• "Ambroise Croizat", une conférence de Michel Etiévent. from Les Films de l'An 2 on Vimeo.

    Du fils d'ouvrier né en 1901 dans la cité des Maisonnettes de Notre-Dame-de-Briançon, en Savoie, au ministre du Travail du gouvernement De Gaulle en 1945, l'écriture vivante de Michel Etiévent, historien, restitue ici toutes les facettes d'Ambroise Croizat, bâtisseur de la Sécurité sociale.


    185 pages au fil desquelles alternent, entre photos et documents inédits, le parcours et l'œuvre d'un personnage qui a consacré sa vie à l'invention sociale. Entre les mots et les archives reviennent ainsi les racines de cet enfant de Savoie élevé dans le sillage d'un père auteur de la première grande grève du département en 1906, sa formation militante à Lyon entre grèves et usines, ses luttes menées à la tête de la Fédération CGT des Métaux, ses combats à l'Assemblée nationale où, député communiste de Paris, il forgera les plus grands acquis du Front populaire.


    Viendront ensuite les heures noires, le procès des députés communistes, les prisons de Vichy, les bagnes d'Hitler. La Libération, enfin, et l'immensité de la tâche accomplie de 1945 à 1947 au ministère du Travail. L'héritage de l'homme est prodigieux : Sécurité sociale, retraites, comités d'entreprise, statut des mineurs, médecine du travail, conventions collectives, prévention... Un cortège impressionnant de lois et de réalisations sociales qui fondent l'identité et la dignité d'un pays.


    Au-delà de l'histoire de celui que l'on appelait le "ministre des Travailleurs", l'ouvrage est aussi un fabuleux portrait des espoirs et des douleurs de notre siècle. Le Front populaire, la guerre, la collaboration, la Résistance, images et visages se superposent pour donner à voir et à entendre les racines de notre histoire. Autre originalité, l'ouvrage nous livre toute la correspondance de prison d'Ambroise Croizat, enfermé dans les geôles de Vichy et les bagnes d'Algérie de 1939 à 1943.


    Incomparable témoignage qui éclaire la vie quotidienne des heures sombres de la France et nous raconte de manière bouleversante l'enlisement de Vichy dans la collaboration, l'enfermement d'un élu du peuple, l'horreur du bagne... Avec cette première biographie d'Ambroise Croizat, l'auteur nous livre le passionnant roman d'un homme qui a su donner à notre siècle un goût de solidarité et de dignité.


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  • 21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

     

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

    Les ouvriers en soierie de Lyon se soulèvent en novembre 1831 en prenant pour devise « Vivre en travaillant ou mourir en combattant ». La révolte des canuts est devenue légendaire dans le monde entier, un des premiers mouvements de la classe ouvrière, une référence pour Marx, Jean Jaurès... même s’il y eut de nombreuses rebeynes ou révoltes avant elle à Lyon. Et quelques unes après, dont celle que nous avons vécu avec les jeunes des quartiers en novembre 2005.

    Ce nouvel épisode, jour par jour, de « l’Almanach de Myrelingue » peut nous aider à pren­dre de la graine ; même si chaque fois, la situa­tion est dif­fé­rente, il n’est jamais inu­tile de connaî­tre ce qui s’est passé.

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

    La fabrique lyonnaise

    À cette époque, le tex­tile était la prin­ci­pale indus­trie fran­çaise et la fabri­que lyon­naise de soie­rie fai­sait vivre la moitié des habi­tants de la deuxième ville du royaume avec plus de 30 000 métiers à tisser, ainsi que d’autres ouvriers aux alen­tours de Lyon. Ces tis­seurs lyon­nais, ou canuts, étaient des maî­tres-ouvriers qui pos­sé­daient à domi­cile leurs bis­tan­cla­ques (sou­vent 2 métiers à tisser, par­fois plus) et tra­vaillaient chez eux au sein de la famille, avec des com­pa­gons qu’ils logeaient et nour­ris­saient. On employait, dans les temps de vaches mai­gres, sur­tout des femmes, moins bien sala­riées, et des appren­tis ou gar­çons de course, qu’on appelle à Lyon des brasse-roquets, encore moins bien payés et les ensou­ples où s’enrou­laient le tissu étaient très lour­des à char­rier. Même si l’ins­tal­la­tion de métiers Jacquard avaient fait dis­pa­raî­tre les tireurs de lacs, la soie­rie, ce n’était pas que le tis­sage avec gareurs, sati­nai­res, lan­ceurs, bat­tan­diers..., c’était aussi met­teurs en carte, liseurs de des­sins, magna­na­rel­les, mon­teurs, bro­cheurs, plieurs, mou­li­neurs, our­dis­seu­ses, ova­lis­tes, remet­teu­ses, tor­deu­ses, dévi­deu­ses, pas­se­men­tiè­res, guim­piè­res, taf­fe­ta­quiè­res, tein­tu­riers, finis­seu­ses...

    Et face à eux, les patrons que l’on appelle à Lyon les fabri­cants de soie­rie, ou soyeux, mais qui ne fabri­quent rien. Ce sont en fait des négo­ciants, qui avan­cent le capi­tal en se pro­cu­rant la matière pre­mière et se conten­tent de passer des ordres aux canuts.

    En dehors de tous ces ate­liers situés dans les appar­te­ments des pentes et à la Croix-Rousse, mais aussi à St Georges, à Bourgneuf (Pierre scize), à la Guillotière et Vaise, une seule ten­ta­tive de concen­tra­tion indus­trielle exis­tait à St Rambert l’ile Barbe, devenu le quar­tier nord de Lyon. Là, l’usine de soie­rie de la Sauvagère, aujourd’hui lycée pro­fes­sion­nel, y employait 600 ouvriers, dont beau­coup se sont joints aux insur­gés de la Croix-Rousse.

    La situation de misère et d’oppression

    Tout ce monde ouvrier était à la merci de la mono-indus­trie du tis­sage qui fluc­tuait selon le marché de la soie, et à la merci des soyeux qui leur pas­saient com­mande et s’en met­taient plein les poches. Les canuts tra­vaillaient de 15 à 18 heures par jour (10 heures pour les enfants de 6 à 10 ans) pour des salai­res de misère. Ils s’entas­saient dans des appar­te­ments-ate­liers mal­sains. Les métiers Jacquard exi­geaient des hau­teurs de pla­fond beau­coup plus impor­tan­tes qu’aupa­ra­vant, mais le plus sou­vent l’espace sup­plé­men­taire était comblé par une sou­pente (mez­za­nine) où logeaient les famil­les tandis que les com­pa­gnons, les appren­tis dor­maient sou­vent dans des pla­cards.

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    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

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    Certes, une soli­da­rité unis­sait les canuts qui avaient mis en place, sous l’impul­sion de Pierre Charnier et d’autres mili­tants de l’époque, le mou­ve­ment mutuel­leiste. L’idée des mutuel­les était de pré­voir les pério­des de morte pour rému­né­rer les sans-tra­vail par les res­sour­ces des coti­sa­tions. Il était même envi­sagé de fonder une coo­pé­ra­tive de pro­duc­tion qui aurait permis de se passer des fabri­cants de soie­rie, qui eux vivaient dans l’opu­lence... Mais on n’en était pas encore là.

    La révolte couve

    Dès jan­vier 1831, une cer­taine agi­ta­tion se mani­feste. Des ras­sem­ble­ments se for­ment en dif­fé­rents points de le ville pour deman­der du tra­vail et du pain. En avril-juin 1831 les idées saint-simo­nien­nes et fou­rie­ris­tes se répan­dent évoquant l’oppres­sion des riches, les méfaits d’une concur­rence exa­cer­bée, l’injus­tice sociale. Peu à peu, se per­çoit une cons­cience de classe. La crise sour­noise, dont on annon­çait sans cesse la fin pro­chaine, se pro­longe et les fabri­cants de soie­rie se mon­trent de plus en plus intrai­ta­bles vis à vis des prix de façon. Des pros­pec­tus cir­cu­lent et le jour­nal l’Écho de la Fabrique va bien­tôt sortir.

    Le géné­ral Roguet, com­man­dant la divi­sion mili­taire de la région lyon­naise, s’inquiète et contacte les Prud’hommes sur l’uti­lité d’un tarif mini­mum. L’adjoint Terme, qui rem­place le maire absent, réunit le 12 octo­bre des repré­sen­tants des deux par­ties, mais les soyeux se déro­bent. Le 18 octo­bre, c’est au tour du préfet Bouvier-Dumolard de s’inquié­ter. Alors 8000 canuts élisent des « com­mis­sai­res » qui for­ment une com­mis­sion qui deman­dent un tarif et remet­tent une adresse au préfet : « Le moment est venu où, cédant à l’impé­rieuse néces­sité, la classe ouvrière doit et veut cher­cher un terme à sa misère » .

    Une nou­velle réu­nion avec délé­gués des canuts et des soyeux est convo­quée par le préfet le 25 octo­bre. Mais en même temps 6 000 canuts, chefs d’ate­liers et com­pa­gnons, venus de tous les fau­bourgs, se ras­sem­blent et défi­lent, dis­ci­pli­nés, en silence, dans les rues de Lyon jusque devant le préfet, place des Jacobins, et à Bellecour. Un tarif élaboré en commun est signé qui devait entré en vigueur le 1er novem­bre. Et c’est l’occa­sion de fêter ça en remer­ciant le préfet en cette soirée du 25 octo­bre. Cette orga­ni­sa­tion sans faille semble le fait d’une étroite col­la­bo­ra­tion entre les volon­tai­res du Rhône, répu­bli­cains, et les mutuel­lis­tes.

    Mais la plu­part des fabri­cants refu­sent pour­tant d’appli­quer le tarif et en appel­lent même au gou­ver­ne­ment qui désa­voue l’atti­tude du préfet. Un soyeux a mis le feu aux pou­dres en met­tant un révol­ver sur la tempe d’un canut en lui disant « voilà notre tarif ! ».

    Se voyant trom­pés, exas­pé­rés par l’intran­si­geance des fabri­cants, les canuts per­dent patience et veu­lent s’en pren­dre à la rue des Capucins, le quar­tier des soyeux. On parle de tric, de se mettre en grève géné­rale. Ils atten­dent jusqu’au 20 novem­bre, jour où ils appren­nent que de nom­breu­ses com­man­des sont atten­dues. Ils déci­dent de ne pas repren­dre le tra­vail et d’aller de nou­veau mani­fes­ter en masse devant la pré­fec­ture (place des Jacobins). La situa­tion est explo­sive car ce même 20 novem­bre une revue avec le géné­ral Ordonneau de la garde natio­nale des quar­tiers de la presqu’île, où domi­nent les fabri­cants, a lieu place Bellecour, c’est-à-dire tout près des Jacobins.

    Le 21 novembre 1831

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canutsDès le lever du jour, une agi­ta­tion fébrile gagne toute la popu­la­tion de la Croix-Rousse. La plu­part des métiers sont arrê­tés. Plus d’un mil­liers d’ouvriers se ras­sem­blent sur le pla­teau de la Croix-Rousse, enten­dant faire res­pec­ter l’exé­cu­tion des nou­veaux tarifs. Dix mille atten­dent sur la place Bellecour. Et ils sont des cen­tai­nes à la Guillotière. Des cor­tè­ges se for­ment, se gon­flent d’heure en heure, les tam­bours bat­tent le rappel. Les Canuts s’élancent avec leurs poings nus, ava­lant les pentes en contrai­gnant les auto­ri­tés pré­sen­tes à la retraite anti­ci­pée.

    Visiblement, la garde natio­nale de la Croix-Rousse, où domi­nent les canuts, n’a pas l’inten­tion de s’oppo­ser à l’action des ouvriers. Des escar­mou­ches se pro­dui­sent en divers points du pla­teau et notam­ment en haut de la Grand’côte, rue Bodin, mais les ouvriers res­tent maî­tres de la situa­tion en cons­trui­sant de nom­breu­ses bar­ri­ca­des.

    Le maire par inté­rim ordonne à Ordonneau d’inter­ve­nir. Les canuts émeutiers déci­dent de former un cor­tège et d’aller défi­ler dans Lyon. C’est là qu’un dra­peau noir flotte sur lequel cer­tains ont vu écrit cette célè­bre devise « Vivre en tra­vaillant ou Mourir en com­bat­tant » . Ils se heur­tent à un pelo­ton au bas de la Grand’côte (la rue des Capucins est le sec­teur des soyeux). Des coups de feu éclatent et des hommes tom­bent. Les mani­fes­tants ripos­tent avec le peu d’armes dont ils dis­po­sent, essen­tiel­le­ment quel­ques gour­dins et des pelles et remon­tent sur le pla­teau.

    De chaque fenê­tre les ména­gè­res crient « Aux armes, aux armes, les auto­ri­tés veu­lent assas­si­ner nos frères. » De chaque maison sor­tent des com­bat­tants armés de pelles, de pio­ches, de bâtons et des étais de leurs métiers à tisser en hur­lant : « Du pain ou du plomb ! »

    Ceux qui n’ont pas d’armes trans­por­tent des pavés aux étages supé­rieurs des mai­sons ou sur les toits dont ils arra­chent les tuiles. Des bar­ri­ca­des avec des char­ret­tes s’élèvent rapi­de­ment aux quatre coins de le Presqu’île, des bateaux sont ren­ver­sés sur les quais for­mant autant de bar­ra­ges de dis­tance en dis­tance.

    Des canuts désar­ment la garde natio­nale de la Croix-Rousse et bat­tent le tocsin pour un appel aux armes géné­ra­lisé. Ils cons­trui­sent de nou­vel­les bar­ri­ca­des avec l’aide de femmes et d’enfants. La bataille devient achar­née.

    C’est l’affo­le­ment géné­ral à l’Hôtel de ville et à la pré­fec­ture. Le géné­ral Roguet s’efforce de faire démo­lir quel­ques bar­ri­ca­des. Le préfet, qui invite les « hon­nê­tes gens » à ne pas se mêler au mou­ve­ment des « mau­vais sujets », décide d’aller en bataillon avec le géné­ral Ordonneau. Indignation et colère des canuts qui s’esti­ment trahis ; le préfet et Ordonneau sont pris en otages


    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

    C’est tout le peuple de Lyon qui se révolte le 22 novembre 1831

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

    Dans la nuit du 21 au 22 novem­bre 1831, vers minuit, une bonne cen­taine d’ouvriers de la Guillotière et des Brotteaux déci­dent d’aller ren­for­cer ceux de la Croix-Rousse. Ils se glis­sent sur une digue située en aval du pont de la Guillotière, évitant ainsi le poste de garde natio­nale placé à la tête du pont. Ils vont jusqu’au confluent et tra­ver­sent la Saône au pont de la Mulatière, contour­nent la presqu’île et gra­vis­sent la montée de Choulans. Arrivés à Saint-Just, pré­ve­nus, des ouvriers de Saint-Just, de Saint-Georges, du Gourguillon, vien­nent gros­sir le groupe et pour­sui­vent par Trion et Champvert pour des­cen­dre à Vaise, où d’autres encore les rejoi­gnent quand ils sont arrê­tés par la garde natio­nale.

    Les canuts rebrous­sent chemin et tra­ver­sent les terres au bas du cha­teau de la Duchère pour arri­ver au pont de Rochecardon. Une com­pa­gnie de la garde natio­nale de Saint-Didier-au-mont-d’Or bivoua­que là. « Qui vivent ? » s’écrient les gardes natio­naux. « Ouvriers » répon­dent d’une voix forte les pre­miers de la bande aux gardes qui livrent le pas­sage. Cette troupe gagne Saint-Rambert, où des ouvriers de la manu­fac­ture de la Sauvagère la rejoi­gnent. Elle repasse ensuite la Saône sur le pont de l’Ile Barbe et par la montée de Cuire, grimpe à la Croix-Rousse. Ils sont main­te­nant 350 quand ils débou­chent sur la place de la Croix-Rousse.

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La venue de ces hommes dont beau­coup avaient dû faire un détour d’une bonne ving­taine de kilo­mè­tres, relève le moral des cou­ra­geux habi­tants de la Croix-Rousse qui les appel­laient de tous leurs voeux. D’autres ouvriers arri­vent de Collonges, de St Cyr et on en attend de Tarare, de Thizy, de Vienne et Saint-Étienne...

    Pour les émeutiers qui ont veillé fiè­vreu­se­ment dans la nuit et le froid, voilà une rasade de fra­ter­nité qui brûle les veines, chasse l’angoisse et balaie le décou­ra­ge­ment. Ce ren­fort spon­tané marque le sommet de la révolte des canuts, et la grande soli­da­rité des tra­vailleurs lyon­nais cons­ti­tue la pre­mière et éblouissante illus­tra­tion d’un combat pour la jus­tice.

    Après qu’il ait promis d’agir en vue d’un cessez-le-feu, les insur­gés relâ­chent le préfet puis le géné­ral Ordonneau plus tard dans la nuit.

    Vers 5 heures du matin en ce mardi 22 novem­bre, les hos­ti­li­tés repren­nent. Les ouvriers ont for­ti­fié leurs posi­tions et ils résis­tent vic­to­rieu­se­ment aux assauts des trou­pes de lignards. Solidement ins­tal­lés der­rière leurs bar­ri­ca­des, embus­qués aux fenê­tres de hautes mai­sons des pentes, ils infli­gent des pertes ter­ri­bles à leurs adver­sai­res dont le moral flé­chit d’heure en heure.

    Dans la mati­née, de nou­veaux foyers d’insur­rec­tion se créent en dif­fé­rents points de Lyon. Les ouvriers de Saint-Just désar­ment le poste de la bar­rière, et contrô­lent le télé­gra­phe, pri­vant ainsi le gou­ver­ne­ment d’infor­ma­tions pré­ci­ses en pro­ve­nance de Lyon. D’autres ouvriers de la rive gauche du Rhône et de la rive droite de la Saône se sont enga­gés dans la révolte et un feu nourri acca­ble les mili­tai­res ins­tal­lés sur les quais de la presqu’île.

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

    Barricade
    Place des Bernardines - 22 novembre 1831

    Des ouvriers de toutes pro­fes­sions, de tous les quar­tiers de la ville se sou­lè­vent à leur tour. L’insur­rec­tion devient géné­rale. Le tocsin sonne à St Paul, mais aussi à St Pothin. Les masses s’ébranlent. Les rues, les places, les quais se héris­sent de bar­ri­ca­des. On atta­que les corps de garde occu­pés par la garde natio­nale ou par l’armée, ainsi que les pavillons de l’octroi. Plusieurs devien­nent la proie des flam­mes. Ce n’est plus une émeute, c’est une révo­lu­tion.

    Vers onze heures et demi, sur la place des Célestins, se forme un ras­sem­ble­ment de quinze à vingt jeunes gens, en partie des enfants, sans sou­liers et armés seu­le­ment d’une ou deux haches et d’un ou deux fusils. Ce sont pour la plu­part des décrot­teurs qui se tien­nent d’ordi­naire à la porte du théâ­tre. L’un d’eux tient une épée sans poi­gnée pro­ve­nant du pillage d’une armu­re­rie pas­sage de l’Argue. Ils vont d’armu­re­rie en armu­re­rie et se cons­ti­tuent ainsi une quin­caille­rie.

    L’hôtel de la mon­naie, rue de la Charité, est pris, avec l’aide des modè­res, cro­che­teurs et autres mari­niers, mais aucun sou n’est dérob

    é alors que le direc­teur leur dit qu’il s’y trouve quinze cent mille francs en or.

    A partir de midi et demi, les ponts du Rhône et de la Saône tom­bent sous la pres­sion des insur­gés. Des bar­ri­ca­des jalon­nent toute la ville, des maga­sins d’armu­re­rie sont pillés, des armes enle­vées aux gardes natio­naux et aux sol­dats désem­pa­rés. L’arse­nal est investi, la pou­drière de Serin capi­tule, l’étau se res­serre autour de l’hôtel de ville.

    21 novembre 1831 : début de la révolte des canuts

    P.-S.

    Pour avoir des éléments plus précis sur la révolte des canuts, lire l’ouvrage remarquable de Fernand RUDE, C’est nous les canuts (Maspero 1977), ainsi que cet autre ouvrage du même auteur : « Les Révoltes des Canuts, 1831-1834 » (La Découverte).

    http://rebellyon.info/

    Voir aussi sur REBELLYON la 2e révolte de 1834ainsi que les prémices

     

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                                                                         Résistants Corses

    Par Danielle Bleitrach

     

    Un ami m’a envoyé ce texte de Michel Onfray que je place à la fin (voir le lien en bas de page) pour que chacun juge jusqu’où l’anticommunisme et le désir d’exister peut conduire quelqu’un qui prétend au titre d’intellectuel.

     Mon premier réflexe a été de ne pas m’en préoccuper. Périodiquement il surgit quelque libelle de ce type. De surcroît je m’estimais mal placée pour critiquer Michel Onfray vu que de sa pléthorique production je n’ai lu qu’un truc sur les cyniques tellement racoleur qu’il m’est tombé des mains. Quelques « bonnes feuilles » de son machin sur Freud qui m’ont incitée à éviter l’ouvrage.


    Que faire alors de ce médiocre compte rendu d’un livre dont je pense  qu’il ne passera pas à la postérité même si  Michel Onfray nous assure qu’il a été publié dans «  la très sérieuse maison d’édition Larousse dans une collection dirigée par Emmanuel Thiébot qui fit un temps partie de l’équipe de l’Université Populaire de Caen« . L’université populaire de Caen étant on le sait la créature du dit Michel Onfray.


    Michel Onfray a subi une véritable illumination devant cet ouvrage. Au point à partir de cette unique lecture de traîner dans la boue  Guy Mocquet, excusez du peu. A partir d’un seul livre, il est vrai publié dans la très sérieuse maison d’édition Larousse dans une collection dirigée par Emmanuel Thiébot qui fit un temps partie de l’équipe de l’Université Populaire de Caen« . D’autres intellectuels ayant eu une telle illumination tenteraient de se ressaisir, ils multiplieraient les lectures, les références avant de s’engager. Mais non Michel Onfray a ceci de commun avec Bernard Henri Lévy qu’il leur suffit d’un seul livre de quelque auteur peu ou mal connu pour se faire une opinion définitive, pour adopter une « posture » : Guy Mocquet serait en fait un pro-nazi parce que communiste. Et Michel Onfray de nous inviter à regarder en face la vérité sinon le nihilisme nous menacerait. Heureusement Michel Onfray et BHL sont là, avec eux l’essayiste n’a plus une attitude morale mais une morale de l’attitude… Sur rien, sur un livre feuilleté à la hâte dont on tire une exaltation incontrôlée des sphincters de l’égo… Et tout cela en reprenant le grand air du pacte germano-soviétique et du communisme stalino-hitlérien. Michel Onfray n’a visiblement pas consulté la montagne d’ouvrages qui a été écrite sur le sujet , il a une révélation. Comme pour Freud, il n’argumente pas il dévoile l’anecdote dont il vient de prendre connaissance, un ragot peut-être qu’importe.


    Se trouvera-t-il un historien digne de ce nom pour perdre son temps à réfuter ce grand air de la calomnie devenu ou plutôt redevenu évangile pour Michel Onfray ? Je crains que non alors je ne vais pas me lancer non pas dans l’entreprise de reprendre toute la période historique, l’alliance du Front populaire se cassant le nez sur la Guerre d’Espagne, le refus des socialistes d’intervenir, la lutte antifasciste des communistes. Munich, la trahison de Chamberlain, Daladier. L’originalité du parti Communiste français qui justement a refusé la ligne classe contre classe et a constitué un Front populaire antifasciste.  Il faudrait tout reconstruire pour contextualiser ce que Michel Onfray résume au pacte germano soviétique et à la seule demande de parution de l’humanité aux troupes d’occupation. Ce qui n’a pas été le fait du « parti » mais d’un seul dirigeant qui s’est trompé et s’est illustré dans la Résistance, lançant l’appel à la résistance avant celui du 18 juin. mais voyez la canaillerie du texte, cela devient « nous avons des ennemis communs les anglais,  les juifs »… Alors même qu’en 1938, il y a eu la conférence d’Evian, le refus général d’accueillir les juifs, cela devient les communistes qui sont antisémites pour Onfray… Minable..; Des historiens décriront mieux que moi cette lutte antifasciste menée par les communistes français depuis 1934 alors même que comme l’a décrit Annie Lacroix-Riz le patronat avait fait déjà alliance avec les nazis.


    Mais je vais apporter un témoignage. J’ai écris sous forme de dialogue les mémoires de Gaston Plissonnier et nous avons beaucoup discuté de cette période.  ce que m’a décrit Gaston Plissonnier qui à l’époque était en Bourgogne c’était la situation du parti à ce moment.

    En 1938, il y a eu Munich,


    la Tchécoslovaquie a été livrée. Puis le pacte germano-soviétique comme réponse à Munich. Alors même que le gouvernement français ne prépare pas la guerre contre l’Allemagne, que le patronat est déjà allié aux nazis, le pacte germano soviétique fournit prétexte à se débarrasser de ceux qui combattent dans les usines, ont imposé les congés payés, la répression s’abat sur les militants communistes jusque dans les syndicats  en bas où, les communistes étaient majoritaires : ils seront dissous par le ministre de l’Intérieur, 620, au total.  La moitié du Comité central et trois membres du Bureau Politique Cachin, Sémard et Billoux sont en prison mais Maurice Thorez reçoit l’ordre de partir à Moscou et Jacques Duclos, Benoît franchon et Charles Tillon partent en clandestinité. Ce que me décrit alors Gaston Plissonnier c’est un parti qu’il faut reconstituer en le faisant entrer en clandestinité.


    Il m’a raconté comment il allait de ferme en ferme alors même que les jeunes hommes (jusqu’à quarante ans) étaient mobilisés et que le parti était interdit et il ne savait pas à qui il avait affaire. Mais comme Monmousseau était envoyé à Marseille, Charles Tillon à Bordeaux, lui tente de recréer un parti illégal dans sa Bourgogne. Ils se battent pour la survie du Parti, sur des bases de classe, ce moment  est très proche du refus de Blum de soutenir les Républicains espagnols face au fascisme, de l’internement de ces espagnols dans des camps. Donc de l’analyse de la complicité entre la bourgeoisie et les fascistes et de la mollesse des socialistes. Gaston me racontait que les structures clandestines qui se recréaient se faisaient sur ces bases, le prolétariat et les intellectuels ralliés à lui étaient les seuls à n’avoir pas trahi, ce que Mauriac confirmera en disant que « la classe ouvrière est la seule à être resteé fidèle à la patrie profanée ».. Les femmes jouent un grand rôle dans ce temps de mobilisation, l’épouse de Gaston mais aussi l’union des jeunes filles de France avec Danielle Casanova.

    Ce témoignage de Gaston qui insistait sur non seulement les difficultés de réorganiser un parti clandestin puisque le gouvernement qui pactisait de fait avec les nazis avait organisé la répression des communistes mais aussi sur les objectifs de résistance et la nécessité que ce soit le parti lui-même qui organise sa propre résistance  a été également confirmé par mon mari qui lui avait organisé la résistance du pays d’Aix et qui à ce titre avait été torturé par la gestapo, puis fut emprisonné à la Centrale d’Eysses et ensuite déporté à Dachau. Il m’a décrit le même travail qu’il a du faire dans les mêmes conditions pour recréer un parti, son effroi devant la foule qui se pressait lors de la venue de Pétain. Il avait adhéré en 1936 pour mener la lutte antifasciste pour lui en réorganisant le parti comme l’avait fait partout des  communistes à la même époque, celle de la drôle de guerre puis celle de la débâcle des armées mal préparées et le début de l’occupation nazie, il n’y a jamais le moindre doute sur la nature de leur combat.


    Face à cela, voyez comment Michel Onfray glisse,

    comment il accuse les communistes d’avoir saboté les armes dans les usines, d’être quasiment à l’origine de la débâcle de l’armée française, le patronat celui qui s’est réellement entendu avec les nazis « plutôt Hitler que le Front populaire » est blanchi c’est la faute aux ouvriers…

    Je dois dire que quand j’ai lu ce torchon de Michel Onfray j’ai repensé à tous ces gens,
    à ce jeune communiste torturé et qui s’était coupé la langue pour ne pas parler et je me suis dit que cet individu déshonorait le nom d’intellectuel, non seulement par ses méthodes de travail, le ragot, la provocation se substituant à la recherche des preuves mais parce qu’il s’attaquait à quelqu’un qui le dépassait de cent coudées pour rien, comme ça pour le plaisir de faire parler de lui…

    triste…

     

    Danielle Bleitrach

     

    Cette article est la réponse à l’article suivant: http://mo.michelonfray.fr/chroniques/la-chronique-mensuelle-de-michel-onfray-n%C2%B0-78-novembre-2011


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  • On a compris la raison.. !

    Pour que les canailles social-démocrates , déjà complices de tout ce qui sert les intérêts du Capitalisme , puissent , en éternels dévoyeurs des luttes et de la Révolution, se joindre au consensus de la boucherie !

    N’oublions jamais, Camarades. Aujourd’hui ce sont dans les tranchées du malheur des peuples que socialdémocratie et autres larbins du K. voudraient que nous crevions !

    RESISTANCE !

    Comme ceux de 17, "crosses en l’air" et mutineries de MASSES. !

    A l’heure ou, une fois de plus, la bourgeoisie versaillaise vient incliner ses drapeaux du Capital devant les Monuments ou s’alignent les noms de ceux qui ignoraient qu’ils n’étaient que le SO des Coffres forts, ce dernier discours de Jaurès mérite d’avoir sa place ici.

    http://www.marxists.org/francais/general/jaures/works/1914/07/jaures_19140725.htm

    http://bellaciao.org


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  • 9 NOVEMBRE 1989

    Les autorités est-allemandes annoncent que les personnes désirant se rendre à l’ouest peuvent “passer par tous les postes frontaliers entre la RDA et la RFA ou par Berlin-Ouest.” A partir de 22h00 des milliers de Berlinois massés près du Mur ouvrent un à un les postes frontières. Déjà le 7 novembre un million de manifestants à Berlin-Est avait entraîné la démission collective du gouvernement communiste. Après 28 ans de séparation entre l’est et l’ouest, le mur de la honte s’écroule entraînant bientôt dans sa chute le communisme soviétique. Officiellement la guerre froide est fini !

    Depuis l’occident et les USA se sont trouvés un ennemi commun et invisible : le terrorisme international. Grâce à cet ennemi , il peuvent intervenir sur l’ensemble de la planète, occuper et sécuriser les pays riches en matière première ou stratégiquement important. L’Otan qui n’avait plus de raison d’être après la chute de l’URSS, a été recyclé en défense des intérêts des multinationales américaines et occidentales !

    Un autre Mur tout aussi honteux a remplacé celui qui séparait Berlin est et Berlin ouest, la bas en Palestine. ..

    http://2ccr.unblog.fr/2011/11/09/9-...


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  • Décès d’Henry Karayan, l’un des deux derniers survivants du groupe Manouchian

    Le résistant Henry Karayan, l’un des deux derniers survivants du groupe Manouchian, est mort le 2 novembre à l’âge de 90 ans, a annoncé mardi l’Association nationale des anciens combattants et résistants Arméniens (Anacra).
    Né le 3 mai 1921 à Istanbul (Turquie), Henry Karayan arrive en France en 1923. Il rencontre Missak Manouchian en 1942 et participe aux actions armées et aux sabotages menées par les Francs-Tireurs et Partisans - Main d’oeuvre immigrée (FTP-MOI) du groupe en région parisienne.
    Responsable de la troisième équipe du groupe, il avait coutume de dire : "Moi, je ne tuais pas des civils, je ne tuais pas des Allemands, je tuais des nazis en uniforme".
    Avec Arsène Tchakarian, 94 ans, désormais dernier survivant du groupe Manouchian, il témoignait régulièrement auprès des jeunes et avait aidé Robert Guédiguian pour son film "L’Armée du Crime" sorti en 2009.
    Selon l’Anacra, Henry Karayan "a de tout temps souligné la fraternité d’armes entre tous ces immigrés qui dépassait tous les clivages religieux et identitaires" et qui ont fait "l’Europe avant l’heure".
    Le Groupe Manouchian fut l’un des mouvements les plus actifs de la Résistance. A Paris, des groupes armés FTP-MOI, communistes, furent constitués dès avril 1942 et d’autres détachements formés en province. Pour toute la France, ils seront moins de 200.
    En février 1943, Missak Manouchian rejoint un détachement des FTP-MOI d’une cinquantaine de Juifs roumains et hongrois et d’Arméniens qu’il commande six mois plus tard. Le groupe Manouchian réalisa une trentaine d’opérations de sabotages ou d’exécutions de collaborateurs d’août à mi-novembre 1943.
    Vingt-trois membres du groupe sont arrêtés en région parisienne en novembre 1943. Torturés, ils sont livrés à la police militaire allemande et jugés par une cour martiale du tribunal allemand à Paris le 15 février 1944.
    Les vingt-deux hommes sont fusillés au Mont-Valérien le 21 février 1944. La seule femme du groupe, Olga Bancic, est décapitée à la prison de Stuttgart le 10 mai 1944.
    Au moment du procès, les Allemands impriment et placardent à 15.000 exemplaires une affiche qui présente sur un fond rouge les photos, les noms et les actions de dix résistants du groupe avec le slogan : "Des libérateurs ? La Libération ! Par l’armée du crime" et Manouchian "Arménien, chef de bande, 56 attentats, 150 morts, 600 blessés".
    L’affiche devient vite un symbole de la Résistance et des mains anonymes écrivent sur l’affiche "Morts pour la France".
    Onze ans après, Aragon écrit un poème sur l’Affiche rouge, mis en musique et chanté quelques années plus tard par Léo Ferré.

    (Mardi, 08 novembre 2011 - Avec les agences de presse)

    (Mardi, 08 novembre 2011 - Avec les agences de presse)

    http://www.aloufok.net/spip.php?art...


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  • Quel espoir se leva alors chez des millions de travailleurs et d’exploités, nul ne peut l’oublier.

    Quoi qu’il advint par la suite de la prise du Palais d’Hiver, quoi qu’il advint du magnifique mot d’ordre "tout le pouvoir aux Soviets", quoi qu’il advint de la révolution russe, la commémoration du 7 novembre 1917 jette un frisson, chaque année, et cette année 2011 plus encore, dans le cœur de millions de communistes, d’exploités, de par le monde aujourd’hui encore.

    Gloire à l’immense révolution russe. Gloire au peuple qui la fit, qui la tenta.

    Le 7 novembre 1917 reste à jamais le jour de la fin du tsarisme et de son système féodal d’exploitation.

    Le communisme plus que jamais est à inventer.

    Le bolchévisme est mort.

    Vive le communisme !

    http://bellaciao.org


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  • JPEG - 460.2 ko

    Par Michel Mengneau

    Même si je ne l’oublie jamais, à l’approche du 11 novembre la chanson de Craonne se fait de plus en plus présente sur le bord de mes lèvres. Présence forte des mots, « Ceux qu’on le pognon, ceux-là reviendront…Car c’est pour eux qu’on crève… Mais c’est fini, nous, les trouffions… On va se mettre en grève… », qui ravive le souvenir des oubliés de 1917, des contestataires, des décimés du capital auxquels on accorde même pas de nos jours une réhabilitation estompant un tant soit peu les humiliations subies par les familles des ces suppliciés. La pensée unique n’aime pas que l’on sorte du chemin unidirectionnel qu’elle trace…

    En cette année 2011 où l’hégémonie du capitalisme se fait de plus en plus forte, pour la France année de guerre aussi, Afghanistan, Libye, de temps en temps pour prêter main forte à quelques autocrates africains, effrayé par ces abominations mes souvenirs vont aussi vers Jaurès.

    Il fut celui qui ne voulait pas de la grande boucherie, mais que n’avait-il pas dit !

    S’opposer à une guerre voulue afin de canaliser les ardeurs des populations qui commençaient à s’opposer au système capitaliste, dénoncer une guerre qui coupait court à la contestation en occupant le prolétaire, cela ne se fait pas !, on le fit tuer pour le faire taire. Portant sa pensée est restée, car nul impérialisme, même le plus vil comme le capitalisme ultralibéral, ne pourra effacer la voix de la raison.

    Cependant, il est assez surprenant de constater que certains parmi ceux qui se réclament de la pensée du grand homme ont apparemment perdu la mémoire. Je pense aux socialistes français qui font souvent référence au pacifiste que fut Jaurès et qui plein de morgue ont voté la poursuite de la guerre en Libye.

    Le pire sans doute c’est que les circonstances étaient les mêmes qu’en 1914 où planait sur l’avenir guerrier l’ombre des maîtres de forge. Dans le même ordre d’idée, manipulée par l’impérialisme de l’OTAN, l’ONU a pondu une résolution alibis qui avait l’odeur du baril de pétrole. Cela n’a pas empêché le capital de maquiller cette intervention coloniale, uniquement au service de profits à venir, en guerre humanitaire. Sous le silence de la gauche d’accompagnement (PS), voire aussi d’inconscients plus à gauche -on peut citer entre autres ceux qui ont voté pour l’application de la résolution au parlement européen-, et ceci relayé par des médias complaisants. On a même put lire dans la presse politique se voulant de gauche un article au titre abominable : « La guerre du moindre mal ! ».

    Comme si une guerre pouvait être un moindre mal car ce serait oublier trop vite les 70 000, ou plus, victimes libyennes ; en somme, les habitants de la ville de Vesoul que l’on aurait assassinés pour pouvoir mettre encore pendant quelque temps du carburant dans la bagnole de l’employé de banque du pays surdéveloppé. Pour justifier ce genre de réflexion on a prétendu que Kadhafi allait commettre des massacres abominables, ce qui n’était qu’une hypothèse hasardeuse car en effet, bien qu’il lançât des anathèmes expiatoires en direction des insurgés, il prétendait aussi vouloir négocier. On ne peut donc pas faire la guerre sur des suppositions surtout quand il s’agit de s’imgérer dans la souveraineté d’un pays pour uniquement récolter les fruits de la manne pétrolière.

    L’histoire ressemble parfois au présent, cela n’empêche pas à certains d’occulter le passé pour ne pas déroger à une ligne de conduite qui les a formatée.

    Alors c’est vrai, pourquoi ont-ils tués Jaurès ? Car manifestement certains de ses admirateurs en ont oublié les raisons. Sans doute ne se souviennent-ils pas plus des contestataires de 1917…

    Oublions ces renégats de la classe prolétarienne et continuons à défendre la mémoire des vaincus du capital ! Gloire aux vaincus !

    En 1934 tout le monde n’avait oublié les abominations de ce que l’on appela la grande guerre, en particulier dans le petit bouquin dont le titre est : « La guerre », au sous-titre encore plus évocateur : « Prolétaires de tous les pays, égorgez vous ! », où l’on peut trouver une série de texte dénonçant l’inconcevable :

    Notre conscience nous ordonne non seulement de ne pas commettre ce qui est injuste, mais de ne pas le commettre sans nous y opposer de toutes nos forces. Agir autrement, c’est nous rendre complice de mauvaises actions par égoïsme et par lâcheté.

    J. Steeg (il n’est pas précisé l’origine du texte)

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com

    http://bellaciao.org/fr


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  • Alors que Sarkozy voulait récupérer son histoire : 

    La jeunesse reprend le combat de Guy Môquet

     

    Tract diffusé par les jeunes communistes du 15ème aux portes de nos lycées

     

    Voilà 4 ans que, suivant la consigne du président Sarkozy, les enseignants doivent commémorer Guy Môquet, le jeune lycéen et résistant communiste assassiné par les nazis le 22 octobre 1941. Ils sont censés lire sa dernière lettre à sa famille, avant son exécution.

    111022_moquet_2.jpg Cette année, le pouvoir est étonnamment discret. Et pour cause: la récupération politique, que nous avons dénoncée depuis le début, risquerait de se retourner contre lui, alors que plusieurs lycées se sont déjà mis en mouvement contre la poursuite de la saignée de l'Education nationale.

    Guy Môquet est en effet une incarnation de la Résistance, du refus de l'arbitraire. Communiste de 17 ans, élève du lycée Carnot dans le 17ème, il a été arrêté le 15 octobre 1940 par la police du régime collaborationniste de Pétain, pour avoir distribué des tracts à une sortie de métro. Il a été fusillé comme otage à Châteaubriant avec 26 de ses camarades, dont Charles Michels, militant syndical de l'industrie du cuir, député du 15ème.

    La lutte héroïque de Guy Môquet a été un jalon important dans la Libération du pays et dans les grandes conquêtes sociales qu'elle a amenées. Avec ses camarades, il est tombé pour les idéaux de justice sociale, d’égalité, de paix et d’amitié entre les peuples.

    C'est exactement ce que Sarkozy et son gouvernement tentent de détruire aujourd'hui. Ceux là même qui voulaient s'emparer de la mémoire de Guy Môquet, méprise la jeunesse en la traitant d'irresponsable.

    Les jeunes de 2011 ne devraient-ils pas descendre dans la rue pour combattre une situation qu'ils trouvent injuste ?

    Guy Môquet, à 17 ans, n'aurait pas dû lutter et rentrer en résistance contre le pouvoir de Pétain et la barbarie Nazie ?

    Mauvais souvenir encore: le gouvernement ne connait en 2011 que la répression! Lorsque les lycéens, les étudiants créent les conditions du débat en bloquant leur lieu d'étude, de même que les ouvriers de la sidérurgie, des raffineries ou de l'agro-alimentaire , la police en armes est là pour les déloger !

     

    Le sacrifice de Guy Môquet n’a pas été vain.


    Il a contribué à l’adoption du Programme du Conseil national de la résistance, à ses aspects les plus positifs notamment : « L’éducation gratuite de qualité pour tous », « l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie », une sécurité sociale pour tous, pour « assurer à tous les citoyens des moyens d’existence », « la participation des travailleurs à la direction de l’économie ».

    Face à un patronat largement disqualifié par la collaboration, le monde du travail gagne notamment à la Libération notre système solidaire de retraite par répartition, précisément ce que le gouvernement veut démolir aujourd’hui.

     

    Guy Môquet a pu écrire encore quelques mots avant sa mort sur une palissade du camp où il était interné. Ils sont célèbres. « Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui allons mourir ». Militants Jeunes Communistes, lycéens étudiants en lutte, jeunes travailleurs en grève, nous nous efforçons de l’être !

     

    Jeune mais militant communiste conséquent, Guy Môquet est aussi l'auteur de ce poème engagé dans lequel nous nous reconnaissons:

     

    Poème retrouvé sur Guy Môquet le jour de son arrestation le 15 octobre 1940.

    « Parmi ceux qui sont en prison
    Se trouvent nos 3 camarades
    Berselli, Planquette et Simon
    Qui vont passer des jours maussades

    Vous êtes tous trois enfermés
    Mais Patience, prenez courage
    Vous serez bientôt libérés
    Par tous vos frères d’esclavage

    Les Traitres de notre pays
    Ces agents du capitalisme
    Nous les chasserons hors d’ici
    Pour instaurer le socialisme

     

    Main dans la main Révolution
    Pour que vainque le communisme
    Pour vous sortir de la prison

    Pour tuer le capitalisme

    Ils se sont sacrifiés pour nous
    Par leur action libératrice »


    Par PCF - Section Paris 15ème


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  • guy_moquet-1-.jpg

     

     

    Le 22 octobre 1941, Guy MOQUET, jeune communiste de 17 ans et fils d’un cheminot délégué syndical CGT, est assassiné avec 26 autres otages des nazis, à Chateaubriant (44)

     

    Il y a des moments de l’histoire que certains voudraient faire oublier mais qu’il ne faut jamais oublier, surtout quand le tragique destin de dizaines de milliers de nos camarades est dû à la folie meurtrière d’une idéologie basée sur la race, la xénophobie et le nationalisme.

     

    Guy MOQUET venait d’avoir 17 ans quand les balles nazies l’ont frappé !

     

    Le 22 octobre, pour Guy Moquet !!



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