• L'Elysée fait dérailler la SNCF

     L'Elysée fait dérailler la SNCF 

    Le déraillement du train serait dû à un éboulement de pierres.

    Dans son avant-projet de loi de décentralisation, l'Etat escompte s'occuper uniquement de 9 lignes nationales voyageurs sur les 38 existantes. 21 régions françaises seraient concernées par ce désengagement. Déjà asphyxiées budgétairement, comment les régions concernées pourraient-elles en prendre totalement la gestion?

     

    Il en va carrément de l'avenir des lignes Paris-Trouville-Deauville, Paris-Evreux-Serquigny, Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Granville, Paris-Amiens-Boulogne-sur-mer, Paris-Montargis-Nevers, Paris-Troyes-Belfort, Paris-Montluçon, Clermont-Béziers, Quimper-Nantes, La Rochelle-Bordeaux, Hendaye-Toulouse, soit 300 trains corail, intercité, teoz et luna.

     

    "On ne peut mettre des trains partout si les infrastructures et les conditions économiques ne sont pas suffisantes", dit Frédéric Cuvillier, ministre des Transports. Oui, la concurrence libre et non faussée du secteur privé, imposée par l'Europe de Bruxelles, c'est mieux. Mais alors, et le service public rendu à la nation? L'égalité entre les territoires et les usagers? Et l'activité ferroviaire publique ne contribue-t-elle pas au développement du pays?

     

    La Fédération CGT des cheminots, par la voix de son secrétaire général Gilbert Garrel, vient de prévenir le gouvernement: "Si le projet de loi est soumis à l'Assemblée nationale, la CGT engagera la mobilisation des cheminots et des usagers".

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    Alerte rouge sur 29 lignes ferroviaires

    L'Elysée fait dérailler la SNCF

    29 lignes de chemin de fer, sur lesquelles circulent 230 trains par jour desservant des centaines de villes, sont menacées par un désengagement de l’état. Dans l’avant-projet de loi de décentralisation, elles ne seraient plus considérées d’intérêt national. Lire : Ca déraille, l’éditorial de Michel Guilloux.

    L’acte trois de la décentralisation doit être un des moments forts 
de la nouvelle présidence. Le projet de loi devrait faire l’objet de derniers arbitrages entre Noël et jour de l’An, avant d’être 
soumis à la représentation nationale en février. 
Une de ses dispositions met sur de bien mauvais rails l’ambition affichée, si le débat ne prend une tout autre ampleur d’ici là parmi tous les acteurs concernés, 
élus, syndicats et citoyens. Les élus communistes 
et républicains ont tiré le signal d’alarme : les articles relatifs aux trains interrégionaux pourraient se révéler désastreux. Le « transfert » de leur gestion nationale 
à l’échelon régional concerne plus des deux tiers de leurs dessertes quotidiennes. L’État s’apprêterait ainsi à lâcher 29 des 38 lignes qui, sur tout le territoire, contribuent 
à des déplacements domicile-travail et au désenclavement de régions entières.

    Les régions ont, malgré la droite au pouvoir, contribué à une modernisation sans précédent 
des transports ferroviaires de personnes : de Champagne-Ardenne aux Pays de la Loire, de la région Paca à la Normandie, de Midi-Pyrénées à la Bretagne, souvent impulsée par des élus communistes au sein des majorités de gauche, s’appuyant sur les élus locaux, les salariés, les usagers, on peut même parler de renaissance. 
Et cela a été porteur 
de création d’emplois 
dans l’industrie ferroviaire en France même. Mais, 
là, le signal passe 
au rouge : le risque 
est grand d’inverser 
cette tendance de progrès. Le spectre d’abandon pur 
et simple de liaisons, de par l’absence d’entretien 
et d’investissement par RFF, la SNCF et l’État, 
de privatisation d’autres lignes et d’augmentation 
des tarifs s’avance ici. Au lieu de s’appuyer sur 
une réussite, le risque serait grand d’une régression. 
Le germe apparaîtrait d’une division entre régions 
là où l’État, et encore plus lorsque la gauche est 
au pouvoir, devrait être le garant de l’égalité d’accès 
au service public de transport et de traitement 
sur l’ensemble du territoire national.

    La mise en concurrence, sous couvert 
de « compétitivité » – le mot figure dans l’avant-projet de loi –, des collectivités territoriales aux niveaux « national et européen », serait ainsi posée sur les rails. 
Ce qui, depuis les années 2000, sous les lambris 
de certains ministères jusqu’à l’échelon de la Commission européenne, a été le seul et unique credo : la privatisation tous azimuts et le dépeçage des politiques publiques. 
Bref, ce contre quoi de nombreux élus, les collectivités qu’ils représentent, et les syndicats de cheminots 
se battent depuis autant de temps.

    La démonstration a été faite sur le terrain qu’une logique publique de développement 
était facteur de progrès économique et social, à condition que la coopération aille de pair avec l’initiative. 
En matière de transports ferroviaires de personnes comme des rôles respectifs des communes, intercommunalités, départements, régions et nation, 
la loi en gestation devrait porter cette ambition. 
Le droit d’alerte lancé par ces élus ne devrait pas laisser indifférents nombre de leurs homologues ni les cheminots porteurs eux-mêmes de cet esprit, ni les citoyens 
et leurs partis et associations prêts à relever le défi 
de la modernité et du développement. Il se trouvera 
des relais pour faire entendre leur voix au Parlement 
dans l’orientation à retenir. Il faudra bien les entendre.

    Le spectre d’abandon 
de liaisons, 
de privatisation d’autres lignes 
et d’augmentation des tarifs s’avance ici.

     

    Info l'Humanité: les 29 grandes lignes de train que l'Etat veut laisser tomber

    L'Etat s'apprête à abandonner 29 lignes de trains utilisées par les Corail intercités, Téoz et Lunéa, aux Régions asphyxiées budgétairement et qui ne pourront pas faire face à ces nouveaux coûts. 300 trains de jour desservant 367 villes dans 21 régions sont en jeu.

    A voir dans l'Humanité de ce jeudi:

    • la nouvelle carte des lignes dédiées aux trains dits d'équilibre du territoire que l'Etat voudrait conserver:

    --> Avant le projet de loi de décentralisation

    --> Après l'adoption de ce projet de loi

    Pour Gilbert Garrel, secrétaire général de la fédération CGT des cheminots, les mesures évoquées par l’avant-projet de loi léseraient collectivités locales, usagers et cheminots.

    "Le désengagement 
de l’État avec le transfert de 
la charge aux régions, déjà soumises 
à des contraintes budgétaires, 
fait peser un risque de rupture dans l’égalité de traitement des usagers 
sur le territoire. Certaines lignes 
de trains d’équilibre du territoire 
ne pourront plus être assurées 
et devront être transformées en ligne de bus, ce qui pose problème 
à la fois pour les usagers et d’un point de vue écologique. Les régions riches pourront mettre en place 
une tarification sociale, les autres devront augmenter les tarifs. 
Cet avant-projet de loi permet aussi aux régions de passer des conventions avec des entreprises de fret privé, 
c’est la porte ouverte à une plus 
grande privatisation, en se servant 
de l’argent public...


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