• Crise grecque ou… complexe d’Œdipe ?

    Parti Communiste Français 
    Par Fabrice AUBERT, Economiste
    LA CRISE GRECQUE ? Parler aujourd’hui de la crise grecque, revient à ouvrir la boite de pandore. Déjà l’an dernier, un premier plan Marshall avait été mis en place sous l’égide de la B.C.E et du F.M.I, par ce bon docteur Strauss-Kahn. Le plan d’austérité (réduction des déficits, par la baisse des salaires, la baisse des fonctionnaires, la privatisation de masse, et l’augmentation des impôts) avait comme objectif à la fois de réduire l’endettement et favoriser le retour de la croissance. Un an après cette médecine de type Diafoirus (Les saignées des docteurs du temps de Molière, censées « licencier » le mal (in)), on nous reparle de la crise grecque.
    C’EST LA FAUTE AUX GRECS : Exit (si je puis dire) Strauss KHAN, les intervenants (B.C.E / F.M.I) et les potions (deuxième plan d’austérité) sont les mêmes et de manière scientifique les résultats à attendre seront identiques… en pire. Mais pour les médias c’est la faute aux grecques qui de plus continuent de revendiquer pour leurs salaires, leurs emplois, leurs services publics, leurs retraites… Insupportable en ces temps de crise (mais ne regardons surtout pas du côté des dividendes..).
     
     
    ON NE REGLE PAS UN PROBLEME AVEC LES SYSTEME DE PENSEEE QUI L’A ENGENDRE (Albert EINSTEIN) : Pourtant si l’on se dégage du mouvement des apparences, imposé par le « marché libre et non faussé », la « crise grecque » mais aussi les crises espagnoles, portugaises, et Irlandaises (l’Irlande présentée comme le meilleur élève de la politique européenne) ont toutes à voir avec le modèle économique imposé aux peuples du « marché libre et non faussé ». Les dominants de cette Europe (France et Allemagne) ont d’ailleurs été les financeurs et donc les planificateurs des crises actuelles.
     
    MONDIALISATION OU... Ce « marché libre et non faussé », autour de qui tourne la galaxie européenne (Il y a donc bien le marché au centre et les peuples autour à la recherche de la « politique perdue » car abandonnée aux marchés.), est la déclinaison d’un système économique imposé par les U.S.A et La Grande-Bretagne (couple Bush/ Thatcher) dénommé « consensus de Washingtons » s’est traduit par une politique économique : de privatisation de masse, de libéralisation des capitaux et de destruction des garanties collectives et statuts publics, générant une précarité de masse.
    Le krach de 2008 est la conséquence directe de cette politique dénommée « mondialisation ».
     
    ..CAPITALISME MONDIALISE ? Hormis la crise, excusez du peu, le seul résultat effectif de ce système fut d’avoir favorisé l’accumulation du capital à l’échelle mondiale à un niveau jamais atteint dans l’histoire de l’Humanité. Mais quel rapport avec Oedipe ???
     
    COMMENT TUER LE PERE ?
     
    D’OU VIENT L’EUROPE ? Les politiques économiques ne prennent du sens que lorsque celles-ci sont resituées dans l’Histoire des hommes. Hors la matrice historique de l’Europe, n’est ni américaine, ni anglo-saxonne, mais vient de Grèce.
     
    POLITIQUE, CITE, CITOYENNETE : Le berceau de l’Humanité et c’est écrit dans tous les livres d’Histoire, c’est la Grèce. Ce sont les grecs et leurs philosophes qui vont donner au mot démocratie (pouvoir du peuple), cité, citoyenneté, la plénitude de leur sens.
     
    LA RUPTURE DU MARCHE : A contrario, Ce sont les logiques anglo-saxonnes qui, en rupture avec l’agora grecque, vont imposer l’idéologique du tout marché. Mais cette dictature du marché sur les peuples, ne peut se faire, qu’en arrivant à supprimer l’Histoire, pour imposer le capitalisme comme un modèle économique indépassable, c’est la thèse de « la fin de l’Histoire », c'est-à-dire la fin de la politique donc du conflit.
     
    IL FAUT TUER LE PERE : Le capitalisme sait très bien que son avenir est dans le rétroviseur, et qu’il ne pourra pas empêcher la marche du temps et le retour de l’Histoire, donc du conflit. Les révolutions arabes, les indignés d’Espagne, du Portugal et de Grèce, reposent avec force, la question du sens de l’Histoire. Le vernis du capitalisme disparu avec la crise, la violence du capitalisme et ses cohortes de chômeurs et de sans (emplois, papiers, logements etc.) apparait au grand jour. Comme toujours en pareil cas, il faut jeter aux peuples un coupable, si possible faible, tout en tuant, toute référence possible aux racines culturelles de l’Europe. La Grèce présente cette caractéristique d’être le Pays le « plus faible » des Pays de la « zone euro » mais est dans le même temps, le père de notre civilisation. La Crise qui secoue l’Europe, ne peut donc avoir comme origine, que la Grèce, car il s’agit aussi de tuer le Père.
     
    LA VRAIE CRISE EST AMERICAINE : Pourtant tout scientifique chaussant les lunettes de Galilée se rendrait compte assez rapidement, que l’origine de la Crise est Américaine (Du capitalisme Américain), à la fois sur le plan technique (les données économiques), (Côté face le journal La Tribune du 6 Juin 2011 titre : « Grèce : le nouveau plan mets les investisseurs sous pression », quand en tournant la page on tombe sur : « l’économie américaine est-elle vraiment tirée d’affaire » et un sous titre : « Pourquoi les Etats-Unis n’en n’ont pas fini avec la crise ? ». ), que sur la plan culturel et idéologique (la logique du marché, du libre échange et de la concurrence), cause profonde de la crise actuelle.
     
    TOO BIG TO FAIL (« Trop gros pour tomber ») : Le capitalisme connait parfaitement cette situation, mais il ne peut s’attaquer à la vraie racine du mal, car tout mouvement, qui remettrait en cause la domination américaine, reviendrait à faire trembler et sans doute s’écrouler tout l’édifice (le marché dominant) et à remettre en cause sa domination. Il lui faut donc en permanence trouver des coupables apparents (Irak, Grèce …) pour cacher aux yeux des peuples les vraies raisons de la crise. Libérons-nous du dogme du marché et l’Humanité retrouvera les racines de son Histoire.
     

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