• François Hollande loyal avec les marchés financiers

    François Hollande loyal avec les marchés financiers lors du sommet européen du 28 juin

     

    La renégociation du pacte budgétaire européen n’aura finalement pas eu lieu. C’était l’une des promesses de campagne de François Hollande. Mais L’accord passé entre les dirigeants du SPD, les Verts allemands et Angela Merkel en a définitivement éloigné toute perspective. Et les quelques mesures de relance budgétaire concédées par la chancelière lors du sommet européen du 28 juin ne sont pas de nature à compenser les effets d’un traité conçu pour corseter définitivement les politiques économiques. De quoi alarmer la gauche radicale.

    Il était fort à parier que François Hollande proclamerait à la sortie du sommet européen avoir obtenu un compromis gagnant avec Angela Merkel. Mais il avait lui-même placé la barre à franchir : "nos amis allemands ne peuvent pas poser deux verrous à la fois, un sur les eurobonds et un autre sur le refinancement direct des dettes par la BCE", déclarait-il le lendemain de son élection. Alors qu'il a renoncé rapidement à l'instauration d'eurobonds pour mutualiser les dettes publiques européennes, le président de la République ne peut se targuer d'un succès puisque la chancelière allemande n'a pas accepté la possibilité pour la Banque centrale européenne d'intervenir directement et à hauteur des nécessités pour aider les pays en difficulté.



    Ainsi dans ce sommet du fiasco, la Grèce perd par l'incapacité des gouvernements d'affecter de nombreux milliards de dollars de fonds structurels qui serait en plein respect pour la Grèce en termes de protocole ainsi que la demande de prolongation - Allongement à un ou deux ans d'années des nouvelles mesures d'austérité, d'une valeur de 11,5 milliards d'euros.

    Après le rapport de la troïka qui contenait des recommandations sur la Grèce. La déclaration des dirigeants de la zone euro, à l'issu du sommet européen du 28 juin, laisse la Grèce sur le bord de la route de l'Union économique et monétaire, et rien de plus, puisque l'allongement n'a pas été décidé lors de ce sommet.

    L'humiliation de la Grèce est absolue, si vous lisez attentivement les documents de travail de ce sommet conseil. Ainsi, selon ce les 27 dirigeants de la communauté discuteront également du cadre financier pluriannuel (CFP) de l'Union pour la période 2014-2020, environ un (1) milliards de dollars. d'euros. En d'autres termes, le montant du budget annuel de l'UE et l'allocation des ressources pour financer des activités, des programmes, des objectifs et des pays.

    A partir de maintenant jusqu'à ce que le travail des institutions chargées de la rédaction de ce cadre financier, on constate que la Grèce, et bien sûr le gouvernement de la Nouvelle Démocratie, le PASOK, M. Papademos, a échoué non seulement à préserver les acquis du passé EAP, mais de surcroît ils n'ont même pas été courageux pour se déplacer. Dans le cas Grec, le résultat est bien loin de ce que la Grèce a reçu les sept années précédentes. Ainsi, alors que la précédente PAE Grèce avait accepté de prendre des fonds de l'Union en sept ans (2007-2013), plus de 20 milliards pour discuter des leaders de la communauté, hier, le montant attribuable à ce pays qui n'est pas plus de ... 11 milliards, une perte dans cette situation, l'ordre de 50% ou 10 milliards de dollars.

    C'était pourtant la condition non pas pour sortir de la crise - bien d'autres mesures seraient nécessaires - mais pour soulager un peu la détresse des populations des pays attaquée aujourd'hui par les marchés financiers.

    François Hollande s'est contenter d'un pseudo-pacte de croissance, avec 120 milliards annoncés (soit moins de 1% du PIB européen) , dont la moitié consiste en un recyclage de fonds structurels européens déjà prévus, et l'autre en d'hypothétiques partenariats public-privé financés par la Banque européenne d'investissement.

    En revanche, il accepte le Pacte budgétaire. En fait de croissance, celui-ci va considérablement durcir les exigences de réduction des déficits publics et les mécanismes punitifs envers les Etats récalcitrants, donc les politiques d’austérité et la récession. Et maintenant, François Hollande a décidé une ratification à marche forcé par voie parlementaire en France !

    Bien entendu, il a été proposé, en conclusion de ce sommet, la mise en œuvre d’une taxe sur les transactions financières via une coopération renforcée entre pays de la zone euro. Saurait été un pas important si l'annonce avait été, cette fois-ci, suivie d'effet, et si l'assiette et le taux de la taxe permettaient de réduire réellement la spéculation et de dégager des ressources nouvelles. Mais cette annonce sert uniquement à faire passer auprès de l'opinion publique la pilule de l'aide inconditionnelle aux banques et de l'aggravation de l'austérité.

    Une taxe est nécessaire mais non suffisante pour sortir de la très grave crise économique dans laquelle est plongée l’Europe. C'est l'ensemble des produits financiers spéculatifs qui doivent être interdits. Une refondation de la zone euro est désormais incontournable pour sortir les Etats de la dépendance aux marchés financiers. Les véritables causes de la dette publique doivent être éclaircies, pour mettre à contribution non pas les salariés et les assurés sociaux mais les banques et les plus riches. François Hollande se doit d'organiser un vaste débat démocratique sur le Pacte budgétaire, tranché par un référendum.

    Pour Pierre Laurent, le leader du Front de Gauche, d'autres choix sont possibles : renégocier comme promis, contrairement à ce qui vient de se passer à Bruxelles, le pacte budgétaire européen, remettre la main sur les leviers du secteur bancaire avec la création d'un pôle public bancaire et financier pour mobiliser l'argent nécessaire, et engager une réforme fiscale très profonde. 

    Quant à Jean-Luc Mélenchon, il commet une erreur d'appréciation en disant que François Hollande et son gouvernement ont « capitulé ». S'Ils viennent d’accepter le traité "Merkozy" c'est en accord avec leur adhésion à cette Europe des marchés depuis le traité de Maastricht.

    Certes lors du sommet européen des 28 et 29 juin, la France aurait dû poser sur la table la nécessité de renégocier le traité de discipline budgétaire. Mais si Angela Merkel a pu faire passer au Bundestag le traité tel qu’il est, c'est avec l’appui des socialistes et les verts allemands, les amis de François Hollande.

    C'est une victoire par K.-O. des marchés financiers grâce à l'alliance politique des droites européennes avec leurs homologues socialistes européens.

    François Hollande ne s'est pas faire avoir, il est pleinement consentant. Ensuite il y a mystification avec l’accord conclu vendredi à Rome entre la France, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie pour le déblocage de 120 à 130 milliards de fonds européen en faveur de la croissance, et l’adoption restreinte de la taxe sur les transactions financières.

    Quatre jours auparavant, en clôture de la conférence nationale du PCF qui venait de rejeter à la quasi-unanimité toute participation au gouvernement, Pierre Laurent avait solennellement mis en garde le chef de l’État contre une ratification du traité qui ressortirait « intact » du sommet européen : « Nous ne pouvons pas avoir chassé Sarkozy et gouverner demain avec le traité Sarkozy-Merkel. »

    Le numéro un communiste du Front de Gauche invitait François Hollande à entendre l’appel publié le matin même dans Libération (20 juin) par les responsables nationaux des jeunes socialistes français, autrichiens, espagnols et allemands. « Nous exhortons nos “partis pères” à ne pas ratifier le traité dans sa forme actuelle », écrivent Thierry Marchal-Beck (MJS), Wolfgang Moitzi (SJÖ), Marcelino Torre Canto (JSE) et Sascha Vogt (Jusos in des SPD). « Le pacte budgétaire pose la dernière pierre » d’une politique imaginée et conduite par les conservateurs et libéraux qui, dans la dernière décennie, ont « utilisé l’échelon européen […] pour mieux imposer leurs idées néolibérales », rappellent ces jeunes socialistes. Non seulement ce texte « méconnaît la plupart des causes de la crise et en aggrave les symptômes », poursuivent-ils, mais il « prive les générations futures de toute marge de manœuvre ».

    Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, avait raison de s'inquiéter du fait que « la France pourrait inscrire cette ratification au Parlement dès les premiers jours de juillet ». Un tel « forcing » est aussi redouté par les signataires de l’appel « Non au pacte budgétaire, pas d’Europe sans citoyens ! ».

    Lancée le 19 juin, à l’initiative d’Attac et de la Fondation Copernic, cette lettre ouverte à François Hollande, signée par 120 responsables associatifs, syndicaux et politiques – mais par aucun socialiste – ainsi que des chercheurs, estime que « les dispositions du Pacte de stabilité sont contradictoires avec [l’]exigence de croissance » du président de la République et demande l’organisation d’un débat tranché par un référendum. Lundi soir, 11 500 personnes avaient signé cet appel. Signe d’une contestation qui s’étend, le même jour, Marie-Noëlle Lienemann reprenait à son compte l’exigence de référendum : « L’accord intervenu à Rome sur un plan de croissance européen de 140 milliards ne règle absolument pas la question des dettes souveraines, ni celle des eurobonds, et encore moins celle de l’inscription dans le marbre de la règle d’or qui instaure un malthusianisme dangereux et dépossède les peuples des choix macroéconomiques », note la sénatrice de Paris, qui en conclut que « plus que jamais il faut refuser la ratification de l’actuel traité Merkozy ».

    Pierre Laurent, le leader du Front de Gauche, a pleinement raison de dire : "à toutes celles et ceux qui ont voulu le changement : ne renoncez pas. Votre intervention dans les choix politiques est nécessaire, elle est urgente. Avec les propositions du Front de gauche, nous pouvons nous rassembler et agir pour proposer d'autres choix immédiats."
    http://lerouetacoeurouvert.blogspot.fr

     

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