• La grève du 31 et le foutriquet de service...

     

    A propos de la grève du 31, du conservatisme des uns et de l'indécence de certains commentateurs...

     

    Bruno Julliard, élu PS, fils d’élue, qui n’a jamais véritablement eu d’activité professionnelle, a marqué sa fin de participation à l’équipe Peillon par une attaque qui se voulait cinglante contre « le conservatisme des syndicats enseignants », relayée dans la presse audiovisuelle (pour ceux qui la regardent/écoutent encore) et écrite : certains trouvant d’ailleurs nécessaire d’appuyer le propos de M. Julliard par des sondages qui montreraient que les enseignants sont « conservateurs » (du moins ceux n’appartenant pas au bloc communément et  commodément dit «réformiste » probablement ): sous-entendu  les syndicats de la FSU (SNUipp, SNES, SNUEP, SNEP) avec encore cette vieille rengaine selon laquelle les syndicats « conservateurs » feraient passer les intérêts corporatistes devant ceux des élèves (comme si on devait par essence opposer/dissocier les deux).

     

    Et donc toujours selon cette vieille rengaine, les enseignants du 1 er degré devraient accepter, sans broncher, de travailler une demi-journée de plus sans augmentation de salaire, dans « l’intérêt des élèves » (sic, heureusement les collègues parisiens ont montré la voie).

     

    Dans le second degré, nous cherchons où est le conservatisme : si c’est le refus de voir le collège devenir une école prolongée et ségrégative, le refus du bac-3/bac+3 au service des entreprises, alors oui nous sommes conservateurs, nous cherchons la conservation d’une réelle formation progressive de l’adulte de la maternelle au supérieur.

     

    Sur nos conditions de travail, des mots mêmes de la sénatrice (PC) B. Gonthier-Maurin auteure du rapport sénatorial "Le métier d'enseignant au coeur d'une ambition émancipatrice" :

    « Toutefois, il convient de souligner que, malgré cette souffrance bien réelle, les enseignants mobilisent leur énergie pour tenter d'amortir les conséquences des réformes sur la scolarité de leurs élèves, même lorsqu'ils ne les approuvent pas sur le fond. » :

    tous ces enseignants seraient donc soit non syndiqués, soit syndiqués dans des syndicats minoritaires réformistes ? Le même rapport souligne les difficultés réelles du travail enseignant :

    « La souffrance ordinaire est largement tue et reste invisible de l'institution scolaire et de la hiérarchie administrative. Pourtant, elle mine en profondeur le travail de nombreux enseignants. Un sentiment d'impuissance, qui se change parfois en découragement, peut naître d'une difficulté perçue à intéresser durablement les élèves, quels qu'ils soient. Ceci se retrouve à

    tous les niveaux d'enseignement, y compris en classe préparatoire, et contribue à dévaloriser à leurs propres yeux l'action des enseignants.

    La multiplication des évaluations dans tous les segments du système éducatif ne peut qu'aiguiser la souffrance au travail des enseignants. La pression évaluative institutionnelle s'appuie en effet sur des dispositifs contraignants dont les enseignants ne voient pas l'intérêt pour leurs pratiques pédagogiques. Elle contribue à accroître le fossé entre les prescriptions imposées et la perception que les enseignants se font de leurs missions. Au regard de l'institution s'ajoutent celui des parents, de la presse et de l'opinion publique nourrie des enquêtes internationales. Les critiques s'accumulent pêle-mêle et perturbent les pratiques des enseignants sommés de se concentrer sur le bien-être et les performances de tous les élèves individuellement, mais sans qu'il ne leur soit proposé ni accompagnement, ni cadre d'action cohérent, ni hiérarchisation des priorités. »

     

    Sur ces questions, la loi d’orientation n’apporte aucune réponse et à notre sens ne fera qu’accentuer ou faire perdurer l’état de fait : s’y opposer c’est donc être conservateur M. Julliard ?

     

    Et nul besoin de souligner l’injustice que constitue le jour de carence dans ce contexte (rappelons ici l’étude MGEN de 2011 qui montrait clairement que 24 % des personnels de l'éducation nationale sont en état de tension au travail et que 14 % sont en situation d'épuisement professionnel/burn out).

     

    Enfin, bien entendu, il y a la question des salaires : pour gagner plus, nous devrions travailler plus (cela ne vous rappelle pas quelque chose ?) alors que avons clairement, en tant que fonctionnaire de catégorie A, vu nos salaires décrocher du reste des fonctionnaires. que ce soit pour le premier degré ou le second degré. Le rapport sénatorial cité ci-dessus invite à une réécriture des décrets de 50, nous n’y serions pas opposé si cela va dans le sens d’une prise en compte de nos missions annexes dans l’ORS, l’instauration d’heures de concertation pour le travail collectif enseignant, les projets... Est-ce cela être conservateur M. Julliard ?

     

    Pour l’emploi, pour les salaires, pour l’amélioration de nos conditions de travail, pour des services publics de qualité, contre le jour de carence, avec l’intersyndicale CGT-FSU-Solidaires,  l’action du Jeudi 31 Janvier est largement justifiée!

     

    http://2007-aux-armes-citoyens.over-blog.com


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