• Quand les anti-Sarko donnent de la voix

    Pendant que le Président s’approchait du Zénith, des centaines de manifestants s’opposaient à sa politique.

    Quand les anti-Sarko donnent de la voixA l’appel de neuf organisations syndicales, politiques et associatives, la venue de Nicolas Sarkozy à Toulon s’est accompagnée d’un rassemblement unitaire sur le parvis du palais de justice. Avec un objectif, celui de détourner une attention prise en otage par la « grand-messe médiatique » qui entoure le déplacement du chef de l’Etat. « Sarkozy ne pouvait se déplacer à Toulon sans que nous ne réagissions avec cette mobilisation. Alors nous lui disons la même chose que nous lui dirons à l’élection présidentielle : dégage ! », a lancé Henri Pascal (Nouveau Parti anticapitaliste – NPA) aux premières minutes du rassemblement.

    Avec le parti d’extrême gauche, le Parti communiste français, le Parti de gauche et Europe écologie-les Verts ont participé au mouvement. Côté syndicats, la CGT, Solidaires et la FSU sont de la partie, le tout complété par la Ligue des droits de l’homme pour le monde associatif. On notait aussi la présence de Lutte ouvrière, du Parti occitan et d’Attac.
    Jean-Louis Horon de l’Union départementale CGT, en avance sur la polémique qui a enflé tout au long de la journée, avait déjà évoqué, au moment de la communication de cette mobilisation, la dichotomie que revêt ce déplacement du président de la République, vraisemblablement candidat à sa propre succession l’année prochaine : « On ne sait pas si c’est le candidat ou si c’est le Président qui se déplace. Mais il est difficile de ne pas considérer qu’il ne s’agit que du chef de l’Etat quand on le voit parader toute la semaine dans différentes régions françaises, avec des thèmes spécifiques. » Il a ajouté : « Quand on parle de rigueur et d’austérité, il faudrait évaluer le coût de ce genre de déplacement, payé non pas par les adhérents de l’UMP, mais par l’ensemble des contribuables. » Un point également relevé dans la journée par le conseiller régional Joël Canapa qui dénonçait l’utilisation des moyens publics.

    A 17 heures, soit une heure et demie avant le début du discours, le parvis du palais de justice était déjà bien garni. Premier succès pour les organisateurs, cette affluence correcte au vu du court délai disponible pour mobiliser les militants, et surtout quand on connaît les difficultés qu’ont eues ces mêmes organisateurs à obtenir de la préfecture un lieu de rassemblement. Si en plus on ajoute une météo capricieuse (« C’est Sarkozy qui nous mène la pluie », souriait André Touvier du SNUipp), le fait que 300 personnes aient été mobilisées est plutôt un signe encourageant.

    « Pour le triple R : riposte, riposte et riposte. »
    Et comme prévu, les prises de parole se sont alors succédé, chacun ayant le loisir de mettre l’accent sur ses revendications. Des déclarations pleines de colère et d’indignation, mais pas pour autant dépourvues d’optimisme : « Au triple A dont on n’arrête pas de nous parler, il faut opposer le triple R : Riposte, riposte et riposte », a scandé Emmanuel Trigo de la FSU. Bref, les vrais opposants à la politique menée par le gouvernement se trouvaient là, et non pas aux abords de la gare SNCF, où une poignée de militants frontistes diffusait leur populisme puant.
    Face au rouleau compresseur que symbolise le déplacement de Nicolas Sarkozy, ces voix discordantes ont été les bienvenues. Ne reste pour les acteurs de la mobilisation d’hier qu’à se faire entendre dans une campagne d’ores et déjà lancée, quoi qu’en disent, les pontes du gouvernement. Et si le Zénith de Toulon n’a pas entendu hier soir la protestation de la rue, il n’est pas certain qu’il en sera de même en avril prochain.


    Romain Alcaraz

    http://www.lamarseillaise.fr/


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