• Pacte de compétitivité : mille fois non !!!

     Lors du dernier Conseil européen, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont sorti une nouvelle arme : le pacte de compétitivité. De quoi s’agit-il ? D’ajouter au pacte de stabilité budgétaire une vis supplémentaire autour de six points contraignants dont le recul de l’âge de la retraite, l’interdiction de l’indexation des salaires sur les prix ou encore la fixation d’une limite au déficit budgétaire, comme voudrait l’inscrire Sarkozy dans la Constitution française, à l’image de l’Allemagne.

     Tout cela, bien sûr, à un moment où l’inflation refait son apparition. Le pétrole est revenu à son niveau record de 2008, les prix des autres matières premières s’envolent, le gouvernement lui-même reconnaît que ceux des produits de première nécessité vont augmenter. L’alignement de l’indexation des prix sur l’inflation n’apparaît dès lors que justice pour les salariés, sauf à ce que ceux-ci voient une fois de plus leur pouvoir d’achat rogné de manière importante, au moment où les plus riches reçoivent des cadeaux des gouvernements comme en France avec la suppression annoncée de l’impôt sur la fortune.

     Quant à un nouveau recul de l’âge de la retraite qui pourrait être calqué sur celui de l’Allemagne (67 ans en 2025), cela apparaît d’autant plus aberrant que même l’argument démographique – le vieillissement de la population – ne peut pas être avancé pour justifier ce recul puisque les démographies française et allemande ne sont pas comparables (la population de l’Allemagne va diminuer, celle de la France va continuer d’augmenter).

     Même chose en ce qui concerne le troisième volet du projet – le déficit budgétaire. Lors du Conseil européen de décembre, les Etats avaient plus ou moins accepté que la Commission européenne ait un droit de regard sur leur budget intérieur. Là, il s’agit d’aller encore plus loin, en fixant une barre constitutionnelle, comme en Allemagne, au-delà de laquelle le déficit serait interdit. Cela, bien sûr, est conforme à l’idéologie traditionnelle des libéraux, pour qui l’intervention de l’Etat dans l’économie est néfaste, mais ne repose sur aucune réalité économique. L’augmentation des dépenses publiques peut permettre, au prix d’un certain déficit budgétaire, de créer des emplois, donc de diminuer le chômage, ce qui se traduit par des recettes supplémentaires pour l’Etat qui augmentent encore si la consommation progresse (notamment par le biais de la TVA).

     On voit bien que ce projet de pacte de compétitivité a avant tout pour but d’enfermer les nations dans un carcan libéral dont elles ne pourraient sortir qu’avec difficulté tant est grande l’interdépendance économique entre les états – européens notamment. Au-delà, il apparaît comme une fuite en avant de la part de gouvernants qui suscitent de plus en plus de grogne de la part de leurs concitoyens.

     Espérons qu’à l’image de la Confédération européenne des syndicats, les eurodéputés de gauche seront capables de s’opposer avec résolution à ce projet néfaste qui doit être combattu avec le plus grand acharnement.

     Par Pierre KERDRAON, vice-président de Résistance Sociale

     

     


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