• LA COMMUNE N’EST PAS MORTE !

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne« À l’aube du 18 mars, Paris fut réveillé par ce cri de tonnerre : Vive la Commune ! Qu’est-ce donc que la Commune, ce sphinx qui met l’entendement bourgeois à si dure épreuve ? Les prolétaires de la capitale, disait le Comité central dans son manifeste du 18 mars, au milieu des défaillances et des trahisons des classes gouvernantes, ont compris que l’heure était arrivée pour eux de sauver la situation en prenant en main la direction des affaires publiques... Le prolétariat... a compris qu’il était de son devoir impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées, et d’en assurer le triomphe en s’emparant du pouvoir. Mais la classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre tel quel l’appareil d’État et de le faire fonctionner pour son propre compte. (…) Le régime impérial est la forme la plus prostituée et en même temps la forme ultime de ce pouvoir d’État, que la société bourgeoise naissante a fait naître, comme l’outil de sa propre émancipation du féodalisme, et que la société bourgeoise parvenue à son plein épanouissement avait finalement transformé en un moyen d’asservir le travail au capital. L’antithèse directe de l’Empire fut la Commune. (...) Paris s’était débarrassé de l’armée et l’avait remplacée par une garde nationale, dont la masse était constituée par des ouvriers. C’est cet état de fait qu’il s’agissait maintenant de transformer en une institution durable. Le premier décret de la Commune fut donc la suppression de l’armée permanente, et son remplacement par le peuple en armes. La Commune fut composée des conseillers municipaux, élus au suffrage universel dans les divers arrondissements de la ville. Ils étaient responsables et révocables à tout moment. La majorité de ses membres était naturellement des ouvriers ou des représentants reconnus de la classe ouvrière. La Commune devait être non pas un organisme parlementaire, mais un corps agissant, exécutif et législatif à la fois. Au lieu de continuer d’être l’instrument du gouvernement central, la police fut immédiatement dépouillée de ses attributs politiques et transformée en un instrument de la Commune, responsable et à tout instant révocable. Il en fut de même pour les fonctionnaires de toutes les autres branches de l’administration. Depuis les membres de la Commune jusqu’au bas de l’échelle, la fonction publique devait être assurée pour un salaire d’ouvrier. Les bénéfices d’usage et les indemnités de représentation des hauts dignitaires de l’État disparurent avec ces hauts dignitaires eux-mêmes. Les services publics cessèrent d’être la propriété privée des créatures du gouvernement central. Non seulement l’administration municipale, mais toute l’initiative jusqu’alors exercée par l’État fut remise aux mains de la Commune. Une fois abolies l’armée permanente et la police, instruments du pouvoir matériel de l’ancien gouvernement, la Commune se donna pour tâche de briser l’outil spirituel de l’oppression, le pouvoir des prêtres ; elle décréta la dissolution et l’expropriation de toutes les Églises dans la mesure où elles constituaient des corps possédants. Les prêtres furent renvoyés à la calme retraite de la vie privée, pour y vivre des aumônes des fidèles, à l’instar de leurs prédécesseurs, les apôtres. La totalité des établissements d’instruction furent ouverts au peuple gratuitement, et, en même temps, débarrassés de toute ingérence de l’Église et de l’État. Ainsi, non seulement l’instruction était rendue accessible à tous, mais la science elle-même était libérée des fers dont les préjugés de classe et le pouvoir gouvernemental l’avaient chargée. Les fonctionnaires de la justice furent dépouillés de cette feinte indépendance qui n’avait servi qu’à masquer leur vile soumission à tous les gouvernements successifs auxquels, tour à tour, ils avaient prêté serment de fidélité, pour le violer ensuite. Comme le reste des fonctionnaires publics, magistrats et juges devaient être élus, responsables et révocables. »

    Dans « La guerre civile en France » Karl Marx

    "La Commune de Paris (1871) est la première tentative de la révolution prolétarienne pour briser la machine d’Etat bourgeoise. Elle est la forme politique enfin trouvée par quoi l’on peut et l’on doit remplacer ce qui a été brisé."

     

    La révolution sociale, c’est bien la seule chose qu’ils n’auront pas volée

    Avec la nouvelle crise de 2008, nous ne pouvons plus compter, pour vivre et faire vivre nos familles, sur les institutions de la société ni sur le système social qui a gouverné pendant de si longues années, beaucoup de travailleurs se disent : comment on va vivre ? Eh bien oui, on a tous vécus sous le capitalisme et il faut bien reconnaître la vérité : ce système s’effondre de lui-même. Il a atteint ses limites. Si le Capital refuse de fournir un salaire au Travail, les travailleurs doivent se passer du Capital pour faire fonctionner la société. Certains sont sceptiques. « Ce n’est pas possible. Ça n’a pas marché. » se disent-ils. A quelques jours de l’anniversaire de la Commune de Paris du 18 mars 1871, il convient de rappeler que la Commune, dirigée et gouvernée par de simples ouvriers avait tellement bien marché que la seule solution qu’a trouvé la bourgeoisie française, c’est de massacrer tous les ouvriers parisiens !

    Aujourd’hui, 140 ans plus tard, la classe ouvrière est devenue une classe mondiale, qui joue un rôle central socialement dans toutes les villes du monde, sur tous les continents. Il lui reste à changer une très mauvaise habitude : laisser des membres des classes profiteuses gouverner. Il faut faire comme le faisaient les communards de 1871 : s’organiser en comités de travailleurs et d’habitants qui prennent les décisions et ne gouvernent jamais en fonction des intérêts d’une petite minorité de profiteurs. Alors oui, si on cesse de croire à la fatalité de l’exploitation, la crise aura eu quelque chose de bon !

    La révolution sociale, bien des travailleurs la craignent en se disant que ce sera des sacrifices. C’est vrai : les capitalistes et leurs Etats ne vont pas se laisser faire. Mais qui peut croire que, pour nous faire payer une crise systémique, les patrons ne sont pas prêts à toutes les violences, même si les travailleurs n’enclenchent pas de grandes luttes ? Quand Hitler a pris le pouvoir, il n’y avait pas encore de lutte révolutionnaire. Le fascisme a eu un rôle préventif.

    On n’évitera pas les luttes de classe. Il vaut mieux les mener consciemment. Et, pour cela, il faut dès maintenant mener la lutte défensive des emplois et des salaires, afin de transformer le rapport de forces et, ensuite, passer de la défensive à l’offensive. C’est la classe capitaliste qui est arrivée à une impasse et, avec elle, toutes les organisations réformistes, mais la classe ouvrière conserve toutes ses capacités.

    La classe travailleuse est la plus grande force sociale à l’échelle internationale. L’avenir dépend d’elle. Elle seule a la capacité d’éviter à l’humanité la catastrophe que l’on nous prépare. Cela nécessite qu’elle ne s’accroche pas à des « sauveurs » comme Obama, Sarkozy ou d’autres, qu’elle ne craigne pas de s’unir par delà les frontières et repousse les sirènes nationalistes, protectionnistes et xénophobes, pour adopter clairement son propre drapeau : le drapeau rouge des travailleurs du monde ! 

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  • Commentaires

    1
    Dumay
    Mercredi 16 Mars 2011 à 07:38

    A l'occasion des 140 ans de la Commune, le NPA 71 vous invite à une conférence-débat samedi 26 mars à partir de 17 h 30 au Creusot, salle Saint Henri.
    Participation festive de la Mère En Gueule.
    Les militants et sympathisants du PCF  et du Front de Gauche y seront évidemment bienvenus !


     


     

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