• "Ambroise Croizat ou l'invention sociale"

     

    L'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR"organise le vendredi 30 novembre 2012 à 18h30 dans la salle FSGT 27 rue Smolett, NICE, une conférence de Michel Etiévent sur:
               
             "Ambroise Croizat ou l'invention sociale"

    imagesoko.jpg Le conférencier Michel Etiévent est un spécialiste d'Ambroise Croizat et de la sécurité sociale.
    Michel Etiévent, écrivain, historien, auteur d’une quarantaine d’ouvrages (Vies de marcel Paul, de Guy Môquet…) retrace au fil de sa conférence, le chemin de l’un des grands inventeurs sociaux du 20 ème siècle: Ambroise Croizat. 
    Au fil de sa biographie, il raconte son enfance ouvrière, son engagement, ses luttes et son combat pour la dignité. On vit à ses côtés les grandes heures de l’histoire sociale française, l’aventure du Front Populaire, la Résistance, la Libération. 
    Peu à peu s’inscrit le fabuleux héritage social qu’il nous a légué. Ambroise Croizat, ministre communiste du travail, bâtira entre autres la sécurité sociale, les comités d’entreprises, sera à l’origine de la Médecine du travail, des conventions collectives, des statuts des mineurs et d’EDF GDF, de la généralisation de la retraite pour tous, de la fonction publique... 
    A l’heure des inquiétudes sur le devenir d’une protection sociale de qualité et de nos acquis sociaux, une longue et vivante promenade dans l’univers de ce personnage qui a su donner à notre pays le sens de la solidarité et de la dignité.
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    Le modèle social français est très sérieusement attaqué par les  prédateurs autorisés que sont les multinationales. Le pactole est gigantesque, 277milliard d'euros pour les dépenses de santé!!!. Ces dernières, les retraites,  etc..., échappent encore partiellement aux convoitises du grand capital. La Sécurité Sociale est crée à la Libération dans une France ruinée et pillée. Ambroise Croizat trace dès l’été 1943 les moutures de ce qui va devenir l’un des systèmes sociaux les plus enviés au monde. « Dans une France libérée, nous libèrerons le peuple des angoisses du lendemain ! » écrit-il le 14 janvier 1944.  


    "Les Maîtres de Forges", l'ancêtre du "MEDEF", malgré le choix de la défaite et une collaboration active avec l'Allemagne nazie, ils avaient quasi unanimement  préféré Hitler au front populaire, ont combattu cette avancée sociale pour les mêmes motifs qu'aujourd'hui à savoir: " l'impossibilité pour l'économie de supporter ces charges". Le combat de ce ministre communiste était tout sauf facile. Sa détermination a permis de créer la protection sociale que nous avons aujourd'hui et que nous avons le devoir de défendre devant les rapaces insatiables que sont les maîtres du monde.  


    Ces derniers utilisent le fardeau de la dette et la soumission de notre état nation aux diktats de la finance mondialisée et des marchés financiers pour nous dépouiller de ce bien commun. Comme le disait déjà Ambroise Croizat  «  Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale… », nous devons donc retrouver le chemin de la dignité et du courage afin de défendre un des éléments essentiels de notre vivre ensemble.  


    L'urgence est là!  En 2012, la question du renoncement aux soins est devenue centrale.  

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    La question financière est la principale cause de renoncement aux soins, marque de la baisse générale du pouvoir d'achat des salariés et de la montée de la précarité.  La Sécurité Sociale est à reconstruire d'urgence ! Il y va de la justice sociale et de la santé publique !    La prédation financière des spéculateurs et la cupidité patronale doivent reculer devant l'intérêt général !   


    La stratégie de l'élite mondialisée est clairement expliquée dans un éditorial du journal «

    Challenge » le 4 octobre 2007. 

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      Denis Kessler révèle le programme secret de la présidence Sarkozy qui est celui de l'oligarchie au pouvoir depuis trente ans dans cette Europe soumise à l'ordre ultralibéral sous la houlette de l'Union Européenne :    « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! ».  
    387770 220411661361187 100001770649973 502942« Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. […] Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité Sociale, paritarisme…
    A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Et est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de laRésistance ».  Jamais encore, on n’avait osé révéler l’envers du décor avec autant de cynisme. Denis Kessler ajoute également que :
      « L’architecture de la Libération s’identifie à des conquêtes sociales qui continuent de marquer la société française : la création de la Sécurité Sociale, la nationalisation des ressources énergétiques et de grands secteurs économiques, le droit de vote des femmes, l’instauration de nouveaux pouvoirs pour le monde du travail, est à l’évidence dépassée, complètement dépassée, inefficace et datée. La France doit s’adapter aux exigences internationales nouvelles.
    L’ensemble des réformes économiques et sociales mises en place au moment où la France venait de se libérer de l’occupation nazie  et du régime fasciste de Vichy ont été rendues possibles grâce à un pacte politique entre les gaullistes et les communistes ».
    telechargement--46-.jpg 395210 238894302846256 100001770649973 545630 1293454161 nAmbroise Croizat le bâtisseur de la Sécurité sociale (l’Humanité) Ouvrier métallurgiste à treize ans, député communiste du Front populaire, il participe à l’élaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil national de la résistance qui débouche, à la libération, alors qu’il est ministre du Travail, sur la création de la Sécurité sociale. La ville de Paris lui rend hommage, mardi, en inaugurant une place à son nom.
    « Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. » Cette phrase, prononcée par Ambroise Croizat lors de son dernier discours à l’Assemblée nationale, le 24 octobre 1950, sera mardi le fil rouge de l’inauguration de la place qui est lui est enfin dévolue au cœur de Paris [1]
    Un slogan brûlant d’actualité à l’heure du détricotage des acquis et qui sonne comme un hommage à un parcours qui a fait du « bâtisseur de la Sécurité sociale », l’un de ceux qui ont forgé la dignité de notre identité sociale. Il faut rappeler ce chemin entamé un 28 janvier 1901, dans l’éclat des fours de Savoie ou son père, Antoine, est manœuvre. En cette aurore du siècle, dans la cité ouvrière de Notre-Dame-de-Briançon, on vit la misère qui court les pages de Germinal. Pas de Sécurité sociale, pas de retraite. L’espoir, c’est le père d’Ambroise qui l’incarne. Fondateur du syndicat CGT, il lance la première grève pour une protection sociale de dignité.
    Il l’obtient mais de vieilles revanches l’invitent à s’embaucher ailleurs. 1907. Ugine, autre grève, errance obligée vers Lyon. C’est là qu’Ambroise prend le relais du père. Á treize ans, il est ajusteur. Derrière l’établi, les mots du père fécondent : « Ne plie pas, petit. Le siècle s’ouvre… » Ambroise adhère à la CGT. Á dix-sept ans, il anime les grèves de la métallurgie. Reste à faire le pas. Celui de Tours, ou il entre au PCF. « On le voyait partout, dit un témoin, devant les usines, au cœur d’une assemblée paysanne. Proche du peuple d’ou il venait. »
    Antimilitarisme, anticolonialisme tissent les chemins du jeune communiste. 1927. Il est secrétaire de la fédération des métaux CGTU. « Militant ambulant », un baluchon de Vie ouvrière à vendre pour tout salaire. Commence un périple ou il anime les révoltes de Marseille et du Nord, tandis que sur le terreau de la crise germe le fascisme. « S’unir, disait-il, pas unis, pas d’acquis ! »
    Ces mots, il les laisse au cœur des luttes ou se dessinent les espérances du Front populaire. En 1936, Ambroise est élu député du PCF dans le 14e arrondissement. Il impose la loi sur les conventions collectives. Présent à Matignon, il donne aux accords du même nom, la couleur des congés payés et de la semaine de quarante heures. Vient l’année noire, 1939. Arrêté le 7 octobre avec trente-cinq autres députés communistes, il est incarcéré à la Santé. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons avant de subir les horreurs du bagne d’Alger.
    Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire autour du général de Gaulle. Là, mûrissent les rêves du La pl&ace Ambrouse Croizat se situe dans le 14è arrondissement de Paris, Conseil national de la résistance (CNR). La Sécurité sociale, bien sûr, dont le postulat colore le programme de mars 1944 : « Nous, combattants de l’ombre, exigeons la mise en place d’un plan complet de sécurité sociale vivant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas ou ils sont incapables de se le procurer par le travail avec gestion par les intéressés et l’État. »
    images23654.jpg Á la tête d’une commission de résistants, Ambroise trace dès l’été 1943 les moutures de ce qui va devenir l’un des systèmes sociaux les plus enviés au monde. « Dans une France libérée, nous libérerons le peuple des angoisses du lendemain ! » écrit-il le 14 janvier 1944. C’est cette réflexion collective, mûrie par François Billoux, ministre de la Santé, qui aboutit à l’ordonnance d’octobre 1945. Le texte écrit, reste à bâtir. Le chantier débute en novembre 1945, quand il est nommé au ministère du Travail.
    Centre trente-huit caisses sont édifiées en deux ans sous sa maîtrise d’œuvre par un peuple anonyme après le travail ou sur le temps des congés. P. Laroque, technicien chargé de la mise en place du régime, déclarait en 1947 : « En dix mois et malgré les oppositions, a été construite cette structure solidaire alors que les Anglais n’ont pu mettre en application le plan Beveridge, qui date de 1942, qu’en 1948. Il faut dire l’appui irremplaçable d’Ambroise Croizat. Son entière confiance manifestée aux hommes de terrain est à l’origine d’un succès aussi remarquable. »
    Rappelons combien le rapport de forces de l’époque permit la naissance de l’institution : un PCF à 29 % ; 5 millions d’adhérents à la CGT, qui a joué un rôle fondateur ; une classe ouvrière grandie par l’héroïsme de sa résistance. Là ne s’arrête pas l’héritage. Ambroise laisse à l’agenda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, des prestations familiales uniques au monde, les comités d’entreprise, la médecine du travail, les statuts des mineurs et des électriciens et gaziers (cosignés avec M. Paul), la prévention dans l’entreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles… «  Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale… »
    Un cri répété demain, place Ambroise Croizat, pour que la Sécurité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé mais demeure ce qu’Ambroise a toujours voulu qu’elle soit : un vrai lieu de solidarité, un rempart contre le rejet et l’exclusion. Ambroise meurt en février 1951. Ils étaient un million à l’accompagner au Père-Lachaise. Le peuple de France, « celui à qui il avait donné le goût de la dignité », écrivait Jean-Pierre Chabrol.  


    Michel Etiévent (*)
    (*) Auteur d’Ambroise Croizat ou l’invention sociale et de Marcel Paul, Ambroise Croizat, chemins croisés d’innovation sociale. Livres disponibles auprès de l’auteur, 520 avenue des Thermes, 73600 Salins-les-Thermes (25 euros l’un + 5 euros de port l’unité).

     


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