• Gisèle CAILLOUX - Intervention au CN des 21-22/10/2011

    Tous les sondages confirment ce que nous ressentons au contact des gens : une grande aspiration à virer Sarkozy. Le dernier sondage CSA,  après les primaires socialistes, indique que 61% des sondés excluent absolument la possibilité de voter pour lui. Cela conduit évidemment  pour une grande partie de ceux qui aspirent au changement, au vote utile vers le candidat de gauche considéré comme étant le mieux placé pour  remplir cette mission : François Hollande est maintenant crédité de 35% au 1e tour.

    Ce sondage montre aussi  une absence d’illusion sur  le projet que porte le candidat PS puisque seulement un quart des sympathisants de gauche estiment que ce projet est vraiment à gauche, 65% estimant qu’il est au centre gauche.

    Mais 2012, ce n’est pas 2007 ! La crise est passée par là, celle de 2008 et maintenant, celle encore plus grave qui met en danger l’Europe …et pas seulement !

    L’engagement de François Hollande de rembourser la dette en 2013 est un non-sens pour mettre un terme à la crise et c’est porteur d’austérité. Seule une relance de l’emploi peut assurer plus de ressources à l’Etat et plus de liquidités aux banques.

    L’urgence est donc aux mesures qui permettent à l’Etat de s’extraire des marchés financiers, qui permettent  au crédit  d’être orienté vers la création d’emplois notamment dans l’industrie et les services publics, et vers les salaires.

     

    Il faut de la croissance pour sortir de l’endettement.

    Il ne suffira pas, même si c’est nécessaire, d’une réforme fiscale pour « payer rubis sur l’ongle » cette dette.

    Sous-couvert des déficits publics, et de la menace des agences de notation, la droite accentue la pression idéologique pour faire passer des mesures d’austérité. Mais ce qu’annonce le PS ne permettra pas de sortir de cette crise. On voit bien en Grèce, sous gouvernement socialiste, que l’austérité tue l’emploi, tue le pouvoir d’achat et se traduit par une aggravation des déficits.

    Gagner des changements réels en 2012, ce n’est pas seulement une affaire de score aux présidentielles. C’est aussi ce qu’on va être capable de faire monter dans les débats et comment on va aider aux résistances. C’est aussi l’après-élection. Y aura-t-il délégation de pouvoir ou des exigences que le peuple porte et portera très fortement par des luttes ?

    Le programme populaire partagé rencontre un certain succès comme le confirme la vente du fascicule mais cela ne suffit pas.

    Dans le front de gauche, notre parti a un rôle à jouer pour pousser des propositions qui permettent de répondre aux attentes de ce pays. Par exemple sur le rôle des banques. Depuis 2008, cette question est devenue un point sensible dans l’opinion publique. Quand nous abordons avec les salariés, avec les gens sur les marchés, cette question des plans de sauvetage qui ont permis de renflouer les banques à coup de milliards mais sans qu’il n’y ait jamais eu d’exigence sur leur rôle dans le développement des territoires et des hommes, -des milliers de milliards qui leur ont permis de continuer la même logique-  nous rencontrons de l’écho. Mais avec ces mêmes interlocuteurs, il faut dépasser le constat.

    Nous avons besoin de  recréer un très grand pôle public bancaire en nationalisant des banques. Mais pas seulement. Nous savons que les banques nationales peuvent se conduire exactement comme les banques privées. D’ailleurs tout le monde dit « pôle public bancaire ». Même à l’occasion Sarkozy ! Mais les contenus ne sont évidemment pas les mêmes. Il faut aussi toucher aux comportements des banques.

    Et cette idée ne doit pas rester une idée abstraite, une idée inscrite dans un programme de candidat qui ne sera pas président de la république.

     Il y a les candidatures que l’on porte à la présidentielle et aux législatives, mais il y a aussi les idées qui nourrissent les exigences et les luttes et qui vont bien au-delà des élections. Comment ces idées, ces exigences pèseront sur les choix du gouvernement ?

    Je note la proposition de Pierre du 27 novembre en direction de l’agence Moody’s.

    Mais cela ne doit pas rester un « coup » !

    Le comportement des banques, c’est maintenant et concrètement qu’il faut le remettre en cause.

    Notre parti doit donc être à l’initiative, notamment dans nos départements,   d’actions - au pluriel- vers les banques pour exiger  que l’argent des dépôts, -les dépôts des salariés et retraités- aille au développement des entreprises.

     Cela peut permettre de crédibiliser et d’expérimenter dans les luttes, notre proposition de Fonds Régionaux pour l’Emploi et la Formation.

    Nous pourrions aussi  avoir des actions en direction de la banque centrale pour exiger qu’elle ne finance que les banques qui agissent pour développer  l’activité.

    C’est ainsi que les salariés, les citoyens seront réellement impliqués dans les choix pour une société qui réponde à leurs attentes.


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