Les derniers obstacles à la nomination de l'Italien Mario Draghi à la tête de la Banque centrale européenne (BCE) ont été levés. Le président de l'Union européenne, Herman Van Rompuy, a confirmé, via son Twitter, qu'un accord avait été trouvé entre les dirigeants des Vingt-sept sur la candidature de l'actuel gouverneur de la Banque d'Italie, déjà adoubé par les ministres des Finances de la zone euro. Agé de 63 ans, il succèdera à partir du 1er novembre au Français Jean-Claude Trichet, qui a passé huit ans à la tête de l'institution européenne. Son mandat prendra fin le 31 octobre 2019.
Initialement programmée jeudi, lors de l'ouverture du Conseil européen, sa nomination avait été reportée en raison d'un dernier obstacle. La France contestait en effet la présence de deux Italiens au sein de l'institution monétaire, en s'appuyant sur la règle non écrite selon laquelle le directoire de la BCE est composé d'un représentant de chacun des quatre grands pays de la zone euro.
Deux Italiens, un de trop?
Or, avec la nomination de Mario Draghi à la place de Jean-Claude Trichet et la présence d'un autre Italien, Lorenzo Bini Smaghi, au sein du directoire de la BCE, la France n'a plus de siège au sein de la Banque européenne. Selon un accord tacite passé en avril dernier entre Paris et Rome, l'Italie devait demander à Lorenzo Bini Smaghi de démissionner, pour laisser sa place à un Français.
Mais le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, avait formulé cet engagement sans avertir le principal intéressé, dont le mandat de huit ans court jusqu'en 2013. Dans un discours prononcé la semaine dernière, Lorenzo Bini Smaghi avait vivement critiqué les tentatives d'ingérence politique dans le fonctionnement de la BCE, insistant sur l'indépendance de ses membres. Mais selon plusieurs sources diplomatiques citées vendredi par l'agence de presse Reuters, il s'est engagé à quitter ses fonctions d'ici au 1er novembre, après avoir discuté au téléphone avec Herman Van Rompuy. La chancelière allemande, Angela Merkel, l'a confirmé. Le poste devrait donc revenir à un Français. Lorenzo Bini Smaghi, lui, pourrait récupérer le fauteuil de gouverneur de la Banque centrale d'Italie.