• Mélenchon souhaite dialoguer avec le PS

    LEMONDE.FR | 28.08.11 | 15h52 

    Jean-Luc Mélenchon, le 28 août à Grenoble.

    Jean-Luc Mélenchon, le 28 août à Grenoble. AFP/PHILIPPE DESMAZES

    C'est sur l'air de On lâche rien du groupe HK et les saltimbanques, hymne militant des manifestations sur les retraites, que le quatuor du Front de gauche est arrivé. La grand-messe du candidat Jean-Luc Mélenchon entouré de Pierre Laurent, Clémentine Autain et Christian Picquet a fait salle comble à la Halle Clemenceau de Grenoble (Isère) dimanche 28 août.

    Un même hymne, un même drapeau siglé " Front de gauche ", des gimmicks qu'on s'emprunte devant quelque 1000 fidèles... l'union ici est devenue presque fusion. Même si, pour ce tour de chauffe de pré-campagne électorale, le gros des troupes et de la logistique sont les militants du Parti de gauche. Ceux du PCF sont restés aux Karellis (Savoie) pour leur université d'été. La grand-messe communiste ce sera la " Fête de l'Huma " à La Courneuve, mi-septembre.

    Sur la tribune agencée comme un plateau de télévision, chacun reprend le nouveau refrain de l'eurodéputé : il faut s'adresser aux socialistes. Christian Picquet en est persuadé : " il faut interpeller le PS et parler à toute la gauche ". Jean-Luc Mélenchon s'est laissé convaincre qu'il faut désormais argumenter au lieu de tacler. Et élargir ainsi son audience potentielle. " Je prends acte qu'au PS les esprits restent ouverts ", a-t-il lancé, jurant qu'il " n'est pas en train de marchander des postes contre une consigne de second tour ".

    La veille, dans les coulisses de l'université de son parti, le candidat à la présidentielle avait amorcé cette nouvelle approche, apostrophant à distance les candidats à la primaire socialiste. "Si nous sommes tous d'accord pour taxer les revenus du capital autant que ceux du travail, est-ce que nous sommes prêts à le faire ?", lançait-il faisant référence au programme du PS. Mais derrière les mots, l'eurodéputé veut pousser le débat à gauche sur les moyens d'y parvenir. "Combien de tranches d'impôt ? moi je dis 14. Combien on prend à la dernière tranche ? Vous choisissez Roosevelt ou Mélenchon ? Si c'est Roosevelt c'est 85 % ; si c'est Mélenchon c'est 100 %", jetait-il.

    Dimanche, sur un ton très gaullien, il a " remis le couvert ", après en avoir "appelé à la résistance [sa] patrie républicaine". "On baisse les dépenses ou on augmente les recettes ?", a demandé M. Mélenchon en interrogeant le PS sur les moyens d'obtenir une "égalité de taxation". "Moi je dis qu'il faut aller chercher 22 points d'impôts dans la poche des riches", insistait-il d'une voix de stentor.

    Toujours aussi déterminé à gagner ses galons de challenger pour 2012, l'ex-socialiste réclame "qu'on accepte de débattre avec lui sur les perspectives qu'il ouvre". Le candidat a tenu à faire "une offre publique de débat" à tous ses partenaires de gauche, tant à ses "camarades du NPA" qu'à ses "camarades socialistes". Il s'est fait même insistant : "je vous en prie acceptez : discutons !". Lui est prêt à discuter de tout.

    Y compris de ce que devrait faire un gouvernement de gauche : "les socialistes ne peuvent pas passer à côté de la leçon des échecs des différents gouvernements : il faut que le peuple s'en mêle !", a-t-il précisé. Là aussi, il a son idée : "Il faut gouverner autrement, de bas en haut et non pas de haut en bas". Et là aussi il se dit prêt à en discuter avec les socialistes. Décidément le ton vis à vis des ses anciens amis a changé.

    Sylvia Zappi

    Mélenchon interpelle ses «camarades» socialistes

    ARTICLE + SONLe candidat du Front de Gauche a fait une «offre publique de débat», lors de l'université d'été de son parti dimanche.

     
    Jean-Luc Mélenchon le 5 juin 2011 à Paris (© AFP Lionel Bonaventure)
     

    Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, a interpellé dimanche ses "camarades" du Parti socialiste leur proposant une "offre publique de débat", et a appelé à "la résistance de la patrie républicaine" face à la crise.

     

    A La Halle Clémenceau de Grenoble, en clôture des "Remue-méninges" du Parti de gauche qui se déroulaient depuis vendredi dans la banlieue de la ville, le coprésident du PG a affirmé que la présidentielle était "une chance, pas une corvée", devant un millier de militants déployant drapeaux français et du Front de gauche PCF-PG-Gauche unitaire.

    "Mettons en garde les puissants et dominants" : "si vous nous enfermez les uns et les autres dans des caricatures pour transformer cette élection en une pitrerie, vous verrez se lever les vents violents dont vous n'avez pas idée aujourd'hui!", a-t-il lancé, avec son ton de tribun.

    Dans une interpellation au PS, après des mois de critiques acerbes, il a déclaré : "Le Front de gauche ne mène aucune guerre de personnes, ne refuse le débat avec personne, il ne méprise personne à la condition qu'on le respecte et qu'on accepte de débattre avec lui des sujets qu'il propose et des perspectives qu'il ouvre".

    Se disant "lassé d'être harcelé" sur ses préférences dans la primaire du PS, il a assuré "respecter le PS dans sa démarche", lui qui avait qualifié de "PMU politique" ce processus il y a quelques mois.

    "Nous n'avons pas d'adversaires à gauche mais oui, nous avons des divergences" et "demander qu'elles soient tranchées par le peuple ce n'est pas tirer à boulets rouges" sur les socialistes, a déclaré l'ex-sénateur PS, soulignant qu'"il ne faut pas que le goût de la compétition fasse oublier la préoccupation de l'intérêt général".

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    A écouter aussi: l'interview de François Delapierre,le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, par notre envoyé spécial à Grenoble Lilian Alemagna.

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    Et de proposer une "offre publique de débat à tous nos partenaires de gauche qu'il s'agisse de nos camarades du NPA ou de nos camarades socialistes".

    Face à la "planification de l'austérité" du gouvernement et au "coup d'Etat financier" en Europe où "chaque pays est au garde-à-vous" de la règle d'or, M. Mélenchon en a appelé à "la résistance de (s)a patrie républicaine" avec comme mot d'ordre "l'humain d'abord".

    "La révolution citoyenne aura lieu", a-t-il lancé, longuement applaudi, avant que ne résonne dans la Halle L'Internationale, puis La Marseillaise et la chanson "on lâche rien".

    (source AFP)



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