• « Lire le capital »

     Face à la crise de la zone euro, la crise du capitalisme : « Lire le capital », par Filipe Diniz (PCP)

    capital-champs.jpg« Lire le capital »

     

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Par Filipe Diniz, membre du Comité central du Parti communiste portugais

     

    Quand l' « économie casino » que la spéculation financière alimente connaît des difficultés, le système met en pratique la règle d'or : socialiser les pertes. Tous les moyens sont bons : depuis la « nationalisation » (comme ce fut le cas comme la Banca portugues de negocios – BPN), à l’invocation de la législation « anti-terroriste » (comme Gordon Brown a tenté de le faire pour geler les actifs de l'ICESAVE en Grande-Bretagne). Mais la solution, le modèle dans l'UE est le vol des travailleurs et des peuples orchestré par les troïkas.

     

    La récente crise en Chypre nous oblige à un effort d'information. Et ce n'est pas facile, car les grands médias font avec la crise du capitalisme la même chose qu'ils font avec les agressions impérialistes : ils sont partie prenante et complices, et « informent » en fonction.

     

    Par exemple : par rapport à la mesure barbare, sans précédent, consistant à piquer de l'argent déposé par les épargnants, petits et grands, dans les banques, que mettent en avant ces médias, d'une seule voix ? Qu'il s'agit d'en finir avec le blanchiment de l'argent sale des « russes ». Comme s'il n'y avait pas du blanchiment massif d'argent sale de même origine dans d'autres places, à commencer par la Hollande, la Grande-Bretagne ou le Luxembourg. Comme si c'était un hasard que deux des plus grandes entreprises mondiales de comptabilité (KPMG et PricewaterhouseCoopers, qui ne sont certainement pas « russes ») soient installées dans l'île. Comme si la Laiki Bank, désormais dans de beaux draps, n'avait pas parmi ses actionnaires une entreprise de Dubai. Comme si, finalement, cet argent « russe » n'était pas partie intégrante du système financier du capitalisme mondial qui n'a ni cœur, ni odeur, ni nationalité.

     

    Si la Laiki Bank attirait les investissements étrangers avec des taux d'intérêts de l'ordre de 5%, quelle différence cela fait avec ce que faisait ICESAVE en Islande, vers où affluaient des sommes colossales provenant de Grande-Bretagne par exemple ? La question est toujours la même : les mécanismes qui conduisent le capital à chercher à maximiser les profits dans le cadre de la spéculation financière pour compenser l'inexorable loi de la baisse tendancielle du taux de profit, dans le système productif. Et si les profits du grand capital se trouvent menacés dans la roulette financière, les troïkas rentrent en scène pour voler les travailleurs et protéger les banques.

     

    Dans « Le Capital » (Livre 3, Tome VI), Marx énumère six « contre-tendances » à cette loi. Cela vaut la peine de souligner quatre d'entre elles :

     

    • élévation du degré d'exploitation du travail ;

    • la compression du salaire pour baisser la valeur du travail ;

    • la sur-population relative ;

    • le commerce extérieur ;

     

    Les relire c'est lire, en somme, le programme des troïkas, que Passos (premier ministre portugais) et Portas (ministre des Affaires étrangères portugais) appliquent de façon fanatique et auquel Seguro (secrétaire-général du Parti socialiste) jure fidélité.


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