• Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 7, 8, 9, 10 )

    Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 7 )

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

    Épisode 7 Compétitivité 1ère partie : une définition bien étrange.

    Nous voila entrés dans le cœur du réacteur. La compétitivité, maître-mot des principes qui ont guidé la rédaction de ce texte européen, répété à l’envie voire plus, est l’objet du « premier objectif » du « Pacte pour l’Euro ».

    Citons : « Objectif 1 : Renforcer la compétitivité ». […] « Les progrès seront évalués sur la base de l’évolution des salaires et de la productivité ainsi que des besoins d’ajustement en matière de compétitivité. »

    D’abord, notons que cette phrase est en partie tautologique, et ce n’est pas une maladresse. En effet, il est écrit que les progrès en matière de compétitivité seront évalués sur la base de deux choses : l’évolution des salaires et de la productivité d’une part, et « les besoins d’ajustement en matière de compétitivité » d’autre part. Autrement dit, il est écrit que « les progrès [de compétitivité] seront évalués sur la base de l’évolution […] des besoins d’ajustement en matière de compétitivité ». Une tautologie sert à ne pas définir de quoi on parle. La question est donc : sachant que l’UE écrit un texte crucial, politiquement très puissant, historiquement déterminant puisqu’il reprend tous les traités en vigueur et qu’il est destiné à s’inscrire dans la durée, tout cela en s’appuyant principalement sur la notion de compétitivité, pourquoi, y compris dans la partie destinée à l’expliquer, laisse-t-elle cette notion partiellement dans l’ombre ? L’UE montre là qu’elle cherche à cacher à la population le sens de ses principes fondamentaux. En matière de démocratie, c’est évidemment significatif.

    Pour interpréter plus avant le mot « compétitivité », il nous reste bien sûr l’expérience des politiques adoptées et de leurs conséquences, les déclarations des uns et des autres, mais, pour ce qui concerne le texte, il nous reste la première partie de la phrase, portant sur les salaires et la productivité, laquelle est complétée par la phrase suivante : « Afin de déterminer si les salaires évoluent en accord avec la productivité, le Coût Unitaire de la Main-d’œuvre (CUM, voir définition à la fin de l’épisode) fera l’objet d’un suivi sur une période déterminée ».

    Une première remarque s’impose, qui finira cet épisode. Il s’agit de veiller à ce que les salaires évoluent « en accord avec la productivité ». Or, dans un processus de concurrence, la productivité consiste à produire en utilisant moins de force de travail, en particulier grâce au progrès technique. Ce faisant, la valeur des objets produits diminue. Or la valeur de la force de travail (le salaire) se mesure par la valeur des biens de consommation nécessaires aux salariés. Comme la valeur des biens diminuent, la valeur de la force de travail diminue, et son prix (le salaire) aussi. Donc, productivité et valeur de la force de travail (donc salaire) ne sont pas en accord, mais évoluent en sens contraire. Sauf que, dans toute l’histoire du capitalisme, il apparait que lorsque le monde du travail se mobilise, il peut réussir à imposer une élévation du niveau de vie (améliorer l’équipement, imposer des services publics et donc une fiscalité redistributrice, imposer des hausses de salaires pour augmenter la norme de consommation) qui compense la perte de valeur de la force de travail, sans remettre en question la productivité, voire même en l’encourageant, puisque l’élévation des normes de consommation peuvent faire apparaître de nouveaux débouchés (le marché intérieur).

    Dans ces conditions, par principe, « l’accord » entre salaire et productivité n’existe pas. Au contraire, ce n’est que par les luttes ou des décisions politiques que productivité et pouvoir d’achat peuvent progresser ensemble. L’aspect consensuel de l’expression fait partie des outils de langages mis en place depuis 30 ans environ pour faire passer le capitalisme pour une sympathique équipe de football, à l’instar des « ouvriers » devenus « opérateurs », ce qui sentait encore trop l’huile de machine, puis d’opérateurs à « collaborateurs », entrant ainsi dans la communauté du personnel surexploité des serveurs de MacDo ou des employés de plateaux téléphoniques. Mais il faut tout de même se demander quelle est la décision politique que prend l’UE, et qu’elle qualifie ou maquille sous le terme d’accord entre salaire et productivité.

    En résumé de cet épisode, on peut constater que le texte nous fait entrer dans la notion maitresse du « Pacte pour l’Euro » par la porte de l’enfumage et de la propagande. Reste donc à découvrir les intentions réelles de ce pacte en matière de productivité et de salaire. Vivement la suite…

    Définition du Coût Unitaire de la Main d’œuvre (CUM) selon l’OCDE : ratio entre les coûts totaux de la main d’œuvre et la production en volume ou de façon équivalente, au ratio entre les coûts moyens de la main d’œuvre par heure travaillée et la productivité du travail (production horaire).

    …..à suivre…

    Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 8 )

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

    Episode 8 : Compétitivité 2ème partie : des intentions claires.

    On a vu dans l’épisode 7 que la poutre maitresse, la compétitivité, était l’objet d’un enfumage tout à fait raccord avec la relative démocratie européenne telle qu’elle semble vouloir se consolider à travers de Pacte pour l’Euro. Mais ce pacte ne peut quand même pas se contenter de ne rien dire. Il affirme des choses importantes. En partant du fameux CUM (Coût Unitaire de la Main d’œuvre, c’est-à-dire « salaire divisé par productivité), le Pacte établi une équation assez simple : « compétitivité = productivité divisé par salaire », c’est-à-dire l’inverse du CUM. Cela signifie que le CUM et la compétitivité évoluent en sens inverse.

    Après avoir prétendu faire évoluer les salaires et la productivité « en accord », ce qui semblait curieux, le texte se fait plus précis. Citons : « Les augmentations significatives et durables [du CUM, donc du rapport « salaire / productivité »] pourraient provoquer une érosion de la compétitivité ». Il ne faut pas que le CUM augmente. Autrement dit, il faut

    -soit que CUM diminue, ce qui peut être obtenu : 1/ par une productivité qui augmente plus vite que les salaires, 2/ par des les salaires qui augmentent moins vite que la productivité, 3/ en empêchant les salaires d’augmenter à productivité constante ou à productivité croissante, 4/ en diminuant les salaires, toujours à productivité constante ou croissante,

    -soit que le CUM reste stable, c’est à dire que la productivité augmente aussi vite que les salaires.

    Toute la question est donc de savoir si le Pacte pour l’Euro donne des priorités. La réponse est OUI (aïe…). Citons encore : « veiller à ce que les accords salariaux dans le secteur public viennent soutenir les efforts de compétitivité consentis dans le secteur privé (en gardant à l’esprit que l’évolution des salaires dans le secteur public constitue un signal important); »

    La phrase est à la fois habile et sournoise, ce qui est normal pour une démocratie de la compétitivité. En fait, il faut la lire à l’envers, et comme nous sommes habitués depuis quelques épisodes à la technique de l’enfumage, il faut prêter une attention toute particulière à la parenthèse. Il est clairement dit qu’il faut comprimer les salaires dans le public, ceci pour « soutenir les efforts » dans le privé, ce qui est donc une manière de dire qu’il faut comprimer les salaires partout. La référence au public appelle bien sûr d’autres commentaires, mais pour cet épisode, l’important est de noter que le Pacte pour l’Euro considère que les efforts de compétitivité doivent avant tout être de la modération salariale, et que cette annonce est, comme d’habitude, caché derrière une fumée.

    Ceci dit, le terme « productivité » n’est pas oublié dans l’équation « productivité divisé par salaire = compétitivité ». Citons : « consentir des efforts spécifiques pour améliorer les systèmes d’enseignement et encourager la R&D, l’innovation et les infrastructures »

    Cette phrase, qui résume les préconisations du Pacte pour l’Euro en matière de progrès du processus de production, est un aveu. En effet, que dit-elle de nouveau ? Rien. Même les efforts demandés ne sont ni « supplémentaires », ni « nouveaux », ni « particuliers ». Ils sont justes « spécifiques », c’est-à-dire qu’ils sont dédiés en propres à ce à quoi ils sont destinés. Il n’y a strictement rien dans cette phrase. Si, une chose : les efforts en matière d’enseignement doivent être spécifiquement réalisés au bénéfice de la compétitivité. Adieu la culture.

    L’aveu, c’est donc que dans l’équation « productivité divisé par salaire = compétitivité », la cible de l’UE, ce sont les salaires, et le reste suivra, ou pas. La compétitivité des élites européennes du XXIème Siècle, c’est le capitalisme de la fin du XIXème Siècle, celui qui ne comptait que sur la possibilité de forcer à travailler 12 heures par jour, enfants compris mais seulement 10, sans protection sociale, sans congés… et sans retraite ! Ce n’est évidemment pas par hasard si ce texte tombe juste après une lutte dans plusieurs pays d’Europe contre des réformes des retraites similaires qui allongent la durée du travail tout au long de la vie. Ce n’est pas non plus par hasard si parmi les deux qui ont pris l’initiative de ce texte, figure l’auteur du « travailler plus pour gagner plus » (c’est-à-dire, rappelons-le, si tu veux pouvoir payer ton loyer sans rogner sur l’aspirine, tu n’as plus qu’à allonger les heures ou à chercher un 2ème emploi, parce qu’il n’est pas question d’augmenter le salaire horaire. Baisser la valeur du travail, c’est bien ce qu’il a promis, et ce que l’UE demande maintenant, conformément à la démocratie de la compétitivité).

    Vous n’êtes pas convaincus ? Alors, reportez-vous à l’avis autorisé d’Olivier Blanchard, chef économiste du FMI, modèle du Pacte pour l’Euro (le FMI, pas Olivier Blanchard), cité dans « l’Humanité » du 22-23-24 avril 2011 : « Les pays européens doivent améliorer considérablement leur productivité, ou baisser leurs salaires, ou les deux».

    Mais pourquoi les capitalistes reviendraient-ils à des recettes si veilles ? Parce que la mise en concurrence des économies des pays récemment jetés dans le capitalisme, ainsi que la présence des pays maintenus sous la dépendance des économies dominantes, permettent d’exercer une pression terrible sur le résultat des luttes qui ont eu lieu tout au long du XXème siècle. Les capitalistes européens voient bien les marges de profits que renferme la mise en concurrence avec les pays dont le salaire moyen est plus faible, et dont les normes de consommation et de politiques publiques sont très différentes. Cette concurrence amène à un nivellement par le bas énorme. Le capital européen compte bien s’en servir pour nous faire revenir quelques décennies en arrière. Cela s’appelle la Restauration… des profits.

    Vous n’êtes toujours pas convaincu ? Alors, à ce stade, il peut être utile de se rappeler de Denis Kessler, ex-vice président du Medef, qui expliquait le 4 octobre 2007 dans le magasine « Challenges », que le but de la droite au pouvoir était, je cite, de « défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance », programme qui contenait entre autres la Sécurité Sociale et les retraites. Défaire le progrès social : quoi de plus cohérent avec l’idée d’un capital qui cherche à restaurer ses profits en faisant revenir en arrière les pays les plus avancés socialement ?

    Mais la nouveauté ici, c’est que le Pacte tend à institutionnaliser ce principe capitaliste tout en excluant les syndicats de la lutte (voir dans la suite), et tout en verrouillant les processus politiques dans les Etats membres.

    Oui, ce 8ème épisode était important. Mais il reste pas mal de pépites à déguster, en particulier l’éclairage sur le charge contre le secteur public dans l’épisode 9 dont on va voir qu’elle en cache d’autres ! A suivre…

    Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 9 )

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

    Episode 9 : Compétitivité 3ème partie : « public is bad »

    Nous avons vu dans l’épisode 8 ce qui se cachait sous la sympathique expression « les salaires évoluent en accord avec la productivité » : tout simplement augmenter la plus value absolue en maintenant les salaires et en augmentant la durée du travail, et si possible augmenter la plus value relative en d’investissant, mais on sait que le capital à d’autres priorités. On se croirait revenu au rapport de forces du XIXème Siècle. Mais bien sûr, la situation à changé depuis le cette époque. En particulier, il existe une sécurité sociale, un code du travail, des procédures de négociations et des services publics. Qu’à cela ne tienne. Citons : « Ouvrir davantage les secteurs protégés en prenant des mesures au niveau national pour lever les restrictions indues qui pèsent sur les services professionnels, ainsi que sur le secteur du commerce de détail, afin de renforcer la concurrence et l’efficacité »

    Traduction : privatiser et ouvrir les magasins le dimanche. Le programme est clair, court. Bien sûr, il n’est pas argumenté, et là encore, le lecteur doit se demander : efficacité pour qui et pour quoi ? Réponse intangible : pour la compétitivité. Quant à la question « pour qui »…

    Autre question : pourquoi qualifier certains secteurs de protégés ? Réponse : rappelons la citation de l’épisode précédent : « veiller à ce que les accords salariaux dans le secteur public viennent soutenir les efforts de compétitivité consentis dans le secteur privé (en gardant à l’esprit que l’évolution des salaires dans le secteur public constitue un signal important); »

    Nous avons développé une partie de l’analyse de cette phrase dans l’épisode 8, qui nous a fait comprendre que la « maîtrise » des salaires était l’axe privilégié. Mais au plan politique, culturelle et idéologique, il faut absolument prêter la plus grande attention au passage « soutenir les efforts de compétitivité consentis dans le secteur privé », et se souvenir de la tentative de rendre consensuel la défense de la compétitivité. Dans ces conditions, quiconque défendra son salaire dans le public deviendra un traitre à la cause de la compétitivité. Et là se révèle le sens véritable du langage consensuel largement utilisé : faire croire que nous avons tous (patronat, actionnaires et salariés) les mêmes intérêts dans la grande guerre économique. Cela permet de présenter les salariés qui défendront leur salaire (privé ou public) comme des traitres, de même que les grévistes sont des preneurs d’otages ou sont responsables de la faillite de l’économie, et de même que les syndicats « trop revendicatifs » sont rétrogrades. Autrement dit, je déclare la guerre économique générale (compétitivité), et immédiatement après, j’indique le traître à la patrie. Dans ce contexte, les salariés du secteur public seront particulièrement visés. Après la poursuite du gel de leur rémunération et la poursuite de la suppression des postes, la rhétorique qui sera utilisée contre leur protestation est déjà prête.

    Le terme « protégé » vise donc à insinuer l’idée des traitres qui défendent leur pouvoir d’achat, en renforçant l’idée d’une guerre économique donc nous sommes les soldats. Ici, « protégé » veut dire « planqué ».

    Mais, allez-vous dire, il ne s’agit que des salariés du public dans ce texte ! Pourquoi insinuer que cela concerne aussi les salariés du privé ?

    Réponse dans l’épisode 10…

    Pacte pour l’euro : un FMI européen ( 10 )

    Comment la Commission Européenne est en train de faire un FMI européen.

    Épisode 10 : Compétitivité 4ème et dernière partie : fin de la récré pour les classes dangereuses.

    Dans la grande équation de la compétitivité, on a vu que la cible était les salaires, avant de se donner les moyens d’une augmentation de la productivité. On a vu aussi que le secteur public était nommément dans le collimateur. Comment faire alors avec les salariés du privé, et les autres ? Il reste, parait-il, des hommes et des femmes qui n’acceptent pas l’évidence du bon sens de la guerre économique, des traitres qui voudraient défendre leur salaires, voire leur retraites, voire leur école, voire leur santé…

    Qu’à cela ne tienne, le pacte Sarkozy-Merkel est là. Citons : « Réexaminer les dispositifs de fixation des salaires et, le cas échéant, le degré de centralisation du processus de négociation, ainsi que les mécanismes d’indexation, l’autonomie des partenaires sociaux dans le cadre du processus de négociation collective devant être préservée »

    Traduction de la première partie : fin des dispositifs d’indexation des salaires sur l’inflation par exemple, ce qui est particulièrement intéressant en ce moment, où l’inflation en France va dépasser 2%, au point que le SMIC va précisément « bénéficier » d’un ajustement automatique dans les semaines à venir. C’est donc une mesure de compression salariale (rien d’étonnant vu les épisodes précédents). Le refus du gouvernement français actuellement de revaloriser le SMIC au delà de l’inflation est donc tout à fait en accord avec ce principe.

    Traduction de la seconde partie : recentralisation de la négociation dans le respect de l’autonomie (et non de rôle dans les décisions) des « partenaires sociaux» (encore un euphémisme pour convaincre du consensus). Il s’agit ni plus ni moins que de retirer aux syndicats de salariés le pouvoir de négociation salarial, puisqu’encore une fois, ce qui doit être préservé n’est pas l’influence des syndicats sur les négociations, mais simplement leur autonomie. Etre autonome sur une île déserte, ça ne gène personne. Pourquoi insister sur les syndicats de salariés dans l’interprétation que nous faisons du texte ? Parce que les organisations patronales ont leurs relais institutionnels bien en place (depuis les chambres consulaires jusqu’aux commissions d’experts en tous genre) et qu’ils sont de toutes façons représentés politiquement par les gouvernements en place qui servent leurs intérêts. Ceux qui avaient un doute à ce sujet en ont peut-être moins à la lecture du « Pacte pour l’Euro ».

    On voit là un autre aspect de la démocratie européenne, après ce qui a été signalé plus haut : plutôt que des députés élus (que l’on confine à un rôle consultatif) ou des syndicats de salariés, on préfère le lobbying et les chambres consulaires pour faire sa cuisine. C’est plus sûr.

    Dernière élément de ce merveilleux paragraphe à propos de « l’environnement » des entreprises, en particulier les PME : « [éliminer] les lourdeurs administratives et [améliorer] le cadre législatif ». Quel code va disparaître en premier ? Celui du travail, ou celui des marchés publics ? Les paris sont ouverts, et nous verrons que cette proposition mainte fois rabâchées prendra tout son sens dans les préconisations pour l’emploi (en particulier dans l’épisode 12).

    Nous voici à la fin de la partie du « Pacte » spécifiquement consacré à la compétitivité. En dépit du terme consensuel utilisé (« accord ») entre salaire et productivité, et qui semblait contradictoire, il est clair que le but est de baisser les salaires tout en augmentant la productivité. Les gouvernements et les chefs d’entreprise, dont on voit à quel point ils sont à l’écoute de la population, pourront imposer des baisses de pouvoirs d’achat en s’appuyant sur un texte européen.

    C’est donc bien une déclaration de guerre. Et là où c’est fort, c’est qu’en introduisant l’objectif « compétitivité », l’UE n’entrouvre même pas un éventuel débat concernant la répartition des gains de productivité, d’autant qu’elle a pris soin d’écarter les syndicats des discussions. Tout pour les méchants capitalistes ? Non, rassurez-vous. On l’a vu, tout pour la compétitivité ! Tout pour gagner. Ça sonne mieux, ça sonne « tous ensemble OUAIS », ça sonne « fleur au fusil », ça sonne Marseillaise, ou plutôt « Hymne à la Joie ». Le patronat européen déclare la guerre à tous les salariés (en emploi ou privés d’emploi) et à toute la population, puis va nous faire croire que cette guerre est celle que nous ont déclarée les autres peuples pour nous manger notre croissance sur le dos. Toujours dans l’idée d’une guerre économique qui devrait provoquer l’union autour d’une grande cause nationale, cela permet aussi bien sûr de présenter le salarié étranger dans son pays étranger comme un ennemi. Et vive la préférence communautaire, l’étranger mangeur de pain et dépensier d’argent public, voleur d’emploi. Attention, danger ! Nous sommes tous les cibles. Le « Pacte pour l’Euro » est assez clair à cet égard.

    Episode suivant : promouvoir l’emploi. On tremble déjà…


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