• Démocratie européenne ?

    Un commissaire européen s’essuie les pieds sur le Parlement

    L'Europe comme elle va : un vaste marché géré pour le compte des spéculateurs par des commissaires européens.

    La démocratie en Europe est un slogan plus qu'une réalité. Les différents traités imposés aux peuples d'Europe sans leur consentement ou contre leur vote (Traité de Lisbonne rejeté par français, hollandais et irlandais) sont un exemple de la manière dont cette Europe des marchands considère la voix du peuple : une caution quand elle va dans le sens de leurs intérêts.

    A la tête de cette Europe, il y a des Commissaires européens, des commissaires politiques, comme du temps de l'Union soviétique, chargés de veiller à ce que la ligne idéologique de l'Europe soit respectée. Il ne s'agit pas de socialisme en Europe, pas du tout ! Ces commissaires européens sont là pour défendre le capitalisme dans sa version la plus radicalement libérale, celle qui ouvre en grand les portes des marchés et soumet les travailleurs à une concurrence acharnée entre eux.

    Ces commissaires européens sont nommés par les états mais n'ont de compte à rendre à personne. Ils ne sont pas désignés par les peuples, ils ne sont pas élus et ne peuvent donc pas être renvoyés par les électeurs dans le cadre d'une élection. Ils sont au dessus du peuple, au dessus des parlements, au dessus de la démocratie.

    L'exemple des négociations européennes autour de l'ACTA en sont la parfaite illustration avec un commissaire européen qui annonce que, malgré l'opposition des députés européens (élus, eux !), la Commission de Bruxelles signera le traité.

    "Cause toujours !" comme le rappelle le site "L'Informaticien" :

    Le commissaire européen Karel de Gucht, fervent défenseur du traité ACTA, indique qu’il ignorera purement et simplement le rejet du texte par le Parlement qui devrait avoir lieu la semaine prochaine. L'ACTA est un Accord anticontrefaçon très critiqué et poussé par les majors américains.

    On connaît l’adage qui dit que la dictature c’est «ferme ta g…l»  alors que la démocratie «c’est cause toujours». Le commissaire belge (chargé du commerce) Karel de Gucht vient d’en fournir une brillante illustration.

    Selon notre confrère Glyn Moody, M. de Gucht s’exprimait voici quelques jours suite au rejet (le 5ème) du traité par la commission ad-hoc. Ses propos, brefs, sont pourtant sans ambigüité.. « Si vous décidez d’un vote négatif avant que La Cour européenne ne statue, laissez-moi vous dire que la Commission continuera cependant à poursuivre la procédure actuelle devant la Cour de Justice, comme nous y sommes engagés. Un vote négatif ne stoppera pas la procédure devant la Cour de Justice. ». Vous l’aurez compris : l’avis du Parlement Européen – les représentants du peuple européen – compte pour du beurre.

    Rappelons d’ailleurs que le contenu du projet a mis très longtemps à être connu des représentants élus, la commission gardant le secret le plus longtemps possible. Un avis négatif de la Cour de Justice européenne quant à la conformité du traité par rapport aux lois européennes ne fait pas plus peur que cela au Commissaire. « Si la Cour pose des questions sur la conformité de l’accord avec les Traités, nous évaluerons à ce stade comment cela peut être pris en compte ». Autrement dit : même pas peur !

    Françoise Castex, députée socialiste européenne en pointe dans le combat contre ACTA, condamne fermement cette attitude. « Non seulement, c’est une méconnaissance des traités européens mais cela témoigne en plus d’un mépris du Parlement européen. De manière générale, la volonté de la commission de ne pas associer le Parlement aboutit à ce résultat. Depuis le début, nous avons demandé plus de transparence. Si certaines de nos objections avaient été entendues, nous n’en serions pas là aujourd’hui. Cette logique d’associer systématiquement la contrefaçon au téléchargement illégal est complètement stupide. Faire croire que la répression et le filtrage allaient mettre fin au téléchargement illégal est ridicule ».

    A l’heure où les citoyens européens dans leur ensemble manifestent de plus en plus leur défiance contre l’Europe et tout particulièrement la Commission, la posture du commissaire de Gucht ne peut que contribuer à renforcer cette défiance. Signalons par ailleurs que M. de Gucht se retrouve actuellement au cœur d’une affaire fiscale qui ne devrait pas contribuer à renforcer son crédit. L’inspection spéciale des impôts de Belgique vient de conclure voici quelques jours que Karel de Gucht avait omis de déclarer voici quelques années une plus-value d’environ 1,2 million d’euros ce que ses avocats contestent.

    Ce n'est pas la première fois que les liens entre firmes privées et commissaires européens viennent perturber la "lecture" des choix de ces commissaires, comme le fait que des commissaires qui quittent leur fonction se retrouvent par la suite dans des multinationales (privées) des secteurs qu'ils géraient. Ambigü.

    L'Europe ne fait plus rêver.

    L'Europe ne protège pas ses citoyens, elle ne crée pas de prospérité, elle sert uniquement à contourner les souverainetés nationales au profit des tenants de la mondialisation capitaliste.

    La démocratie et la nation sont des cadres dangereux pour les capitalistes car ce sont dans ces cadres que s'organisent les peuples et les classes populaires. C'est dans le cadre des états-nations qu'ont été acquis les droits sociaux, les services publics et les législations du travail.

    Détruire les cadres nationaux et imposer un capitalisme dur par en haut, ce sont les fonctions de l'Europe depuis les années cinquante et la création de la Communauté Economique du Charbon et de l'Acier puis de la Communauté Economique Européenne.

    Le repli nationaliste n'est pas non plus une solution aux problèmes des peuples d'Europe.

    Face à une Europe technocratique au service du capitalisme, les peuples d'Europe ont besoin de reprendre leurs destins en main, certes, mais dans un esprit de collaboration et de solidarité entre eux, pour construire un autre modèle économique, quir especte les souverainetés et les intérêts de chaque peuple.

    D'une Europe technocratique et libérale, passons à une Europe démocratique et solidaire !

    C'est le projet des communistes et de leurs partenaires européens, communistes ou non.

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com/


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