Son ouvrage « Indignez-vous ! » (Éditions Indigène) a été vendu à plus de 4 millions d’exemplaires dans près de 100 pays depuis sa sortie en octobre 2010.

Une carrière atypique

Ambassadeur de France, ancien résistant et déporté, Stéphane Hessel, a mené une grande carrière de diplomate.

Au fil des ans, il a alterné les fonctions à l’ONU, concernant l’aide au développement, et des postes dans la haute fonction publique française touchant à la coopération.

Ancien membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (1992-2005), il était resté très actif après sa retraite en 1983, notamment médiateur pour les sans-papiers en 1996-1997.

Né le 20 octobre 1917 à Berlin, arrivé en France à 7 ans, Stéphane Hessel était le fils de Franz et Helen Hessel, née Grund, qui inspireront, avec l’écrivain Henri-Pierre Roché, le trio « Jules et Jim » porté à l’écran par François Truffaut.

Naturalisé français en 1937, normalien, diplômé d’études supérieures de philosophie, il est mobilisé en 1939 et rejoint les Forces françaises libres en 1941. Arrêté par la Gestapo, il est déporté en 1944 à Buchenwald.

À la Libération, il entame une carrière diplomatique comme détaché au secrétariat général de l’ONU (1946-1951). Il participe, au côté de René Cassin, à l’élaboration de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, sans en être rédacteur.

Il est ensuite notamment conseiller au cabinet de Mendès-France (1954-1955), premier conseiller à Saïgon (Vietnam) (1955-1957), conseiller puis chef de la mission culturelle et universitaire à Alger (1964-1968).

En 1975, alors conseiller du ministre de la Coopération, il échoue dans sa mission pour faire libérer Françoise Claustre, otage au Tchad.

Nommé président de l’Office national pour la promotion culturelle des immigrés, il est ensuite représentant permanent de la France auprès de l’Office des Nations-Unies en 1977.

De 1981 à 1983, il est délégué interministériel pour les questions de coopération et d’aide au développement.

Stéphane Hessel a aussi été membre de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (1982-1985), membre du Haut conseil à l’intégration (1990-1994) et du Haut-Conseil de la coopération internationale (1999-2003).

Grand officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-45, Rosette de la Résistance, il a publié « Danse avec le siècle » (1997), « Dix pas dans le nouveau siècle » (2002), « Citoyen sans frontières » (2008), « Le Chemin de l’espérance » avec Edgar Morin (2011), « Engagez-vous » (2011), livre d’entretiens avec Gilles Vanderpooten.

Citoyen d’honneur de la Ville de Bruxelles

En mai 2011, Stéphane Hessel a été fait citoyen d’honneur de la Ville de Bruxelles en reconnaissance pour son action internationale pour la paix et les libertés. « La ville de Bruxelles vous félicite pour être passé par la résistance, la volonté de combat, le choix de sortir des camps et surtout d’être un homme d’action. C’est parce que l’on agit que l’on peut effectivement changer le cours de l’histoire », avait alors souligné Freddy Thielemans, bourgmestre de la Ville de Bruxelles.

En 2012, Stéphane Hessel et Albert Jacquard ont conjugué leurs voix pour lancer un appel contre l’arme atomique dans « Exigez ! Un désarmement nucléaire total ».

Mais c’est son manifeste « Indignez-vous ! » (Indigène), vendu depuis octobre 2010 à quelque 4 millions d’exemplaires dans le monde, qui en a fait une célébrité. Et le terme d’« indignés » a été repris par les manifestants, notamment en France, en Espagne et en Grèce.

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