Bersani et le résultat de Grillo : nous avons proposé le dialogue au PD mais la porte est restée fermée ».

     

    Nous avions en février dernier exposé nos doutes sur les choix d'alliances électorales des communistes italiens, nos camarades du PdCI avaient désiré défendre une alliance qu'ils percevaient indispensable pour sauver une représentation parlementaire.

     

    Les choix tactiques hésitant de nos camarades ont suscité le débat en Italie. Après de nouveau revers électoral, ils continueront sans nul doute à faire débat de l'autre côté des Alpes. Les communistes italiens sont les seuls à juger de leurs orientations stratégiques et tactiques.

     

    En tout cas, en Italie comme ailleurs, plus que jamais le peuple a besoin d'un Parti communiste à la hauteur de notre temps pour mener la lutte contre les politiques au service du capital, contre ceux qui les mettent en œuvre à « gauche » et ceux qui tentent de récupérer la colère populaire pour la conduire vers de dangereuses impasses.


    votre commentaire
  • Le chantage à l’ANI de Laurence Parisot

    par Gérard Filoche, Démocratie & Socialisme

    mardi 26 février 2013

    Dans son interview à RTL (Le grand Jury) le 3 février 2013 Laurence Parisot a fait une déclaration incroyable ! A la question de savoir si le MEDEF pourrait revenir sur la signature de l’ANI (signé le 11 janvier à Wagram avec des syndicats minoritaires), s’il était modifié par les parlementaires, elle répond :

    « Oui c’est une façon de le dire. Nous dirions que ce n’est plus l’accord que nous avons signé, et nous mettrions ça suffisamment en cause pour que les investisseurs étrangers changent d’avis sur la France »

    C’est juste une menace de trahison. Si les élus du peuple votent mal, je les livre eux et le peuple aux chiens « étrangers ». Reliez cela à la fameuse lettre du patron de Titan et à l’écho que lui ont donné les médias. La phrase de Parisot, c’est bien pire : c’est un aveu de chantage ouvert, un appel à spéculation de la part de l’étranger, une forme de coup de poignard assumé dans le dos des salariés et du gouvernement de notre pays. Du temps de la révolution française on aurait dit un « appel aux émigrés », le peuple a gagné à Valmy contre ceux-là. Et ne disons surtout rien sur la période où le patronat collaborait majoritairement avec les nazis en accusant le Front populaire.

    Le gouvernement s’illusionne sur la possibilité d’obtenir l’appui du Medef pour « inverser la courbe du chômage en 2013 » et relancer « la croissance ». Pour cela, il a fait deux grandes offres : les « 20 milliards de crédit d’impôt » et la « transcription fidèle et loyale » de l’ANI.

    Mais Laurence Parisot a répondu aux 20 milliards « pas question de contreparties » « il y a 1,2 million d’employeurs et il y aura 1,2 million de décisions »… qui en feront ce qu’ils veulent. Puis elle a rajouté que 20 milliards ce n’était pas assez, qu’il fallait prévoir 50 milliards.

    Quand à l’ANI, le Medef a sablé le champagne rue de Wagram, le soir du 11 janvier. Pour lui c’est une victoire complète. Mais à la simple idée que la démocratie parlementaire joue, qu’une majorité de gauche n’avalise pas ce qu’une minorité syndicale a signé, Laurence Parisot sort les missiles : nous dirons partout, si l’ANI est changé d’un iota, qu’il ne faut pas faire confiance au gouvernement, nous le dénoncerons assez pour que les banquiers haussent leurs taux, et le lui fassent payer « suffisamment » cher.

    Jamais le choix politique, de la part de la gauche, d’obtenir la confiance, de séduire le Medef n’aboutira : « Ennemis de la gauche et des salariés ils sont, ennemis ils se comporteront ! » La finance leur dicte leur loi.

    Et l’aveu est là, limpide, de la part de Parisot : « si vous ne faites pas tout ce qu’on veut, on vous coule ! » Que le gouvernement et les députés ne croient pas une seule seconde, être « malins » et éviter cela. Ce genre de ruse n’a jamais marché » dans l’histoire, la gauche a toujours perdu à ce vain jeu. Ceux qui croient à la « ruse » avec le Medef pour éviter de l’affronter, sont naïfs, s’abusent et vont nous faire perdre.

    L’argument qui consiste à dire « nous rétablissons les équilibres » en faisant un compromis avec le Medef, puis ensuite nous redistribuerons ce qui aura été reconstruit, avant la fin du quinquennat ne tient pas debout. D’abord, le Medef n’aidera pas, il licenciera plus facilement, grâce à l’ANI, puis il coulera l’économie suffisamment ce qui découragera le salariat suffisamment pour que ce soit la droite qui revienne, et alors le Medef obtiendra TOUT ce qu’il veut et pas seulement la « partie » qui lui est proposée.

    Bruno Le Roux, dans une longue lettre, écrit : « La reconquête et la mobilisation de l’opinion sont pour nous une clef de la réussite à venir. Rien ne se fera sans le peuple et ce n’est pas sacrifier à l’emphase, au romantisme souvent prêté à la gauche que de dire cela. »

    Sur ce point, il a raison, mais justement : le peuple se lasse des cadeaux à Parisot et Parisot, elle, se nourrit de la lassitude du peuple.

    C’est ce qui fera perdre les élections : sans tournant à gauche du gouvernement vers la relance, disons-le, c’est mal parti pour 2014. Et si c’est perdu en 2014, Parisot en rajoutera face à un gouvernement affaibli électoralement, la « redistribution » promise n’aura jamais lieu ! On a déjà vu ces mécaniques inéluctables, on a déjà vu cela se terminer en déroute. Pas plus loin qu’en 1993 : combien resta t il de députés ?

    Bruno Le Roux comprend et écrit encore : « Il est vrai que les sondages sont mauvais. Les cotes de popularité de l’exécutif baissent, stagnent et baissent à nouveau. Les partielles – mais c’est quasiment dans l’ordre des choses, qui plus est sur des terres de droite – les partielles sont perdues. Je sais que vous aussi, vous êtes nombreux à vous interroger et à demander à ce que la politique conduite depuis plus de sept mois maintenant, soit davantage expliquée, mise en perspective, que la cohérence qui l’anime soit mise au jour. C’est pour cela que j’ai décidé d’écrire ces quelques lignes.

    Parce que s’installe dans le pays, une impatience, qui ressemblerait presque à un espoir trompé, alors que ce n’est pas la réalité.

    Parce que l’on sent poindre un peu partout, auprès de diverses catégories de la population, une certaine déception alors que celle-ci n’est pas justifiée, elle est sans fondement et ne pourra s’installer.
    Parce que certains vont même jusqu’à retirer l’échelle parlant de désaveu, ce que je ne crois pas : nul part en tout cas, auprès de celles et ceux qui ont voté pour le changement en mai et juin dernier, je n’entends de regrets.
    Au pire, peut- il y avoir un malentendu, un malentendu qu’il faut nommer d’ailleurs, qu’il faut ensuite chercher à lever – de quoi parle-t-on ?
    Au pire, il peut y avoir un doute, un doute qui commence à s’exprimer, un doute qui vire au scepticisme ?
    Au pire peut-il y avoir un scepticisme qui grandit et au final, se transforme en indifférence à la chose publique – “tous les mêmes” et “on se débrouille au quotidien sans rien attendre d’eux. On verra bien la suite.” – une indifférence qui signe un repli sur soi. »

    Il est encore temps d’ouvrir les yeux, de comprendre le fond du comportement, le chantage auquel Parisot se livre. Il est temps de faire les gestes qui redynamiseraient la gauche. La gauche n’a pas besoin qu’on lui « explique mieux » elle n’est pas bête la gauche, elle sait, elle comprend. Elle sent surtout que rien n’a été fait de solide, de sérieux, d’essentiel, pour elle.

    Parisot a eu 20 milliards et risque d’imposer l’ANI. Mais le salariat lui, n’a pas vu augmenter ses salaires et est menacé de recul grave du droit du travail. Il faut affronter et combattre le chantage éhonté de Parisot. C’est simple : il faut augmenter les salaires et baisser les dividendes. Il faut contrôler les licenciements, pas les faciliter. Cela veut dire affronter le chantage de la finance, comme promis.

    http://www.rezocitoyen.org/spip.php?page=article&id_article=17638


    votre commentaire
  • L'accord ANI : la grande braderie des droits sociaux...

     
    <script class="text title" type="text/javascript">// <![CDATA[ YAHOO.util.Event.onDOMReady( function() { try { var popin = new OB.SocialPopin('socialPopup', false); } catch(e) {} } ); // ]]></script>

    votre commentaire
  • LETTRE DU PRCF AUX SÉNATEURS ET DÉPUTÉS SUR LE RÉFÉRENDUM RÉGIONAL DE FUSION DES DÉPARTEMENTS D’ALSACE DU 7 AVRIL 2013

    Delacroix-la-liberte-guidant-le-peuple.jpg

    Les anciens parlementaires français

    Georges Hage, ancien doyen de l’Assemblée nationale, ancien vice-président de la commission des Affaires étrangères,

    Pierre Pranchère, ancien député de Corrèze, ancien parlementaire européen, C.V. de la Résistance.

    Auxquels se joignent

    Léon Landini, ancien officier FTP-MOI, officier de la Légion d’honneur, grand mutilé de guerre, président de Carmagnole-Liberté (amicale d’anciens FTP-MOI), Médaille de la Résistance, président du PRCF, 

    Jean-Pierre Hemmen, fils de Fusillé de la Résistance, vice-président du PRCF, Georges

    Georges Gastaud, secrétaire national du PRCF, fils de Résistant,

    Annie Lacroix-Riz, historienne, petite-fille de déporté,

    Hermine Pulvermacher, ancienne secrétaire générale du groupe communiste à l’Assemblée nationale,

    Au titre du PÔLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE EN FRANCE  (PRCF)

     

    À MMES ET MM. LES SÉNATEURS ET LES DÉPUTÉS,

     

    Mesdames et Messieurs les Parlementaires,

    Le gouvernement a autorisé la tenue le 7 avril 2013 d’un référendum régional de fusion des départements et de la région d’Alsace avec de larges transferts de compétences de l’Etat et donc du Parlement. Il s’agit nommément de faire de l’Alsace une « région d’Europe » ; une région tournée, aux dires de certains des promoteurs du projet, « vers l’espace germano-suisse ».

    Pourquoi cette hâte ? Sans doute pour tenter de couper court à une vague de refus sans précédent face à une entreprise visant à démanteler la République une et indivisiblepour favoriser l’Europe des régions dans le cadre d’un « saut fédéral européen » que repousse notre peuple, lequel a catégoriquement rejeté la constitution d’une Europe supranationale lors du référendum du 29 mai 2005. Référendum qui découlait de l’article 3 de la Constitution qui stipule que la “souveraineté nationale appartient au peuple”. Le non respect par la suite de ce résultat étant de fait une violation de la souveraineté du peuple. Cette euro-« länderisation » de la France est une aberration à l’heure où la récession qui menace, le chômage de masse qui monte et le lien social et national qui se délite, exigent au contraire que notre pays affirme sa souveraineté politique et son unité républicaine territoriale pour porter un effort global et nationalement planifié de ré-industrialisation.

    D’autant que ce référendum régional alsacien n’est que la partie émergée d’un vaste plan portant atteinte à l’unité territoriale des Etats constitutifs de l’Europe. Comment ne pas faire le lien entre l’abandon, dans le dos du peuple français, de la « République une et indivisible » héritée de Valmy (donc des généraux révolutionnaires alsaciens Kellermann et Kleber), et les processus d’éclatement en cours en Belgique (sécession de fait de la Flandres avec de graves pressions annexionnistes sur la zone francophone de Bruxelles, en Espagne, avec les projets de référendums sécessionnistes de Catalogne et du Pays basque, en Grande-Bretagne, avec le projet de référendum sécessionniste de l’Ecosse, voire du Pays de Galles, voire en Italie, où la Ligue du nord relance ses projets séparatistes avec la caution de Silvio Berlusconi ?

    Bien entendu, nous ne soupçonnons pas une seconde les Alsaciens, dont le patriotisme français et républicain est hors de doute, de vouloir briser le cadre national. Mais nous n’avons pas la même bénignité à l’endroit des politiciens de cette région, pas plus qu’envers le MEDEF, qui appelle ouvertement – pour briser les conventions collectives, les statuts nationaux, etc. – à « reconfigurer les territoires » et à « transférer plus de souveraineté » vers notre « nouvelle patrie : les Etats-Unis d’Europe ». Comment ne pas voir que derrière ce type de référendum, qui est destiné à créer un préalable, peut se mettre en route une dangereuse réaction en chaîne qui défera rapidement, sous la pression de l’Union européenne en mal d’Empire et de son directoire germano-américain (projet d’ « Union transatlantique » annoncé par M. Obama dans son « discours sur l’état de l’Union »), ce qu’a construit dans la douleur l’histoire séculaire de notre pays : l’unité territoriale de la France.

    Nous refusons en effet la myopie politique qui consisterait à ne voir dans le référendum alsacien qu’un acte isolé. Nous avons en mémoire le livre scandaleux de Jean-Paul Huchon, président « de la région » Ile-de-France, qui constitue une véritable déclaration de guerre à la nation. Nous savons que se prépare un « Acte III de la décentralisation » qui va encore davantage déposséder la nation de sa souveraineté au profit des euro-régions – quelquefois « transfrontalières » -, et qui va encore davantage priver les communes, cet héritage du plus profond de notre histoire démocratique, de ce qui leur reste de prérogatives au profit des « métropoles » européennes. Nous constatons aussi que le gouvernement prépare la ratification de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires qui, sous le couvert de défendre les langues régionales (un objectif que nous partageons mais qui doit être poursuivi dans le cadre de l’Education NATIONALE et sans porter atteinte à l’officialité de la langue française), vise à ethniciser le territoire, à mettre en cause la fonction publique et son statut, à désétablir le français (« langue de la République » au titre de l’article II de la Constitution) alors que s’étend chaque jour sur notre territoire l’emprise du tout-anglais impérial poussé par le grand patronat et promu par l’Union européenne.

    Bref, si l’on met bout à bout tous ces éléments, on s’aperçoit qu’un projet global et cohérent se met en place pour défaire la nation républicaine, pour accompagner la destruction des acquis sociaux en défaisant le cadre institutionnel national qui fut celui de toutes les conquêtes du peuple français de 1789 aux avancées de la Libération, installer sans le dire un Empire européen des régions qui sera facilement dominé par le pays économiquement dominant et plus encore par les banques et les sociétés transnationales usant du vieux principe « diviser pour régner ».

    Nous ne pouvons croire que ceux qui, au parlement, se réclament de l’héritage patriotique et progressiste de la Commune de Paris et des FTP, ceux qui revendiquent l’héritage patriotico-internationaliste de Jaurès ceux qui affichent leur fidélité à l’homme du 18 juin préconisant que dans un monde où l’interdépendance est désormais la loi, chaque peuple puisse se développer suivant son génie propre et sans subir ni oppression politique ni économique, puissent tous laisser passer sans réagir un tel attentat contre la nation. Car si cela se produisait, des jours sombres attendraient notre pays. Et dans l’immédiat, l’extrême droite profiterait certainement de cettesituation deuro-balkanisation de la nation pour dévoyer le sentiment patriotique dans l’impasse mortifère du racisme et de la xénophobie d’Etat.

    L’organisation des pouvoirs publics ne peut être décidée que globalement et par le peuple souverain. C’est pourquoi l’élection d’une Assemblée constituante est de plus en plus nécessaire, ainsi que la rupture de la France avec une « construction » européenne qui n’est favorable qu’aux actionnaires du CAC 40, mais qui détruit notre pays sur l’autel de la funeste monnaie unique.

    Il est donc important pour nous, anciens résistants ou fils de Résistants, militants, citoyens et électeurs qui considérons que les valeurs du CNR et de son programme “les Jours Heureux” sont aujourd’hui d’une brûlante actualité, de connaître votre sentiment sur ce référendum ainsi que sur la réforme territoriale projetée par le gouvernement. Pour s’opérer en douceur (pour l’instant !), l’assassinat de la nation républicaine n’en est pas moins un crime d’Etat.

    Croyez, chers concitoyens, à la vigilance démocratique et patriotique de ceux qui n’ont pas oublié le sacrifice patriotique du passé et qui restent fidèles au grand avenir populaire et progressiste de notre grand peuple, et tout particulièrement à l’avenir républicain et français de nos chers concitoyens alsaciens.

    Georges Hage - Pierre Pranchère - Léon Landini - Jean-Pierre Hemmen - Georges Gastaud - Annie Lacroix-Riz - Hermine Pulvermacher

    Le 25 février 2013

    Affiché sous Edito

    Article publié par A.MC, le mardi 26 février 2013 à 01:45

    http://www.initiative-communiste.fr


    votre commentaire
  • Enjeux sociaux et enjeux sociétaux : Qu'est-ce qu'une « gauche populaire » ?

    Une vingtaine d'élus socialiste français ont dévoilé le 20 février un « Manifeste de la Gauche populaire » prônant la «reconquête» des « catégories populaires et moyennes », en privilégiant désormais les enjeux économiques et sociaux sur les enjeux « sociétaux » et la reconstitution d'une base sociale et électorale populaire cohérente plutôt que l'addition des jeunes, des milieux culturellement émancipés, des femmes et des minorités ethniques, sur des thèmes liés aux modes de vie. La «Gauche Populaire» observe que la « droitisation » de la France, ces dernières années, se mesure à l'enracinement du Front National « dans les territoires périurbains et ruraux » et considère que la gauche se doit de mener ces prochaines années une politique qui soit le « levier d'une reconquête durable et robuste (...) de sa base sociologique naturelle ». Bref, de bonnes questions et des constats justes, mais pour quelles réponses ?


    Frigide Barjot et les multinationales sont dans un bateau...

    La naissance au sein du PS français  d'une « gauche populaire», d'une tendance organisée prônant une action politique privilégieant les enjeux économiques et sociaux aux enjeux « sociétaux », est, en soi, une bonne nouvelle. Même si on est plus dans le calcul électoral que dans la réflexion politique, et que l'objectif de cette « gauche populaire »  tient plus de la reconquête d'un électorat perdu que de celle d'une cohérence perdue. La « gauche populaire » veut  « cibler la base sociologique naturelle » de la gauche... mais de quelle gauche parle-t-on? La confusion est ancienne, entre entre « gauche » et « socialisme », la première qualification, qui renvoie aux positionnements respectifs des forces politiques face aux évolutions sociales,  est en fait synonyme de «progressisme »... Or le projet socialiste, c'est autre chose, c'est plus qu'un « progressisme » : c'est un projet de changement fondamental des règles du jeu social et économique et des rapports de propriété. « Gauche » et « socialisme », cela ne ne renvoie donc pas aux mêmes critères, aux mêmes positionnements. Sur les enjeux «sociétaux», moraux, éthiques, il y a une droite progressiste et une gauche conservatrice. Mais quand il s'agit de propriété privée, de salaires, de revenus, d'impôts, il n'y a plus qu'une droite tout court et une gauche tout court.
    Ce qui va faire la différence entre l'une et l'autre, entre la « gauche » sans autre précision, et les Verts en sont, et un mouvement socialiste qui ne serait pas renié, ce sont les choix qui ont un fort contenu économique, et de fortes conséquences sur les rapports de propriété. On se retrouvera sur la même ligne qu'une partie de la droite démocratique, que les Verts ou que le « centre » (à supposer que le « centre » existât politiquement) sur des enjeux sociétaux : le droit de vote des étrangers, l'engagement d'apprentis sans-papiers par la Ville de Genève ou de Lausanne, le droit au mariage des homosexuels, parce que ces enjeux sont sans grande conséquences économiques et sans grand impact sur les rapports de propriété. Mais dès qu'il sera question d'impôts, d'héritages, de salaire minimum, de revenu minimum, de service public, le clivage entre «progressistes» et « conservateurs »  va laisser place au clivage entre « égalitaristes », « partageux », c'est-à-dire nous, et défenseurs des privilèges du revenu et de la fortune, c'est-à-dire « eux ». Et dans « eux », il y a une bonne part de ces fameuses «  classes moyennes » après lesquelles tout le monde (la « Gauche populaire » comprise) court, mais que personne n'arrive à définir correctement -puisqu'elles sont précisément indéfinissable.

    Les combats sociétaux ne s'opposent pas, et n'ont pas à être opposés, aux combats sociaux. La question est celle des priorités, pas celle d'une exlusivité. Le droit des homosexuels au mariage mérite d'être proclamé, instauré et défendu, ne serait-ce qu'au nom de l'égalité, et du refus des discriminations. Mais ce n'est pas sur ce droit que se fait la différentiation fondamentale entre « nous » et nos adversaires. Et de ce point de vue, en France, la taxation fiscale supplémentaire des « super-riches » est plus importante que le «  mariage pour tous ». L'une ne s'oppose pas à l'autre et ce n'est pas parce qu'on doit faire l'une qu'on doit renoncer à faire l'autre -mais en période de crise et d'accroissement des inégalités sociales et économiques -et donc, par voie de conséquence, politiques et culturelles, ce qui va qualifier une politique de gauche n'est pas le combat « sociétal » que la gauche peut mener, et gagner, avec une partie de la droite, mais le combat social qu'elle aura à mener contre toute la droite -même la plus « éclairée », la plus « moderne », la plus «ouverte».
    Alors, une « gauche populaire », soit ! mais à quoi s'oppose-t-elle ? Ce serait si simple, si elle n'avait à s'opposer qu'à une « droite impopulaire »... Si les combats « sociétaux » sont plus facile à mener que les combats «sociaux», c'est aussi parce que les adversaires y sont moins coriaces, et plus caricaturaix : il est tout de même plus facile d'avoir affaire à Frigide Barjot et à des intégristes catholiques s'agenouillant devant le Parlement pour exorciser les diables gays qu'avoir affaire au grand patronat et aux multinationales.

    Savoir choisir ses adversaires n'est pas le moindre des critères politiques qui nous permet de tracer, entre la «gauche» et la « droite », si l'on accepte de définir la «gauche» autrement que par référence à un modernisme (ou à un post-modernisme) aussi creux qu'un tambour -et donc aussi bruyant que lui- cette ligne de partage dont on nous dit depuis qu'elle a été tracée, il y a un peu plus de deux siècles, qu'elle ne signifie plus rien, cet acharnement mis à la nier confirmant mieux que toute analyse sa pertinence. 

    http://causetoujours.blog.tdg.ch


    votre commentaire
  • Italie: un risque de paralysie au parlement se dessine

     L'incertitude régnait lundi sur l'issue des élections italiennes. Le centre-gauche était donné en tête à la Chambre des députés, alors que le camp de Silvio Berlusconi pourrait l'emporter au Sénat. Le scrutin a également été marqué par la percée du mouvement contestataire 5 Etoiles (M5S).

    A la fermeture des bureaux de vote, les sondages à la sortie des urnes ont annoncé une victoire du centre-gauche dans les deux chambres. Les projections diffusées un peu plus d'une heure plus tard ont prédit que le centre-droit l'emporterait de justesse au Sénat, avant que de nouvelles projections redonnent de peu l'avantage au centre-gauche.

    A la chambre des députés, la coalition de gauche emmenée par le Parti démocrate (PD) de Pier Luigi Bersani récolterait 34,5% à 37% des votes, devançant la droite de Silvio Berlusconi (29% à 31%). La gauche aurait ainsi la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés, dont le système électoral donne une prime à la coalition arrivée en tête.

    Incertitudes

    Au Sénat, en revanche, c'est la bouteille à encre. Les deux chaînes donnent la droite en tête avec 31,3 à 31,6%, contre 29,2% à 30,1% pour le centre-gauche. Mais des projections de Mediaset, l'empire des médias de la famille Berlusconi, créditent la gauche de 32%, devant le centre-droit (29,7%).

    Une avance en voix qui ne se traduirait pas pour autant automatiquement en une majorité en sièges, car le système électoral du Sénat, très complexe, accorde une prime majoritaire au niveau de chaque région.

    Percée du comique

    Sondages et projections s'accordent en revanche pour souligner la percée du Mouvement 5 Etoiles de l'ancien comique Beppe Grillo. Cette formation contestataire obtiendrait plus de 24% des voix pour le Sénat, devenant selon certains instituts le premier parti de la chambre haute, au coude-à-coude avec le Parti démocrate (PD) de M. Bersani.

    A la Chambre des députés, le M5S obtient environ 20% des suffrages. Il devance largement la coalition centriste emmenée par le chef du gouvernement sortant Mario Monti, qui n'arrive qu'en 4e position avec moins de 10% des voix.

    Catalyseur du malaise social d'un pays en pleine récession économique, ce parti a séduit au-delà des clivages droite-gauche avec un programme jugé "populiste" par ses adversaires: fin du financement public des partis politiques, coupes sombres dans le nombre d'élus, revenu minimum de 1000 euros et référendum sur l'euro.



    (ats / 25.02.2013 18h15)

    http://www.romandie.com/


    votre commentaire
  • Les fabriques à désespoir

    vendredi 22 février 2013 par  Charles Hoareau

    Suicide à Nantes, tentative à St Ouen, d’autres encore avant et ailleurs : le chômage a encore frappé.
    Elément nouveau ? Bien sûr que non !
    A-t-on oublié la ballade d’Hollis Brown parue en 1964 [1] ?
    A-t-on oublié cette autre chanson parue en 1972 due à Félix Leclerc qui parlait du chômage comme la meilleure des 100 000 façons de tuer un homme [2] ?

    Plus près de nous faut-il rappeler les 50 suicides dans la seule ville de La Ciotat en 1989, l’année qui a suivi la fermeture du chantier naval ?

    Le chômage est une mort sociale avant de devenir parfois une mort tout court.

    Les suicides sont une extrémité, mais il faut compter aussi avec les atteintes à la santé que toutes les études sur le sujet ont montrées. Les chômeurs de longue durée sont en plus mauvaise santé ce qui en toute logique leur espérance de vie en est affectée [3].

    Le suicide de ceux que le système exclut n’est donc malheureusement pas une nouveauté. Nous le savons.
    Ceux qui nous gouvernent le savent.
    Et le phénomène s’aggrave avec la montée du chômage de masse qui fait apparaître le retour à la vie « normale » encore plus lointain à ceux que le système a exclu.

    Cela dure maintenant depuis près de 40 ans, depuis qu’a été fait le choix économique du taux de profit au détriment de l’emploi, choix qui n’a pas été fondamentalement remis en cause par les gouvernements qui se sont succédé.

    Ce qui est nouveau, c’est qu’année après année, est détruit tout ce qu’il y avait de protection sociale contre le chômage. Les commissions de recours de la CAF ou le simple service aux allocataires devenus clients, les commissions de prestations extra légales de la sécurité sociale ou le suivi humain des dossiers des assurés sociaux, les commissions d’action sociale des collectivités locales, tout cela part en lambeaux.

    La simple prise d’un rendez-vous devient un parcours du combattant auprès d’un personnel à qui on compte les minutes de réception et qui croule sous le nombre de dossiers, et donc de personnes, à traiter.

    Téléphoner à un service public quel qu’il soit est devenu une épreuve usante pour les nerfs où, outre le temps mis pour obtenir le service, on se sent écrasé, méprisé, par une machine infernale qui vous renvoie du dièse à l’étoile en passant par toute la gamme des voix mécaniques qui après vous avoir indiqué une succession de chiffres finit par vous dire que « votre demande ne peut aboutir ».

    Pôle Emploi n’échappe pas à la règle, pire il fait figure de modèle en terme de gâchis, d’inefficacité et de machine à broyer. Il y avait déjà des choses à dire du temps de l’ANPE et de l’ASSEDIC, les critères de gestion de l’époque faisaient déjà des ravages, mais la fusion des deux institutions, comme d’ailleurs l’avaient annoncé les syndicats des personnels, a tout aggravé et quand on dit à un chômeur d’aujourd’hui quels sont les droits qu’il aurait eu avant il n’en revient pas.

    Tout a été attaqué : les durées d’indemnisation, leur montant, la prise en charge des formations, les aides matérielles diverses (au premier rang desquelles le fonds social) ont elles totalement disparu….Tout.
    Et ne parlons pas des indus, des radiations et de tous ces dispositifs mis en place pour exclure et tenter de faire croire au peuple qui n’est pas dupe qu’il y a « des progrès sur le front du traitement social du chômage ».

    Le chômeur de Nantes qui s’est immolé par le feu aurait eu droit, avant 1997, avant qu’une présidente CFDT de l’UNEDIC, Nicole Notat et une ministre du travail de « gôche », Martine Aubry, ne les suppriment, aux aides alors en cours. Son dossier ne lui permettait pas de recevoir l’aide d’état ? Il aurait pu aller à l’antenne ASSEDIC dont il dépendait, demander un Fonds Social d’Urgence et ressortir le jour même avec un chèque de 3000F d’alors, 500€ d’aujourd’hui.

    Cela ne suffisait pas ? Il aurait pu monter un dossier fonds social classique et une commission dans un délai d’un mois pouvait prendre en charge des retards de loyer, d’EDF (où existait en plus alors une convention pauvreté précarité qui a aujourd’hui disparu), ou toute autre dette voire aide pour un projet précis. Cela n’aurait peut-être pas suffi, mais c’était au moins une lumière au bout du tunnel.
    C’est justement cela que la réglementation actuelle ne permet plus. Sortir du tunnel.

    Michel Sappin a raison. Pôle Emploi a parfaitement rempli sa mission dans le cadre de la loi actuelle. La compétence des salariés et leur investissement n’est pas en cause.
    C’est la loi qui a tué. C’est la loi qu’il faut changer.

    Il faut une sacrée dose de cynisme pour, non seulement ne rien faire pour enrayer la montée du chômage (ou ne pas faire assez diront les plus indulgents), mais en plus détruire minutieusement tous les filets de protection sociale que ce pays avait bâtis dans la foulée du programme du CNR, fort opportunément appelé « Les jours heureux ».

    Casser notre protection sociale, c’est ce que vous avez fait, messieurs du pouvoir.

    Casse après casse, les CAF, la sécu, les ASSEDIC, les services publics sont devenus des fabriques à désespoir pour des gens qui s’adressent en vain à elles en espérant trouver au moins un début de solution à leur situation d’exclus du système.

    Système tellement devenu pervers et contraire à ses objectifs initiaux qu’il désespère aussi les salariés qui espéraient faire du social en rentrant dans les organismes divers qui le composent et qui en sont réduits à faire du chiffre et constater leur impuissance devant une misère qui grandit.

    En droit du travail, et concernant les salariés en activité, la jurisprudence récente pointe la responsabilité des employeurs dans les tentatives de suicide ou les dépressions et tend de plus en plus à les qualifier d’accidents du travail.

    Concernant les chômeurs, la justice devrait faire de même. Ceux et celles qui sont aujourd’hui malades du chômage, ceux et celles qui, désespérés, attentent à leur jour, sont des accidentés de ce système qui a cassé la protection sociale pour la réduire à la portion congrue.

    De même la justice, pour l’instant si lente à réagir, (comme c’est le cas à Marseille avec les chômeuses qui ont attaqué Pôle Emploi il y a près de deux ans et qui n’ont à ce jour pas encore obtenu réparation du préjudice), devrait être de la plus grande fermeté vis-à-vis d’institutions censées protéger et non harceler.

    C’est devant la justice que devraient être traduits nombre de nos ministres pour non-assistance à personne en danger et poussée machiavélique à l’autodestruction.

    Le 5 mars à 9h au conseil de prud’hommes de Marseille, juste avant la manifestation contre l’accord de la honte qui casse entre autres les CDI, aura lieu l’audience où 9 CDD, dont Sabrina [4] assignent Pôle Emploi pour faire requalifier leur contrat de travail et exiger leur réintégration.

    On verra bien si la justice, tenant compte de tout ce qui précède, condamne avec fermeté l’Etat employeur qui, au lieu d’« être exemplaire » [5] en plus d’avoir fortement cassé le filet de protection sociale, se comporte comme un patron sans scrupules qui nie le droit du travail afin de fonctionner avec un volant permanent de salariés jetables mis dans l’incapacité de répondre aux demandes des chômeuses et chômeurs qui viennent les voir…et les rejoignent donc dans leur découragement.

    En attendant qu’un jour ce ne soit pas le désespoir mais la révolte qui rassemble chômeurs et salariés.


    [1] Chanson de Dylan qui raconte le fait réel de l’assassinat d’une famille de 6 enfants et de leur mère par un père désespéré d’être au chômage et qui s’est suicidé une fois sa famille exterminée

    [2] et se terminait par
    « Non vraiment je reviens aux sentiments premiers
    L’infaillible façon de tuer un homme
    C’est de le payer pour être chômeur
    Et puis c’est gai dans une ville ça fait des morts qui marchent »
    .

    [3] Voir étude INSEE sur le sujet http://www.insee.fr/fr/themes/docum...

    [4] dont l’action a permis de faire avancer le procès initialement prévu le 18 juin

    [5] comme l’indique le site de la préfecture des Bouches du Rhône

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article7617


    votre commentaire
  •  Chypre, vous connaissez?

    C'est une île dans la Méditerranée et l'un des plus petits états de l'Union européenne avec un peu plus de 1 100 000 habitants. Cette république a la singularité de ne pas contrôler tout son territoire. Même en lui accordant son indépendance en 1960, la Grande-Bretagne à en conservé 10%. En 1974, initié par la Grèce fasciste des colonels, un coup d'état essaie de renverser le président de la république chypriote et d'annexer l'île à la patrie des Hélénes. Du coup, soi-disant pour protéger la communauté turque de l'île, la Turquie, autre puissance démocratique à cette époque, y débarque ses troupes, fait la guerre et occupe depuis près de 40% de Chypre. Pour la petite histoire, La Turquie, la Grèce et la Grande-Bertagne sont membres de l'Otan, organisation militaire aux ordres des USA pour gérer ses intérets dans le monde, pas pour y établir la paix. CQFD.


     

     

    Chypre fait partie de la zone euro et on ne peut pas dire que ce n'est pas un paradis fiscal .  

    Et puis, youp la boum, en février 2008, Chypre, enfin la partie indépendante, se donne un président de la République communiste: Dimitris Christofias, leader du Parti communiste AEKL, avec 53, 36% au deuxième tour. Les 2 députés européens du AEKL siègent dans le groupe GUE, (gauche unitaire européenne, mais pas coco) parti européen dont le président est Pierre Laurent, boss de l'actuel PCF.

     

    Hier, aux élections présidentielles à Chypre, le candidat de droite a été élu président de la République avec 57,5% des voix, détronant ainsi le Pc chypriote à ce poste. L'AEKL n'avait pas de candidat, mais en soutenait un qui se disait indépendant, peut-être suivant la formule "pour vivre heureux, restons cachés".

    Lors de sa présidence, disons qu'il n'a pas géré le pays à la manière de l'Argentine, de l'Equateur, de la Bolivie ou du Vénézuela.

     

    Au niveau de l'UE, lorsque Chypre assura la présidence tournante de cette communauté d'états, elle reçut les bravos des partis de droite, du Président de la Commission européenne et du Président de l'Ue qui en sont aussi. Alors, les électeurs chypriotes viennent, avec un président de la République de droite, de choisir l'original plutôt que la copie.

    Il faut dire que Chypre a accepté le budget d'austérité européen, le plan Merkozy et des accords de libre-échange avec de grandes puissances capitalistes comme le Japon ou Singapour. De la même façon, comme dit le communiqué de la présidence chypriote de l'UE: on a "beaucoup progressé sur toutes les actions encore en suspens  de l'Acte pour le marché unique".
    Un autre communiqué, cloturant son exercice au 31 janvier 2013, signale que les délégations européennes, qui ont profité du soleil chypriote, ont bénéficié de "14200 cravates et 8200 foulards de la Présidence chypriote". Les 1750 représentants des medias n'ont pas été en reste. Et tous ont reçu un total de "21000 sachets de semences et feuilles de basilic", un aperçu de la fragrance chypriote, plus "70000 timbres-poste en édition limitée".

     

    L'Humanité de ce lundi 25 février 2013 n'accorde aucune ligne à la défaite de l'AEKL à Chypre. On se demande pourquoi.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/article-chypre-vous-connaissez-115658319.html


    votre commentaire
  •  Les Temps Modernes se poursuivent chez Amazon



    Beaucoup d’entre nous ont commandé à un moment donné par internet sur le site Amazon.fr : vente en ligne de livres, DVD, jeux vidéo, CD, lecteurs MP3, ordinateurs ...

    Une fois notre commande passée que se passe-t-il de l’autre côté de l’ordinateur ?

    UL CNT Villefranche-Beaujolais

    Dans les entre­pôts de récep­tion de com­man­des anglais et amé­ri­cains d’Amazon, les sala­riés sont soumis à un permis à un point : une absence -même jus­ti­fiée par un cer­ti­fi­cat médi­cal !-, le manque de rapi­dité au tra­vail ou l’infrac­tion à une règle de sécu­rité ajou­tent des points. Une minute de retard vaut 0,5 point de péna­lité, une heure vaut un point et une jour­née d’absence 1,5 point. Au bout de 6 points vous êtes virés.

    Pour effa­cer des points, Amazon pro­pose un sys­tème de primes sur objec­tif : comme embal­ler un cer­tain nombre de colis en un temps donné, par exem­ple. La devise chez Amazon est « Allez aussi vite qu’il est humai­ne­ment pos­si­ble ».

    Le tra­vail ordi­naire consiste à trou­ver, dans un entre­pôt de plu­sieurs dizai­nes de mil­liers de mètres carrés, répar­tis sur plu­sieurs étages, tout objet figu­rant sur des listes, puis à les scan­ner, à les mettre dans un sac plas­ti­que et à les placer sur le convoyeur. Il faut donc faire atten­tion aux doigts, aux che­villes et au convoyeur. Il faut donc aller de la sec­tion jaune, allée H34, bac 22, niveau D à la sec­tion bleue, allée T79, bac 3, niveau A. Le scan­ner indi­que dans quelle divi­sion se trouve l’objet à trou­ver. Il pré­cise également en com­bien de secondes vous devez accom­plir votre tâche. Les manu­ten­tion­nai­res par­cou­rent en moyenne 20 kilo­mè­tres par jour. On vous demande de récu­pé­rer jusqu’à 1600 pro­duits par jour.

     On vous engueule si vous vous trom­pez dans la com­mande. Tout le monde court dans tous les sens pour répon­dre aux objec­tifs impo­sés par l’entre­prise. Si vous ne les attei­gnez pas, vous devez ren­contrer un sala­rié, qui vous répri­mande. Il ne faut sur­tout pas dire qu’on ne peut pas attein­dre les objec­tifs.

     Enfin Amazon, accorde géné­reu­se­ment 23 minu­tes à ses sala­riés pour la pause déjeu­ner. Concrètement, cela signi­fie qu’il faut passer les détec­teurs de métaux car ici la confiance règne (les agents de sécu­rité peu­vent fouiller les sala­riés et vider leurs casiers, les ves­tiai­res sont placés sous vidéo­sur­veillance), manger, poten­tiel­le­ment aller aux toi­let­tes et faire la queue pour poin­ter. 23 minu­tes sur 7 heures de tra­vail pas­sées der­rière un convoyeur ou bien à grim­per des esca­liers. Chez Amazon on fait les 3x8 et on tra­vaille le week-end, dans les entre­pôts.

     En Allemagne, la chaîne de télé­vi­sion ARD a consa­cré un docu­men­taire sur les cen­tres de dis­tri­bu­tion Amazon (5000 employés), il relate que la firme a confié l’enca­dre­ment des cui­si­nes et des cham­bres des tra­vailleurs au ser­vice de sécu­rité HESS Security (un nom vrai­sem­bla­ble­ment choisi en hom­mage à Rudolf Hess). Ces néo nazis sont vêtus d’uni­for­mes noirs coif­fés à la mili­taire ; ces matons se four­ni­raient chez Thor Steinar, une marque de vête­ments conno­tée extrême droite, qu’Amazon a banni de son site dès 2009. Ces gar­diens sont char­gés de moti­ver la main d’œuvre, sur­tout d’ori­gine étrangère, à l’aide d’inti­mi­da­tions en tout genre.

     Qui tra­vaille chez Amazon ? Avant tout et sur­tout des inté­ri­mai­res. A Saran, près d’Orléans, il y a en temps normal 400 sala­riés mais le nombre peut être porté à près de 2000 sala­riés entre autre à l’appro­che de Noël. Vu les condi­tions de tra­vail, ça tourne sévère. Plusieurs mil­liers de per­son­nes ne pas­sent que quel­que jours dans ces entre­pôts.

    L’ouver­ture d’un troi­sième hangar en Bourgogne a permis a Arnaud Montebourg minis­tre du redres­se­ment pro­duc­tif (cela ne s’invente pas) et bour­gui­gnon de sur­croît de clai­ron­ner haut et fort la créa­tion de 1000 emplois sup­plé­men­tai­res ! Par les temps qui cou­rent c’est Byzance ! Face aux indus­tries sinis­trées, bas salai­res, chan­tage à l’emploi, licen­cie­ments : ne nous y trom­pons pas, ces réa­li­tés odieu­ses sont bel et bien issues de la même poli­ti­que en faveur du Capital.

     On le voit par­tout : PSA, Renault, Arcelor, Fralib et toutes les autres entre­pri­ses qui n’ont de cesse de vanter les logi­ques de marché et de com­pé­ti­ti­vité, ou encore le récent accord sur la com­pé­ti­ti­vité signé le 09 jan­vier par les syn­di­cats vendus CFDT, CFTC et CGC aux côtés du MEDEF.

    Il est néces­saire de se mobi­li­ser mas­si­ve­ment pour mettre en échec la casse du Code du Travail et la dégra­da­tion de la condi­tion du monde du tra­vail. En délais­sant les inté­rêts des clas­ses popu­lai­res, le gou­ver­ne­ment fait sciem­ment le jeu du patro­nat. Les tra­vailleurs et tra­vailleu­ses du public et du privé ont les mêmes inté­rêts, leurs luttes doi­vent donc être com­mu­nes en défen­dant un projet de société prio­ri­sant l’humain et ses réels besoins plutôt qu’une société basée sur la consom­ma­tion.

     Pour la CNT, il n’est d’autre choix que de mener la lutte par la grève et l’action directe des premiers concerné-e-s.




    Source : http://rebellyon.info/Les-Temps-Modernes-se-poursuivent.html

    temps-modernes.jpg

    Lu sur http://hobo-lullaby.over-blog.net

    votre commentaire