• La plus grande grève générale depuis vingt ans en Belgique

     grvegenbelLa plus grande grève générale depuis vingt ans en Belgique contre la politique d'austérité concertée entre le « gouvernement d'union nationale » et l'Union européenne

    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

        Jamais une grève ne fut aussi suivie en Belgique sur les deux dernières décennies, depuis 1993 exactement. Jamais un mouvement de grève n'eut à subir en vingt ans une telle propagande médiatique, et un tel chantage patronal visant à intimider la classe ouvrière belge.

        Au soir de cette journée de grève, les Fédérations patronales wallones (UWE) et flamandes (Voka) claironnaient sur « l'échec de la grève » tout en pestant contre les « 150 ou 200 millions d'euros perdus en une journée ». Derrière ce discours contradictoire, la reconnaissance en réalité d'un mouvement très largement suivi.

        Dans la ligne de mire, le plan de rigueur de 11 milliards d'euros dévoilé par le premier ministre socialiste Elio di Rupo, dans le cadre d'un gouvernement d'union nationale, un plan concerté avec l'Union européenne. Le gros morceau, la contre-réforme des retraites qui prévoit notamment le recul général de l'âge du départ à la retraite de 60 à 62 ans, de la durée de cotisations minimale de 35 à 40 ans ou encore la remise en cause des régimes spéciaux tels ceux des marins ou des mineurs.



    Une grève suivie massivement dans le public, les transports, l'industrie et dans toute la Wallonie



        Une grève qui a paralysé l'ensemble du pays donc bien que de façon inégale. Elle a touché plus le secteur public que le privé, l'industrie plus que le tertiaire ou encore la Wallonie plus que la Flandres.

        A l'avant-garde du mouvement de grève convoqué par les trois grands syndicats belges de la FGTB (socialiste), de la CSC (démocrate-chrétien), de la CGSB (libéraux), les travailleurs des transports.

        La grève des cheminots a totalement interrompu le trafic national sur le rail, tandis que de nombreux trains internationaux Thalys et Eurostar depuis Bruxelles étaient annulés. Aucun métro, tramway et bus de la STIB ne circulait à Bruxelles, pendant que le système de transports était quasiment à l'arrêt en Wallonie. En Flandres, le système de transport public De Lijn a connu d'importantes perturbations, aucun tramway ne roulant par exemple à Gand.

        Enjeu de la grève aussi, les aéroports et les ports. L'aéroport de Charleroi a été totalement fermé tandis que de nombreux vols ont été annulés à l'aéroport international de Bruxelles. Le port international d'Anvers a, de son côté, tourné au ralenti.

        La grève a également été suivie dans l'ensemble du secteur public. Le sud du pays a été privé de courrier après la fermeture des centres de tri de Charleroi et Liège tandis que la grève des enseignants a été largement suivie tant en Flandres qu'en Wallonie, avec la fermeture d'une grande partie des écoles du pays.

        Dans le privé, l'industrie lourde wallonne a été fortement paralysée par le mouvement, notamment dans la sidérurgie et la pétrochimie. Le tertiaire a été plutôt épargné, bien que la Fédération patronale elle-même ait du reconnaître que 30% des commerces n'ont pu ouvert leurs portes en Wallonie en cette journée de mobilisation.



    Quelle direction pour le mouvement ? Des syndicats liés à la CES empêtrés dans la « concertation sociale » et l' « intégration européenne »

     

        Si la grève est un succès et montre un potentiel de mobilisation sans précédent au sein de la classe ouvrière et des couches populaires belges, l'avenir du mouvement dépend aussi de la direction que lui donneront les syndicats belges.   

        Or, le ton n'est guère offensif, et la volonté de poursuivre la lutte contre la politique de classe absente, chez les trois syndicats belges ancrés dans une tradition réformiste et de conciliation de classe.

        Ainsi, les secrétaires de la FGTB et de la CSC, Anne Demelenne et Claude Rolin, se sont empressés de lancer des appels à la « concertation sociale » vite repris par le premier ministre Elio di Rupo qui a annoncé son intention de « préserver la concertation sociale entre patronat et employés ».

        Le grand rassemblement organisé par les trois centrales syndicales au rond-point Maurice Schumann, dans le quartier européen de Bruxelles, ne visait pas l'Union européenne du capital comme responsable mais demandait au contraire « plus d'Europe ».

        En effet, les dirigeants des syndicats ont profité de cette initiative pour émettre une « euro-obligation symbolique », démontrant que « d'autres solutions existent ».

        A noter que la proposition 'révolutionnaire' d'euro-obligation, portée par la CES (Confédération européenne des syndicats) et le PGE (Parti de la gauche européenne), est portée en France par les dirigeants du Parti socialiste comme Ségolène Royal ou Martine Aubry, par le secrétaire de la CFDT François Chérèque mais aussi par la patronne des patrons Laurence Parisot.

        Certes, toutes les fédérations n'offrent pas tout à fait le même son de cloche. Ainsi, celle des Métallurgistes de la FGTB exprime une ligne plus dure, encline à voir dans cette grève le début d'un mobilisation plus large.

      
    Les communistes belges posent la question de la résistance à cette politique de casse sociale mais aussi de l'alternative



        Comme le remarquait Peter Mertens, secrétaire du Parti du travail de Belgique (PTB), avant la journée de mobilisation, la grève pose non seulement la question de la résistance acharnée à cette politique anti-sociale mais aussi celle de l'alternative révolutionnaire :

    « La grève ne concerne pas seulement sur le fait que le gouvernement va plonger 200.000 personnes de plus dans la pauvreté, en réduisant les allocations du chômage. La grève n’a pas seulement trait au fait que le gouvernement veut réduire la déductibilité fiscale pour le prêt de votre maison, pour votre épargne pension, pour vos crèches et pour l’isolation de votre maison.


    La grève n’a pas seulement trait au fait que le gouvernement refuse d’imposer des tarifs maximaux à Electrabel et au fait que l’électricité est en train de devenir hors de prix.


    La grève n’a pas seulement trait au fait que les gens vont devoir travailler plus longtemps et que certaines catégories de pensionnés vont devoir sacrifier entre 150 et 180 euros de leur pension chaque mois.


    La grève n’a pas seulement trait au fait que des ministres et des patrons rêvent d’un saut d’index ; ce qui veut dire que, la prochaine fois, vos salaires ne seront pas adaptés à la hausse du coût de la vie. Une baisse de 2%. La grève n’a pas seulement trait au fait qu’on cherche 11 milliards d’euros en se trompant de cible et que les millionnaires vont encore y échapper.


    La grève, naturellement, a trait à tout cela, mais la grève a surtout trait au genre de société que nous voulons avoir. Toute lutte sociale qui éclate aujourd’hui n’est que le début d’une nouvelle ère ».

        Cette grève historique montre que le potentiel de mobilisation existe plus que jamais en Belgique pour mettre en échec une politique de casse sociale défendue par l'ensemble des forces du consensus dominant en Belgique et en Europe.


        Les travailleurs de France comme du reste de l'Europe ne peuvent qu'exprimer leur solidarité avec les travailleurs belges par le développement des luttes dans leur propre pays, contre l'agenda de casse sociale de l'Union européenne du capital et des gouvernements nationaux à son service !


    Un tour dans la Belgique en Grève...

    C’est une Belgique sans transports en commun et aux industries bloquées que notre délégation de l’Union Locale de Tourcoing a visité ce jour de grève générale.

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    Belgique : Gréve générale

    Nous avons pu nous rendre, dans la banlieue de Courtrai, sur trois sites industriels bloqués, où le taux de grévistes approchait les 100 %.

    L’accueil que nous avons reçu fut très chaleureux. L’effort que nous avions fait, de traduire notre tract en flamand, ajouta à la considération qui nous entourait.

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    A Courtrai

    Les travailleurs belges se sont montrés curieux de la situation chez nous : est-ce que nous vivions les mêmes attaques contre les retraites ? Les mêmes attaques contre les salaires, contre l’emploi, contre le pouvoir d’achat ? Le travail était-il si dur du côté de "nos" usines ? Le patronat était-il aussi féroce dans sa volonté de casser le syndicat ? Les medias qui, en Belgique, titraient bien souvent sur les "gênes" occasionnées par la grève, et donc sur la nécessité de légiférer contre le droit de grève, faisaient-ils le même travail en France ? Enfin, notre gouvernement, était-il, comme le leur, au service exclusif de la finance ?

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    A toutes ces questions nos militants ont répondu avec évidence par l’affirmative. Ils ont souligné la démarche internationaliste qui était la leur, et la nécessité de créer des liens entre les travailleurs, et d’abord entre tous ceux qui luttent pied à pied contre le capital destructeur.

    Ils ont donné rendez-vous à leurs camarades de Belgique pour le mouvement social qui ne tardera pas à naître chez nous, et ont souligné le caractère exemplaire de leur grève générale.

    Même si le syndicalisme belge reste globalement marqué par des conceptions plus proches de la complicité de classe de type CES que de la lutte des classes, les militants résolus que nous avons rencontrés nous ont dit tout le travail qu’ils faisaient pour réorienter leurs syndicats dans un sens plus compatible avec les intérêts concrets des salariés et pour isoler l’opportunisme. Face à l’intimidation et aux pressions anti-syndicales, très sensibles à la veille de cette journée de grève, ils ont aussi insisté sur la nécessité de l’unité et du "travail par étapes".

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    C’est sur ces considérations que s’est achevée notre "journée belge", autour d’un verre, en compagnie de Eddy Van Lancker, Secrétaire fédéral FGTB, Erik Vandeursen Secrétaire Provincial Interpro (Flandre Occidentale) FGTB, et un autre responsable FGTB, par ailleurs notre guide, le camarade Filip Desmet.

    Le combat ne fait que commencer.
    UL CGT Tourcoing

    Notre tract  :
    UNION LOCALE DE TOURCOING ET ENVIRONS

    TRAVAILLEURS BELGES,

    En venant à vous, notre délégation de travailleurs syndiqués à la CGT de Tourcoing, a quelques messages à vous transmettre :

    - En ce jour de grève générale, même si la bourgeoisie va tout faire pour minimiser votre mouvement, les travailleurs de chez nous vous regardent, vous encouragent et vous félicitent. Nous souhaitons vivement la réussite de votre grève, et qu’elle soit le début d’un mouvement encore plus large ; qu’elle donne l’exemple aux autres travailleurs d’Europe.

    - En vous mobilisant massivement contre le patronat et le gouvernement nommé par les banques, contre la remise en cause de vos droits à la retraite, contre la remise en cause de l’index, contre une exploitation toujours plus féroce, vous montrez la voie à suivre !

    - Non, cette dette n’est pas la nôtre, qu’elle soit « belge », « française », « grecque » ou d’ailleurs, c’est la dette du capital envers les travailleurs ! C’est aux patrons de payer ! Et dans ce combat radical qu’il nous faut mener tous ensemble, nous disons avec vous que l’ennemi n’est pas le travailleur wallon ou flamand, n’est pas le travailleur grec ou le travailleur immigré… Tous, nous avons les mêmes patrons, les mêmes rapaces volent au dessus de nos têtes, tous nous avons les mêmes intérêts, et c’est tous ensemble que nous pourrons garantir nos emplois, nos salaires, nos droits, un avenir pour nos enfants…

    IL FAUT FAIRE PAYER CEUX QUI EN ONT LES MOYENS !
    PROLETAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS !


    UNION LOCALE DE TOURCOING ET ENVIRONS

    AAN DE BELGISCHE WERKNEMERS

    Wij willen u bij dit solidariteitsbezoek het volgende zeggen :

    - Het patronaat doet op deze stakersdag natuurlijk alles om uw staking te minimaliseren. Maar de Franse werknemers kijken naar u op, steunen u en feliciteren u. Wij hopen echt dat jullie staking lukt en het begin wordt van een nog grotere beweging. Zo wordt het een voorbeeld voor alle werknemers van Europa.

    -Jullie mobilisatie toont de weg. Tegen het patronaat en de regering die werkt ten dienste van de banken. Tegen de afbraak van brugpensioen en pensioen, tegen het in vraag stellen van de index, tegen een steeds groter wordende arbeidsdruk.

    -De schulden zijn niet Belgisch of Frans of Grieks. Het patronaat heeft ze gemaakt en het is aan hen om ze te betalen. De vijand is dus niet de Waalse of de Vlaamse werknemer, niet de Griekse werknemer of migrant. Wij staan tegenover dezelfde patroons en speculanten. Wij hebben dezelfde belangen en allen samen zullen we ons werk, ons loon, onze rechten en een toekomst voor onze kinderen moeten verdedigen.

    ZIJ DIE DE MIDDELEN HEBBEN, MOETEN BETALEN !
    SOLIDARITEIT TUSSEN WERKNEMERS VAN ALLE LANDEN !


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