• Une mère célibataire expulsée illégalement d’un 4 mètres carré

    Une mère célibataire expulsée illégalement d’un 4 mètres carré


    Après le taudis de 1,56 mètre carré payé 330 euros, la Fondation Abbé Pierre révèle le cas d'une mère célibataire jetée d’une pièce en hiver, alors que Matignon détaille son plan de lutte contre l’exclusion. 

    La crise du logement, conjuguée au tsunami de pauvreté qui déferle sur notre pays, ne cesse d’atteindre de tristes records. Après avoir révélé la semaine dernière le cas d’un homme vivant depuis quinze ans dans une pièce sous un toit, mesurant légalement 1,56 m2 et payée 330 euros par mois (voir photo) – du jamais-vu –, la Fondation Abbé-Pierre a annoncé sur sa page Facebook l’expulsion d’une mère célibataire de son 4 m2, situé boulevard Brune, dans le 14e arrondissement de Paris, qu’elle louait 200 euros par mois.

    Des conditions de vie bien en deçà de ce qu’impose la loi, pour laquelle un logement décent nécessite une surface habitable au moins égale à 9 m2 et une hauteur sous plafond de 2,20 m. Cela n’a pas semblé émouvoir son propriétaire, qui l’a illégalement mise à la porte pour trois mois d’impayés, en pleine trêve hivernale. Faisant fi de la justice et des températures négatives, il a changé la serrure pendant son absence. Puis il lui a envoyé un SMS indiquant que ses affaires personnelles avaient été empaquetées et laissées dans le couloir. Toute une vie jetée, du jour au lendemain, dans des sacs-poubelle.

    Double crise

    Se faire expulser à coup de texto, payer un loyer à 211 euros le mètre carré pour bénéficier d’un logement où l’on ne tient debout que sur 20 cm de large semblent des situations extrêmes, voire ubuesques. Mais elles se développent parce que « le pays vit une double crise, explique Patrick Doutrelignes, de la Fondation Abbé-Pierre. Il manque énormément de logements en France, et à cela s’ajoute une crise économique qui fait que non seulement les logements sont de plus en plus chers, mais les ménages ont de moins en moins de revenus ».

    Lutte contre la pauvreté

    Dans ce contexte, Jean-Marc Ayrault réunit aujourd’hui, à 17 heures, le comité interministériel de lutte contre l’exclusion, au cours duquel il doit détailler les annonces faites lors de la conférence nationale de lutte contre la pauvreté, en décembre. Or, « ces mesures ne se concentrent que sur l’année 2013 et ne répondent pas à l’ampleur des difficultés des personnes sans abri ou mal logées », ont alerté vendredi 33 associations de lutte contre la pauvreté, qui « s’inquiètent de l’immobilisme des services de l’État », et demandent déjà au premier ministre de revoir sa copie. Vendredi, elles ont réitéré leur appel pour « un moratoire sur les expulsions locatives sans relogement (avec dédommagement des propriétaires) », et « une opération massive d’accès au logement fixée sur plusieurs années ». Que vont devenir les 19 000 personnes mises à l’abri cet hiver, s’interroge aussi la Fondation Abbé-Pierre, qui lance avec le Collectif des associations unies un compte à rebours pour suivre la mise en œuvre des plans territoriaux de sortie de l’hiver, annoncés par le gouvernement pour en finir avec la gestion au thermomètre.

    • A consulter:

    le site de la Fondation Abbé Pierre


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