• Face à Marine Le Pen et à ses propos, suffit-il de dire qu'elle est «facho» ?

    Par Jean LEVY sur son blog

     

    FACE AUX FORCES DU CAPITAL - FACE AU FRONT NATIONAL

     

    Par Jean LEVY

     

    Marine Le Pen a tenu le 11 août une conférence de presse.

     

    Surfant sur les colères de millions de  Français, victimes de la crise, elle s'est présentée comme l'unique recours, face à une «classe politique» responsable de mener le pays à la ruine.


     De cette tribune, elle a  dénoncé le «système» économique et politique imposé à la France, dans le cadre de l'Union européenne.

     

    «canempechepasnicolas» reprend, ci-dessous, son argumentaire.

     

    Pourquoi  ces citations ?

     

    Ne serait-ce pas, de notre part,  participer à la diffusion des thèmes du Front national, et faire ainsi à celui-ci, une propagande néfaste et dangereuse ?

     

    Nous ne le croyons pas.

     

    Marine Le Pen dispose de bien d'autres moyens de publicité, et d'une autre ampleur que «canempechepasnicolas».

     

    Si nous reproduisons ici les propos de Marine Le Pen, c'est que nous ressentons un sentiment de dépit du fait que les idées qu'elle prétend représenter, des constats réels et justifiés, elle est la seule à les exprimer.

     

    C'est ce qui nous désespère.

     

    Certes, de petits groupes militants  font des analyses critiques bien plus cohérentes de la société dans laquelle nous sommes enfermés, le capitalisme, et proposent des issues globales pour en sortir.


     Ce que ne fait pas, bien sûr, Marine Le Pen.

     

    Mais l'audience de ces groupes ne leur permet pas d'être audibles pour le plus grand nombre. C'est la présidente du Front National qui capitalise une part grandissante de la colère populaire.

     

    Cette situation nous inquiète au plus haut point.

     

    Et la responsabilité en incombe aux partis, qui se prétendent « de gauche », ou qui se parent du qualificatif « d'opposition », et aux syndicats se disant « de lutte », qui restent muets sur l’essentiel

     

    En effet, le Parti socialiste, les « dits écologistes » situent leur action dans le cadre, pour eux intangible, du « marché », de la « libre concurrence », de « l'Europe », autrement dit du capitalisme qui mène le monde et la France à leur perte.

     

    Non seulement, ils ne renient pas leurs choix fondamentaux, mais ils en « redemandent » et exigent encore plus « d’intégration européenne », de « fédéralisme », comme le camion fou qui accélère devant le précipice.

     

    Quant aux partis qui se revendiquent encore du communisme, ou de « l’anticapitalisme », le PCF en particulier, ils s’en tiennent aux effets et non aux causes. Ils ont abandonné toute idée de rupture révolutionnaire avec la société capitaliste.

     

    Leur objectif se limite à la sphère électorale, d’où leur dépendance vis-à-vis du PS.

     

    Cette absence totale de perspective de changement hypothèque dangereusement l’avenir de notre pays.


     Elle ouvre la voie à Marine Le Pen et au Front National l’apparence de l’exclusivité, en matière d’opposition résolue et frontale.

     

    Elle permet donc à la démagogie de développer des illusions, et bloque toute perspective véritable de changement de société.

     

    C’est donc pourquoi nous posons la question :

     

    « Pourquoi les vérités exprimées par Marine Le Pen, ne sont-elles pas défendues par une force populaire et organisée, qui crie, elle, haut et fort, la nécessité d’une rupture globale avec le Capital »?

      

    Seule cette perspective peut changer la donne et nous préserver du Front National.

     

    C’est la seule voie qui permette de redonner l’espoir d’une rupture véritable avec la société actuelle, condition de faire du bonheur, une idée neuve en Europe.

     

    CE QU’A DIT MARINE LE PEN (…)

    Depuis 30 ans, au gré des alternances aussi inutiles qu’illusoires, droite et gauche ont renoncé à travailler au service de l’intérêt général. Ils ont passé le gouvernail aux marchés et aux banques.

     

    Je pense que si la crise actuelle n’a qu’un seul mérite, c’est de montrer très clairement cette réalité aux Français : les dirigeants politiques ne font plus la politique de la France, ce sont les marchés et les banques internationales qui font la politique de la France. Nos politiques sont totalement soumis à la finance internationale. (…)

     

    Il est urgent de le dire avec force aux français : le système ne peut pas réformer le système.

     

    Ceux qui ont vendu aux marchés financier, à vil prix, notre souveraineté, c’est-à-dire notre liberté de peuple, ne nous la rendront pas. (…)

     

    Cette politique de soumission aux marchés, qui pour moi n’a plus rien à voir avec la vraie politique, est vouée à l’échec et condamne les peuples à l’asphyxie. (…)

     

    Et aujourd’hui on constate que Nicolas Sarkozy et le gouvernement courent après des marchés devenus fous de cupidité, qu’ils adaptent leur calendrier aux exigences de spéculateurs qui n’ont aucune limite dans leurs exigences, qu’ils promettent des sommes faramineuses pour rassurer des banques toutes plus avides d’argent public les unes que les autres.

     

    En rien Nicolas Sarkozy ne protège la France et les Français, bien au contraire ! Il ne fait que les précipiter sous le joug des marchés et il les emmène vers la ruine ! S’il protège quelqu’un, ce sont les marchés !

     

    Cette politique de soumission aux marchés, qui pour moi n’a plus rien à voir avec la vraie politique, est vouée à l’échec et condamne les peuples à l’asphyxie. (…)

     

    À ce titre, la folie qui frappe nos institutions est telle qu’elles se mettent en toute impunité à violer les propres règles qu’elles ont édictées. Ainsi, souvenez-vous que la classe politique a imposé de force au peuple français le Traité de Lisbonne pourtant rejeté par référendum. Or, en rachetant les titres des États italien, espagnol, grec, la BCE viole les traités de Maastricht et Lisbonne.

     

    On peut donc se poser la question : sommes-nous encore dans un État de droit ? Sur quels fondements juridiques la BCE agit-elle ? Avec quel mandat ? Quelle légitimité ? Quel cadre légal ? Sommes-nous encore dans un processus démocratique ? Et comment le président de la République peut-il cautionner des violations aussi flagrantes des Traités internationaux qu’il a imposés aux Français contre leur volonté.

     

    Certains, comme Jean-Luc Mélenchon, Jean-Pierre Chevènement ou Nicolas Dupont-Aignan émettent sur les thématiques économiques et financières des idées qui peuvent pour certaines aller dans le bon sens, mais ils ne sont pas clairs sur cette question centrale du fédéralisme : je suis la seule qui porte un projet entièrement cohérent, et je suis aussi la seule qui ait la surface politique, le soutien populaire suffisants pour prendre la tête de ce front de résistance et de redressement.

     

    Il est ainsi incontournable de :

     

    - Reprendre le contrôle du processus financier et revenir sur la privatisation scandaleuse de l’argent public issue de la loi Pompidou Giscard de 1973.

     

    - Imposer que la création de monnaie revienne aux États représentant de l’intérêt général.

     

    - Œuvrer à la réintroduction d’un étalon polymétallique (or, argent, platine…) au niveau du système monétaire international afin de mettre fin définitivement à la spéculation des prédateurs internationaux.

     

    - Refuser de faire payer la crise aux Français en sacrifiant sur ordre de la troïka (UE, FMI, BCE) notre système de protection sociale et nos services publics.

     

    - Réarmer notre pays contre la mondialisation par la restauration d’un État stratège, fer de lance de la réindustrialisation de la France.

     

    - S’opposer à la tyrannie d’un libre échange échevelé et d’une concurrence mondiale déloyale qui sacrifie nos entreprises et nos emplois.

     

    - Rétablir l’échelle mobile des salaires, supprimée par les socialistes afin de permettre aux salaires à proportion de l’augmentation constatée des prix

    - Retrouver la maîtrise de nos frontières en rétablissant un contrôle des flux de capitaux, de marchandises et de personnes (…)

     

    La mauvaise dépense publique, c’est aussi le coût des guerres meurtrières et inutiles, menées par Nicolas Sarkozy pour plaire à Washington : guerre d’Afghanistan, guerre de Libye. Ces guerres tuent nos soldats, arrachent à la France ses enfants, et nous ont déjà coûté des milliards. Quittons le sol afghan et le ciel libyen dès le 1er septembre. (…)

     

    La France ne doit plus être un paradis fiscal pour les très grands groupes et les très grandes fortunes. Il n’est pas normal que dans notre pays les grands groupes du CAC 40 ne paient en moyenne que 8 % d’impôt sur les sociétés, contre 33 % pour les PME. Il n’est pas normal que les très grandes fortunes paient parfois moins en proportion de leurs revenus que les classes moyennes

     

    POURQUOI, FAUT-IL QUE CE SOIT MARINE LE PEN QUI DISE CELA ?

     

    Face à Marine Le Pen et à ses propos,

    suffit-il de dire qu'elle est « facho » ?


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