• Nicolas Sarkozy : La loi du fait divers ?...

    par Benjamin Hutter | dijOnscOpe | lun 07 fév 11 | 02:40

    "Le juge (...) doit payer pour sa faute"

    "Le juge qui a osé remettre un monstre pareil en liberté conditionnelle doit payer pour sa faute" : cette phrase, aujourd'hui familière dans la bouche du président de la République, l'était déjà en 2005 alors que celui-ci occupait le poste de ministre de l'Intérieur (Lire ici NouvelObs.com). Cette année-là, le meurtre de Nelly Cremel en Seine-et-Marne avait entraîné la rédaction de la Loi n°2005-1549 relative au traitement de la récidive des infractions pénales, prévoyant la surveillance des détenus en fin de peine, notamment par le bracelet électronique.

    "En 2007, Francis Evrard, 61 ans, pédophile récidiviste qui avait purgé 18 ans de réclusion criminelle, a violé et enlevé le petit Enis. Le 10 août 2007, la loi contre la récidive des majeurs et des mineurs est promulguée, alors que Rachida Dati est ministre de la Justice. Les principales dispositions de cette loi sont l'instauration de peines minimales en cas de récidive, dites "peines-plancher", l'exclusion possible de l'excuse de minorité pour les récidivistes de plus de 16 ans et l'injonction de soins pour les auteurs d'agressions sexuelles", rappelle également ce même article de NouvelObs.com.

    Plus près de nous, Brice Hortefeux, ministre de l'Intérieur, annonçait une série de mesures après les violences commises en juillet 2010 par des membres de la communauté gitane de Saint-Aignan, dans le Morbihan, parmi lesquelles la réduction de moitié du nombre de camps de Roms et la "reconduite quasi immédiate vers la Bulgarie ou la Roumanie des Roms qui auraient commis des atteintes aux biens ou des fraudes", rappelle Marianne2.fr (Lire ici l'article).

    Les limites d'un discours

    Avec l'affaire Lætitia, jeune femme disparue le 18 janvier 2011 à Pornic, en Loire Atlantique, la méthode a trouvé ses limites. "Il y a trop de drames comme celui-ci, la récidive criminelle n'est pas une fatalité, il faudra des décisions, pas des commissions de réflexion", déclare avec gravité le président de la République le 25 janvier 2011 (Lire ici LExpress.fr). Cette fois, pourtant, la parole ne sera pas suivie d'actes mais d'accusations contre les milieux policier, judiciaire et pénitentiaire, allant jusqu'à promettre des sanctions, jeudi 03 février 2011, contre les "dysfonctionnements graves" des services ayant permis la remise en liberté du principal suspect du meurtre de la jeune Lætitia (Lire ici NouvelObs.com).

    Cette méthode-là n'a pas non plus trouvé son public : elle a au contraire déclenché une fronde sans précédent dans le milieu de la justice, parti de Nantes pour se répandre dans toute la France, qui devrait culminer lors d'un mouvement de manifestations jeudi 10 février 2011 (Lire ici LeMonde.fr). A l'approche de l'élection présidentielle de 2012, cette situation pourrait bien faire opérer au président de la République un changement radical de discours...

     


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