• Pain au chocolat et ramadan

    Pain au chocolat et ramadan, nouveau coup d'éclat de Jean-François Copé


     
    © AFP

    Jean-François Copé a enflammé les réseaux sociaux en évoquant, pendant un meeting, l'histoire d'un garçon qui se serait fait "arracher son pain au chocolat" par des voyous essayant d'imposer par la force le jeûne musulman du ramadan.



     

    En perte de vitesse dans la course à la tête de l’UMP, Jean-François Copé a dégainé l’artillerie lourde. Après avoir évoqué le cas d’un jeune garçon agressé par des voyous parce qu’il mangeait un pain au chocolat pendant le ramadan, le politicien français est accusé de courtiser l'électorat du Front national.

    "Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes, père ou mère de famille rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s'est fait arracher son pain au chocolat par des voyous qui lui expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan", a déclaré le secrétaire général de l'UMP vendredi soir lors d’un meeting à Draguignan (Var).

    La formule, fleurant bon une France éternelle prise d’assaut jusque dans ses symboles les plus anodins, a été savamment concoctée pour créer le buzz et relancer la campagne sur le flanc droit de François Fillon.

    Le meeting de Draguignan a ainsi été retransmis en direct sur www.jeanfrancoiscope.fr et la formule raccourcie pour tenir en 140 caractères sur Twitter. La petite phrase a depuis été abondamment commentée sur les réseaux sociaux, où de nombreux internautes ont dénoncé les appels du pied d’un Jean-François Copé aux abois en direction des électeurs du FN.


    Pain au chocolat et ramadan

    Le nouveau chantre du "racisme anti-blanc" avait déjà évoqué le cas de collégiens empêchés de goûter en paix à la sortie des écoles pour cause de ramadan dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée".

    "Je pense à ces parents d'élèves traumatisés parce qu'un de leurs fils, qui prenait son goûter à la sortie du collège, s'est fait arracher sa nourriture des mains par une bande de jeunes qui se prenait pour une brigade iranienne de promotion de la vertu : pas pendant le ramadan !, avait-elle ordonné", écrit-il page 41.

    La formule a depuis été re-calibrée pour plus d’impact. Les "parents d’élève" sont devenus des personnes "rentrant du travail le soir" afin de cibler plus précisément cet électorat de travailleurs populaires, que l’extrême droite présente invariablement comme exaspérés par les étrangers et les "assistés sociaux". Un pain au chocolat incarne désormais le fameux "goûter arraché" pour frapper les esprits. Le simple croissant au beurre était peut-être trop connoté symbole musulman.

    Enfin, il n’est plus question de collège ni de sortie d’écoles – sans doute parce qu’il faut remonter jusqu’en 2009 pour retrouver un mois de ramadan qui coïncide avec les périodes scolaires…

    http://www.france24.com

    "jusqu'où ira Jean-François Copé?", s'interroge SOS Racisme

    PARIS (Sipa) — "Jusqu'où ira Jean-François Copé?", s'interrogeait samedi SOS Racisme en qualifiant de "grotesques" les propos tenus la veille par le secrétaire général de l'UMP, candidat à la présidence de son parti, qui a évoqué le cas de jeunes se faisant "arracher (leur) pain au chocolat" à la sortie du collège au motif "qu'on ne mange pas pendant le ramadan".

    "Il est des quartiers où je peux comprendre l'exaspération de certains de nos compatriotes, pères ou mères de famille, rentrant du travail le soir, apprenant que leur fils s'est fait arracher son pain au chocolat à la sortie du collège par des voyous qui lui expliquent qu'on ne mange pas pendant le ramadan", a lancé le député-maire de Meaux (Seine-et-Marne), en meeting vendredi soir à Draguignan (Var).

    "Il est des familles de France qui vivent en silence leur souffrance et à qui personne ne parle jamais autrement qu'en les stigmatisant et en les traitant de tous les noms, au point qu'ils sont obligés aujourd'hui de baisser la tête et de partir, s'ils peuvent, le plus loin possible alors qu'ils sont citoyens de la République française", a-t-il ajouté.

    Jean-François Copé avait déjà suscité la controverse fin septembre en s'élevant, dans son livre "Manifeste pour une droite décomplexée", contre le "racisme anti-blanc" qui règne selon lui dans certains quartiers. Un ouvrage dans lequel il évoque également le cas de jeunes de banlieues à qui on arrache le goûter en période de ramadan.

    "C'est pathétique, le ramadan a eu lieu cette année en août, c'est-à-dire hors période scolaire", réagissait-on samedi à SOS Racisme, relevant "une agression stigmatisante tous les deux jours de la part de M. Copé".

    "Comme il s'engage sur cette voie, on va avoir ce genre de propos jusqu'aux résultats de l'élection au congrès de l'UMP, et il est prêt à tout pour gagner", accusait-on en dénonçant "une mauvaise foi sans nom" qui avait déjà pris la forme d'"une récupération d'un concept d'extrême droite".

    "Ce n'est pas à SOS Racisme de nous dire quel type de racisme il convient de combattre", écrivait vendredi sur son compte Twitter le secrétaire général de l'UMP à l'occasion de son meeting de Draguignan.

    Interrogée sur RTL, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a pour sa part vu dans ces déclarations "une volonté manifeste de Jean-François Copé d'instrumentaliser un sujet beaucoup trop important pour être instrumentalisé", à savoir "la question du vivre ensemble".

    "Il faut en prendre chacun des aspects (...), il faut se poser sérieusement la question: comment on fait pour que les Français vivent bien? (...) Le jour où il voudra s'exprimer sereinement au lieu de chercher à exploiter les peurs et les fantasmes, alors je serai prête à l'écouter", a-t-elle conclu.

    tl/sb http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/


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