• HOLLANDE CHOISIT LA FINANCE

    HOLLANDE CHOISIT LA FINANCE NOUS ON CHOISIT LES LUTTES

    Rien de bon pour le monde du travail n’est sorti de cette deuxième conférence de presse du président de la République.

    Plus de deux heures à magnifier le capital, le marché, la compétitivité, la finance, l’austérité.

    Un président content de lui et comme la célèbre chanson de Ray Ventura : « tout va très bien madame la marquise » . Hollande se satisfait ainsi de sa politique alors que le chômage bat des records, que le pays est en récession, que le pouvoir d’achat est à la baisse.

    Ce président est manifestement sur une autre longueur d’onde, celle des entreprises du CAC 40 qui se portent de mieux en mieux depuis son arrivée au pouvoir.

    Il est aussi ravi d’être au diapason des stratégies libérales qui déferlent en ce moment et il est fier qu’enfin la gauche (la sienne) sait aussi tenir les dépenses comme l’a défini l’économie libérale par les cures d’austérité pour payer les frasques financières.

    Le coût du travail est devenu ainsi le levier essentiel de la politique de ce gouvernement.

    Ce coût est qualifié de responsable de manque de compétitivité alors qu’en Allemagne l’abaissement des droits sociaux n’a pas non plus les vertus de redressement puisque ce pays est entré lui aussi en récession.

    L’austérité est bien la cause de la récession. Hollande le nie et compte poursuivre son chemin vers l’impasse.

    L’idée que le coût du capital est la résultante principale de la crise est donc niée.

    Le coût du capital n’étant pour lui que la juste répartition d’une richesse créée par les actionnaires et les travailleurs ne sont que la variable d’ajustement comme le préconise d’ailleurs l’accord national Ani sur le sécurisation de l’emploi qui sonne faux d’ailleurs puisque cet accord prévoit la précarité et la flexibilité du salaire et de l’emploi.

    Hollande, tout compte fait, applique pleinement une politique libérale et son projet de gouvernement économique au niveau de l’Europe, projet de Merkel et de Sarkozy, ne vise qu’à mettre au pas toutes les économies nationales européennes pour la finance internationale.

    Donc inutile de se faire des illusions, la politique de Hollande est tournée depuis son élection sur les désidératas du marché libre et non faussé.

    Pour meilleure preuve, s’il en faut encore une, c’est sa décision d’allonger l’âge de la retraite à partir de cette vieille ritournelle des assureurs : « puisque que vous vivez plus longtemps, il faut que vous travaillez plus longtemps pour obtenir vos droits à la retraite selon les principes des actuaires.

    La retraite à 60 ans, a, pour lui, fait son temps et il faut la retarder le plus tard possible et l’amener comme les autres pays européens vers les 70 ans. A cet âge, évidemment, le futur retraité verra la meilleure partie de la retraite en bonne santé lui échapper.

    La deuxième raison de ne pas se faire des illusions c’est le rejet de l’amnistie syndicale sous le prétexte fallacieux de ne pas encourager les violences comme celles des voyous du Parc des Princes : affreux parallélisme d’accoler les sanctions de travailleurs en lutte sous Sarkozy avec les crapules et les maffieux de la bourgeoisie.

    Oui, l’espérance ne peut résider à attendre des jours meilleurs d’un redressement de la croissance qui se ferait que par le moins disant social.

    IL nous faut refuser, rassembler, construire face à ce déni d’une fausse gauche.

    Les luttes doivent être notre boussole.

    Nous devons être avec ceux qui souffrent actuellement de cette politique qui détruit les liens sociaux et rend le peuple appauvri.

    Il s’agit de prendre tous les problèmes de la vie, d’être avec ceux qui en sont les victimes, de les rassembler dans les luttes, de créer les conditions alors pour une autre politique.

    Il faudra aller au-devant des travailleurs, de les aider à trouver le chemin de la lutte et du rassemblement sur des prépositions concrètes pour améliorer leur situation.

    L’entreprise est un enjeu de classe. Hollande y veut faire passer sa stratégie du renoncement et de l’acceptation des sacrifices pour le capital, il faudra que ce lieu où se fabrique les richesses soit le lieu de grandes luttes non pas pour atténuer les souffrances mais pour proposer l’avenir.

    Le syndicalisme CGT peut en créer les conditions d’une unité d’action à la base de tous les salariés pour non seulement s’opposer à la précarité des salaires et des emplois mais pour améliorer la vie de chacun et chacune.

    Hier, des caissières disaient leur désarroi dans un hyper marché parce que leur travail de caissières allait se modifier, l’emploi à contrat indéterminé ferait place à celui de la précarité par l’arrivée d’intérimaires selon les besoins.

    Ces femmes percevaient très bien, que dans cette hyper-marché, ces emplois de caissières allaient devenir petit à petit des emplois précarisés.

    J’ai engagé la discussion avec elles, je leur ai parlé du syndicat pour les défendre, pour agir, pour faire grève contre ces mesures, je ne sais pas si elles iront jusqu’ là, mais j’ai senti de leur part une écoute qui démontre que notre syndicalisme CGT peut et doit être à l’écoute mais aussi que le moment est venu de le proposer partout pour contrecarrer les destructions sociales en cours, mais pas seulement, car il faut passer à la l’attaque et cette attaque c’est le salaire, le prix de la force de travail et donc l’emploi qualifié.

    En Allemagne les métallos viennent de gagner une importante bataille des salaires, à Lille les salariés des transports publics viennent d’obtenir eux aussi d’importante revalorisations.

    Alors, allons-y, mettons en porte-à faux la politique de Hollande par une montée inexorable de la bataille pour les salaires, la protection sociale, les conditions de travail et d’emploi, la formation professionnelle et sa reconnaissance dans les qualifications etc.

    L’antidote à l’austérité de Hollande, ce sont les luttes.

    Bernard LAMIRAND


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